Cannes 70 : les temps forts du cinéma LGBT

Posté par cannes70, le 5 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-13.  Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

A quelques jours du lancement de sa 70e édition, il semblait plus qu'évident de revenir sur les films LGBT qui ont marqué l'histoire du festival de Cannes. Qu'ils aient remporté des prix ou simplement choqué critiques et festivaliers, tous à leur manière ont permis aux lesbiennes, gays, bis et trans d'être représentés dans "le plus grand festival de cinéma du monde". Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette représentation remonte à bien plus loin que la Queer Palm, équivalent cannois des Teddy Awards. Tour d'horizon en quelques films-clefs.

Années 1970 : l'incursion d'une thématique

Bien que le cinéma présent à Cannes se soit très tôt intéressé à la sexualité de ses personnages, deux films présentés lors de cette décennie sortent du lot. Il s'agit de Taxi Driver (1976) et  Midnight Express (1978). Le premier, Palme d'or réalisée par Martin Scorsese raconte les péripéties de Travis Bickle, un ancien Marine reconverti en chauffeur de taxi. Paranoïaque et ultra sensible, il tente de secourir Iris, une prostituée de douze ans avec qui il a sympathisé. A l'instar de son scénariste Paul Schrader, Taxi Driver transpire le sexe et la transgression. Sans jamais virer dans le purement pornographique, le film de Martin Scorsese regorge de personnages à la sexualité assumée et non-hétérosexuelle. Ces personnages LGBT ne sont jamais mis en avant mais sont bien présents.

A l'inverse, Midnight Express d'Alan Parker ne rechigne pas contre un peu de frontalité. En voulant se faire de l'argent, le touriste américain qu'est "Billy" tente de rentrer chez lui avec deux kilos de haschisch. Pas de bol, une fouille au corps contrecarre ses plans et il atterrit dans une prison turque. Là-bas, il croise la route d'Erich, un autre prisonnier. Entre les séances de yoga, de méditation et les bains, une certaine tension sexuelle se fait sentir entre les deux hommes. Et le climax érotique est atteint lors d'une scène de baiser. Sont-ils homosexuels, bisexuels ou juste en manque d'affection ? Le scénario d'Oliver Stone en le précisera jamais mais l'oeuvre sur laquelle le film se base est plus claire : William "Billy" Hayes a eu des rapports sexuels consentis avec d'autres prisonniers lors de son emprisonnement.

Années 1990 : sexualité violente pour personnages ambivalents

Film d'ouverture et en compétition pour la Palme d'or lors du Festival de Cannes 1992, Basic Instinct n'a pas manqué de faire beaucoup de bruit. Catherine Tramell, riche romancière, est soupçonnée du meurtre de son amant, Johnny Boz. Assassiné au pic à glace dans des conditions qui ressemblent à celles décrites dans l'un des romans de Catherine, le policier Nick Curran soupçonne naturellement celle-ci. Personnage ouvertement bisexuel, Catherine Tramell n'a pas plu à tout le monde. Car si les scènes de sexe explicite ont été appréciées par les festivaliers à l'époque, des militants pour les droits des personnes LGBT ont été scandalisés. La raison : pour une fois qu'un personnage bisexuel a le rôle principal d'un film à gros budget, il faut que ce soit une sociopathe assoiffée de sexe !

Deux ans plus tard, nouveau coup de tonnerre. Si les films J'ai pas sommeil de Claire Denis et Priscilla, folle du désert de Stephan Elliott ont subtilement mis en scène des personnages LGBT, ce ne fut pas le cas du Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Celui-ci reçoit la Palme d'or, certes, mais la violence dont il fait preuve n'a échappé à personne. Si l'usage d'armes à feu, les insultes et les litres de faux sang déversées en ont fait un film culte, la scène de viol homosexuel n'a pas été du goût de tous. En effet, le rapport sexuel entre Zed et Marsellus est certes violent mais surtout présenté comme honteux du fait de la virilité présumée de Marsellus. Drôle pour certains, homophobe pour d'autres, cette séquence continue d'être débattue aujourd'hui encore.

En 1996, c'est le film Crash de David Cronenberg qui marque la Croisette. Prix spécial du jury, Crash suit les aventures de James Ballard, un producteur de films en couple libre et qui nourrit une fascination étrange pour les blessures après qu'il a lui-même été victime d'un accident de voiture. Il a par la suite une liaison avec Vaughan, fétichiste des corps abîmés. L'une des scènes les plus mémorables de Crash est sans doute celle où les deux amants échangent des baisers passionnés pendant plus de deux minutes, découvrent le corps de l'autre avec admiration, le tout menant à une violente sodomie. A sa sortie dans les salles françaises, Crash est interdit aux moins de 16 ans.

Années 2000 : la normalisation des sexualités

Dès 2000, Tabou de Nagisa Oshima participe à la meilleure visibilité de la communauté gay. Pendant 1h40, nous suivons les péripéties de Sozabuo Kano, jeune homme androgyne qui tente d'intégrer une milice de samouraïs. Pensé comme un thriller romantique, le film qui est en compétition pour la Palme d'or traite subtilement de l'homosexualité au 19e siècle et plus globalement du tabou que cela demeure encore dans la société japonaise. Un véritable tour de force bien éloigné de Requiem for a Dream de Darren Aronosfky, présenté la même année, et dans lequel la seule scène de sexe lesbien est filmée d'un point de vue masculin et qui plus est hétérosexuel. Et si cela pourrait être une erreur, cette scène présente dans la dernière partie du film a au moins le mérite de montrer la fascination des hommes hétérosexuels pour les rapports entre femmes comme fondamentalement malsaine.

En 2002, La Chatte à deux têtes de Jacques Nolot, sélectionné pour le prix Un certain regard, traite de l'histoire amoureuse complexe entre une caissière, un projectionniste et un vieil homme dans un cinéma pornographique. La démultiplication des sentiments et la standardisation de l'amour pluriel en font un must-see. Et il en va de même pour Elephant, Palme d'or et prix de la mise en scène 2003. Inspiré par la fusillade du lycée Columbine commise par deux adolescents américains, le film de Gus Van Sant a créé la surprise. Lors d'une scène de douche, le réalisateur de Harvey Milk met en scène un rapprochement et un baiser entre Eric et Alex, unique moyen pour ces deux souffre-douleurs de trouver une forme de réconfort quelque part. A l'image de Midnight Express, Elephant n'explique jamais s'ils étaient vraiment attirés l'un par l'autre mais suggère simplement que c'est dans les bras de l'autre que se trouve leur seul rempart contre la tension psychologique qui les anime une fois avec leurs camarades.

Par la suite, en 2006, le Shortbus de John Cameron Mitchell ira également dans ce sens. Centré sur des personnages qui se croisent et sont obsédés par leur propre sexualité et leur quête de jouissance, Shortbus fascine aujourd'hui encore à cause de ses scènes de sexe non simulées. Rapports hétérosexuels, homosexuels, à deux, à trois ou plus si affinités, Shortbus plaît par sa normalisation pleinement assumée des pratiques sexuelles soft et hard. Un projet qui fait du bien ! L'année suivante, c'est Les Chansons d'amour de Christophe Honoré qui retient notre attention et se retrouve en compétition pour la Palme d'or. Grâce au personnage d'Erwan, le réalisateur des Malheurs de Sophie banalise encore un peu plus l'homosexualité. Erwan se sait homosexuel mais n'a encore jamais eu de véritable relation et échappe ainsi au stéréotype du jeune minet parisien qui enchaîne les histoires. Et si le film n'est pas à la hauteur de nos attentes, il contient une scène à la tendresse folle entre Erwan (Grégoire Leprince-Ringuet) et Ismaël (Louis Garrel).

Pour retrouver autant de tendresse, il faudra attendre l'édition 2009 et I Love You Philip Morris de Glenn Ficarra et John Requa. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film raconte l'histoire vraie et rocambolesque de l'escroc Steven Jay Russell (Jim Carrey), passionnément amoureux du naïf Phillip Morris (Ewan McGregor). La même année et dans la même sélection, J'ai tué ma mère intronise le surdoué Xavier Dolan. Colérique et tourmenté, le jeune Hubert tente de composer avec son homosexualité et la haine qu'il voue à sa mère. Un film fort à l'esthétique marquante.

Années 2010 : l'essor des personnages LGBT ?

Lauréat de la première Queer Palm de l'histoire du Festival de Cannes, Kaboom de Gregg Araki met en scène les péripéties de Smith, jeune étudiant toujours accompagné de sa meilleure amie lesbienne, et qui est secrètement amoureux de son éphèbe de colocataire. La même année, Xavier Dolan revient avec lui aussi une histoire centrée sur trois personnages. Les Amours imaginaires raconte ainsi le combat que se livrent Francis et Marie, deux amis de longue date, amoureux du même garçon. Ce dernier, campé par le beau Niels Schneider, est un simple objet de désir comme un autre.

En 2011, La Piel que habito de Pedro Almodovar raconte le changement de sexe d'un personnage à la mystérieuse identité. Prix Vulcain de l'artiste technicien et prix de la jeunesse, le drame espagnol fait du changement de sexe un acte quasi artistique et non une énième mutilation comme cela lui est souvent reproché. L'année suivante, la question transgenre sera brillamment soulevée par le troisième film de Xavier Dolan. Homosexualité, travestissement, transgenre ou transsexualité, Laurence Anyways permet au novice d'y voir plus clair et à la communauté trans de se sentir enfin correctement représentée sur grand écran.

En 2013, la Croisette fait preuve d'une diversité sans précédent en ce qui concerne la représentation des LGBT. Palme d'or historique, La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche traite de l'histoire passionnée et passionnante d'Adèle et Emma. La première croit que le grand amour de sa vie sera un homme jusqu'à ce qu'elle rencontre la seconde, mystérieuse lesbienne aux cheveux bleus. Egalement en compétition, Ma vie avec Liberace s'intéresse à la relation complexe de Scott Thorson, jeune homme naïf, et du célèbre pianiste de music-hall Liberace. Pendant cinq ans, Scott va tout faire pour Liberace, passant à de multiples reprises sur le billard dans le seul but de satisfaire ses désirs.

Dans la section Un certain regard, le thriller d'Alain Guiraudie L'Inconnu du lac ne passe pas inaperçu puisqu'il remporte la Queer Palm cette année-là. Un été, une plage naturiste fréquentée par des homosexuels et une série de meurtres. Tourné avec seulement 850.000€, le film fait sensation sur la croisette et révèle Pierre Deladonchamps, acteur sur lequel il faut désormais compter. Du côté de la Quinzaine des réalisateurs, impossible de ne pas mentionner Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne puisque le film invente le concept de "coming-out inversé". Soit lorsqu'un homme que l'on pense homosexuel se révèle être hétérosexuel.

Les éditions suivantes se montrent alors plus sombres, portées par des personnages LGBT en fin de course, voire en fin de vie. Dès 2014, Saint Laurent de Bertrand Bonello et Sils Maria d'Olivier Assayas donnent le la. Amours contrariées ou impossibles, décadence, haine de soi, tout y est. Cette année-là, la seule éclaircie viendra de Pride, lauréat de la Queer Palm qui raconte comment des activistes gay et lesbiens tentent de réunir des fonds pour aider les familles de mineurs britanniques touchés par la grève de 1984. Oeuvre comique, optimiste et excitante, Pride jure avec les deux films cités avant et avec ceux qui vont venir.

Car en 2015, ce sont Carol de Todd Haynes et Valley of Love de Guillame Nicloux qui étonnent. Le premier raconte l'attirance mutuelle que partagent deux femmes que tout semble opposer, dans le New York des années 1950. Tortueux et profond, Carol est porté par le charisme de ses deux interprètes principales Cate Blanchett et Rooney Mara. De son côté, Valley of Love suit les "retrouvailles" d'un couple séparé, parti à la recherche de leur fils gay qui s'est suicidé quelques mois plus tôt. Absent, ce fils qui a laissé une lettre à ses parents leur permet d'apprendre à le connaître, bien qu'il ne soit plus des leurs.

Et après ?

Dans un registre toujours aussi funeste, l'édition 2016 du festival de Cannes aura été marquée par l'adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde. Grand prix du jury, le sixième film de Xavier Dolan narre le difficile retour dans sa famille de Louis, un écrivain parti douze ans plus tôt et qui doit désormais annoncer à ses proches sa mort future. Huit-clos troublant, cette version 2016 de Juste la fin du monde laisse entendre que Louis est atteint du sida, sans que cela ne soit le cœur du propos. Complètement assumée, son homosexualité devient dès lors un simple trait de sa personnalité et non l'unique moyen de l'identifier. A l'heure où la sélection de la Queer Palm 2017 vient d'être dévoilée, il se pourrait bien que nous ayons enfin atteint un niveau d'écriture des personnages LGBT dont on peut être fier.

Wyzman Rajaona pour Ecran Noir

Cinéma et mode : ô mondes cruels !

Posté par wyzman, le 14 juin 2015

Projeté en avant-première lors de la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival, le documentaire Dior et moi de Frédéric Tcheng a soulevé une question : la mode est-il un monde particulièrement cruel ? Et si oui, pourquoi le cinéma le représente mieux que tout art ?

Les films (documentaires ou de fiction) traitant de la mode sont légion ces temps-ci. De Saint Laurent à Yves Saint Laurent en passant par Mademoiselle C. ou encore L'Amour fou et The September Issue, il est devenu tout à fait normal qu'un réalisateur mette en scène ou explore la vie des grands noms de la mode. Mais la particularité de Dior et moi, et ce qui est sans conteste son meilleur argument de vente, c'est qu'il s'agit cette fois de la maison Dior et de son fondateur, Christian Dior, dont l'aura hante encore les ateliers.

Et contrairement aux autres films mentionnés plus haut, Dior et moi ne fait pas l'éloge d'une personnalité, mais rend hommage à toute une maison, à toute une famille, à toute une équipe. Si dans le film, celle-ci est secouée par le départ de John Galliano et l'arrivée du quasi inconnu Raf Simmons, le documentaire traite comme il se doit les problèmes de communication qui peuvent assombrir un espace de travail, loin de la marque mondiale connue du grand public. Des petites colères du créateur aux anecdotes des couturières, rien ne nous est épargné. Et voilà pourquoi la fin en a choqué plus d'un. Pendant près d'une heure et demi, on assiste, des étoiles dans les yeux, à la mise en place du premier défilé de Raf Simmons. Mais le moment venu, c'est ce dernier et uniquement ce dernier qui est félicité par les créateurs (tels que Donatella Versace et Marc Jacobs) et les people (type Marion Cotillard et Anna Wintour).

Du coup, on se dit que comme au cinéma - et dans bien d'autres domaines -, le manque de reconnaissance de celles qu'on appelle aujourd'hui encore "les petites mains" n'a rien d'étonnant. Au cinéma, il convient de connaître le nom du réalisateur et des acteurs, mais au fond qui se souvient du nom de la maquilleuse du Diable s'habille en Prada ou de la costumière de Coco avant Chanel ? Peu d'entre nous. Avec simplicité et sobriété, Frédéric Tcheng a mis cette aberration en image dans Dior et moi, sans jamais juger ceux qu'ils filment. Son documentaire tend à montrer le monde de la mode tel qu'il est : parfois un peu superficiel, parfois trop rationnel, mais souvent fait de faux-semblants. Et Sophie Dulac, la présidente du Champs-Elysées Film Festival d'ajouter avec pragmatisme : "La mode c'est un peu comme le cinéma : parfois les gens vous félicitent mais n'en pensent pas le moindre mot."

Alors en attendant qu'un film montre avec brio ce qui se trame réellement sur un plateau de tournage et une fois la promo assurée, sachez que le magnifique Dior et moi sort le 8 juillet prochain dans nos salles !

César 2015: Timbuktu triomphe avec 7 récompenses

Posté par vincy, le 20 février 2015

cesarMeilleur film (remis par Dany Boon): Timbuktu

César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Sean Penn Producteur, réalisateur, acteur, scénariste

Meilleur réalisateur (remis par Nathalie Baye et Guillaume Canet): Abderrahmane Sissako (Timbuktu)

Meilleur premier film (remis par Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps): Les combattants

Meilleur film d'animation (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Minuscule

Meilleur film documentaire (remis par Charlotte Le Bon et Jalil Lespert): Le sel de la terre

Meilleur film étranger (remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson): Mommy (Canada)

Meilleure actrice (remis par Guillaume Gallienne): Adèle Haenel (Les combattants)

Meilleur acteur (remis par Juliette Binoche et Kristen Stewart): Pierre Niney (Yves Saint Laurent)

Meilleure actrice dans un second-rôle (remis par Céline Sallette et Joey Starr): Kristen Stewart (Sils Maria)

Meilleur acteur dans un second-rôle (remis par Géraldine Nakache et Leila Bekhti): Reda Kateb (Hippocrate)

Meilleur espoir féminin (remis par Cédric Klapisch et Cécile de France): Louane Emera (La famille Bélier)

Meilleur espoir masculin (remis par Julie Gayet et Denis Podalydès): Kévin Azaïs (Les combattants)

Meilleur scénario original (remis par Pascal Elbé): Abderrahmane Sissako, Kessen Tall (Timbuktu)

Meilleure adaptation (remis par Sylvie Testud et Abd Al Malik): Cyril Gely, Volker Schlöndorff (Diplomatie)

Meilleure musique de film (remis par Cécile Cassel et Etienne Daho): Amine Bouhafa (Timbuktu)

Meilleure photographie (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Sofian El Fani (Timbuktu)

Meilleur montage (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Nadia Ben Rachid (Timbuktu)

Meilleur son (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Philippe Welsh, Roman Dymny, Thierry Delor (Timbuktu)

Meilleurs décors (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Thierry Flamand (La Belle et la bête)

Meilleurs costumes (remis par Marilou Berry et Jean-Paul Gaulthier): Anaïs Romand (Saint Laurent)

Meilleur court-métrage (remis par Sabrina Ouazani et Félix Moati): La femme de Rio

Meilleur film d'animation - court métrage (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Les petits cailloux

César 2015: Saint-Laurent en tête des nominations

Posté par vincy, le 28 janvier 2015

fanny ardant affiche cears 201510 nominations pour Saint Laurent. Et aucune pour Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? Mais quand même 9 pour Les combattants, 8 pour Timbuktu 7 pour Yves Saint Laurent et Hippocrate, 6 pour Sils Maria et La Famille Bélier (sérieux???). Les César ont choisi l'équilibre entre des oeuvres de réalisateurs novices et des films de cinéastes confirmés (mais jamais récompensés).
Quelques grosses surprises: Bande de filles oublié dans la catégorie meilleur film (au profit de La famille Bélier, un comble) mais Eastern Boys n'a pas manqué de marquer les votants (tant mieux). Trois coeurs complètement snobé (un scandale), Bird People quasiment oublié (une honte) mais une catégorie documentaire 5 étoiles.
Résultat des courses le 20 février, lors de la cérémonie présidée par Dany Boon. Sans véritable attente. On attendra quand même de voir comment Sean Penn recevra son César d'honneur (entre deux assoupissements). On espère que Catherine Deneuve (qui reçoit ici sa 13e nomination) sera sa remettante: l'acteur/réalisateur américain vénère la comédienne française et lui avait donné personnellement un prix exceptionnel à Cannes quand il était président du jury du Festival.  On verra aussi comment l'Académie rendra hommage à Alain Resnais.
Pour le côté people, les paparazzis attendront certainement Kristen Stewart, le couple Canet-Cotillard, la rivalité Ulliel/Niney-Gallienne/Rénier et la chanteuse de The Voice qui est nominée dans la catégorie espoir. De quoi dynamiser une audience télé en berne?

Meilleur film: Les Combattants, Eastern Boys, La famille Bélier, Hippocrate, Saint Laurent, Sils Maria, Timbuktu
Meilleur réalisateur: Olivier Assayas, Bertrand Bonello, Thomas Cailley, Thomas Lilti, Céline Sciamma, Abderrahmane Sissako
Meilleur acteur: Guillaume Canet, Vincent Lacoste, Niels Arestrup, François Damiens, Romain Duris, Pierre Niney, Gaspard Ulliel
Meilleure actrice: Juliette Binoche, Marion Cotillard,  Catherine Deneuve, Adèle Haenel, Emilie Dequenne, Sandrine Kiberlain, Karin Viard
Meilleur second-rôle masculin: Eric Elmosnino, Guillaume Gallienne, Louis Garrel, Reda Kateb, Jérémie Rénier
Meilleur second-rôle féminin: Marianne Denicourt, Claude Gensac, Izia Higelin, Charlotte Le Bon, Kristen Stewart
Meilleur espoir masculin: Kevin Azaïs, Ahmed Dramé, Kirill Emelyanov, Jean-Baptiste Lafarge, Pierre Rochefort
Meilleur espoir féminin: Lou de Lâge, Joséphine Japy, Louane Emera, Karidja Touré, Ariane Lebed
Meilleur film étranger: 12 Years a Slave, Boyhood, Deux jours un nuit, Ida, Mommy, The Grand Budapest Hotel, Winter Sleep
Meilleur film d'animation: Le chant de la mer, Minuscule, Jack et la mécanique du coeur
Meilleur premier film: Les combattants, Qu'Allah bénisse la France, Elle l'adore, Fidelio, Party Girl
Meilleur documentaire: Caricaturistes - Fantassins de la démocratie, Les chèvres de ma mère, La cour de Babel, National Gallery, Le sel de la terre
Meilleur scénario original: Les combattants, La famille Bélier, Hippocrate, Sils Maria, Timbuktu
Meilleur scénario/adaptation: La chambre bleue, Diplomatie, Pas son genre, Lulu femme nue, La prochaine fois je viserai le coeur
Meilleure musique: Bande de filles, Bird People, Les combattants, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleure photographie: La belle et la bête, Saint Laurent, Sils Maria, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleur montage: Les combattants, Hippocrate, Party Girl, Saint Laurent, Timbuktu
Meilleurs décors: La belle et la bête, La French, Saint Laurent, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleurs costumes: La belle et la bête, La French, Saint Laurent, Une nouvelle amie, Yves Saint Laurent
Meilleur son: Bande de filles, Bird People, Les combattants, Timbuktu, Saint Laurent Meilleur court métrage: Aïssa, La femme de Rio, Inupiluk, Les jours d'avant, Où je mets ma pudeur La virée à Paname
Meilleur court métrage d'animation: Bang Bang!, La bûche de Noël, La petite casserole d'Anatole, Les petits cailloux

Les nominations des Prix Lumières 2015 ratissent large

Posté par cynthia, le 19 janvier 2015

Les nominations aux Prix Lumières des correspondants de la presse étrangères à Paros sont tombées cette semaine et sans surprise ce sont les succès de l'année 2014 qui sont dans la course alors qu'aucun favori ne se détache pour les César cette année. Qui succédera le 2 février à La vie D'Adèle, lauréat 2013? La Famille Bélier, Trois coeurs et Saint Laurent, avec 4 nominations chacun, dominent cette liste de 30 films retenus.

Ce sera l'un de ces 6 films: Bande de filles de Céline Sciamma, le gros succès au box office du mois dernier La Famille Bélier d’Eric Lartigau, mais aussi le Saint Laurent de Bertrand Bonello ainsi que Pas son genre de Lucas Belvaux, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako et Trois Cœurs de Benoît Jacquot. Côté réalisateur Cédric Kahn nommé pour son film Vie sauvage remplace Eric Lartigau. Les cinq autres cinéastes sont les mêmes que pour la catégorie film.

Pour le scénario, Hippocrate, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? La French, Elle l'adore, Saint Laurent et La famille Bélier s'invitent dans la liste.

Pour les actrices Juliette Binoche représentera Sils Maria d’Olivier Assayas, qu'elle a également présenté au dernier Festival de Cannes aux côtés de l'américaine Kristen Stewart, face à elle Emilie Dequenne dans Pas son genre de Lucas Belvaux, Charlotte Gainsbourg dans Trois Cœurs de Benoît Jacquot et Samba d’Eric Toledano et Olivier Nakache, Adèle Haenel dans Les Combattants de Thomas Cailley et dans L’homme qu’on aimait trop d’André Téchiné, Karin Viard dans La Famille Bélier d’Eric Lartigau et Lulu, femme nue de Solveig Anspach et enfin la récemment césarisée Sandrine Kiberlain dans Elle l’adore de Jeanne Herry.

Côté acteurs, peu de surprise puisqu'on retrouve les valeurs sûres du cinéma français comme Guillaume Canet nommé pour sa prestation dans La prochaine fois je viserai le cœur de Cédric Anger et également dans L’Homme qu’on aimait trop d’André Téchiné, mais aussi Romain Duris dans Une nouvelle amie de François Ozon, Mathieu Kassovitz dans Vie Sauvage de Cédric Kahn, Pierre Niney dans Yves Saint Laurent de Jalil Lespert, Benoît Poelvoorde dans Trois Cœurs de Benoît Jacquot et enfin le sexy Gaspard Ulliel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello.

Côté espoirs le deuxième film de Mélanie Laurent n'a pas été oublié puisque que Joséphine Japy et Lou de Laâge y sont nommées pour Respire. Face à elles on retrouve Louane Emera dans La Famille Bélier d’Eric Lartigau, Alice Isaaz dans La Crème de la crème de Kim Chapiron, Ariane Labed dans Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau , Karidja Touré dans Bande de filles de Céline Sciamma et Ana Girardot dans Le Beau Monde de Julie Lopes Curval et La Prochaine fois je viserai le cœur de Cédric Anger. Pour les espoirs masculins; Kévin Azaïs dans Les Combattants de Thomas Cailley sera confronté à Thomas Blumenthal et Jean-Baptiste Lafarge dans La Crème de la crème de Kim Chapiron, mais aussi à Bastien Bouillon dans Le Beau Monde de Julie Lopes Curval, Didier Michon dans Fièvres de Hicham Ayouch, Pierre Rochefort dans Un beau dimanche de Nicole Garcia et Marc Zinga dans Qu’Allah bénisse la France d’Abd Al Malik.

Les combattants, Party Girl, Elle l'adore, Chante ton bac d'abord, Qu'Allah bénisse la France et Tristesse Club sont en lice pour le prix du meilleur premier film.

C'est eux les chiens, Deux jours, une nuit, Fièvres, L'Oranais, Mommy et Run concourent pour le prix du meilleur film francophone.

Les 8 films sélectionnés au Prix Louis-Delluc 2014

Posté par vincy, le 27 novembre 2014

Qui succèdera à La vie d'Adèle? Nous saurons le 15 décembre quel sera le film lauréat du Prix Louis-Delluc.

Le Festival de Cannes 5 des 8 films retenus. Parmi les sélectionnés, notons que Jean-Luc Godard, Benoît Jacquot et Pascale Ferran ont déjà reçu le prix Louis-Delluc.

Sils Maria d'Olivier Assayas
Saint Laurent de Bertrand Bonello
Eastern Boys de Robin Campillon
Au bord du monde de Claus Drexel
Bird People de Pascale Ferran
Adieu au langage de Jean-Luc Godard
Trois coeurs de Benoît Jacquot
Timbuktu d'Abderrahmane Sissako

Oscars 2015 : la France prend Saint Laurent comme ambassadeur

Posté par vincy, le 22 septembre 2014

La France a choisit son candidat en vue des nominations à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. La commission de sélection s'est réunie pour la deuxième fois ce matin et a sélectionné Saint Laurent de Bertrand Bonello. Le film, qui était en compétition au dernier Festival de Cannes, sort sur les écrans français mercredi, distribué par EuropaCorp. Aux Etats-Unis, c'est Sony Pictures Classics qui distribuera le film. Pour l'instant aucune date de sortie n'est confirmée, mais le studio a déjà plusieurs prétendants en course pour les Oscars : Whiplash, Foxcatcher, Mr. Turner. Saint-Laurent va faire son avant-première américaine au prochain Festival de New York, qui début vendredi.

Avant son départ du ministère de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti avait renouvelé la Commission chargée de désigner le candidat français pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Alain Terzian, président de l'Académie des César, Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance, Régis Wargnier (qui a gagné cet Oscar en 1993), Agnès Jaoui, et Mia Hansen-Løve ont décidé du film aux côtés de Serge Toubiana, président de la commission d'avances sur recettes, et Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, tous deux membres de droit.

Pour être choisi, il faut que le film soit sorti en salles entre le 1er octobre 2013 et le 30 septembre 2014. Le choix est audacieux, pour ne pas dire risqué, tant la narration du film de Bonello est à des années lumières des goûts assez conservateurs des votants. Le biopic Yves Saint Laurent de Jalil Lespert aurait sans doute été plus consensuel, tout comme Gemma Bovery. Avouons que ce choix gonflé misant avant tout sur une esthétique et une autre manière de voir le film biographique fait de Saint Laurent un ambassadeur du cinéma chic français par excellence.

Déjà 8 films cannois en concurrence dans cette catégorie

On note surtout que le Festival de Cannes a toute les chances d'être représenté dans le club des cinq finalistes. Après Amour et La Grande Bellezza, un troisième Oscar d'affilée à un film cannois assurerait un peu plus la prééminence du Festival dans la catégorie cinéma art et essai.

Ainsi Mommy (Canada), Winter Sleep (Turquie), Deux jours une nuit (Belgique), Timbuktu (Mauritanie), tous quatre en compétition, seront en concurrence avec Saint Laurent. Israël a préféré Le Procès de Vivian Amsalem de Ronit et Shlomi Elkabetz, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. La Hongrie a opté pour White God et la Suède pour Force Majeure, tous deux primés à Un Certain Regard.

Parmi les autres candidats déjà connus, notons deux films berlinois LGBT, Au premier regard (Brésil) et The Circle (Suisse). Ida représentera la Pologne, La Lune rouge le Maroc, Sea Fog la Corée du Sud, The Light Shines Only There le Japon, Golden Era, d'Ann Hui, Hong Kong, Today l'Iran, Little England la Grèce, Beloved Sisters l'Allemagne, 1001 Grams (de Bent Hamer) la Norvège. La surprise vient de l'Ukraine qui a préféré The Guide, film d'époque, à The Tribe, qui a fait sensation à chaque passage dans les Festivals.

Enfin, Panama a proposé un film pour la première fois de son histoire, Invasion. Le Nigéria devrait aussi faire son entrée dans ces olympiades du cinéma.

Reste quelques gros pays dont on ne connait pas encore le choix : Italie, Espagne, Argentine, Danemark, Russie, Chine, Inde et Mexique, entre autres.

Le Grand Prix Cinéma ELLE pour Whiplash

Posté par vincy, le 19 septembre 2014

whiplashLe Grand Prix Cinéma ELLE récompense cette année le film de Damien Chazelle, Whiplash. Le film, Grand prix du jury à Sundance, et Grand prix et prix du public au dernier Festival de Deauville, a été plébiscité par un jury de 120 lectrices du magazine.

Whiplash sortira le 24 décembre en France.

Les jurées ont également distingué par deux coups de coeur l'acteur Gaspard Ulliel pour son incarnation d'Yves Saint Laurent dans le Saint Laurent de Bertrand Bonello et l'actrice Sandrine Kiberlain pour son rôle dans Elle l’adore. Les deux films sortent mercredi en France.

Côté révélations, le magazine a choisi Karidja Touré (Bandes de filles) et Antoine-Olivier Pilon ( dans Mommy).

Hormis Elle l'adore, tous les prix ont récompensé un film présenté au Festival de Cannes cette année.

Berlin 2013 : YSL contre Yves Saint Laurent

Posté par vincy, le 10 février 2013

Berlin a lancé la guerre entre les deux projets. Les couvertures des magazines professionnels annoncent la couleur avec, au choix, le film de Bertrand Bonello, Saint-Laurent, et celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent.

Le film de Bonello (voir actualité du 16 mai 2012) affiche d’ores et déjà un casting de stars : Gaspard Ulliel dans le rôle de Saint-Laurent, Jeremie Rénier dans celui de Pierre Berger et Léa Seydoux dans celui de Loulou de la Falaise. Olga Kurylenko est également en négociations.

Le projet de Lespert, porté par SND (filiale du groupe M6), a l’imprimatur de Pierre Bergé, le compagnon du styliste. Les droits du film se sont déjà vendus dans toute l’Europe. Le scénario a été écrit par Marie-Pierre Huster et le cinéaste ont apparemment fait la différence auprès des acheteurs. Le casting était forcément moins vendeur que le projet rival avec Pierre Niney dans le rôle d’YSL (la ressemblance est étonnante), Guillaume Gallienne, Moritz Bleibtreu et Charlotte Le bon. Le film coûtera 12 millions d’euros.
Tout cela rappelle la bataille des deux films sur Coco Chanel.