Sean Penn dans la position du tireur couché…

Posté par vincy, le 6 avril 2013

Un roman français. Un réalisateur français. Et une star hollywoodienne. Sean Penn a accepté de jouer Martin Terrier, le tueur à gages imaginé par Jean-Patrick Manchette dans La position du tireur couché.

Rebaptisé en anglais Prone Gunman, le film sera réalisé par Pierre Morel (Taken). Le tournage devrait commencer ces jours-ci en Europe.

Le film est scénarisé par Pete Travis (qui a réalisé Angles d'attaque). Il s'agit de l’histoire d’un tueur à gages trahi par l’organisation pour laquelle il travaille. Il fuit à travers l’Europe afin de leur échapper et retrouver la femme de sa vie. Il est pauvre, esseulé, bête et méchant, mais c'est un assassin redoutable, avec de bonnes manières.

Le livre de Manchette a été publié en 1982. Jean-Patrick Manchette (1942-1995) était un auteur de romans policiers respecté mais aussi un critique littéraire et de cinéma, un scénariste et dialoguiste de cinéma, et enfin un traducteur. Il était également connu pour ses opinions d'extrême gauche. Les polars de Manchette ont déjà été adaptés par Claude Chabrol, Yves Boisset, Jacques Deray ou encore Alain Delon (Pour la peau d'un flic). Lui-même a écrit des scénarios comme La Guerre des polices (de Robin Davis) ou La Crime (de Philippe Labro).

A noter que Jacques Tardi a adapté le roman de Manchette dans une excellente bande dessinée éponyme (publiée par Futuropolis) en 2010.

Du plomb dans la tête, adapté d’une BD française, méritait-il une sortie en salles?

Posté par geoffroy, le 26 février 2013

sylvester stallone du plom dans la tete bullet to the headL'histoire : Tueur à gages à La Nouvelle-Orléans, James Bonomo, dit « Jimmy Bobo », a pour règle de ne jamais tuer un innocent. Après l’exécution d’un contrat, il laisse derrière lui un témoin, vivant. Pour le punir de ce travail bâclé, son partenaire Louis est abattu par un mystérieux assassin. Lorsque l’inspecteur de police Taylor Kwon arrive en ville pour rejoindre son équipier et suivre une nouvelle piste sur une ancienne affaire, il découvre que celui-ci a été tué. Tous les indices accusent Jimmy et son complice désormais disparu, Louis. Pour trouver qui a tué leurs partenaires respectifs, le flic et le tueur à gages vont être forcés de faire équipe. Bien que chacun d’un côté de la loi, ils vont vite se rendre compte que la frontière est mince… Interdit aux moins de 12 ans

Notre avis : Il faut toujours se méfier des (re)chutes. Surtout à 66 ans. Le choix de Sylvester Stallone, en acceptant de tourner sous la houlette de Walter Hill, vieux briscard responsable de quelques polars musclés des années 80 (48 heures, les Rues de feu, Double détente…), n’a rien d’original, ni de très risqué. Après son come-back réussi avec des films comme Rocky Balboa (2006), Rambo 4 (2008) et, dans une moindre mesure, les deux épisodes d’Expendables (2010, 2012), on se demande pourquoi il a accepté un tel rôle dans un polar dont le registre est usé jusqu’à la corde.

Avec Du plomb dans la tête nous sommes très loin de la réactualisation iconique opérée par Stallone sur ses personnages. L'identification, même old-school (on pense aux Expendables), n’opère jamais dans ce polar mollasson, arc-bouté sur un jeu de caricatures éculées préférant la posture à la rupture. L’imposture, quant à elle, s’impose à mesure que le film accumule tous les poncifs du genre.

Mais là n’est pas l’essentiel puisque Walter Hill répond à son cahier des charges, règlements de compte à l’appui. Ce qui fâche, et désespère, c’est l’inamovibilité d’un Stallone encore prompt à nous pondre l’archétype de l’antihéros made in 80 ‘s, justicier solitaire bourru au grand cœur. Pour information, le Cobra de George P. Cosmatos, est sorti en 1986.

Si vous voulez voir le dernier Stallone sachez qu’il y aura des combats à mains nus, un sein dévoilé pour la bonne cause, des flics corrompus, un duo atypique qui ne fonctionne jamais, de la pyrotechnie, Christian Slater en guest-star ultime, et Stallone, le vrai, celui au regard de chien battu, au physique affûté, marchant au ralenti pour mieux sortir ses mécaniques. Le tout emballé dans un faux rythme pesant proche du mauvais téléfilm friqué.

Un direct-to-vidéo s’imposait. D'ailleurs, le film, tourné durant l'été 2011, aurait du sortir en avril 2012 pour être finalement décalé à février 2013. Mauvais signe qui ne trompe pas. Les derniers succès de Mister Stallone en ont voulu autrement. Vous êtes prévenus. Avec à peine 10 millions de $ de recettes au BO américain, le film est le pire four de Stallone, fracassant le record précédent, le fiasco de Get Carter en 2000.

Post Scriptum : A noter, pour la gloire, qu'il s'agit de l'adaptation d'une bande dessinée française, une série en trois volumes, parue chez Casterman et signée Matz et Colin Wilson. La trilogie est rééditée en version intégrale depuis une semaine.

Jérôme Salle enrôle Orlando Bloom et Forest Whitaker pour Zulu

Posté par vincy, le 19 juin 2012

Après le thriller Anthony Zimmer et les deux Largo Winch, Jérôme Salle se lance dans une super-production au casting international. Zulu, qui sera produit par Eskwad (Un bonheur n'arrive jamais seul, Safari, et bientôt La belle et la bête), est l'adaptation du livre du français Caryl Férey (paru en France en 2008 chez Gallimard, en série noire). Le roman avait obtenu le Grand prix des lectrices de Elle dans la catégorie Policier, le Prix Quai du Polar / 20 Minutes, le Grand Prix du Roman Noir au festival du film policier de Beaune et le Prix du Roman Noir Nouvel Obs.

Salle, et son complice Julien Rappeneau, ont écrit le scénario de ce polar, qu'on nous promet haletant. Le film sera tourné en anglais avec un casting hollywoodien : Orlando Bloom et Forest Whitaker. Le tournage commencera le 24 septembre dans la région du Cap, en Afrique du Sud.

L'histoire de Zulu débute avec la découverte d'un cadavre d'une jeune fille blanche dans un jardin botanique du Cap. Il s'agit de la fille d'un ancien joueur de l'équipe de rugby des Springboks, qui fut une véritable star nationale. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. L'enquête piétine quand le corps d'une deuxième femme, scarifié, faisant référence à des sacrifices zoulous est retrouvé. Chef de la police criminelle de la ville, Ali Neuman, qui, enfant, a fui le bantoustan du Kawazulu pour échapper aux milices de l'Inkatha en guerre contre l'ANC (mouvement interdit à l'époque), préfère enquêter en parallèle dans les townships suite à l’agression de sa mère. Il envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds…

Un polar réunit Gilles Lellouche, Emir Kusturica, Tahar Rahim et Riccardo Scarmacio

Posté par vincy, le 8 mai 2012

Après 4 ans de développement, Gibraltar, polar scénarisé par Abdel Raouf Dafri (Mesrine, Un Prophète, Braquo 2) et réalisé par Julien Leclercq (Chrysalis, L'assaut), est en tournage depuis trois semaines.

Adapté du livre L'aviseur de Marc Fiévet (édité chez Michel Laffont), ce Donny Brasco à la française est l'histoire largement autobiographique d'un français expatrié (l'auteur du livre) à Gibraltar, devenu agent d'infiltration pour le compte des douanes françaises.

Avec un gros budget de 18,9 M€, cette coproduction franco-canadienne (Studio 37, Transfilm et Chapter 2) a mis les moyens sur son casting. Gilles Lellouche incarnera Marc Fievet. Il aura pour partenaire Emir Kusturica, Tahar Rahim, Mélanie Bernier et Riccardo Scarmarcio (Romanzo Criminale, Polisse).

Le tournage se déroule entre l'Espagne, le Canada (Montréal essentiellement) et la France. Le distributeur SND n'a pas encore donné de date de sortie.

L’inconnu Ymanol Perset en héros de polar face à Gérard Lanvin et JoeyStarr

Posté par vincy, le 6 janvier 2012

Après Mesrine et The Artist, Thomas Langmann (La petite Reine) s'engage dans un polar belge. Le réalisateur de Calvaire et Vinyan, Fabrice Du Welz prépare actuellement Colt 45, l'histoire d'un jeune armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès.

Celui-ci sera interprété par un inconnu, Ymanol Perset (photo), qui sera à l'affiche cette année de Montana, avec Vincent Rottiers et Olivier Gourmet. L'acteur, 23 ans, avait été vu dans La désintégration, de Philippe Faucon. Il pratique notamment la boxe anglaise, boxe thaïlandaise et le Krav Maga.

Son personnage fera la rencontre d'un flic trouble qui va l'entraîner dans une violente guerre des polices, l'obligeant ainsi à faire un choix radical pour survivre.

Si Perset est inconnu, les flics qui l'entourent sont des vedettes du genre : JoeyStarr dans le rôle du flic trouble, Gérard Lanvin et Simon Abkarian dans ceux des policiers qui s'affrontent.

Le scénario est signé de Fathi Beddiar. La production est assez ambitieuse avec un budget de 11,5 millions d'euros.

Le film se tournera à Paris et dans ses environs dès le printemps.

Jeu concours Les trois prochains jours : 10 dvd et 10 T-shirts à gagner

Posté par MpM, le 27 avril 2011

les 3 prochains joursA l'occasion de la sortie en dvd et Blu-Ray des Trois prochains jours de Paul Haggis le 27 avril, Ecran Noir vous fait gagner 10 DVD et 10 T-Shirts.

L'histoire : John Brennan, sa femme Lara et leur enfant vivent un bonheur sans nuage, jusqu'au jour où elle est arrêtée pour un meurtre qu'elle nie avoir commis. Trois ans après sa condamnation, John se débat pour préserver l'unité de sa famille, élevant seul leur fils, tout en se démenant pour prouver l'innocence de sa femme.

Lorsque leur dernière tentative d'appel échoue, Lara s'enfonce dans la dépression au risque de mettre fin à ses jours. John n'a plus qu'une seule solution pour sauver sa femme : la faire évader.

Malgré son inexpérience, John plonge dans les eaux troubles et dangereuses de l'illégalité et se lance dans l'opération de la dernière chance.

Pour participer au tirage au sort et remporter l'un des prix mis en jeu, il suffit de répondre à la question suivante :

Avec quel film-choc couronné par l'Oscar du meilleur film en 2006 Paul Haggis s'est-il fait connaître ?

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 8 mai 2011. Aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Berlin 2010 : le Sharunas Bartas nouveau est arrivé

Posté par MpM, le 16 février 2010

20105896_2_popup1.jpgCeux qui ont vécu une fois dans leur vie l'expérience Sharunas Bartas (Corridor, Few of us, Seven invisible men) s'en souviennent à jamais, tant chaque film de ce réalisateur lituanien est une expérience sensorielle et humaniste dont on sort bouleversé. Chez lui tout est dépouillement et contemplation, perception aigüe de l'existence et acuité des sens. Ses personnages n'ont pas besoin de parler pour s'exprimer, et ses histoires se passent d'intrigue, de rebondissements, de fioritures. On est comme face au cours d'une rivière, brut et sauvage.

D'où l'immense surprise face à son nouvel opus, Indigène d'Eurasie (présenté en section Forum de la Berlinale), un polar noir qui nous entraîne de la France jusqu'en Russie, sur les pas de Gena, un Lituanien impliqué dans divers trafics. Sombre et désenchanté, le film observe la globalisation morose d'un monde où tous les lieux se ressemblent et où les êtres sont condamnés à une solitude émotionnelle qui les tue à petit feu. L'humanisme, ici, se mue en une sorte d'autopsie d'humanité, dénuée de chaleur ou de compassion.

L'utilisation des codes du polar semble avoir permis au cinéaste de trouver un langage cinématographique non moins ambigu, mais plus accessible qu'autrefois. Pourtant, bien qu'il s'agisse probablement de son œuvre la plus "abordable" (pleine de dialogues, de suspense et de rebondissements), c'est aussi celle qui semble la plus désespérée. La plus fondamentalement éloignée de son cinéma bienveillant et abrupt.

Interrogé sur ce changement radical de style, Sharunas Bartas botte en touche. "J'ai vieilli", déclare-t-il en préambule. Avant d'expliquer qu'il faut passer par différentes étapes avant d'arriver au film suivant. "On ne peut pas sauter plusieurs étapes d'un coup. C'est une progression." On n'en saura pas plus, et c'est peut-être le plus beau paradoxe du cinéaste que de conserver son mystère avec son film le plus limpide.

Millénium, thriller efficace porté par un duo en état de grâce

Posté par vincy, le 9 avril 2009

millenium filmCe matin avait lieu la projection unique pour la presse, les exploitants, les libraires et autres invités du film Millénium, adapté du best-seller de Stieg Larsson.

Au bout de 2h30 de projection, deux évidences  s'imposaient : le thriller est artistiquement bien foutu et cinématographiquement classique mais efficace. Bref le divertissement est au rendez-vous, avec sa dose de noirceur et de violence. Tout l'aspect sordide du roman se retrouve cinétiquement magnifié par les somptueux paysages suédois.

Mais surtout, le film se détachera de la concurrence (Anges et démons, par exemple) grâce à son duo de comédiens, l'expérimenté Michael Nyqvist et la novice Noomi Rapace, saisissants, charistmatiques, terriblement humains. Les deux comédiens, dans la douleur comme dans les coups, dans la torture comme dans le viol, ont une alchimie qui transcende la pellicule et permet à l'enquête de ne jamais être fade ou barbante.

Le film a été en tête des box office suédois et danois durant 5 semaines, norvégien pendant 3 semaines, et a déjà cumulé, rien qu'en Scandinavie près de 29 millions de $ de recettes. Fort de ce succès, revenant ainsi sur leur décision d'origine, les deux suites, initalement prévues pour la télévision, sortiront aussi au cinéma cet automne.

Festival du cinéma nordique : un événement trans-genres

Posté par geoffroy, le 26 mars 2009

La compétition officielle du 22e festival nordique mérite bien, au même titre que le reste de sa programmation, son label « éclectique ». Naviguant constamment entre plusieurs genres – drame, comédie loufoque, film d’auteur, grosse production, portrait intimiste ou encore reconstitution historique – sans jamais se départir d’une certaine singularité, ce cinéma venu du nord perpétue une tradition cinématographique complexe oscillant depuis des décennies entre un pessimisme lucide, un rejet des conventions morales (surtout dans le cinéma danois et suédois) ou bien une approche existentielle – qu’elle soit décalée ou pas – propre aux cultures nordiques.

Un peu, d’ailleurs, comme ce Mariage à l’islandaise, premier long-métrage de la monteuse Valdis Oskarsdottir. Fausse comédie légère qui bascule par intermittence dans un road-movie au départ improbable, tout est situation à dégommer les conventions. Un mariage dans un petit village, deux autocars pour emmener séparément les mariés, un témoin qui disparaît, une attente dans les bus et des vérités pas toujours bonnes à dire. Les personnages vont interagir les uns vis-à-vis des autres en distillant non sans humour ni gravité une tension sous-jacente. La narration, savoureuse, provoque des effets boule de neige jusqu’au dénouement final, certes un brin convenu, mais somme toute logique. A découvrir dans les salles françaises le 03 juin prochain.

Sous la peau se positionne en opposition. Drame humain sans concession autour d’une femme agressée dans sa chair, le film nous interpelle sur la difficulté de vivre avec le souvenir d’une épreuve traumatisante qui vous hante nuit et jour. Réfugiée dans une maison de campagne délabrée ou tout reste à faire, Marieke a fuit Amsterdam pour essayer de se reconstruire. Parabole, dirons nous immersive, dans l’univers déstructuré de la jeune femme, Sous la peau délivre une tension par à coups aussi mentale que physique. Les deux sont liés intimement, sans distanciation ni contrôle. L’intrusion de flashs, de visions, de crises ou de spleen total dans la nouvelle vie de Marieke exacerbent cette souffrance sourde car intime. Prenant, minimaliste et magistralement interprété, Sous la peau demeure un essai fort et sincère sur une thématique sociale contemporaine.

Objet Filmique Non Identifié

Soit le contraire de Pause déjeuner, sorte d’OFNI (Objet Filmique Non Identifié) réalisée par la réalisatrice Eva Sorhaug (signalons tout de même qu’après Mariage à l’islandaise et Sous la peau, il s’agit du troisième film réalisé par une femme, soit près de 30% de la sélection officielle). Choral et découpé narrativement en fonction des personnages développés, le lien entre l’incident déclencheur et les autres protagonistes reste faible en terme d’enjeux – excepté pour Léni, directement «frappée » par la mort de son père). Un poil trop lent par moment, décalé juste ce qu’il faut, grave mais sans plus, parfois redondant ou bien tournant autour du pot, le film se positionne entre deux eaux. Mais le plus étrange reste sans aucun doute son côté impersonnel et peu communicatif, malgré deux ou trois séquences réussies (landau sur le balcon, scène de sodomie, dispute dans la voiture, sandwichs uniformes de Léni). Trop peu, sans doute, pour affirmer un univers comme cette apparition de milliers d’oiseaux façon Magnolia (en référence à la pluie de grenouilles vers la fin du film de Paul Thomas Anderson).
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Les passagers : on évite de justesse le crash cinématographique

Posté par MpM, le 10 mars 2009

Les passagers"Ce crash, c’est comme une renaissance !"

L'histoire : Suite à un crash aérien, la thérapeute Claire Summers est chargée d’apporter un soutien et une écoute psychologiques aux rares survivants. Très vite, elle s’aperçoit que la version officielle des causes du crash (une erreur humaine) ne correspond pas aux souvenirs des passagers. Dans le même temps, elle lie une relation extra-professionnelle avec l’un des rescapés, Eric, qui refuse toute thérapie.

Notre avis : Rodrigo Garcia avait très certainement une carte à jouer avec cette histoire de passagers traumatisés par un crash aérien aidant une jeune femme mal dans sa peau à mettre à nu ses propres fêlures, et même à les accepter. Pour cela, encore aurait-il fallu qu’il sache où il allait, au lieu d’osciller sans cesse entre comédie sentimentale, thriller, mélodrame et fantastique, incapable de doser harmonieusement les séquences pseudo-romantiques (bavardes et répétitives) et les scènes d’enquête, apparemment réduites à peu de chose. Certains éléments semblent même parfaitement hors de propos, alors que d’autres sont trop rapidement évacués, et pas mal d’invraisemblances viennent parsemer le récit.

Le problème, c’est que bon gré mal gré, toutes ses incohérences finissent par trouver une explication au cours du film, par un procédé qu’il est toutefois impossible de dévoiler, sous peine de gâcher le peu de suspense qui restait. Or, même si cette errance scénaristique est en partie justifiée, cela n’empêche pas le spectateur de s’être ennuyé ferme pendant la première heure du film. Découvrir le pourquoi du comment soulage peut-être sa curiosité, mais cela ne suffit pas à renverser la vapeur en rendant tout à coup le film génial. Au contraire, l’orientation que prend l’intrigue semble à la fois inattendue et presque trop facile.

Reste Anne Hathaway, merveilleuse en psy qui ne se laisse jamais aller. Son air de jeune cygne timide ferait fondre n’importe quel spectateur : les hommes parce qu’ils la trouvent craquante, les femmes parce qu’elles ont envie de l’aider, voire de lui ressembler. On ne peut pas en dire autant de Patrick Wilson qui a un rôle plutôt ingrat de dragueur déluré en quête de sensations fortes mais cachant un terrible traumatisme. Il y a même un moment où l’on se demande ce que le personnage de Claire peut bien trouver à un type qui passe ton temps à essayer de lui faire peur… Bien sûr, cela aussi, on le comprendra en temps voulu. Dommage que cela arrive bien trop tard, à un moment où on a déjà cessé d’y prêter le moindre intérêt.