Cannes 2011 : Un Certain Regard dopé aux grands noms et aux talents prometteurs

Posté par vincy, le 14 avril 2011

19 films cosmopolites, mais pas seulement. Un Certain Regard a été cherché des vétérans et des jeunes talents, d'Afrique du Sud au Mexique en passant par la Corée du sud, Singapour et la Norvège. Des films de genre, ou du sang neuf, des narrations audacieuses ou radicales, de l'animation et du documentaire, des portraits du monde qui en font désormais la sélection la plus excitante pour les cinéphiles.

Avec Emir Kusturica en président du jury, nul ne doute que les organisateurs veulent la doper.

Restless de Gus Van Sant (ouverture)

The Hunter de Bakur Bakuradze
Marty Marcy May Marlene de Sean Dorkin
Halt auf freier Strecke d'Andreas Dresen
Hors Satan de Bruno Dumont
Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Skoonheid d'Oliver Hermanus
The day he arrives de Hong Sang-soo
Bonsaï de Cristian Jimenez
Tatsumi d'Eric Khoo
Arirang de Kim Ki-Duk
Et maintenant on va où ? de Nadine Labaky
Loverboy de Catalin Mitulescu
Yellow Sea de Na Hong-jin
Miss Bala de Gerardo Naranjo
Travailler fatigue de Juliana Rojas, Marco Dutra
Toomelah d'Ivan Sen
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Oslo, August 31st de Joachim Trier

Cannes 2011 : Films hors-compétition et séances spéciales sans complexes

Posté par vincy, le 14 avril 2011

Ouverture
Minuit à Paris (Midnight in Paris) de Woody Allen

Hors compétition
Le complexe du castor (The Beaver) de Jodie Foster
The artist de Michel Hazanavicius
Pirate des Caraïbes 4, la fontaine de jouvence de Rob Marshall
La conquête de Xavier Durringer

Séances de minuit
Jour de grâce de Everardo Gout
Wu Xia (Swordsmen) de Peter Ho-Sun Chan

Séances spéciales
Labrador de Frederikke Aspöck
Le maître des forges de l'enfer de Rithy Panh
Tous au Larzac de Christian Rouaud
Michel Petruccianni de Michael Radford

Cannes 2011 : une compétition en clair osbcur

Posté par vincy, le 14 avril 2011

1 715 films présentés et seulement 19 sélectionnés, en attendant d'éventuels ajouts. La compétition officielle de Cannes fait la part belle aux femmes (un record de quatre réalisatrices), n'oublie pas les premiers films (deux concourront pour la Caméra d'or), mais a délaissé les Amériques (un film américain seulement) au profit de l'Europe et de l'Asie.
Pour le reste c'est équilibré : huit habitués, huit novices et trois revenants.

La piel que habito de Pedro Almodovar
L'apollonide de Bertrand Bonello
Footnote de Joseph Cedar
Pater d'Alain Cavalier
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan
Le gamin au vélo des frères Dardenne
Le Havre d'Aki Kaurismäki
La femme mystérieuse (Hanezu no tsuki) de Naomi Kawase
Sleeping beauty de Julia Leigh (1er film)
Polisse de Maïwenn
The tree of life de Terence Malick
La source des femmes de Radu Mihaileanu
Harakiri 3D, mort d'un samouraï (Ishimei) de Takashi Miike
Habemus papam de Nanni Moretti
We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay
Michael de Marcus Schleinzer (1er film)
This Must be the Place de Paolo Sorrentino
Melancholia de Lars von Trier
Drive de Nicolas Winding Refn

Jesse Eisenberg, Ellen Page et Penelope Cruz dans le prochain Woody Allen

Posté par vincy, le 14 avril 2011

Jesse Eisenberg (The Social Network), Ellen Page (Inception), Penelope Cruz et Alec Baldwin ont été confirmés au casting du prochain film de Woody Allen, qui sera tourné à Rome cet été.

Penelope Cruz a déjà été filmée par le cinéaste new yorkais dans le séduisant Vicky Cristina Barcelona, pour lequel elle avait reçu l'Oscar du meilleur second rôle féminin. Alec Baldwin était à l'affiche d'un autre Woody Allen, Alice, en 1990.

Par ailleurs, le réalisateur sera le sujet d'un documentaire en deux parties pour la collection American masters, réalisée et produite par Robert Weide (Curb your Enthusiasm). Le documentaire a été filmé entre le tournage de You Will Meet a Tall Dark Stranger et son avant-première cannoise l'an dernier.

Woody Allen fera l'ouverture du Festival de Cannes le 11 mai avec Minuit à Paris.

Laetitia Casta aux côtés de Richard Gere, Susan Sarandon et Tim Roth

Posté par vincy, le 13 avril 2011

Laetitia Casta a été engagée pour être la maîtresse de Richard Gere dans le thriller financier Arbitrage, de Nicholas Jarecki (auteur du documentaire The Outsider).

Le film sera aussi interprété par Susan Sarandon, Tim Roth, Brit Marling, le rappeur Drake et Nate Parker.

Le tournage débute demain à New York. Il s'agit de l'histoire du financier Robert Miller (Richard Gere), spécialisé dans les fonds d'investissements, qui est obligé de s'appuyer sur un ennemi après une erreur bancaire importante.

Laetitia Casta incarnera une négociatrice en oeuvres d'art.

Peter Jackson défie le 24 images par seconde

Posté par vincy, le 13 avril 2011

James Cameron et Wim Wenders ont avoué avoir été frustrés de ne pas pouvoir tourner leurs films en 3D, respectivement Avatar et Pina, en 72 images par seconde. La technologie les contraignait au classiques 24 images par seconde, ce qui freinait la fluidité des mouvements, pour leur plus grand désespoir artistique.

Peter Jackson, qui a enfin commencé le tournage de Bilbo le Hobbit, après des mois de retards (financement du film périlleux, séisme en Nouvelle-Zélande, hospitalisation du cinéaste) a décidé de filmer en 48 images par seconde. "C'est ce qui ressemble le plus au réel et est le plus facile à regarder, spécifiquement en 3D". C'est une révolution aussi majeure que l'arrivée du son, de la couleur et de l'image en relief.

Cela posera quelques problèmes techniques : comment adapter cette vitesse à des projecteurs non numériques, qui équipent encore une grande partie des salles mondiales. Une simple conversion rendrait l'image plutôt bizarre sur des projecteurs normaux. Il faudra donc fusionner deux images en une en post-production.

Warner Bros peut aussi décider de ne miser que sur les cinéma numériques, de plus en plus nombreux, et couvrant l'ensemble des territoires occidentaux.

Après Bilbo le Hobbit, Jackson tournera la suite de Tintin, Le secret de la Licorne, de Steven Spielberg : Tintin, Le temple du soleil, à condition que le film de Spielberg cartonne. A l'origine , il s'agissait d'une trilogie. Mais jamais la réalisation du deuxième film n'avait été explicitement conditionnée au succès du premier. La crise économique incite les studios à la prudence.

Road to nowhere : le retour de Monte Hellman

Posté par MpM, le 13 avril 2011

Vingt ans que Monte Hellman n’avait plus réalisé de long métrage. Vingt longues années à essayer de monter des projets et à se consacrer à des courts métrages et à quelques apparitions dans les films des autres (I Love L.A. de  Mika Kaurismäki, There is no Direction de Sarah Bertrand…)  « J’ai travaillé pendant ces 20 ans même si rien n’a abouti », assure-t-il. On le croit, et on pense à Buffalo'66 qu’il aurait pu réaliser si les producteurs n’avaient pas été effrayés par sa réputation…

Car Monte Hellman n’a pas usurpé sa légende de « poète maudit » du cinéma. Depuis ses débuts en 1959 (Beast From Haunted Cave), le succès a rarement été au rendez-vous. Même ses œuvres les plus cultes (Macadam à deux voies, Cockfighter…) ne trouvèrent pas vraiment leur public. La critique, elle, fut souvent enthousiaste, saluant l’épure ou l’onirisme de ses longs métrages les plus emblématiques.

Son nouveau film, Road to nowhere, en salles à partir d’aujourd’hui, était donc forcément attendu au tournant. Un film noir et énigmatique se situant sur le tournage d’un cinéaste qui a failli s’appeler… Monte Hellman. De quoi ravir les fans, dont Quentin Tarantino, président de la Mostra de Venise où le film a été présenté, et qui lui décerna un Lion d’or spécial pour l’ensemble de son œuvre.

Le spectateur, lui, risque d’être une nouvelle fois déconcerté par ce puzzle existentiel où les pièces s’emboîtent sans forcément former de motif, et où tout reste toujours dans le non-dit. A chacun de décoder les symboles, de relever les coïncidences, de se laisser envoûter (ou non) par cette mise en abyme vertigineuse, dépassant largement le cadre du film dans le film.

Quoi qu’il en soit, quand un cinéaste se fait aussi rare que Monte Hellman, la moindre occasion de faire un petit bout de chemin avec lui est bonne à prendre, même si cela ne mène nulle part.

Black Death en DVD : rencontre avec le réalisateur Christopher Smith

Posté par kristofy, le 12 avril 2011

Le film Black Death resté inédit au cinéma est maintenant disponible en dvd et en blu-ray depuis début avril. Cette sortie est accompagnée d’un visuel publicitaire sur lequel figure une critique (venant du magazine Mad Movies) qui en fait l’éloge suivante : "une épopée barbare, une symphonie sombre et cruelle, un chef d’oeuvre".

Black Death : Angleterre, 1348. Alors qu’une épidémie de peste bubonique ravage le pays, Osmund, un jeune moine, reçoit la mission d’accompagner un groupe de chevaliers mené par le redoutable Ulric pour enquêter sur d’étranges phénomènes se produisant dans un petit village reculé. Il semblerait en effet qu’en ce lieu les morts reviennent à la vie…

Il s’agit en fait du quatrième film de Christopher Smith, le réalisateur le plus passionnant issu de la vague ‘horror made in UK’ (Creep, The Descent, Wilderness, Isolation…). Il était venu présenter en avant-première Black Death lors du festival britannique de Dinard (en octobre 2010), l’occasion de le revoir et de l’interviewer.

EcranNoir.fr : Avant de parler de Black Death revenons un instant sur votre film précédent qu’on avait déjà découvert à Dinard en 2009 : comment se fait-il que Triangle ne soit pas encore sorti en France ?

Christopher Smith : Je ne sais vraiment pas pourquoi Triangle n’est pas sorti en France, je crois qu’il va arriver début 2011. De tout les pays du monde, je pensais que la France serait le premier pays à vouloir l’acheter pour le distribuer ! Je pense que c’est une question économique, Triangle était un film plus cher à  acheter que mes films d’avant (Creep, Severance), je pense que les distributeurs voulaient payer l’ancien tarif et pas celui proposé, c’est juste une histoire d’argent. C’est la récession je suppose, maintenant il y a un distributeur (NDA : en fait sortie directe en dvd été 2011). Je pense que Triangle est un film très  intéressant, pas un film étrange.

EN : Black Death est une nouvelle étape dans votre carrière : alors que c’est vous-même qui aviez écrit vos autres films, là pour la première fois vous n’êtes pas à l’origine du script. Pourquoi vous être impliqué dans ce projet ?

CS : Je n’ai pas écris le script, on me l’a proposé, mais j’avais la main sur absolument tous les aspects créatifs qui donnent la forme du film. La première version du scénario que j’ai lue était en fait assez similaire pour la première moitié du film tel que vous le voyez. J’ai travaillé avec le scénariste pour réécrire toute la deuxième moitié de l’histoire en fait. Le film traite beaucoup de fondamentalisme, de religion, et de la façon dont on se sert de la religion. Bien que je n’ai pas écrit ce script, je me le suis approprié pour en faire ce que je voulais comme si j’étais le scénariste.

EN : Est-ce que certains films comme Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud ou Aguirre la colère de Dieu de Werner Herzog vous ont influencé ?

CS : J’avais quelques références en tête, c’est bien vu pour Aguirre la colère de Dieu qui était une référence majeure effectivement. Il y avait Le nom de la rose et quelques autres films comme par exemple Le septième sceau et La source de Ingmar Bergman. A un moment dans le film, quand Sean Bean tue la femme accusée de sorcellerie, c’est cruel, la scène d’après il explique pourquoi et on comprend que c’est juste. C’est un exemple de comment cette époque était trouble, comme la notion du bien et du mal selon les points de vue. Je voulais une expédition avec comme un sentiment à la Apocalypse now, c’est en quelque sorte un voyage vers l’enfer aux frontières de la raison.

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Cannes 2011 : une Palme d’or d’honneur pour Bernardo Bertolucci

Posté par vincy, le 11 avril 2011

A partir de cette année, le Festival de Cannes a décidé de remettre une Palme d'or d'honneur lors de la Cérémonie d'ouverture, qui aura lieu le 11 mai. Cette Palme sera décernée à un réalisateur majeur qui n'a jamais obtenu la Palme à l'instar de Woody Allen (2002) et Clint Eastwood (2009). On pourrait rajouter la Palme des Palmes de 1997 à Ingmar Bergman. Jusque là, la Palme d'or était aussi attribuée à des personnalités du 7e art ayant marqué l'histoire du Festival comme Jeanne Moreau (2003) et Catherine Deneuve (2005).

Pour cette première Palme d'or d'honneur rituelle, Cannes a choisi le cinéaste italien Bernardo Bertolucci, 71 ans. Bertolucci (Le dernier Empereur, archi Oscarisé, Le dernier tango à Paris, qui vient de perdre son actrice principale, Le conformiste), déjà auréolé d'un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière, en 2007, a été révélé à Cannes en 1964 avec Prima della Rivoluzione. Il revient sur la Croisette en 1969 pour Partner, puis monte les marches, hors-compétition, pour 1900 en 1976. Avec un certain Robert De Niro à l'affiche. En 1981, il est en compétition avec La tragédie d'un homme ridicule, tout comme en 1996 avec Beauté volée. Il fut aussi Président du jury en 1990.

Innocents (The Dreamers), son dernier film date de 2003. Il devrait revenir sur les écrans en 2012 avec Io e Te (Toi et moi), adaptation d'un roman de Niccolo Ammaniti. Le film est encore une histoire d'adolescents, à Rome. Un jeune homme introverti fait la connaissance d'une demi soeur qui ne sait pas comment se sortir de sa dépendance à l'héroïne.

Le Festival justifie dans son communiqué que le réalisateur "a marqué le cinéma italien de
chefs-d’œuvre intimistes comme de fresques monumentales
". "Son implication politique et sociale, portée par un profond lyrisme et une mise en scène précise autant qu’élégante, donne à ses films une place singulière dans l’histoire du cinéma mondial."  Le Président Gilles Jacob et le Délégué général Thierry Frémaux précisent que "la qualité de son œuvre, qui se révèle aujourd’hui dans toute sa singularité et dont l’ampleur nous parvient chaque jour plus intacte, la force de son engagement en faveur du cinéma et des liens qui l’unissent à Cannes font de lui un premier récipiendaire légitime."

Tout cela conforte la tendance de l'année : un cinéma italien très présent (Moretti et Sorrentino devraient être dans la compétition, l'italo-américain De Niro en président du jury) et une thématiques très années 70 (que l'affiche confirme).

Cannes 2011 : Almodovar revient dans la course

Posté par vincy, le 11 avril 2011

Dans trois jours, nous saurons (presque) tout du prochain Festival de Cannes (11-22 mai). 64e édition qui promet quelques rebondissements et qui suscitent de nombreuses rumeurs.

Première d'entre elle, qui nous ravira : le nouveau film de Pedro Almodovar, qui sort exceptionnellement en septembre en Espagne (et en novembre en France) serait finalement dans la compétition. Le réalisateur espagnol se serait laissé convaincre, selon le magazine professionnel Variety, par Thierry Frémeaux, en charge de la sélection officielle du Festival. Venise n'aurait donc pas le droit aux honneurs de l'autre Roi d'Espagne. Almodovar rejoindrait ainsi les habitués - et souvent primés - déjà confirmés (non officiellement) : les frères Dardenne, Lars Von Trier, Nuri Bilge Ceylan, Aki Kaurismäki, Lou Ye, Nanni Moretti et Paolo Sorrentino (voir actualité du 25 mars dernier).

Terrence Malick, sans doute à cause de sa sortie avancée en Grande Bretagne (voir actualité du 31 mars dernier), devrait être hors compétition.

Autres cinéastes fortement pressentis : la japonaise Naomi Kawase, Grand prix du jury en 2007 avec La forêt de Mogari, le grec Yorgos Lanthimos (Canine avait fait sensation à Un certain regard) avec Alpes, et le russe Andrei Zvyagintsev qui avait séduit avec Le retour et Le bannissement et qui revient avec Elena. Pour ce dernier film, convoité aussi par Venise, il faudra cependant attendre que les sélectionneurs puissent le voir... On évoque de plus en plus la réalisatrice écossaise de Lynne Ramsay, avec We need to Talk about Kevin, qui retrace l'histoire d'un massacre dans un école.

Cela rappellera Elephant, Palme d'or de Gus Van Sant. Etrangement, toujours selon Variety, le nouveau film du réalisateur de Portland, Restless, irait à Un certain regard. C'est d'autant plus étonnant qu'il n'y a, pour le moment, aucun grand nom américain en compétition.

Parmi les autres candidats à la sélection officielle, les noms de Nikolai Khomeriki, Victor Ginzburg, Brillante Mendoza, Pen-ek Ratanaruang, Na Hong-jin, Antonio Vampos, Ruben Ostlund reviennent rituellement.

Côté français, Christophe Honoré (voir actualité du 28 juillet 2010), Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Maïwenn Le Besco, Xavier Durringer, Roschdy Zem et Mathieu Kassovitz (voir nos articles sur L'ordre et la morale) semblent bien partis pour aller grimper les marches, les rouges comme les bleues.