[J'accuse] Polanski sur la sellette, des séances annulées et des élus qui veulent censurer

Posté par vincy, le 19 novembre 2019

Après son exclusion des Oscars, Roman Polanski pourrait être évincé des organisations professionnelles françaises. Depuis les révélations de Valentine Monnier, qui accuse le cinéaste de l'avoir violée dans les années 1970 alors qu'elle avait 18 ans, le malaise se répand dans toute la profession. Cela n'empêche pas son dernier film, J'accuse de prendre la première place du box office cette semaine avec 376000 spectateurs en 5 jours, soit son meilleur démarrage en plus de 30 ans. Le film fait déjà quatre fois mieux que le résultat final de sa précédente réalisation, D'après une histoire vraie, et a également dépassé le box office total de La Vénus à la fourrure, sorti en 2013.

Reste que la polémique enfle. la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) a décidé d'instituer de nouvelles règles : tous membres condamnés ou poursuivis pour des infractions sexuelles conduiront à la suspension du réalisateur. "Quarante ans se sont passés entre la première affaire qui concerne Roman Polanski et aujourd’hui. Je pense que le monde a beaucoup changé en quarante ans. Les crimes sont les mêmes, mais la façon dont ils sont perçus a énormément changé" a déclaré le président de l'ARP, Pierre Jolivet. Clairement, il a précisé que Roman Polanski serait concerné par une suspension.

Le changement de statut sera proposé au vote lors de la prochaine assemblée générale; dont la date n'a pas encore été fixée.

Depuis la prise de parole d'Adèle Haenel, concernant le réalisateur Christophe Ruggia, qui devrait être prochainement exclu de la SRF, le milieu du cinéma tente de réagir pour lutter contre le harcèlement sexuel. Le nom de Polanski est autrement plus symbolique, de par sa notoriété et la multiplicité des affaires qui le visent. La SRF, justement, a, par la voix de Rebecca Zlotowski, membre du Conseil d'administration et co-créatrice du Collectif 5050, "aussi appelé, aux côtés d’autres organisations d’auteurs et du Collectif 5050, à des États généraux sur les questions des abus sexuels et des harcèlements dans notre industrie, dans le but d’aboutir à une charte, un code de conduite commun, et des mesures spécifiques." L'Académie des César refuse toujours de s'exprimer sur ce cas.

Cependant, pour l'instant, ce sont les exploitants qui sont en première ligne sur le front. L'avant-première de J'accuse au mythique Champo, un des rares cinémas dirigé par une femme, Christiane Renavand, a ainsi été annulée par une manifestation de féministes. D'autres militantes féministes ont fait interrompre puis annuler des séances à Rennes et à Saint-Nazaire ce week-end.

Censure politique en Seine-Saint-Denis

Et ce n'est pas fini puisque cet après-midi, nous avons appris que les élus d'Est Ensemble, intercommunalité qui regroupe 9 villes, ont ordonné, contre l'avis des cinémas, la déprogrammation de J'accuse dans les six sites qu'elle gère à Pantin (le Ciné 104), Bagnolet (le Cin'Hoche), Bondy (le Ciné Malraux), Bobigny (l'Ecran Nomade), Romainville-Noisy le Sec (le Trianon) et Montreuil (le Méliès). Cette décision fait suite à la réclamation de la maire socialiste de Bondy, Sylvine Thomassin, et a été soutenue par l'ensemble des groupes politiques: "On est effarées que l'administration des salles se permette une telle diffusion, sans demander ce que les politiques en pensent" a-t-elle expliqué. On est effaré que des élus se croient encore autorisé à interdire un film. Il s'agit d'un cas inédit de censure "officielle".

[Censure. Nom féminin, du latin censura. Examen préalable fait par l'autorité compétente sur les publications, émissions et spectacles destinés au public et qui aboutit à autoriser ou interdire leur diffusion totale ou partielle. (En France, les films doivent comporter un visa de censure, le visa d'exploitation, délivré par le ministre de la Culture après avis d'une commission.]

Le président d'Est Ensemble, le socialiste Gérard Cosme, a cependant communiqué qu'il "paraissait peu crédible et peu souhaitable que la programmation relève d'un comité d'élus ou même du président", choisissant ainsi "la liberté de programmation artistique" aux établissements. Un revirement radical, qui va à l'encontre du vote des élus qu'il préside donc. Sagement, il refuse donc de déprogrammer le film mais demande aux cinémas d'organiser "un débat en présence des associations et des élus qui le souhaitent et qui se sont exprimés en faveur de la déprogrammation". Or, les directeurs des cinémas n'ont pas attendus les élus pour débattre autour du film et du cinéaste.

Dans le cadre de la projection du film de Polanski, deux débats étaient prévus au Méliès: "Choisir de voir ou non le dernier Polanski ?", avec les associations féministes Nous Toutes et Collage Féminicide et "L'Affaire Dreyfus et l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui" avec la Ligue des Droits de l'Homme. Adèle Haenel avait elle-même initié et milité pour des débats encadrant le film.

Avant l'annulation de la déprogrammation, le directeur artistique du Méliès, Stéphane Goudet s'était exprimé sur Facebook pour alerter ceux qui ne prennent pas la mesure d'une telle censure: "Nous demandons dès à présent à nos élus la liste des cinéastes dont nous n'aurons plus le droit de programmer les films et la définition de leurs critères. Un comité de vérification de la moralité des artistes programmés est-il prévu, puisque la liberté individuelle des spectateurs n'est pas suffisante ? L'interdiction doit-elle être étendue aux délits, et si oui lesquels ? Nous souhaitons également savoir quel sort sera réservé aux écrivains et peintres condamnés pour crimes dans les bibliothèques d'Est Ensemble. Selon toute vraisemblance, les livres de Céline et Althusser, les DVD de Max Linder, Brisseau, voire Woody Allen (plus besoin ici de décision de justice), les disques de Michael Jackson et les ouvrages sur Le Caravage et Gauguin devraient être retirés des rayonnages."

Lire aussi : Voir ou ne pas voir « J’accuse »

European Film Awards: La Favorite prend les devants

Posté par redaction, le 19 novembre 2019

Après les nominations principales (film, réalisateur, prix du public...), la European Film Academy et EFA Productions a révélé ses premiers lauréats en vue de la cérémonie des European Film Awards, qui se tiendra à Berlin le 7 décembre. Ces prix "techniques" sont décernés par un jury composé de huit professionnels: Nadia Ben Rachid, monteuse, Vanja Cernul, directeur de la photographie, Annette Focks, compositrice, Gerda Koekoek, coiffeuse & maquilleuse, Eimer Ní Mhaoldomhnaigh, créatrice de costumes, Artur Pinheiro, chef décorateur, Gisle Tveito, ingénieur du son, et István Vajda, superviseur effets visuels.

La Favorite, en lice pour cinq prix dont celui du meilleur film, par décidément favori. le film de Yorgos Lanthimos a récolté le prix de la meilleure photographie (Robbie Ryan), le prix du meilleur montage (Yorgos Mavropsaridis), le prix des meilleurs costumes (Sandy Powell) et le prix des meilleurs coiffure-maquillage (Nadia Stacey).

Antxon Gomes repartira avec le prix des meilleurs décors pour Douleur et Gloire de Pedro Almodovar (qui est en lice dans 5 catégories principales). John Gürtler est récompensé pour sa musique de Benni (SystemSprenger) de Nora Fingscheidt, nommé dans 3 catégories (Ad Vitam sort le film en mars prochain). Le meilleur son revient à Eduardo Esquide, Nacho Royo-Villanova & Laurent Chassaigne pour Companeros, d' Alvaro Brechner. Les meilleurs effets visuels sont pour Martin Ziebell, Sebastian Kaltmeyer, Néha Hirve, Jesper Brodersen & Torgeir Busch pour leur film About Endlessness de Roy Andersson, qui sortira en avril 2020 chez KMBO.

Parité, égalité, diversité : le cinéma s’engage derrière le collectif 5050

Posté par redaction, le 18 novembre 2019

En pleine affaires Haenel et Polanski, les Assises sur la parité, l'égalité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel, organisées par le Collectif 50/50 en partenariat avec le CNC tombaient à pic jeudi dernier. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a d'ailleurs fait le déplacement, tant le sujet est désormais au cœur du secteur. Rappelant qu'il serait toujours du côté des créateurs pour leur liberté de créer, le ministre a concédé qu'il fallait redistribuer les pouvoirs et renforcer les moyens. Mais surtout il a annoncé le conditionnement du versement de "toutes les aides du CNC" au "respect d’obligations précises en matière de prévention et de détection du harcèlement sexuel". De plus il a assuré la mise en place d’une cellule d’alerte à destination des victimes de violences sexuelles dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma dès le 1er janvier 2020.

Car pour le ministre, toutes les affaires qui secouent actuellement le cinéma français sont avant tout les symptômes de la faillite d'un système. Deux ans après #MeToo, la société française semble enfin prendre la mesure des dérives de sa culture patriarcale. Certains se désoleront de cette moralisation voire du puritanisme ambiant, de cette américanisation des mœurs. Mais la France est encore loin des Etats-Unis concernant son rapport au sexe. On ne boycotte pas Gauguin. J'accuse de Roman Polanski a attiré 500000 spectateurs lors de sa première semaine. On peut encore montrer des fesses, un pénis ou des seins sans être interdits aux moins de 16 ans. Les rares appels au boycott sont suivis de peu d'effets, même si quelques ligues religieuses font modifier le classement des films où la sexualité est explicite.

Il était en revanche nécessaire et urgent que la profession se dote de règles et protège ceux et celles victimes de harcèlement ou de violences. Que le créateur soit libre, c'est ce qu'on peut espérer. Que le prédateur qui est potentiellement en lui, puisse agir en toute impunité, on peut légitimement ne pas l'excuser. Dominique Boutonnat, Président du CNC, soutient ainsi la création de sessions spécifiques de formation pour accompagner les professionnels afin de prévenir et agir face à des comportements inappropriés, sur les tournages comme lors de la promotion d'un film.

Lors de ces Assises, deux annonces ont été faites. Tout d'abord, la mise en place d'une Charte pour l'inclusion dans le Cinéma et l'audiovisuel pour adapter la loi française à l "inclusion rider" américain et l'appliquer dans les contrats français. Cette charte a été signée par neuf syndicats (producteurs, agents, cinéastes, scénaristes...). Cette charte est accompagnée d'une base de données de professionnels issus des minorités, la Bible 5050.

Ensuite, la mise en place d'une autre Charte pour la parité et la diversité dans les sociétés des distribution, d'édition et d'exploitation cinématographique. "La diversité c'est un constat, l'inclusion c'est un acte" a rappelé la réalisatrice Rebecca Zlotowski. Cette charte a été signée par 40 sociétés de distribution, d'exploitants et d'édition. La circuit CGR a signé la charte lors des Assises.

Le collectif 5050 propose par ailleurs la nomination systématique d'un référent sur les plateaux de tournages, l'inscription d'un rappel à la loi sur le harcèlement dans les contrats, l'implication des assureurs du secteur pour prendre en charge le dommage économique lié à un arrêt de tournage à cause d'un cas de harcèlement, l'inscription de la hotline 3939 "Violences Femmes Info" sur les feuilles de route par les sociétés de production.

Cela ne résoudra pas tous les problèmes (homophobie et racisme sont un peu mis à l'écart), mais en intégrant le concept de discrimination positive et en prenant acte des violences faites aux femmes, il semblerait que le cinéma français se réforme et assimile enfin l'émancipation des femmes.

Marina Fois au Brésil

Posté par vincy, le 17 novembre 2019

Marina Fois a annoncé sur son (fabuleux) compte Instagram qu'elle était en tournage au Brésil (ce qui explique son absence dans la nouvelle salve de Burger Quizz sur TCM). Elle tourne sous la direction du cinéaste brésilien Alex Carvalho La salamandre, avec Maicon Rodrigues, star de la TV brésilienne.

Le scénario a été coécrit par le réalisateur, dont ce sera le premier long métrage, Thomas Bidegain (collaborateur de Jacques Audiard) et Alix Delaporte (Angèle et Tony), d'après le roman éponyme de Jean-Christophe Rufin, qui s'était inspiré de faits réels. Paru en 2005, le best-seller raconte l'histoire de Catherine, quinquagénaire restée célibataire, cadre supérieur, qui décide de quitter Paris pour s'installer au Brésil, séduite par le pays et par un jeune gigolo dont elle est tombée amoureuse. Mais en vivant sur place, elle découvrira un autre Brésil. Ce sera le début de sa descente aux enfers ...

Coproduit par High Sea Production (Papicha, L'échange des princesses), Cinenovo, N Filmes, San Cinema et Primo Filmes, le film, qui se tourne à Récife actuellement, sortira l'an prochain.

Un duel entre Matt Damon et Adam Driver pour Ridley Scott

Posté par vincy, le 16 novembre 2019

Disney commence à digérer la Fox et a choisi comme l'un des premiers projets post-acquisition le prochain film de Ridley Scott, The Last Duel. Le feu vert a été lancé pour ce film alors que l'agenda de la Fox restait relativement anémique pour les deux années à venir.

Le film, scénarisé par Matt Damon et Ben Affleck, oscarisés pour leur scénario de Will Hunting il y a plus de 20 ans, et qui ont collaboré Nicole Holofcener (Les faussaires de Manhattan), sortira le 25 décembre 2020 en Amérique du Nord, à temps pour les Oscars. Il s'agit de l'adaptation du livre d'Eric Jager, Le dernier duel (publié en France chez Flammarion).

Le casting réunit Matt Damon et Ben Affleck, mais aussi Adam Driver et Jodie Comer (Killing Eve, Doctor Foster).

Il s'agit de l'histoire du duel judiciaire qui a opposé en 1386 sur ordre du roi Charles VI, les seigneurs normands rivaux et rancuniers Jacques Le Gris (Damon) et Jean de Carrouges (Driver). Marguerite de Carrouges (Comer) avait accusé Le Gris de l'avoir violée, et son époux n'ayant pu obtenir que son suzerain le comte Pierre lui fasse justice. Aussi l'affaire avait été portée jusqu'au roi et le Parlement de Paris a tranché en faveur d'un duel judiciaire. Ce sera la dernière fois qu'un tel jugement sera rendu en France. Le 29 décembre 1386, à Paris, devant le roi, les deux hommes qui vont se battre à mort avec pour seul juge Dieu. Celui qui tuera l'autre verra sa cause reconnue et son honneur lavé et le vaincu sera réputé menteur à la face de Dieu et des hommes, et son corps pendu.

La Fox boucle son programme pour 2020...

Certains films, trop engagés dans la production, ont survécu à la fusion de la Fox avec Disney: Deep Water, thriller d'Adrian Lyne avec Ben Affleck et Ana De Armas, d'après le roman de Patricia Highsmith, dont la sortie est planifiée pour novembre 2020, The King's Man, préquelle de la franchise The Kingsman, désormais calée à l'automne 2020.

Se spécialisant de plus en plus dans les films de genre pour ados ou adultes, la Fox a aussi en stock Underwater, avec Kristen Stewart (janvier 2020), The New Mutants, avec Antonio Banderas (mars 2020), La femme à la fenêtre, reporté à mai 2020, avec Amy Adams, Gary Oldman et Julianne Moore, Free Guy, avec Ryan Reynolds, Jodie Comer et Channing Tatum (juin 2020), Bob's Burgers: The Movie, un film d'animation musical (juillet 2020), The Empty Man (août 2020), Mort sur le Nil, d'après Agatha Christie, avec Gal Gadot, Armie Hammer et le réalisateur Kenneth Branagh (octobre 2020), le musical Everybody's Talking About Jamie (octobre 2020) et West Side Story, le remake de Steven Spielberg (décembre 2020). Fox Searchlight distribuera aussi au printemps The Personal History of David Copperfield, biopic avec Tilda Swinton, Dev Patel et Hugh Laurie.

En revanche, au-delà de noël 2020, le planning de la Fox reste assez vide. Il y a bien Ron Gone Wrong, film d'animation dorénavant prévu pour février 2021 et le film d'animation de Blue Sky, Nimona, programmé pour l'hiver 2022. Sans oublier la saga Avatar à partir de Noël 2021, qui s'intercale entre les Star Wars pour les fêtes de fin d'année. Mais c'est le seul grand studio qui n'a pour l'instant rien annoncé pour l'été 2021. C'est là qu'on pourra comprendre la stratégie du groupe Disney pour sa nouvelle filiale.

Paul Thomas Anderson en tournage cet hiver

Posté par vincy, le 15 novembre 2019

Paul Thomas Anderson a annoncé qu'il préparait son prochain long métrage. Trois ans après Phantom Thread, le cinéaste tournera en février prochain l'histoire d'un lycéen, enfant comédien à succès, dans la Vallée de San Fernando (banlieue de classes moyennes au nord de Los Angeles), dans les années 1970.

Le film pourrait sortir à la fin de l'année 2020, à temps pour les Oscars. Né en 1970 et ayant grandi dans la Vallée de San Fernando, le réalisateur y a déjà tourné plusieurs de ses grands films: Boogie Nights, sur le milieu porno des seventies, Magnolia, fresque chorale autour de la toxicité masculine, et Punch-Drunk Love, comédie romantique autour d'un célibataire un peu névrosé.

Pas de casting, pas de titre pour l'instant selon The Hollywood Reporter qui a révélé l'information. Anderson a écrit et produira son 9e long métrage. Outre le rôle principal, le cinéaste est à la recherche de nombreux acteurs et actrices pour ce film qui pourrait avoir plusieurs intrigues entremêlées.

Depuis Phantom Thread, PTA a réalisé plusieurs clips pour Haim et un court-métrage musical avec Thom Yorke de Radiohead, Anima, disponible sur Netflix. Ours d'or et Ours d'argent à Berlin, prix de la mise en scène à Cannes, le réalisateur a été huit fois nommé aux Oscars, et n'en a jamais reçu.

L’empire Disney, le jedi Scorsese et la guerre des toiles

Posté par vincy, le 14 novembre 2019

Les années se suivent et se ressemblent. Depuis 2010, Disney a dominé le box office nord américain annuel sept fois dont les trois dernières années grâce à Pixar, Star Wars et Marvel. Cette année, on prend peu de risques à se dire que l'année terminera sur le triomphe de La Reine des neiges 2, Star Wars épisode IX ou le dernier Avengers qui surclasse tout le monde pour le moment. La domination en 2019 est indéniable: les quatre premières places du box office avec Avengers:Endgame, Le Roi Lion, Toy Story 4, Captain Marvel (et un peu plus loin Aladdin dans le Top 10. Toutes les licences du groupe cartonnent. Disney c'est 40% des recettes en salles en Amérique du nord.

Dans le monde, sept films ont dépassé le milliard de dollars de recettes, dont cinq sont distribués par le groupe. La domination est totale. Maléfique 2 s'offre même une place dans le Top 15, effaçant le semi-échec de Dumbo. Moins de sorties, mais elles cartonnent toutes ou presque.

Une entrée sur cinq est pour Disney en France

La France ne fait pas exception. Le groupe s'arroge une part de marché de 22%. Une entrée sur cinq est pour Disney. Le plus gros succès de l'année c'est Le Roi Lion. Trois des cinq plus gros succès sont des films du groupe. Ils sont 8 dans le Top 20 (tous au dessus de 2 millions d'entrées).

Ce n'est pas terminé puisque, aux USA, Star Wars est déjà le film le plus demandé pour les fêtes si on prend en compte les achats de tickets pré-réservés. Et La Reine des Neige 2 est deuxième, battant tous les records, déjà détenus par les films d'animation de Disney (remakes en "prises de vues réelles" inclus).

En rachetant Pixar, Marvel et Star Wars au prix fort, puis la Fox en début d'année, Disney n'a quasiment plus de concurrents. Enfin presque. Warner Bros a prouvé qu'elle pouvait jouer à jeu égal côté comics avec le Joker. Universal peut compter sur la franchise Jurassic Park/Jurassic World. Et Sony a Spider-Man. Mais aucun groupe n'a la panoplie de blockbusters/franchises de Disney.

10 millions d'abonnés à Disney +

En se lançant la semaine dernière sur le marché du streaming avec Disney +, elle affronte désormais Netflix sur un créneau plus familial et en voulant séduire les fans des sagas propriétaires. Fort de son catalogue et de quelques nouveautés, Disney + a annoncé hier avoir eu déjà 10 millions d'abonnés aux USA (ça reste six fois moins que Netflix sur les Etats-Unis). Le réchauffement climatique a pris cher avec une demande plus forte que prévue, qui a même provoqué un bug paralysant le système. Disney + vise de 60 à 90 millions d'abonnés d'ici cinq ans aux USA. La plateforme sera lancée en Europe fin mars.

D'un côté, on peut être admiratif de cette industrialisation du divertissement, qui conquiert toute la planète (hormis la Chine, puisque le plus gros succès n'est que 14e du box office annuel). De l'autre, on peut s'agacer d'une telle emprise de l'empire sur le cinéma.

Scorsese attaque

On a beaucoup glosé sur les propos de Martin Scorsese à propos des films Marvel. "J’ai dit que j’avais essayé d’en regarder quelques uns et qu’ils n’étaient pas pour moi, qu’ils me semblaient plus proches des parcs d’attraction que des films tels que je les ai connu et aimé au cours de ma vie, et qu’au final je ne pensais pas que c’était du cinéma." A-t-il vraiment tort? Bien sûr qu'il y a de bons films dans l'écurie Marvel (Thor: Ragnarok, Black Panther...). Or, ce qu'il dit est ceci : "Le fait que les films eux-mêmes ne m’intéressent pas relève du goût personnel et du tempérament. Je sais que si j’étais plus jeune, si j’avais grandi plus tard, je serais sans doute excité par ces films, et peut-être que j’aurais envie d’en réaliser un moi-même. Mais j’ai grandi quand j’ai grandi et j’ai développé un sens des films (ce qu’ils étaient et ce qu’ils pouvaient être) aussi éloignés de l’univers Marvel que ne peut l’être la Terre par rapport à Alpha du Centaure."

Notre culture du cinéma se forge avec les films que l'on va voir. Dans les années 1980, on pouvait mettre Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci ou L'Ours de Jean-Jacques Annaud en couverture des magazines de cinéma. Des films comme Le nom de la rose, Out of Africa, Amadeus attiraient près de 5 millions de spectateurs (ce que peu d'adaptations de comics réussissent). Hormis Indiana Jones, les Belmondo et Star Wars, il n'y avait aucune franchises qui dépassaient les 4 millions d'entrées. Les années 1990 ont sensiblement connu le même faste pour la diversité du cinéma (y compris américain). Les cinéastes étaient les stars, voire des marques, à l'instar d'Hitchcock.

Les auteurs en perdition

Ces cinéastes n'ont pas disparu. Prenons la définition de Scorsese: "le cinéma était une histoire de révélation (révélation esthétique, émotionnelle et spirituelle). Il s’agissait de personnages, de la complexité des gens et leurs contradictions, et parfois leurs natures paradoxales, la façon dont ils peuvent se blesser et s’aimer les uns les autres et se retrouver soudainement face à eux-mêmes." On peut coller à cette définition des noms comme Pedro Almodovar, Ken Loach, Bennett Miller, Paul Thomas Anderson, Steve McQueen, Wes Anderson, Hirokazu Kore-eda, Bong Joon-ho... Mais force est de constater, qu'ils dépassent rarement les deux millions d'entrées en France et les 30M$ de recettes aux USA.

En revanche, la définition de Scorsese ne correspond en effet pas trop aux films Marvel (mais davantage à Star Wars ou aux Pixar ou même à La Reine des neiges 2), dont les relations interpersonnelles sont assez superficielles le plus souvent, toujours très chastes, et prévisibles à coup sûr. Divertir n'est pas le problème. Spielberg en a toutes les compétences. Hitchcock savait très bien le faire. Bong Joon-ho maîtrise parfaitement l'alliage entre récit, discours et formalisme sans ennuyer le spectateur.

"60 ou 70 ans plus tard, on regarde toujours ses films en s’émerveillant. Mais est-ce qu’on y retourne pour les frissons et les chocs ? Je ne le pense pas. Les décors de La Mort aux trousses sont incroyables, mais ils ne seraient qu’une succession de compositions dynamiques et élégantes et de coupes sans les émotions douloureuses qui sont au centre de l’histoire ou l’absolu perdition du personnage de Cary Grant" explique Scorsese. Ce qui pose la question: Marvel sera-t-il regardable dans vingt, trente ans? Ce n'est pas l'objectif. Disney fabrique une machine à rêves, et les réinventent au gré des époques et des technologies (confère Le Roi Lion, double triomphe à 25 ans d'intervalle dans deux formats).

Prêt à la consommation

"Beaucoup des éléments qui définissent le cinéma tel que je le connais se retrouvent dans les films Marvel. Ce qu’on n’y trouve pas, c’est la révélation, le mystère, ou un véritable danger émotionnel. Rien n’est en danger. Les films sont faits pour satisfaire des demandes bien précises, et ils sont conçus comme des variations autour d’un nombre de thèmes fini. On appelle ça des suites, mais en réalité ce sont des remake, et tout ce qu’il y a dedans a été officiellement autorisé parce qu’on ne peut pas faire autrement. C’est la nature d’un film de franchise moderne : études de marché, tests auprès du public, validations, modifications, nouvelles validations, et nouvelles modifications jusqu’à ce que ce soit prêt à être consommé" explique le réalisateur de Taxi Driver.

On est alors loin d'une expérience inattendue, d'une histoire que le cinéma va "grandir", d'un style singulier qui peut nous émerveiller. Ce que pointe Scorsese c'est l'uniformisation. "Pourquoi ne pas laisser les films de super-héros et les autres films de franchise tranquille ? La raison est simple. Dans beaucoup d’endroits dans ce pays et autour du monde, les films de franchise sont désormais le choix principal quand vous choisissez d’aller voir quelque chose sur grand écran. C’est un temps périlleux pour l’expérience cinéma, et il y a de moins en moins de salles indépendantes. L’équation s’est retournée et le streaming est devenu le premier canal de distribution. Cela dit, je ne connais pas un réalisateur qui ne veut pas créer des films pour le grand écran, qui soient projetés en salle devant un public."

La série, nouveau territoire des auteurs

Son dernier film, The Irishman, n'a été rendu possible que grâce à l'argent de Netflix. Il ne sera pas forcément vu en salles. Tous les films d'auteurs accusent une baisse de fréquentation régulière depuis des années. On parle davantage des séries que des films, à l'exception de quelques phénomènes ou dans le contexte d'une actualité chaude. Mais finalement, nos esprits, notre culture, notre vision du monde et des gens, se construisent avec des films spectaculaire, coûteux, dont on connait la fin, et avec des séries, bien plus audacieuses, plus riches, plus imprévisibles, qui, d'ailleurs, attirent de plus en plus d'auteurs et de réalisateurs.

"Certaines personnes dans ce business sont totalement indifférents à la question de l’art et à la prise en compte de l’histoire du cinéma, ce qui est à la fois dédaigneux et confiscatoire : une combinaison létale. La situation, malheureusement, c’est ce que nous avons maintenant deux champs séparés distinctement : d’un côté le divertissement audiovisuel mondial, de l’autre le cinéma. Ils se croisent encore de temps en temps, mais ça devient de plus en plus rare. Et je crains que la domination financière de l’un est utilisée pour marginaliser et même rabaisser l’existence de l’autre" rappelle le cinéaste.

La détestation du risque

Il est inquiétant que The Irishman n'ait pas trouvé de studio et de distributeur en salles, pas même la Warner capable de signer un chèque pour n'importe quel Eastwood et un chèque en blanc pour n'importe quel Nolan. The Irishman était trop long, trop cher. Difficile à rentabiliser car , "peu importe avec qui vous faites vos films, le fait est que les écrans de la plupart des multiplexes sont occupés par les films de franchise" explique Scorsese. La "disparition du risque" et celle de l'artiste devraient nous inquiéter.

Car Disney, aussi imposant soit son succès, n'est pas à l'abri des attaques. Les récents déboires sur Star Wars - les réalisateurs de Solo évincés en plein tournage, les auteurs de Game of Thrones qui quittent le navire... -, les échecs de la Fox - X-Men notamment - et les tergiversations autour de Spider-Man - le studio, trop gourmand, a failli laisser lui échapper le super-héros pour ses franchises Marvel - montrent que le Royaume n'est pas invincible. Mais aussi que la machinerie peut se gripper au contact des artistes et des visionnaires. C'est un peu la parabole de Le Mans 66 quand les cadres dirigeants de Ford veulent imposer leur système industriel à la "start-up" ingénieuse et inventive de Carroll Shelby qui sait que, sans prise de risques et sans un pilote génial, on ne gagne pas une course. (Nota bene: le film produit par la Fox est distribué par... Disney).

A cela s'ajoute des retours dubitatifs sur certaines productions. La version en prises de vues réelles de La Belle et le Clochard (pour Disney +) n'a pas séduit la critique américaine. Et la série Le Mandalorian ne les a pas plus convaincus. Mais ces deux "produits" suffisent à séduire pour attirer des millions de foyers sur la plateforme. Et Disney produit de bons films, parmi les plus attendus chaque année. Ce désir de cinéma "populaire" n'est pas négligeable, alors que jeux vidéos et séries TV prennent de plus en plus de temps dans la consommation de produits culturels. C'est ce qui explique les synergies/convergences dans les contenus (une marque déjà connue est plus facile à vendre) et une démultiplication des supports (streaming, salles, etc...). La belle facture de La Reine des Neiges 2 le prouve encore. Le savoir-faire du groupe est indéniable et ses succès démontrent qu'il a opté pour la bonne stratégie. Pour combien de temps?

Voir ou ne pas voir « J’accuse »

Posté par redaction, le 13 novembre 2019

Nous avons vu J’accuse au Festival de Venise, où il a remporté le Grand prix du jury. Ses qualités cinématographiques sont indéniables : Roman Polanski est un des grands talents du cinéma depuis les années 1960, accumulant les prix les plus prestigieux dans le monde. Son destin, du ghetto de Cracovie au meurtre de sa femme Sharon Tate, est un mélange d’ombres et de lumières, de tragédie et de consécration.

Cependant, avec l’affaire Samantha Geimer, du nom d’une jeune fille de 13 ans qu’il a droguée et violée (au total six chefs d’accusation mais une seule retenue pour laquelle Polanski a plaidé coupable), la justice et la morale s’en sont mêlés. On pourra reprocher le silence (complice) de la profession ou arguer d’un débat (perpétuel) distinguant l’œuvre de l’artiste. Mais la personnalité de l’homme, dans sa quarantaine, avant qu’il ne connaisse le bonheur de la paternité, était, pour le moins trouble. L’affaire a été jugée (même si elle n’a pas été clôturée, les procureurs successifs cherchant son scalpe) et la victime a longuement expliqué (y compris dans un documentaire) qu’elle lui pardonnait, jusqu’à le féliciter quand il a reçu le Lion d’argent en septembre.

Cul-de-sac

Polanski est ainsi comme un prisonnier en conditionnelle, libre de ses mouvements, mais de moins en moins apte à sortir de France, sous crainte d’être extradé aux Etats-Unis.

Quelques jours avant la sortie de J’accuse, Le Parisien a révélé le témoignage de la photographe Valentine Monnier, 18 ans en 1975, battue et violée par le réalisateur dans sa résidence de Gstaad en Suisse. Le récit de la photographe est stupéfiant et brutal. Quatre autres femmes, toutes adolescentes dans les années 1975-1983, avaient déjà porté de telles accusations, prescrites par la loi (elles ont toutes attendu les années 2010 pour s’exprimer). Les confidences de Valentine Monnier sont confortées par d’autres témoignages. Cela a entraîné deux réactions : la suspension de la promotion du film par les interprètes de celui-ci, la réaction de l’avocat du cinéaste, qui réfute ces témoignages et menace d’une riposte judiciaire à la clé : « cette accusation concerne des faits vieux de quarante-cinq ans. Que jamais cette accusation n’a été portée à la connaissance de M. Polanski et pas davantage à l’institution judiciaire, si ce n’est un courrier au procureur général californien il y a deux ans. »

Répulsion

Nous ne sommes pas juges. C’est à eux de trouver la vérité et les sanctions qui vont avec. Nous ne sommes pas non plus détenteurs d’un ordre moral, nous ne sommes pas censeurs et l’ostracisme populaire n’a rien à voir avec notre métier. O tempora, o mores comme écrivait Cicéron. Nous ne sommes que des critiques de cinéma. Si l’on juge quelque chose, c’est bien son film. Même si, et cet avant-propos le confirme, les affaires autour de Roman Polanski provoquent en nous un sentiment de malaise profond. On ne peut pas rester indifférent à ces révélations, et il est nécessaire d’écouter ces femmes, qui souvent se sont tues par peur ou pour évacuer le trauma. Zola en lançant son J’accuse défendait une minorité opprimée par un système. Il est sain depuis #MeToo que les femmes (une meurt tous les trois jours en France de violence conjugale, à peine 5% portent plainte pour viol) aient le courage de parler de la brutalité dont elles sont victimes. Adèle Haenel a ouvert la voie dans le cinéma français il y a quelques jours. Mais cela se passe dans tous les milieux, dans toutes les classes sociales.

Mais si l’avocat de Polanski s’émeut (c’est son rôle) des révélations de Valentine Monnier (c’est son droit) à quelques jours de la sortie d’un film à 22M€, il ne peut s’en prendre qu’aux irresponsables qui ne veulent pas voir de problème Polanski. Déjà,  dans le dossier de presse dévoilé à Venise, l’écrivain Pascal Bruckner faisait le lien entre les affaires Polanski et ce film, évoquant même les « féminazies », terme abject et point Godwin de l’année (un comble quand on parle de Polanski dont la mère a terminé à Auschwitz). Dans le même dossier de presse, il est écrit qu’il s’est inspiré de « bon nombre de mécanismes de persécution qui sont à l’œuvre dans ce film ».

Carnage

Dès lors que, dans la promotion même du film, on établit un lien entre l’affaire Dreyfus et ces affaires Polanski, que celui-ci se voit comme persécuté, on perturbe le spectateur, qui voit dans le Colonel Picquart un messager du réalisateur pour revendiquer son innocence à travers une affaire vieille de plus d’un siècle et autrement plus lourde de conséquences. Un tribunal militaire et un complot d’Etat ne sont pas équivalents à un devoir de justice et des plaintes de victimes. Dreyfus était irréprochable. Polanski non (juridiquement). Le combat de Zola et Picquart étaient juste et essentiels pour la Nation. Aussi grands soient ses films, Polanski n’est là qu’un citoyen ordinaire accusé de crimes sexuels.

En accentuant le pont entre Dreyfus et lui, Polanski réduit même son message à une affaire personnelle quand son film veut démontrer le contraire. C’est même insultant de relier les deux, et la production, forcément consciente du problème, assume de mettre au même niveau une affaire d’Etat scandaleuse et des agressions sexuelles illégales. Ce ne peut pas être 50% pour un film sur une erreur judiciaire contre 50% d’un homme jugé coupable de viol sur mineur.

D’après une histoire vraie

Il dilue ainsi les qualités de son film historique, thriller rondement maîtrisé, avec ce message subliminal, avec Zola comme référence, tout en s’exonérant de son passé. Ce n’est pas Jean Valjean. Et c’est ce qui est embarrassant. En fuyant les accusateurs, les procureurs, les journalistes, Polanski s’enferme dans un piège qu’il s’est construit, tout en nous coinçant, nous cinéphiles et critiques, dans un dilemme intime et moral.

Aussi, même si nous aimons les films de Roman Polanski – il serait dommage de ne pas voir quelques uns des chefs d’œuvre du cinéma -, nous ne chercherons pas à vous convaincre d’aller voir J’accuse. Chacun dispose d’un droit le plus élémentaire : le choix. Aller voir J’accuse c’est se souvenir de l’Affaire Dreyfus, comprendre la montée de l’antisémitisme, voir un Etat français aveugle et injuste ; c’est aussi soutenir des centaines de personnes qui ont travaillé sur ce film avec passion. Après tout, le lecteur de Voyage au bout de la nuit peut admirer la langue de Céline tout en étant répugné par les idées de l’écrivain (dont les pamphlets antisémites ne sont pas publiés).

Ne pas y aller est tout aussi compréhensible : difficile de cautionner un réalisateur, qui n’a jamais caché sa préférence pour les jeunes filles à cette époque, un homme dont les mœurs étaient choquantes et les pratiques sexuelles illégales (l’affaire Samantha Geimer, encore une fois, le prouve). La justice ne fera jamais la lumière sur ces cinq accusations, puisque les faits sont prescrits. Mais si le spectateur a l'impression, en allant voir J'accuse, d'être complice du réalisateur, il doit se sentir libre et légitime de ne pas y aller. Pour paraphraser l'article de Zola: "Notre devoir est d'en parler, nous ne voulons pas être complices".

Il n’est pas question d’accuser ici qui que ce soit. Mais il est certain que le témoignage de Valentine Monnier nous interpelle, nous touche et nous trouble. Il nous conduit à une simple conclusion : ne vous sentez pas coupable d’aller voir J’accuse, mais sentez vous libre de ne pas aller le voir. Si la honte ne doit se situer que dans un seul camp, c’est celui de l’accusé.

Les 36 révélations en lice pour les César 2020

Posté par redaction, le 12 novembre 2019

Le Comité des révélations de l’Académie des César vient dévoiler la liste de 36 comédiens et comédiennes préconisées pour les nominations dans la catégorie espoir.

Cette liste, n'a aucun caractère d'obligation, mais elle contribue fortement à une possible nomination. Quelques films cumulent plusieurs nominations dont Les misérables, Hors normes et La vie scolaire (deux côté masculin), C'est ça l'amour (deux côté féminin), Seules les bêtes et Atlantique (une de chaque côté).

Les Révélations 2020 – Comédiennes :

  • Luàna Bajrami dans Portrait de la jeune fille en feu
  • Mya Bollaers dans Lola vers la mer
  • Shirine Boutella dans Papicha
  • Céleste Brunnquell dans Les Éblouis
  • Manon Clavel dans La Vérité
  • Jennifer Decker dans Un beau voyou
  • Zéa Duprez dans Les Météorites
  • Mina Farid dans Une fille facile
  • Nora Hamzawi dans Doubles vies
  • Sarah Henochsberg dans C’est ça l’amour
  • Lyna Khoudri dans Papicha
  • Louise Labèque dans Zombi Child
  • Justine Lacroix dans C’est ça l’amour
  • Lise Leplat Prudhomme dans Jeanne
  • Nina Meurisse dans Camille
  • Mama Sané dans Atlantique
  • Nadia Tereszkiewicz dans Seules les bêtes
  • Maud Wyler dans Perdrix

Les Révélations 2020 – Comédiens :

  • Anthony Bajon dans Au nom de la terre
  • Idir Ben Addi dans Le jeune Ahmed
  • Bastien Bouillon dans Debout sur la montagne
  • Djanis Bouzyani dans Tu mérites un amour
  • Mathieu Capella dans Deux fils
  • Jean-Christophe Folly dans L’Angle mort
  • Soufiane Guerrab dans La Vie scolaire
  • Hakim Jemili dans Docteur ?
  • Benjamin Lesieur dans Hors Normes
  • Alexis Manenti dans Les Misérables
  • Amadou Mbow dans Atlantique
  • Tom Mercier dans Synonymes
  • Bryan Mialoundama dans Hors Normes
  • Guy Roger N’Drin dans Seules les bêtes
  • Liam Pierron dans La Vie scolaire
  • Thimotée Robart dans Vif-argent
  • Thomas Scimeca dans Bêtes blondes
  • Djebril Zonga dans Les Misérables

Un nouveau film de Damien Chazelle à noël 2021

Posté par vincy, le 12 novembre 2019

Babylon, le nouveau film de Damien Chazelle (Whiplash, La La Land, First Man), sera distribué par Paramount le 25 décembre 2021 dans quelques salles nord-américaines avant une sortie plus globale en janvier 2022.

Brad Pitt et Emma Stone, qui a remporté un Oscar de la meilleure actrice grâce à La La Land, sont en négociations pour les rôles principaux.

Babylon prendrait place dans le Hollywood de la fin des années 1920, entre cinéma muet et cinéma parlant, en mélangeant personnages réels et fictifs, selon Variety. Le casting pourrait être cinq étoiles.

On retrouvera malgré tout Chazelle avant ce lointain noël 2021, mais sur les écrans de Netflix (encore?!) avec sa série The Eddy. Au générique, on y trouvera Leïla Bekhti, André Holland, Randy Kerber, Joanna Kulig, Liah O'Prey, Tahar Rahim et Amandla Stenberg. Prévue pour l'année prochaine, la série raconte l'histoire d'un propriétaire d'un club de jazz parisien.