Cannes 2017: 80 cinéastes interpellent l’Europe

Posté par vincy, le 25 mai 2017

Plus de 80 cinéastes ont interpellé la Commission européenne et le Parlement européen, dans le cadre de la réforme du droit d'auteur et de la révision de la Directive services de médias audiovisuels Ce texte, qui reprend la plupart des appels rédigés ces dernières années, a été remis en début de semaine au Festival de Cannes, lors d'un déjeuner avec les représentants européens, présents sur la Croisette pour le European Film Forum.

"Citoyens et cinéastes européens, nous vivons au cœur d’une Europe qui porte un bel espoir quand elle est fidèle aux valeurs de tolérance, d’ouverture et de diversité et qu’elle se défend des visées nationalistes, obscurantistes et frileuses qui la traversent. Parce qu’il est le reflet de ces valeurs positives, nous avons la conviction que le cinéma européen peut et doit participer à la conduite d’une politique culturelle européenne ambitieuse et renouvelée. Loin de n’être qu’un bassin d’emplois, l’addition de territoires ou la juxtaposition de marchés et de consommateurs, la culture européenne porte également ces identités plurielles et un mode d’expression libre et démocratique" expliquent-ils en préambule.

Ils réclament le renforcement de la dotation budgétaire et l'extension du champ d'actions du programme Média. Pour eux, le financement et le développement des films européens doit être notre priorité, mais ils exigent aussi le "maintien de la territorialité des droits" car cette territorialité  "structure et garantit le haut niveau de financement des œuvres en Europe, en particulier pour les cinématographies les plus fragiles et les coproductions européennes. Ce principe doit être sanctuarisé pour garantir l’exclusivité des droits et les fondements du financement de la création. C’est cette territorialité qui permet aux spectateurs d’accéder à des œuvres diverses et financées à travers l'Europe. Rêver au marché unique européen peut être séduisant mais, en l’état, un tel projet irait à l’encontre du fondement de la diversité et de l’exception culturelle."

Les auteurs sont au centre du courrier, les cinéastes rappelant que les auteurs doivent "pouvoir vivre de leur art (...) afin qu’ils puissent continuer à créer." "À tous les cinéastes, l’Union européenne doit assurer, sur tout son territoire, le même niveau de protection et reconnaitre un droit inaliénable à rémunération lorsque leurs œuvres sont exploitées sur des plateformes en ligne. Elle doit aussi encourager la transparence et la rémunération proportionnelle des auteurs au succès du film."

Visant Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix & co, ils demandent que l’Europe fixe "une ambition et assurer les conditions d’un jeu concurrentiel plus juste et durable entre tous ceux qui diffusent nos œuvres. Elle doit également assurer le principe d’une équité fiscale, et rapidement mettre en œuvre des engagements de financement et de diffusion vis-à-vis de la création européenne, sans possibilité de contournement. Elle doit, enfin, garantir une meilleure adéquation entre le lieu d’imposition et le lieu de diffusion des œuvres, comme c’est déjà le cas pour la TVA. L’Europe n’est pas un nouveau Far West, sans foi ni lois : elle doit veiller à appliquer les mêmes règles à l’ensemble des diffuseurs, plateformes, sites de partage ou réseaux sociaux."

Enfin, les cinéastes constatent que le piratage perdure et que l'offre légale "peine à attirer les spectateurs". Aussi veulent-ils que l'Europe valorise "une meilleure exposition des œuvres sur tous les supports." "Le développement d’outils de référencement des films légalement accessibles doit être accéléré, autant que doivent être encouragées les coopérations entre États membres ou des actions collectives concertées" selon eux, notamment en leur assurant "une large exposition dans les salles de cinéma, sur les chaînes de télévision, leurs déclinaisons numériques, et sur tous les services à la demande, est une priorité. Il s’agit aussi de répondre aux nouvelles attentes des spectateurs."

"Les professionnels devront faire des efforts en ce sens pour renforcer la disponibilité des films. Les institutions européennes devront, elles aussi, garantir une présence et une promotion minimales des œuvres européennes sur les services à la demande, tisser un lien vertueux entre numérique et création, sans faire table rase de la diversité culturelle" concluent-ils, "afin de repenser et reconstruire une politique culturelle exigeante et ambitieuse, adaptée au numérique, à son économie et ses usages, qui valorise les œuvres et mette les créateurs au cœur de son action."

La liste des premiers signataires
Fatih Akin (Allemagne), Robert Alberdingk Thijm (Pays-Bas), Alejandro Amenábar (Espagne), Christophe Andréi (France), Montxo Armendáriz (Espagne), Lucas Belvaux (Belgique) Pablo Berger (Espagne), Julie Bertuccelli (France), Iciar Bollain (Espagne), John Boorman (Royaume-Uni), Fred Breinersdorfer (Allemagne), Miroslava Brezovska (Slovaquie), Peter Carpentier (Allemagne), Marianna Cengel Solcanska (Slovaquie), Dan Clifton (Royaume-Uni), Fernando Colomo (Espagne), Stijn Coninx (Belgique), Catherine Corsini (France), José Luis Cuerda (Espagne), Jean-Pierre Dardenne (Belgique), Luc Dardenne (Belgique), Dante Desarthe (France), Leonardo Di Costanzo (Italie), Fabrice Du Welz (Belgique), Klemen Dvornik (Slovénie), Benedikt Erlingsson (Islande), Stephen Frears (Royaume-Uni), Matteo Garrone (Italie), Costa Gavras (France), Jochen Greve (Allemagne), Michael Haneke (Autriche), Michel Hazanavicius (France), Miguel Hermoso (Espagne), Hrvoje Hirar (Croatie), Agnieszka Holland (Pologne), Dariusz Jablonski (Pologne), Agnès Jaoui (France), Joachim Lafosse (Belgique), Éric Lartigau (France), Claude Lelouch (France), Marek Leszak (Slovaquie), Zuzana Liová (Slovaquie), Daniele Luchetti (Italie), Miloslav Luther (Slovaquie), Ole Christian Madsen (Danemark), Ursula Meier (France-Suisse), Roger Michell (Royaume-Uni), Radu Mihaileanu (France), Catalin Mitulescu (Roumanie), Cristian Mungiu (Roumanie), Olivier Nakache (France), Annette K. Olesen (Danemark), Ruben Östlund (Suède), Sir Alan Parker (Royaume-Uni), Pawel Pawlikowski (Royaume-Uni - Pologne), Sverre Pedersen (Norvège), Adela Peeva (Bulgarie), Nicolas Philibert (France), Ventura Pons (Espagne), Marián Puobiš (Slovaquie), Corneliu Porumboiu (Roumanie), Elina Psykou (Grèce), Di Redmond (Royaume-Uni), Michaël R. Roskam (Belgique), Lone Scherfig (Danemark), Volker Schlöndorff (Allemagne), Céline Sciamma (France), Maurizio Sciarra (Italie), Jerzy Skolimowski (Pologne), Marko Skop (Slovaquie), Paolo Sorrentino (Italie), Birgitte Staermose (Danemark), Hugh Stoddart (Royaume-Uni), Charles Sturridge (Royaume-Uni), Ondrej Sulaj (Slovaquie), Bertrand Tavernier (France), Éric Tolédano (France), Dusan Trancik (Slovaquie), Joachim Trier (Norvège), Fernando Trueba (Espagne), Felix Van Groeningen (Belgique), Wim Wenders (Allemagne), Susanna White (Royaume-Uni).

Cannes 2017 : nos retrouvailles avec David Lynch

Posté par MpM, le 25 mai 2017

On était prêt à aller beaucoup plus loin que Cannes pour retrouver David Lynch derrière une caméra, et accessoirement découvrir la 3e saison (attendue près de 25 ans) de Twin Peaks. Et finalement c'est bien sur la Croisette qu'aura lieu l'avant-première des deux premiers épisodes de la nouvelle série, juste avant sa diffusion sur Showtime et Canal Plus.

Le réalisateur américain, qui n'a plus tourné pour le cinéma depuis 2006 (Inland Empire), à l'exception de quelques courts métrages et d'un documentaire sur la méditation transcendantale, est un ancien habitué du Festival, avec lequel il a tissé une relation bien particulière.

C'est en 1990 qu'il fait sa première apparition à Cannes, certes identifié comme un réalisateur singulier et presque expérimental (Eraserhead), mais également auréolé d'une nomination aux Oscars et de plusieurs prix pour Elephant man et Blue velvet. Le relatif échec de l'adaptation du Dune de Frank Herbert en 1984 est déjà oublié.

Sailor et Lula est donc sélectionné en compétition et, pour un "coup d'essai", c'est un coup de maître avec Palme d'or à la clef, décernée par le jury de Bernardo Bertolucci. Il faut reconnaître qu'il y a dans le 5e long métrage de Lynch tous les éléments constitutifs de son cinéma si singulier: une atmosphère étrange, des personnages venimeux et troubles, une sensualité exacerbée, des références au film de genre comme au Magicien d'Oz... et une réappropriation toute personnelle de l'ensemble.

Au même moment, Lynch triomphe sur le petit écran avec la série Twin Peaks créée avec Mark Frost, et qui révolutionne durablement le genre. Pendant deux saisons, les spectateurs se rongent les sangs en suivant cette enquête policière pour le moins atypique dans la ville imaginaire et trouble de Twin Peaks. Savoir qui a tué Laura Palmer ne calme nullement les fans qui réclament une suite. Ils auront droit à un prequel, le long métrage Twin Peaks, Fire walks with me (1992), justement sélectionné à Cannes en 1992. Mais une 3e saison de la série culte semble compromise.

David Lynch fait à nouveau le voyage à Cannes avec Une histoire vraie en 1999, un road-movie tendre et léger en tondeuse en gazon qui tranche avec toute son oeuvre, puis le somptueux et trouble Mulholland drive en 2001, qui constitue sa dernière sélection en compétition.

Cette année-là, il remporte un Prix de la mise en scène (ex-aequo avec les frères Coen pour The Barber) qui ressemble à un lot de consolation. Le jury mené par Liv Ullman lui a (injustement) préféré le drame familial La chambre du fils de Nanni Moretti. C'est pourtant le polar inquiétant et mystérieux de Lynch qui a marqué les esprits. Pendant des mois, les esprits s'échauffent pour tenter de percer à jour les passages les plus cryptés du film.

L'année suivante, il préside le jury cannois et décerne la Palme au Pianiste de Roman Polanski. Dès lors, il se fait plus rare sur la Croisette comme ailleurs. On le retrouve dans le documentaire Films de minuit : de la marge au courant principal de Stuart Samuels (en séance de minuit en 2005) puis dans le film collectif Chacun son cinéma en 2007, dont il réalise un segment à l'occasion du 60e Festival. Il aura donc fallu attendre dix ans pour le retrouver sur le tapis rouge cannois, comme un retour aux sources.

Au fond, David Lynch aurait-il eu une telle aura sans Cannes ? Dans quelle mesure la Palme d'or de 1990 a-t-elle contribué à son succès ? C'est évidemment difficile à dire, mais on a l'intuition que les deux parties ont trouvé leur intérêt dans cette relation. Lynch en recevant une consécration par ses pairs, élevant son cinéma hybride au rang de cinéma d'auteur noble, le Festival en montrant sa capacité à faire une place à une nouvelle vague de réalisateurs plus audacieux et singuliers (Soderbergh, les Coen, Tarantino...).

C'est encore le cas cette année puisque Cannes s'offre le buzz lié au retour de la série culte, tout en surfant sur l'intérêt exponentiel et non démenti pour ce genre fictionnel depuis maintenant plus de dix ans. A l'heure où certains s'offusquent de retrouver Netflix en compétition, la présence cannoise de la série Twin Peaks parait, elle, complètement légitime. L'annonce n'a même pas vraiment surpris tant il était évident pour tout le monde que Cannes ne pouvait pas passer à côté de ce grand retour lynchien.

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? Le mystère plane évidemment autant autour de ce nouveau Twin Peaks qu'à l'intérieur de la ville elle-même. David Lynch lui-même n'en dit pas grand chose : "certaines choses ont changé, d'autre restent identiques". On sait malgré tout qu'il s'agit bien d'une suite, réalisée par le cinéaste himself, et qu'elle est censée se passer effectivement 25 ans après les événements originaux. Le casting impressionnant compte notamment Kyle MacLachlan qui reprend son rôle de Dale Cooper, mais aussi des stars comme Naomi Watts, Monica Bellucci ou Tim Roth.

Vu le twist d'envergure sur lequel s'achevait le dernier épisode, on peut s'attendre à peu près à tout. Et c'est pour ça que l'on est aussi impatient de ces retrouvailles cannoises. D'autant qu'elles pourraient bien être les dernières sur la Croisette, Lynch ayant avoué au Sydney morning telegraph qu'il ne reviendrait probablement jamais au long métrage.

Cannes 2017 : Qui sont les frères Safdie ?

Posté par kristofy, le 25 mai 2017

Cette année dans la compétition officielle du côté des américains, il y a les nouveaux films de Todd Haynes, Sofia Coppola, Noah Baumbach, et celui des frères Safdie avec Robert Pattinson et Jennifer Jason Leigh dans une histoire de braquage. Qui sont ces cinéastes indépendants dont la carrière va prendre une nouvelle dimension ?

Les frères Joshua et Benny Safdie (ou Josh et Ben, c’est selon) sont quasiment nés à Cannes, plus précisément à La Quinzaine des Réalisateurs avec la sélection en 2008 de leurs premiers long-métrages The Pleasure of Being Robbed (réalisé par Josh Safdie) puis en 2009 de Lenny and the kids (réalisé par les deux frères et Prix John-Cassavetes aux Independent Spirit Awards), mais aussi avec le court-métrage The Acquaintances of a Lonely John (réalisé par Benny Safdie) en 2008.

Les deux frères - qui ont grandi à New-York - et quelques amis s’étaient déjà regroupés pour travailler ensemble sur plusieurs courts un peu dans l’esprit de la tendance du mumblecore (petit budget et grande énergie collective) en s'aidant de leur structure Red Bucket Films. Il en a découlé ces films qui ont trouvé un distributeur en salles et reçu de bonnes critiques. Ces deux longs et cinq courts ont d’ailleurs été regroupés dans un coffret de trois DVD (édité par Blaq Out) que l’on vous recommande.

Il faut attendre 2016 pour la sortie de leur 3ème long-métrage Mad love in New York (Heaven Knows What) inspiré de la vraie vie d’une jeune femme qu’ils avaient rencontré: une SDF en sevrage de drogue, devenue l’actrice de son rôle. Le film remporte le Grand prix au Festival de Tokyo et le prix des salles art et essai au Festival de Venise.

Ils varient les sujets, fidèle à leur envie de liberté totale, mais cherchent toujours un angle décalé à des récits a priori classique, avec des personnages marginaux ou singuliers, que ce soit un kleptomane, un lycéen joueur de basket ou un père mentalement psychologiquement malade.

Leur nouveau film Good Time ressemble à un grand écart : après s’être inspiré de leur famille (père, compagne…) et de faits réels, les frères Safdie se tournent vers de la pure fiction avec une histoire de braquage qui tourne mal. Toutefois, en toile de fond, on retrouve leur ville de New-York, dont ils ont une vision assez sombre (une partie du film est tourné dans une vraie prison). La présence de Robert Pattinson et Jennifer Jason Leigh donnent bien entendu une toute autre dimension au film, ce qui explique d’ailleurs leur promotion sur le tapis rouge de la compétition cannoise.

Pour autant les frères Josh et Benny Safdie ne sont pas pour autant ‘vendus’ à faire un film de commande d’un studio. Ils continuent d'écrire, réaliser et produire en famille. C’est bien entendu trop tôt pour spéculer, mais Good Time pourrait être l'une des surprises de ce 70e Festival.

Daily Cannes: Des proies et pas de régime

Posté par cynthia, le 24 mai 2017

Si mardi la croisette était en fête pour ses 70 ans, le Festival a repris sa compétition avec le film de la discorde: Les Proies de Coppola. L'attaque est un peu provocatrice car cette année, aucun film ne fait vraiment l'unanimité si on en croit les étoiles ou les émojis des critiques. Et puis on préfère la discorde sur un film comme celui-là qu'un gros ennui devant un autre ou un #WTF! à la fin du suivant.

La conférence de presse: Les Proies de Sofia Coppola

Comme le dit si bien l'un de nos twettos favoris: "Les français ont détesté et les anglais ont adoré..." A Ecran Noir nous devons être anglais (je le savais!), car nous avons plutôt apprécié ce drame sudiste signée Sofia Coppola. De mon côté, j'ai aussi adoré revoir Sofia et Kirsten (Dunst), ensemble de nouveau.

Depuis Virgin Suicides, présenté en 1999 à la Quinzaine, elles ont tourné Marie-Antoinette (en compétition à Cannes), elles sont incontestablement liées. "Sofia me demanderait de faire un film sur l'annuaire, je le ferais!" explique Kirsten Dunst à la conférence de presse du film.

Accessoirement nous avons une fois de plus bavé sur Colin Farrell... Deuxième film en compétition avec l'acteur (et deuxième film avec Kidman comme partenaire). On se retrouve un peu dans la peau du personnage d'Elle Fanning dans le film. "Mon personnage est obsédé par lui" confie l'actrice de The Neon Demon avec humour. On la comprend.

Focus: Kirsten Dunst

Parce qu'elle nous avait bien manquée, parce qu'elle s'est mise à pleurer sur le tapis rouge (émotion de remonter les marches), notre focus est consacré à la belle Américaine.

Chouchoute de l'Amérique dans les années 1990 et 2000, Kirsten Dunst a su allier les grosses productions telles que Spider-man (la version de Sam Raimi), Entretien avec un vampire (elle a eu son premier baiser avec Brad Pitt..., oui il y a pire) et les films d'auteurs comme Melancolia de Lars Van Trier. Habituée des marches cannoises, Kirsten Dunst a une nouvelle fois brillé au festival avec son mentor Sofia Coppola. Ingénue et religieuse dans le film Les Proies, l'actrice a su imposer son jeu entre la star montante et fraîche (Elle Fanning) et la diva de nouveau en vogue (Nicole Kidman).

Le poids des régimes

Elle a su aussi tenir tête à la cinéaste. De là est née la polémique autour de son poids. La réalisatrice souhaitait que son actrice fétiche perde du poids pour le film et l'actrice dernière refusa. Kirsten montre l'exemple, celui de ne pas satisfaire le diktat des tailles de guêpe. Si beaucoup de comédiennes se plaignent qu'à la moindre ride, les projets se raréfient, le problème du poids des actrices n'est jamais ouvertement abordé. Si elles ne sont pas dans les mensurations de mannequin, elles ne seraient bonnes que pour la comédie.

Or, on constate qu'hormis la jeune comédienne d'Okja et l'épouse de Rodin, quasiment toutes les actrices sont très minces, voire maigres. Et le constat est le même sur le tapis rouge...

Mais bon, tout ça pour dire qu'on ne voit pas quels kilos doit perdre Kirsten Dunst, en la regardant dans sa robe bleue sur les marches.

Le tweet du jour

Celui là il nous a fait sourire. C'est le tweet un peu méchant, un peu injuste. Mais quand on sort de 2h23 de film russe pas vraiment convaincant, après une semaine de projections, il donne envie de lire Voici. Le Monde diplo, désolé, mais nos cerveaux sont trop bouillis.

Cannes 2017 – Télex du marché: Cruise, Boon, Sorrentino, Rampling, Claflin & Woodley, un reboot et une histoire de BMW

Posté par vincy, le 24 mai 2017

- Top Gun 2 se confirme. Tom Cruise a confirmé que le projet était dans les tuyaux, enfin. Stoppé net par le décès de Tony Scott, le film est en rodage. Joseph Kosinski, qui a déjà dirigé Cruise dans Oblivion, est en première ligne pour le réaliser. Le tournage pourrait commencer l'année prochaine, 32 ans après la sortie du film qui a propulsé Cruise dans les acteurs bankables. Justin Marks (Le Livre de la jungle) a été engagé pour écrire la dernière version du scénario, qui devrait mettre en scène des drones et la fin de l'époque des pilotes-stars. Val Kilmer a été contacté pour reprendre son rôle.

- Pathé a annoncé plusieurs projets en cours: tout d'abord le prochain Dany Boon, La Ch'tite famille, qui sera en tournage dès le mois prochain pour une sortie fin février 2018. Un remake italien a même déjà été vendu. Valérie Bonneton, Line Renaud et Pierre Richard sont de l'aventure nordiste, avec en toile de fond la honte des origines ch'ti pour un designer parisien. Abandonné en décembre (lire notre article), Paolo Sorrentino reprend son projet Loro, un temps abandonnée, ce film sur Silvio Berlusconi. Toni Servillo incarnera le politicien-milliardaire. Le tournage débutera finalement en juillet. Cannes 2018? Par ailleurs, The Little Stranger de Lenny Abrahamson (Room), prévu en salles à l'été 2018, a rassemblé un sacré casting, avec Charlotte Rampling, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson et Will Poulter au générique. Le studio français a également confirmé deux projets: Le brio d'Yvan Attal, avec Daniel Auteuil en mentor tyrannique d'un brillant élève, et le documentaire de Gilles de Maistre sur Alain Ducasse.

- Un reboot de plus: celui de Drôle de dames, avec Elizabeth Banks. La sortie en salles est déjà calée par Sony en juin 2019, soit 16 ans après la sortie du deuxième film avec Drew Barrymore et Cameron Diaz. Les deux films adaptés de la série TV avaient rapporté 525M$ à eux deux. Pas d'autre casting pour le moment.

- Sam Claflin (Hunger Games) devrait rejoindre Shailene Woodley (Divergente) dans le drame "survival" Adrift. Il remplacerait Miles Teller, qui a un agenda trop rempli. Le film, écrit et produit par Aaron et Jordan Kandell, sera réalisé en juin par Baltasar Kormakur. Il s'agit de l'histoire vraie de Tami Oldham, véritable miraculée. En septembre 1983, elle et son fiancé Richard Sharp furent piégés par un ouragan entre Tahiti et San Diego. Assommée, elle ne se réveille que le lendemain, avec son fiancé gravement blessé, sur leur bateau brisé et sans moyen de communication. Elle aura ainsi survécu 41 jours en mer.

- Kristin Scott Thomas sera la vedette de Paramour, une histoire de séduction et d'extorsion réalisée par Alexandra-Therese Keining. Là aussi, c'est inspiré d'une histoire vraie, celle de l'héritière du groupe BMW, Susanne Klatten,puissante, riche mais vivant recluse et loin des lumières. Quand Helg Sgarbi entre dans sa vie, elle se jette à corps perdu dans cette passion, sans connaître les mauvaises intentions de son amant mystérieux. Le tournage n'aura pas lieu avant l'année prochaine.

Cannes 2017 : « Les Proies », de Don Siegel à Sofia Coppola

Posté par kristofy, le 24 mai 2017

Avant d'être un film, puis un autre film, puis un troisième film par Sofia Coppola, Les proies c'est d'abord un roman de Thomas Cullinan, qui sera d'ailleurs réédité chez Rivages mi-août, une semaine avant la sortie du film aujourd'hui présenté en compétition.

"Le 6 mai 1864, la forêt de la Wilderness est le théâtre de l’une des plus effroyables batailles de la guerre de Sécession. Malgré ses blessures, un caporal nordiste réussit à s’échapper du brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l’intrusion soudaine d’un mâle vient perturber la vie de recluses, pétrie de valeurs puritaines et de pulsions refoulées, des huit femmes qu’abrite encore l’institution. Objet de tous les fantasmes, le soldat va s’employer à les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu’à une nuit où tout bascule..."

Ce roman avait déjà été adapté une première fois au cinéma en 1971 par Don Siegel avec Clint Eastwood, puis il a été l'inspiration, bien plus tard en 2014, de Musarañas en Espagnen réalisé par Juanfer Andrés & Esteban Roel (avec Macarena Gómez, Nadia de Santiago, Hugo Silva...) et produit par Álex de la Iglesia. Voici donc la troisième version signée Sofia Coppola avec Colin Farrell face à Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning et Angourie Rice.

Dans le roman comme dans chacun de ces films, trois thèmes se mélangent : la guerre (et ses traumas), la religion (et la morale), le sexe (et la frustrations de fantasmes).

Les Proies réalisé par Don Siegel :
Clint Eastwood est à l'époque l'incarnation même de la virilité: c'est lui le soldat blessé nordiste ennemi qui sera secouru en étant amené dans un pensionnat de jeunes filles confédéré. Dès le début du film, il y a une scène un peu transgressive : le soldat demande son âge à la fille qui la trouvé, 12 ans bientôt 13 "alors je peux t'embrasser". Le soldat embrasse donc cette enfant mais c'est surtout un stratagème pour la rendre silencieuse quand passe un chariot d'hommes sudistes ; toutefois pour cette ado, c'est déjà un éveil de désir amoureux. Les femmes en général ont intégré qu'elles pouvaient être potentiellement victime de viol de la part de soldats, autant de la part des ennemis que de ceux de leur camp. La seule femme qui est prête à mourir plutôt que d'être violée est d'ailleurs une esclave noire du pensionnat. Après 15 minutes de film, il y a déjà 2 répliques qui exposent les thèmes de l'histoire : « Nous n’aurions pas du nous en occuper, ça aurait fait un ennemi de moins », et «  Si cette guerre doit durer encore longtemps, je finirais par oublier que j’ai été femme ». Le pensionnat compte 9 femmes en fait : six demoiselles d'âges différents entre 12 ans de l'enfance et 17 ans de la puberté, une enseignante vierge, une directrice (ayant expérimenté un amour incestueux avec son frère), une esclave, et donc un soldat ennemi blessé. Il va inspirer du désir chez la plupart et il va d'ailleurs jouer de ça pour aussi les manipuler, d'abord pour rester à l'abri chez elles puis pour pouvoir s'échapper d'elles. Il faut aussi remettre le film dans le contexte de l'époque: des années 60 qui ont libéré le sexe, des années 70 où le porno envahit les écrans. La forte charge sexuelle du film et l'aspect plus crû de la mise en scène contribuent à en faire un film daté.

Musarañas réalisé par Juanfer Andrés & Esteban Roel :
On est dans les années 50 en Espagne, une période marquée par l'après-guerre et le régime dictatorial de Franco mais aussi par la forte influence de la religion. Un homme est blessé à la jambe dans un escalier (lui aussi veut se cacher d'un 'ennemi' que l'on découvrira plus tard), il est secouru dans un appartement où vivent deux soeurs : la cadette commence à s'émanciper avec ses 18 ans et à sortir avec un ami, l'aînée vit recluse, malade de ne pouvoir supporter franchir le palier (mais les choses ne sont pas vraiment ce qu'elle paraissent) et hantée par le souvenir du père disparu. Le sexe est forcément un pêché. Les deux femmes vont s'affronter avec l'emprise de l'aînée dont la cadette doit s'affranchir. « Un homme ne me fera pas plus de mal que toi » lui balance-t-elle. Le film s'inspire des Proies tout en ré-inventant ce récit, transposant l'histoire dans une autre époque et optant pour d'autres références, celles de Qu'est-il arrivé à Baby Jane? et de de Misery. Ici la plupart des personnes de l'extérieur ne sont pas forcément une menace, certaines qui s'aventureront dans ce repaire féminin n'en ressortiront pas du tout. L'horreur est plus palpable, les meurtres plus fréquents! L'homme sera maintenu prisonnier un peu de la même manière. En pire.

Les Proies réalisé par Sofia Coppola :
On aurait voulu espérer une nouvelle adaptation du roman original de Thomas Cullinan, malheureusement c'est bien plutôt un remake (trop) fidèle au film de Don Siegel, et surtout bien plus lisse. Les aspérités les plus rugueuses du roman et du film de 1971 ont été pour la plupart supprimées du scénario : par exemple, il n'y a plus du tout la présence d'une esclave noire (une mention indique qu'elle est partie), les soldats ne viennent plus à la porte avec une idée de viol mais de protection, et le rôle de la tortue devient anecdotique (alors que sa destinée était un élément déclencheur de la fin). Le changement le plus dommageable au scénario est du côté du caractère du groupe de jeunes filles: elle sont presque toujours obéissantes et du même avis, sans vraiment prendre d'initiatives personnelles pour leur donner une identité propre. Ainsi la plus jeune ne semble plus s'imaginer avec innocence un amoureux ; la plus grande n'est plus ouvertement provocante pour une relation sexuelle ; ce n'est pas de la jalousie qui pousse l'une d'entre elles accrocher un foulard bleu à la grille pour dénoncer le soldat ; on ne sait pas que l'institutrice n'a rien connu d'autre que le pensionnat puisqu'elle a grandit là (ce qui dans le livre exacerbe son envie de partir ailleurs avec n'importe quel homme qui la trouverait jolie) ; si une relation sexuelle est montrée c'est surtout avec l'institutrice (au lieux de la lolita mineure). Coppola a préféré accentuer l'autorité de la directrice (Nicole Kidman), donner plus d'importance de la religion (il faut faire une prière à plusieurs moments) et obéit aux convenances (elle désapprouve le décolleté d'une robe de Kirsten Dunst, qui devra couvrir ses épaules). les années 2000 sont décidément prudes: la directrice n'est plus une femme perturbée par le sexe (ici tout au plus elle hésite à donner un baiser, sans le faire, et elle a une poussée de désir en nettoyant le corps nu du soldat évanoui).
Que le film de Sofia Coppola soit un peu moins féministe que celui du macho Don Siegel c'est une surprise...

Cannes 2017 – les lieux du festival : bienvenue au Petit Majestic

Posté par MpM, le 24 mai 2017

Ici, c'est un peu le QG des festivaliers, l'endroit où l'on passe après la projection du soir dans l'espoir de croiser des connaissances. Il faut savoir que le bar en lui-même n'est pas très grand, et n'a rien de particulièrement attractif (hormis sans doute ses tarifs, bien éloignés du Majestic officiel auquel il fait référence).

Qu'importe, les consommateurs envahissent les deux rues avoisinantes en une marée humaine compacte dans laquelle on distingue parfois une célébrité (à défaut de retrouver facilement ses amis).

Cannes fiction: le Festival en SVàD dans le monde entier

Posté par vincy, le 24 mai 2017

Dix ans après la célébration fastueuse de la 70e édition du Festival, marquée notamment par le surgissement de Netflix et l'affaiblissement du marché du film, mais aussi par un Etat d'urgence très présent en France, Cannes s'est adapté aux technologies pour garder son statut de leader du cinéma d'auteur. Les déplacements trop coûteux (l'inflation des prix des hôtels et des logements a découragé les studios américains), les mesures de sécurité trop importantes (désormais tout Cannes est barricadé, et l'accès n'est autorisé qu'avec des passeports optométriques) et le désintérêt progressif pour un cinéma devenu confidentiel sur les grands écrans ont contraint les grands festivals à changer leur modèle.

Bien sûr Cannes accueille toujours des dizaines de milliers de professionnels, dont 5000 journalistes venus du monde entier. Les exploitants et les directeurs d'autres festivals viennent aussi en nombre. Mais pour maintenir son sex-appeal, le Festival a décidé de doper sa sélection officielle avec plus de 100 films proposés en dix jours, dont ceux en VR.

Pour que chacun puisse les voir dans de bonnes conditions, le site officiel a mis à disposition une plateforme exclusive de streaming exclusivement accessible avec son numéro d'accréditation et une empreinte digitale interactive (on pose le pouce sur l'écran). Malgré tout, Cannes (comme Berlin et Venise) a décidé de ne les mettre en ligne que 24 heures après la projection officielle et la projection presse (désormais simultanés) afin de réserver l'événement pour le grand écran.

Dès le lendemain de la fin du Festival, grâce à un partenariat avec les distributeurs et au changement de règles de la chronologie des médias, la plateforme diffuse tous les films en SVàD, pour 7 euros par séance. Chacun peut se faire Cannes de chez soi, qu'on soit à Chateauroux ou Chengdu : car, en plus tous les films sont traduits avec des sous-titres en 20 langues, y compris en audiodescription pour les malvoyants. Grâce à ce système, les droits de distribution sont repartis à la hausse puisque tous les films peuvent être vus.

Par ailleurs, le festival, qui reçoit un pourcentage sur chaque visionnage, compense financièrement la baisse des aides publiques (voir notre article).

Développée avec son partenaire FranceTélévisions, la plateforme a déjà eu plus de "téléspectateurs" que tous les films cannois distribués en salles l'an passé, dépassant même l'audience de Netflix pour la première fois depuis sa création.

Cannes 2017 : Nos retrouvailles avec Séverine Caneele

Posté par kristofy, le 24 mai 2017

Le jury du Festival de Cannes 1999 présidé par David Cronenberg (entouré de George Miller, qui présida le jury en 2016, Holly Hunter, Jeff Goldblum, André Téchiné, Dominique Blanc, Barbara Hendricks…) est particulièrement séduit par deux films : Rosetta de Jean-Pierre et Luc Dardenne qui reçoit la Palme d’or, et L'Humanité de Bruno Dumont, qui hérite du Grand prix. L’humain est d’ailleurs tellement au centre de ces histoires que le jury décide de cumuler les prix : Prix d'interprétation masculine pour Emmanuel Schotté dans L'Humanité et Prix d'interprétation féminine ex-æquo pour Émilie Dequenne dans Rosetta et pour Séverine Caneele dans L'Humanité. On oublie Tout sur ma mère, Ghost Dog ou Une histoire simple? trois grands récits mélodramatiques signés d'immenses cinéastes. Le néo-réalisme voire le post-réalisme l'emporte.

Émilie Dequenne est belge, elle avait 18 ans et c’était son premier rôle au cinéma, et depuis elle a joué dans plus d’une trentaine de films et téléfilms. Elle s'est installée dans le paysage et a obtenu quatre nominations aux César.
Séverine Caneele est belge, elle avait 25 ans et c’était son premier rôle au cinéma, et depuis ? Alors que Emmanuel Schotté a préféré ne plus faire l’acteur, Séverine Caneele avait, de son côté, le désir de continuer ce métier et de peut-être quitter l’usine où elle travaillait. Mais le cinéma ne s’est plus vraiment tourné vers elle.

Elle a quand même été l’héroïne (une prisonnière) de Une part du ciel en 2002 réalisé par Bénédicte Liénard. Peut-être que Séverine Caneele était beaucoup trop humaine pour le cinéma et ses artifices… Certains cinéastes qui cherchent des ‘natures’ lui ont malgré tout permis de continuer d’apparaître dans quelques scènes en 2004 : dans Quand la mer monte... de Yolande Moreau et Gilles Porte et dans Holy Lola de Bertrand Tavernier. Mais rien par la suite. Jusqu’à cette année.

Depuis une quarantaine d’années déjà, le réalisateur Jacques Doillon ne cesse d’étudier les sentiments, il cherche justement à explorer la nature humaine en choisissant aussi bien des acteurs confirmés que des débutants. Pour son Rodin, le sculpteur est incarné par Vincent Lindon. Izïa Higelin y est sa nouvelle muse et l’un de ses maitresses Camille Claudel, prenant la suite d'Adjani et Binoche, et Séverine Caneele interprète celle qui fût son modèle favori avant devenir sa femme, Rose Beuret. Une forte femme, terrienne, sans artifice, justement.

18 ans après son Prix d'interprétation féminine, Séverine Caneele est donc de retour au Festival de Cannes dans un film en compétition. Cela fait 13 ans qu'elle n'a pas tourné. On va enfin se rendre compte de son talent. Dans L'Humanité, elle était apparue comme un corps avec quelques scènes de nudité (et une doublure) qui avaient fait beaucoup parler d'elles. Il aura fallu bien des années pour que le cinéma par l’entremise de ce Rodin de Jacques Doillon voit Séverine Caneele comme un visage. Un come-back aussi surprenant que fascinant. Sculpté à sa mesure.

Daily Cannes: des étoiles mais pas de feu d’artifice

Posté par cynthia, le 24 mai 2017

Hier si vous n'étiez pas à Cannes, vous avez raté votre vie. Je sais, c'est cru comme révélation, mais la vérité fait mal : mardi 23 mai, on a frôlé les étoiles et l'orgasme pour la célébration des 70 ans de Cannes. Malheureusement, l'esprit n'était pas la fête: Roger Moore nous a quitté et surtout le monde était en deuil à cause un attentat à Manchester.

Avant la fiesta, la douleur...

Suite aux horribles attentats survenus pendant le concert d'Adriana Grande à Manchester (je ne sais pas pour vous mais je sens que, pour ma part, je vais bientôt troquer ma vie de journaliste contre une vie de moine et d'éleveuse de lamas dans une montagne au fin fond du Pérou!), Cannes s'est plongé dans le silence pendant une minute et a annulé de nombreux événements tels que son feu d'artifice ou la promotion de Cars 3 des Studios Disney/Pixar. Passé cette douleur et cet effroi (parce qu'on est plus fort que tous les cons remplis de haine qui existent sur notre planète pleine d'amour), Cannes a quand même célébré son anniversaire.

Happy birthday to youuuuu (avec la voix de Marilyn Monroe)

Entouré d'invités prestigieux, le Festival de Cannes a célébré sa 70e édition. L'occasion de parler cinéma, réalisateurs, acteurs, actrices, etc...

"Ce soir, nous célébrons ensemble 70 années de mariage entre Cannes et le cinéma… Pour Jean Cocteau qui présida le Jury en 1953, le Festival n’avait de sens véritable que s’il était une rencontre des esprits et des cœurs. Et c’est peut-être ça le secret d’un mariage qui dure, le secret de 70 ans d’histoire d’amour, la rencontre des esprits et des cœurs" a rappelé Isabelle Huppert, après un long montage sur les grandes ouvertures du festival de Cannes. Le 70e anniversaire c'était un photocall historique et cette soirée au Grand Théâtre Lumière. Pas de film spécial. Pas de grand barnum où tout le monde aurait pu faire la fête. Juste une soirée somptueuse, un peu fade, pour les invités sélectionnés.

L’actrice, qui a présidé la soirée aux côtés de Thierry Frémaux, lance alors le second montage thématique sur l’histoire du Festival, "Car force est d’admettre", dit-elle pour l'introduire, "qu’année après année, le Festival a su mettre en valeur des portraits, des histoires et des points de vue de femmes."

D’autres films de montages - Palmes d'or, scandales, remises de prix et enfance - sont venus rythmer la célébration de souvenirs et d’émotions, avant de laisser place à la musique avec un concert et une longue soirée arrosée. Pourquoi s'obliger à écouter Vianney? Cela reste un mystère. Les artistes étrangers doivent s'interroger sur l'état de la musique française après cela. Cela jurait avec le beau discours de Vincent Lindon, qui citait Vaclav Havel, André Bazin ou encore Albert Camus: "Nous fêtons les 70 ans du gardien d'une intégrité exigeante sans lequel le cinéma mondial ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui."

Sous le signe de l'ouverture, du photocall aux marches, les grands noms cannois ont défilé: Ken Loach, Bille August, Michael Haneke, Nanni Moretti, David Lynch, Roman Polanski, Jane Campion, Pedro Almodovar, Jessica Chastain, Will Smith,, Agnès Jaoui, Paolo Sorrentino, Catherine Deneuve, André Dussolier, Nicole Kidman, Elle Fanning, Monica Bellucci, Oliver Stone, George Miller, Antonio Banderas, Marion Cotillard, Claudia Cardinale, Claude Lelouch, Costa-Gavras, Juliette Binoche, Nicole Garcia, Victoria Abril, Emmanuelle Bercot, Valeria Golino, Valérie Donzelli, Alejandro G. Inarritu, George Miller, Guillermo del Toro, Mathieu Kassovitz, Cristian Mungiu, Nicolas Winding Refn, Michel Hazanavicius, Claudia Cardinale, Carole Bouquet, Sandrine Bonnaire, Adèle Exarchopoulos, Karin Viard, Marina Foïs, Cécile de France, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Devos, Diane Kruger, Bérénice Bejo, Salma Hayek, Uma Thurman, Laura Morante, Tilda Swinton, Charlize Theron, Benoît Magimel, Gael Garcia Bernal, Mads Mikkelsen, Christoph Waltz, Niels Schneider, Louis Garrel ou encore Adrien Brody.

Le tweet du jour
Il est du patron de la société Le Pacte, Jean Labadie, qui ne manque jamais vraiment d'humour, et qui sait écrire de bonnes punchline.