Dinard 2014: Hommage au réalisateur Michael Radford

Posté par kristofy, le 11 octobre 2014

© ecran noirC’est le 30ème anniversaire du film 1984 avec John Hurt et Richard Burton, le célèbre roman de George Orwell adapté au cinéma par Michael Radford. Son nouveau film Elsa et Fred avec en vedette le couple Shirley MacLaine et Christopher Plummer fait le tour des festivals depuis quelques mois. Cela forme un double-motif pour le festival du film britannique de Dinard pour lui rendre hommage avec la projection de ses films en sa présence.

Michael Radford n’a pas une filmographie en ligne droite avec des titres de films qui font de lui un cinéaste incontournable, avec certains films curieux comme Dancing at the Blue Iguana avec Darryl Hannah ou le documentaire Michel Petrucciani Body and Soul. Toutefois pour beaucoup d’acteurs, il a été un metteur en scène majeur : dans Sur la route de Nairobi éclate à l’écran le charisme du tout jeune Hugh Grant (avec aussi John Hurt et Charles Dance), Le Facteur (Il Postino) restera comme un des meilleurs films de Philippe Noiret au crépuscule de sa carrière, avec Le marchant de Venise il y a le face à face entre Al Pacino et Jeremy Irons. Ce nouveau film met en vedette deux autres vétérans d'Hollywwod, Shirley MacLaine et Christopher Plummer, de manière très émouvante.

A Dinard, Michael Radford s'est prêté au jeu de la masterclass:

"Être nominé pour un Oscar [Meilleur réalisateur, meilleur scénariste pour Le facteur] ça change tout, car à partir de ce moment-là, tu es demandé partout dans le monde. On te propose plein de projets, et il faut le dire aussi beaucoup de projets merdiques. Moi je n’aurais pas dû travailler avec Harvey Weinstein, B.Monkey (avec Asia Argento), ça a été une catastrophe. Cependant il peut arriver que, parfois, les films alimentaires soient mieux que les films choisis avec le cœur. Pour ce nouveau film Elsa et Fred, au départ je n’étais pas satisfait du scénario. La seule personne qui pouvait faire des modifications pour le tirer vers le haut c’était Anna Pavignano, ma scénariste sur Le Facteur. À la base c’est un remake d’un film argentin [le film sort le 6 novembre en Argentine]; elle a traduit le scénario espagnol en italien, puis elle a travaillé dessus avant de retraduire le tout en anglais. Je suis toujours très fier de ce film Le Facteur; j’ai retrouvé le compositeur Luis Bacalov pour faire aussi la musique d'Elsa et Fred. On a tourné 27 jours en Louisiane. Cet endroit a été choisi pour une raison extérieure à l’histoire : c’est là où il y avait le plus d’avantages fiscaux pour la production. Raconter une histoire simple de manière efficace, ce n’est pas facile. Au départ je n’attendais pas grand-chose de ce film Elsa et Fred, mais le public l’aime beaucoup. C’est Peter Brook qui disait que ‘il faut absolument plaire au public, mais pas à n’importe quel prix’, c’est ça le cinéma."

Rencontre avec Jodie Whittaker, membre du jury et fidèle du festival de Dinard

Posté par kristofy, le 11 octobre 2014

Le jury présidé par Catherine Denueve va faire connaître son palmarès pour les films en compétition de la 25ème édition du Festival du film Britannique de Dinard. La veille des délibérations, rendez-vous était donné à leur hôtel avec certains membres du jury. Une belle occasion de rencontrer en tête à tête la belle Jodie Whittaker :

Ecran Noir : Les films Good vibrations et Hello Carter qui étaient en compétition ici à Dinard en 2012 et 2013 n’ont pas eu de distribution en France…
Jodie Whittaker : Je ne le savais pas, la distribution c’est parfois long et compliqué. En tant qu’actrice, on est demandée à plusieurs endroits pour faire la promotion des films, mais ensuite on n’est pas forcément tenu au courant de tout ce qui se passe pour les sorties en salle. C’est vraiment dommage parce que l’accueil ici, à ce festival, s'était très bien passé, Good Vibrations avait eu un prix (ndlr : prix du scénario), on espérait que le public français pourrait voir ces films.

EN : Il va pouvoir tes films suivants, déjà Black Sea de Kevin Macdonald avec Jude Law…
Jodie Whittaker : Oui ! Black Sea c'est début décembre dans les cinémas en Angleterre. Dans ce film j’ai un tout petit rôle en fait, c’est surtout un film d’hommes dans un sous-marin. Je joue l’ex-femme de Jude Law, et j’apparais dans des scènes de flashbacks de sa vie, avant ce qui se passe sous l’océan.

EN : …et aussi Get Santa de Christopher Smith lui aussi déjà venu plusieurs fois à Dinard.
Jodie Whittaker : Christopher Smith est un réalisateur très brillant, c’est vraiment quelqu’un adorable, ça a été comme un rêve de travailler avec lui. je crois que la sortie est prévue aussi en décembre sortie, c’est un film de Noël un peu bizarre. C'est Jim Broadbent qui est un père Noël qui se retrouve perdu dans Londres mais il faut qu’il assure sa distribution de cadeaux, alors un petit garçon et son père vont l'aider. Par rapport aux autres films de Christopher Smith avec du sang, on change de registre puisque c’est une comédie.

EN : La série Broadchurch a maintenant son remake américain, qu’est ce que tu en penses ?
Jodie Whittaker : L’histoire est la même et cette version pour les USA s’appelle Gracepoint, le casting des acteurs américains est intéressant avec, par exemple, Nick Nolte. David Tennant reprend son rôle d’inspecteur. Ce remake c’est comme un compliment pour nous. On a fait cette série et des gens l’ont trouvée tellement bien qu’ils ont décidés d’en faire le remake. Notre série a été diffusée avec beaucoup de succès un peu partout dans le monde et aussi chez vous en France. On est plutôt ravis. Il y a une saison 2 de Broadchurch qui se prépare avec les personnages d’origine, mais je ne peux pas en dire plus.

EN : Après avoir été deux fois actrice d’un film en compétition tu es cette année membre du jury, c’est comment de passer de l’autre côté et de juger les films des autres ?
Jodie Whittaker : C’est formidable, je suis excitée  d’être dans ce groupe de jurés qui est un bon mix de différentes personnes créatives, avec actrices et réalisateurs, distributeur, anglais et français. C’est intéressant de discuter avec eux des films de la compétition, on parle de nos goûts et on a des opinions différentes et d’autres qui se rejoignent. On regarde ces films en étant spectateur plus que juge, on ne peut pas vraiment comparer des films. Je peux dire une chose et la majorité du jury dire l’inverse, c’est un débat très intéressant. Ce qui peut arriver de mieux à un film c’est de toute façon trouver du public, que celui-ci soit récompensé ou non.

EN : Le Festival britannique de Dinard fête ses 25 ans, parmi les 25 films qui ont été récompensés du Hitchcock d’or lequel serait ton favori ?
Jodie Whittaker : Il y a plein de bons films dans cette liste, en fait je les ai presque tous vu sauf deux ou trois. Celui que je préfère c’est White Lightnin', je n’arrive pas à croire que ça soit un film britannique d’ailleurs tellement il est différent des autres. C’est un film à petit budget et ce qu’ils ont réussi à faire au niveau de la production et du tournage est extraordinaire. Edward Hogg est un des meilleurs acteurs de sa génération. Il faut voir White Lightnin' !

Saint-Jean-de-Luz 2014 : la rançon du passé, la respiration du présent

Posté par vincy, le 11 octobre 2014

Deuxième partie et dernière ligne droite pour le nouveau Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz (lire notre article sur le jury et la programmation de cette année). Le cinéma Le Sélect ne souffre pas trop des travaux du nouveau complexe résidentiel en construction, Les Erables (au passage le cinéma va gagner une salle, passant de quatre à cinq).

Jour 4, 17h30: Lena est une femme allemande qui, un soir de fête, perd soudainement la mémoire biographique : sa vie, ses amis, ses écrits, elle a tout oublié jusqu'à son visage. Elle ne se reconnaît pas. Elle n'existe plus. Comme on appuie sur un bouton reset pour redémarrer une machine. Pour retrouver la mémoire, aidée par son mari, elle cherche des éléments de la femme qu'elle était. Mais au lieu de se les approprier, elle ne fait que les imiter. Au point de faire coexister une Lena qui n'existe plus avec une nouvelle personnalité, qui n'a aucun repère.

Jan Schomburg a donné le rôle principal à sa compagne, Maria Schrader (Aimée & Jaguar), étonnante: parfois vieillie, parfois enfantine, tantôt enlaidie, tantôt embellie, elle livre une performance assez saisissante, sur le bord du précipice où elle peut basculer dans la folie. Ce drame allemand (intitulé Oublie mon moi en VO) très maîtrisé ne laisse aucune porte de sortie au spectateur : enfermée dans sa logique de (dé)fragmentation du "conscient" et de l'individu, la mise en scène s'appuie en permanence, avec intelligence, sur des effets de reflets troublés ou d'images floutées. Sortie en France en 2015.

20h30: L'oranais de Lyes Salem, déjà primé à Angoulême, est une fresque historico-romanesque sur l'Algérie, depuis la guerre contre la France jusqu'aux années 80. A travers un groupe de quatre amis, aux destins et opinions qui vont diverger avec le temps, on suit les espoirs, tragédies et trahisons (idéalistes comme humaines) des uns et des autres. Le film est ambitieux par son propos et son ampleur. Ce qui ne signifie pas qu'il parvient à convaincre complètement. Ce feuilleton aux accents de Arcady époque Grand Sirocco accuse parfois quelques redondances et certaines langueurs. A trop vouloir dire et dénoncer, le scénario passe à côté d'une intimité plus profonde entre ces "héros" qui ont libéré l'Algérie. Lyes Salem montre pourtant une voie intéressante pour le cinéma algérien, mélange de critique et d'amour pour son pays. Avec de beaux moyens, et un film grand public, il donne de la voix à un pays toujours méconnu, si loin, si proche. Sortie en France le 19 novembre 2015.

Jour 5, 12h: Déjà présenté à la Semaine de la Critique, Respire est le deuxième long métrage de Mélanie Laurent. Elle avait lu le roman d'Anne-Sophie Brasme à l'âge de 17 ans. Cette histoire ne l'a pas quittée depuis. Par rapport aux Adoptés, la cinéaste a changé tous ses codes cinématographiques pour filmer la vie de Charlie (formidable Joséphine Japy) l'année de son Bac, de ses 18 ans. En cours d'année scolaire, surgit Sarah, fille magnétique, fascinante (Lou de Lâage, idoine pour le rôle). Amitié fusionnelle pour deux êtres qui ont besoin d'être aimées. Mais Sarah est une perverse narcissique et va attirer la lumineuse Charlie dans son enfer.

Il n'y a pas beaucoup d'issue à ce type de situations. Mélanie Laurent a filmé caméra à l'épaule, au plus près des personnages, pour ressentir l'oppression qui piège ces proies, aussi intelligentes et entourées soient-elles. Respire est avant tout un cri silencieux. Celui de Charlie qui ne dit rien alors qu'elle souffre. Celui que vivent des milliers de jeunes gens victimes d'humiliations, de manipulations et même de révélations publiques. Sortie en France le 12 novembre.

17h30: Inutile de vous le cacher très longtemps: Bébé tigre n'est pas seulement un véritable coup de coeur durant ce festival, c'est sans doute l'un des meilleurs premiers films français de ces dernières années. Cyprien Val, accompagné de Céline Sciamma (Tomboy) et Marie Amachoukeli (Party Girl) pour le scénario, nous offre une oeuvre généreuse autour d'un personnage, Many, jeune indien arrivé en France clandestinement à l'âge de 15 ans, "mineur étranger isolé". Deux ans plus tard, en famille d'accueil et au lycée, entre la volonté de s'intégrer et la nécessité d'envoyer de l'argent à ses parents, Many est pigé à force de tout vouloir concilier, au risque d'être renvoyé dans son pays à sa majorité.

Entre Bande de filles (en plus abouti, plus tendu) et La cour de Babel (côté fiction), Bébé Tigre pourrait avoir comme slogan "le film que Eric Zemmour ne peut pas voir". Avec un regard véritable sur la jeunesse immigrée qui ne demande qu'à s'intégrer, à travailler et à étudier, sans naïveté et avec réalisme, Cyprien Val construit son film comme un suspense social, où l'émotion est loin d'être absente. Il a trouvé en Harmandeep Palminder, jeune garçon fascinant, un acteur idéal pour incarner l'ambivalence des situations, subies ou choisies. Il photographie une France métissée et travailleuse, autant que rigide et précaire. En 87 minutes tout est dit, montré. Et la bande son est un bijou pour les oreilles, donnant des accents contemporains punchy à un récit moderne et universel. Sortie en France le 28 janvier 2015.

Jour 6, 12h15: Film de clôture, Les souvenirs est l'adaptation du best-seller de David Foenkinos, coscénarisé par l'écrivain et le réalisateur, Jean-Peul Rouve. Une grand-mère qui doit aller vivre en maison de retraite, l'un de ses trois fils qui est mis à la retraite, son épouse qui aimerait que tout cela bouge un peu, leur fils, 23 ans, avide de croquer la vie, à sa façon, et une multitude personnages qui gravitent autour de cette famille pas vraiment prête à passer à la prochaine étape de leur vie.

Feel-good movie par excellence, Les souvenirs ne manque pas d'humour, d'émotion et de situations cocasses. Les dialogues sont de la dentelle pour des comédiens aussi différents qu'Annie Cordy, Michel Blanc, Chantal Lauby et Mathieu Spinosi (violoniste avant d'être acteur), auxquels on peut ajouter Audrey Lamy et Jea-Paul Rouve. Tous ont le souci du travail bien fait, l'envie de donner le change au public. Peut-être aussi parce que tous ces comédiens ont un ADN commun: l'opérette, le Splendid, les Nuls, les Robins des bois, Scènes de ménages : chaque génération de la comédie est représentée, ce qui forme un orchestre cohérent pour une partition efficace et touchante. Sortie en France le 14 janvier 2015.

Léa Seydoux, 8ème James Bond girl française de la saga

Posté par vincy, le 10 octobre 2014

Lea SeydouxElle était une tueuse sans pitié dans Mission Impossible: Protocole fantôme. On l'a aussi aperçue chez Quentin Tarantino, Woody Allen et Wes Anderson. Selon The Daily Mail, Léa Seydoux sera l'une des prochaines James Bond Girls du 24ème épisode de la franchise. Le tournage débute en décembre, avec Daniel Craig, aka 007, Ralph Fiennes, nouveau M, et Naomie Harris, désormais MoneyPenny, qui reprennent leurs rôles.

Ce sera la huitième actrice française à endosser cette responsabilité. Depuis que Craig est devenu 007, il a toujours tenue une française dans ses bras : Eva Green, son grand amour, la franco-ukrainienne Olga Kurylenko et dans Skyfall l'ambivalente Bérénice Marlohe. Claudine Auger fut la première en 1965 face à Sean Connery (Opération tonnerre). Roger Moore aura conquis Corinne Cléry (Moonraker) et surtout Carole Bouquet (Rien que pour vos yeux). Et Pierce Brosnan aura du affronter les tortures de Sophie Marceau dans Le Monde ne suffit pas, où elle était l'une rares Bond Girls à l'égale de l'agent de secret de sa majesté. D'autres françaises ont tenu des rôles plus secondaires.

On attend de savoir s'il y en aura d'autres et surtout si Seydoux sera du bon côté. Sam Mendès réalise une fois de plus cet opus de James Bond, dont la sortie est prévue dans un an. On sait juste que Rome a été choisie pour une scène de course-poursuite. La capitale italienne n'a jamais été un lieu d'action de toute la saga.

Dans les prochains jours, on devrait savoir qui sera le méchant (Daniel Day-Lewis?), l'autre Girl (Rihanna?) et le collègue de la CIA (Chiwetel Ejiofor?).

Truffaut à la Cinémathèque et chez vous

Posté par vincy, le 10 octobre 2014

Depuis hier et jusqu'au 25 janvier 2015, la Cinémathèque française rend hommage avec une exposition consacrée à François Truffaut, dont on célèbre les 30 ans de sa disparition.

Vous ne pouvez pas la voir? Vous voulez prolonger l'expérience de cette expo? Il y a plusieurs moyens  d'y parvenir.

- Un catalogue (35€) de 240 pages qui paraît cette semaine. Coédité par la Cinémathèque et Flammarion, l'ouvrage compile archives personnelles du cinéastes, grands thèmes de son oeuvre, entretiens, photographies de tournages et documents inédits. De nombreux livres sur François Truffaut sont récemment parus.

- Une rétrospective intégrale du 8 octobre - avec une version restaurée du Dernier Métro en ouverture - au 30 novembre. A noter que le 25 octobre L'homme qui aimait les femmes sera présenté par Brigitte Fossey. La rétro est accompagnée d'un cycle "Autour de Truffaut" (des films dont il a été scénariste ou coproducteur) et de documentaires sur lui.

- Une programmation spéciale à la Cinémathèque, "Après François Truffaut: décalques et influences", rassemble des films de Pierre Salvadori, Arnaud Desplechin, Christophe Honoré, Jacques Doillon, Olivier Assayas, Pascale Ferran, Leos Carax, Jean Eustache, Valérie Donzelli, Noémie Lvovsky...

- Sur le site internet de la Cinémathèque, une exposition virtuelle sous forme de journal intime, , "Truffaut par Truffaut", divisé en 14 chapitres sera mis en ligne pour découvrir un Truffaut différent. Chaque lundi, la publication d'un chapitre révélera des archives de l'INA, de la Cinémathèque et celles du réalisateur.

- Deux journées François Truffaut. Les 6 et 7 novembre, des conférences (critique, acteur, littérature, technique) et des dialogues (autour du scénario, de la musique), une lecture et deux tables rondes seront organisées à la Cinémathèque.

- Une programmation pour le jeune public, ainsi que des ateliers Kinokids, des stages pendant la Toussaint est également prévue.

- L'intégrale de François Truffaut en DVD avec un coffret de 21 films.

- Un coffret de cinq CD avec un livret et des photos, qui compile l'ensemble des BOF de sa filmographie.

- Enfin, Arte rendra hommage au cinéaste du 27 octobre au 7 novembre avec la diffusion de La peau douce, Le dernier métro et un documentaire inédit François Truffaut, l'insoumis, et Les Quatre cents coups.

Le cinéma de Patrick Modiano, prix Nobel de littérature 2014

Posté par vincy, le 9 octobre 2014

catherine deneuve patrick modianoPrix Nobel de littérature. Patrick Modiano, homme discret, écrivain de l'intime et auteur d'une trentaine d'oeuvres, est aussi un homme  de cinéma. Le dernier Prix Nobel de littérature français s'appelait J.M.G Le Clézio, lui-même grand cinéphile. C'était il y a six ans.

Modiano a été récompensé pour "l'art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l'Occupation". Et justement l'Occupation est aussi au coeur de son oeuvre cinématographique. Car, on le dit moins, mais Modiano est aussi scénariste. On lui doit Lacombe Lucien, de Louis Malle (1974) et Bon Voyage, de Jean-Paul Rappeneau (2003). Deux films, très différents dans la forme, sur les relations entre les Français et les Allemands durant la seconde guerre mondiale. Le premier a été nominé aux British Awards et le second aux Césars, chacun dans la catégorie du meilleur scénario.

Modiano a aussi écrit le scénario d'Une jeunesse de Moshé Mizrahi, adaptation de son propre roman (1983) et coécrit celui du Fils de Gascogne de Pascal Aubier (1995). On pourrait ajouter Un Innocent épisode de la série télévisée Madame le juge (1975). A la fin des années 1970, il avait essayé, avec Michel Audiard et Philippe Labro, d'écrire, en vain, le scénario d’un film sur Jacques Mesrine.

Deux de ses romans ont été transposés sur grand écran : Le Parfum d'Yvonne de Patrice Leconte (1995), d'après Villa triste et Te Quiero de Manuel Poirier (2001), d'après Dimanches d'août.

Dans Télérama en 2003, Modiano avouait que les adaptations de ses livres n'avaient jamais été très concluantes: "Quelquefois, on accepte parce qu’on pense que le film ne se fera pas. Il vaudrait mieux dire non tout de suite…"

Enfin, l'écrivain a aussi été acteur : on l'aperçoit dans Généalogies d'un crime de Raoul Ruiz (1997), aux côtés de son amie Catherine Deneuve. Dans un petit rôle, il interprète l’ex-mari de la star. L’idée de proposer ce rôle revient à Deneuve : "Il se trouve que le rôle était court et c’était celui d’un écrivain. J’ai donc pensé à Modiano à cause de sa fragilité, de son côté décalé, de sa nature d’éternel rêveur, et j’ai aimé le sentir à mes côtés." Elle ajoute dans cet entretien au Nouvel Observateur: "Je trouve Modiano extraordinaire avec son petit foulard, ses lunettes noires, ses grands airs à la fois empruntés et protecteurs." Modiano a coécrit avec l'actrice Elle s'appelait Françoise..., le livre hommage à Françoise Dorléac paru en 1996. Son texte s'intitulait Le 21 mars, le premier jour du printemps.

Dans Les Inrocks, l'écrivain s'amusait: "C’était la première fois que je faisais l’acteur, sûrement la dernière d’ailleurs… Mais les lieux ont une telle importance pour moi… J’étais impressionné que le tournage se passe dans cet hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, où Artaud a été interné… Je crois beaucoup à ce genre de coïncidence, qu’il ait lui-même tourné dans des films et qu’il ait été enfermé là, c’est étrange…"

Patrick Modiano a été membre du jury du Festival de Cannes en 2000.

Saint-Jean-De-Luz 2014: des amis, des ennemis et une revanche sur soi

Posté par cynthia, le 9 octobre 2014

Cannes, Deauville, Annecy et après? Les médias du septième art n'ont d'yeux principalement que pour ces deux festivals de cinéma. On oublie la multitude de bons festivals provinciaux - Angoulême, Dinard, Arras, Vesoul, La Rochelle, ...- qui animent les régions, et offrent souvent des films en avant-première qui atteignent rarement les salles autour. Les médias nationaux ne s'y intéressent que s'il y a des vedettes ou un événement spécifique, ponctuellement.

Cette "mésinformation" conduit à de grandes injustices. Parfois certains succès en salles ont connu leurs débuts dans ces festivals. Sans fanfare, mais avec un ou deux prix, la reconnaissance du public. Comme un screen-test improvisé et non représentatif. Depuis lundi, le Festival international du film de Saint Jean de Luz, qui a longtemps été connu sous le nom du Festival des jeunes réalisateurs, montre des oeuvres radicalement différentes à un public curieux et critique (lire notre article sur le jury et la programmation de cette année).

Entre quelques promenades sur la plage et quelques morceaux de fromage basque, on s'assoit dans les belles salles du Sélect, jury, public, journalistes et notables mélangés.

Jour 1, 17h30: L'aventure commence avec un premier film signé Stéphane Demoustier: Terre Battue. L'histoire d'un père au chômage qui va devoir défier les désillusions actuelles afin de retrouver un travail tout en encourageant son fils, déjà extrêmement motivé, à tâter de sa raquette pour devenir le prochain Nadal. Par la puissance des personnages, le film nous plonge dans l'enfer du désespoir lié à la passion destructrice de permettre à nos rêves de devenir réalité. Tout ceci est agrémenté par une relation père/fils ardente que rien ne ternie même jusqu'au triste verdict final.

En fait, Terre Battue raconte une certaine France, que l'on connaît trop bien. La perte d'un emploi par une entreprise qui vous trouve un peu trop vieux pour continuer. Une pression médiatique sur nos jeunes adolescents à devenir les meilleurs, les plus riches, les plus connus quitte à ne plus être eux-mêmes. Déroutant, un premier film qui ne laisse pas de marbre. Sortie en France le 17 décembre.

20h30: Le film d'ouverture est La rançon de la gloire de Xavier Beauvois, président de ce jury et amateur de pêche dans l'océan le matin. Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem campent le rôle des deux malfaiteurs qui dans les années 70 ont volé le cercueil de Charlie Chaplin contre une rançon. Non ce n'est pas une blague, il s'agit d'un fait réel, il y a vraiment deux cinglés qui ont volé le cercueil de la légende du cinéma muet pour de l'argent. Mais pourquoi avaient-ils commis un acte aussi abominable? C'est ce que Xavier Beauvois s'est demandé en lisant un article à ce sujet il y a quelques années. «Je voulais montré justement ce qui aurait pu motiver ces deux kidnappeurs!»
C'est ainsi que le réalisateur nous pousse dans le quotidien de deux hommes que la société a marginalisés. Deux immigrés (algérien et belge) qui se serrent les coudes pour survivre et offrir une vie décente à la fille de l'un deux, pendant que sa femme souffre à l'hôpital faute d'une opération coûteuse. Au même moment la légende Charlie Chaplin s'éteint et se fait enterrer à quelques mètres de chez eux. Drôle, loufoque, mélancolique mais un peu trop longue, cette comédie, un peu longue, a plu grâce à son excellente mise en scène et son originalité. Sortie en France le 7 janvier 2015.

Jour 2, 15h: Premier film du réalisateur français de sang mais anglais d'éducation, Yann Demange. Avec 71', le jeune cinéaste signe une fresque magistrale sur le conflit dont la ville de Belfast a été le théâtre en 1971. Gary, campé par le plus que talentueux anglo-irlandais Jack O'Connell Skins, 300, Les points contre les murs) est une jeune recrue anglaise envoyée à Belfast pour calmer les ardeurs d'une ville en plein chaos où catholiques et protestants se livrent bataille. Lors d'une simple patrouille, son unité est prise en embuscade, Gary se retrouve seul. C'est là que le cauchemar commence autant pour lui que pour nous. Blessures, trahisons et autres fausses illusions, Gary ne sait plus vers quel saint se vouer: tout le monde peut être une menace même ceux qu'il soupçonnait le moins. Le tout en 24 heures chrono.
Métaphore cruelle mais néanmoins réelle sur la bêtise des conflits et des guerres: il n'y a pas de gagnants mais seulement des perdants, il n'y a pas de gentils mais juste des cyniques et illuminés aveuglés par leur propre soif de contrôle et de pouvoir. Une scène d'explosion, en plan séquences, spectaculaire pose une question essentielle «pour qui se bat-on déjà?». Porté par un acteur fulgurant et dont la présence illumine l'écran même sans aucune réplique, on est en apnée durant tout le film jusqu'au dénouement final, qui excède le spectateur. Applaudissements fougueux des spectateurs à la fin de la projection. Sortie en France le 5 novembre.

17h30: Après un film d'action comme '71, rien ne vaut une petite comédie romantique pour adoucir les spectateurs, n'est-ce pas? Jessie & Zibby (ou en anglais Liberal Arts) est le second film de Josh Radnor alias Ted dans la série How I met your mother. Jessie est un trentenaire qui ne veut pas grandir. Sur son chemin, il rencontre Zibby (la sublime Elizabeth Olsen) qui elle veut déjà être une grande. En quelques minutes, il succombe à son charme mais ne pense jamais la revoir. Jusqu'à ce qu'il participe à une soirée grâce à son pote spirituel Zach Efron. Dès lors le voilà perturbé. Il a 35 ans, elle en a 19, autant dire que c'est compliqué. Même s'ils s'entendent très bien, leur différence d'âge se fait sentir: elle lit Twilight, lui trouve ça ridicule.
Plus qu'une histoire d'amour, ce couple est une révélation universelle pour chacun de nous. Ajoutez à cela l'histoire adjacente d'un vieux professeur talentueux contraint de partir en retraite et on s'interroge alors sur la peur de vieillir, celle d'être trop jeune, on encore l'appréhension d'un avenir qui passe bien trop vite. Filmé comme un film d'auteur, cette comédie donne le baume au cœur et le vague à l'âme. On en sort en véritable guimauve. Pas encore de date de sortie en France.

20h30: Ovni cinématographique: Los tontos y los estupidos de Roberto Caston. Faute de moyens, le réalisateur tourne son histoire dans les studios d'un enregistrement et sans le vouloir y trouve originalité. Il fait dérouler son histoire abracadabrante à travers les répétitions de ses acteurs, plongeant ainsi le spectateur dans un univers authentique qui manque cruellement au cinéma français en général. Car le film ne repose pas sur des lieux, des effets-spéciaux et que sais-je encore mais il se fonde sur le jeu de ses personnages, tous enivrés par leurs défauts: la ménagère délaissée par son mari et attirée par l'étudiant français qui vit chez elle, la jeune caissière qui s'occupe de sa maman malade, le jeune homosexuel qui cache sa séropositivité à ses proches par peur d'attiser la pitié...tant de personnalités attachantes et si proche du réelle que je me suis imaginée dans un théâtre durant quelques prises. Pas encore de date de sortie en France.

Jour 3, 17h30: Max et Lenny de Fred Nicolas est l'histoire de Max, jeune délinquante de cité qui se réfugie dans le rap pour oublier son quotidien. Un soir elle rencontre Lenny, jeune congolaise sans papier et non moins extrêmement souriante. Une belle amitié va naître.
Et quelle amitié! On pouvait presque croire à un happy end lesbien façon La Vie d'Adèle. Mais ici pas de scène de sexe ou de baisers langoureux. Leur amitié est tellement fusionnelle que ces deux âmes sœurs sont aussi deux soeurs de cœur. Deux jeunes filles délaissées par la société qui vont tenter de s'en tirer à coup de rébellion personnelles et de rimes. Un petit conte de quartier émouvant (oui j'ai versé ma larme) et dans l'air du temps. Pas encore de date de sortie en France.

Dinard 2014: Catherine Deneuve, Queen of the jury

Posté par kristofy, le 9 octobre 2014

© ecran noir

Le Festival du film britannique de Dinard fête cette semaine sa 25ème édition, déjà un quart de siècle que la jolie cité balnéaire de Dinard (qui est aussi un lieu de tournage apprécié de plusieurs films) amène sur sa côte d’émeraude le meilleur du cinéma d’outre-Manche à faire découvrir en France. La liste des titres ayant déjà gagné le Hitchcock d’or se révèle d’ailleurs presque un best-of du cinéma britannique dont le nombre de films et leurs qualités rayonnent de plus en plus à travers le monde : The Full Monty de Peter Catan, Billy Elliot de Stephen Daldry, Bloody Sunday de Paul Greengrass, Dead man’s shoes de Shane Meadows, Boy A de John Crowley, Tyranosaur de Paddy Considine, Le Géant égoïste de Clio Bernard.…

Pour son 25ème anniversaire le jury de la compétition est présidé par la Reine de actrices françaises Catherine Deneuve. Elle a déjà été reine d’Angleterre au cinéma dans Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté et reine fantaisiste dans Palais Royal de Valérie Lemercier (deux films qui furent présentés en avant-première à Dinard). Elle connaît aussi la région pour venir régulièrement en vacances dans les environs de Saint-Briac. DSes liens avec le Royaume-Uni remontent loin : en 1965 à 22 ans elle tourne à Londres Répulsion avec Roman Polanski, et la même année elle épouse le photographe britannique David Bailey (avec Mick Jaeger et Françoise Dorléac en témoin, s'il vous plaît).

Le jury franco-britannique rassemble le réalisateur Kevin Macdonald (Jeux de pouvoir, le remake adapté de la série State of play, How I Live Now l’année dernière à Dinard), le producteur-distributeur Alexandre Mallet-Guy (Memento films qui a distribué la palme d’or Winter Sleep), les actrices Suzanne Clément (en ce moment dans Mommy de Xavier Dolan), Léa Drucker, Sophie Duez, Emilia Fox (Cashback passé à Dinard), la pétillante Jodie Whittaker (déjà venue à Dinard pour Good Vibrations et Hello Carter), et la réalisatrice et metteur en scène d’opéra Penny Woolcock.

Ils ont la mission de remettre la recompense du Hitchcock d’or à l’un des 6 films en compétition: ’71, Catch me Daddy, Franck, Lilting ou la Délicatesse, The Goob, The Riot Club.

Dinard va rendre hommage au réalisateur Michael Radford avec la première de son nouveau film Elsa & Fred (avec Shirley MacLaine et Christopher Plummer). Une carte blanche au producteur Stephen Woolley permettra de (re)découvrir The Crying Game, We Want Sex Equality, Stoned (à propos du rocker Brian Jones) et en avant-première le polar Hyena.

Chaque journée de ces 5 jours de festival Ce 25ème anniversaire sera l’occasion de revoir un classique du cinéma britannique suivi d’une rencontre avec l’un de ses artisans réalisateur ou producteur : 1984 avec Michael Radford, Life in a Day avec Kevin Macdonald, The Crying Game avec Stephen Woolley, The Full Monty avec Uberto Pasolini , The Queen avec Philippe Pilard.

Les films en avant-première au Festival du film britannique de Dinard seront une nouvelle fois très nombreux: la comédie musicale Sunshine on Leigh (avec Peter Mulan) en ouverture et One Chance en clôture : Calvary (avec Brendan Gleeson), God Help the Girl (avec Emily Browning, Hannah Murray), Keeping Rosy, Noble, Panic, Queen and Country, Snow In Paradise, Still Life (avec Eddie Marsan), Tea & Sangria, The Trip to Italy (avec Steve Coogan), X + Y (avec Sally Hawkins)...

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25e édition du Festival du film britannique de Dinard
Du 8 au 12 octobre 2014
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Espagnolas à Paris : Daniel Burman présente Felicidad

Posté par kristofy, le 8 octobre 2014

felicidadLe rendez-vous "Espagnolas en Paris" rassemble régulièrement les férus de cinéma espagnol et latino-américain, avec à chaque rencontre un film en avant-première et un buffet de spécialités ibères autour duquel se rencontrer.

La séance du 6 octobre a permis la découverte du film argentin Felicidad, avant sa sortie prochaine le 29 octobre en France, en compagnie de son réalisateur Daniel Burman. A tout juste 41 ans, Burman est auteur d’une dizaine de longs-métrages dont la plupart ont eu une sortie dans les cinémas français, ce qui est assez rare pour un cinéaste argentin : En attendant le Messie en 2001, Toutes les hôtesses de l'air vont au paradis en 2003, Le Fils d'Elias en 2004, Les Lois de la famille en 2006, Les Enfants sont partis en 2008, et donc à la fin du mois son nouveau film, Felicidad.

Une belle régularité qui cette fois devrait lui permettre de se faire mieux connaître : Felicidad est une joyeuse comédie sur l’amitié et le couple qui est déjà le 3e plus gros succès de l’année en Argentine. « La France est un marché important et exigeant, pour la sortie de Felicidad je salue le travail de ma distributrice (Eurozoom) qui est presque contre-nature en terme commercial. C’est une fierté que mon film venant d’Argentine soit présent dans des cinémas en France, comme ici à Paris au milieu de tant de films fabuleux en provenance de partout ailleurs. »

Le film raconte l'histoire de Santiago et Eugenio, deux amis de longue date également associés dans le travail. Ils se comprennent sans se parler, se complètent et ne se quittent pratiquement jamais. Lorsqu'Eugenio disparaît mystérieusement, voilà Santagio obligé de supporter Laura, l’épouse d’Eugenio qu’il a toujours pris soin d’éviter. Le moins qu'on puisse dire est que Laura et Santiago ne s'apprécient pas, mais désormais ils sont bien obligés de cohabiter en attendant le retour d’Eugenio.

« Ce qui pourrait être autobiographique, burmance sont certains dilemmes que l’on voit dans le film, liés à l’âge ou au temps qui passe. Ce qui m’intéresse beaucoup, c’est la peur de perdre quelqu’un au point de l’encapsuler, ou de se lier avec par un contrat comme le contrat de mariage par exemple. Avec le temps, on tient plus à ce contrat qu’à l’autre personne… »

L’Argentine est depuis de nombreuses années le pays latino qui a pris le plus d’importance sur la carte du cinéma mondial. Avant Felicidad, Daniel Burman avait déjà gagné un Ours d’argent au Festival de Berlin pour Le Fils d'Elias, qui avait été aussi le candidat de l’Argentine pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Plus récemment la précieuse statuette a justement été remportée par le film Dans ses yeux de Juan José Campanella (le remake américain se prépare avec Julia Roberts et Gwyneth Paltrow). Ce dernier film, qui fut à l'époque le plus gros succès du box-office argentin, a depuis été dépassé par un autre film au succès encore plus énorme : Relatos Salvajes avec le très populaire Ricardo Darín qui a fait l’unanimité, en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Il sera à l’affiche le 14 janvier 2015. Avant cela, rendez-vous en salles dès le 29 octobre pour découvrir Felicidad et sa quête du bonheur.

Marion Vernoux va tourner le remake de Ma meilleure amie, sa soeur et moi

Posté par vincy, le 7 octobre 2014

géraldine nakache virginie efira grégoire ludigLe 20 octobre, Marion Vernoux va débuter le tournage de son septième film, Et ta soeur?, adapté du film de Lynn Shelton, Your Sister's Sister (Ma meilleure amie, sa sœur et moi).

Selon Le Film français, la réalisatrice tournera durant un mois, en Bretagne, ce remake français qui sera distribué par Le Pacte.

Le film originel, sélectionné à Deauville en 2012 n'avait séduit que 40000 spectateurs en France. Il réunissait Emily Blunt, Rosemarie DeWitt et Mark Duplass.

Marion Vernoux (Love etc, A boire, Les beaux jours) réunira pour ce triangle Virginie Efira (20 ans d'écart), Géraldine Nakache (Comme t'y es belle!, Sous les jupes des filles) et Grégoire Ludig (Les Gazelles, Babysitting et coanimateur du "Palmashow") . Ce dernier incarnera un homme abattu par la mort de son frère. Invité par sa meilleure amie Tessa (Nakache) dans sa maison familiale, il trouve Marie (Efira), demi-soeur de Tessa, venue se remettre d'une blessure amoureuse.

Ce n'est pas la première fois que le cinéma français fait un remake d'un film indépendant américain. Yvan Attal avait même essuyé un échec cuisant il y a deux ans avec Do Not Disturb, qui était déjà l'adaptation d'un film de Lynn Shelton, Humpday. Michel Hazanavicius s'apprête à sortir The Search (d'après Les Anges marqués). Et on peut également citer