Et si on binge-watchait… Mrs. America sur Canal +

Posté par vincy, le 21 avril 2020

Pendant le confinement, Ecran Noir s’occupe de votre listes de séries à découvrir ou rattraper. Aujourd’hui, une série qui vient de débuter, le 15 avril, sur Hulu aux Etats-Unis, sur Canal + en France: Mrs. America.

Trois épisodes, c'est court. Six autres sont attendus, comme des micro-saisons. Mais trois épisodes avec Cate Blanchett, c'est évidemment inoubliable tant elle est formidable. Eblouissante même. En incarnant l'ultra-conservatrice Phyllis Stewart Schlafly, activiste, écrivaine très vendue, opposée à l'avortement et à l'égalité des sexes, obsédée par la menace nucléaire soviétique et contre tout traité de désarmement, elle brille à chaque plan. Qu'elle encaisse une humiliation masculine ou qu'elle manipule les mères de famille pour sa propre gloire, qu'elle force son sourire face caméra, capable d'assumer des fausses-vérités pour avoir raison, ou qu'elle s'allonge en étoile de mer pour assurer le devoir conjugal, Cate Blanchett, avec son élégance naturelle, ses nuances infimes qui trahissent sa pensée, et sa maîtrise parfaite du rôle, épate.

Mais elle n'est pas seule. Car, Mrs. America est une fresque historique qui s'amorce au début des années 1970 pour s'achever sous l'ère Reagan. Au troisième épisode, Nixon n'est pas encore réélu. Réalisée par Anna Boden & Ryan Fleck, Amma Asante, Laure de Clermont-Tonnerre et Janicza Bravo, la série est le récit du grand combat féministe, du vote incertain de l'Equal Rights Amendment à la première candidature d'une femme noire pour l'élection présidentielle, du droit des femmes à avorter comme du choix des épouses à rester au foyer.

Selon ses opinions, on sera plutôt d'un côté que de l'autre, même si le scénario évite tout manichéisme (Phyllis, après tout, est une femme puissante, pas une épouse soumise). Car, Mrs America se découpe par personnages. Si Phyllis Schlafly est au centre de l'intrigue (Blanchett est productrice tout de même), on découvre les différents visages du mouvement féministe de l'époque: Gloria Steinem (Rose Byrne), en attendant les biopics prévus sur elle, Shirley Chisholm (Uzo Aduba), Bella Abzug (Margo Martindale), Betty Friedan (Tracey Ullman)... Autant d'égos et de batailles persos qui dramatisent les enjeux tout en amenant les fondations aux débats. L'impuissance du politique et l'immobilisme idéologique se fracassent dans un chaos où chacun a ses arguments.

Côté casting, mentionnons aussi Elizabeth Banks, Ary Graynor, Jeanne Tripplehorn, Sarah Paulson, John Slattery, ou encore James Marsden. C'est de la haute société hollywoodienne.

Pas si loin de nous

Derrière cette série d'époque, on saisit aussi comment les conservateurs vont l'emporter sur les libéraux. Si le combat de l'égalité semble juste, c'est bien l'Amérique morale, religieuse, traditionnelle, qui va insidieusement placer ses pions pour balayer "les hippies, les gauchistes et les lesbiennes" avec l'arrivée de Reagan en 1980, rendant l'Amérique plus puritaine et communautariste que jamais. Mrs. America c'est d'ailleurs une saga sur les droits des femmes, mais aussi des noir(e)s et des LGBT. Si des conquêtes ont réussi au fil des décennies, on verra que rien n'est acquis et qu'il faut se battre parfois, convaincre souvent, jusqu'à la parfaite cuisinière de gâteau à la banane.

L'histoire non binaire est à savourer délicieusement. La réalisation pop, que Todd Haynes n'aurait pas reniée, les personnages à fort caractère et les dialogues piquants enrichissent le conflit d'idées dans une sorte de mix entre Desperate Housewives et House of Cards. La série est à l'image de ce générique fabuleux, sur l'air de "A Fifth of Beethoven" de Walter Murphy, remix disco de la mythique partition classique, aussi enjouée que rythmée.

Bref, on a hâte de voir la suite...

Kristen Stewart sera l’une des Drôles de Dames et Bosley sera une femme

Posté par vincy, le 27 juillet 2018

C'est sûrement la plus grosse surprise de ce reboot annoncé par Sony de la franchise Drôles de Dames (Charlie's Angels). La star de Twilight, césarisée et récente membre du jury à Cannes, Kristen Stewart sera l'une des détectives privées punchy du nouveau film. Autre surprise, Elizabeth Banks (Pitch Perfect, Hunger Games), la réalisatrice et co-scénariste de ce reboot, incarnera Bosley, habituellement joué de manière assez paternaliste par un homme.

Outre Stewart, Banks a choisi Naomi Scott (qui sera Jasmine dans Aladdin) et Ella Balinska (A Modern Tale) pour compléter le trio.

Le film est prévu sur les écrans pour le 27 septembre 2019. Il s'agira de faire évoluer l'intrigue. L'agence Townsend, géré par le mystérieux Charlie, est devenue mondiale et fournit des tas de services, de l'espionnage à la sécurité. Le nouveau trio ne sera qu'une des équipes de l'agence, parmi d'autres.

La série Charlie's Angels (1976-1981) a connu plusieurs castings au cours de ses 116 épisodes. 6 comédiennes ont été enrôlées par Charlie, mais une seule a été de tous les épisodes, Jaclyn Smith. Une première adaptation au cinéma avec Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu a cartonné en 2000. La suite en 2003 a également été un succès. Au total les deux épisodes ont rapporté 525M$ de recettes dans le monde.

Cannes 2017 – Télex du marché: Cruise, Boon, Sorrentino, Rampling, Claflin & Woodley, un reboot et une histoire de BMW

Posté par vincy, le 24 mai 2017

- Top Gun 2 se confirme. Tom Cruise a confirmé que le projet était dans les tuyaux, enfin. Stoppé net par le décès de Tony Scott, le film est en rodage. Joseph Kosinski, qui a déjà dirigé Cruise dans Oblivion, est en première ligne pour le réaliser. Le tournage pourrait commencer l'année prochaine, 32 ans après la sortie du film qui a propulsé Cruise dans les acteurs bankables. Justin Marks (Le Livre de la jungle) a été engagé pour écrire la dernière version du scénario, qui devrait mettre en scène des drones et la fin de l'époque des pilotes-stars. Val Kilmer a été contacté pour reprendre son rôle.

- Pathé a annoncé plusieurs projets en cours: tout d'abord le prochain Dany Boon, La Ch'tite famille, qui sera en tournage dès le mois prochain pour une sortie fin février 2018. Un remake italien a même déjà été vendu. Valérie Bonneton, Line Renaud et Pierre Richard sont de l'aventure nordiste, avec en toile de fond la honte des origines ch'ti pour un designer parisien. Abandonné en décembre (lire notre article), Paolo Sorrentino reprend son projet Loro, un temps abandonnée, ce film sur Silvio Berlusconi. Toni Servillo incarnera le politicien-milliardaire. Le tournage débutera finalement en juillet. Cannes 2018? Par ailleurs, The Little Stranger de Lenny Abrahamson (Room), prévu en salles à l'été 2018, a rassemblé un sacré casting, avec Charlotte Rampling, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson et Will Poulter au générique. Le studio français a également confirmé deux projets: Le brio d'Yvan Attal, avec Daniel Auteuil en mentor tyrannique d'un brillant élève, et le documentaire de Gilles de Maistre sur Alain Ducasse.

- Un reboot de plus: celui de Drôle de dames, avec Elizabeth Banks. La sortie en salles est déjà calée par Sony en juin 2019, soit 16 ans après la sortie du deuxième film avec Drew Barrymore et Cameron Diaz. Les deux films adaptés de la série TV avaient rapporté 525M$ à eux deux. Pas d'autre casting pour le moment.

- Sam Claflin (Hunger Games) devrait rejoindre Shailene Woodley (Divergente) dans le drame "survival" Adrift. Il remplacerait Miles Teller, qui a un agenda trop rempli. Le film, écrit et produit par Aaron et Jordan Kandell, sera réalisé en juin par Baltasar Kormakur. Il s'agit de l'histoire vraie de Tami Oldham, véritable miraculée. En septembre 1983, elle et son fiancé Richard Sharp furent piégés par un ouragan entre Tahiti et San Diego. Assommée, elle ne se réveille que le lendemain, avec son fiancé gravement blessé, sur leur bateau brisé et sans moyen de communication. Elle aura ainsi survécu 41 jours en mer.

- Kristin Scott Thomas sera la vedette de Paramour, une histoire de séduction et d'extorsion réalisée par Alexandra-Therese Keining. Là aussi, c'est inspiré d'une histoire vraie, celle de l'héritière du groupe BMW, Susanne Klatten,puissante, riche mais vivant recluse et loin des lumières. Quand Helg Sgarbi entre dans sa vie, elle se jette à corps perdu dans cette passion, sans connaître les mauvaises intentions de son amant mystérieux. Le tournage n'aura pas lieu avant l'année prochaine.

Hollywood toujours aussi sexiste

Posté par vincy, le 16 janvier 2016

On reviendra sur le fait que les Oscars cette année ont été consciemment ou pas homophobes (Tangerine et Carol en ont souffert) et ont de nouveau créé la polémique avec des nominations trop "blanches", rejetant une fois de plus les réalisateurs et comédiens afro-américains dans l'oubli. Mais ils ont aussi été misogynes. Deux femmes scénaristes sur dix nominations, quelques réalisatrices (une en documentaire, une dans la catégorie film en langue étrangère, un petit tiers des nominations dans les courts métrages), une en chanson, et dans les catégories techniques à peine un quart des citations. Ceci dit, pas de quoi s'étonner. Les statistiques du Centre d'étude sur la place des femmes à la Télévision et dans le Cinéma de l'Université de San Diego, révélées cette semaine, montrent que Hollywood est toujours aussi sexiste.

Deux films du Top 30 réalisés par une femme

Il y a bien quelques arbres qui cachent la forêt: Elizabeth Banks avec Pitch Perfect 2, 184M$, et Sam Taylor-Wood avec Cinquante nuances de Grey (166M$) qui ont réussi à se placer dans le Top 30 de l'année. Mais ça ne fait bien que deux sur trente. Et on pourrait ajouter Nancy Myers avec Le nouveau stagiaire. Pas vraiment la parité.

L'étude annuelle démontre que la femme n'est vraiment pas à sa place dans l'industrie aux Etats-Unis. Sur les 250 plus grosses recettes de l'année, seuls 9% des films étaient réalisés par des femmes. C'est un peu mieux que l'an dernier, mais cela reste assez constant depuis que cette enquête a été créée en 1998. Rien ne change finalement en 17 ans. En 2000, année record du nombre de réalisatrices dans le Top 250 du Bo office, on atteignait péniblement les 11%.

On connaissait le problème de l'inégalité salariale, pointée du doigt par de nombreuses actrices ces derniers mois. Mais le problème est bien plus profond. Comme nous l'a expliqué la scénariste Phyllis Nagy (Carol), les femmes ne sont pas dignes de confiance pour un producteur. Combien de réalisatrices ont du s'orienter vers la télévision pour continuer leur métier? Combien de films n'ont pas pu se faire parce qu'une femme était aux commandes? Combien de temps Kathryn Bigelow sera-t-elle la seule femme oscarisée dans la catégorie meilleur réalisateur (sachant que seules trois autres réalisatrices ont été nommées dans l'histoire de la cérémonie)?

Une femme réalisatrice et c'est tous les postes de la production qui se féminisent

L'étude universitaire annonce quand même la couleur: 11% des scénaristes, 20% des producteurs exécutifs, 26% des producteurs, 22% des monteurs, 6% des chef opérateurs sont des femmes. Cela progresse mais lentement. Et elles restent minoritaires. Il y a quand même des nuances à apporter. 36% des documentaires et 34% des comédies sont réalisés par des femmes (en revanche elle ne sont que 9% à faire des films d'action et 11% des films d'horreur). De plus, lorsqu'une femme est aux manettes (production ou réalisation), les équipes se féminisent. Le pourcentage de scénaristes femmes montent à 53%, celui des monteuses à 32% et celui des chef opératrices à 12% quand le film est réalisé par une femme.

10 rôles principaux féminins dans les 28 plus gros hits de l'année

En 2015, pourtant, sur les 28 films qui ont rapporté 100M$, les femmes tenaient les rôles principaux dans dix films et partageaient le haut de l'affiche dans sept autres. De Vice-Versa à Hunger Games, de Divergente à Pitch Perfect, de Spy à Cendrillon, l'histoire ne tiendrait pas sans elles. De même, James Bond, Ethan Hunt, les Avengers, Star Wars, Mad Max et même les Minions ont tous besoin d'une femme, à défaut d'être l'égale du héros parfois, pour exister. Ces films offrent un rôle clef (la méchante, la leader, ou même la fauteuse de troubles), qui, souvent, vole la vedette aux hommes

Mais on a beau factualiser, chiffrer le fait qu'un film réalisé par une femme n'est pas moins rentable que s'il était réalisé par un homme, Hollywood reste entre mâles. Les mentalités n'évoluent pas. Et le constat est hélas le même dans le reste du monde.

Cinquante nuances de Grey logiquement favori des Razzie Awards 2016

Posté par vincy, le 13 janvier 2016

C'est une sorte de plaisir caché mais jouissif. s Razzies nous rappellent que Hollywood nous a fait bien rire, jaune, ou bien ennuyé, avec certaines productions et des performances risibles. Le nanar élevé au rang d'honneur. Avec 6 nominations, Cinquante nuances de Grey restera même dans les annales. Pire film, pire acteur, pire actrice, pire couple à l'écran, pire réalisatrice, pire scénario. On ne peut pas faire pire. Ah si: Pixels, Paul Blart's Mall Cop 2 et Jupiter Ascending en reçoivent aussi six chacun. Tous nominés dans la catégorie meilleur film, aux côtés des Fantastic Four (seulement 5 nominations).

Côté acteurs on retrouve Johnny Depp, Channing Tatum, Adam Sandler (un habitué), Eddie Redmayne (pourtant oscarisé en février dernier) et Kevin James (dans deux catégories, un must). Côté actrices, Jennifer Lopez, Gwyneth Paltrow, Mila Kunis, Rooney Mara (dans Pan), Julianne Moore (oscarisée elle aussi) vont pouvoir engueuler leur agent.

Les Razzies flinguent aussi les remakes et autres sequels inutiles comme Alvin et les Chipmunks, Human Centipede 3, Hot Tub Machine 2. Globalement, les nominations se concentrent sur les mêmes films (même si Pan et Mortdecai s'ajoutent à la liste à cause des comédiens).

Nul ne doute que ces films ne passeront pas à la postérité. Mais pour bien en être sûr, il suffit de lire l'intitulé de la catégorie "pire duo à l'écran" de l'année pour se rappeler à quel point le producteur du film a manqué de flair ou de goût: les quatre acteurs qui forment les 4 Fantastiques (dommage, un cinquième aurait peut-être pu éviter ce désastre) ; Johnny Depp et sa moustache factice (regrettable, c'est la seule originalité du jeu de l'acteur et le running gag du film) ; Jamie Dornan et Dakota Johnson (dur dur d'être crédible dans le porno quand il n'y a aucune alchimie) ; Kevin James et sa moustache factice ou son Segway (c'est vrai qu'un mec moustachu sur un segway, ça donne pas envie d'en acheter un) ; Adam Sandler et n'importe quelle de ses paires de pompes (dans The Cobbler du réalisateur Tom McCarthy, l'un des favoris pour les Oscars avec Spotlight).

Notons que les Razzies innovent avec une catégorie de la rédemption (des acteurs souvent nommés et qui ont réussi à faire un bon film). Elizabeth Banks, gagnante d’un Razzie mais à l'affiche de deux gros hits (Hunger Games et Pitch Perfect 2) ; M. Night Shyamalan, qui cumule 9 nominations aux Razzies (et 4 gagnantes), qui s’est rattrapé avec The Visit ; Will Smith, qui a retrouvé le chemin de la respectabilité après le flop After Earth, grâce à Seul contre tous ; et Sylvester Stallone, recordman des nominations aux Razzies, et pourtant enfin vainqueur d'un Golden Globe avec Creed.

100 Suffragettes à Hollywood

Posté par vincy, le 21 novembre 2015

Les femmes ne sont pas assez présentes à Hollywood. Peu de réalisatrices ont pris les commandes d'un blockbuster ou sont engagées sur leur seul nom, contrairement à leurs confrères masculins. Et on ne parle pas de l'inégalité salariale. Les studios se justifient avec mauvaise foi en expliquant qu'il n'y a pas assez de "talents" féminins sur le marché. La 20th Century Fox, Sony, Paramount et Weinstein Company n'ont pas distribué un seul film réalisé par une femme cette année. Et sur les vingt plus gros succès de l'année, seulement deux ont une réalisatrice à leur générique (Pitch Perfect 2, Cinquante nuances de Grey). Depuis 1980, seulement trois femmes ont été nommées à l'Oscar du meilleur réalisateur!

Le magazine Vulture a donc décidé de lister 100 réalisatrices, parmi lesquelles des françaises, que les producteurs devraient engager pour donner un nouveau souffle à leurs films. Cette liste a l'avantage de brasser des talents internationaux et divers, reconnus par des prix dans des festivals, repérés grâce à des séries TV admirées (le petit écran leur offre souvent une meilleure place) ou même ayant connu des jolis succès au box office.

Andrea Arnold, Elizabeth Banks (Pitch Perfect 2), Susanne Bier, Kathryn Bigelow (évidemment, seule réalisatrice oscarisée de l'Histoire!), Jane Campion (seule réalisatrice ayant reçu une Palme d'or à Cannes), Niki Caro, Gurinder Chadha, Isabel Coixet, Gia Coppola, Sofia Coppola (Lion d'or à Venise), Ava DuVernay, Valerie Faris (Little Miss Sunshine), Jodie Foster (qu'on ne présente plus), Catherine Hardwicke (le premier Twilight), Agnieszka Holland, Nicole Holofcener, Angelina Jolie, Miranda July, Mimi Leder, Julia Leigh, Phyllida Lloyd, Nancy Meyers, Mira Nair, Kimberly Peirce, Sarah Polley, Lynne Ramsay, Kelly Reichardt, Patricia Rozema, Lone Scherfig, Lynn Shelton, Barbra Streisand, Sam Taylor-Johnson (Cinquante nuances de Grey), Julie Taymor : la liste est longue, riche et passionnante.

Côté françaises, Vulture a repéré Julie Delpy, Claire Denis, Anne Fontaine, Mia Hansen-Love, Marjane Satrapi et Alice Winocour.

Venise 2015: les jurys désormais au complet

Posté par vincy, le 27 juillet 2015

On savait qu'Alfonso Cuaron présiderait le jury de la compétition du 72e festival du film de Venise. Que Jonathan Demme serait en charge de la sélection Orizzonti et Saverio Constanzo à la tête du prix Luigi de Laurentiis (lire notre actualité du 22 juillet). On connaît désormais tous les membres de tous les jurys de la prochaine Mostra.

Pour la compétition, Venise frappe fort avec un jury finalement très cannois: l'écrivain français Emmanuel Carrère (membre du jury cannois en 2010), l'actrice allemande Diane Kruger (membre du jury cannois en 2012), le cinéaste taiwannais Hou Hsiao-hsien (Prix de la mise en scène cette année à cannes avec The Assassin), le cinéaste turc Nuri Bigle Ceylan (Palme d'or l'an dernier avec The Winter Sleep), la cinéaste britannique Lynne Ramsey (membre du jury cannois en 2013) mais aussi l'actrice américaine Elizabeth Banks (Hunger Games, Magic Mike XXL), le cinéaste polonais Pawel Pawlikowski (Ida) et le cinéaste italien Francesco Munzi (Les âmes noires, meilleur film cette année aux prix David di Donatello).

Dans la section orizzonti, on retrouvera la cinéaste française Alix Delaporte, l'actrice espagnole Paz Vega, le cinéaste hongkongais Fruit Chan et l'actrice italienne Anita Caprioli (Corpo Celeste).

Pour le Prix Luigi de Laurentiis, qui récompense un premier toutes sélections confondues, le jury est composé du producteur hongkongais Roger Garcia, de l'historienne française Natacha Laurant, du cinéaste américain Charles Burnett et de la directrice du festival du film de Morelia, Daniela Michel.

Freida Pinto, Evangeline Lilly et Elizabeth Banks, parce qu’elles le valent bien

Posté par vincy, le 13 mai 2009

freidapinto.jpgL'Oréal Paris profite de son partenariat avec le Festival de Cannes pour annoncer ses trois nouvelles ambassadrices. Ainsi Freida Pinto (photo), révélée dans Slumdog Millionaire, rejoint la cohorte de jeunes et belles filles mondialement connues. Elle tourne actuellement avec Julian Schnabel et s'apprête à être filmée par Woody Allen.

Evangeline Lilly, connue pour son rôle dans la série Lost, a été vue au cinéma, en épouse de Romain Duris, dans Et après?

Enfin, Elizabeth Banks s'est faite remarquée dans le récent Oliver Stone, W., en Laura Bush, mais aussi dans Spider-Man 2 et de nombreuses comédies graveleuses à succès comme 40 ans, toujours puceau.

Les grands frères : potache pas trash

Posté par MpM, le 3 février 2009

les grands freres role models paul rudd" - Tu sais ce que j'ai l'habitude de prendre au petit déjeuner? De la cocaïne!" 

L’histoire : Wheeler et Danny vont de collège en collège pour faire la promotion d’une boisson énergisante. Mais un particulièrement mauvais jour, ils détruisent le camion de leur employeur et ont affaire à la police. L’alternative est simple : 30 jours de prison ou 150h de travaux d’intérêt général dans une association à but pédagogique auprès d’enfants en difficulté. Voilà les deux éternels adolescents immatures forcés de devenir des adultes modèles…

Ce qu’on en pense : Depuis quelques temps, les "comédies pour adultes" ont le vent en poupe. Le principe est simple : humour irrévérencieux et en-dessous de la ceinture, références explicites au sexe, vocabulaire cru et personnages border line. Paul Rudd, ici auteur, acteur et réalisateur, en est l'une des valeurs sures, comme Judd Apatow. Rien que les titres sont déjà tout un programme : En cloque, mode d’emploi, 40 ans toujours puceau ou encore Supergrave. Le résultat, lui, est plutôt surprenant, entre farce potache, satire sociale et portrait cinglant d’une Amérique bien pensante bourrée d’hypocrisie et de clichés.

Dans ce nouvel opus (qui mêle une partie des acteurs abonnés comme Seann William Scott, ainsi que le réalisateur de Wet hot americain summer et The ten, David Wain), les cibles sont multiples : des associations caritatives pleines de bonnes intentions aux campagnes anti-drogues sponsorisées par une boisson énergisante, en passant par le mythe de l’enfant défavorisé qui a besoin d’aide.  Même si la traduction française a tendance à affadir les propos fleuris des différents personnages, on rigole franchement devant ces adultes immatures confrontés à ces enfants qui, au final, leur renvoient comme une caricature d’eux-mêmes et de l’aspect exaspérant qu’ils peuvent avoir auprès de leur entourage. La métaphore du jeu de rôle est ainsi plutôt bien choisie (et exceptionnellement pas trop caricaturale) et les échanges entre Wheeler, l’obsédé sexuel, et son protégé de dix ans sur la manière de regarder les poitrines féminines sans se faire prendre est plutôt savoureux…

Mais bien sûr, l’irrévérence a ses limites, et le film ne parvient pas à s’extraire totalement du cadre convenu de la comédie américaine traditionnelle. La trame narrative est ainsi tristement banale (tout va mal, puis ça commence à aller mieux, avant le dernier obstacle qui mène au happy end) et impossible d’échapper à la traditionnelle morale finale bourrée… de bons sentiments. L’impression que laisse le film (au-delà de son aspect indéniablement ludique), c’est que s’il est relativement aisé de s’extraire d’une forme conventionnelle, il n’est toutefois pas donné à tout le monde de savoir jouer sur le fond.