NBCUniversal rachète DreamWorks Animation

Posté par vincy, le 29 avril 2016

La filiale du câblo-opérateur américain Comcast, NBCUniversal, rachète DreamWorks Animation pour 3,8 milliards de dollars. Le plus grand studio indépendant de dessins animés d'Hollywood (Shrek, Kung Fu Panda, Dragons...) créé à partir de la scission des studios DreamWorks fondés par David Geffen, Steven Spielberg et Jeffrey Katzenberg, passe donc dans les mains d'une major hollywoodienne.

NBCUniversal alimentera ainsi son catalogue de films, ses programmes télévisés, mais aussi ses parcs à thème et son portefeuille de produits dérivés.

La transaction devrait être finalisée fin 2016 si autorités américaines de la concurrence la valide.

Avec 900 millions de $ de chiffre d'affaires, et des résultats un peu en dessous des attentes ces trois dernières années, Dreamworks Animation, était fragile face à une concurrence toujours plus vive. Si ses dessins animés rapportaient entre 300 et 600 millions de $ dans le monde ces derniers temps, ceux de Disney ou Universal réalisaient des box office deux à trois fois plus importants.

Un studio indépendant fragile

DreamWorks Animation était très convoité depuis deux ans. En reprenant le studio, Comcast, déjà propriétaire d'Illumination Entertainment (la franchise Moi, moche et méchant), s'offre un gros morceau pour rivaliser avec Disney.

Créé en 1996, DreamWorks Animation a été séparée de DreamWorks SKG, sa maison mère, dix ans plus tard. En 2006, c'est Paramount qui distribue ses films. Puis la 20th Century Fox prend le relais en 2013.

Malgré ses succès au box office, le studio perdait de l'argent, cédant son campus et licenciant 500 employés début 2015. DreamWorks Animation a produit 33 longs métrages animés (et un seul qui a reçu l'Oscar du meilleur film d'animation), et en a 6 dans ses cartons.

Benedict Cumberbatch, de Doctor Strange à Dr. Seuss

Posté par vincy, le 16 avril 2016

Alors qu'on le découvre progressivement en Doctor Strange dans les bandes annonces distillées par Marvel, Benedict Cumberbatch va aussi s'amuser avec Dr. Seuss.

Le comédien a été enrôlé pour être la voix d'une nouvelle adaptation du classique de l'auteur Dr. Seuss, Le Grinch. Illumination et Universal ont révélé la première image de cette version animée du célèbre conte pour enfants, How the Grinch Stole Christmas, qui sortira en novembre 2017.

Réalisé par Peter Candeland et Yarrow Cheney, scénarisé par Michael LeSieur, le film d'animation racontera comment le Grinch, étrange créature verte maligne, va ruiner le Noël des habitants de Whoville (Kikiville en français).

Le conte avait déjà fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2000, en prises de vues réelles avec Jim Carrey dans le rôle de la créature. Réalisé par Ron Howard, le film avait récolté 350 millions de $ de recettes dans le monde. Il s'agissait aussi du plus gros succès de l'année aux Etats-Unis.

Benedict Cumberbatch, qui fête ses 40 ans cette année, entre deux saisons de Sherlock Holmes, prêtera aussi sa voix à Shere Kahn dans la version du Livre de la jungle de la Warner, prévue en 2018.

Charlize Theron met le turbo pour Fast 8

Posté par vincy, le 8 avril 2016

La rumeur est devenue actualité. Charlize Theron, l'une des rares stars hollywoodiennes à avoir briller dans des films d'action (Hancock, Prometheus, Mad Max Fury Road), sera la méchante de fast 8, le 8e épisode de la franchise Fast and Furious.

Avant d'accepter, l'actrice souhaitait que le scénario soit finalisé par Chris Morgan. Le tournage doit commencer cet été pour une sortie prévue dans un an. Vin Diesel, Dwayne Johnson, Tyrese Gibson et Michelle Rodriguez reprendront leurs rôles dans la série. F. Gary Grey (Straight Outta Compton) sera derrière la caméra.

Charlize Theron sera à l'affiche à la fin du mois du Chasseur et la Reine de Glace, toujours avec son personnage de la Reine Ravenna, et devrait monter les marches cannoises avec The Last face, réalisé par Sean Penn. Elle a terminé le tournage de The Coldest City, de David Leitch, avec James McAvoy, et celui de Brain on Fire de Gerard Barrett, avec Chloë Grace Moretz.

Elle devrait ensuite enchaîner avec The Grey Man, que Sony espère décliné en franchise. Le projet a pris du retard puisqu'initialement le scénario était destiné à un homme avant que l'actrice ne se l'approprie et oblige à une réécriture complète du script. Cette adaptation d'une série de livres sera réalisé par les frères Russo.

La franchise Fast and Furious a déjà rapporté 3,9 milliards de dollars dans le monde. Universal a déjà programmé deux autres suites, en 2019 et 2021.

Bilan 2015: un box office nord-américain record qui profitent surtout aux mastodontes

Posté par vincy, le 9 janvier 2016

star wars le réveil de la force épisode 7 han solo harrison ford

Avec 11,13 milliards de $ en 2015 (+7,4% par rapport à 2014), le box office nord-américain a battu un record historique, essentiellement du grâce aux scores faramineux de Star Wars : La force se réveille, sorti deux semaines avant la fin de l'année.

L'ère dominatrice de Lucas et Spielberg

Enfoncés les 10,92 milliards de $ de 2013. Outre Star Wars, l'année a pu aussi compter sur Jurassic World et ses 652M$. Deux films sortis en 2015 se classent donc parmi les 5 plus grosses recettes (hors inflation) du box office nord-américain, aux côtés d'Avatar, Titanic et le premier Avengers. Si on tient compte de l'inflation, 2015 aura placé deux films dans le Top 25 des films les plus vus sur le continent (Star Wars 7 et Jurassic World). Ce n'est jamais arrivé hormis pour les années 1965 (La mélodie du bonheur, Docteur Jivago) et 1973 (L'Arnaque, L'Exorciste). La franchise Star Wars imaginée par George Lucas place ainsi son 5e film dans ce Top 25 et la franchise des films réalisés ou produits par Spielberg fait de même, surclassant ainsi Disney et ses 4 films d'animation.

Des ventes de billets en baisse, compensées par les records des salles Imax

Cependant les dix plus gros succès ont capté 3,6 milliards de dollars. Le marché se concentre sur des mastodontes. D'ailleurs, les recettes sont gonflées par ces mêmes mastodontes qui colonisent les salles IMAX où les billets sont plus chers. Ainsi, le nombre de billets vendus, 1,334 million au total, n'augmente "que" de 5,2%. Il y a eu davantage de spectateurs dans les salles durant les années précédentes, à l'exception de 2011 et 2014. On est très loin du score de l'année 2002 avec 1,576 million de spectateurs.
Enfin, cette hausse des recettes est bien inférieure à celle enregistrées dans des marchés comme la Chine, le Royaume-Uni, ou la Corée du sud.

Car la part de marché des Etats-Unis et du Canada anglophone continue ainsi de se réduire pour Hollywood (désormais moins d'un dollar sur trois provient du plus gros pourvoyeur de spectateurs du monde). On estime à 38 milliards de $ les recettes des films en salles dans le monde (+3,5%), très loin devant les précédents records. La Chine continue sa progression inexorable. Elle représente dorénavant 18% des recettes mondiales, avec une hausse de 50% (!) par rapport à l'année dernière. Il ne sera pas étonnant de voir de plus en plus de films hollywoodiens produits avec des critères moraux et des castings pouvant séduire les Chinois.

La plupart des hits font 70% de leurs recettes à l'étranger

Mais cette perte de l'hégémonie américaine ne contrarie pas les studios. Quatre films sont ainsi entrés dans le Top 7 historique des recettes (toujours hors inflation). Quasiment tous les films venus d'Hollywood font désormais plus de la moitié, et parfois les trois quarts, de leurs recettes à l'étranger. Dans le top 50 des recettes mondiales seuls Bob l'éponge, Pitch Perfect 2, Snoopy et les Peanuts, NWA Straight Outta Compton, Crazy Amy et Get Hard font exception. A l'inverse, les Minions, 007 Spectre, Mission Impossible Rogue Nation, Cinquante nuances de Grey, Terminator Genesys ou Taken 3, pour ne citer que les films du Top 20, captent plus de 70% des recettes hors Etats-Unis.

Un ourson et un loup sauvent le désastre des films étrangers

Et grâce à la Chine, pour la première fois, 5 films ont dépassé le milliard de dollars de recettes durant une seule année calendaire. Les productions hollywoodiennes dominent largement le Top 100 mondial, si on excepte quelques productions asiatiques qui font l'essentiel de leur business à domicile. Le premier film non américain (sans l'appui d'un studio US) ayant bénéficié d'une sortie sur plusieurs marchés est un film franco-britannique, Paddington, 25e, avec près de 260M$ (dont une grosse partie en 2014), loin devant le film franco-chinois de Jean-Jacques Annaud, Le dernier loup (123M$, 42e), énorme succès en Chine.

juliette binocheCar si les suites, remakes, spin-offs et reboots ont cartonné (12 sur 30), tout comme l'animation (7 sur 30 dont deux des plus grosses recettes du genre), les films indépendants et étrangers ont soufferts sur le sol nord américain. Paddington (film animé par ailleurs) est l'exception de l'année (37e), loin devant La femme au tableau et Indian Palace : Suite royale. Et le premier film en langue étrangère est là encore un film d'animation, en espagnol, Un Gallo con Muchos Huevos, seulement 124e (le premier film en français est Sils Maria, 182e!).

Année après année, les films en langue étrangères aux Etats-Unis séduisent de moins en moins. Si les films venus d'Inde et d'Amérique du sud résistent, c'est la bérézina pour le cinéma européen non anglophone. Depuis dix ans, seulement 8 de ces films ont rapporté plus de 9 millions de $ (dont Intouchables et La Môme côté français). A peine un par an en moyenne. En 2015, ils ne sont que 13 (dont Timbuktu) à avoir rapporté plus de un million de dollars au box office.

King Universal

Enfin, côté studios, Universal, qui a cumulé les leaders et sorti trois de ses dix plus gros hits cette année, avec 7 films au dessus de 100M$, a dominé le marché (21,3% du box office). Depuis 2000, c'est sa meilleure année mais aussi la première fois que le studio est leader annuel et la première fois qu'un studio passe le cap des 20% de parts de marché. Derrière Buena Vista/Disney, avec lui aussi trois de ses dix plus gros hits cette année et 6 films au dessus de 100M$, a vécu un superbe exercice (19,8%). Les 6 majors cumulent ainsi 80,6% de parts de marché (hors filiales indépendantes) contre 77,4% l'an dernier et 71% en 2013. Hormis Lionsgate, aucun distributeur indépendant n'a de films dans le Top 30 annuel.

Premières pistes sur le nouveau Jason Bourne

Posté par vincy, le 22 juin 2015

A un an de la sortie du cinquième film de la franchise Jason Bourne, les nouvelles s'accélèrent. Matt Damon, qui reprend son personnage de soldat-tueur-espion amnésique, retrouvera Julia Stiles. Celle-ci était l'agent de liaison à Paris dans le premier opus, avant de prendre du galon au fil des épisodes: appât à Berlin puis complice de Madrid à Tanger.

Alicia Vikander est en négociations pour rejoindre le film et la production a proposé à Viggo Mortensen le rôle d'un assassin poursuivant Bourne. On ne sait pas si Joan Allen et David Strathairn sont prévus, ni s'il y aura un lien avec Jason Bourne : L'héritage, le 4e film et spin-off de la série.

La condition pour que Damon revienne dans le jeu était le choix du réalisateur: il exigeait que Paul Greengrass soit derrière la caméra. Le cinéaste a propulsé La mort dans la peau (The Bourne Supremacy) et La vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum) en succès critique et public.

Greengrass réalisera bien ce 5e Bourne, prévu dans les salles américaines le 29 juillet 2016. Le cinéaste, son fidèle co-scénariste Christopher Rouse et Matt Damon travaillent actuellement sur le scénario.

De facto, la suite de Jason Bourne : L'héritage, avec Jeremy Renner, qui devait être réalisée par Justin Lin (Fast & Furious 7), n'est plus d'actualité pour le moment, même si un scénariste, Andrew Baldwin (Bastille Day) continue de plancher dessus.

Universal semble vouloir faire un retour aux fondamentaux avec les livres de Robert Ludlum. Ce nouveau Bourne sera le premier où Tony Gilroy, scénariste des quatre premiers épisodes, n'apparaîtra pas au générique. Matt Damon ne voulait plus du scénariste au point de décider d'arrêter la série quand celui-ci a été engagé pour le 4e film.

Le tournage de Bourne 5 devrait se dérouler cet automne.

Le carton de Jurassic World en 8 explications

Posté par vincy, le 15 juin 2015

En 22 ans tout a changé: les effets spéciaux, l'industrie du cinéma qui repose de plus en plus sur les franchises (il devient risquer de s'aventurer hors sentiers battus pour un blockbuster), le marché mondial (la Chine est devenu le 2e pourvoyeur de spectateurs), le marketing (Internet fait le buzz)...

Résultat, Jurassic World a rapporté 511M$ dans le monde en quelques jours. Il bat ainsi le dernier opus d'Harry Potter et s'accapare le titre de champion historique des recettes mondiales en un week-end. Le phénomène est mondial. 40% des recettes proviennent d'Amérique du Nord, 20% de Chine. En Amérique du nord, c'est le meilleur démarrage en recettes courantes, devant le premier Avengers, et même la meilleure recette/copie pour une sortie sur plus de 1000 écrans. En fréquentation, le film s'est offert le meilleur samedi de l'histoire et le meilleur démarrage en juin. En 3 jours et un soir, le film s'est hissé 3e recette de l'année 2015.

Alors, comment expliquer un tel phénomène?

1. Un univers familier et familial

Il n'y a rien d'original dans ce Jurassic World. le scénario est construit sur un canevas on ne peut plus classique depuis l'ère des blockbusters: installation du récit, montée crescendo des tensions, trois histoires en parallèles qui se rejoignent quitte à trouer le scénario de quelques événements pour le rendre plus crédible, final homérique (où l'humain est bien impuissant face aux monstres). Mais avec déjà trois films au compteur (près de 2 milliards de $ de recettes dans le monde), tout le monde connaît le parc jurassique, temporairement fermé depuis 14 ans. L'univers imaginé par l'écrivain Michael Crichton est très loin des romans désormais, mais le succès de la franchise a permit, avec les multiples diffusions sur petit écran, de connaître une vie au delà des années 90. Spielberg avait pris soin d'en faire des films tous publics. Et Jurassic World n'échappe pas à la règle: ici point d'horreur, pas de sexe, juste quelques blagues grivoises... Les parents, anciens fans du premier film, peuvent accompagner leurs progénitures. Et puis quoi de plus sympathique et classique que des dinosaures: de Disney au National Geographic Channel, ces créatures préhistoriques continuent d'être un objet de fascination depuis des générations.

2. Un succès des années 90 devenu culte: références multiples à Spielberg

Jurassic World a la bonne idée de faire référence au premier film, qui avait émerveillé le public il y a 22 ans. Ce lien génétique et cinématographique avec le film permet de multiples clins d'oeil à un public adulte. Les récents James Bond ont aussi multiplié ses auto-citations, avec succès. On retrouve même les "ruines" du premier parc, ses jeeps, un t-shirt vendu sur E-Bay... Si la mise en scène de Colin Trevorrow est moins flamboyante, elle reste maîtrisée. Ici, hormis la séquence de la girosphère, on ne retrouvera pas de séquence mémorable comme celle du mobile-home pendu à pic au dessus d'un précipice, avec cette vitre qui se fissure. Mais le parc Jurassic World, sorte d'utopique Tomorrowland forain (assez satirique quand on regarde de près), est surtout un cadre idéal pour revenir aux fondamentaux de Spielberg: relations tourmentées entre adultes et enfants, gamins plongés dans une aventure périlleuse, héros marginal mais malin, et même un dinosaure qui fait écho aux Dents de la mer...

3. Un Indiana Jones en puissance

Après le succès des Gardiens de la Galaxie, où il savait manier les coups comme l'humour, Chris Pratt est en train de prendre du galon. Dans le film, son look s'apparente davantge à Indiana Jones, jusqu'au premier plan, en contre jour où l'on pourrait croire à l'archéologue. Hasard, il se murmure qu'il est favori pour reprendre le stetson dans une nouvelle saga d'Indiana Jones. L'avantage de Pratt, qui n'a pour l'instant pas l'étoffe d'un immense comédien mais bien celle du héros décalé, c'est sa masculinité. Pas bodybuildé, un peu mal dégrossi même, il a tout du mâle solide qui rassure. Du mâle alpha quoi. Son charme et son auto-dérision séduisent et font mouche quand la plupart des blockbusters offrent une panoplie de super hommes trop sérieux ou traumatisés, si on fait exception de Robert Downey Jr. Sa capacité à jouer avec les réseaux sociaux est un atout dans le monde marketé actuel. A 35 ans, dans un système en mal de chair fraîche, il a les reins assez solides pour devenir un John Wayne des temps modernes, après une dizaine d'années de seconds rôles dans de bons films et quelques navets.

4. Une héroïne à la Joan Wilder

Bryce Dallas Howard hérite d'un rôle ingrat et profondément critiquable: a priori, une femme qui dirige un énorme parc d'attraction, c'est bon pour l'égalité des sexes. Mais pourquoi cette "contro-freak" / working girl / business woman doit-elle être dépassée dès les premiers événements imprévus? Pourquoi a-t-elle tant besoin d'être rassurée par les hommes (son patron, son éleveur de raptors, ...)? Pourquoi son manque d'amour/affection/enfant est pointé du doigts pour en faire une femme a priori antipathique? Heureusement, lorsqu'elle décide de lâcher prise et de s'unir avec son amant d'un soir, elle se transforme en l'une de ces femmes civilisées plongées dans la jungle comme l'aime tant le cinéma hollywoodien. Et si, contrairement à Kathleen Turner dans À la poursuite du diamant vert elle ne se sépare jamais de ses talons hauts même en courant dans la forêt, son rôle se rapproche beaucoup de celui de Joan Wilder dans le film de Zemeckis. Certes, elle finit moins salie et même moins transformée personnellement que la romancière new yorkaise après son séjour en Colombie, mais clairement, le cousinage est flagrant, et plaît toujours. BDH n'a évidemment pas le sex-appeal de Turner, mais ce serait sans aucun doute l'élément à développer par la suite.

5. Deux enfants pour que le jeune public puisse s'identifier

Un ado dont la sève montante l'empêche de regarder autre chose que des filles et un gamin-wikipédia: deux stéréotypes du cinéma hollywoodien. Le premier fait forcément craquer les minettes, le second a forcément des défauts physiques pré-puberté. Peu importe: cela permet de ratisser large et de donner aux jeunes de moins de 15 ans de quoi s'identifier et participer pleinement à l'aventure. La prochaine fois, une jeune fille en bonus fera l'affaire. Il fallait de toute façon deux gamins pour raccrocher un public né après les années 90, qui n'a pas connu le phénomène des deux premiers films réalisés par Spielberg. De la même manière la 3D est utilisée pour attirer ce même public. Evidemment, les références à Spileberg (voir plus haut) ne leur diront rien. De même que la séquence clin d'oeil aux Oiseaux d'Alfred Hitchcock. Mais le pari est réussi puisque 2 spectateurs américains sur 5 avait moins de 25 ans ce week-end. Si les deux jeunes envoyés en pâture dans la zone de confinement sont de purs stéréotypes et ne marquent pas les esprits, ils sont, cependant, les dignes héritiers des Goonies et autres films du genre.

6. A l'opposé des films de super-héros, dont on est gavé

Après des années de domination de Marvel, le public avait faim d'autres divertissements estivaux. L'an dernier, les Transformers, Maléfique, la suite de la Planète des Singes n'ont pas réussi à concurrencer les Gardiens de la Galaxie et Captain America 2. Et en 2013, Iron Man 3 a écrasé Moi moche et méchant et un autre super-héros, Man of Steel. Pire en 2012, trois super-héros avaient fait la loi du box office de l'été: les Avengers, The Dark Knight Rises et The Amazing Spider-Man. Bref depuis Harry Potter, aucun blockbuster n'avait pu s'imposer face aux personnages issus de comics. Jurassic World pourrait être le premier à damer le pion. Le public continue de répondre présent (le deuxième Avengers a quand même bien cartonné) mais il était en demande d'autre chose. On l'a vu depuis le début de l'année avec American Sniper et Fast & Furious 7. Constater aussi qu'un spectacle comme Mad Max ou une comédie d'action comme Kingsman ont trouvé leur public et démontre qu'on peut proposer au public autre chose que de l'animation ou des Marvel/DC Comics et autres littérature pour jeunes adultes (Hunger Games, Divergente...). Jurassic World avait l'avantage d'être une marque déjà connue, et, qui plus est, arrivant après un mois de mai désastreux pour Hollywood avec les semi-échec de Tomorrowland et San Andreas et les flops d'Aloha, Entourage et Hot Pursuit. En débarquant ainsi, les dinos n'ont fait qu'une bouchée de la concurrence et ont rempli les salles: plus que du désir, il y avait famine de grand spectacle bruyant et bon enfant. Après 14 ans d'absence sur les écrans, il y avait urgence à ressortir le T-Rex.

7. A la fin, le T-Rex gagne toujours

Le grand méchant du film est donc une créature hybride, composée à partir d'un assemblage génétique. L'Indominus Rex. Une femelle effrayante et dotée de formidables capacités déroutant tous les experts. Même le nom est fabriqué: il a été inventé pour pouvoir être prononcé par des enfants (justification émise texto dans le film, on n'arrête pas le cynisme). Tout est prévu. Entre les Raptors, domptés, et le T-Rex, sans compter tous ces dinos domestiques qui servent d'attractions ludiques pour les clients, on se demandait ce qu'était devenu notre T-Rex emblématique (en l'occurrence celui du premier opus). On ne l'entre-aperçoit que furtivement dans la première demi-heure, derrière une vitre. Il sera le Godzilla qui terrassera le monstre. Reste que Jurassic World, comme à chaque sortie d'un film de la série, a produit une hausse notable d'articles autour des dinosaures ou signés de paléontologues / experts qui veulent absolument placer ce film de "science-fiction" dans une réalité ou une crédibilité scientifique. Absurde évidemment. Outre le fait qu'ils contribuent au marketing puissant du studio Universal (de la pub, même mauvais, gratuite est toujours bonne à prendre), il est clairement expliqué à chaque épisode que l'ADN retrouvé des dinosaures ne suffit pas à recréer les ancêtres de l'ère Primaire. Il faut mélanger les gènes, avec plaisir, avec d'autres animaux existants. Pas étonnant alors que untel ne criait sans doute pas comme cela ou qu'un autre avait des plumes en réalité. Débat aussi vain qu'inutile. Un T-Rex de cinéma c'est avant tout le monstre ultime, celui de nos peurs "primales", comme King Kong. A-t-on vu un savant crier à l'imposture sur ce grand singe?

8. Une fin qui permet une suite, déjà signée (spoilers)

S'il y a des trous et des erreurs dans le scénario (comment Omar Sy s'échappe de la zone de confinement? comment les 20000 clients sont évacués en moins d'une heure et comment les héros sont rapatriés? pourquoi le Mosasaurus marin semble cinq fois plus grand que l'Indomnus alors qu'ils font sensiblement la même taille? comment une jeep vieille de 20 ans redémarre sans essence?), il y a tous les éléments pour une suite: le Dr Wu s'est enfuit avec ses créations génétiques, l'île est abandonnée aux dinosaures, Owen et Claire sont bons pour une alliance (pas seulement professionnelle), ... bref il y a une brèche dans laquelle les scénaristes sont déjà prêts à s'engouffrer.

Danny Boyle tourne Steve Jobs avec Michael Fassbender

Posté par vincy, le 1 février 2015

Le casting a été compliqué à boucler. Le biopic sur Steve Jobs, adapté de la biographie (et best-seller) de Walter Isaacson, devait être réalisé par David Fincher. Mais, trop gourmand (10 millions de $), le réalisateur a été éjecté du projet. Christian Bale devait alors incarner le feu patron d'Apple. Sony engage alors Danny Boyle qui préfèrerait travailler avec Leonardo DiCaprio. Ce dernier, finalement, ne s'engage pas sur le projet. Sony et Boyle décident de revenir vers Christian Bale, qui accepte le rôle, dans un premier temps (lire notre actualité du 24 octobre 2014). Moins de trois mois avant le début du tournage, l'ex-Batman décide de ne pas signer le contrat, considérant qu'il n'était pas l'acteur idéal pour le rôle.

C'est alors que Danny Boyle décide d'approcher Michael Fassbender, moins cher, moins star. Fassbender accepte. Et entre temps, le projet passe de Sony à Universal. Ultime rebondissement avant la mise en production définitive du film.

Le tournage de Steve Jobs a commencé cette semaine à San Francisco. Seth Rogen dans le rôle de Steve Wozniack, co-fondateur d’Apple, Kate Winslet en Joanna Hoffman, ancienne directrice marketing de Macintosh, Jeff Daniels en John Sculley, vice-président d’Apple, Katherine Waterston (Night Moves) en ancienne compagne de Steve Jobs, Michael Stuhlbarg en Andy Hertzfeld, membre d'origine de l’équipe de développement du Macintosh, et aussi Sarah Snook, Perla Haney-Jardine, Makenzie Moss et Adam Shapiro sont au générique.

Le film se déroule des coulisses du lancement des produits phares de la marque jusqu’à la présentation de l’iMac  en 1998.

Steve Jobs est prévu sur les écrans en 2016.

Tom Hiddleston dans le prequel de King Kong

Posté par vincy, le 19 septembre 2014

tom hiddlestonAssurément, Hollywood a trouvé une de ses stars montantes avec Tom Hiddleston. Le frère de Thor, alias Loki, continue d'enchaîner les projets. Dernier en date, Skull Island, le prequel de King Kong développé par Legendary Entertainment et réalisé par Jordan Vogt-Roberts (The Kings of Summer).

Le film se focalisera sur le monde dangereux et mystérieux du gorille géant. Le scénario est signé Max Borenstein, à qui l'on doit le script du dernier Godzilla.

Le projet, annoncé au dernier Comic-Con de San Diego, a déjà trouvé son distributeur. Universal sortira le film aux Etats-Unis le 4 novembre 2016.

Tom Hiddleston est attendu dans le prochain film de Guillermo del Toro, Crimson Peak, l'adaptation du roman SF de J.G. Ballard, High Rise, et le biopic sur Hank Williams, I Saw the Light.

King Kong a fait l'objet de plusieurs films. Le classique de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack en 1933, puis Le Fils de Kong, King Kong Appears in Edo, King Kong contre Godzilla, La Revanche de King Kong, les remakes de John Guillermin (1976) et Peter Jackson (2005) et King Kong 2 en 1986.

Matt Damon prêt à reprendre le rôle de Jason Bourne

Posté par vincy, le 16 septembre 2014

matt damon jason bourneUniversal a compris le message. Matt Damon ne voulait pas refaire un Jason Bourne sans le réalisateur Paul Greengrass. Et Jason Bourne sans Matt Damon, ça rapporte beaucoup moins : le quatrième opus avec Jeremy Renner dans le rôle d'Aaron Cross n'a rapporté que 276M$ dans le monde quand le troisième épisode avec Damon en récoltait 443M$.

Variety révèle que le studio négocie avec la star et Paul Greengrass pour un prochain Jason Bourne. Jusque là, les deux protagonistes refusaient de reprendre du service, considérant que la première trilogie adaptée des romans de Robert Ludlum se suffisait à elle-même. Cette communication officielle cachait surtout les dissensions entre Greengrass et Damon d'un côté et le scénariste Tony Gilroy de l'autre. Damon ne voulait surtout pas travailler une fois de plus avec Gilroy, qui, finalement, a réalisé le quatrième film sans le héros, en inventant un nouveau personnage.

Désormais, il reste à savoir sir le Jason Bourne qui sortira le 16 juillet 2016 sera celui de Justin Lin avec Jeremy Renner, en cours d'écriture, ou celui de Paul Greengrass avec Matt Damon.

47 Ronin et Angélique s’ajoutent aux plus gros fiascos de l’année 2013

Posté par vincy, le 28 décembre 2013

keanu reeves 47 ronin

L'année 2013 a été marquée par des flops financiers retentissants. Au point que certains experts et grands cinéastes ont prédit la fin du modèle hollywoodien tel qu'on le connaît depuis une quarantaine d'années (lire notre actualité du 8 juillet). Au point aussi que la polémique lancée il y a un an par Maraval en France sur la surévaluation des cachets des stars a perduré tout au long de l'année.

Si tout cela est un peu alarmiste - de nombreux films ont été largement rentables et le box office ne se porte pas si mal, globalement - l'ampleur des échecs souligne, notamment en temps de crise, une fragilité du marché. Les conséquences de ces fiascos ont été redoutables, avec, par exemple des licenciements chez des producteurs qu'on croyait intouchables (Pathé en France, Pixar aux Etats-Unis) ou des têtes qui sautent en haut de la hiérarchie.

9 désastres à plus de 8 chiffres

Dernier en date : 47 Ronin, du studio Universal. Avec 7 millions de $ mercredi, son premier jour aux USA, après un désastre au Japon il y a deux semaines, ce devrait être le pire démarrage nord-américain de l'année pour un film de plus de 150 millions de $ : Hollywood estime son B.O. à 20 millions seulement sur 5 jours. C'est la deuxième fois que Universal se plante cette année, après R.I.P.D. Brigade fantôme, qui aura finalement couté au minimum 60 millions de $ au studio.

D'ores et déjà, Universal va faire passer le film dans ses pertes, qui seront compensées par les cartons de Fast & Furious 6 et Moi, moche et méchant 2. Le studio finit quand même 3e de l'année en Amérique du nord, derrière Disney et Warner (ces deux là sont aussi leader en France).

Aucun studio n'a échappé à un fiasco mondial. Walt Disney a enregistré des pertes colossales (200 millions de $ selon les estimations) avec The Lone Ranger. Lionsgate n'a pas pu recouper le coût de Ender's Game (150 millions de $ avec le marketing) qui n'a rapporté que 90 millions de $ dans le monde. DreamWorks a subit une forte déconvenue avec Le Cinquième pouvoir : à peine 8 millions de $ de recettes pour 40 millions de $ de budgets et autres frais. Dans le même ordre de grandeur, le dernier Spike Lee, Oldboy, a encaissé une perte de 30 millions de $ au petit distributeur Filmdistrict. Warner Bros n'a pas eu de chance avec Jack le chasseur de géants (90 millions de $ de pertes) ou avec le Stallone, Du plomb dans la tête (10 millions de $ de recettes mondiales, 55 millions de $ de budget de production, hors marketing). Et last but not least, Machete Kills, malgré un budget "moyen" de 33 millions de $ n'aura même rapporté la moitié de son coût de production.

angelique marquise des angesMoyens et gros budgets boudés par le public en France

En France aussi tout le monde est touché, y compris les "films du milieu" et donc les distributeurs indépendants. Rezo films avec La confrérie des larmes (33 000 entrées, 5,5 millions d'euros de budget), Océan films avec Victor Young Perez (46 000 entrées, 4,3 millions d'euros de budget), SND avec Denis (49 000 entrées, 5 millions d'euros de budget), Le Pacte avec Le jour attendra (90 000 entrées, 2,6 millions d'euros de budget)...

Dernier en date, Angélique, avec 15 millions d'euros hors marketing, qui s'écroule à 70 000 entrées pour sa première semaine, n'entrant même pas dans le Top 10. Car les plus gros distributeurs souffrent aussi : Grand départ et Hotel Normandy chez StudioCanal, Intersections chez Europacorp, Cookie chez UGC, Pop Redemption chez Gaumont n'ont pas dépassé les 100 000 spectateurs ou difficilement comme La marque des anges, qui enregistre 150 000 entrées pour 15 millions d'euros de budget. On peut s'appeler Guillaume Canet et avoir du succès avec Jappeloup comme se planter avec Blood Ties. Le star-système n'est qu'un système médiatique.

Ajoutons ceux qui n'ont vraiment pas rentabilisé l'investissement initial, et de très loin, comme Une chanson pour ma mère, Des gens qui s'embrassent (160 000 entrées pour près de 18 millions d'euros de budget!), La marche, Eyjafjallajökull, Les Reines du ring, L'écume des jours, 100% cachemire, Au bonheur des ogres...

Mais il y a aussi des films très rentables, et c'est plutôt réjouissants. De La vie d'Adèle à L'inconnu du lac, de Guillaume et les garçons à table! à La cage dorée, des Profs à 9 mois ferme en France. Des Flingueuses aux Miller, une famille en herbe, de Conjuring aux Insaisissables, du Majordome à C'est la fin aux Etats-Unis.

Il n'y a pas de recettes pour faire des recettes. Si ce n'est qu'investir lourdement dans un film est peut-être un risque trop grand actuellement. A moins de s'appeler Cuaron, Cameron ou Jackson.