3 cinéastes français parmi les talents à suivre de « Variety »

Posté par vincy, le 20 novembre 2019

Variety a dévoilé sa liste annuelle des nouveaux cinéastes à suivre. Parmi les dix réalisateurs prometteurs, le magazine professionnel américain a retenu trois français: Mati Diop, Grand prix du jury à Cannes avec Atlantique, candidat aux Oscars pour le Sénégal, Ladj Ly, Prix du jury à Cannes pour Les Misérables, candidat aux Oscars pour la France, et Nicolas Bedos, pour La Belle époque, son deuxième long-métrage.

Les autres cinéastes sont les américains Esteban Arango (Blast Beat), Radha Blank (The 40-Year-Old Version), Chase Palmer (Naked Singularity), Janicza Bravo (Zola) et Nicole Riegel (Holler), le britannique Rupert Goold (Judy) et l'australienne Shannon Murphy (Babyteeth, qui a fait sensation à Venise).

Ces cinéastes seront honorés au festival de Palm Springs en Californie le 3 janvier.

Ces dernières années, des réalisateurs comme Ali Anbasi, Pippa Bianco, Greta Gerwig, Samuel Maoz, Chloé Zhao, Barry Jenkins, Kleber Mendonça Filho, Maren Ade, Laszlo Nemes, Ciro Guerra, Alex Garland, Matt Ross, Sean Baker, Ava DuVernay, Ruben Osltund avaient été cité dans les listes des réalisateurs à suivre de Variety. C'es la première fois que trois français sont nommés la même année. Xavier Legrand, Julie Ducourneau et Deniz Gamze Erguven avaient été sélectionnés au cours des années récentes.

Cannes 2016: Le Trophée Chopard pour John Boyega et Bel Powley

Posté par cynthia, le 13 mai 2016

Cannes ce n'est pas uniquement la palme d'or, les strass et les paillettes. Effectivement, chaque année, le fournisseur officiel de la Palme d’or, en partenariat avec Variety, met en avant des nouveaux talents grâce aux Trophées Chopard.

Cette année le jury, composé de l’actrice Eva Longoria, de la productrice américaine Elizabeth Karlsen, du réalisateur irlandais Lenny Abrahamson, de Caroline Scheufele, DA et coprésidente de Chopard, et de Steven Gaydos, rédacteur en chef de Variety, a décerné le trophée à l’acteur britannico-nigérian John Boyega, découvert dans Attack the Block et qui a cartonné dans Star Wars : le réveil de la force ainsi que la comédienne britannique Bel Powley qui s’est fait remarquée dans The Diary of a Teenage Girl et A Royal Night Out.

C'est la sublime Juliette Binoche qui a remis les prix hier soir, jeudi 12 mai.

Après son Rising Star aux Baftas, on peut dire que John Boyega est en train de devenir un grand... On vous le disait déjà en décembre qu'il était l'homme de l'année. La force est avec lui sans aucun doute!

Dear White People débarque en série sur Netflix

Posté par wyzman, le 5 mai 2016

"Chers Blancs, le nombre d'amis noirs désormais requis pour ne pas paraître raciste vient de passer à deux. Et désolée, cela n'inclut pas Tyrone, votre dealer de cannabis." Voilà comment commençait le film indépendant Dear White People. Primé aux Spirit Awards, à Sundance et aux Gotham Independent Film Awards, Dear White People débarque désormais en série. Variety révèle que le film écrit et réalisé par Justin Simien sera adapté pour par le service de streaming Netflix. Plus encore, Justin Simien devrait écrire le scénario des 10 épisodes déjà annoncés. Si la série (qui gardera le même nom) est attendue pour 2017, aucune annonce de casting n'a été faite pour le moment. Cependant, le magazine rapporte que chaque épisode devrait durer 30 minutes, à l'instar d'Unbreakable Kimmy Schmidt !

Pour rappel, Dear White People (le film) raconte comment quatre jeunes noirs vivent leur scolarité dans une prestigieuse université américaine. La réputation de cette dernière se voit entachée après une fête à caractère racial à l'initiative des étudiants blancs. Satirique et osé, le film n'a pas manqué de faire polémique. Il a rapporté 4 millions de dollars dans le monde (un succès quand on connaît son budget) et réalisé plus de 100.000 entrées en France.

L'une des cadres de Netflix, Cindy Holland, déclare à juste titre : "Justin [Simien] est un raconteur de génie, dont la vision unique convient parfaitement à Netflix. Son film Dear White People annonçait l'arrivée d'une voix nouvelle et créative qui a beaucoup fait parler et nous sommes excités à l'idée que Justin crée cette nouvelle série pour nos abonnés à travers le monde." De son côté, Justin Simien n'a pas manqué d'affirmer "être très reconnaissant à l'idée d'avoir [cette occasion] - pas seulement pour faire entendre ceux que l'on entend trop peu dans notre culture, mais également pour raconter des histoires à partir de nouveaux points de vue. (…) Travailler avec Netflix est aussi agréable que je l'imaginais. Amener ce show sur une aussi belle plateforme est un énorme honneur que je ne prends pas à la légère." Ne reste plus qu'à espérer que le ton caustique et les vérités du film trouveront écho dans la série !

Chris Evans : «Ce n’est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière»

Posté par cynthia, le 27 mars 2014

Le deuxième opus de Captain America a séduit 111 000 spectateurs lors de son premier jour dans les salles françaises, soit le 5e meilleur démarrage de l'année. Interviewé par le magazine américain Variety à l'occasion de la sortie du film, Chris Evans a partagé son envie de passer derrière la caméra à la fin de son contrat avec Marvel.

Difficile d'échapper à ses yeux bleus envoutants, à ses muscles saillants et à son bouclier étoilé : l'acteur réjouit les fans de Marvel mais lui n'est pas aussi enthousiaste. Cela fait déjà trois fois que l'acteur de 32 ans porte le célèbre costume patriotique en comptant le film Avengers. Alors qu'il en plein promo, l'acteur s'apprête déjà à remettre son costume- qui selon lui est énervant à enfiler (une assistante doit l'aider) - début avril à Londres pour le tournage d'Avengers 2 (sortie le 29 avril 2015). Il rejoindra ses amis super héros : Robert Downey Jr. (Iron Man), Chris Hemsworth (Thor), Scarlett Johansson (Black Widow), Jeremy Renner (Hawkeye) et Scarlett Johansson. (Black Widow).

Un contrat prenant avec Marvel

Le rôle de Captain America lui collera à la peau pour encore longtemps. Prévu au départ pour 9 ans puis réduit à 6 ans, son contrat Marvel semble peser sur l'acteur «Je n'ai pas l'opportunité de leur dire écoutez j'ai besoin d'une putain de pause. Ça me fait tout simplement flipper».

Le beau gosse (10e plus beau cul d'Hollywood si l'on en croit le classement de Buzzfeed, qui oublie au passage le fessier de Charlie Hunnam) en aurait-il marre d'incarner le même rôle? Un peu. Il confie d'ailleurs au magazine américain sa peur d'être catalogué «acteur de comic books» (il a incarné à deux reprises le rôle de la torche humaine dans Les quatre fantastiques et sa suite avant de devenir Captain America.

En s'inspirant de sa propre expérience en tant qu'acteur, son ami et collègue Robert Downey J.R a rassuré Chris Evans. «Il m'a passé un coup de fil et m'a dit écoute mec je sais que tu as joué un super héros dans le passé (la torche) mais tu sais ce genre de rôle te laisse aussi d'autres libertés» confie-t-il à Variety. Tranquillisé le beau gosse sur patte a donc poursuivit une carrière adjacente à l'industrie Marvel.

Un costume (et un bouclier) collé à la peau

Débutant sa carrière à l'âge de 17 ans dans une série américaine inconnue chez nous (Opposite sex), il passe sur grand écran pour la première fois avec le teen movie Academy et se fait connaître du grand public quelques années plus tard en tenant le rôle principal du thriller de série B Cellular aux côtés de Kim Basinger et Jason Statham. «Ce n'est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière» explique l'acteur. Il enchaîne donc les films (notamment Le journal d'une baby-sitter, avec, déjà Scarlett Johansson) avant que la malédiction Marvel ne pointe son nez.

Pourtant en dehors des blockbusters, Chris tente de faire des petits films d'auteurs mais sans succès. «Personne ne veut voir mes petits films!» déplore l'acteur. En effet, si Chris Evans a voulu convaincre la critique qu'il n'était pas uniquement à Hollywood pour sa belle gueule (London, Iceman), le public a encore du mal à l'imaginer sans un costume de super héros. Pour cette raison, il fonce dans le projet de Snowpiercer : le personnage est basique, mais plus sombre et loin du musclor puceau.

Forcément, comme tous ses acteurs tristement catalogués dans ses personnages, Chris Evans à décidé de s'émanciper plus violemment qu'avec de simple films d'auteurs. Comment? En jouant nu comme Daniel Radcliffe dans la pièce Equus? En faisant sa crise d'adolescence en acceptant de passer du côté obscur de la force hollywoodienne à la Shia LaBeouf (Nymphomaniac, Charlie Countryman)? Non! A l'instar de James Franco ou Ben Affleck, Chris Evans a choisi une manière plus intelligente et plus professionnelle: passer derrière la caméra.
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Leos Carax refuse son prix de la Los Angeles Film Critics Association

Posté par vincy, le 16 janvier 2013

Parmi tous les honneurs qu'a reçu Holy Motors, un n'aura pas été au goût de son réalisateur, Leos Carax. Et pas des moindres. Dans sa chronique spécialisée sur la saison des prix, le journaliste de Variety Jon Weisman a indiqué que le cinéaste "n'était pas en mesure d'accepter le prix du meilleur film en langue étrangère" remis par l'Association des Critiques de Films de Los Angeles (voir leur palmarès complet).  La cérémonie avait lieu samedi dernier.

Carax a justifié, avec humour et ironie, ce refus.

« Bonjour, je suis Leos Carax, réalisateur de films en langue étrangère. J'ai fait des films en langue étrangère toute ma vie. Des films en langue étrangère sont fabriqués partout à travers le monde à l'exception, bien sûr, des Etats-Unis. Aux Etats-Unis, ils ne font que des films en langue non-étrangère. Les films en langue étrangère sont difficiles à faire, car vous devez inventer une langue étrangère au lieu d'utiliser votre langue habituelle. Mais la vérité, c'est que le cinéma est une langue étrangère, une languée créée pour ceux qui ont besoin de voyager de l'autre côté de la vie. Bonne nuit ».

Ceci dit, il n'a pas tout à fait tort. "Film étranger" correspondrait à une réalité plus juste...

Variety révèle 10 acteurs et actrices de demain

Posté par vincy, le 25 août 2012

Comme chaque année depuis 15 ans, le magazine professionnel américain Variety révèle une liste de 10 acteurs à suivre. 10 nouveaux talents qui seront célébrés au prochain festival international du film de Hamptons, le 7 octobre. Cette année, ils viennent des USA, d'Australie, de Grande Bretagne, de Suède, d'Irlande et d'Allemagne.

Tous ont un plannings assez chargé en tournages, et parfois chez de grands cinéastes : Spielberg, Coen, Malick...

Dans l'ordre des photos (de haut/gauche à bas droite):

- Dree Hemingway (Starlet, Nous York). 24 ans, nièce de Margaux Hemingway.

- Boyd Holbrook (Out of the Furnace, The Host). 31 ans.

- Domhnall Gleeson (Harry Potter et les Reliques de la mort, Anna Karenina). 29 ans, fils de Brendan Glesson.

- Imogen Poots (Jane Eyre, Filth, Knight of Cups). 23 ans.

- Bella Heathcote (Dark Shadows, Cogan - la mort en douce, Not Fade Away). 24 ans.

- Nate Parker (Arbitrage, Ain't Them Bodies Saints). 32 ans.

- Elyas M'Barek (Turkish for Beginners, La cité des ténèbres). 30 ans.

- Alicia Vikander (Anna Karenina, Le septième fils). 23 ans.

- Adam Driver (J. Edgar, Lincoln, Inside Llewyn Davis). 29 ans.

- Scoot McNairy ("Bones", Cogan - la mort en douce, Argo, Promised Land)

Locarno 2012 : Léopard d’or pour le cinéaste français Jean-Claude Brisseau

Posté par vincy, le 12 août 2012

La poésie et le mystère du film de Jean-Claude Brisseau aura séduit le jury de Locarno. Depuis Peau d'homme cœur de bête de Hélène Angel en 1999, aucun cinéaste français n'avait remporté le Léopard d'or du Festival International du Film de Locarno. Brisseau est le 10e réalisateur de l'Hexagone a remporté ce prix. A 68 ans, cet autotodidacte en marge du cinéma national, porte un cinéma mêlant réalisme et fantastique, s'intéressant à la fracture sociale, et sa violence, aux femmes (et leur plaisir), au désir (et sa transgression). La fille de nulle part n'échappe pas à ces thématiques. Brisseau, dont la personnalité sulfureuse l'a conduit dans les tribunaux pour harcèlement sexuel, s'intéresse de plus en plus aux phénomènes paranormaux, qu'il insère dans ses scénarios. Le réalisateur de Noce blanche (qui révéla Vanessa Paradis en actrice) et De Bruit de Fureur remporte ici son prix le prestigieux.

Le jury de la Compétition internationale a livré un palmarès éclectique et cosmopolite. Une comédie américaine pour le prix du jury, un cinéaste chinois sous pression du pouvoir de son pays pour le prix du meilleur réalisateur, son actrice pour le prix d'interprétation féminine, un acteur autrichien pour celui d'interprétation masculine, ...

Notons que Ying Liang, prix du meilleur réalisateur, est actuellement l'objet de harcèlement de la part du gouvernement chinois qui a fait pression depuis des mois pour qu'il abandonne son projet. Le film est une transposition d'un fait divers sur un procès expédié et une exécution sans appel d'un homme accusé d'avoir poignardé des policiers. Le cinéastes est contraint de s'installer à Hong Kong.

Enfin du côté de la Piazza Grande, le prix du public est revenu à la cinéaste britannique Cate Shortland (Sommersault, 2004) pour Lore. L'histoire se déroule en 1945 à la fin de la guerre : un groupe d’enfants, dont les parents, des SS nazis, sont sous la garde des Alliés, s’apprête à traverser l’Allemagne dévastée pour retrouver leur grand-mère à près de 900 kilomètres au Nord.

Et les critiques du magazine professionnel Variety ont remis leur prix à un film français, présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année à Cannes, Camille redouble de Noémie Lvovsky. Le prix est attribué au film qui se distingue à la fois par ses qualités artistiques et par son potentiel pour une sortie en salles.

Compétition internationale

Léopard d'or : La fille de nulle part, Jean-Claude Brisseau, France
Prix spécial du jury : Somebody Up There Likes Me, Bob Byington, USA
Léopard du meilleur réalisateur : Ying Liang pour When Night Falls (Wo Hai You Hua Yao Shuo), Chine/Corée du sud
Prix d'interprétation féminine : An Nai pour When Night Falls (Wo Hai You Hua Yao Shuo), Chine/Corée du sud
Prix d'interprétation masculine : Walter Saabel pour Der Glanz des Tages (The Shine of Day), Autriche
Mention spéciale : le personnage Candy dans le film A Ultima Vez que Vi Macau, "dont la présence puissante malgré son absence résonne auprès du jury comme la représentation de l'immense courage du cinéma portugais à une époque où les faillites des gouvernements et des systèmes sociaux menacent les arts cinématographiques du monde."

Cinéastes du présent

Léopard d'or Cinéastes du présent - Prix George Foundation : Inori, Pedro Gonzaleez-Rubio, Japon
Prix du meilleur réalisateur en devenir : Joel Potrykus pour Ape, USA
Prix spécial du jury Ciné + Cinéastes du présent : Not in Tel Aviv, Nony Geffen, israël
Mention spéciale : Tectonics, Peter Bo Rappmund, USA

Premiers films

Léopard d'or de la meilleure première oeuvre : Memories Look at Me (Ji Yi Wang Zhe Wo), Song Fang, Chine
Mention spéciale : Ape, Joel Potrykus, USA

Piazza Grande

Prix du Public UBS : Lore, Cate Shortland, Royaume Uni/Allemagne
Prix Variety Piazza Grande : Camille redouble, Noémie Lvovsky, France

Intouchables : un film « raciste », « réactionnaire », « sarkozyste » élu événement culturel de l’année

Posté par redaction, le 24 décembre 2011

Avec bientôt 15 millions de spectateurs, Intouchables est devenu cette semaine le 3e plus gros succès français depuis 1945, le 5e toutes nationalités confondues, battant Avatar, au passage. Un phénomène qui, logiquement, a été choisi comme l'événement culturel le plus marquant de l'année 2011 (sondage BVA/FNAC/Le Parisien/Europe 1 auprès de 1003 personnes). 52% des Français interrogés l'ont plébiscité.

Il est donc loin devant The Artist, Harry Potter, les Césars pour Des Hommes et des Dieux et Polisse. Le cinéma squatte une bonne moitié des dix premières réponses, laissant un peu de place à la musique, aux expos et reléguant les livres en queue de peloton.

Évidemment, tout phénomène amène une série d'analyses plus ou moins sérieuses, cherchant les causees de cette irrationalité qui dépasse les esprits les plus cartésiens. D'un point de vue cinématographie, on peut y voir une bonne comédie, bien écrite, bien interprétée, mise en scène avec efficacité, sans être médiocre. Intouchables est plus proche de Trois hommes et un couffin que des Visiteurs ou Bienvenue chez les Ch'tis.

Acte 1 : Marcela Iacub accuse le film d'être sarkozyste

Libération a publié deux textes voulant absolument rendre le film abject. Le raisonnement peut tenir, l'équation ne convainc pas. Ainsi Marcela Iacub (lire le texte intégral), qui a décidément un problème dès qu'elle analyse la culture après avoir attaqué prétentieusement l'exposition de Lilian Thuram au Musée du Quai Branly, qualifie le film de "propagande voilée des politiques sociales de Nicolas Sarkozy." Rien que ça. "Le succès de ce film montre à quel point la société française lui reste fidèle sur le fond et pourrait annoncer, mieux que d’autres enquêtes d’opinion, celui de l’actuel président dans les urnes de 2012. Car on sait que si jamais le chef de l’Etat était amené à faire un second mandat, son but sera de rendre chaque œuf volé au lieu d’ouvrir de grands débats afin de savoir qui devrait être considéré comme leur véritable propriétaire." Elle reproche en effet que Philippe/François Cluzet veuille récupérer l'oeuf de Fabergé que lui a volé Driss/Omar Sy. Le vol est certainement pardonnable,le personnage de Cluzet aurait pu en effet transmettre cette valeur à celui de Sy, comme une sorte de redistribution des richesses. Mais aux dernières nouvelles, l'handicapé ne porte pas plainte contre le noir, et ne fait que récupérer un objet qui lui rappelle sa défunte épouse. L'attachement sentimental n'a donc aucune valeur?

Acte 2 : Intouchables, un conte à la Cendrillon réactionnaire

Dans un autre texte (lire le texte intégral), le quotidien dit de gauche, le professeur de philosophie en classes préparatoires (c'est un métier honorable, mais à quand la tribune d'une maîtresse en cours préparatoire?) Jean-Jacques Delfour trouve Intouchables "parfaitement réactionnaire". Pour lui il s'agit de l'histoire de deux saints, "le saint crucifié par sa tétraplégie et l’autre saint qui le sert, crucifié par son milieu de naissance et sa peau, forment un couple sacré, intouchable. Leur rencontre et leur amour sont une rédemption qui les lave de tous leurs péchés : l’arrogance et la hauteur sociale pour l’un, la délinquance et la déchéance pour l’autre. Un film religieux, sans autre Dieu que la richesse qui a permis cette rencontre."

Pour lui, ce film doit son succès public, entre autres, au conte revisité de Cendrillon. "Ce conte misogyne enseigne comment changer sa vie lorsqu’on est une pauvre fillette exploitée. La beauté de cette souillon ne peut suffire : il lui faut une jolie robe, de jolies chaussures, une belle bagnole avec de beaux canassons. Mais cela ne suffit toujours pas, il lui faut de la chance : un prince riche et puissant qui daigne la trouver ravissante et ne point s’émouvoir de sa basse extraction. Le message du conte est simple : l’instruction, la culture, le désir d’émancipation, la révolte sont inutiles ; la beauté cosmétique et le hasard ont seuls quelque puissance."

Nous aurions tendance à le conforter dans son analyse, en ajoutant une donnée : si ce film est bien tel qu'il le décrit, alors il s'agit d'une comédie réaliste. Elle reflète en tous points l'Etat de notre société, la valeur de l'humain dans une civilisation consumériste et matérialiste. On peut s'en désoler, mais c'est ainsi. On taxe la culture à 7% et non pas comme un bien de première nécessité, et ça ne choque personne. On préfère le cinéma aux livres, le people à la critique, la propagande à la réflexion. Intouchables est bien un film symptomatique de notre époque, avec, en bonus, un morale basée sur la confiance en l'autre et la transgressions des barrières sociales. Mieux, Intouchables est un film sur deux minorités qui s'unissent pour retrouver une liberté, une "normalité". Il brise le tabou des handicapés, isolés, et des immigrés de deuxième génération, parqués en banlieue, sans espoir d'ascenseur social, rejetés.

Iacub a tort en expliquant qu'il n'y a pas de redistribution des richesses : le personnage d'Omar Sy trouve un job grâce à un riche un peu illuminé. Delfour n'a pas plus raison. Le personnage d'Omar Sy se met à peindre - c'est bien de la culture, non? - et grâce à son patron, se fait un beau pactole, après avoir vendu une de ses toiles à un avocat méprisable et payant certainement l'ISF.

Acte 3 : Variety n'y voit que des stéréotypes raciaux et sociaux

Avant d'en arriver à notre conclusion, on doit aussi relever la critique du magazine professionnel américain Variety. Son auteur, Jay Weyssberg, estime que Driss  (Omar Sy) est "traité comme un singe de compagnie qui apprend au blanc coincé à s'amuser, en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland, et en lui montrant comment on bouge sur la piste de danse".  Le journaliste trouve qu'il est "pénible de voir Omar Sy, un acteur joyeusement charismatique, dans un rôle qui se détache à peine de l'époque de l'esclavage, dans lequel il divertit le maître blanc, en endossant tous les stéréotypes raciaux, et de classe."

Intouchables raciste. En plus d'être sarkozyste et réactionnaire. N'en jetez plus.

Intouchables est adapté d'une autobiographie, une histoire vraie. En écoutant les témoignages des deux véritables protagonistes de cette histoire, on se dit que leur vie est incompréhensible pour ceux qui la jugent. Pas l'impression de voir Driss/Abdel Sellou/Omar Sy maltraité et malheureux, même encore aujourd'hui. La fin est d'autant plus ouverte que le personnage d'Omar Sy a la vie devant lui, de l'argent, et s'est sorti de la spirale infernale des Cités sans emploi.

Au delà de tout ce pataquès philosophico-intellectuel, le film est davantage une histoire d'amitié, certes un peu misogyne, qu'un manifeste politique.

Finalement ce n est pas Intouchables qui est raciste reactionnaire et sarkozyste mais bien la France. Le film insuffle en plus un peu d'espoir, de générosité et d'altruisme, pour nous faire croire que ce n'est pas une fatalite.

Kathryn Bigelow pourrait réaliser le film sur la traque de Ben Laden

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Kill Bin Laden (Tuez Ben laden). Le titre annonce l'artillerie lourde digne d'une propagande guerrière. En même temps, faut-il s'attendre à autre chose de la part d'Hollywood ?  Le scénariste Mark Boal écrivait déjà le script de cette traque visant l'ennemi public numéro un des Etats-Unis quand la cible a été tuée dimanche 1er mai. Désormais, il connaît la fin de son film. Mark Boal a confié au magazine Variety que l'assaut final durerait 40 minutes.  Il a aussi bénéficié d'un accès à une opération commando du même genre, qui elle avait échoué, grâce à ses connexions dans l'armée et son propre réseau en tant que grand reporter.

La mort du leader d'Al Qaida ne pouvait tomber mieux puisque Kathryn Bigelow, oscarisée avec Démineurs il y a un an, spécialiste des films virils et militaires, avait donné son accord pour réaliser ce film.

Une chose est sûre : la mort de Ben Laden change la configuration même du film. Selon The Hollywood Reporter, le projet devait suivre une opération précédente tournant au fiasco. Les producteurs doivent se régaler : un happy end, c'est toujours plus vendeur.

Cette variante peut aussi décider la réalisatrice à abandonner le film : elle a un autre projet, Triple Frontier, sur le trafic de drogue aux frontières du Brésil et du Paraguay (voir actualité du 2 décembre 2010).

Le scénariste et la réalisatrice s'offrent une semaine de réflexion, et attendent de voir comment le monde arabe réagit à la nouvelle donne, avant de lancer l'éventuelle production cet été. Il reste les acteurs à engager - des discussions sont déjà en cours - et surtout un lieu de tournage : du Maroc à la Jordanie, en passant par la Tunisie et l'Egypte, les habituels pays d'accueil pour des productions internationales se déroulant dans le monde arabe, sont tous en période post-révolutionnaire ou fortement agitée politiquement.

Mais on voit mal les producteurs passer à côté d'une telle opportunité, aussi près de l'actualité. Avec ce final de Western (jusqu'au surnom de Ben Laden appelé Géronimo dans le cadre de la mission), Hollywood va sans doute lancer de multiples projets qui séduiront le public Américain, qui n'adhèrent pas aux films de guerres qu'ils ont perdues (Irak, Vietnam).

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photo de Pete Souza pour la Miason Blanche avec Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton

Very Bad Trip 2 : Liam Neeson coupé au montage, remplacé par Nick Cassavetes

Posté par vincy, le 9 avril 2011

Selon Variety, qui a balancé l'information dans la nuit de vendredi à samedi, la participation de Liam Neeson en tatoueur de Bangkok dans Very Bad Trip 2 n'est plus qu'un lointain souvenir. Le réalisateur Todd Phillips a confirmé au magazine professionnel américain qu'il avait coupé la scène au montage. "La scène n'était pas nécessaire dans la logique du scénario, n'apportant aucune information utile pour la scène qui suivait."  Rôle maudit? À l'origine, c'était Mel Gibson qui devait interpréter ce personnage ; mais, suite à ses démêlés judiciaires et médiatiques, le studio, Warner Bros, avait décidé de le remplacer à la dernière minute.

Cependant, étrangement, le réalisateur a décidé de retourner la séquence : ça confirme qu'il s'agissait avant tout d'un problème d'écriture... Hélas, Liam Neeson n'était pas disponible, occupé sur le plateau londonien de la suite du Choc des Titans, un autre film de la Warner Bros.

Par conséquent, Todd Phillips a choisi de remplacer Neeson par l'acteur et réalisateur Nick Cassavetes (en photo). Les prises de vue ont été filmées il y a trois semaines.

Le réalisateur l'affirme : ce sera cette séquence que nous verrons. Et tant pis pour celle de Liam Neeson...

Le film doit sortir le 25 mai en France, le 26 mai aux USA, et les avant-premières sont prévues juste avant le Festival de Cannes. Chaud timing...