Berlin 2014 : Aki Kaurismäki remettra une Berlinale Camera à Karl Baumgartner

Posté par vincy, le 3 février 2014

Le 64e Festival de Berlin, qui s'ouvre jeudi, a décidé rendre hommage au producteur et distributeur Karl “Baumi” Baumgartner, 65 ans, en lui décernant une Berlinale Camera.

Baumgartner, à la tête de Pandora Film Distribution, a révélé aux spectateurs allemands des cinéastes comme Andrej Tarkovsky, Jim Jarmusch, Sally Potter, Kim Ki Duk, Pedro Costa, Sergei Dvortsevoy et Aki Kaurismäki (dont il a coproduit Le Havre) mais aussi Jane Campion : La leçon de Piano, Palme d'or en 1993, fut son premier gros succès public. Il a ensuite coproduit et distribué des films comme Underground et Chat noir, chat blanc d'Emir Kusturica ou Pola X de Leos Carax. De nombreuses oeuvres art et essai ont été en compétition à Berlin comme My Sweet Home de Filippos Tsitos (2001), Irina Palm de Sam Garbarski (2007), Postcards from the Zoo de Edwin (2012) et Layla de Pia Marais l'an dernier.

Baumgartner recevra sa récompense le 8 février, avant la projection de La vie de bohème (1992) d'Aki Kaurismäki, qui sera présent pour lui remettre son prix.

Il avait déjà reçu le Prix Raimondo Rezzonico, qui distingue un producteur indépendant, au Festival de Locarno en 2004.

Deux films coproduits par Pandora pourraient être à Cannes en mai : Sils Maria, d'Olivier Assayas, et The Cut, de Fatih Akin.

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Mise à jour le 19 mars 2014 : Karl Baumgartner est mort à l'âge de 65 ans à Francfort.

Le talentueux Philip Seymour Hoffman est mort (1967-2014)

Posté par vincy, le 2 février 2014

philip seymour hoffmanPhilip Seymour Hoffman, né le 23 juillet 1967, a été retrouvé mort dans son appartement ce 2 février 2014 selon les premières informations du Wall Street Journal. Une overdose serait la cause du décès selon le New York Times. L'un des plus brillants acteurs de sa génération, oscarisé pour son incarnation de Truman Capote en 2006, vivait à New York avec sa femme Mimi O'Donnell, et leurs trois jeunes enfants..

Révélé en 1997 dans le film Boogie Nights de Paul Thomas Anderson (qui le fera tourné dans trois autres de ses films), il était avant tout connu pour ses interprétations subtiles sur les planches de théâtre. Avec Mort d'un commis voyageur l'an dernier, il avait obtenu sa troisième nomination aux Tony Awards comme meilleur comédien.

Au cinéma, il alternait les rôles principaux et les rôles secondaires, les sympas et les salauds. Mais il était avant tout fasciné par les personnages ambivalents et nuancés, contradictoires et tourmentés. Il appréciait la démesure et nous on aimait son génie, sa folie, de celle dont pouvait naître les tempétueuses colères dans une tragédie ou les phrases hilarantes énoncées avec fougue.

On l'a aperçu dans de nombreux blockbuster - Twister de Jan de Bont, Dragon rouge de Brett Ratner, Mission impossible 3 de J.J. Abrams et récemment Hunger Games : L'Embrasement de Francis Lawrence -, chez des cinéastes respectés - Cameron Crowe, Spike Lee, David Mamet, Charlie Kaufman, Richard Curtis, George Clooney -, dans des films indépendants comme des comédies hollywoodiennes. Lui-même s'était lancé dans la réalisation en 2010 avec Rendez-vous l'été prochain (Jack Goes Boating).

Outre Capote de Bennett Miller, on retiendra surtout ses fabuleuses performances dans The Big Lebowski de Joel Coen, Happiness de Todd Solondz, Magnolia de Paul Thomas Anderson, Le Talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella, Punch-Drunk Love de Paul Thomas Anderson, La Guerre selon Charlie de Mike Nichols (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), Doute de John Patrick Shanley (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), et l'an dernier dans The Master de Paul Thomas Anderson qui lui avait valu un prix d'interprétation à Venise en 2012 et une autre nomination à l'Oscar du meilleur second rôle. A chaque fois, de par son physique imposant, sa voix qui pouvait être suave comme inquiétante, son regard tour à tour malicieux ou démoniaque, il s'imposait avec charisme et évidence dans une scène, qu'elle soit burlesque (il savait être outrancier) ou émouvante (une sensibilité qui transperçait l'image).

En 2013, il avait été aussi à l'affiche du Quatuor, de Yaron Zilberman. On pourra encore le revoir sur le grand écran dans God's Pocket de John Slattery, qui vient d'être projeté à Sundance, et dans A Most Wanted Man d'Anton Corbijn.

Kristin Scott Thomas change de vie : « Je me suis dit tout d’un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film »

Posté par vincy, le 2 février 2014

kristin scott thomas

Dans un long entretien au journal britannique The Guardian, Kristin Scott Thomas parle avec désenchantement de la France, de son âge, de sa vie personnelle. Avec plus d'enthousiasme, elle évoque sa renaissance par le théâtre. Mais on retient surtout qu'elle veut arrêter le cinéma. A 53 ans, la plus française des stars anglaises traverse un gros spleen : "Je me suis dit tout d'un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film. J'ai réalisé que j'ai fait des choses que je sais faire plusieurs fois, et dans différentes langues. Et que je ne pouvais pas faire plus. Alors j'arrête."

Kristin Scott Thomas, trois fois nommée aux Césars dans les années 2000, sans compter ses récompenses outre-manche tout au long de sa carrière commencée il y a près de 30 ans, fait une pause. L'an dernier, elle fut éblouissante de méchanceté dans Only God forgives, de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et une sublime épouse dans Avant l'hiver de Philippe Claudel avec Daniel Auteuil. Cette année, elle sera à l'affiche de The Invisible Woman de Ralph Fiennes, Suite française de Saul Dibb et My Old Lady de Israel Horovitz. Et après? Rien.

La vie est trop courte

Elle se plaît à penser qu'elle est une "actrice en convalescence". Car elle est lasse. "On m’a souvent demandé de jouer dans des films pour apporter une sorte de poids à une production fragile. On me donne un petit rôle dans lequel ils savent que je vais être en mesure de jouer et de pleurer au bon moment. Je ne devrais pas mordre la main qui me nourrit, mais je continue à faire ces choses pour d’autres personnes. Et l’année dernière, j’ai décidé que la vie était trop courte. Je ne veux plus avoir à le faire." Elle semble avoir psychanalysé sa carrière. Longtemps dépressive, l'actrice a décidé de changer sa vie, fatiguée d’apparaître dans "des films qui ont plus besoin d’elle que l'inverse. "

Elle le reconnaît, l'âge n'y est pas étranger. Préoccupée par son vieillissement, elle se considère comme "terriblement vieille" ou "positivement ancienne". Assise entre deux chaises, elle a conscience qu'elle n'a plus l'âge de séduire (surtout des acteurs beaucoup plus jeunes qu'elle) et qu'elle ne peut pas encore jouer les grands mères. C'est un peu rapide (le cinéma, notamment en Europe, a montré de nombreux contre-exemples). La cinquantaine a souvent été un âge d'or pour certaines comédiennes comme Meryl Streep, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert...

Des histoires qui ne lui parlent plus

Mais son raisonnement va plus loi : "Je ne veux pas aller voir un film à propos de jeunes gens. Ça ne m'intéresse tout simplement pas. Quand je vais au cinéma, je préfère voir des gens qui ont vécu, qui sont passés par de dures épreuves, qui ont eu leur coeur brisé un million de fois et qui cherchent encore l'amour. C'est ça qui m'intéresse." Pour elle, l'industrie du cinéma devrait comprendre qu'il y a un marché pour les cinquante ans et plus, que "la domination des adolescents va devenir moins importante" et que "les films ont une vie au delà des recettes au box office." Pour Scott Thomas, "il y a un réel besoin d'avoir des histoires à propos de gens qui ont traversé la vie et qui restent plein d'espérance."

Les enfants ont grandit. Son mariage s'est soldé par un échec. Son amour de la France est moins intense. Elle se sent prête à revenir vivre au Royaume Uni. Elle se sent toujours plus française qu'anglaise, aime l'idée de vivre dans deux pays, mais la France actuelle l'inquiète. "Il y a cinq ans, j'aurai parlé de ses grandes écoles, de son excellent système éducatif, de ses merveilleux transports, ses trains, ses routes (...) mais aujourd'hui vous ne pouvez plus vraiment dire ça. Je suis très inquiète par la montée de l'antisémitisme en France, ce qui est proprement incroyable". Et qui pour arrêter le Front national?

Retour aux sources : le théâtre et Londres

L'espoir qu'elle aime dans les personnages, la vitalité qu'elle affectionne dans son environnement, elle les a trouvés au théâtre et à Londres. Ces rôles, ces textes, elle les trouve au théâtre. Depuis son retour sur les planches en 2001 (Bérénice de Racine, mis en scène par Lambert Wilson au Festival d’Avignon et au Théâtre national de Chaillot), elle opère une renaissance, une transformation même. Elle a enchaîné cinq pièces à Londres depuis 2005, deux Tchekhov, deux Pinter, un Pirandello. Elle a obtenu un Oliver Award de la meilleur actrice pour sa performance dans La mouette, avec Chiwetel Ejiofor. Surtout, elle avoue se sentir libre sur les planches et retrouver l'excitation qui lui manquait au cinéma.

Crise de la cinquantaine? Elle avait déjà décidé de refuser une carrière américaine. "C’était géographiquement hostile, car je ne voulais pas aller en Amérique" explique-t-elle. Après Quatre mariages et un enterrement et Le Patient anglais, elle n'accepte donc que quelques rôles. "Je ne peux pas supporter d’être assise pendant des heures dans une grosse remorque de luxe, dans l’attente, en m’ennuyant". L'ennui, son mortel ennemi. Elle refuse de "faire tapisserie". Kristin Scott Thomas veut pouvoir faire des choix pour elle-même, voulant profiter de la liberté nouvelle qui lui est offerte, ne cherchant plus à courir après un cachet, préférant sélectionner les projets en fonction de ce qu'ils lui apportent.

Elle le dit elle-même : elle fera encore des films, mais seulement "ceux auxquels elle ne peut absolument pas résister".

Jean-Paul Rappeneau revient sur les plateaux de cinéma

Posté par vincy, le 2 février 2014

jean-paul rappeneau et catherine deneuve en 1966A 81 ans, Jean-Paul Rappeneau, césarisé pour Cyrano De Bergerac, n'en a pas finit avec le cinéma. Il n'a réalisé que 7 longs métrages depuis La vie de château en 1966 (Prix Louis-Delluc, photo). Son dernier film remonte à 2003 : Bon voyage fut un échec, son seul film à n'avoir pas séduit plus d'un million de spectateurs.

Son huitième film est en préparation. Cineuropa confirme qu'il revient sur les plateaux de cinéma avec Belles familles. Selon le site, le scénario, écrit par Rappeneau, est l'histoire de Jérôme Varenne, qui revient en Europe pour la première fois, après plusieurs années passées à Shanghai pour affaires. Il présente sa compagne chinoise à sa famille. Mais un secret de famille refait surface.

Le casting n'est pas confirmé mais Cineuropa croit savoir que Mathieu Amalric, Léa Seydoux, Gilles Lellouche, Karine Viard et André Dussollier sont pressentis. Produit par Fidélité, TF1 et soutenu par la région Île-de-France, le tournage durerait deux mois. Le film devait se tourner en Charentes, mais il semble que les aides locales étaient trop contraignantes.

Jean-Paul Rappeneau détient toujours le record du nombre de Césars pour un film, avec dix prix pour Cyrano de Bergerac, dont meilleur film et meilleur réalisateur. Cyrano avait été nominé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Rappeneau avait également été nominé aux Oscars comme scénariste de L'homme de Rio. Les Césars l'ont également nominé comme réalisateur pour Le Sauvage, Le Hussard sur le toit et Bon Voyage.

Filmographie et box office :
1966 : La Vie de château, avec Catherine Deneuve et Philippe Noiret - 1,76 million d'entrées
1971 : Les Mariés de l'an II, avec Jean-Paul Belmondo et Marlène Jobert - 2,82 millions d'entrées
1975 : Le Sauvage, avec Yves Montand et Catherine Deneuve - 2,37 millions d'entrées
1982 : Tout feu, tout flamme, avec Yves Montand et Isabelle Adjani - 2,28 millions d'entrées
1990 : Cyrano de Bergerac, avec Gérard Depardieu et Anne Borchet - 4,73 millions d'entrées
1995 : Le Hussard sur le toit, avec Juliette Binoche et Olivier Martinez - 2,43 millions d'entrées
2003 : Bon voyage, avec Grégori Derangère et Isabelle Adjani - 740 000 entrées

Göteborg 2014 : deuxième Dragon Award d’affilée pour le réalisateur norvégien Hisham Zaman

Posté par MpM, le 1 février 2014

letter to the kingA l'issue de la 37e édition du Festival international du film de Göteborg qui s'est achevée ce samedi 1er février, c'est le réalisateur norvégien Hisham Zaman qui a remporté le Dragon Award du meilleur film nordique, plus haute récompense de la compétition, pour la deuxième année consécutive. En 2013, il avait en effet été couronné pour le long métrage Before snowfall.

Cette année, c'est son nouveau film Letter to the king qui a conquis le grand jury mené par le réalisateur franco-tchadien Mahamat-Saleh Haroun et composé de la productrice Agnes Johansen (Islande), le producteur Kalle Løchen (Norvège), la réalisatrice Anna Odell (Suède), l'actrice Maria Sid (Finlande) et le directeur de la photographie Erik Molberg Hansen (Danemark).

Letter to the king suit cinq migrants en attente de régularisation qui sont autorisés à passer une journée à Oslo. Le scénario intelligent et d'une grande fluidité permet à chaque personnage d'exister en très peu de scènes, mais surtout de dépasser le stéréotype du réfugié en recherche d'intégration.

Au contraire, Hisham Zaman met l'accent sur la simplicité et l'universalité de leurs destins personnels : un adolescent qui cherche l'amour, une jeune veuve hantée par son passé, un spécialiste d'arts martiaux en recherche d'emploi... Le portrait moderne et ultra-sensible, à la frontière du documentaire, d'une réalité extrêmement actuelle qui échappe à tous les clichés misérabilistes.

L'autre grand vainqueur de la compétition of horses and men nordique est l'Islandais Benedikt Erlingsson qui a réussi l'exploit de conquérir à la fois le public et la critique internationale avec son premier long métrage en tant que réalisateur, Of horses and men.

Ce grand film choral, à la fois hilarant et d'une grande profondeur, filme avec intensité, sensualité et élégance les rapports entre les personnages et les chevaux qui partagent leur quotidien.

La beauté de la mise en scène, et ses audaces formelles, en font une œuvre éminemment cinématographique qui poursuit donc sa moisson de récompenses, après avoir obtenu le prix du meilleur réalisateur à Tokyo, celui du meilleur film à Tallinn ou encore celui de meilleur nouveau réalisateur à San Sébastien.

the quiet roarC'est par ailleurs The Quiet Roar de Henrik Hellström (Suède) qui a reçu le prix de la meilleure photographie.

Le film raconte, dans une inspiration bergmanienne, l'expérience sensorielle "au-delà de l'esprit" d'une femme sur le point de mourir qui se reconnecte avec un épisode de son passé et a l'occasion de comprendre ce que fut sa vie.

Malgré l'atmosphère futuriste des premières séquences, il s'agit d'une introspection quasi statique et  minimaliste qui laisse un peu de marbre.

Enfin, dans les différentes autres compétition, l'Italienne Emma Dante a reçu l'Ingmar Bergman International Debut Award pour A Street in Palermo, Anna Eborn remporte le Dragon Award du meilleur documentaire nordique avec Pine Ridge qui suit de jeunes Indiens de la réserve Pine Ridge dans le Dakota du Sud et le Telia Film Award va à la Finlandaise Ulrika Bengts pour The disciple, un huis clos familial opposant un gardien de phare tyrannique, sa famille résignée et son jeune apprenti rebelle.

Tout le palmarès

Dragon Award du meilleur film nordique
Letter to the King d'Hisham Zaman

Dragon Award du meilleur documentaire nordique
Pine Ridge d'Anna Eborn

Prix du public du meilleur film nordique
Of Horses and men de Benedikt Erlingsson

Ingmar Bergman International Debut Award
A Street in Palermo d'Emma Dante

Sven Nykvist Cinematography Award
Fredrik Wenzel pour The Quiet Roar de Henrik Hellström

Prix du public du meilleur long métrage
Twin Sisters de Mona Friis Bertheussen

Prix FIPRESCI
Of Horses and men de Benedikt Erlingsson

Telia Film Award
The disciple d'Ulrika Bengts

Lorens Award du meilleur producteur
Lars Jönsson pour We are The Best!

Dragon Award d'honneur
Ralph Fiennes

Nordic Dragon Award d'honneur
Baltasar Kormákur

Maximilian Schell, star mondiale oscarisée et oubliée (1930-2014)

Posté par vincy, le 1 février 2014

maximilian schell en 1970Qui connaît encore Maximilian Schell? Pourtant ce comédien et cinéaste allemand fut l'une des rares stars germaniques à Hollywood. Schell a longtemps été, avec Maurice Chevalier et Marcello Mastroianni, l'un des comédiens européens les plus populaires en Amérique. Accessoirement, il est le parrain d'Angelina Jolie. Il vient de décéder à Innsbruck (Autriche), d'une "maladie grave et soudaine", à l'âge de 83 ans. Maximilian Schell était né le 8 décembre 1930 à Vienne en Autriche.

Un acteur populaire et oscarisé

Oscar du meilleur acteur en 1961 pour son rôle d'avocat d'accusés nazis dans Jugement à Nuremberg (de Stanley Kramer), deux fois nominé (meilleur acteur en 1976 pour The Man in the Glass Booth et meilleur acteur dans un second rôle en 1978 pour Julia), il avait alterné les projets personnels et les productions hollywoodiennes, refusant de se laisser enfermer dans un personnage stéréotypé. Il débute sur le sol américain en 1958 avec Le Bal des Maudits, d'Edward Dmytryk, aux côtés de Marlon Brando.

A Hollywood, il tourne pour les plus grands cinéastes, que ce soit pour le cinéma ou la télévision - George Roy Hill, John Frankenheimer - avant d'être engagé pour Jugement à Nuremberg (11 fois cité aux Oscars). Beau, charismatique, il a tout pour séduire les studios. Un visage anguleux taillé comme une sculpture de bois avec un couteau et un regard profond, qu'un sourire dévastateur pouvait adoucir.

Tête d'affiche aux côtés des plus grandes stars

Sa carrière prend alors son envol : Les Séquestrés d'Altona de Vittorio De Sica, Topkapi de Jules Dassin, The Deadly Affair de Sidney Lumet, La symphonie des héros de Ralph Nelson. Il était ainsi en haut de l'affiche, à égalité avec Sophia Loren, Spencer Tracy, Burt Lancaster, Peter Ustinov, James Mason, Simone Signoret ou encore Charlton Heston.

Au début des années 70, il revient en Europe, tournant avec Michael Anderson (et Liv Ullmann), Alessandro Blasetti (et Francisco Rabal), Jean-Louis Bertuccelli (et Michel Bouquet), et passant lui-même à la réalisation : Erste Liebe (1970), Der Fußgänger (1973), tous deux nominés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, et Le juge et son bourreau (1975), d'après un scénario de l'écrivain Friedrich Dürenmatt, son meilleur ami.
Il retourne alors aux Etats-Unis. Rencontre son ami Jon Voight (le père d'Angelina Jolie, on y revient) pour Le dossier Odessa. Voight fut aussi la star du Juge et son bourreau. Retrouve Jules Dassin pour The Rehearsal. Incarne médecin, aristocrate, militaire, commerçant... Croise Charles Bronson, Jacqueline Bisset (avec qui il a souvent joué), James Coburn (chez Sam Peckinpah tout de même), mais aussi Sean Connery et Michael Caine (Un pont trop loin de Richard Attenborough). Une filmographie impressionnante pour un non anglophone.

La seconde guerre mondiale, marqueur de sa carrière

Avec Julia de Fred Zinnemann, aux côtés de Jane Fonda, Vanessa Redgrave, Jason Robards et Meryl Streep, il est de nouveau immergé dans une histoire liée au IIIe Reich. Le film obtient 11 nominations aux Oscars.

Ironique que l'Allemagne nazie et la seconde guerre mondiale lui aient procuré autant de grands rôles quant il a du fuir l'Autriche au moment de l'invasion allemande en 1938. Fils de l'écrivain suisse Ferdinand Schell et de la comédienne autrichienne Margarethe Noe von Nordberg, petit frère de l'actrice Maria Shell, elle-même star mondiale, cet helvéto-autrichien refusait de se laisser enfermer dans le simple métier d'acteur. Cinéaste indépendant, il réalisait aussi des documentaires (dont celui sur sa soeur La soeur Maria en 2002 et celui sur Marlene Dietrich, Marlene, en 1984) et mettait en scène des pièces de théâtre ou des opéras (sa passion). Lui-même était bon pianiste.

Il aura tout joué, du père d'Anne Frank à Pierre le Grand, de la série TV Heidi au Fantôme de l'opéra, de Lénine à un Pharaon. Depuis ses premiers pas au théâtre à Bâle en Suisse, en 1953, Schell aura parcouru les planches en Autriche, en Allemagne, à Londres et à New York. Robert Altman le dirigera dans la pièce d'Arthur Miller, en 2006, Resurrection Blues.

Il a continué à être sollicité par Hollywood durant toute sa vie : Premiers pas dans la mafia, avec Marlon Brando et Matthew Broderick, Little Odessa de James Gray, Vampires de John Carpenter, Deep Impact, avec Elijah Wood et Morgan Freeman, ou récemment Une arnaque presque parfaite avec Rachel Weisz, Adrien Brody et Mark Ruffalo.

L'acteur a reçu deux Golden Globes, un "César" allemand (et un prix honorifique), deux fois le prix d'interprétation par les critiques de New York, et deux prix d'interprétation au Festival de San Sebastien en tant que réalisateur.

Jesse Einsenberg et Jeremy Irons rejoignent Superman/Batman

Posté par vincy, le 1 février 2014

jesse eisenberg

Warner Bros distille les nouvelles au compte-goutte sur le match Superman/Batman, qui sera réalisé par Zack Snyder. On sait désormais que le film a été reporté d'un an, le tournage étant repoussé au deuxième trimestre cette année. Son créneau du 17 juillet 2015 a été repris par Ant-Man (Disney) et un des projets autour de Peter Pan (Warner). Le distributeur veut envahir les écrans début mai 2016.

Cela n'empêche pas Warner de faire parler du film. D'autant qu'il faut effacer le mauvais buzz suscité par le choix de Ben Affleck dans le rôle de Batman (lire notre actualité du 23 août 2013). Et Henry Cavill en Superman est loin d'avoir complètement convaincu avec Man of Steel.

Vendredi 31 janvier, le studio a donc annoncé que Jesse Eisenberg (The Social Network, Insaisissables) sera le prochain Lex Luthor, le grand ennemi de Superman. Il succède à Gene Hackman (Superman, Superman II et Superman IV) et Kevin Spacey (Superman Returns). Depuis décembre, des rumeurs évoquaient Joaquin Phoenix dans le rôle du méchant.... Simultanément, on apprenait que Jeremy Irons sera chargé de succéder à Michael Gough et surtout Michael Caine dans le rôle d'Alfred Pennyworth, le majordome de Batman.

Le casting de Man of Steel reprend également du service, avec Amy Adams, récemment nominée à l'Oscar pour son rôle dans American Bluff, Laurence Fishburne et Diane Lane. Pour le rôle de Diana Prince/Wonder Woman, Warner avait déjà annoncé il y a quelques semaines son choix : l'actrice israélienne Gal Gadot (Fast and Furious 4, 5 et 6). L'ancienne mannequin a signé un contrat pour trois films avec le studio, qui comprend ce Superman/Batman, mais aussi le film de la Justice League et un sur Wonder Woman comme héroïne.

Göteborg 2014 : un film suédois met toute l’Europe d’accord

Posté par MpM, le 1 février 2014

le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaireAu Festival international du Film de Göteborg qui se tient jusqu'au 2 février, les représentants du cinéma suédois ont des raisons d'avoir le sourire : sorti le 25 décembre dernier, un film distribué par Disney Nordic est en train de chambouler le box-office national, mais également de toute la région.

The 100-Year Old Man Who Climbed Out the Window and Disappeared de Felix Herngren (Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire) adapté du best-seller suédois de Jonas Jonasson (5 millions d'exemplaires vendus dans 35 pays depuis sa sortie en 2009), est devenu le plus grand succès suédois au box-office national, détrônant l'adaptation du premier volet de la trilogie Millenium par Niels Arden Oplev qui avait engrangé 16,4 millions de dollars. Avec plus d'un million d'entrées, le film de Herngren a déjà été vu par plus d'un Suédois sur dix.

Un succès qui s'étend au-delà des frontières suédoises puisque, contre toute attente (le cinéma scandinave faisant rarement recette dans les pays nordiques), le film est en train de conquérir les marchés norvégien, danois et finlandais, en attendant la Corée du Sud, le Canada, le Japon ou encore Hong Kong qui souhaitent tous lui offrir une sortie en salles.

Le Festival de Berlin ne s'y est pas trompé, qui a choisi de montrer le film dans sa sélection "Berlinale Special", bien qu'il soit déjà sorti dans plusieurs pays d’Europe. “D'habitude, le festival de Berlin n'accepte que les films qui n'ont bénéficié d'une sortie que dans leur propre pays", explique Pia Lundberg, responsable du département international de l'institut suédois du Film.  "Mais ils ont voulu faire une exception lorsqu'ils ont réalisé que le film est un tel phénomène culturel."

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire raconte sur un ton léger l'histoire d'un centenaire (le populaire acteur Robert Gustafsson) qui s'échappe de sa maison de retraite et se lance dans un périple autour du monde. Il sortira sur les écrans français le 28 mai prochain.

Césars 2014 : 10 nominations pour le premier film de Guillaume Gallienne

Posté par vincy, le 31 janvier 2014

La liste des nominations

guillaume gallienne les garçons et guillaume à table

Dix nominations pour Les Garçons et Guillaume, à table!. Voilà le verdict des nominations aux Césars, dont on connaîtra les gagnants le 28 février au soir. Il devance La vie d'Adèle et L'inconnu du lac (8 nominations), La Venus à la fourrure (7 nominations), 9 mois ferme et Michael Kohlhaas (6 nominations) et Suzanne (5 nominations). Hormis Neuf mois ferme, tous les films ont été présentés au Festival de Cannes. Un jack-pot pour les sélectionneurs de la Croisette. Notons que Catherine Deneuve obtient sa douzième nomination comme meilleure actrice, égalisant le record d'Isabelle Huppert (qui cumule 14 nominations au total).

Le 2e tour de vote commencera le 10 février. La soirée des Césars rendra hommage à Patrice Chéreau et à Henri Langlois (à l'occasion du centenaire de la naissance de la Cinémathèque française).

Peu de surprises émaillent de cette liste des nominations. Dans certaines catégories, aucun favori ne se détache (documentaire, second rôle masculin comme féminin, film étranger, long métrage d'animation). Cela relèvera un peu le suspense d'une soirée qui devrait couronner La Vie d'Adèle dans au moins quatre catégories : film, réalisateur, actrice, espoir féminin. Kechiche a déjà été césarisé deux fois. S'il gagnait, il égaliserait le record de Polanski (trois fois césarisé). Gallienne devrait repartir avec au moins deux Césars : acteur et premier film.

François Ozon et son Jeune & Jolie, Quai d'Orsay et Grand Central ont été snobés et ne récolte que quelques cacahouètes. De même Le Loup de Wall Street, Au bout du conte, Möbius, Le géant égoïste, Lincoln ou encore Tip Top, pour n'en citer que quelques uns ont été complètement zappés. Le scandale est évidemment du côté d'Adèle Exarchopoulos, oubliée dans la catégorie de la meilleure actrice (et reléguée en simple espoir féminin).

On peut se féliciter de la variété des genres qui ont été reconnus par les professionnels de la profession. Comédie, drame, polar, les Césars vont faire l'éloge de la diversité du cinéma français, même si l'avantage est donné à un certain type de films, ceux du milieu, qui coûtent entre 4 et 10 millions d'euros.

Une chanson nominée puis disqualifiée des Oscars

Posté par vincy, le 30 janvier 2014

C'est tout aussi rare que surprenant. Le conseil d'administration de l'Académie des Oscars a décidé de retirer la nomination de "Alone Yet Not Alone" dans la catégorie meilleure chanson. Le conseil a jugé que la promotion avait été "déloyale".
Aucune autre chanson ne la remplacera. Il ne reste donc que 4 nommés : “Happy” (Moi, moche et méchant 2) de Pharrell Williams, “Let It Go” (La Reine des neiges) de Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez, “The Moon Song” (Her) de Karen O et and Spike Jonze, et “Ordinary Love” (Mandela: Long Walk to Freedom) de Paul Hewson, Dave Evans, Adam Clayton, Larry Mullen et Paul Hewson (voir voir toutes les nominations aux Oscars).
“Alone Yet Not Alone”, écrite par Bruce Broughton et Dennis Spiegel, était chantée par la quadriplégique et évangélique Joni Eareckson Tada. Pour l'enregistrer, l'interprète a été aidée par son mari (qui lui appuyait sur son diaphragme afin qu'elle est plus de souffle).

« La décision a été motivée par la découverte que [Bruce] Broughton [l'auteur de la chanson], un ancien gouverneur [de l'Académie] et actuel membre du comité de direction de la branche musique [de l'Académie] avait envoyé des courriels aux membres de sa branche pour les informer, pendant la période de vote pour les nominations, que sa chanson était candidate », explique l'Académie dans son communiqué. « Que cette communication ait été bien intentionnée ou non, user de son statut d'ancien gouverneur et d'actuel membre du comité de direction pour promouvoir personnellement sa propre candidature aux Oscars crée l'apparence d'un avantage déloyal », a déclaré Cheryl Boone Isaacs, présidente de l'Académie.

Les auteurs de la chanson sont évidemment anéantis.

Ce n'est pas la première fois dans l'histoire des Oscars qu'une nomination est retirée avant la cérémonie. La BOF du Parrain par Nina Rota, le scénario original de Hondo, le documentaire Young Americans... tous enfreignaient les règles strictes de l'Académie qui veut que la compétition soit aussi juste qu'équitable. Or tout lobbying est dorénavant prohibé.

La chanson révoquée cette année est celle d un drame historique, Alone yet not alone, se déroulant en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, réalisé par Ray Bengston et George D. Escobar. Le film est sorti discrètement aux Etats-Unis en septembre et n'a rapporté que 133000$ au box office.