Décès de Mickey Rooney, 93 ans, dont 86 sur les plateaux de cinéma

Posté par vincy, le 7 avril 2014

mickey rooneyL'acteur américain Mickey Rooney est mort hier, dimanche 6 avril, à l'âge de 93 ans. Il avait commencé sa carrière en 1926, quand le cinéma était encore muet, et a tourné plus de 330 films jusqu'à récemment. Avec Mickey Mouse, "nous sommes les deux Mickey les plus célèbres au monde", aimait-il dire.

Né Joseph Yule le 23 septembre 1920 dans le quartier de Brooklyn, Mickey Rooney fut l'un des premiers enfants stars au cinéma. Il fut surtout l'un des rares à avoir conservé sa popularité avec l'arrivée du cinéma parlant et surtout en grandissant. Son âge d'or se situe dans les années 30 et 40.

Dès son deuxième film, Mon coeur avait raison, il devient une star en incarnant le personnage de Mickey McGuire, qu'il incarnera 63 fois dans des courts et longs métrages jusqu'en 1934.

Au début des années 30, il commence à interpréter d'autres personnages dans des comédies, des Westerns, des polars, des comédies musicales, des films d'aventures... Cantonnés souvent aux seconds rôles et rarement dans de grands films, sa carrière ne s'envole que vers 1934 avec des films comme Death on the Diamond (d'Edward Segwick), Hide Out (de W.S. Van Dyke) ou Imprudente jeunesse (de Victor Fleming). Les rôles s'étoffent, les partenaires sont de catégorie A, à l'instar de La loi du plus fort avec Jean Harlow et Spencer Tracy, en 1936.

Il devient la jeune idole de l'Amérique en 1937 avec A Family Affair, comédie de George B. Seitz, avec Lionel Barrymore. En créant le personnage d'Andy Hardy, fils de famille turbulent, il s'engage dans l'une des premières franchises de l'histoire d'Hollywood : 19 films de 1937 à 1958. Ce rôle lui vaut un Oscar spécial (Juvenile Award) pour "sa contribution significative à personnifier à l'écran l'esprit de la jeunesse" qu'il partage avec Deanna Durbin.

Il sera quatre fois cité aux Oscars. Deux fois comme meilleur acteur avec Place au rythme en 1940 et Et la vie continue en 1943. Deux fois en second-rôle masculin avec Le brave et le téméraire en 1956 et L'étalon noir en 1979. Il recevra la statuette d'honneur en 1983 pour 50 de performances "variées et mémorables".

mickey rooney judy garlandRooney devient surtout un mémorable Huckleberry Finn dans l'adaptation du roman de Mark Twain par Richard Thorpe (1939). La même année, il triomphe dans Place au rythme, avec Judy Garland à ses côtés. le film réalisé en 1939 ne sortira qu'en 1945 en France. Il retrouve Judy Garland dans un autre hit, En avant la musique, en 1940. Leur duo devient légendaire avec d'autres comédies musicales comme Débuts à Broadway en 1941, Girl Crazy en 1943 .

Rooney a toujours la longue mèche en bataille, ce côté fantaisiste, insolent et candide qui fonctionne si bien dans les comédies romantiques. Mais il ne sera jamais une star de premier plan. Sans doute trop enfermé dans l'image que les Américains ont de lui. Pourtant, entre quelques navets, durant cette carrière erratique, il tourne avec de grands cinéastes, face à de grands comédiens : La parade aux étoiles de George Sidney, avec Gene Kelly (1943), Le grand National, de Clarence Brown avec une jeune Elizabeth Taylor (1944)... Mais les séries B se multiplient. Ses personnage de Mickey McGuire et Andy Hardy disparaissent progressivement des grands écrans. Il tourne régulièrement grâce à quelques cinéastes. Commence à s'intéresser au petit écran : il crée The Mickey Rooney Show en 1954.

Au milieu des années 50, cependant, sa filmographie retrouve un peu d'intérêt avec des films de guerre : Les ponts de Toko-Ri, de Mark Robson, avec William Holden et Grace Kelly, Le brave et le téméraire de Lewis Foster, Le bal des cinglés de Richard Quine, avec Jack Lemmon. En 1957, Il obtient le rôle principal d'un film noir de Don Siegel, L'ennemi public, qui restera sans aucun doute l'une de ses meilleures performances.

Mais à partir de là, Rooney sera davantage invité comme guest-star dans des productions hollywoodiennes. La télévision accapare tout son temps. En 1961, il est l'hilarant Mr. Yunioshi dans Diamants sur canapé, de Blake Edward. Il tourne dans des films étrangers de seconde zone. Heureusement, de temps en temps on le retrouve dans des films plus dignes : aux côtés de Gene Hackman dans La théorie des dominos de Stanley Kramer (1977), par exemple. mais ce sont surtout les films familiaux qui vont le recruter : Peter et Elliott le dragon (1977), La magie de Lassie (1978), L'étalon noir (1979), Babe (1998), La nuit au musée (2006)... jusqu'aux Muppets en 2011. Sans compter toutes les voix pour des dessins animés!

mickey rooneyIl a été marié 8 fois (de Ava Gardner en 1942 à Jan Chamberlin, qui avait sur le garder depuis 1978) et a eu neuf enfants. Au passage, son beau-fils lui doit 2,8 millions de $. Rooney et l'argent ça fait deux. Il avait été déclaré en faillite en 1962, criblé de dettes. Pas étonnant que pour Un monde fou, fou, fou, en 1963, il empoche son plus gros salaire : 100 000 $.

Ce petit gaillard rouquin avec une bouille éternellement jovial avait souffert d'un système qui a exploité son image jusqu'à ce que l'âge ne puisse plus lui donner les rôles qui avaient fait son succès. "Quand j'avais 19 ans, j'ai été le numéro 1 pendant 2 ans. Arrivé à 40, personne ne voulait de moi!" Et d'ajouter : "Hollywood, ça n'existe plus. Ce n'est plus qu'un grand panneau sur la colline, là-haut (...) A mon époque, il y avait au moins 55 grandes stars. Où sont les stars maintenant ? Il n'y a plus de John Wayne, de Spencer Tracy, ou de James Cagney. De la grande époque, il n'y a plus que moi...".

Beaune vibre pour un polar drôle venu de Norvège

Posté par vincy, le 6 avril 2014

in order of disappearance

Le Festival International du film policier de Beaune, dont la 6e édition s'est achevée ce soir, a couronné l'un des coups de coeur de la compétition de la dernière Berlinale, le polar drôle et saignant de Hans Petter Moland, In order of Disappearance (lire notre actualité et avant-critique sur le film). Le film devrait sortir au second semestre sous la bannière de Chrysalis Films. Il va être présenté à Tribeca la semaine prochaîne.

Le jury de Cédric Klapisch lui a décerné le Grand Prix. Deux prix du jury ex-aequo ont été remis : '71 de Yann Demange, qui avait aussi été présenté en avant-première à Berlin (il avait reçu une mention spéciale du jury écuménique). Pas de date de sortie prévue mais le film sera distribuée par Ad Vitam ; et Les poings contre les murs de David Mackenzie, qui a déjà fait le tour des festivals (Toronto, Londres, prix du public aux Arcs, Rotterdam et bientôt Tribeca).  Il sortira dans les salles françaises le 4 juin avec Le Pacte/Wild Side.

Le jury spécial Police a également récompensé In Order of Disappearance. Le prix de la Critique a été remis à l'Ours d'or du Festival de Berlin, Black Coal, Thin Ice, de Diao Yinan. Memento le distribuera en France le 11 juin. Autre film asiatique, R100, de Hitoshi Matsumoto, qui avait tourné à Toronto et Rotterdam, et qui a reçu le prix Sang neuf du jury présidé par Jacques Maillot.

ÉCU 2014 : pour l’ouverture, les « fauchés » entrent en scène

Posté par emeline, le 5 avril 2014

© ecran noirMercredi, c'était l'inauguration de la 9e édition du Festival ÉCU au cinéma les 7 Parnassiens à Paris ! Producteurs, réalisateurs, acteurs et festivaliers ont ainsi pu échanger autour d'une bière (petit avant-goût de l'after party qui les attendaient en fin de soirée sur le bateau Concorde Atlantique) et profiter de la Grande Salle où étaient diffusés 10 courts-métrages en compétition.

Des films qui manquent cruellement de visibilité dans le paysage cinématographique actuel. Scott Hillier, le fondateur du festival, dans un discours aussi drôle que sincère, ne manque pas de le rappeler. « Un cinéaste indépendant est souvent fauché, fatigué, et étonnamment confiant. Mais quand il voit son film sur grand écran, c'est le bonheur absolu. Dans cette salle, ce soir, il y a des hommes et des femmes qui se battent jour et nuit pour raconter leurs histoires. Ce sont les storytellers de notre génération. »

Un festival sans soutien financier

ÉCU n'a pas de soutien financier, mais des partenaires dans le monde entier. Chaque année, plus de 1000 films sont soumis à 50 professionnels qui sélectionnent les meilleures réalisations. De la nouveauté, de la fraîcheur, de la liberté d'expression, voilà ce que le cinéma indépendant offre de nos jours, problèmes financiers ou non.

Et de l'innovation, ce soir, il n'en manquait pas. Du film d'animation poético-philosophique (The Ballad of Bloom) à la fable moderne (Doigt d'honneur) en passant par la comédie totalement barrée (Battlecock!), il y en avait pour tous les goûts. Nos coups de cœur :

  • Chains of Love, de Martina Plura (catégorie Film étudiant) : Hannah veut surprendre l'amour de sa vie. Mais c'est elle qui le surprend avec une autre fille. Hannah a donc envie de mourir... avec sa chaîne de vélo. Ici, rien de macabre, que de l'humour noir et blanc.
  • The Ballad of Bloom, de Dan Herlihy (catégorie Film d'animation) : Le court-métrage met en scène les connexions amoureuses de nos neurones à l'intérieur du cerveau. La métaphore, incarnée par un homme et une femme, est sublimée par la maîtrise de l'animation et de la dramaturgie. En gros, 5 minutes de beauté et d'émotion.
  • Not Anymore: A Story of Revolution, de Matthew VanDyke (catégorie Documentaire non-européen) : Un documentaire brutal et puissant sur deux jeunes Syriens, un partisan de l'ASL et une journaliste, qui se battent quotidiennement et au péril de leur vie pour la libérer le peuple syrien de l’oppression du régime de Bachar Al-Assad. Ils ont connu la torture, la mort de leurs proches, et préfèrent mourir plutôt qu'être les victimes collatérales d'une attaque terroriste ou arrêtés par le gouvernement.
  • Jiminy, d'Arthur Molard (catégorie Film étudiant) : Dans un futur proche, la plupart des êtres humains ont un « criquet » implanté dans le cerveau : une puce électronique qui les dote de compétences physiques préprogrammées. Nathanaël, le personnage principal, ferme les yeux et se met en mode automatique quand il veut nouer sa cravate ou conduire sa voiture. Le court-métrage s'inspire de la nouvelle de Hoffmann, L'homme au sable, dans lequel le protagoniste (qui s'appelle Nathanaël) tombe amoureux d'une automate et en devient fou. Une réalisation bluffante et un sujet traité avec subtilité et humour, sans jugement.

Rendez-vous demain pour le compte-rendu des ateliers et des séances de l'après-midi !

Cannes 2014 – les prétendants : une multitude de candidats européens

Posté par vincy, le 5 avril 2014

Bent Hamer 1001 grammes

Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. Année européenne politiquement, elle pourrait aussi l'être cinématographiquement. Les plus grands noms sont au rendez-vous. Avec un contingent massif venu du Royaume Uni, de Scandinavie, de Hongrie et d'Italie. Des pays souvent gâtés par Cannes. Reste aussi quelques auteurs majeurs venus d'ailleurs : Russie, Turquie, Allemagne, Autriche, ...

Fatih Akin, The Cut. Avec Tahar Rahim, George Georgiou, Akin Gazi. L'ovni du Festival? Film muet façon Chaplin croisé à un Western style Sergio Leone, ce film annoncé comme philosophique suit un père de famille dans son tour du monde, à la recherche de ses enfants disparus lors de la première guerre mondiale. Une occasion pour célébrer le centenaire de la Grande guerre?

Roy AnderssonA Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence. Avec Holger Andersson, Nisse Vestblom. Prix du jury avec Chansons du deuxième étage en 2000, le cinéaste suédois est très attendu avec son humour absurde. Le film est annoncé comme l'ultime épisode de sa trilogie, dont le deuxième film était Nous, les vivants en 2007..

Jonas Alexander ArnbyWhen Animals Dream. Avec Lars Mikkelsen, Jakob Oftebro, Sonja Richter. La séance de minuit parfaite? Un film d'horreur avec une adolescente solitaire qui vit avec sa mère en chaise roulante sur une île. Ce premier film pourrait être très convoité par les sélections parallèles. Arnby a longtemps travaillé avec Lars Von Trier.

Susanne BierSerena. Avec Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Rhys Ifans. Ce drame familial en Caroline du Nord durant les années 30 serait l'occasion de croiser le couple chéri de David O. Russell sur la Côte d'Azur. Susanne Bier peut aussi présenter un film qui n'a rien d'hollywoodien puisqu'elle vient d'achever En Chance til (Une deuxième chance).

John Boorman, Queen and Country. Avec David Thewlis, Tamsin Egerton, Caleb Landry Jones. Cette suite du film Hope and Glory (1987) est l'histoire d'un anglais qui a grandit dans une Londres bombarédée durant la seconde guerre mondiale avant de devoir s'engager lui-même dans un conflit, en Corée. Boorman a reçu le prix de la mise en scène à Cannes il y a 16 ans avec The General.

Nuri Bilge CeylanWinter Sleep (Sommeil d'hiver). Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag. Deux grand prix et un prix de la mise en scène, le Turc Ceylan part avec de bonnes dispositions. Son film est terminé, patientant tranquillement pour être montré sur la Croisette. On ne connait rien de l'histoire, si ce n'est qu'elle se déroule en Cappadoce.

Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, une nuit. Avec Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Catherine Salée. On voit mal les frères belges, deux Palmes d'or au compteur, primés à chacun de leurs films en compétition à Cannes, être absents. Pour le symbole, il serait amusant de ne pas les sélectionner. Mais cette éventualité est peu probable : le film est prêt, Cotillard est une star et le sujet très social. On l'annonce même "grand public".

- Sauld Dibb, Suite française. Avec Margot Robbie, Michelle Williams, Ruth Wilson, Kristin Scott-Thomas, Matthias Schoenaerts, Lambert Wilson, Sam Riley. L'adaptation du roman d'Irène Némirovsky sous les Palmiers? cela dépendra beaucoup de la stratégie de Harvey Weinstein en vue de la campagne pour les Oscars qu'il prépare pour ce film. Cannes, Venise, Toronto? Où faire l'avant-première mondiale? L'histoire est celle d'une villageoise française qui tombe amoureuse d'un soldat allemand durant les premières années de l'Occupation.

- Andrea Di Stefano, Paradise Lost. Avec Josh Hutcherson, Benicio Del Toro, Brady Corbet. Premier film réalisé par le comédien italien, ce thriller romantique a sûrement plus de chances d'aller à Venise. Tout se passe en Colombie, où un jeune surfeur rencontre la femme de ses rêves, puis l'oncle de celle-ci, Pablo Escobar.

Andreas DresenAls wir träumten (Pendant que nous rêvons). Avec Ruby O. Fee, Joel Basman, Peter Schneider. Grand prix à Berlin en 2002, Prix un Certain regard en 2011 avec Pour lui, c'est l'un des cinéastes allemands à surveiller. Ce film, adaptation du roman de Clemens Meyer, est la chronique de jeunes amis juste avant la chute du mur de Berlin.

Stephen Frears, Lance Armstrong. Avec Ben Foster, Chris O'Dowd, Dustin Hoffman, Guillaume Canet. Un film biographique (avec ceux de Leigh et Loach, ça commence à devenir une tendance du cinéma britannique) sur le cycliste américain, multiple champion du Tour de France avant une tombée aux enfers suite aux accusations de dopage. Frears n'a pas été en compétition depuis 18 ans. Et il a surtout envoyé ses meilleurs films à Venise.

- Jean-Luc Godard, Adieu au langage. Avec Kamel Abdeli, Dimitri Basil, Zoé Bruneau. A 84 ans, le Maître hélvétique reste l'un des réalisateurs les plus courtisés par les grands festivals. Godard a déjà été cinq fois en compétition. Cette fiction a été tournée avec lenteur, deux jours par semaine pendant deux ans. Film en 3D, il se concentre sur deux couples dans deux espace-temps différents, avec le langage comme lien (territoire?) commun entre les Hommes.

- Szabolcs Hajdu, Mirage. Avec Isaach De Bankolé, Razvan Vasilescu, Orsolya Török-Illyés. Issu de la jeune génération de cinéastes hongrois, Hajdu propose avec ce film l'histoire d'un joueur de football africain qui commet un crime dans une petite ville hongroise et qui doit fuir. Il trouve refuge dans une ferme, qui est, en fait, un camp d'esclave moderne.

Bent Hamer1001 grammes (photo). Avec Ane Dahl Torp, Laurent Stocker, Hildegun Riise, Didier Flamand, Per Christian Ellefsen. Le film est déjà calé pour une sortie le 24 décembre en France. Hamer a imaginé qu'une scientifique norvégienne, Marie, en séminaire à Paris (sur le poids réel du kilo), elle mesure sa vie, ses déceptions et ses amours, qui pèsent finalement peu sur la balance. Rappelons que trois de ses récents films étaient à Cannes :  La nouvelle vie de Monsieur Horten à Un certain regard en 2007, Factotum et Kitchen Stories à la Quinzaine des réalisateurs, respectivement en 2005 et 2003.

- Jessica Hausner, Amour fou. Avec Christian Friedel, Birte Schnoeink, Stephan Grossmann. Après Lourdes, remarqué à Venise, la cinéaste autrichienne, repérée à la Cinéfondation il y a 15 ans, s'est inspiré de la vie de l'écrivain et dramaturge Heinrich von Kleist (Le Prince de Hombourg, Michael Koohlhaas), qui a finit ses jours en se suicidant avec son compagnon.

- Duane Hopkins, Bypass. Avec George MacKay, Benjamin Dilloway, Donald Sumpter, Charlotte Spencer. 5 ans après Better Things, le cinéaste revient avec un thriller, tourné dans la région de Norfolk, dont le héros est un jeune homme malade.

Dagur KariFusi (Rocketman). Avec Margrét Helga Jóhannsdóttir, Sigurjón Kjartansson, Ilmur Kristjánsdóttir. Un peu d'Islande sous les Palmiers? Le film suit un quadra qui ne sort pas de l'enfance et vit toujours chez sa mère. Mais l'arrivée d'une jeune femme va bouleverser sa routine.

- Panos Koutras, Xenia. Film en suspens. Les financements manquent pour cette histoire de deux frères qui recherchent leur père afin d'obtenir la nationalité grecque. Homosexualité, mafia, extrême-droite, immigration clandestine, crise économique : Koutras raconte la Grèce d'aujourd'hui. Reste que tout était presque terminé quand le gouvernement grec a décidé de geler les aides au cinéma.

Emir KusturicaOn the Milky Road. Avec Monica Bellucci, Natasa Ninkovic. Un double palmé, ça revient régulièrement. Cette fois-ci Kusturica a concocté un drame sentimental serbo-bosniaque avec une femme qui perd son mari la veille de son mariage.

Ken Loach, Jimmy’s Hall. Avec Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott. 3 Prix du jury, une Palme d'or, on voit mal Ken Loach ne pas revenir en compétition. D'autant qu'il a annoncé sa retraite après ce film, un biopic sur leader communiste irlandais James Gralton.

Mike Leigh, Mr. Turner. Avec Timothy Spall, Lesley Manville, Roger Ashton-Griffiths. Parmi l'énorme contingent britannique, Leigh fait figure d'incontournable. Pas seulement parce qu'il a déjà reçu une Palme d'or, un prix de la mise en scène et présidé le jury de la Compétition. Mais bien parce qu'il s'attaque à un monument avec ce biopic sur le peintre anglais le plus célèbre du monde, J.M.W. Turner.

Kristian LevringThe Salvation. Avec Eva Green, Mads Mikkelsen, Jeffrey Dean Morgan. Un Western danois en anglais. Dans l'Amérique des années 1870, un homme tranquille tue le meurtrier qui a massacré sa famille. Il déclenche à la fois la colère d'un chef de gang et la peur des habitants de sa ville.

- Mario Martone, Il giovane favoloso. Avec Anna Mouglalis, Elio Germano, Isabella Ragonese. Un biopic sur la vie de Giacomo Leopardi, considéré comme le plus grand poète italien du XIXe siècle.

- Nanni Moretti, Mia Madre. Avec aussi John Turturro, Margherita Buy. Le film est déjà calé pour une sortie française le 17 décembre. Sera-t-il prêt à temps pour Cannes? Moretti est un des abonnés à la compétition mais le tournage de ce film partiellement autobiographique est à peine terminé.

Kornel MundruczoFehér isten (White God). Avec Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth. 6 ans après Delta, prix de la Critique à Cannes, le cinéaste hongrois, pourrait revenir avec un film qualifié d'aventure sentimentale. Une jeune fille se voit retirer son chien par son père. Elle décide de fuguer pour le retrouver.

- Gyula Nemes, Zero. Avec Udo Kier, Tamás Joó, Krisztián Kovács. Autre proposition hongroise qui pourrait atterrir dans une sélection parallèle : ici, l'histoire d'un jeune trentenaire se lance dans l’apiculture forestière. Mais ses abeilles sont chassées à cause d'un relais de relais de téléphonie mobile tout proche. Un film écologique dans la lignée des Erin Brokovitch.

- Claudio Noce, La foresta di ghiacciao. Avec Emir Kusturica, Adriano Giannini, Kseniya Rappoport. Deuxième film du jeune réalisateur italien qu'on verrait aussi à Venise. Il s'agit d'un thriller où les problèmes d'une centrale électrique révèlent une série de mystères qui hantent la région.

Ruben ÖstlundTourist. Avec Lisa Loven Kongsli, Johannes Kuhnke. Devenu un habitué de Cannes, après une sélection à Un certain regard et une autre à la Quinzaine des réalisateurs, le suédois Östlund pourrait faire son retour avec ce drame qui prend place dans les Alpes françaises. Une famille suédoise va affronter les conséquences d'une avalanche qui s'abat sur eux.

- György Pálfi, Free Fall. Avec Piroska Molnar, Reka Tenki, Zsolt Nagy. 8 ans après Taxidermie (Un certain regard), 2 ans après le grandiose Final Cut (hors compétition), le réalisateur hongrois va encore nous intriguer cette année avec l'histoire d'une femme qui saute du haut d'un immeuble : au fil des étages, le spectateur découvrira la vie des résidents... Reste à savoir si ce film tourné cet hiver sera prêt.

Christian PetzoldPhoenix. Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Michael Maertens. Barbara avait enthousiasmé le festival de Berlin il y a deux ans. Et le cinéma allemand est rarement présent à Cannes. Ce serait aussi l'opportunité de voir Nina Hoss, star outre-Rhin. Cette fois-ci, le cinéaste nous plonge dans l'après seconde guerre mondiale, avec une femme qui a survécu à la Shoah. Présumée morte, elle revient chez elle avec une nouvelle identité afin de savoir si son mari l'a bien trahie.

- Alice Rohrwacher, Le meraviglie. Avec Monica Bellucci, Alba Rohrwacher, Margarete Tiesel. Trois ans après Corpo Celeste à la Quinzaine des réalisateurs, la cinéaste italienne reviendra-t-elle sur la Riviera? Ou son film ira-t-il à Locarno, à Venise? Dans cette fiction, Gelsomina, 14 ans, vit au sein d'une famille gentiment dysfonctionnelle. L’arrivée de Martin, un jeune criminel allemand en programme de réhabilitation, va tout dérégler.

- Michaël R. Roskam, The Drop. Avec Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini. Difficile d'imaginer projet plus attirant. Le dernier film avec le Sporano. Le nouveau film du réalisateur de Bullhead. Et en bonus, l'adaptation d'une nouvelle de Dennis Lehane (Mystic River, Shutter Island). Dans ce polar, un barman de Brooklyn qui travaille dans l'enseigne de son cousin, spécialisée dans le recel d'argent liquide obtenu illégalement, est au coeur d'un braquage qui tourne mal et mettra les deux hommes en danger face à des mafieux décidés à récupérer leur butin.

- João Salaviza, Montanha. Avec David Mourato, Maria João Pinho, Ema Araújo, Margarida Fernandes. Palme d'or du court métrage il y a 5 ans et Ours d'or du court métrage il y a 2 ans, le cinéaste portugais pourrait désormais briguer la Caméra d'or avec ce premier long métrage. Durant un été brûlant à Lisbonne. Bruno, 14 ans, est dans l'attente de la mort imminente de son grand-père mais refuse de lui rendre visite, de peur de le perdre. Mónica, la mère de Bruno, passe ses nuits à l'hôpital. Le vide que laisse déjà son grand-père oblige Bruno à devenir l'homme de la maison, alors qu'il n'est pas prêt à passer à la vie adulte.

- Ulrich Seidl, In the Basement. Un docufiction sur ce qui se cache dans les caves autrichiennes. Seidl est un régulier du Festival et une présence en séance spéciale ne paraitrait pas incongrue : il développe ce projet depuis 5 ans.

- Peter Strickland, The Duke of Burgundy. Avec Sidse Babett Knudsen, Monica Swinn, Chiara D'Anna. Une femme étudie les papillons et teste les limites de sa liaison amoureuse (et la patience de son amoureux). Deux ans après l'acclamé Berberian Sound Studio, le britannique pourrait (enfin) faire ses débuts sur la Croisette.

Liv UllmannMiss Julie. Avec Jessica Chastain, Colin Farrell, Samnatha Morton. La muse de Bergman reviendra-t-elle pour la deuxième fois en compétition, 14 ans après Infidèle? Le film se déroule durant l'été 1890. Une jeune femme aristocrate tente de séduire le valet de son père. Il s'agit de l'adaptation de la célèbre pièce d'August Strindberg.

Thomas Vinterberg, Far From the Madding Crowd. Avec Carey Mulligan, Juno Temple, Michael Sheen, Matthias Schoenaerts. Prix de l'Europe à Cannes l'an dernier pour ce projet, Vinterberg reviendra-t-il à Cannes, deux ans après La chasse? Cette adaptation du roman de Thomas Hardy est le portrait d'une femme qui entretient des relations avec trois hommes différents.

- Lars Von Trier, Nymphomaniac vol II director's cut. Il n'est plus persona non grata depuis cet automne. Le cinéaste danois pourrait donc venir présenter hors-compétition le second volet, en version longue, de ce diptyque qui n'a pas trouvé son public en salles en version courte. Le premier film avait été présenté à la dernière Berlinale.

- Wim Wenders, Everything will be fine. Avec Rachel McAdams, James Franco, Charlotte Gainsbourg. On voit mal la Palme d'or de Paris, Texas ne pas revenir à Cannes avec sa première fiction depuis Rendez-vous à Palerme en 2008 (et déjà en compétition). L'histoire d'un écrivain, Tomas, qui, après une dispute conjugale, s'en va faire un tour de la ville et tue accidentellement un gamin.

Michael Winterbottom, The Face of an Angel. Avec Kate Beckinsale, Daniel Brühl, Cara Delevingne. Pas sûr que le film soit terminé dans les temps. Et face à l'invasion de cinéastes britanniques, Winterbottom ne semble pas favori. L'histoire tourne autour du procès d'Amanda Knox à travers le regard d'un journaliste et d'un documentariste.

Andreï ZvyagintsevLeviathan. Avec Vladimir Vdovichenkov, Elena Lyadova, Aleksey Serebryakov. Un Lion d'or, un prix du jury Un certain regard : Zvyagintsev est l'un des cinéastes russes les plus respectés depuis une quinzaine d'années. Son nouveau film est une histoire d'amour dans une partie isolée du pays, une transposition moderne du Livre de Job.

Au cinéma, la reprise est déjà là

Posté par vincy, le 4 avril 2014

supercondriaqueSelon les estimations du CNC, les chiffres de la fréquentation du mois de mars confirme la tendance amorcée en décembre dernier : la reprise est déjà là.

En passant le cap des 21 millions d'entrées au mois de mars, le box office a enregistré une hausse de 14,1% par rapport au mois de mars 2013.

Pour les trois premiers mois de l'année, cette progression est de 18,6%, avec 56,27 millions d'entrées (contre 47,45 l'an dernier). Rappelons qu'en 2012, le premier trimestre n'avait été sauvé que par le mois de mars.

Sur 12 mois, d'avril 2013 à mars 2014, la tendance positive se confirme avec une évolution de 0,8% contre seulement 0,1% en février. En janvier, la courbe était toujours négative sur 12 mois malgré la reprise constatée en décembre 2013 et janvier 2014. En décembre 2013, le nombre d'entrées avait en effet bondit de 19,4% (par rapport à décembre 2012), après un automne désastreux.

Autre motif de satisfaction, la part de marché des films français. Au premier trimestre les films français ont attiré 46,7% des entrées (contre 40,5% l'an dernier à la même époque). Les films américains  sont en forte baisse, passant de 48,3% en 2013 à 40,2% en 2014. Les films d'autres nationalités sont aussi en progression, avec 13% cette année contre 11,2% l'an dernier.

20 hits cet hiver

Avec près de 5 millions d'entrées, Supercondriaque a été la locomotive de ses deux derniers mois. Depuis les fêtes de fin d'année, le cinéma français a pu compter sur des films populaires comme Belle et Sébastien (2,9 millions d'entrées), Les Trois frères : le retour (2,2 millions d'entrées), La belle et la bête (1,8 million d'entrées), Yves Saint Laurent et Fiston (1,6 million d'entrées), Minuscule (1,4 million d'entrées) et Le crocodile du Botswanga (1,2 million d'entrées) ou encore la continuation de Les garçons et Guillaume, à table! (qui cumule à 2,8 millions d'entrées).

Le cinéma américain a été plus à la peine, essentiellement porté par des auteurs davantage que des blockbusters. Bien sur La Reine des neiges a continué son parcours triomphal commencé en novembre. Mais seuls Le Hobbit : la désolation de Smaug (4,7 millions d'entrées) et Le loup de Wall Street (3 millions d'entrées), sortis pendant les fêtes, ont réellement cartonné au début du trimestre. Le plus gros succès américain de ce début 2014 est le film qui a reçu l'Oscar : 12 Years a Slave (1,7 million d'entrées). Il devance 300 : La naissance d'un empire (1,5 million d'entrées), La grande aventure Lego (1,4 million d'entrées), M. Peabody (1,3 million d'entrées), Non-Stop et The Grand Budapest Hotel (1,2 million d'entrées) et Monuments Men (1,1 million d'entrées).

Enfin le cinéma en provenance des autres pays a pu compter sur quelques hits comme Le manoir magique (1 million d'entrées), sorti en décembre, Le vent se lève (750 000 entrées), Albator (725 000 entrées), Philomena (700 000 entrées), ou Ida (500 000 entrées).

Cannes : « Les nouveaux horizons du Cinéma » dans les salles de cinéma

Posté par MpM, le 3 avril 2014

Pour fêter sa 10e édition, l'Atelier de la Cinéfondation du festival de Cannes lance "Les nouveaux horizons du Cinéma", un cycle de projections qui se dérouleront dans une cinquantaine de salles en France entre le 18 et le 29 avril prochain. "Cette initiative, parrainée par la réalisatrice Claire Denis, a pour ambition de faire découvrir une nouvelle génération de cinéastes internationaux découverts et soutenus par la Résidence ou l’Atelier de la Cinéfondation" explique le communiqué. L'opération est amenée à se renouveler chaque année.

La sélection, entièrement composée de films tournés par des réalisateurs qui sont passés par la Résidence et l’Atelier de la Cinéfondation, se compose de neuf films dont Despues de Lucia de Michel Franco (Prix Un Certain Regard à Cannes en 2012), Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (sélectionné à Un Certain regard en 2012), Fifi hurle de joie de Mitra Farahani (sélectionné à Berlin en 2013), ou encore Rêves d'or de Diego Quemada-Díez (Prix d'interprétation à Un Certain Regard en 2013).

Trois inédits figurent également dans la programmation, dont The Weight of Elephants de Daniel Borgman, et Frontier Blues de Babak Jalali.

"L'enjeu réel, au-delà du cycle, est d'offrir une nouvelle visibilité à un cinéma naissant - plus que jamais sacrifié par le rythme des sorties - et, à quelques semaines du Festival de Cannes, de mettre en lumière le rôle de la Cinéfondation tout au long de l'année, focalisée sur l'accompagnement et le développement de premiers films", explique la Cinéfondation.

Les internautes ont la possibilité de réserver la séance de leur choix dans les salles participantes sur le site iLikeCinema.com.

- Rêves d’or de Diego Quemada Diez (Mexique) - Prix d’interprétation Un Certain Regard Cannes 2013
- Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (Maroc) - Un Certain Regard Cannes 2013
- Despues de Lucia de Michel Franco (Mexique) - Prix Un Certain Regard Cannes 2012
- Fifi hurle de joie de Mitra Farahan (Iran) - Panorama Berlinale 2013 - Cinéma du réel 2013
- Chroniques d’une cour de récré de Brahim Fritah (Maroc) - Cinémed 2013
- La sociedad del semaforo de Ruben Mendoza (Colombie) - Festival d’Amiens 2013
- Carne de Perro de Fernando Guzzoni (Chili) - Cinélatina Toulouse 2013, Festival de la Rochelle 2013
- The Weight of Elephants de Daniel Borgman (Nouvelle-Zélande) - Forum Génération Berlinale 2013
- Frontiers Blues de Babak Jalali (Iran) - Locarno 2009

Le nouveau défi (musical) de Meryl Streep

Posté par vincy, le 3 avril 2014

meryl streepJonathan Demme (Le silence des agneaux) devrait réaliser Ricki and the Flash, projet pour lequel Meryl Streep avait déjà été engagée pour tenir le rôle principal.

Steep interprètera une femme amoureuse de rock n' roll qui décide de poursuivre un vieux rêve, quitte à sacrifier sa famille. Une dernière chance pour remettre les choses à l'endroit. L'actrice hérite ainsi d'un personnage baroque : guitariste, style maman qui joue du hard rock la nuit, alors qu'elle est caissière dans une épicerie le jour.

Le tournage est prévu pour cet automne, le temps pour la comédienne de devenir crédible avec une guitare dans les bras.

Meryl Streep a toujours aimé les films musicaux. Pressentie pour incarner Evita (qui échoua à Madonna), elle a finalement triomphé avec Mamma Mia. Actuellement à l'affiche dans Un été à Osage County, elle a terminé trois tournages. Elle pourrait être à Cannes avec The Homesman de Tommy Lee Jones. Elle est également attendue dans The Giver, film de SF réalisé par Philip Noyce, et dans Into the Woods, film fantasy familial réalisé par Rob Marshall. Elle tourne actuellement ans Suffragette.

Outre ses films oscarisés et ses thrillers (Veuve mais pas trop, Philadelpha, Un crime dans la tête) et quelques gros fiascos (Beloved, La vérité selon Charlie, Rachel se marie), Jonathan Demme, a réalisé de nombreux clips de Bruce Springsteen, des Pretenders, de Suzanne Vega, des New Order et de Neil Young (auquel il a consacré un documentaire, Neil Young: Heart of Gold). Il vient de réaliser l'adaptation d'une pièce de Henrik Ibsen, Solness le constructeur, film qui a été présenté au dernier Festival de Rome.

Une trilogie pour les Animaux fantastiques : J.K. Rowling convaincue par Warner Bros

Posté par cynthia, le 2 avril 2014

jk rowling les animaux fantastiquesPoussée par la Warner Bros, J.K Rowling travaille sur l'adaptation cinématographique de son roman Les animaux fantastiques. Après l'arrêt de la franchise Harry Potter et la fin prochaine de celle du Hobbit, le studio n'a pas résisté à l'appel du monde des sorciers. Selon le New York Timesn J.K. Rowling, l'auteure d'Harry Potter, devenue romancière de polars, reviendra donc sur grand écran avec une adaptation des Animaux fantastiques. ce que l'on savait depuis quelques mois.

Les nombreux fans de la saga du binoclard le plus aimé de la planète – déployée en sept tomes par l'auteure anglaise et portée avec succès en huit films cinéma (entre 2001 et 2011) – peuvent sauter sur leur balais. Car en effet, le spin-off de la saga s'étendra en fait sur trois longs métrages.

Pourtant cela n'a pas été une tâche facile pour Kevin Tsujihara, le patron de la Warner. En effet, ce dernier a dû faire des pieds et des mains pour obtenir une réponse positive de la part de J.K Rowling. "Quand je dis qu'il a tout fait pour que les choses se fassent, ce ne sont pas des paroles d'attaché de presse mais la vérité littérale. Nous avons dîné ensemble une fois. Ce repas a été suivi d'un coup de fil. Après quoi, j'ai sorti le brouillon sur lequel je travaillais et me suis mise à réécrire" a confié la romancière au New York Times.

Mais qu'est-ce que Les animaux fantastiques? Il s'agit d'une sorte de dictionnaire qui recense toutes les créatures magiques rencontrées au fil des aventures du sorcier Harry Potter (hyppogriffe, centaure, phénix, manticore et on en passe). Les films devraient se dérouler à New York (on est bien loin de Poudlard), 70 ans avant les évènements de la saga Harry Potter. La trilogie sera centrée sur la trajectoire du ''magicozoologiste", Newt Scamanter.

Le premier volet est toujours en cours d'écriture. Il ne devrait pas sortir avant 2016. Alfonso Cuaron a exprimé son intérêt pour la mise en scène. Il avait déjà réalisé Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban en 2004.

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Lire aussi : Une franchise "spin-off" d'Harry Potter sur les rails

Aurélie Filippetti, toujours ministre de la Culture et de la Communication

Posté par redaction, le 2 avril 2014

L'annonce du premier gouvernement de Manuel Valls a confirmé Aurélie Filippetti au poste de ministre de la Culture et de la Communication.

Nommée rue de Valois à l'arrivée de François Hollande à l'Elysée (lire notre actualité du 16 mai 2012), récemment victorieuse aux élections municipales de Metz, Filippetti a initié de nombreux chantiers dans le cinéma, notamment la modification de la loi Hadopi, la gestion de la nouvelle convention collective, la baisse de la TVA sur les billets de cinéma, la charte de l'égalité hommes-femmes dans le secteur, ses combats sur l'exception culturelle (l'an dernier à Cannes) et sur le régime des intermittents...

Des réformes sont encore en cours, suite, entre autres au rapport Bonnell remis en début d'année. Le financement du cinéma, récemment aligné par la Cour des comptes, la chronologie des médias, et l'arrivée de nouveaux opérateurs comme Netflix dans l'univers numérique seront autant de défis à relever dans un secteur qui souffre de plusieurs maux, à commencer par la dépendance des contributions publiques de plus en plus grandes des films à petits et moyens budgets depuis le retrait d'Orange cinéma et l'éventuelle baisse des crédits de Canal + dans les devis des productions.

L’industrie cinématographique se demande toujours où sont les femmes

Posté par MpM, le 1 avril 2014

femmesLa question de la place des femmes dans l'industrie cinématographique semble revenir sur le devant de la scène avec la même régularité (et la même constance sournoise) que les allergies saisonnières. En mai 2012 déjà, l'absence de femmes dans les sélections cannoises faisait grincer les dents. En mai 2013, alors que des critiques virulentes s'étaient élevées face à la sélection d'une seule réalisatrice (Valéria Bruni-Tedeschi) en compétition officielle cannoise, la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti avait commandé une étude sur le sujet au Centre national du cinéma.

A quelques semaines de l'annonce de la sélection du Festival de Cannes 2014,  les premières conclusions de l'enquête viennent de sortir. Sans surprise, on apprend qu'en 2012, seulement 23% des réalisateurs de longs métrages de cinéma français étaient des femmes et que moins d'un quart des films agréés cette année-là ont été réalisés par des femmes.

Des chiffres à mettre en perspective d'une part avec ceux d'il y a seulement quelques années (18,4% de réalisatrices en 2008) et d'autre part avec ceux d'autres pays européens (18,4% à l'échelle européenne, 11,4% au Royaume Uni), pour mieux en appréhender la portée. Car si la situation française est franchement déséquilibrée, elle semble s'améliorer sensiblement au fil des ans et pouvoir, à terme, tendre vers une plus grande égalité entre réalisateurs et réalisatrices. Par ailleurs, en comparaison avec le cinéma européen dans sa globalité (et par extension le cinéma mondial), la France aurait plutôt tendance à montrer l'exemple.

Inégalités et clichés

Ce qui n'empêche nullement les remises en question, surtout au vu du reste de l'étude : femmes majoritairement présentes dans les métiers du cinéma traditionnellement considérés comme féminins (coiffeur-maquilleur à 76,6%, costumier-habilleur à 87,2% et  scriptes à 98,1%), films moins chers (devis moyen de 3,45 millions d'euros contre 5,66 pour les longs métrages réalisés par des hommes), rémunérations inférieures à celles des hommes (31,5% de moins pour une réalisatrice et rémunération horaire moyenne inférieure de 35,8%), etc.

Il paraît indéniable que le temps n'est désormais plus au constat, mais bien à l'action, en commençant par une évolution des mentalités. Dans une société où il n'est pas évident pour tout le monde de lutter contre les stéréotypes de genre, faire comprendre aux futurs professionnels qu'une femme peut être machiniste ou opératrice de prise de son ne semble pas complétement gagné, mais on part de si loin (4,3% de femmes machinistes, 3,1% d'électriciens...) que toute tentative est bonne à prendre.

De nombreux points restent par ailleurs à étudier pour comprendre la meilleure stratégie à adopter : l'enquête du CNC relève par exemple que le métier le plus mixte du cinéma est celui d'assistant réalisateur, avec 49,2% d'hommes et 50,8% de femmes. Mais quel pourcentage de chaque sexe passe lui-même à la réalisation et au bout de combien d'années ? Par ailleurs, si les budgets de films réalisés par des femmes sont inférieurs à ceux des films réalisés par des hommes, est-ce parce qu'elles parviennent moins facilement à les compléter, ou parce qu'elles travaillent sur des projets d'emblée moins coûteux ? Enfin, au-delà du pourcentage symbolique de femmes cinéastes, il serait intéressant de savoir quel pourcentage des femmes désirant tenter l'aventure y parviennent au final, et de le comparer à celui des hommes réalisateurs.

Des jurys au féminin à Cannes

En attendant, on est impatient de découvrir la sélection cannoise qui, quelle qu'elle soit, ne manquera pas de relancer le débat. Pour le moment, les femmes réalisatrices semblent devoir y être à l'honneur avec Jane Campion présidente du jury officiel, Noémie Lvovsky et Daniela Thomas dans le jury de la Cinéfondation et Andrea Arnold présidente du jury Nespresso de la Semaine de la Critique.

A suivre, donc. Mais une chose est d'ores et déjà certaine : il faut arrêter de blâmer le faible nombre de femmes réalisatrices pour justifier leur absence en compétition officielle. Même en prenant des hypothèses basses, il y a plus de 5% de films réalisés par des femmes de par le monde (ce qui correspondrait au 1 sur 20 de l'an passé). De plus, il serait  intéressant de considérer la sélection cannoise dans sa globalité avant de crier au scandale. En 2013, Valeria Bruni-Tedeschi était un peu l'arbre qui cachait la forêt (certes modestes) des 15 autres réalisatrices de longs métrages sélectionnées, toutes sections confondues.