Cannes 70 : trois petites notes de festival par le compositeur Philippe Sarde

Posté par cannes70, le 7 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

En partenariat avec Cinezik, Benoit Basirico nous décrypte les musiques qui ont fait Cannes.

Aujourd'hui, J-11. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Pour cette 70e édition, Philippe Sarde revient une 21e fois en compétition avec Rodin de Jacques Doillon. Il se souvient de sa première venue pour Les Choses de la vie, et de sa présence dans le jury en 1988, alors qu’un autre compositeur (Gabriel Yared) y participe cette année.

Philippe Sarde signe sa première B.O à 16 ans, en 1970, pour Les Choses de la vie de Claude Sautet. Et dès ce premier film, il fait son baptême du festival puisque le film est en compétition. «Claude Sautet hurlait en conférence de presse, il hurlait car il ne voulait pas aller à Cannes. Son film venait de recevoir le Prix Louis Delluc et j'avais demandé à son producteur pourquoi ils avaient laissé la mention du prix pour la projection. Il était écrit au début du film ‘ce film a obtenu le Prix Louis Delluc', et vis-à- vis de tout le monde à Cannes cela signifiait "on vous emmerde" »

Malgré son jeune âge, le compositeur avait déjà un fort tempérament et ne se privait pas de faire des remarques aux producteurs. Et à 23 ans, en 1977, il convainc Gilles Jacob d’accepter d’être délégué général du Festival : «J'étais très ami avec Gilles Jacob. Il était journaliste à l'Express. Quand il s'est fait virer du magazine, on lui a proposé de diriger le Festival de Cannes. Je me souviens, j'étais chez lui, il m'a demandé ce que j'en pensais, je lui ai tout de suite répondu que c'était une très bonne idée ! Il a été critique pendant un certain nombre d'années, et là il serait le critique des films du monde entier ! Je pensais donc qu’il devait accepter. Je suis resté auprès de lui pendant 25 ans

Après Les Choses de la vie, il reviendra ensuite une vingtaine de fois en compétition, 6 fois avec André Téchiné (Les Soeurs Bronte, Rendez-Vous, Le Lieu du Crime, Ma Saison Préférée, Les Voleurs, Les Égarés), 3 fois avec Marco Ferreri (La Grande Bouffe, Rêve de Singe, L'Histoire de Pierra), avec Roman Polanski (Le Locataire), avec Jacques Doillon - une première fois avant Rodin (pour La Pirate), Bertrand Blier (Beau Père)... ou encore pour trois films américains (Joshua Then And Now de Ted Kotcheff, Lost Angels de Hugh Hudson, L'Ami Retrouvé de Jerry Schatzberg).

Compositeur phare du cinéma français durant 6 décennies, caméléon entièrement au service de la vision cinématographique d’un metteur en scène, il a signé plus de 250 musiques de films auprès de cinéastes majeurs, car sa force est d'être d'abord un homme de cinéma avant d'être un homme de musique, d'envisager son statut comme celui d'un scénariste musical, d'entrer dans la tête du cinéaste pour lui écrire sa musique.

Il se définit lui-même comme un homme de cinéma, soucieux des films dans leur intégralité : «Les films qui sont allés à Cannes étaient des grands films. Ils ont parfois marché ou d'autres moins bien, mais ils sont tous considérés aujourd’hui comme des grands films. D'être le recordman des films sélectionnés à Cannes, j’en suis content pour les films. Je représentais pour les gens, et je crois que je représente toujours, un homme de cinéma, et de musique bien sûr mais vraiment un homme de cinéma et de musique, alors on faisait l'amalgame entre les deux. Je pense qu’un compositeur de musique, s'il n'est pas cinéphile, n'a rien à faire dans un jury. Je pense être plus cinéphile que compositeur. Concernant les musiques que j'ai faites, je pensais à la musique et au film, mais dans un endroit comme Cannes, ou Venise ou Berlin, c'est le film qui compte pour moi. Il fallait que le film soit remarqué. Par exemple cette année, j'espère que le film de Jacques Doillon Rodin sera apprécié. En plus il le mérite ! Je me suis toujours intéressé aux films quand j'étais à Cannes. J'étais là pour me battre pour les films, pas pour ma musique, je m'en moquais à la limite. Je me battais suffisamment avant pour la musique avec les producteurs, mais dans un festival je me battais pour le film

Philippe Sarde se souvient également de sa présence au jury en 1988, présidé par le cinéaste italien Ettore Scola, avec également le producteur Claude Berri, le critique David Robinson, les comédiennes Elena Safonova et Nastassja Kinski, les réalisateurs George Miller et Hector Olivera, le chef opérateur Robby Muller et le scénariste William Goldman.

«J’adorais Ettore Scola qui présidait le jury. Il y avait en compétition un film qui me plaisait beaucoup, Pelle le conquérant de Bille August, un film comme on n'en faisait plus. J'ai tout fait pour qu'il ait le prix. Je me suis battu avec tout le monde. Au jury il y avait des engueulades. Ce n'était plus le compositeur qui parlait, mais c'était l'homme de cinéma qui se battait. Nastassja Kinski, qui était assise à côté de moi, avait des hurlements car je voulais que le film ait réellement le prix. C'était l'année où j'écrivais la musique de L’Ours de Jean- Jacques Annaud, produit par Claude Berri également dans le jury. Claude s'endormait à tous les films. Ce n'était pas très grave mais le problème est quand il se réveillait, à la fin du film, il n'avait qu'un seul mot à la bouche : ‘Est-ce que tu crois que l’Ours va marcher ?’. Je le rassurais en lui disant que j'étais en train d'écrire à l'hôtel avec une pile de papier à musique. Et qu'il cesse de me le répéter à chaque fin de projection à laquelle il avait dormi ! C'était sa seule préoccupation car ce film était un gros challenge pour lui. Donc pour revenir à Pelle le conquérant, il m'a laissé mener avec Ettore Scola le débat. Et Bille August, que je n'ai jamais rencontré dans ma vie, a donc eu la Palme d'or

Cette année, le compositeur Gabriel Yared aura peut-être le même enthousiasme sur un film et le même débat avec le président Pedro Almodovar. Cela pourrait être Rodin de Doillon que le public pourra voir et écouter (il sort en salle en même temps que sa projection cannoise, et la musique de Sarde est disponible dès le 19 mai chez BOriginal). A ce propos, d’autres musiques de Philippe Sarde sortent en mai (en digital), dont 3 films présentés à Cannes : Le Locataire, La Pirate et Beau Père.

Propos de Philippe Sarde recueillis par Benoit Basirico

A voir, la vidéo de l’interview :

Ce qu’il faut savoir sur le 6e Mission:Impossible

Posté par redaction, le 7 mai 2017

Une pré-prod sur les nerfs
Enfin il se tourne ce 6e Mission: Impossible. Avant même la sortie de Mission Impossible : Rogue Nation, Tom Cruise et le réalisateur Christopher McQuarrie avaient confirmé le tournage dès l'été 2016 pour une sortie en 2017 d'une suite. La franchise M:I est une pépite pour la Paramount. Tout le monde était dans les starting-blocks.
La production a d'abord été retardée par des divergences sur le scénario, qui a été réécrit. Et puis Tom Cruise et les producteurs qui ne s'entendaient pas sur le chèque à verser à l'acteur, et notamment son pourcentage sur les profits de chacun de ses blockbusters.
Le tournage est alors décalé novembre (pour une sortie inscrite au deuxième semestre 2017).
Finalement, la production est calée au printemps 2017. La sortie est prévue pour le 27 juillet 2018.

Paris, je t'aime
Grâce au crédit d'impôts très avantageux dont bénéficient les productions internationales, de plus en plus de producteurs sont intéressés pour venir en France. En tout cas, ça ne les rebute plus. Financièrement ils s'y retrouvent. Quand Il faut sauver le Soldat Ryan avait du se tourner en Irlande, Dunkirk a pu être filmé sur les lieux même des plages du nord de la France.
Ceci explique pourquoi depuis début avril, M:I 6 fait le tour de la Capitale. Après James Bond et Jason Bourne, voici donc Ethan Hunt pour s'offrir des course-poursuites dans la Ville Lumière (qui a nécessité un an d'entraînement pour Cruise). La production va dépenser au total 25M$ pour 35 jours de tournage à Paris. 300 techniciens ont été requis pour cette longue séquence parisienne du film. On a ainsi vu Tom Cruise cascadant et vrombissant en moto près du Champ de Mars, dans le quartier de l'Opéra et de la Bourse et cette semaine entre l'Hôtel de Ville et le Marais. Une grande scène a été tournée au Grand Palais, près des Champs-Elysées, transformé en night-club gigantesque, avec des centaines de figurants.
Outre les retombées économiques, le film servira à coup sûr la promotion de Paris. Ce qui fait du bien en cette période où le touriste s'est raréfié depuis la série d'attentats qui frappe la France.

Un réal fidèle
Tom Cruise travaille en confiance avec Christopher McQuarrie. C'est leur troisième film ensemble depuis 2012, après Jack Reacher et Mission:Impossible - Rogue Nation. Outre les deux scripts des M:I, McQuarrie a aussi écrit le scénario de La Momie, Edge of Tomorrow et Walkyrie, trois films avec Cruise en star.
Le cinéaste américain joue les touristes sur son compte Instagram (les photos sont issus de son compte), et partage ainsi de beaux clichés de la capitale (en ajoutant parfois un commentaire amoureux sur la ville, clamant d'ailleurs "Paris, je t'aime".
C'est la première fois qu'un réalisateur signe deux épisodes de la série Mission:Impossible, initiée par Brian de Palma il y a plus de 20 ans.

Un cast sexy
On retrouve Ving Rhames (qui a été de tous les épisodes de la franchise) et Simon Pegg (arrivé dans la série depuis le 3e épisode) et trois acteurs de Rogue Nation: Alec Baldwin, Sean Harris et Rebecca Ferguson (qui fait jeu égal avec Cruise niveau compétences et qui devient ainsi la première actrice de la série à être dans deux épisodes). Parmi les nouveaux, il y a Henry Cavill, aka Superman, Vanessa Kirby, aka la Princesse Margaret dans "The Crown" et Sian Brooke, vue dans "Sherlock". Kirby hérite du rôle "romantique" de l'épisode si on en croit les photos de paparazzis qui ont capté un baiser entre elle et Cruise. Jeremy Renner était prévu à l'origine pour reprendre son rôle de William Brandt, mais à cause de l'enchainement des tournages des Avengers (notamment Infinity War prévu pour l'an prochain dans les salles), il n'a pas pu se libérer. Dans le registre trivial, on peut aussi noter que Henry Cavill avait remplacé Tom Cruise pour le film Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E..

Cannes 70: la Quinzaine à la découverte des réalisateurs

Posté par vincy, le 6 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-12. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

"La Quinzaine des Réalisateurs est la plus libre des sections cannoises" rappelle Edouard Waintrop, son actuel délégué général. "Elle n'est tenue par aucune obligation. Ses préoccupations sont de faire connaître de nouveaux talents, surprendre avec des aspects nouveaux et inconnus de talents reconnus, varier les plaisirs, en un mot, montrer ce qu'il y a de plus excitant dans le cinéma mondial et ce qui affleure de plus intéressant dans ses nouveaux courants" explique-t-il.

Née en 1969, avec comme slogan "Cinéma en liberté", la manifestation est organisée en à peine deux mois, même si son origine remonte aux événements de mai 1968: la Société des Réalisateurs Français (SRF), créée par des cinéastes "rebelles" - Godard, Truffaut, Costa-Gavras, Malle... - pour contrer la censure cinématographique qui a marqué les deux premières décennies du Festival, veut un Festival sans tenue de soirée, doté d'un palmarès du public, composé d'une sélection choisie de manière indépendante. Le Festival de Cannes rejette leurs revendications et ils décident de créer un "contre-festival". Durant 30 ans, la Quinzaine sera entre les mains de Pierre-Henri Deleau. Les crises de direction sont régulières, certaines années sont jugées trop faibles, l'équipement de l'ex Hilton et désormais Marriott vieillit. Mais avec Olivier Père (2004-2009) puis Edouard Waintrop (depuis 2012), la sélection "off" continue bon an mal an à avoir du flair, à attirer un large public et à recevoir de belles critiques.

Record de Caméra d'or

La particularité de la Quinzaine est de mélanger les vétérans (la liste serait trop longue, de Bresson à Chahine en passant par Breillat, Goupil, Ivory, Fassbinder, les frères Taviani, Sembene, De Andrade etc...) avec les jeunes talents, les cinémas inconnus avec les cinématographies réputées. Depuis 1969, les grands noms s'y sont succédé : futurs grands talents comme cinéastes légendaires. Si on prend la Caméra d'or, prix qui récompense depuis 1978 le meilleur premier film toutes sélections cannoises confondues, la Quinzaine a été distinguée quinze fois. Un record célébré l'an dernier avec Divines qui permettait à la sélection de passer devant Un certain regard (14 lauréats). Ainsi Jim Jarmusch (Stranger Than Paradise, 1984), Mira Nair (Salaam Bombay !, 1988), Jaco Van Dormael (Toto le héros, 1991), Pascale Ferran (Petits arrangements avec les morts, 1994), Jafar Panahi (Le ballon blanc, 1995), Naomi Kawase (Suzaku, 1997) ont tous été "découverts" par la Quinzaine en plus d'être distingués par la Caméra d'or.

Une sacrée sélection pour la première édition

Cela constituerait en soi un palmarès flatteur. Mais cela ne suffirait pas. Dès sa première édition, on note la présence des premiers films de Bob Rafelson, Head, et d'André Téchiné, Pauline s'en va, le deuxième film de Luc Moullet, Les contrebandières, le troisième film de Bernardo Bertolucci, Partner, un film de Roger Corman, The Trip, ou encore deux films de Nagisa Oshima, qui deviendra un abonné régulier de la sélection.

La Quinzaine a vocation à explorer le cinéma. Son générique projeté avant chaque film (et légèrement modifié chaque année par Olivier Jahan) prouve cette diversité. Nombreux sont les cinéastes qui y ont fait leurs débuts à Cannes, quand ce n'est pas carrément leur premier court ou long métrage qui a été présenté à la Quinzaine, bien avant qu'ils ne reçoivent une Palme, un Oscar, un César, ou qu'ils ne soient promus en sélection officielle, ou même qu'ils touchent un large public avec un succès populaire. Ils ont été sacrés par cette présence à l'écart de la sélection officielle. La Quinzaine les a anoblis et souvent révélés à travers leurs courts, moyens ou longs métrages.

Ces 80 cinéastes remarqués à la Quinzaine

Florilège à la Prévert : Werner Herzog, Werner Schroeter, Paul Vecchiali, Arturo Ripstein, Claude Miller, Philippe Garrel, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, Lucian Pintilie, Volker Schlöndorff, Jacques Rozier, Alain Tanner, Laszlo Szabo, Ken Loach, Theo Angelopoulos, Otar Iosseliani, Patricio Guzman, Roy Andersson, Fred Schepisi, Benoît Jacquot, Michael Radford, Mike Newell, Wayne Wang, Spike Lee, Terence Davies, Mike Figgis, Michael Haneke, Roberto Benigni, Atom Egoyan, Bruno Podalydès, Guillaume Nicloux, Jacques Maillot, Bent Hamer, James Mangold, Todd Haynes, Catherine Corsini, Sergueï Bodrov, les frères Dardenne, Ferzan Ozpetek, Gaël Morel, Bruno Dumont, Djamel Bensalah, Todd Solondz, Jacques Nolot, Sébastien Lifshitz, Claire Simon, Paul Pawlikowski, Sólveig Anspach, Stéphane Brizé, Lee Chang-Dong, Alain Guiraudie, Mahamat-Saleh Haroun, Julie Lopes-Curval, Carlos Reygadas, Matteo Garrone, Lynne Ramsey, Pen-ek Ratanaruang, Bouli Lanners, Cristian Mungiu, Kornél Mundruczó, Eugène Green, Katell Quillévéré, Eric Khoo, João Pedro Rodrigues, Kleber Mendonça Filho, Corneliu Porumboiu, Yann Gonzalez, Nadine Labaki, Mia Hansen-Løve, Benny et Josh Safdie, Miguel Gomes, Albert Serra, Valérie Donzelli, Pablo Larrain, Michel Franco, Louis Garrel, Alice Rohrwacher...

Des signatures singulières, des cinéastes rattrapés et d'autres oubliés

Et puis on note des noms plus singuliers comme les chanteurs/auteurs/artistes John Lennon (1971) et Bob Dylan (1978), la photographe et écrivaine Susan Sontag (1969 et 1971), les romanciers Marguerite Duras (1976) et Emmanuel Carrère (2005), le metteur en scène de théâtre Robert Lepage (1995), l'acteur porno HPG (2006), l'auteur de BD Riad Sattouf (2009), les acteurs hollywoodiens Sean Penn, Tim Robbins, Steve Buscemi, Anjelica Huston, Tim Roth, Ethan Hawke ou John Turturro.

On remarque aussi que la Quinzaine a pris parfois le carrosse en marche avec des cinéastes tels Chantal Akerman, Brillante Mendoza, Aki Kaurismäki, Hou Hsiao-hsien, Hong Sangsoo, Takeshi Kitano, Jean-Pierre Mocky, Abderrahmane Sissako, Kiyoshi Kurosawa, Gregg Araki, Bertrand Bonello, Raoul Peck, Bong Joon-ho, Béla Tarr, Im Sang-soo, Amos Kollek, Sharunas Bartas, Shane Meadows, Ruben Östlund, Joachim Lafosse, Philippe Falardeau, Denis Villeneuve, Christophe Honoré ou Ang Lee.

On constate également que la Quinzaine a, comme les autres sélections cannoises, loupé de grands noms comme Pedro Almodovar, David Cronenberg ou ceux de la 5e génération chinoise des années 1980.
Qu'enfin, la section s'autorise à choisir parfois des films de genre (William Friedkin, Takashi Miike), des signatures arty (Alejandro Jodorowsky, Agnès Varda) ou à repêcher des auteurs réputés (Arnaud Desplechin, Céline Sciamma) pour remplir sa mission d'éclectisme.

De George Lucas à Ma vie de Courgette

Pour compléter cette longue liste de découvertes, il faut ajouter quelques très beaux coups qui ont frappé l'histoire de la sélection au fil des ans: George Lucas avec THX1138 en 1971, Michael Apted dès son premier film, The Triple Echo, en 1973, Jacques Rivette avec Céline et Julie vont en bateau en 1974, Martin Scorsese avec Mean Streets en 1974 toujours, Nagisa Oshima avec L'empire des sens en 1976, Manoel De Oliveira avec Francisca en 1981, qui amorce la renaissance du cinéaste portugais, Stephen Frears avec The Hit en 1984 puis The Snapper en 1993, Susan Seidelman avec Recherche Susan Désespérément (et Madonna dans son premier rôle) en 1985, Denys Arcand avec Le déclin de l'Empire américain en 1986, Shekhar Kapur avec La Reine des bandits et P.J. Hogan avec Muriel's Wedding en 1994 (sans doute l'une des plus belles années de la sélection), Sandrine Veysset avec Y aura t’il de la neige à Noël ? en 1996, Sofia Coppola avec The Virgin Suicides en 1999, Stephen Daldry avec Billy Elliot en 2000, Jean-François Pouliot avec La grande séduction en 2003, Michel Ocelot avec Azur et Asmar en 2006, Xavier Dolan et son premier long J'ai tué ma mère et Francis Ford Coppola qui signait son retour avec Tetro en 2009, Noémie Lvovsky avec Camille Redouble en 2012, les films d'animation Ernest et Célestine (2012) et Ma vie de Courgette (2016), Guillaume Gallienne avec Les garçons et Guillaume à table! en 2013, Damien Chazelle avec Whiplash en 2014, Philippe Faucon avec Fatima et Deniz Gamze Ergüven avec Mustang en 2015.

Un palmarès finalement assez exceptionnel pour une sélection sans réel palmarès. Il y a  beaucoup de grands festivals qui aimeraient avoir ce catalogue cinématographique.

Léa Seydoux enchaîne les tournages

Posté par redaction, le 6 mai 2017

Depuis le tournage de Juste la fin du monde de Xavier Dolan sorti l'an dernier, Léa Seydoux n'avait plus rien tourné. En février, elle a confirmé qu'elle se remettait au travail avec Kursk de Thomas Vinterberg (lire notre actualité du 8 février). Le film du réalisateur danois, produit par Luc Besson, est en tournage depuis deux semaines.

L'actrice française enchaînera dès lundi, le 8 mai, à Montréal le tournage de Zoe. Réalisé par Drake Doremus (A la folie, Equals), ce film de science-fiction qui mêle drame et romance, a été scénarisé par Richard Greenberg (la série "The Beauty Inside"). Léa Seydoux rejoint ainsi Ewan McGregor, Christina Aguilera (Burlesque), Theo James (Divergente), Rashida Jones (The Social Network), Miranda Otto (La Guerre des mondes) et Matthew Gray Gubler ("Esprits criminels").

Seydoux et McGregor y seront deux collègues travaillant dans un laboratoire de recherches sur l’amélioration des relations amoureuses (lire notre article du 23 janvier). Au fil de leurs travaux, ils découvrent que leur produit va beaucoup plus loin que ce qu'ils imaginaient.

Cannes 70 : les temps forts du cinéma LGBT

Posté par cannes70, le 5 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-13.  Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

A quelques jours du lancement de sa 70e édition, il semblait plus qu'évident de revenir sur les films LGBT qui ont marqué l'histoire du festival de Cannes. Qu'ils aient remporté des prix ou simplement choqué critiques et festivaliers, tous à leur manière ont permis aux lesbiennes, gays, bis et trans d'être représentés dans "le plus grand festival de cinéma du monde". Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette représentation remonte à bien plus loin que la Queer Palm, équivalent cannois des Teddy Awards. Tour d'horizon en quelques films-clefs.

Années 1970 : l'incursion d'une thématique

Bien que le cinéma présent à Cannes se soit très tôt intéressé à la sexualité de ses personnages, deux films présentés lors de cette décennie sortent du lot. Il s'agit de Taxi Driver (1976) et  Midnight Express (1978). Le premier, Palme d'or réalisée par Martin Scorsese raconte les péripéties de Travis Bickle, un ancien Marine reconverti en chauffeur de taxi. Paranoïaque et ultra sensible, il tente de secourir Iris, une prostituée de douze ans avec qui il a sympathisé. A l'instar de son scénariste Paul Schrader, Taxi Driver transpire le sexe et la transgression. Sans jamais virer dans le purement pornographique, le film de Martin Scorsese regorge de personnages à la sexualité assumée et non-hétérosexuelle. Ces personnages LGBT ne sont jamais mis en avant mais sont bien présents.

A l'inverse, Midnight Express d'Alan Parker ne rechigne pas contre un peu de frontalité. En voulant se faire de l'argent, le touriste américain qu'est "Billy" tente de rentrer chez lui avec deux kilos de haschisch. Pas de bol, une fouille au corps contrecarre ses plans et il atterrit dans une prison turque. Là-bas, il croise la route d'Erich, un autre prisonnier. Entre les séances de yoga, de méditation et les bains, une certaine tension sexuelle se fait sentir entre les deux hommes. Et le climax érotique est atteint lors d'une scène de baiser. Sont-ils homosexuels, bisexuels ou juste en manque d'affection ? Le scénario d'Oliver Stone en le précisera jamais mais l'oeuvre sur laquelle le film se base est plus claire : William "Billy" Hayes a eu des rapports sexuels consentis avec d'autres prisonniers lors de son emprisonnement.

Années 1990 : sexualité violente pour personnages ambivalents

Film d'ouverture et en compétition pour la Palme d'or lors du Festival de Cannes 1992, Basic Instinct n'a pas manqué de faire beaucoup de bruit. Catherine Tramell, riche romancière, est soupçonnée du meurtre de son amant, Johnny Boz. Assassiné au pic à glace dans des conditions qui ressemblent à celles décrites dans l'un des romans de Catherine, le policier Nick Curran soupçonne naturellement celle-ci. Personnage ouvertement bisexuel, Catherine Tramell n'a pas plu à tout le monde. Car si les scènes de sexe explicite ont été appréciées par les festivaliers à l'époque, des militants pour les droits des personnes LGBT ont été scandalisés. La raison : pour une fois qu'un personnage bisexuel a le rôle principal d'un film à gros budget, il faut que ce soit une sociopathe assoiffée de sexe !

Deux ans plus tard, nouveau coup de tonnerre. Si les films J'ai pas sommeil de Claire Denis et Priscilla, folle du désert de Stephan Elliott ont subtilement mis en scène des personnages LGBT, ce ne fut pas le cas du Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Celui-ci reçoit la Palme d'or, certes, mais la violence dont il fait preuve n'a échappé à personne. Si l'usage d'armes à feu, les insultes et les litres de faux sang déversées en ont fait un film culte, la scène de viol homosexuel n'a pas été du goût de tous. En effet, le rapport sexuel entre Zed et Marsellus est certes violent mais surtout présenté comme honteux du fait de la virilité présumée de Marsellus. Drôle pour certains, homophobe pour d'autres, cette séquence continue d'être débattue aujourd'hui encore.

En 1996, c'est le film Crash de David Cronenberg qui marque la Croisette. Prix spécial du jury, Crash suit les aventures de James Ballard, un producteur de films en couple libre et qui nourrit une fascination étrange pour les blessures après qu'il a lui-même été victime d'un accident de voiture. Il a par la suite une liaison avec Vaughan, fétichiste des corps abîmés. L'une des scènes les plus mémorables de Crash est sans doute celle où les deux amants échangent des baisers passionnés pendant plus de deux minutes, découvrent le corps de l'autre avec admiration, le tout menant à une violente sodomie. A sa sortie dans les salles françaises, Crash est interdit aux moins de 16 ans.

Années 2000 : la normalisation des sexualités

Dès 2000, Tabou de Nagisa Oshima participe à la meilleure visibilité de la communauté gay. Pendant 1h40, nous suivons les péripéties de Sozabuo Kano, jeune homme androgyne qui tente d'intégrer une milice de samouraïs. Pensé comme un thriller romantique, le film qui est en compétition pour la Palme d'or traite subtilement de l'homosexualité au 19e siècle et plus globalement du tabou que cela demeure encore dans la société japonaise. Un véritable tour de force bien éloigné de Requiem for a Dream de Darren Aronosfky, présenté la même année, et dans lequel la seule scène de sexe lesbien est filmée d'un point de vue masculin et qui plus est hétérosexuel. Et si cela pourrait être une erreur, cette scène présente dans la dernière partie du film a au moins le mérite de montrer la fascination des hommes hétérosexuels pour les rapports entre femmes comme fondamentalement malsaine.

En 2002, La Chatte à deux têtes de Jacques Nolot, sélectionné pour le prix Un certain regard, traite de l'histoire amoureuse complexe entre une caissière, un projectionniste et un vieil homme dans un cinéma pornographique. La démultiplication des sentiments et la standardisation de l'amour pluriel en font un must-see. Et il en va de même pour Elephant, Palme d'or et prix de la mise en scène 2003. Inspiré par la fusillade du lycée Columbine commise par deux adolescents américains, le film de Gus Van Sant a créé la surprise. Lors d'une scène de douche, le réalisateur de Harvey Milk met en scène un rapprochement et un baiser entre Eric et Alex, unique moyen pour ces deux souffre-douleurs de trouver une forme de réconfort quelque part. A l'image de Midnight Express, Elephant n'explique jamais s'ils étaient vraiment attirés l'un par l'autre mais suggère simplement que c'est dans les bras de l'autre que se trouve leur seul rempart contre la tension psychologique qui les anime une fois avec leurs camarades.

Par la suite, en 2006, le Shortbus de John Cameron Mitchell ira également dans ce sens. Centré sur des personnages qui se croisent et sont obsédés par leur propre sexualité et leur quête de jouissance, Shortbus fascine aujourd'hui encore à cause de ses scènes de sexe non simulées. Rapports hétérosexuels, homosexuels, à deux, à trois ou plus si affinités, Shortbus plaît par sa normalisation pleinement assumée des pratiques sexuelles soft et hard. Un projet qui fait du bien ! L'année suivante, c'est Les Chansons d'amour de Christophe Honoré qui retient notre attention et se retrouve en compétition pour la Palme d'or. Grâce au personnage d'Erwan, le réalisateur des Malheurs de Sophie banalise encore un peu plus l'homosexualité. Erwan se sait homosexuel mais n'a encore jamais eu de véritable relation et échappe ainsi au stéréotype du jeune minet parisien qui enchaîne les histoires. Et si le film n'est pas à la hauteur de nos attentes, il contient une scène à la tendresse folle entre Erwan (Grégoire Leprince-Ringuet) et Ismaël (Louis Garrel).

Pour retrouver autant de tendresse, il faudra attendre l'édition 2009 et I Love You Philip Morris de Glenn Ficarra et John Requa. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film raconte l'histoire vraie et rocambolesque de l'escroc Steven Jay Russell (Jim Carrey), passionnément amoureux du naïf Phillip Morris (Ewan McGregor). La même année et dans la même sélection, J'ai tué ma mère intronise le surdoué Xavier Dolan. Colérique et tourmenté, le jeune Hubert tente de composer avec son homosexualité et la haine qu'il voue à sa mère. Un film fort à l'esthétique marquante.

Années 2010 : l'essor des personnages LGBT ?

Lauréat de la première Queer Palm de l'histoire du Festival de Cannes, Kaboom de Gregg Araki met en scène les péripéties de Smith, jeune étudiant toujours accompagné de sa meilleure amie lesbienne, et qui est secrètement amoureux de son éphèbe de colocataire. La même année, Xavier Dolan revient avec lui aussi une histoire centrée sur trois personnages. Les Amours imaginaires raconte ainsi le combat que se livrent Francis et Marie, deux amis de longue date, amoureux du même garçon. Ce dernier, campé par le beau Niels Schneider, est un simple objet de désir comme un autre.

En 2011, La Piel que habito de Pedro Almodovar raconte le changement de sexe d'un personnage à la mystérieuse identité. Prix Vulcain de l'artiste technicien et prix de la jeunesse, le drame espagnol fait du changement de sexe un acte quasi artistique et non une énième mutilation comme cela lui est souvent reproché. L'année suivante, la question transgenre sera brillamment soulevée par le troisième film de Xavier Dolan. Homosexualité, travestissement, transgenre ou transsexualité, Laurence Anyways permet au novice d'y voir plus clair et à la communauté trans de se sentir enfin correctement représentée sur grand écran.

En 2013, la Croisette fait preuve d'une diversité sans précédent en ce qui concerne la représentation des LGBT. Palme d'or historique, La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche traite de l'histoire passionnée et passionnante d'Adèle et Emma. La première croit que le grand amour de sa vie sera un homme jusqu'à ce qu'elle rencontre la seconde, mystérieuse lesbienne aux cheveux bleus. Egalement en compétition, Ma vie avec Liberace s'intéresse à la relation complexe de Scott Thorson, jeune homme naïf, et du célèbre pianiste de music-hall Liberace. Pendant cinq ans, Scott va tout faire pour Liberace, passant à de multiples reprises sur le billard dans le seul but de satisfaire ses désirs.

Dans la section Un certain regard, le thriller d'Alain Guiraudie L'Inconnu du lac ne passe pas inaperçu puisqu'il remporte la Queer Palm cette année-là. Un été, une plage naturiste fréquentée par des homosexuels et une série de meurtres. Tourné avec seulement 850.000€, le film fait sensation sur la croisette et révèle Pierre Deladonchamps, acteur sur lequel il faut désormais compter. Du côté de la Quinzaine des réalisateurs, impossible de ne pas mentionner Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne puisque le film invente le concept de "coming-out inversé". Soit lorsqu'un homme que l'on pense homosexuel se révèle être hétérosexuel.

Les éditions suivantes se montrent alors plus sombres, portées par des personnages LGBT en fin de course, voire en fin de vie. Dès 2014, Saint Laurent de Bertrand Bonello et Sils Maria d'Olivier Assayas donnent le la. Amours contrariées ou impossibles, décadence, haine de soi, tout y est. Cette année-là, la seule éclaircie viendra de Pride, lauréat de la Queer Palm qui raconte comment des activistes gay et lesbiens tentent de réunir des fonds pour aider les familles de mineurs britanniques touchés par la grève de 1984. Oeuvre comique, optimiste et excitante, Pride jure avec les deux films cités avant et avec ceux qui vont venir.

Car en 2015, ce sont Carol de Todd Haynes et Valley of Love de Guillame Nicloux qui étonnent. Le premier raconte l'attirance mutuelle que partagent deux femmes que tout semble opposer, dans le New York des années 1950. Tortueux et profond, Carol est porté par le charisme de ses deux interprètes principales Cate Blanchett et Rooney Mara. De son côté, Valley of Love suit les "retrouvailles" d'un couple séparé, parti à la recherche de leur fils gay qui s'est suicidé quelques mois plus tôt. Absent, ce fils qui a laissé une lettre à ses parents leur permet d'apprendre à le connaître, bien qu'il ne soit plus des leurs.

Et après ?

Dans un registre toujours aussi funeste, l'édition 2016 du festival de Cannes aura été marquée par l'adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde. Grand prix du jury, le sixième film de Xavier Dolan narre le difficile retour dans sa famille de Louis, un écrivain parti douze ans plus tôt et qui doit désormais annoncer à ses proches sa mort future. Huit-clos troublant, cette version 2016 de Juste la fin du monde laisse entendre que Louis est atteint du sida, sans que cela ne soit le cœur du propos. Complètement assumée, son homosexualité devient dès lors un simple trait de sa personnalité et non l'unique moyen de l'identifier. A l'heure où la sélection de la Queer Palm 2017 vient d'être dévoilée, il se pourrait bien que nous ayons enfin atteint un niveau d'écriture des personnages LGBT dont on peut être fier.

Wyzman Rajaona pour Ecran Noir

Benjamin Millepied s’enflamme pour Carmen

Posté par redaction, le 5 mai 2017

On l'aperçoit dans le documentaire, toujours à l'affiche avec plus de 100000 spectateurs, L'Opéra. Le danseur et chorégraphe Benjamin Millepied passe à la réalisation avec un drame musical inspiré du "Carmen" de George Bizet.

Le tournage est prévu pour début 2018 à Los Angeles. La musique sera écrite par Nicholas Britell (qui vient de signer celle de Moonlight et du prochain Ocean's Eight). La photo sera assurée par Darius Khondji (Evita, Se7en, The Lost City of Z).

Ce premier film raconte le voyage d’une femme avide de liberté, des déserts du Mexique à Los Angeles. Le producteur Dimitri Rassam (Chapter 2) a indiqué à l’AFP: "C'est un projet auquel Benjamin réfléchit depuis longtemps et qui m'enthousiasme particulièrement, tant par la pertinence de son adaptation que par le talent de Benjamin et l'équipe qu'il a réunie". Le film est également produit par Helen Estabrook à qui l'on doit Whiplash de Damien Chazelle.

S'il s'agit de ses premiers pas en tant que réalisateur, l'époux de Natalie Portman n'en est pas à son premier pas de deux avec le 7e art. Il a notamment joué et chorégraphié des scènes de danse de Black Swan de Darren Aronofsky. Il est par ailleurs le directeur artistique du L.A. Dance Project.

"Carmen" est un opéra-comique en quatre actes de Georges Bizet (1875), inspiré de la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée publiée trente ans plus tôt. Le cinéma s'est emparée de cette "usine à tubes" très rapidement, au début des années 1900. Parmi les innombrables versions et dérivés, notons celles de Cecil B. DeMille en 1915, Charlie Chaplin la même année, Ernst Lubitsch en 1918, Christian-Jaque en 1945, Otto Preminger en 1954, Carlos Saura en 1983, Godard la même année, Francesco Rosi (avec Julia Migenes et Placido Domingo) en 1984 et Franco Zeffirelli en 2003.

Cannes 70 : Nos bonnes (et moins bonnes) raisons de venir à Cannes cette année

Posté par cannes70, le 4 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-14.  Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


The place to be
Lorsque l'on aime le cinéma, il n'y a pas de meilleur endroit où être en mai puisqu'on peut voir des films de 8h30 du matin à minuit, voire 2 ou 3h les bons jours. La preuve, même les haters / blasés de service ne rateraient une édition pour rien au monde.

Voir les films les plus attendus de l'année
A commencer par ceux de la compétition, qui constituent à eux-seuls 19 excellentes raisons de faire le déplacement. Chacun a ses préférences, mais globalement il faudra les voir tous pour se faire une idée de l'année cinématographique à venir.

Retourner à Twin Peaks
La série culte des années 90 est de retour. Pour découvrir les deux premiers épisodes de la saison 3, signés par son créateur David Lynch, on serait allé beaucoup, beaucoup plus loin que Cannes.

Faire des découvertes
On connaît la chanson : à Cannes, ce sont toujours les mêmes... Sauf si l'on est un peu motivé pour sortir des sentiers battus (c'est-à-dire rater le nouveau Michael Haneke, par exemple) et se tourner en priorité vers les premiers films. Six à la Semaine de la Critique, sept à l'ACID, cinq à la Quinzaine des Réalisateurs, une dizaine en sélection officielle : il y a largement de quoi faire pour se donner une chance de faire de vraies belles découvertes.

La possibilité de rencontrer un authentique Jedi
Luke Skywalker himself, aka Mark Hamill dans cette partie de la galaxie, sera à la Semaine de la Critique avec le film Brigsby Bear réalisé par Dave McCary. Même si le film n'a rien à voir avec Star Wars, la force devrait être avec lui.

L'ivresse festivalière
Bien plus enivrante que celle due à l'alcool, elle se caractérise par ce moment où le cerveau saturé de films fait surgir aléatoirement dans l'esprit du festivalier fatigué des bribes de scènes et des images éparses, des émotions insaisissables, des idées étranges. On est comme pris dans la nasse de dizaines d'histoires qui s'entremêlent au point de nous rendre difficile la distinction entre elles et la réalité. Souvent, ça veut surtout dire qu'il est grand temps que le Festival s'achève.

Becoming Cary Grant
Ce n'est hélas pas une proposition, mais le titre d'un documentaire de Cannes Classics, signé Mark Kidel, qui raconte l'acteur à travers ses propres mots interprétés par Jonathan Pryce.

Des zombies
C'est à Cannes qu'aura lieu la grande avant-première du film Zombillenium d'Arthur de Pins, d'après sa bande dessinée. Le film qui fera ensuite l'ouverture du Festival d'Annecy est l'un des grands événements de l'année côté long métrage d'animation française.

Manger une glace Magnum personnalisée
Oui, sur la plage Magnum, accessible aux festivaliers pendant la journée, il est possible de customizer son magnum. Noir ou blanc, facile, mais surtout un choix important d'ingrédients à ajouter au nappage, de la fleur de sel à la guimauve en passant par des amandes effilées ou des flocons d'or (!).

Sharunas Bartas
L'un des réalisateurs les plus singuliers de notre époque est de retour à la Quinzaine des Réalisateurs avec Frost, deux ans après le très réussi Peace to us in our dreams. L'auteure de ces lignes doit confesser que cette seule raison lui semble suffisante pour avoir envie d'aller un peu près n'importe où.

Connaître deux mois avant tout le monde la playlist de l'été.
En effet, les DJ des différentes plages testent sur les festivaliers les tubes à venir. À ce stade-là, on peut même dire qu'ils les martèlent. Tellement hype : être lassé par Get Lucky de Daft Punk avant même que les autres n'en aient entendu parler.

Une double dose de Hong Sang-soo
Le cinéaste coréen sera présent sur la Croisette avec Claire's camera en séance spéciale (tourné à Cannes avec Isabelle Huppert) et The Day after en compétition (avec son actrice fétiche Kim Min-Hee). Bonus : pour les festivaliers les plus chanceux qui ont déjà eu l'occasion de voir deux films de Hong Sang-so cette année : Yourself and yours sorti le 1er février et On the Beach at night alone sélectionné à Berlin, c'est même l'occasion de battre une sorte de record. Toute la question étant de savoir si Hong Sang-soo aura au moins un film prêt pour Venise, ou si sa formidable année s'arrêtera là.

La tenue de soirée exigée
Le smoking est flatteur, il rend systématiquement celui qui le porte plus charismatique et désirable. À Cannes, on ne sait jamais, chaque visage anonyme pouvant dissimuler la star de demain, ce serait vraiment bête de ne pas en profiter, noeud papillon insolent et air mystérieux en bandoulière.

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La jeune génération de cinéastes chinois au cinéma, gratuitement

Posté par redaction, le 4 mai 2017

Du 4 au 6 mai, le programme "China New Force" offre un panorama du nouveau cinéma chinois au Cinéma Christine 21 à Paris. Si quelques blockbusters chinois parviennent sur nos écrans, et si quelques grands auteurs sont régulièrement sélectionnés dans les festivals (de Cannes à Vesoul), une grande partie de la création cinématographique chinoise, notamment celle des cinéastes émergents, ne sont pas accessibles en Europe.

"Afin de faire connaitre au plus grand nombre les œuvres de jeunes talents représentants d’un cinéma chinois vif, contemporain et éclectique, le cinéma CHRISTINE 21" propose donc une sélection "de la jeune génération du cinéma chinois."

Sur une initiative du magazine Movie View et Beijing Weying Technology, l’évènement représente pour ces jeunes réalisateurs une occasion de rencontrer un public et des professionnels étrangers.

10 films (comédie, mélo, drame, polar) seront projetés au public parisien. Avec un comité de professionnels du cinéma - le sélectionneur et programmateur Pierre Henry Deleau, le scénariste et écrivain Gilles Taurand, le réalisateur Ronan Girre, le scénariste Guillaume Laurant, et le réalisateur Safy Nebbou, ils départageront leurs coups de cœurs. Les 2 réalisateurs gagnants seront révélés à l’occasion du 70e festival de Cannes.

Programmation
Jeudi 4 mai: What's in the Darkness de Wang Yichun ; Mountain Cry de Yan Zi ; Pleasure. Love de Huang Yao ; Duckweed de Han Han
Vendredi 5 mai: Kaili Blues de Bi Gan ; Young Love Lost de Xiang Guoqiang ; Mr. Donkey de Liu Lu et Zhou Shen
Samedi 6 mai: Pleasure. Love de Huang Yao ; The Summer is Gone de Zhang Daleu ; What's in the Darkness de Wang Yichun

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Cinéma CHRISTINE 21
4 rue Christienne 75006 PARIS
Entrée libre

Cannes 2017 : André Téchiné et Robin Campillo sélectionnés pour la Queer Palm

Posté par wyzman, le 4 mai 2017

Une semaine pile poil après avoir présenté l'affiche de la 8ème édition, les organisateurs de la Queer Palm viennent de dévoiler la liste des 7 longs-métrages et 6 courts qu'ils ont sélectionnés sur le site de TÊTU, magazine partenaire de l'événement. Créée par le journaliste Franck Finance-Madureira en 2010, la Queer Palm récompense depuis les films célébrant l'altersexualité. Et à en juger par cette nouvelle sélection, Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz (lauréat 2016) et Carol de Todd Haynes (lauréat 2015) n'ont qu'à bien se tenir.

Au programme de cette nouvelle édition, on trouvera donc : Coby de Christian Sonderegger, film documentaire proposé par l'ACID sur le changement de sexe de Suzanna, 23 ans ; They en séance spéciale sur un ado qui se cherche ; Marlina the murderer in four acts sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs sur une jeune veuve plus que déterminée à s'émanciper ; Nothingwood, documentaire également présenté à la Quinzaine des réalisateurs sur un cinéaste afghan. Mais ce n'est pas tout ! Il faudra aussi compter sur 120 battements par minute de Robin Campillo en compétition officielle et qui traite de la rencontre entre deux militants d'Act-Up Paris ; Nos années folles d'André Téchiné, en séance spéciale, sur un vrai déserteur (campé par Pierre Deladonchamps) qui a dû se travestir pour survivre ; How to talk to girls at parties de John Cameron Mitchell (hors-compétition), qui raconte les péripéties de trois jeunes Anglais à la fin des années 1970.

Côté courts-métrages, la sélection parrainée par le réseau gay Hornet compte un film français (Les Iles), un israélien (Heritage), un croate (Cherries), un franco-portugais (Mauvais Lapin), un polonais (The best fireworks ever) et un nord-américain (Möbius).

Cette année, le jury de la Queer Palm sera présidé par Travis Mathews et comptera en son sein le journaliste Didier Roth-Bettoni, la réalisatrice Lidia Leber Terki, le directeur du festival de cinéma LGBT de Tel Aviv Yair Hochner et la responsable de programmation de la section Panorama du Festival de Berlin Paz Lazaro.

Cannes 2017 : Cannes soundtrack donne le « la » pour sa 7e édition

Posté par MpM, le 4 mai 2017

Cannes Soundtrack, créé en 2010, remet depuis 2012 le « Coup de cœur » de la Meilleure Musique de Film Originale décerné à un film parmi ceux en compétition pour la Palme d'or. Le prix est décerné par un jury indépendant de journalistes et permet de mettre en valeur le travail primordial des compositeurs et superviseurs musicaux.

Cette année, dix-neuf films sont ainsi en compétition pour l’Award Cannes Sound. Le lauréat, qui succédera à Cliff Martinez pour The neon demon (2016), Lim Giong pour The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (2015), Howard Shore pour Maps to the Stars de David Cronenberg (2014) ou encore Jozef Van Wissem pour Only lovers left Alive de Jim Jarmush (2013), sera annoncé lors d'une soirée spéciale qui aura lieu le 27 mai.

En parallèle, Cannes soundtrack promet une série de concerts live Musique & Cinéma, et des showcases d’artistes compositeurs liés à la programmation cinéma du Festival. Attention, ça va swinguer sur la Croisette !