« Au nom du fils » privé de salles à Paris

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche au nom du filsLe Film Français révèle une situation surprenante : un film belge distribué partout en France, sauf à Paris. C'est ce qui arrivera au film Au nom du fils, de Vincent Lannoo, distribué par Eurozoom.

Primé au festival du film fantastique de Neuchâtel en Suisse, sélectionné dans les festivals de Montréal, Namur, Karlovy Vary, Turin, à l'Absurde séance, 7 fois nommé aux Magritte du cinéma (les Césars de la Belgique francophone), Au nom du fils sera diffusé dans une quinzaine de grandes villes de province au minimum. Le film est co-écrit par le québécois Philippe Falardeau, nommé à l'Oscar du meilleur film étranger pour Monsieur Lazhar.

Cet "incident" industriel révèle une fois de plus les problèmes dont souffrent les distributeurs indépendants d'une part, et la difficulté à promouvoir des films de genre ou singuliers d'autre part. Ici l'humour belge - l'histoire est celle d'une mère, catholique convaincue, qui décide de venger son fils, qui vient de se suicider après avoir avoué son amour pour un prêtre, en s'en prenant aux membres du clergé impliqués dans la pédophilie - passerait mal (elle est loin l'époque de C'est arrivé près de chez vous? ).

Pourtant, il y a un public pour ce comique décalé, teinté de noir et de jaune. Et si le film était mauvais, pourquoi le circuit Utopia ou des salles art & essai de références en province l'auraient choisi? Le sujet (religion, pédophilie)? Alors cette censure déguisée serait grave. Philippe Falardeau explique au Film français : "Le film n’est ni scabreux, ni scandaleux. Lars van Trier fait bien pire. Vincent Lannoo me disait qu’avec les manifestations de droite récentes, les exploitants de salle ne voulaient peut être pas passer pour des antireligieux. Sur un terrain plus marécageux, j’ai toujours pensé qu’une intelligentsia cinématographique, tant au niveau de la production que de la distribution est plus en plus réticente à montrer des films de la francophonie quand ils ne sont pas signés par quelques favoris comme Joachim Lafosse, les Dardenne ou Xavier Dolan. Même si je suis mal placé pour me plaindre". Il demande une explication claire pour justifier ce refus de la part des salles parisiennes.

Il est très rare qu'un film distribué en France ne soit pas diffusé en salles. Mais il est de plus en plus fréquent que des bons films d'auteur ne trouvent plus leur place ailleurs que dans une ou deux salles parisienne... Pour Eurozoom, il faudra peut-être suivre de très près l'expérience du film d'Abel Ferrara, Welcome in New York, qui sera lancé exclusivement en vidéo à la demande. Si les cinémas ne veulent plus de ces films, il n'y a pas de raison qu'on ne les montre pas au public, qui désormais a le choix des écrans.

Cannes 2014 : la sélection ambitieuse de l’ACID

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche acid cannes 2014Adèle Exarchopoulos est de retour sur la Croisette avec le premier film de Marianne Tardieu : nul ne doute que la présence de l'actrice révélée l'an dernier dans La vie d'Adèle, Palme d'or, mettra un coup de projecteur sur la sélection de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). D'années en années, les 9 films choisis se font une place de plus en plus belle sous le soleil cannois. L'ACID s'est imposée ainsi comme une autre sélection parallèle, séduisant de plus en plus de critiques et de professionnels. En 2013, des films comme 2 automnes 3 hivers, Braddock America, C'est eux les chiens, La bataille de Solférino, Wajma étaient présentés dans cette sélection. Et avant 2013, Room 514, Noor, Robert Mitchum est mort, Mange ceci est mon corps... avaient donné de l'ampleur à l'événement.
Cette année, avec des premiers films qui étaient aussi pressentis à la Semaine de la critique et à la Quinzaine des réalisateurs, l'ACID frappe un peu plus fort. D'ailleurs, devant l’affluence de ces dernières années, l’ACID double ses séances de 20h : le même film sera projeté simultanément aux Arcades 1 et 2, en présence des équipes.

- Brooklyn, de Pascal Tessaud (France) - 1er film
- Cesta Ven, de Petr Vaclav (Rép. Tchèque)
- Le Challat de Tunis, de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
- La fille et le fleuve, d’Aurélia Georges (France)
- Mercuriales, de Virgil Vernier (France) - 1er film
- New Territories, de Fabianny Deschamps (France) - 1er film
- Qui vive, de Marianne Tardieu (France) - 1er film
- Les règles du jeu, de Claudine Bories et Patrice Chagnard (France) - documentaire
- Spartacus & Cassandra, d’Ioanis Nuguet (France) - documentaire - 1er film

Cannes 2014 : la 53e Semaine de la Critique révèle ses 11 longs métrages

Posté par vincy, le 21 avril 2014

affiche semaine de la critique cannes 2014Des habitués, des films de genres (avec zombie ou loup-garou), quelques stars, et surtout quelques uns des films les plus attendus de l'année débarquent au Palais Miramar à Cannes pour la 53e Semaine de la Critique (15-23 mai).
Des cinéastes comme Lapine, Lojkine, Mitchell, Arnby et Lilti étaient dans la liste très sélecte des auteurs qui devaient être dans l'une des sélection. Au total 1200 longs métrages visionnés et 1770 films courts. Parmi les onze longs métrages sélectionnés, 4 sont des premiers films et les 7 autres des deuxièmes longs métrages.
L'ensemble de la sélection fera ensuite le tour du monde, en passant notamment par la Cinémathèque française du 4 au 9 juin.

Film d’Ouverture
FLA, pour faire l’amour, de Djinn Carrénard (France)

2 séances spéciales
Respire, Mélanie Laurent (France)
L’Institutrice (Haganenet), Nadav Lapid (Israël)

7 longs métrages en Compétition
Più biuo di mezzanote, Sebastiano Riso (Italie)
Gente de bien, Franco Lolli (Colombie)
Hope, Boris Lojkine (France)
It Follows, David Robert Mitchell (U.S.A.)
Self Made, Shira Geffen (Israël)
The Tribe, Myroslav Slaboshpytskiy (Ukraine)
When Animals Dream, Jonas Alexander Arnby (Danemark)

Film de Clôture
Hippocrate, Thomas Lilti (France)

10 courts métrages
A Ciambra (Young Lions of Gypsy), Jonas Carpignano (Italie)
Boa noite Cinderela (Goodnight Cinderella), Carlos Conceição (Portugal)
The Chicken, Una Gunjak (Croatie)
La contre-allée, Cécile Ducrocq (France)
Crocodile, Gaëlle Denis (Royaume-Uni)
Les fleuves m'ont laissée descendre où je voulais, Laurie Lassalle (France)
Petit frère, Rémi St-Michel (Canada)
Safari, Gerardo Herrero (Espagne)
True Love Story, Gitanjali Rao (Inde)
Une chambre bleue, Tomasz Siwinski (Pologne)

Steven Spielberg s’intéresse à une controverse historique sur le pape Pie IX

Posté par vincy, le 21 avril 2014

steven spielbergPuisque c'est Pâques, optons pour une actualité cinématographique et religieuse.

Car le film chrétien est en vogue aux Etats Unis. Depuis le début de l'année, trois d'entre eux ont sont sortis en salles : Son of God (60 M$ au box office), God's Not Dead (48 M$ pour un budget de 2 millions de $), et le tout juste sorti Heaven is for Real (29 M$). Les deux premiers sont déjà classés parmi les 10 films du genre qui ont le plus rapporté au box office.

Ce regain d'intérêt de la part d'Hollywood, toujours intéressé par des publics niches facilement captifs, a suscité la curiosité de Steven Spielberg. Le réalisateur, qui n'a rien tourné depuis Lincoln en 2012, s'intéresse au scénario de Tony Kushner (Munich, Lincoln), The Kidnapping of Edgardo Mortata. Le script est l'adaptation de l'essai de David Kertzer, Pie IX et l'enfant juif : l'enlèvement d'Edgardo Mortara, paru en France en 2001.

Pour l'instant, Spielberg n'a pas confirmé s'il réaliserait le film. En revanche, il souhaite le produire, à travers sa société DreamWorks, en coopération avec The Weinstein Co.

L'affaire de l'enlèvement d'Edgardo Mortata se déroule en 1858, à Bologne en Italie. Mortata est un enfant de 7 ans, enlevé à sa famille juive par des émissaires du pape Pie IX dans le but de l'élever dans la foi catholique. Le livre dénonce la force de l'antisémitisme européen et comment cette affaire a contribué à renverser le pouvoir temporel du pape en Italie. Cet enlèvement fut une controverse internationale.

Après avoir abandonné American Sniper, Spielberg a toujours trois projets en cours : Robopocalypse, Montezuma et un remake des Raisins de la colère.

BIFFF 2014 : Hollywood et le cinéma français selon Jean-Pierre Jeunet

Posté par kristofy, le 20 avril 2014

jean pierre jeunet © ecran noirJean-Pierre Jeunet a une étagère qui reçoit un nouveau César presque chaque décennie : 1981, César du meilleur court-métrage d'animation pour Le Manège (coréalisé avec Marc Caro), 1991, César du meilleur court-métrage de fiction pour Foutaises, 1992, César de la meilleure première œuvre et César du meilleur scénario original pour Delicatessen (avec Marc Caro), 2002, César du meilleur film et César du meilleur réalisateur pour Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain... Mais, au delà de ce palmarès officiel, sa filmographie reste un univers où le fantastique et l'enfance voisinent, lui conférant un style singulier au même titre qu'un Tim Burton.

Jean-Pierre Jeunet a été invité à donner une "master-class" au BIFFF cette année. À partir d'objet piochés dans une malle comme autant de symboles à ses films (un nain de jardin, un roman, un œuf...), il a évoqué autant son parcours que divers aspects de son métier pendant 2 heures devant une salle comble.

Les acteurs

J'ai l'amour des tronches et des rôles de composition, ce qui explique d'ailleurs pourquoi Dominique Pinon est dans tout mes films. Audrey Tautou est l'actrice parfaite comme Dominique Pinon est l'acteur parfait. Helena Bonham Carter est super aussi. Mon premier rendez-vous avec Jodie Foster pour lui proposer le rôle dans Un long dimanche de fiançailles, c'était au café des 2 Moulins où j'ai tourné Amélie Poulain, des touristes étaient là pour prendre des photos du café et ils ont demandé à Jodie de s'écarter sans la reconnaître !

La passion du cinéma

J'ai toujours eu l'envie de faire des films avant l'envie de voir des films. À des jeunes étudiants, je demande si ils ont envie de faire metteur en scène ou d'être metteur en scène, ce n'est pas pareil. L'essentiel c'est la joie de faire. Un des premiers chocs au cinéma ça a été Il était une fois dans l'ouest que j'ai dû voir à 17 ans, j'ai vu Orange Mécanique 14 fois. Mon film préféré c'est Quai des brumes de Prévert et Carné. Quand La Cité des enfants perdus a fait l'ouverture du festival de Cannes, on s'est fait descendre par les critiques. En France on lèche, on lâche, on lynche.

Alien 4

Le premier jour de tournage sur le plateau, on entend la traditionnelle annonce 'camera rolling' et puis rien, la caméra était en panne, c'est comme un symbole de ce tournage. J'ai par exemple entendu d'un "executive" du studio « fais un beau plan sur trois, ça suffira »... Maintenant les américains aiment bien le détester parce que trop arty, trop sensuel, pas assez de violence. Eux, quand il y a des centaines de coups de feu, il n'y a pas de problème, mais apercevoir un téton de femme ça leur fait peur. La version director's cut, c'est juste un truc de commerce pour ressortir le film une fois de plus en dvd: ma version c'est celle qui était au cinéma. Mathieu Kassovitz m'a fait un un jour ce compliment « on dirait un film de Jeunet mais avec des aliens dedans ».

Les relations avec les Américains

Après Alien 4, le studio de la Fox s'est montré intéressé par produire Amélie Poulain puis leur service marketing à dit non. Ils ont beaucoup regretté ensuite. On m'a proposé de faire Harry Potter 5 mais ce n'était pas très intéressant parce que tout était déjà en place, et puis j'étais sur le projet de L'Odyssée de Pi: j'ai écrit une vraie adaptation du roman avec mon co-scénariste Guillaume Laurant, ainsi que tout le storyboard. Ça aurait coûté 85 millions de dollars mais la Fox ne voulait mettre que 70 millions de budget. Et c'était aussi trop tôt pour que la technologie produise des images de synthèse de la qualité qu'il fallait, on a attendu plusieurs années. Trois ans plus tard, ils ont finalement mis un budget de plus de 100 millions de dollars et c'est Ang Lee qui l'a fait. On m'a aussi proposé à un moment Stoker que j'ai refusé, je ne regrette pas, Park Chan-Wook l'a fait et je n'ai pas trouvé ça terrible.

L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet va être distribué par à Harvey Weinstein qui va vouloir couper le montage, comme pour Grace de Monaco de Olivier Dahan et Snowpiercer de Bong Joon-ho : ça va faire scandale (lire nos actualités du 18 octobre 2013 et du 25 août 2013). Il a déjà fait le coup, il y a 22 ans avec Delicatessen.

Le test-screening : le studio appelle ça le 'focus group' mais les réalisateurs appellent ça le 'fuckers group', personnellement je fais un test-screening juste pour vérifier que telle ou telle scène est bien comprise mais le final-cut ça reste à moi.

Le cinéma français aujourd'hui

Depuis quelques temps il y a une sorte de retour à la 'nouvelle nouvelle vague' où on revient au réalisme, je n'aime pas ça. Delicatessen a pu ouvrir une porte à des gens comme Mathieu Kassovitz et à Jan Kounen, mais depuis ? J'aimerai être foutu dehors à coup de pompes pour des nouveaux réalisateurs, mais je ne vois pas vraiment de relève du cinéma français. Le cinéma français c'est 90% de laideur, on ne s'intéresse qu'aux acteurs et pas à l'image...

jean pierre jeunet helena bonham carter

BIFFF 2014 : 3 films cultes en quête de distributeur

Posté par kristofy, le 19 avril 2014

Cheap Thrills est un premier film réalisé par E.L. Katz, et pour un coup d'essai c'est un coup de maître avec son humour noir à la fois glaçant et grinçant  : c'est horrible mais ça fait rire. L'histoire portée par 4 personnages se déroule presque en huis-clos durant une longue nuit d'épreuves de plus en plus cruelles.

Le pitch : Tout juste licencié et menacé d'expulsion, un jeune papa endetté voit sa vie bouleversée quand il rencontre avec un ami d'enfance dans un bar un couple de gens aisés qui leur proposent une solution à leurs problèmes financiers... Le couple commence sur le ton de la plaisanterie à lancer des défis pour s'amuser, comme 200 dollars pour celui qui se fera gifler par une filel au hasard. Le riche couple, qui fête l'anniversaire de la jeune femme, propose aux deux amis de continuer la soirée chez eux. Les paris vont se suivre avec de plus en plus d'argent à gagner et les deux amis se retrouvent en rivaux pour gagner cet argent. Les défis ont de plus en plus un caractère pervers et immoral : 800 dollars à celui qui ira déposer des excréments chez le voisin, 4500 dollars pour faire l'amour à la femme de l'autre, 25 000 dollars pour se couper un petit doigt... On y retrouve l'esprit cinglant de Very Bad Things (1999, avec Christian Slater) où tout va de pire en pire. Avec Cheap Thrills le spectateur découvre de manière ironique une spirale vers l'horreur qui est autant inattendue que souhaitée. Cheap Thrills a déjà eu un prix du public au Festival International du Film Fantastique de Paris, et il est en compétition au BIFFF.

All Cheerleaders Die est le dernier film de Lucky McKee & Chris Sivertson : Lucky McKee nous est apparu il y a 10 ans avec le succès de May puis ses autres films ont été plus confidentiels. En 2011 son film The Woman a gagné de nombreux prix dans des festivals comme Sitges et Strasbourg mais il avait déjà été jugé trop dérangeant pour une sortie en salles. All Cheerleaders Die circule aussi dans les festivals comme Toronto et Gerardmer... C'est davantage une comédie, qui, à sa façon, remet au goût du jour le genre teen-movie horrifique  (Jennifer's Body en 2009, avec Megan Fox et Amanda Seyfried).

Le pitch : Au lycée la jeune Maddy décide de rejoindre les populaires pom-pom girls et elle délaisse son amie différente à l'allure gothique d'une sorcière. Il s'agit surtout de se venger du populaire capitaine des joueurs de football. Mais un accident va 'transformer' ces filles qui auront alors une manière de se comporter surprenante... Lucky McKee continue d'ausculter les travers de la société américaine tout en se rangeant du côté des féministes, ici ce sont les adolescents star du lycée qui vont être malmenés.

Cheap Thrills et All Cheerleaders Die auraient tout à fait leur place en salles de cinéma. Malheureusement, ce sera plus improbable pour Pinup Dolls on Ice réalisé par Geoff Klein et Melissa Mira. Le film présenté au BIFFF durant la nuit fantastique est un concentré d'ingrédients pour être un slasher efficace.

Le pitch : Un psychopathe tendance serial-killer chasse des serveuses tendance strip-teaseuses. Il y a un tueur lourdement brutal et des jolies filles légèrement vêtues. Pinup Dolls on Ice est l'essence même du film d'horreur mais celui-ci est très réussi : les héroïnes ne sont pas comme souvent des jeunes filles écervelées. Ici, il s'agit d'une bande de femmes avec beaucoup de personnalité (ce qu'avait essayé de faire Tarantino dans Boulevard de mort), et le tueur est un grand type au visage indistinct - ce qui le rend d'autant plus effrayant (on n'a que faire de qui il est vraiment). Les scènes sanglantes se suivent avec un certain suspens et une vraie sauvagerie . Pinup Dolls on Ice est donc un slasher comme on en faisait auparavant avec à l'image un certain esprit de transgression, ce qui n'ets pas la tasse de thé des exploitants actuellement

Après leur projections au BIFFF dans une ambiance électrique, ces films Cheap Thrills, All Cheerleaders Die, et Pinup Dolls on Ice sont clairement du genre qu'on voudrait ranger dans sa DVDthèque. A quand une sortie salles ou vidéo en France ?

Cannes 2014 : Nicole Garcia présidente du jury de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 18 avril 2014

nicole garciaLe Festival de Cannes sera gouverné par des femmes. Après Jane Campion pour le jury de la compétition, Rebecca Zlotowski pour le jury de Semaine de la critique et Andrea Arnold pour le jury du Grand prix Nespresso de cette même Semaine de la critique, c'est Nicole Garcia qui a été choisie pour élire le meilleur premier film, toutes sélections confondues.

A la tête du Jury de la Caméra d’or, elle succède à Bong Joon-Ho, Gael García Bernal, Carlos Diegues et Agnès Varda, pour ne citer que ses récents prédécesseurs. Dans le communiqué du festival, Nicole Garcia indique : « Présider la Caméra d’or c’est un honneur, une joie et une mission. Je m’arrangerai avec l’honneur, j’aurai de grandes joies et j’essaierai d’être à la hauteur de la mission. »

3 anciens gagnants en sélection officielle cette année

La Caméra d’or, créée en 1978, est attribuée au meilleur premier film présenté en Sélection officielle (Compétition, Hors-Compétition et Un Certain Regard), à La Semaine de la Critique ou à la Quinzaine des Réalisateurs, et vise à encourager la jeune création. Romain Goupil (1982), Jim Jarmusch (1984), Claire Devers (1986), Mira Nair (1988), Jaco Van Dormael (1991), John Turturro (1992), Tran Anh Hung (1993), Pascale Ferran (1994), Jafar Panahi (1995), Naomi Kawase (1997), Keren Yedaya (2004), Corneliu Porumboiu (2006) ou Steve McQueen (2008) sont parmi les prestigieux récompensés. L'an dernier, Ilo Ilo d'Anthony Chen l'avait emporté. Kawase, Yedaya, Ferran sont cette année en sélection officielle.

Déjà 7 films en course

Pour l'instant 7 films sont éligibles à la Caméra d'or, parmi la sélection officielle révélée hier : Party Girl, Titli, Eleanor Rigby, Lost River, Snow in Paradise, Dohee-ya, Run (tous à Un certain regard).

La Caméra d’or 2014 sera remise par la Présidente du Jury lors de la Cérémonie du Palmarès, samedi 24 mai.

Garcia et Cannes, 7 films en commun

Nicole Garcia et Cannes, c'est une histoire qui commence en 1980 avec la présentation en compétition de Mon Oncle d'Amérique d'Alain Resnais (Prix de la critique internationale et Grand prix spécial du jury). L'histoire se poursuit avec Les Uns et les autres de Claude Lelouch et Beau-père de Bertrand Blier (tous deux en compétition en 1981). Son film 15 août qu'elle a réalisé est sélectionné en compétition en 1986. L'Adversaire est également en compétition en 2002. Comme actrice , elle revient en 2003 avec La petite Lili de Claude Miller. Comme réalisatrice, elle est choisie en compétition en 2006 avec Selon Charlie. Elle fut également membre du jury de la compétition en 2000 et membre du jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2004.
Garcia a été nommée 3 fois pour le César de la meilleure actrice, 2 fois pour le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film (à chaque fois pour Place Vendôme et Le fils préféré), une fois pour le César du meilleur premier film et une fois pour le César du meilleur scénario. Nommée pour le César du meilleur second-rôle féminin par deux fois, elle a emporté dans cette catégorie son seul César, en 1980, pour Le cavaleur.

Alain Resnais, Carrosse d’or à titre posthume

Posté par vincy, le 18 avril 2014

alain resnaisLe 15 mai prochain, la Société des réalisateurs français décernera à titre posthume le Carrosse d'or à Alain Resnais. La remise du prix se déroulera durant la cérémonie d'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, au Festival de Cannes. Un peu plus tôt dans la journée, la Quinzaine diffusera le court métrage Le chant du Styrène suivi du long métrage Providence.

Resnais est mort le 1er mars dernier. C'est la première fois que la récompense, qui rend hommage à un cinéaste pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production, distingue un réalisateur décédé.

Les précédents récipiendaires de ce trophée sont par ordre chronologique depuis 2002 : Jacques Rozier, Clint Eastwood, Nanni Moretti, Ousmane Sembene, David Cronenberg, Alain Cavalier, Jim Jarmusch, Naomi Kawase, Agèns Varda, Jafar Panahi, Nuri Bilge Ceylan et Jane Campion.

Gabriel Garcia Marquez, scénariste, cinéphile et critique de cinéma

Posté par vincy, le 18 avril 2014

gabriel garcia marquez

Gabriel Garcia Marquez est mort hier à Mexico, à l'âge de 87 ans. Deuil national en Colombie : il fallait bien cela pour cet immense conteur. Le prix Nobel de littérature colombien (en 1982) écrivait avec une style très visuel et un imaginaire très cinématographique. Aucune surprise de ce côté là pour l'auteur de Cent ans de solitude. Il expliquait que ses histoires, flamboyantes et mélancoliques, comme ces putes tristes qu'il affectionnait tant, étaient toujours inspirés par l'image.

"Gabo" était également journaliste et critique de cinéma (notamment pour le journal de Bogota, El Espectador). Il a fondé la prestigieuse École Internationale de Cinéma et de Télévision (EICTV) de Cuba, et il y animait de nombreux ateliers d'écriture. Dans ses nombreux articles de presse, il défendait la culture caribéenne. Il a aussi présidé la Fondation pour un nouveau cinéma latino-américain. Il fut même membre du jury du Festival de Cannes en 1982, cinq mois avant d'être nobélisé.

Et puis Gabriel Garcia Marquez a écrit quelques scénarios, originaux ou adaptés de ses propres ouvrages: El gallo de oro de Roberto Gavaldón (1964), Lola de mi vida de Miguel Barbachano-Ponce (1965), Tiempo de morir d'Arturo Ripstein (1966), meilleur film mexicain cette année-là, et son remake de Jorge Alí Triana (1986), 4 contra el crimen de Sergio Véjar (1968), Presagio de Luis Alcoriza (1975), primé à San Sebastian, María de mi corazón de Jaime Humberto Hermosillo (1979), El año de la peste de Felipe Cazals (1979), qui valu le prix du meilleur scénario à l'écrivain aux Césars mexicains, Eréndira de Ruy Guerra (1983), en compétition à Cannes, Un señor muy viejo con unas alas enormes de Fernando Birri (1988), en compétition à Venise, Fábula de la Bella Palomera de Ruy Guerra (1988), Milagro en Roma de Lisandro Duque Naranjo (1989), Cartas del Parque de Tomás Gutiérrez Alea (1989) et Los ninos invisibles de Lisandro Duque Naranjo (2001), primé à Montréal.

chronique d'une mort annoncée

Evidemment, son oeuvre a surtout inspiré de nombreux réalisateurs pour le petit comme pour le grand écran: En este pueblo no hay ladrones d'Alberto Isaac (1965) est primé à Locarno, La viuda de Montiel de Miguel Littin (1979), en compétition à Berlin, Adieu l'arche de Shûji Terayama (1984), d'après Cent ans de solitude, en compétition à Cannes, Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi (1987), en compétition à Cannes, Oedipo alcalde de Jorge Alí Triana (1996), Pas de lettre pour le Colonel de Arturo Ripstein (1999), primé à Sundance et en compétition à Cannes, O Veneno da Madrugada de Ruy Guerra (2006), L'amour au temps du choléra de Mike Newell (2007), avec Javier Bardem, Del amor y otros demonios d'Hilda Gidalgo (2009) et Memoria de mis putas tristes de Henning Carlsen (2011), scénarisé par Jean-Claude Carrière, d'après son dernier roman "Mémoire de mes putains tristes" (paru en 2004).

Cannes 2014 : Un Certain regard s’offre un plateau d’auteurs réputés

Posté par vincy, le 17 avril 2014

On le dit chaque année mais Un Certain Regard est réellement une compétition "bis" tant les grands noms s'installent parmi des premiers films ou des oeuvres audacieuses. Des comédiens derrière la caméra, une ancienne Palme d'or, des cinéastes stars dans leur pays, une diversité qui valorise des cinématographies plus rares... et finalement 5 premiers films!

Lisandro Alonso, Jauja
Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis, Party Girl (ouverture)
Mathieu Amalric, La chambre bleue
Asia Argento, L'incomprise
Kanu Behl, Titli
Ned Benson, Eleanor Rigby
Pascale Ferran, Bird People
Ryan Gosling, Lost River
Jessica Hausner, Amour fou
Rolf de Heer, Le pays de Charlie
Andrew Hulme, Snow in Paradise
July Jung, Dohee-Ya (Une fille à ma porte)
Panos Koutras, Xenia
Philippe Lacôte, Run
Ruben Östlund, Turist (Force majeure)
Jaime Rosales, Hermosa Juventud (La belle jeunesse)
Wang Chao, Fantasia
Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado, Le sel de la terre
Keren Yedaya, Harcheck mi Headro (Loin de son absence)