Harold Ramis (1944-2014) va chasser les fantômes

Posté par vincy, le 24 février 2014

harold ramisRéalisateur et scénariste de comédies à succès bien écrites (Un jour sans fin, forcément culte, Mafia Blues), auteur également du phénoménal S.O.S Fantômes (où il jouait aussi les chasseurs de fantômes), Harold Ramis est mort à l'âge de 69 ans. Il se battait depuis 4 ans contre une vascularite inflammatoire auto-immune.

Le scénario d'Un jour sans fin avait remporté un BAFTA du meilleur scénario en 1994. Il aimait mélanger les aspects les plus fantastiques avec les gags les plus burlesques. Ramis a signé quelques uns des plus gros succès hollywoodiens entre 1980 et 2000 comme ceux cités avant mais aussi National Lampoon's Vacation (Bonjour les vacances), avec Chevy Chase. Mais il est aussi à l'origine de films moins convaincants tels Multiplicity (Mes doubles, ma femme et moi) ou Bedazzled (Endiablé).

Si Bill Murray et Robert De Niro lui doivent l'un de leurs personnages de comédie les plus drôles, l'un en présentateur blasé qui revit le même jour quotidiennement, l'autre en mafieux qui se fait psychanalyser, il a aussi tenté des incursions "comiques" dans le film noir (The Ice Harvest), l'aventure (Year One, L'an 1 des débuts difficiles) et la télévision (il a réalisé quatre épisodes de The Office).

Né et mort à Chicago, cet auteur professionnel de gags des films (comme Le golf en folie ou American College) qui ont laissé leur empreinte dans la comédie américaine des années 70 et 80, et influencé John Hugues, Ivan Reitman ou encore John Landis.

L’opération 4€ pour les moins de 14 ans démarre bien

Posté par vincy, le 24 février 2014

janvier 2014 : part de marché des 3-14 ans au cinéma

La mise en place de l'opération 4€ pour les spectateurs de moins de 14 ans semble porter ses fruits, au moins en termes de fréquentation. 21,6% des spectateurs en janvier 2014 étaient issus de la catégorie d'âge 3-14 ans selon PubliXiné - Harris Interactive. C'est la plus forte proportion depuis janvier 2005, battant le record de janvier 2010 (21%).

L'offre à destination des jeunes n'y est pas étrangère : La reine des neiges, Le vent se lève, Minuscule, Belle et Sébastien ou encore Le manoir magique. Il y avait de quoi combler un public familial.

La réduction de tarifs a sans aucun doute eu un effet dynamique sur les entrées. La fréquentation globale en janvier est en hausse de 22,8% par rapport à janvier 2013, selon les chiffres communiqués par le CNC.

Reste à modérer cet excellent chiffre : d'une part, il s'agit d'une étude basée sur une enquête et non sur des statistiques de sorties de caisse. D'autre part, si les entrées sont en hausse et contribue au boom de fréquentation du début de l'année, les recettes ne vont pas connaître la même hausse puisque le prix moyen du ticket diminue.

Si l'indicateur est positif, il faudra attendre quelques mois avant de faire un bilan réel de cette opération, et notamment ses répercutions financières chez les distributeurs.

Trop de films français ? Le point de vue de 5 personnalités

Posté par kristofy, le 24 février 2014

cesarIl y a déjà eu plusieurs polémiques, comme celle du cachet trop élevés de certains acteurs, à retrouver par exemple ici.

A quelques jours de l'auto-célébration des César, la question qui se pose depuis quelques mois concerne surtout le volume de films produits en France et par ricochets, le nombre trop élevé de films médiocres. 209 films ont été produits en 2013 (dont 154 entièrement français). A peine un quart sera rentabilisé au bout de la chaîne (et seulement une vingtaine aura recouvré son budget lors de son exploitation en salles).

Voici synthétisé ici le point de vue de 5 personnalités d’horizons divers et représentatives d’une certaine diversité qui ont évoqué le problème récemment :
- Catherine Deneuve – actrice, dans près de 120 films (European Film Award honorifique en 2013, Palme d'honneur du festival de Cannes en 2005, Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière et Lion d'argent en 1998, deux César)
- Abdel Raouf Dafri – scénariste, co-scénariste de Le Prophète, Mesrine, Gibraltar, mais aussi de la série Braquo/saison 2
- Xavier Gens – réalisateur de ‘films de genre’ comme Frontière(s) qui a eu une sortie réduite en salles en étant interdit aux moins de 16 ans alors qu'il a été un succès très rentable aux Etats-Unis ou Divide produit aux Etats-Unis et qui n’est jamais sorti en salles en France (mais uniquement en vidéo)
- Amel Lacombe – distributrice, présidente de la société de distribution Eurozoom qui a sorti en France récemment des films qui visent les jeunes adultes (Struck, Imogene, The Spectacular Now) et qui a évoqué le comportement du public français par rapport à ces productions.
- Bruno Dumont – réalisateur de ‘films d’auteur’ : L’Humanité et Flandres (récompensés à Cannes par le Grand prix du jury, un doublé rare), Camille Claudel 1915 (en compétition au festival de Berlin en 2013)

Ils abordent certains aspects de la question, en particulier celui de la qualité des films mais aussi la difficulté d’attirer assez de spectateurs dans les salles.

- Catherine Deneuve :
« Quand je lis un scénario, j’espère qu’il est bon, et que ça ferait un bon sujet pour un film. Je n’ai pas d’autre idée en tête lorsque je lis un scénario. Mais c’est très difficile d’avoir un très bon scénario entre les mains. C’est très rare. Maintenant, il y a plus de films qu’avant. Il est clair qu’en France, nous faisons trop de films. Très souvent, je pense que les scénarios ne sont pas assez travaillés. Il y a trop de films qui, peut-être, devraient être réécrits et attendre un peu plus avant de se tourner. Mais notre politique dans le cinéma français pour les scénaristes est compliquée. On ne peut pas se permettre de travailler pendant un an sans rien toucher. C’est un sujet compliqué. »

- Abdel Raouf Dafri:
« Aux Etats-Unis, le scénario c'est ce qu'il y a de plus sacré. Qu’est ce que c’est que raconter une histoire ? En France on a perdu ça, on ne valorise pas l'écrit, nous ne valorisons pas le matériau scénario. Quand vous regardez Le loup de Wall Street vous avez un acteur, une star internationale, comme Leonardo di Caprio qui se fait mettre une bougie dans le cul, qui se drogue à la coke, qui fait un numéro outrancier au possible, et ça passe. A 71 ans Martin Scorsese envoie le bois. En France c’est très policé, on ne peut pas dire ça ni ça…, et pourquoi on ne peut pas le dire ? Le scénario on le rabote. Quand vous regardez le cinéma français vous pleurez. On fait de l’aseptisé, les gens n’y vont plus. »

- Xavier Gens :
« Le problème du cinéma français c’est qu’on considère la mise en scène dans l’espace, et pas le travail de mise en scène au niveau de l’image. En France on filme un long-métrage comme on filmerait une série télé, 90% des films sont fait comme de la captation de pièce de théâtre. C’est vraiment dommage. Pour moi c’est primordial de raconter quelque chose avec sa caméra, le moindre plan a une signification. Il faut qu’on se serve de cet outil comme un peintre se sert de ses pinceaux pour appliquer des couleurs, la caméra doit servir d’outil pour raconter. »

- Amel Lacombe :
« J'en viens à me dire que plus on fait de pub et de buzz, plus on sert les téléchargements illégaux. Le réflexe, c'est : "je vois de la pub pour le film dans le métro, la presse en dit du bien, hop je le télécharge". Heureusement, tout le monde ne télécharge pas, mais pour les jeunes adultes de la génération smartphone, c'est une autre histoire. Télécharger illégalement un blockbuster qui sort sur 800 copies, c'est moralement et légalement répréhensible. Mais quand on fait la même chose avec un film indépendant qui sort sur moins de 50 copies, les effets sont dévastateurs sur les entrées du film. Sa survie en salles et celle de son distributeur sont alors mises en péril. A côté de ça, on vend de moins en moins en DVD et de moins en moins aux télévisions. Tout ça ne sent pas bon. »

- Bruno Dumont :
« Le cinéma est un art avant un divertissement. Ce qui est grave c’est d’estimer un film en fonction de son nombre d’entrée. Beaucoup de films sont des projets industriels plus que de la culture… Le public n’a pas l’habitude de voir des films d’auteur. Ce sont les médias qui choisissent de ne pas cultiver et d’abrutir le public. Il faut diffuser plus de cinéma, il faut éduquer les masses. »

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Source des extraits de citations : Catherine Deneuve en décembre 2013 à Berlin (pour son European Film Award), Abdel Raouf Dafri en janvier 2014 (via AlloCiné), Xavier Gens en décembre 2013 (via ScreenMania), Amel Lacombe en janvier 2014 (via MetroNews), Bruno Dumont en février 2013 à Berlin (via EcranNoir)

Vesoul 2014 : fréquentation record pour une édition d’exception

Posté par MpM, le 23 février 2014

"Pour nos vingt ans, nous avons dépassé les 30000 spectateurs", s'enthousiasme Jean-Marc Thérouanne, délégué général du Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul (photo de gauche, en compagnie de son épouse et complice Martine, la directrice du Festival,  lors de la soirée d'ouverture). "Nous n'avions jamais fait autant !" Un succès à la fois mérité et logique, tant les organisateurs avaient concocté une édition anniversaire d'exception, mêlant une compétition de haute volée et des rétrospectives d'envergure sur les cinémas philippin et vietnamien. En tout, exactement 100 films présentés en une semaine.

"C'était un cru d'excellente qualité en raison aussi de nos nombreux invités", explique Jean-Marc Thérouanne.  "Par exemple l'actrice fétiche d'Ashgar Farhadi, Taraneh Alidoosti, la réalisatrice libanaise Jocelyn Saab, le critique et programmateur Philip Cheah, le directeur de la photographie Sunny Joseph, l'universitaire philippin Rolando B. Tolentino... et bien sûr le président du jury international Brillante Mendoza qui a la simplicité des plus grands." La gentillesse et la disponibilité du talentueux cinéaste philippin resteront d'ailleurs comme l'un des meilleurs souvenirs de cette 20e édition. "Il nous a rappelé Hou Hsiao-Hsien ou Jafar Panahi. Savoir rester simple quand on sait qu'on fait partie des meilleurs est une vraie preuve de grandeur."

Lorsqu'ils ont créé la manifestation en 1995, Martine et Jean-Marc Thérouanne n'imaginaient probablement pas recevoir un jour des personnalités d'envergure comme celles qui se sont succédé à Vesoul depuis. D'ailleurs, à l'époque, ils étaient peu nombreux à parier sur le succès de la manifestation. "On nous a beaucoup dit qu'on n'y arriverait pas seuls, ou que l'on n'arriverait pas à grandir" se souvient en effet Jean-Marc Thérouanne. "Il a fallu s'adapter au terrain, tisser des liens de confiance, constituer une équipe... Car un festival, c'est aussi une équipe fidèle : les projectionnistes, les photographes, les chauffeurs, ceux qui s'occupent des plannings... Tous participent à l'âme du FICA."

Sans oublier le public, qui est toujours au centre des préoccupations des organisateurs du Festival, soucieux de proposer un programme populaire de qualité. "Nous ne sommes pas une manifestation élitiste", explique le délégué général du FICA. "Nous avons donné le goût du cinéma asiatique à des gens qui n'auraient jamais pensé aller voir ce genre de films, parce que nous l'avons popularisé. Par exemple, nous avons eu des thèmes porteurs, comme cette année avec "avoir 20 ans". On a tous eu 20 ans ! C'est comme cela qu'on arrive à rendre les gens curieux."

Et la curiosité, c'est justement le maître-mot de cette manifestation qui met la découverte et la singularité au cœur de sa programmation, en privilégiant les cinématographies atypiques et les premiers films. Désormais, tout le monde a des raisons de vouloir voir Vesoul ! Et ça tombe bien, puisque le FICA ouvrira un nouveau chapitre de son histoire dès 2015, soucieux de poursuivre le travail de défrichage qui, en moins de 20 ans, en a fait l'un des plus importants festivals européens consacrés à l'Asie.

Tran Anh Hung s’offre trois stars françaises

Posté par vincy, le 22 février 2014

audrey tautou mélanie laurent bérénice bejoTran Anh Hung a choisi trois actrices françaises renommées internationalement pour son prochain film Eternité : Audrey Tautou, Mélanie Laurent et Bérénice Bejo trois actrices césarisées qui se sont souvent aventurées hors des frontières françaises. Chacune a même été à l'affiche d'au moins un film cité aux Oscars.

Le Film Français a annoncé hier le casting du premier film du réalisateur tourné en français, au budget confortable de 10 millions d'euros.

Adaptation de L'élégance des veuves, le deuxième roman d'Alice Ferney (1995), l'histoire raconte plusieurs destins de femmes piégées par les schémas d'une société conservatrice et bourgeoise et la transmission de ces valeurs de génération en génération. Un cycle sans fin qui pousse les femmes à se marier, à enfanter, puis à mourir.

Tran Anh Hung, 52 ans, a réalisé en 2010 La ballade de l'impossible, d'après le livre de Haruki Murakami. On lui doit aussi Je viens avec la pluie et sa trilogie vietnamienne - L'odeur de la papaye verte (1993, Caméra d'or à Cannes et César du meilleur premier film), Cyclo (1995, Lion d'or à Venise), A la verticale de l'été (2000).

Jaco Van Dormael enrôle deux stars belges pour son nouveau film

Posté par vincy, le 21 février 2014

Trois ans après M. Nobody, le cinéaste belge Jaco Van Dormael, 57 ans, s'apprête à tourner son quatrième long métrage. Le tout nouveau testament sera une comédie dramatique avec Benoît Poelvoorde et Yolande Moreau dans les rôles principaux.

Le scénario raconte les mésaventures familiales de Dieu, installé anonymement à Bruxelles avec sa femme et sa fille de 12 ans. Mais cette dernière supporte mal son quotidien. Poelvoorde incarnera Dieu et Moreau son épouse. Poelvoorde a prévenu : "ça va être un Dieu particulier, c'est pas un gentil." De l'aveur de l'acteur, c'est "tordu" et "rigolo".

Le tournage est prévu cet été. Le film devait s'intituler La fille de Dieu et Daniel Auteuil était initialement prévu dans le rôle de Dieu.

Van Dormael a réalisé Toto le héros, caméra d'or à Cannes, en 1991, Le huitième jour, en 1996, et Mr. Nobody en 2007 (le film n'est sorti qu'en 2010 et fut un gros échec financier). Depuis, il a aussi réalisé un court métrage, Eole, et mis en scène un opéra, Stradella, à l'Opéra royal de Wallonie.

Wes Anderson à Lyon : un Américain au pays des Frères Lumière

Posté par Morgane, le 21 février 2014

wes anderson à lyonÀ l'occasion de la sortie la semaine prochaine de son nouveau film The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson était présent à Lyon pour présenter deux avant-premières de son film (l'une au Comoedia et l'autre à l'Institut Lumière) et inaugurer sa propre plaque posée pour l'occasion sur le Mur des Cinéastes, rue du Premier Film.

Ovationné lors de son arrivée dans la grande salle de l'Institut Lumière, le francophile cinéaste de Moonrise Kingdom nous souhaite une bonne séance et se retire rapidement afin de retourner au Comoedia, où le film était projeté plus tôt, promettant de revenir ici à la fin du film pour un débat avec les spectateurs... À l'image de M. Gustave (Ralph Fiennes) dans son film, deux endroits, deux publics à satisfaire, rien de cela n'est impossible pour Mister Anderson. Le générique terminé, la salle se rallume et Wes Anderson réapparait, comme par enchantement.

Généralement les débats peinent à trouver un spectateur qui veuille bien se jeter à l'eau pour la première question. Ici les mains se lèvent avec une rapidité surprenant même Thierry Frémaux. Certains veulent savoir pourquoi Ralph Fiennes? D'autres s'intéressent aux scènes tournées à Londres ou encore à "l'obsession" du réalisateur pour l'uniforme. Wes Anderson, quant à lui, se prête volontiers au jeu, et ce avec beaucoup d'humour.

"Ralph Fiennes était fâché et quand il est faché, j'ai peur"

Pour ce qui est de Ralph Fiennes, il l'avait choisi avant même d'écrire son scenario. Concernant les scènes londoniennes, elles ne sont finalement qu'au nombre de deux, et très courtes. Quant à l'uniforme, et notamment celui de M. Gustave, il nous raconte une petite anecdote. Ils l'ont fait faire à Berlin, mais il a déplu à Ralph Fiennes. Ce dernier ne se sentait pas bien dedans, il voulait pouvoir bouger comme un danseur. "Ralph Fiennes was angry and when he is angry, he's scary!" ("Ralph Fiennes était fâché et quand il est faché, j'ai peur", ndt). Ils ont donc refait les costumes...

Wes Anderson parle également de l'univers de The Grand Budapest Hotel, disant qu'il a inventé son propre monde tout en faisant des références sur le plan historique. Il voulait faire un film européen, continent où il réside depuis 10-12 ans, et indique que sa plus grande source d'inspiration a été les livres de Stefan Zweig, peu connu aux Etats-Unis, et dont son livre préféré est également celui par lequel il a découvert l'écrivain, La pitié dangereuse. Il révèle aussi que l'hôtel du film n'existe pas (dommage!) mais en revanche le hall, lui, est bel et bien réel et se situe dans un petit village à la frontière polonaise.

Pour finir cette soirée, Wes Anderson a également eu droit à quelques petites questions difficiles dont il s'est tiré par de jolis traits d'humour. À la question "donnez-nous trois mots pour décrire ce film" il tente d'y répondre mais en vain. "Je ne suis pas bon à ce jeu. Je pense, je suppose... non, je ne sais pas! Mais je ne vous en veux pas!".

wes anderson thierry fremauxLobby boy, nourriture et honneurs

Puis, lorsqu'un spectateur lui demande comment il a réussi à réunir un tel casting, il répond que c'était grâce à la nourriture! "On ne les paie pas donc il faut bien compenser". Un autre spectateur lui demande dans sa filmographie quel est celui qu'il souhaiterait améliorer "Tous. Mais en même temps, c'est comme demander à un parent lequel de ses enfants il aime le moins". Et pour finir, avez-vous besoin d'un lobby boy? "Toujours". La place est à prendre...

Tout le monde s'est ensuite dirigé vers la Rue du Premier Film où, remercié par Thierry Frémaux et sous les flashs crépitants des fans, Wes Anderson a retiré le tissu rouge qui recouvrait sa plaque nouvellement ajoutée au Mur des Cinéastes.

Une soirée pleine de fantaisie dans l'antre des Frères Lumière... Quelques jours après avoir reçu son Grand prix du jury au Festival de Belrin, Wes Anderson est désormais dans la cour des grands.

Meryl Streep et Carey Mulligan vont jouer les suffragettes

Posté par vincy, le 20 février 2014

Le magazine professionnel anglais Screen a annoncé hier que Meryl Streep rejoignait Carey Mulligan dans Suffragette. Streep devrait y incarner l'activiste et icône féministe Emmeline Pankhurst. Le tournage débute ce lundi 24 février.

L'actrice aura un second-rôle dans ce drame historique écrit par Abi Morgan, déjà scénariste de La dame de fer qui avait valu à Streep son troisième Oscar. Screen croit savoir qu'elle aura à jouer une séquence cruciale du film, avec un discours mémorable lors d'une manifestation politique.

Carey Mulligan interprétera le rôle principal Maude, militante de base des premières années du mouvement féministe, qui radicalisera son action jusqu'à la violence. Elle aussi a déjà eu l'occasion de jouer dans un film scénarisé par Abi Morgan, Shame.

D'autres actrices ont été approchées mais n'ont pas été confirmées à date, notamment Helena Bonham Carter et Romola Garai.

Le film sera réalisé par Sarah Gavron (Rendez-vous à Brick Lane). Il prend place au début du XXe siècle au Royaume Uni avec la création de groupes par Pankhurst comme la Women’s Franchise League et la Women’s Social and Political Union, qui ont protesté contre l'inégalité des sexes. Les membres de ces groupes furent arrêtées et condamnées. Elles ont alors entamé des grèves de la faim pour obtenir de meilleures conditions.

Vesoul 2014 : trois questions à l’actrice Eugene Domingo

Posté par kristofy, le 20 février 2014

Eugene DomingoEugene Domingo, l'une des actrices les plus populaires des Philippines, avait fait le voyage jusqu'à Vesoul pour accompagner la rétrospective consacrée au cinéma de son pays lors de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie.

Cette habituée des comédies alterne grosses productions comme Here comes the bride de Chris Martinez et films indépendants comme The woman in the septik tank de Marlon Rivera, tous deux d'énormes succès au box office local, qui figuraient dans la sélection du FICA 2014. Elle a également joué dans des films plus dramatiques ou sociaux comme 100 de Chris Martinez, primé à Vesoul en 2009, ou John John de Brillante Mendoza.

Au cours d'une rencontre chaleureuse et décontractée, Eugene Domingo nous a parlé du cinéma philippin, populaire comme indépendant, et de ses choix en tant qu'actrice.

Ecran Noir : Pour le public français qui n’a pas la chance d’être familier du cinéma philippin et qui ne vous connaît pas encore comme actrice, quels films faudrait-il voir pour vous découvrir ?
Eugene DomingoEugene Domingo : Oh, pas seulement moi… Justement, ce film ici à Vesoul, Woman in the septik tank, pourrait être le premier film à voir pour me voir jouer mais aussi pour découvrir un aspect des films indépendants aux Philippines en ce moment. On y voit des jeunes cinéastes qui essaient de faire un film en visant une sélection en festival de cinéma pour être remarqués.

En plus, dans l’histoire, ils veulent engager l'actrice Eugene Domingo, donc je joue une parodie de moi-même. Ils pensent qu’en montrant le pire de la pauvreté, ils pourraient gagner un prix... Cela vient d’une observation faite à un moment où le circuit des festivals choisissait toujours des films avec des pauvres dans des bidonvilles… En tant qu’actrice, je trouve important de garder un équilibre entre films commerciaux ou projets à la télévision qui me font vivre et des films indépendants qui manquent d’argent, et pour lesquels je suis prête à m’engager pour le plaisir. Un film indépendant parle de choses plus substantielles à propos de notre pays.

EN : Est-ce que le film Woman in the septik tank est plus une critique du cinéma philippin (avec ses jeunes réalisateurs qui veulent se faire remarquer plus que raconter une histoire) ou une critique des festivals internationaux (qui recherchent des films à thèmes misérabilistes) ?
Eugene Domingo : Parfois la vie here comes the brideest encore plus étrange que dans une fiction. Je crois que Chris Martinez le scénariste et Marlon Rivera le réalisateur, qui sont aussi les producteurs, ont eu l’idée de ce film en se souvenant qu’il y a quelques années, au festival du film d'Osaka, ils ont présenté le film 100, à propos d’une femme atteinte d’un cancer. Or, quelqu’un dans le public leur a demandé pourquoi cette femme semblait riche et non pauvre…

Alors ils se sont demandés si les festivals ne montraient que des films philippins à propos de pauvreté ! Woman in the septik tank est une satire de cette idée que montrer un film avec de la pauvreté a beaucoup plus de chances de gagner un prix dans un festival. C’est une parodie des jeunes réalisateur ambitieux qui pensent exploiter la misère des gens pour intégrer le circuit des festivals internationaux.

EN : Vesoul fait découvrir Woman in the septik tank, film indépendant à très petit budget et la comédie Here comes the Bride, film commercial à gros budget…
woman in the septik tankEugene Domingo : Here comes the Bride a été produit par une grosse compagnie, avec un important budget pour les décors et les acteurs et beaucoup plus de jours de tournages. Ils espéraient une longue exploitation du film en salles pendant plus d’un mois. Pour gagner beaucoup d’argent, avoir beaucoup de moyens ça aide, et Here comes the Bride a été un gros succès. Woman in the septik tank a été produit avec une bourse obtenue du festival Cinemalaya (environ 10 000 dollars) et ne devait être montré aux Philippines que dans le cadre de ce festival spécialisé en films indépendants.

Ce qui s’est passé, c’est qu'après avoir été montré là-bas, le film a ensuite été acheté par un distributeur important qui voulait le placer dans les salles de cinéma commercial. A ce jour, c’est devenu le film indépendant qui a gagné le plus d’argent. On a eu de la chance. La qualité du film est une chose, mais il faut aussi bien en faire la promotion.

Le public va toujours voir en priorité les films commerciaux, les comédies romantiques et les films d’horreur. Les jeunes et les étudiants sont un peu plus ouverts aux films indépendants. C’est très important pour nous qu’un festival comme Vesoul organise ce genre de rétrospective des films philippins, quand je rentrerai à Manille je n’arrêterai pas d’en parler.

Lire l'intégralité de l'interview

Portraits d'Eugene Domingo : Michel Mollaret

Casting (presque) bouclé pour le reboot des 4 Fantastiques

Posté par vincy, le 20 février 2014

michael b jordan jamie bell miles teller kate mara fantastics fourMiles Teller, Kate Mara, et sans doute Jamie Bell vont rejoindre Michael B. Jordan dans le reboot des 4 Fantastiques que la Fox prévoit de sortir en juin 2015.

Selon Variety, le choix des acteurs fut long et compliqué. Il est surprenant de constater que les comédiens approchés par le studio proviennent du cinéma indépendant (hormis Bell qui a été seconds rôles de quelques blockbusters). De même, ils sont loin de la "plastique" des acteurs qui avaient incarné les 4 fantastiques dans les deux premiers films (respectivement sortis en 2005 et 2007).

On savait déjà que Michael B. Jordan (Fruitvale Station) devait incarner Johnny Storm / La torche humaine. Kate Mara (127 heures, House of Cards) sera Sue Storm / La femme invisible. Le très sollicité Miles Teller (The Spectacular Now) a été choisi pour être Reid Richards / Mr. Fantastic. Quant à Jamie Bell (Billy Elliot, Tintin, Snowpiercer) , il est pressenti pour interpréter Ben Grimm / La chose.

L'adaptation de The Ultimate Fantastic Four (la plus récente série publiée par Marvel), dont le scénario a subit plusieurs réécritures, sera réalisée par Josh Trank (Chronicle). Reste à trouver le vilain. Le tournage doit commencer avant le mois d'avril.

Les deux premiers films des 4 Fantastiques ont récolté 620 millions de $ dans le monde.