Quentin Tarantino, déprimé, repousse Hateful Eight

Posté par vincy, le 22 janvier 2014

Finalement Quentin Tarantino se dédie. Dans un entretien au site Deadline, le cinéaste confie que Hateful Eight ne sera pas son prochain film. Il devait tourner ce western cette année (lire notre actualité du 13 janvier).

Le réalisateur avoue : "Je suis très, très déprimé. J'ai terminé le scénario, sa première version, et je ne le tournerai pas jusqu'à l'an prochain."

Tarantino envisage de rencontrer des éditeurs pour que le script devienne un roman. "Je vais le publier, et ça suffira pour le moment". Quitte à ne jamais le réaliser si le désir n'y est pas. Prêt à passer à un autre projet - il en a dix dans sa tête - Tarantino avait déjà fait part de ses angoisses. Un monde sans projectionniste, un monde sans magie... Il pense déjà à la retraite, considère qu'il ne réalisera que dix films dans sa vie. Il lui en reste trois. Il a acquis la salle de cinéma New Beverly, à Los Angeles, pour combler ses journées et prolonger sa passion du 35 mm.

En attendant, Tarantino est en veilleuse.

Quentin Tarantino va réaliser un autre western cet été

Posté par vincy, le 13 janvier 2014

quentin tarantinoQuentin Tarantino a officiellement choisi son prochain film, un an après le triomphe populaire de Django Unchained. The Hateful Eight sera un western, qui pour l'instant ne dispose d'aucune vedette. Variety rapporte cependant qu'il aurait prévu un rôle Christoph Waltz (deux fois oscarisé grâce à ses performances dans Inglorious Basterds et Django Unchained). De même Bruce Dern (Nebraska) serait également pressenti.

Il y a deux mois Tarantino avait émis l'idée au Tonight Show de Jay Leno qu'il voulait refaire un Western : "Je me suis tellement amusé à faire Djanfo et j'adore tellement les westerns qu'après réflexion je me suis dit "OK"."

Le titre qu'on pourrait traduire par les Huit détestables est un hommage subliminal au film de John Surges, Les Sept mercenaires, avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach, James Coburn et Robert Vaughn.

Pour l'instant aucun studio n'est rattaché au projet. On se doute que The Weinstein Company, compagnon historique de Tarantino, sera de l'affaire.

Le tournage devrait commencer cet été. Pour une sélection à Cannes en 2015?.

Quentin Tarantino, Prix Lumière 2013 : « le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican! »

Posté par Morgane, le 19 octobre 2013
Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Festival Lumière, 18 octobre, 19h30, la salle de l'Amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon est comble. Les nombreuses personnalités du 7e Art arrivent peu à peu, de Jerry Schatzberg à Fatih Akin en passant par Michael Cimino, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Françoise Fabian, Claude Brasseur, Tahar Rahim, Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac et bien d'autres encore. Sont aussi présents dans la salle Gérard Collomb (maire de Lyon), Jean-Jack Queyranne (président du Grand Lyon) et Aurélie Filippetti (ministre de la Culture). Juste après la cérémonie, le réalisateur sera fait commandeur des Arts et Lettres par la ministre.

Les lumières s'éteignent et l'on revient en images sur l'édition 2013, qui n'est pourtant pas encore finie… L'hommage à Quentin Tarantino peut désormais commencer et c'est à Tim Roth que revient le privilège de prendre la parole en premier. Il commence par un "Fucking Lyon!" qui vient du coeur. "Si je devais partager ma vie en deux parties, il y aurait une partie anglaise imprégnée par Alan Clarke et une partie américaine imprégnée par Quentin. Quand je suis allé en Amérique, je voulais trouver du boulot et j'ai eu un appart avec une table, une chaise, une télé et très peu de scripts. Parmi ceux-ci il y avait celui de Reservoir Dogs. Je l'ai lu et j'ai dit, je dois faire ce film!" Tim Roth et Quentin Tarantino se sont donc rencontrés, ont bu ensemble, ont parlé du film et voilà comment la grande aventure à commencer, comment il a rencontré sa femme et comment il a décidé de rester en Amérique. "Quentin, I love you".

C'est ensuite au tour de Mélanie Laurent, sa résistante française d'Inglorious Basterds, de venir saluer Tarantino dans cette capitale historique de la Résistance qu'est Lyon. À la place d'un discours elle a choisi la musique. Elle chante, accompagnée d'une guitare et d'un piano, le fameux Bang, Bang de Kill Bill sur un tempo lent et langoureux.

Lawrence Bender et Harvey Weinstein, producteurs légendaires de "QT", entrent en scène. Lawrence Bender déclare : "Comme pour Tim (Roth), Quentin Tarantino a changé ma vie! Sans lui je n'aurais jamais eu cette aventure dans le cinéma." Avec d'autres mots, Harvey Weinstein affirme que "travailler avec Quentin Tarantino, c'est partir à l'aventure, pour un long voyage. (…) Et ce qu'il y a de formidable dans le cinéma de Tarantino c'est qu'on a le sentiment que le meilleur est toujours à venir."

Avant qu'Harvey Keitel prenne le micro, est projeté un petit film We love movies d'un poème écrit et lu par Michael Madsen. Puis Mr. White monte sur scène et entame, les larmes aux yeux, par : "Deux personnes sont chères à mon coeur, Bertrand Tavernier et bien sûr Quentin Tarantino… J'étais allé voir L'horloger de Saint Paul et j'ai dit que c'était exactement le genre de réalisateur (en l'occurrence Bertrand Tavernier) avec qui j'avais envie de travailler. Puis un jour, je lis une interview de Bertrand Tavernier dans laquelle il disait qu'il voulait travailler avec un acteur américain, comme Harvey Keitel par exemple. Et du coup on a fait La mort en direct avec la transcendante Romy Schneider." Concours de larmes, Bertrand Tavernier, président de l'Institut Lumière au passage, s'y met aussi… Celui qui dit qu'une remise de prix telle que celle-ci ne peut être émouvante se trompe fortement. Harvey Keitel revient ensuite sur sa rencontre avec Quentin Tarantino, la lecture du script de Reservoir Dogs qui l'a complètement bouleversé. "Quand on lit un scénario de Quentin c'est comme lire un grand roman, regarder un tableau extraordinaire, c'est quelque chose qui nous change, nous transforme de l'intérieur. And I love you Quentin."

Avant d'appeler Uma Thurman à son tour, chaque spectateur reçoit un bout d'une pellicule du film Jackie Brown en hommage à l'amour que porte Tarantino au 35mm. Puis la muse de Tarantino descend et entame en français par un "Bonsoir mesdames et messieurs." Émue d'être là, elle remercie tout d'abord ses amis qui ont rendu les superbes hommages précédents et continue : "En arrivant ici j'ai parlé avec Thierry Frémaux. Je voulais savoir ce que représentait exactement le Prix Lumière. Il m'a dit que c'était le Prix Nobel du cinéma (sic). Tout d'un coup j'ai alors compris pourquoi j'avais fait 10 000 km pour rendre hommage à Quentin Tarantino qui est un ami très cher. Ton cinéma est une explosion, ton travail de la dynamite. J'aime l'extravagance de ton expression, de tes rêves, des tes cauchemars et nous avons les mêmes aspirations pour la liberté, pour le courage, contre l'oppression et plus encore pour l'amour et la passion. I love you."

Enfin Bertrand Tavernier est là, fidèle au poste pour l'éloge final d'un cinéaste cinéphile à un autre cinéaste cinéphile. Il parle de l'amour amoureux du cinéma qu'a Tarantino et le remercie d'avoir électrisé cette semaine festivalière (Tarantino était en effet présent à de nombreuses séances, dialoguant avec le public, toujours heureux de partager, d'échanger). Un grand merci à ce "cinéphile qui fait exploser les clans et les chapelles." Il le remercie également pour l'amour du cinéma qu'il retrouve dans ses films et s'attarde tout particulièrement sur Django Unchained, ce film "incroyablement courageux dans un pays où l'esclavage reste le péché mortel de l'Amérique." Petit retour sur la scène du Ku Klux Klan. Il y a eu de nombreux films dans lequel le KKK apparaît mais il aura fallu attendre Quentin Tarantino pour avoir "cette scène aussi jubilatoire et métaphorique où ces types à capuche ne voient plus rien!". "Pour tout cela, je voulais te dire merci Quentin" conclut-il.

Prix Lumière pour Quentin TarantinoLes lumières s'éteignent à nouveau pour un retour en images sur l'oeuvre de Quentin Tarantino, de Reservoir Dogs à Django en passant par Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill, Boulevard de la mort et Inglorious Basterds.

Une veritable standing ovation s'en suit. Quentin Tarantino, presque sans voix : "Je n'ai pas beaucoup de mots pour dire ce que je ressens et c'est sans doute la première fois que ça m'arrive." Voir le grand Tarantino pleurer cela produit son petit effet… Il remercie ceux qui sont sur scène qu'il considère comme sa propre famille. Remercie également la salle, Lyon, la France puis lance "le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican" avant d'ajouter en riant que ça peut être pris comme une insulte mais que c'est le premier exemple qui lui est venu à l'esprit! Remercie le Festival Lumière, Bertrand Tavernier, "son frère d'une autre mère", la ville où le cinéma a été inventé. "Je ne sais pas ce que serait ma vie si le père et la mère des frères Lumière ne s'étaient pas rencontrés. Heureusement, ils se sont rencontrés, le cinéma a été inventé et ils m'ont donné quelque chose à faire!" Il accepte ce prix pour tous les cinéphiles pour qui le cinéma représente plus qu'eux-mêmes et le prend comme un encouragement à faire encore mieux… Puis l'ancien Président du jury du Festival de Cannes revient, "j'ai oublié un truc, VIVE LE CINÉMA !!!!" (en français dans te texte, ndla). Son cri de guerre désormais légendaire.

Ce fut donc une très belle soirée pour ce cinquième prix Lumière. Le festival continue encore ce week-end pour se finir en beauté à la Halle Tony Garnier avec la projection du cultisssime Pulp Fiction. Et ensuite? on n'aura plus qu'à attendre avec impatience la 6e édition et l'annonce de son nouveau Prix Lumière tout en découvrant et redécouvrant tout l'art du Cinéma... Le pari de Thierry Frémaux est réussi : Hollywood s'intéresse désormais à cette manifestation si particulière et Lyon s'est inscrit dans le calendrier des événements où il faut être.

Lumière 2013, Jour 2 : Quentin Tarantino fait son show avec High School Confidential!

Posté par Morgane, le 17 octobre 2013

Quentin Tarantino et Thierry Frémaux © Morgane Postaire

Institut Lumière, mercredi 19h30, la salle est comble pour cette troisième soirée du Festival Lumière. La projection de High School Confidential! (Jeunesse droguée en français) dans le cadre de "a personal journey through cinema by Quentin Tarantino" ne va pas tarder. Mais avant, petite surprise... Quentin Tarantino est là en personne pour venir présenter ce film. C'est d'ailleurs sa bobine personnelle qui va être utilisée pour la projection! Véritable showman, il arrive en très grande forme et nous explique d'emblée que ce film est un de ceux qui l'a beaucoup marqué et influencé. Il a vu High School Confidential! un samedi soir à Los Angeles alors qu'il avait 12 ans et c'est avec ce film qu'il a réalisé qu'il fallait porter une grande attention aux dialogues (un grand merci du coup car on est rarement déçu par les dialogues des films de Tarantino).

high school confidentialLe film de Jack Arnold est sorti en 1958. "Aussi fou et bizarre que ce film peut être il s'inspire d'une histoire vraie!" nous raconte-t-il. Il confie aussi que c'est ce film qui lui a inspiré les longs monologues dans ses films...

On y voit John Barrymore soliloquer longuement sur la conquête de l'Amérique par Christophe Colomb, présentée comme s'il s'agissait d'une véritable histoire de drogue. On y retrouve aussi Russ Tamblyn (Tony Baker, le héros) qui est un des personnages les plus désagréables et les plus antisociaux du cinéma.

On peut aussi y voir Mamie Van Doren qui, nous dit-il hilare, être "une version bon marché de Jayne Mansfield qui elle-même est une version bon marché de Marylin Monroe". Il y a aussi Jackie Coogan dans le rôle de M.A. qui, 37 ans plus tôt tenait celui du gamin dans Le Kid de Chaplin. Charles Chaplin Jr (le fils de) est également dans le film. And last but not least, le film s'ouvre avec une superbe scène avec le pianiste qui jouait debout, Jerry Lee Lewis "himself".

Sur ce, presqu'en hurlant, Tarantino s'écrie "and now, it's time to get Lyon rocking with High School Confidential!". Paroles suivies immédiatement par les notes de musique endiablées de Jerry Lee Lewis. Quel plaisir d'entendre le rire de Quentin Tarantino lors des dialogues assez percutants de ce film osé pour l'époque!

Le film vaut vraiment le détour. Dialogues hauts en couleur pour cette oeuvre  noir et blanc sur la jeunesse droguée d'un lycée de Los Angeles. Mary Jane, courses de voitures, caïds du lycée, tout y est. La fin elle-même surprend mais je n'en dirai pas plus... Un film certainement quelque peu oublié aujourd'hui mais qui vaut la peine d'être découvert.

Festival Lumière 2013 : Quentin Tarantino rend hommage au « supercoolness » Jean-Paul Belmondo

Posté par Morgane, le 15 octobre 2013

Jean Paul Belmondo Festival Lumière 2013 © Morgane PostaireLe festival Lumière 2013 s'est ouvert lundi 14 octobre à Lyon et le coup d'envoi de cette cinquième édition s'est révélé riche en émotions et en surprises.

Le festival a décidé, pour cette première soirée, de rendre un bel hommage à Jean-Paul Belmondo, présent pour l'occasion. Cheveux blancs mais sourire toujours aussi grandiose, Belmondo reste Belmondo. Les années n'épargnent pas les plus grands bien sûr mais Bébel semble immuable et c'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'il a fait son entrée à la Halle Tony Garnier. Beaucoup de personnalités du 7e Art étaient présentes pour lui rendre hommage : Jean-Pierre Marielle, Pierre Richard, Georges Lautner, Richard Anconina, Claudia Cardinale, Jean Rochefort, Daniel Auteuil, Clotilde Coureau, Claude Lelouch, Jerry Schatzberg, Jean-Michel Jarre etc. mais aussi Mister Tarantino himself qui a surpris tout le monde en venant dès l'ouverture du festival!

Tous sont montés sur la scène clamer haut et fort l'ouverture de cette nouvelle édition du festival Lumière. Puis, après un beau discours de Bertrand Tavernier se remémorant différents souvenirs avec Jean-Paul Belmondo, Quentin Tarantino a pris le micro pour lui déclarer sa flamme... Un bel hommage d'un monstre sacré hollywoodien à une légende du cinéma européen. Tarantino a parlé de ce jeune homme qui, dans une scène d'À bout de souffle, se place devant une affiche d'Humphrey Bogart en rêvant d'être Humphrey Bogart. Et Tarantino de dire que de nombreux jeunes gens ont dû par la suite se placer devant une affiche de Jean-Paul Belmondo en rêvant d'être Jean-Paul Belmondo. Admiratif devant cet homme qui a tout joué, qui faisait ses propres cascades ("avant Jackie Chan il y avait Jean-Paul Belmondo"), dont le nom est bien plus qu'un nom, Quentin Tarantino a fini son éloge par ces quelques mots, "Belmondo is supercoolness!", que Thierry Frémaux a traduit par "Belmondo c'est la coolerie!" Un très beau moment.

Puis la soirée s'est clôturée par le superbe Un singe en hiver d'Henri Verneuil. La rencontre sublime entre Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin, cette ivresse qui les emporte et nous fait voyager avec eux jusqu'aux confins de la Chine en passant par l'Espagne des torréadors. Quel moment quand plusieurs milliers de personnes rient en même temps aux dialogues de Michel Audiard!

Si la soirée d'ouverture donne le ton de la semaine à venir, celle-ci promet d'être une vraie belle réussite...

Festival Lumière 2013 : Belmondo, Belle et Sébastien et Hitchcock déjà au programme

Posté par Morgane, le 7 septembre 2013

Belmondo Gabin Un singe en hiver

Le compte à rebours est lancé, le festival Lumière ouvrira ses portes dans un peu moins d'un mois et demi. Les infos tombent petit à petit pour garder un peu de suspens jusqu'au 14 octobre. On savait déjà que Quentin Tarantino, Mexico, Ingmar Bergman et Pierre Richard étaient au menu. Voici les derniers ajouts en date:

Les dés sont jetés en ce qui concerne la soirée d'ouverture du festival qui aura donc lieu le 14 octobre, également à la Halle Tony Garnier. Ce sera Un singe en hiver d'Henri Verneuil qui ouvrira les festivités de cette cinquième édition. Autant dire un voyage au pays de l'ivresse, entre corridas espagnoles et rêves hantés par l'Orient, où Gabin et Bébel rivalisent de génie pour nous offrir un feu d'artifice. Réalisé  en 1962 et tiré du roman éponyme d'Antoine Blondin, Un singe en hiver est un scenario signé de François Boyer avec des dialogues qui portent la marque distinctive de Michel Audiard.

La nouvelle copie restaurée par Roissy Films sera  projetée en avant-première mondiale et Jean-Paul Belmondo sera présent pour l'occasion. Ce dernier sera l'invité spécial du festival 2013. Seront projetés en son honneur : Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, Le Doulos, à la demande de Quentin Tarantino, de Jean-Pierre Melville, Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch, présent également pour l'occasion, et Les tribulations d'un chinois en Chine de Philippe de Broca dans une nouvelle copie restaurée par TF1 D.A.

Grand écart cinématographique : le mercredi 16 octobre, la Halle Tony Garnier se transformera en salle de cinéma géante pour les enfants! Ce sera l'occasion pour eux de découvrir en avant-première Belle et Sébastien de Nicolas Vanier. Amateur du Grand Nord qu'il parcourt depuis longtemps, Nicolas Vanier est de ces réalisateurs engagés qui associent leur travail cinématographique avec leur engagement personnel. Après Loup, Le dernier trappeur ou bien encore L'enfant des neiges, Nicolas Vanier revisite une série culte, créée par Cécile Aubry en 1965, et l'adapte en long métrage. Les spectateurs, petits et grands, pourront donc partir à l'aventure aux côtés de Belle et Sébastien avant une sortie nationale prévue le 18 décembre prochain. Bon timing pour en faire le film de Noël...

Quant à l'Auditorium de Lyon qui est en travaux, il rouvrira ses portes avec un ciné-concert ( toujours le mercredi 16 octobre) dans le cadre du festival Lumière. L'Orchestre National de Lyon, dirigé par Leonard Slatkin, accompagnera en musique Blackmail d'Alfred Hitchcock (1929), film muet, restauré par le BFI, sur une musique de Neil Brand et orchestrée par Timothy Brock.

Les spectateurs ne pourront en revanche pas profiter du festival pour aller visiter le musée Lumière. En effet, pour les 30 ans de l'Institut Lumière, celui-ci a fermé ses portes pour rénovation jusqu'à la fin du mois d'octobre. Mais que tout le monde se rassure, les séances, rencontres, hommages "and co" eux ne manqueront pas au rendez-vous.

Festival Lumière 2013 : Tarantino, Mexico, Bergman et Pierre Richard au menu

Posté par Morgane, le 20 juin 2013

tarantino prix lumiere 2013

Aujourd'hui se tenait à Lyon, dans le Hangar du Premier Film de l'Institut Lumière, la présentation de la 5e édition du Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) qui aura lieu du 14 au 20 octobre. Thierry Frémaux a donc fait un grand nombre d'annonces pour aiguiser nos appétits en vue de la future orgie.

Il faut tout d'abord souligner que l'Institut Lumière fête cette année ses 30 ans! Pour célébrer cet anniversaire, le cinéma re-tournera la Sortie des usines Lumière, rue du Premier film. C'est aussi l'occasion pour l'Institut de restaurer les films Lumières en 4K.

Concernant le Festival en lui-même voici quelques annonces pêle-mêle qui mettent l'eau à la bouche.

Côté rétrospectives, l'une sera consacrée à Ingmar Bergman avec ses films en copies restaurées et l'autre, Noir & Blanc, à Henri Verneuil.

Le Festival est aussi un temps des hommages. L'édition 2013 ne coupera pas à la règle et rendra hommage à Christine Pascal, actrice, réalisatrice et scénariste lyonnaise, au producteur Daniel Toscan du Plantier, à Charles Vanel, réalisateur du dernier film français muet, Dans la nuit, et acteur dans plus de 170 films (!), à James B. Harris, en sa présence, réalisateur, acteur mais aussi producteur de trois films de Stanley Kubrick, L'ultime razzia, Les sentiers de la gloire et Lolita ainsi qu'à Pierre Richard qui sera également présent pour l'occasion. Un hommage lui sera également rendu à la Cinémathèque française.

Les Grandes Projections, qui avaient vues le jour en 2012, reviennent cette année avec Les Dix commandements (de Cecil B. DeMille), Fanny et Alexandre (d'Ingmar Bergman), Le dernier empereur (de Bernardo Bertolucci, en 3D) et Exodus (d'Otto Preminger).

Cette année, on pourra aussi découvrir un cycle "Mexico années 50", assister à un ciné-concert accompagné par l'Orchestre National de Lyon mais dont le film n'a pas encore dévoilé et voir ou revoir les hilarants films des Monty Python lors de la nuit qui leur sera consacrée à la Halle Tony Garnier. Dans son cadre consacré à l'histoire des femmes au cinéma, Germaine Dulac, réalisatrice française, sera mise en lumière. L'édition 2013 verra aussi la création du Premier Marché du film classique mondial.

Et, comme on dit, the las but ont least, la cerise sur le gâteau, Thierry Frémaux a révélé le nom de celui qui recevra cette année le Prix Lumière. Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach, c'est au tour du culte Quentin Tarantino d'être à l'honneur de ce Festival! Ce qui ravira certainement un très grand nombre de festivaliers...

Django « réenchainé » par la censure chinoise

Posté par MpM, le 12 avril 2013

Une censure de dernière minute s'est abattue sur Django unchained, le dernier film de Quentin Tarantino, le jour même de sa sortie sur les écrans chinois. Le portail d'information Sina.com a expliqué que, selon des "sources anonymes internes à l'industrie", des scènes de nudité seraient à l'origine de cette censure.

Le problème avec la censure chinoise (en plus de sa propension à décider arbitrairement ce qu'un artiste à le droit, ou non, de dire), c'est que ses règles sont parfaitement opaques.  Les autorités avaient exigé en amont que certains passages sanglants de Django soient retouchés, "en faisant apparaître le sang d'une couleur plus foncée et en réduisant la taille des éclaboussures", a expliqué Zhang Miao, un responsable de Sony Columbia Pictures.

Une situation assez classique : dernièrement, Cloud Atlas et Skyfall ont également dû subir des coupes. Le film des frères Wachowski a notamment été amputé de 40 minutes. Il est toutefois rare que la censure intervienne de manière aussi tardive, comme dans le cas du film de Tarantino, et surtout directement auprès des cinémas, sommés d'interrompre immédiatement la diffusion.

Oscars 2013 : la version longue du scénario de Django Unchained bien meilleure?

Posté par kristofy, le 26 février 2013

django unchained script screenplay quanetin tarantinoDjango unchained a gagné deux trophées aux Oscars dimanche soir. Christoph Waltz a reçu une nouvelle fois celui du meilleur second rôle (après celui pour Inglourious Basterds) : ce choix de catégorie est en fait une volonté du producteur Harvey Weinstein puisqu'il avait peu de chances de gagner dans la catégorie du  meilleur acteur face aux favoris Daniel Day-Lewis et Joaquin Phoenix (il avait d’ailleurs fait la même chose pour The Artist avec Bérénice Béjo ou pour Le patient anglais avec Juliette Binoche). Et l'autre Oscar a été décerné à Quentin Tarantino, oublié dans la catégorie réalisateur, en tant que scénariste.

Cet Oscar du meilleur scénario récompense en réalité un script très amputé ! Le scénario original de Django unchained décrit de manière très précise une oeuvre qui devait durer environ 3h30 ; mais hors de question pour la production de découper le film en deux parties comme pour son Kill Bill… Quentin Tarantino a dû enlever plusieurs parties de son script pour raccourcir la durée du (déjà) long métrage... et l’histoire de Django unchained s’en est trouvée réduite.

A quoi devait ressembler le film Django unchained d’après son scénario ?

Le personnage de Broomhilda (Kerry Washington) peu présente dans le film (elle apparaît pour le dîner vers la fin), celle que Django aime, avait un rôle beaucoup plus important dans le scénario.

Dès le générique de début et avant même l’arrivée du Docteur Schultz, Django enchaîné dans la forêt aux autres esclaves avait un flashback qui montrait comment avait été vendue sa femme. Cette séparation sera ensuite le moteur de l’histoire. Il devait y avoir une séquence qui décrit ce marché aux esclaves où des hommes blancs acheteurs et des hommes blancs vendeurs fixent les prix pour les noirs comme pour des bêtes... Un autre marché d’esclaves était montré à Greenville-Missippi, un autre flashback montrait que Django avait été amené là par un train avec environ 150 autres noirs dont Broomhilda...

Un ‘chapitre’ entier raconte toute l’histoire de Broomhilda qui n’est pas dans le film, des personnages ont été supprimés comme celui de Scotty Harmony que devait jouer Jonah Hill (qui à la place aura un tout petit caméo situé ailleurs dans le film).

Dans ce chapitre, le film décrit la vente de la jeune femme : le vendeur expose ses seins, les marques de fouet dans son dos, et le ‘r’ de sa joue à une douzaine d’acheteurs (une humiliation qui devait être répétée durant le dîner). Elle est alors achetée par un certain Mike Harmony comme cadeau d’anniversaire pour son fils de 24 ans, Scotty Harmony, timide, qui va tomber amoureux de cette esclave noire… Il va ensuite l’emmener en week-end romantique là où des blancs se pavanent avec leur ‘nègre de compagnie’, au Cleopatra Club.

Dans le film on découvre ce lieu tenu par Calvin Candie (Leonardo Di Caprio) quand Schultz et Django arrivent chez lui. Dans le script, le Cleopatra Club et son propriétaire sont révélés bien avant. Calvin Candie se montre déjà un redoutable manipulateur. Il arrange une partie de cartes avec ce jeune Scotty, où, après l’avoir plumé, se jouera l’acte de propriété de l’esclave : Candie gagne, Harmony l’accuse d’avoir triché. Le vainqueur tue le perdant. C’est ainsi que Broomhilda va appartenir à Calvin Candie : il ira la chercher dans sa chambre à coups de ceinture. Elle tente alors de s’enfuir toute nue et, une fois dehors, tombe dans la boue : désormais elle est lui appartient.

Ces évènements se déroulent quatre mois avant que Django et Schultz apprennent le nom du propriétaire de Broomhilda.

django unchained screenplay scénario kerry wahsingtonUn scénario beaucoup plus violent et romantique

Toute cette partie du scénario absente du film avait en fait une grande importance : plusieurs scènes devaient montrer davantage les horreurs de l’esclavage et du racisme. L’utilisation du mot ‘nigger’ a fait polémique aux USA, mais Quentin Tarantino allait plus loin dans sa version originale du scénario avec notamment plusieurs lignes de dialogues encore plus cruelles ou l’image d’un enfant blanc d’environ 14 ans, avec un chien, qui conduit comme un berger un troupeau d’enfants noirs esclaves… De plus, Leonardo Di Caprio avait l’occasion de jouer un vrai grand rôle de méchant encore plus détestable que ce qu’il est dans le film. En perdant de vue ce personnage féminin majeur, Django Unchained donne beaucoup moins d’importance au caractère sacré de la promesse amoureuse d’aller la sauver (‘kill is love’ disait déjà Tarantino dans Kill Bill).

Ce n'était pas seulement la vengeance de l’esclave Django accompagné du chasseur de prime Schultz. Le scénario c’était aussi l’histoire de cette femme Broomhilda qui symbolise toutes les injustices et violences commises durant ces années d’esclavage.

Dans ce script, Broomhilda était plus un enjeu qui motivait la quête des deux hommes Django et Schultz, alors que dans le film elle est, peut-être, plus simplement la récompense de leur quête...

Oscar du meilleur scénario, le film Django unchained est devenu le plus grand succès de Quentin Tarantino. Le film a rapporté 380 millions de $ dans le monde. En France, il battu tous les films du réalisateur en nombre de spectateurs (3,7 millions d'entrées)

Oscars 2013 : un saupoudrage sans beaucoup de surprises

Posté par vincy, le 25 février 2013

ben affleck george clooney argo oscars

Sans trop de suspense, les Oscars (tout le palmarès) ont couronné Argo de Ben Affleck, qui repart également avec l'Oscar du meilleur scénario / adaptation et l'Oscar du meilleur montage. Le film produit par Affleck et Clooney vient de passer la barre des 130 millions de $ de recettes au box office US : il a surtout raflé la plupart des prix depuis les Golden Globes en janvier.

Argo, qui, au passage, jette un regard ironique et parodique sur Hollywood décidément narcissique, a rapidement surclassé ses concurrents au fil des cérémonies. Depuis le Million Dollar Baby d'Eastwood, la Warner n'avait jamais reçu autant d'honneurs.

Mais la seule véritable surprise de cette soirée venait d'ailleurs : L'Odyssée de Pi. Ang Lee a été sacré meilleur réalisateur, et le film a récolté 4 statuettes dont celle de la meilleure musique. Ce qui en fait le film le plus oscarisé de l'année, devant Argo et Les Misérables (3), Skyfall, Lincoln et Django Unchained (2). Les Oscars ont découvert Ang Lee il y a 19 ans avec Garçon d'honneur nommé dans la catégorie du meilleur film étranger. C'est son deuxième Oscar du meilleur réalisateur après celui pour Brokeback Mountain en 2006. Ils sont peu ces trente dernières années à avoir deux Oscars : Eastwood, Stone, Spielberg.

Spielberg apparaît du coup comme le grand perdant de l'année. Lincoln était le film le plus nommé et il devra se contenter de l'Oscar du meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis et celui des meilleurs décors. Notons au passage que Day-Lewis devient le recordman de sa catégorie avec 3 Oscars du meilleur acteur. Encore un et il égalera Katharine Hepburn.

La jeune Jennifer Lawrence a finalement battu Jessica Chastain pour l'Oscar de la meilleure actrice. Une récompense qui arrive tôt dans la carrière de la comédienne, ce qui n'est pas sans risques pour la suite... Ce sera le seul Oscar pour Happiness Therapy. Autre actrice douée de cette génération, Anne Hathaway qui décroche l'Oscar du meilleur second-rôle féminin (Les Misérables). Les deux Oscarisées ont d'ailleurs bénéficié de leur visibilité dans deux gros blockbusters (Hunger Games pour l'une, Dark Knight Rises pour l'autre).

Quentin Tarantino et Christoph Waltz (Django Unchained) ont reçu chacun leur deuxième Oscar. Tarantino a été récompensé pour son scénario, 18 ans après celui de Pulp Fiction. Waltz avait déjà été oscarisé pour son second-rôle dans un autre Tarantino, Inglorious Basterds.

Et sinon? Un doublé pour Walt Disney, roi de l'animation avec Rebelle et Paperman. Un hommage à James Bond avec Shirley Bassey interprétant Goldfinger, Adèle, oscarisée pour sa sublime chanson de Skyfall et un oscar du meilleur montage sonore (ex-aequo, chose rare).

Et enfin, Amour d'Haneke. Palme d'or, Golden Globe, César, European Film Award... le film aura également raflé l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. C'est le premier Oscar pour l'Autriche dans cette catégorie, même si, techniquement, le film est français : ce qui fait un total de 13 Oscars pour la France, autant que pour l'Italie.

Finalement ce saupoudrage récompensant tous les grands succès de la fin 2012 (hormis Amour, tous ont récolté plus de 200 millions de $ dans le monde) a laissé peu de place aux films plus audacieux ou singuliers comme Les bêtes du sud sauvage ou Moonrise Kingdom. Pire, les Oscars ont été décernés à des talents souvent déjà oscarisés auparavant. Dans les catégories reines seuls les récipiendaires pour la musique, le scénario / adaptation ainsi que les deux actrices n'avaient jamais été primés.