Venise 2018 : Roma d’Alfonso Cuaron, Lion d’or réservé au petit écran?

Posté par kristofy, le 10 septembre 2018

Roma de par sa forme anti-commerciale semblait trop fragile pour remplir des salles de cinéma. Ce n'est pas ce qu'a pensé le jury de Guillermo del Toro. Le film, en compétition au 75e Festival de Venise, a raflé le Lion d'or. C'est donc la plateforme de streaming Netflix diffusera le film. Le même cas de figure s'est présenté pour Annihilation de Alex Garland, Anon d'Andrew Niccol, Wolf Brigade de Kim Jee-won ou Mowgli de Andy Serkis: les prédictions d'exploitation en salles étant synonyme de perte d'argent, les droits ont été achetés directement ou revendus à Netflix... Ce que craignait les professionnels à Cannes (une Palme d'or pas visible en salle de cinéma) vient donc de se produire à Venise : un grand film réservé à des abonnés de Netflix.

Depuis le refus de Cannes de prendre en compétition des films Netflix (dont Roma), la position de la plateforme de ne réserver 'ses' films qu'à ses abonnés a justement évolué vers une stratégie hybride, notamment en Corée du sud. Le producteur David Linde (Participant Media) assure que le contrat mixte une sortie en salles pour viser les Oscars et satisfaire le public art-et-essai et une diffusion mondiale sur Netflix.

Les Oscars dans le viseur

Car les cinéastes prestigieux, comme Alfonso Cuarón, veulent pouvoir concourir aux Oscar, ce qui exige que le film ait une sortie limitée dans certaines salles de New York et Los Angeles. De son côté, Netflix veut aussi être aux Oscars pour valoriser son catalogue. Dorénavant, certains films Netflix pourront bien être visibles dans certaines salles de cinéma, en dehors des festivals. Le jour où Roma sera disponible sur Netflix il y aura en même temps (dans certains pays en tout cas) une sortie "day and date", "in selected theaters". Par conséquent, Alfonso Cuarón sera en lice pour les prochains palmarès de fin d'année, ce qui arrange bien le Festival de Venise.

Cuaron est un habitué de la Mostra. Tout comme Cannes qui entretient ses cinéastes 'abonnés' ou chacun de leurs films y est sélectionné, Venise accueille régulièrement les oeuvres de certains fidèles, même si, de plus en plus, le festival ignore de nombreuses cinématographies, parie sur des valeurs sûres (en compétition) et choisit une stratégie hollywoodienne face à Toronto. Le cinéaste mexicain est presque chez lui à Venise depuis que Y tu mamá también avait été en compétition en 2001 en y remportant le prix du meilleur scénario, il y est de retour en 2006 pour présenter Les fils de l'Homme puis en 2010 où il fait l'ouverture de la Mostra avec Gravity. Enfin, en 2015, Alfonso Cuarón est le président du jury de Venise.

C'est justement après Gravity, cette aventure hollywoodienne spatiale avec George Clooney et Sandra Bullock, qui a emmené Alfonso Cuarón au plus haut avec 7 Oscars. Cette année, il est revenu sur le Lido en compétition pour présenter Roma.

Une fresque intime et vécue

Ce nouveau projet revient sur terre et, dans la forme, semble presque l'exact opposé : aucune star, retour au parlé mexicain (plus précisément la langue mixtèque), en noir et blanc, d'une durée de 2h15, avec une histoire de famille inspirée de son enfance. Il fallait sans doute cette apparente austérité pour prendre le temps de regarder vivre cette famille, dont l'ampleur est soulignée par des longs plans séquences et des mouvements de travelling en ligne droite. Durant les années 1970 à Mexico et dans la région d'Oaxaca (sud du pays), on découvre d'abord la jeune Cleo dans son quotidien d'employée domestique d'une riche famille (nettoyer le sol, laver le linge, faire la cuisine...) puis au fur et à mesure l'ensemble de cette famille pour qui elle est servante : les enfants, leur mère et son mari. Celui-ci étant partant pour un long voyage, Cleo s'occupe beaucoup des enfants. Elle a des proches, qui comme elles travaillent au service de maisons. Durant son temps libre avec sa meilleure amie elle sort parfois avec des garçons pour aller au cinéma (voir Louis de Funès!). Elle va devoir annoncer qu'elle est enceinte à sa patronne, mais que le garçon ne veut plus la revoir...

La caméra à peine mobile de Alfonso Cuarón qui capte divers moments de vie est en surface une mise-en-scène simpliste. Mais dans le cadre de l'image, au second plan ou hors-champs, tout s'enrichit de gestes et de mouvements. Cette sobriété glisse toutefois vers plusieurs longs plans-séquences pleins de bravoure où des évènements-clés dramatiques se déroulent devant nos yeux : un accouchement éprouvant, un groupe armé qui envahit un magasin, une enfant qui risque de se noyer. A chaque film, le cinéaste aime défier le cinéma, entre audaces formelles et narration à tiroirs. Alfonso Cuarón présente Roma comme étant son film le plus personnel, l'histoire découlant de ses souvenirs. C'est, pour lui, une sorte d'hommage aux diverses femmes de son entourage d'enfance (Cleo est inspirée de sa babysitter) et ce à quoi elles ont dû faire face, comme justement faire un bébé toute seule pour l'une ou mentir à ses enfants en leur disant que leur père reviendra pour l'autre, durant une époque remplie de turbulences politiques (des nouvelles élections, des manifestations dans la rue).

Un récit intime pour lui, un film qu'il espère faire découvrir à un plus large public possible... sauf en France?

La Gaule réfractaire

Il y a de grandes chances que Roma ne soit pas diffusé dans l'Hexagone, soi-disant temple de la cinéphilie. Le blocage n'est plus du côté de Netflix (à condition qu'il trouve un distributeur), mais du côté de la Fédération Nationale des Cinémas Français (la FNCF, qui avait d'ailleurs fait annuler des séances d'avant-première gratuites de Okja, film Netflix en compétition à Cannes, à Paris en 2017) en lutte contre ce concurrent et perturbateur de la chronologie des médias. En France, la chronologie des média, actuellement en cours de renégociation, veut qu'un film sorti en salle ne soit disponible en SVOD que 3 ans après son exploitation (impensable pour Netflix, Amazon ou autres quand ils investissent des dizaines de millions d'euros dans les films des Coen, de Scorsese, Cuaron, Mackenzie, Greengrass ou Michod. La nouvelle réforme passerait le délais de 15 à 36 mois, ce qui n'a pas plus acceptable pour les plateformes de SvàD.

Tout le monde est finalement perdant dans cette histoire: les cinéphiles qui ne pourront pas voir le film sur grand écran, les salles de cinéma qui se privent à la fois d'un grand film qui peut séduire de fidèles spectateurs et qui poussent ces spectateurs à s'abonner à Netflix (donc à se détourner d'une sortie au cinéma), le cinéma qui va devoir s'adapter à un écran de 1m50, ...

Ironiquement, on notera que le film de Cuaron sera projeté au prochain Festival Lumière, à Lyon, dirigé par Thierry Frémaux, patron cannois entravé dans sa liberté de programmer. Le film a déjà été présenté à Telluride. Il est déjà l'un des événements des festivals de Toronto, New York et Londres Il sera sur Netflix (et dans quelques cinémas américains et mexicains) le 14 décembre.

Le scénario de la Palme d’or bientôt en librairie

Posté par vincy, le 4 septembre 2018

Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda, Palme d'or au dernier festival de Cannes, fera l'objet d'une sortie en librairie. En effet, le scénario du film, traduit en français, sera disponible le 21 novembre chez l'éditeur JC Lattès. Le Pacte sortira le film le 12 décembre.

Depuis sa récompense suprême à Cannes, le mélodrame familial connaît un parcours glorieux. Pour la deuxième fois, Hirokazu Kore-eda représentera son pays aux Oscars, après Nobody Knows (2004). Le film a en effet été choisi pour représenter le Japon pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, malgré l'accueil plutôt froid du gouvernement de Shinzo Abe, régulièrement critiqué par le réalisateur. Le Premier ministre japonais voit plutôt d'un mauvais œil que le film nippon de l'année montre un Japon méconnu, celui des exclus et des marginaux.

Côté box office, le cinéaste est aux anges: le film a récolté 38M$ au box office japonais, ce qui en fait le 7e succès de l'année à date, surclassant les Avengers et à égalité avec Les Indestructibles 2 et Mission:Impossible - Fallout. En Chine, le film a rapporté 14M$ en un mois, soit un record pour un film japonais non animé.

Le film tourne désormais dans les festivals. Après Telluride cette semaine, il sera présenté à Toronto puis au Festival de New York. Il a aussi remporté le prix du meilleur film international au festival de Munich fin juin. Le réalisateur sera par ailleurs honoré au prochain Festival de San Sebastian.

Prolifique, Kore-eda va tourner cette automne son prochain film, La vérité sur Catherine (The Truth), avec Catherine Deneuve, Juliete Binoche, Ludivine Sagnier et Ethan Hawke.

Shéhérazade envoûte le Festival d’Angoulême

Posté par vincy, le 26 août 2018

La 11e édition du festival du film francophone d'Angoulême s'est achevée ce soir avec le palmarès des jurys, dont celui de Karin Viard pour la compétition.,

Le grand vainqueur de la soirée est incontestablement Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin: Prix Valois de diamant, Valois Magelis des étudiants francophones, Valois Sacem de la musique de film (Mouss et Hakim). Le film, qui sort le 5 septembre, raconte l'histoire de Zachary, 17 ans, tout juste sorti de prison et rejeté par sa mère, qui traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C'est là qu'il rencontre Shéhérazade... Ce premier-film avait été présenté en séances spéciales à la Semaine de la Critique à Cannes.

Autre grand gagnant, L’amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, récompensé par le convoité Valois Canal+ du public. Cette auto-fiction sera en salles le 10 octobre.

Le Valois du jury a été décerné à Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis, film où l'on retrouve la réalisatrice, Malik Zidi et Mireille Perrier. Sur les écrans le 2 janvier 2019.

Pour le reste le palmarès a distingué Milya Corbeil-Gauvreau dans Les rois mongols de Luc Picard (meilleure actrice), Félix Maritaud dans Sauvage de Camille Vidal-Naquet (meilleur acteur), Sofia de Meryem Benm’Barek (meilleur scénario), Hybrids de Florian Brauch, Kim Tailhades, Matthieu Pujol, Yohan Thireau, Romain Thirion et Travelogue Tel Aviv de Patthey Samuel (meilleur court d'animation ex-aequo) et Stéphanie Bermann et Alexis Dulguerian (Domino Films, producteur de Petit paysan, Valois de Diamant l'an dernier).

Phantom Thread, meilleur film de l’année pour la critique internationale

Posté par vincy, le 24 août 2018

Le lauréat du grand Prix Fipresci de la critique internationale 2018 est décerné à Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson, a annoncé le Festival du film de San Sebastian. C'est la troisième fois que le cinéaste américain remporte ce trophée (un record), après There Will be Blood et Magnolia.

Il a triomphé de 3 Billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh, deux fois oscarisé et primé à Venise l'an dernier, Cold War de Pawel Pawlikowski, primé à Cannes cette année, et Zama de Lucrecia Martel, prix Fipesci du meilleur film à La Havane.

Phantom Thread, avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps et Lesley Manville, raconte l'histoire d'un génie névrotique de la Haute-couture dans le Londres des années 1950, qui tombe sous le charme d'une jeune fille venue de l'Est et en fait sa muse. Le film a remporté un Oscar (costumes) pour 7 nominations (dont film, acteur, réalisation et second rôle féminin). Il n'a été présenté dans aucun grand festival. Le film a séduit 375 000 spectateurs en France et a récolté 46M$ dans le monde.

L’an dernier, L’autre coté de l’espoir d’Aki Kaurismaki, prix de la mise en scène à Berlin, avait été désigné comme meilleur film par la critique internationale.

Venise 2018: Assayas, Audiard, les Coen, Cuaron, Greengrass, Lanthimos, Leigh, Nemes et Reygadas en compétition

Posté par vincy, le 25 juillet 2018

C'est un sacré programme que s'offre Venise pour sa 75e édition. De films produits par Netflix en grands noms oscarisables, c'est une fois de plus l'Amérique du nord qui envahit le Lido cette année. Guillermo del Toro, président du jury, aura d'ailleurs deux films mexicains à départager. La compétition est vénitienne est ainsi très occidentale et très peu représentative des cinéphiles mondiales: un seul film asiatique se retrouve isolé dans cette compétition. En revanche, côté stars, Venise tire le gros lot. Et court-circuite Toronto côté films attendus, en s'offrant plusieurs avant-premières mondiales.

Avec trois Palmes d'or cannoises, le Festival de Venise pioche aussi des habitués ou des découvertes de la Croisette. Un glissement de plaques pas si anodin alors que Cannes a cherché cette année à défendre un cinéma pas forcément mainstream et des talents pas forcément connus. Mais son plus beau coup c'est évidemment la présence d'Alfonso Cuaron, de la mini-série des Coen et du film inédit d'Orson Welles, impossible à projeter à Cannes en vertu d'un arrête "anti-Netflix" qui s'avère finalement pervers pour le festival français.

Compétition

  • First Man, Damien Chazelle (USA) - ouverture
  • The Mountain, Rick Alverson (USA)
  • Doubles Vies, Olivier Assayas (France)
  • The Sisters Brothers, Jacques Audiard (France)
  • The Ballad of Buster Scruggs, Ethan and Joel Coen (USA)
  • Vox Lux, Brady Corbet (USA)
  • Roma, Alfonso Cuaron (Mexique)
  • 22 July, Paul Greengrass (Norvège)
  • Suspiria, Luca Guadagnino (Italie)
  • Work Ohne Autor, Florian Henkel Von Donnersmark (Allemagne)
  • The Nightingale, Jennifer Kent (Australie)
  • The Favorite, Yorgos Lanthimos (USA, Grèce)
  • Peterloo, Mike Leigh (Royaume Uni, USA)
  • Capri-Revolution, Mario Martone (Italie, France)
  • What You Gonna Do When The World’s On Fire?, Roberto Minervini (Italie, USA, France)
  • Sunset, Laszlo Nemes (Hongrie, France)
  • Freres Ennemis, David Oelhoffen (France, Belgique)
  • Neustro Tiempo, Carlos Reygadas (Mexique, France, Allemagne, Danemark, Suède)
  • At Eternity’s Gate, Julian Schnabel (USA, France)
  • Killing, Shinya Tsukamoto (Japon)

Hors-compétition

Evénement spécial:

  • The Other Side Of The Wind, Orson Welles (U.SA)
  • They’ll Love Me When I’m Dead, Morgan Neville (USA)

Séances spéciales:

  • My Brilliant Friend, Saverio Costanzo (Italie, Belgique)
  • Il Diario Di Angela – Noi Due Cineasti, Yervant Gianikian (Italie)

Fictions:

  • Una Storia Senza Nome, Roberto Andò (Italie)
  • Les Estivants, Valeria Bruni Tedeschi (France, Italie)
  • A Star is Born, Bradley Cooper (USA)
  • Mi Obra Maestra, Gaston Duprat (Argentine, Espagne)
  • A Tramway in Jerusalem, Amos Gitai (Israel)
  • Un Peuple et Son Roi, Pierre Schoeller (France, Belgique)
  • La Quietud, Pablo Trapero (Argentine)
  • Dragged Across Concrete, S. Craig Zahler (USA)
  • Shadow, Zhang Yimou (Chine)

Documentaires:

  • A Letter To A Friend In Gaza, Amos Gitai (Israel)
  • Aquarela, Victor Kossakovsky (Royaume Uni, Allemagne)
  • El Pepe, Una Vida Suprema, Emir Kusturica (Argentine, Uruguay, Serbie)
  • Process, Sergei Loznitsa (Pays-Bas)
  • Carmine Street Guitars, Ron Mann (Canada)
  • Isis, Tomorrow. The Lost Souls Of Mosul, Francesca Mannocchi, Alessio Romenzi (Italie, Allemagne)
  • American Dharma, Errol Morris (USA, Royaume Uni)
  • Introduzione All’Oscuro, Gaston Solnicki (Argentine, Autriche)
  • 1938 Diversi, Giorgio Treves (Italie)
  • Your Face, Tsai Ming-Liang (Taiwan)
  • Monrovia, Indiana, Frederick Wieseman (USA)

Orizzonti

  • Sulla mia pelle d'Alessio Cremonini - ouverture
  • Kraben Rahu (Manta Ray) de Phuttiphong Aroonpheng
  • Sony d'Ivan Ayr
  • Ozen (the River) d'Emir Baigazin
  • La noche de 12 anos d'Alvaro Brechner
  • Deslembro de Flavia Castro
  • Anons (The Announcement) de Mahmut Fazil Coskun
  • Un giorno all'improvviso de Ciro D'Emilio
  • Charlie says de Mary Harron
  • Amanda de Mikhaël Hers
  • Yom Adaatou Zouli (The day I lost my Shadow) de Soudade Kaadan
  • L'Enkas de Sarah Marx
  • The man who surprised everyone de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov
  • Kucumbu Tubuh Indahku (Memories of my Body) de Garin Nugroho
  • Hamchenan ke mimordan (As I Lay Dying) de Mostafa Sayyari
  • La profezia dell'armadillo d'Emanuele Scaringi
  • Erom (Stripped) de Yaron Shani
  • Jinpa de Pema Tseden
  • Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi

Pas de film français dans la première sélection du Prix LUX 2018

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

10 films ont été sélectionnés pour le Prix LUX (Parlement européen). Les trois finalistes seront connus fin juillet et le lauréat sera connu le 14 novembre, à Strasbourg.

On note l'absence de films français (même si trois coproductions françaises se glissent dans la liste). La moitié des sélectionnés étaie au Festival de Cannes. Globalement les films d'Europe du nord et d'Europe de l'Est dominent la sélection. En 2017, Sámi Blood, (coprod scandinave), premier film d'Amanda Kernell avait reçu ce prix désigné par les membres du Parlement européen.

  • Border d'Ali Abbasi (Suède)
  • Donbass de Sergei Loznitsa  (Ukraine)
  • Girl de Lukas Dhont (Belgique, Pays-Bas)
  • Heureux comme Lazzaro d'Alice Rohrwacher (Italie, France, Suisse, Allemagne)
  • Mug de Ma?gorzata Szumowska (Pologne)
  • Styx de Wolfgang Fischer (Allemagne)
  • The Other Side of Everything de Mila Turajli? (Serbie, France, Qatar)
  • The Silence of Others d’Almudena Carracedo et Robert Bahar (États-Unis, Espagne)
  • Utoya, 22 juillet d’Erik Poppe (Norvège)
  • Woman at War de Benedikt Erlingsson (Islande, France, Ukraine)

Hirokazu Kore-eda sera honoré à San Sebastien

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

Le Prix Donostia du 66e Festival international du Film de San Sebastian sera décerné au réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, récemment sacré par une Palme d'or à Cannes pour Une affaire de famille (Shoplifters). La plus haute distinction du festival, honorifique, lui sera remise lors de la projection de ce film. Le film sortira le 12 décembre en France.

San Sebastian a accueilli 9 autres fois les films du cinéaste japonais: Wandafuru raifuAfter Life (1998), Hana yori mo nahoHana (2006), Aruitemo auritemoStill Walking (2008) et KisekiI Wish (2011), prix du meilleur scénario, en sélection officielle, ainsi que Nochi-no-hiThe Days After (2011), Soshite chichi ni naru / Like Father, Like Son (2013), Umimachi DiaryOur Little Sister (2015), Umi yori mo mada fukatuAfter the Storm (2016) er Sandome no satsujinThe Third Murder (2017) en séances spéciales.

Like Father, Like Son et Our Little Sister ont tous deux reçu le prix du public au Festival.

Hirokazu Kore-eda succède à Agnès Varda pour ce prix.

Cannes 2018 : le prix Cannes Soundtrack décerné à Roma Zver et German Osipov pour L’été

Posté par MpM, le 30 mai 2018

Remis chaque année au compositeur d'un film en compétition officielle au Festival de Cannes, le prix Cannes Soundtrack 2018 a été décerné à Roma Zver et German Osipov pour le film Leto (L'été) de Kirill Serebrennikov. Les deux musiciens, membres du groupe russe Zveri fondé en 2001, sont partie prenante du film en tant que producteurs musicaux. En outre, Roma Zver interprète l'un des rôles principaux, celui de Mike Naumenko, leader du groupe de rock'n roll russe Zoopark dans les années 80.

Il s'agit de la 8e édition de Cannes Soundtrack, créé dans le but de mettre en lumière la musique de film qui n'est actuellement pas récompensée par les jurys des différentes sections.  Parmi les lauréats des dernières années, on retrouve Mark Snow pour Vous n’avez encore rien vu, Lim Giong pour The Assassin, Cliff Martinez pour The Neon Demon et Daniel Lopatin, alias Oneohtrix Point Never, pour Good Time.

Il sera possible de découvrir le film de Kirill Serebrennikov le 5 décembre prochain sur les écrans français. Le réalisateur russe, lui, est toujours assigné à résidence, officiellement accusé d'avoir détourné des fonds publics, mais payant surtout pour ses nombreuses critiques à l’égard du régime et ses œuvres n’ayant pas l’heur de plaire au régime.

Cannes 2018 : Le palmarès des meilleures soirées

Posté par wyzman, le 23 mai 2018

Matthew OliverPeu de gens le savent mais lorsque l'équipe d'Ecran Noir n'enchaîne pas les projections au Festival de Cannes, elle adore flâner ici et là, dans quelques unes des soirées les plus tendances. Avec un simple badge ou un joli sourire, certaines fêtes sont d'ailleurs facilement accessibles. Pour rendre compte de la nuit cannoise en période de festival, nous vous proposons donc un petit retour sur sept soirées qu'il ne fallait pas manquer lors de l'édition qui vient de s'achever.

#7 La soirée de l'Institut français (résidence Widsor ADOSOM)

Cette année, l'Institut français n'a pas fait les choses à moitié. Devant cette résidence qui héberge l'Association pour l'administration des œuvres sociales d'outre-mer, nous avons pris beaucoup de plaisir. Alors oui, pour y parvenir, il était préférable d'être véhiculé (on pensera au Uber dès l'aller l'an prochain) mais le cadre en valait la peine tant le bâtiment Windsor est impressionnant. Une armada de barmans était là pour s'assurer que notre coupe de champagne soit toujours remplie et si vous aviez faim, petits fours et glaces étaient disponibles. (Non, la glace ça ne cale pas mais ça change quand même du champagne !)

#6 La soirée On n'est pas couchés (Villa Domergue)

Véritable coup d'envoi de notre festival de Cannes, cette première soirée était l'occasion de retrouver tout le gratin des communiquants et quelques journalistes branchés. On a adoré : le cadre (une villa avec vue imprenable sur Cannes), le service (des barmans aux petits soins), la nourriture (c'était petits fours pour tous) et la musique (Beyoncé, Michael Jackson, Martin Solveig). On a un peu moins aimé : le volume sonore qui nécessitait de tout répéter à ses interlocuteurs et le bar qui fermait à 2 heures du matin.

#5 La suite Sandra & Co

Installée au premier étage d'un immeuble avec vue sur la Croisette, cette suite était sans conteste le lieu privilégié de ceux qui voulaient rester discrets. Sponsorisé par une agence spécialisée en relations publiques, l'endroit semblait tout droit sorti d'un clip ou de l'esprit de Nicolas Winding Refn. Chaque pièce disposai ainsi d'un thème. Décorée grâce à d'excellents éléments de pop culture, la suite nous a presque fait perdre toute notion du temps entre deux gorgées de champagne. Le service était bon, les verres pleins et la musique peu forte. Bref, c'était l'endroit parfait pour se frotter à Maxime Dereymez ou signer un contrat de dernière minute tard le soir (ou très tôt le matin).

Matthew Oliver

#4 La plage Magnum

Nous avons découvert celle-ci de jour, lorsque la mannequin Bella Hadid et le styliste Alexander Wang donnaient une conférence de presse à l'occasion du lancement de leur nouvelle collection pour le glacier. La nuit, l'ambiance était radicalement différente. Les journalistes et cameramans avaient laissé place aux jet-setters, influenceurs et fils de venus partager un moment en compagnie de personnalités incontournables. Sur cette même plage, nous avons croisé des danseurs en strings, la Miss Univers Iris Mittenaere, le chanteur The Weeknd, la légende Naomi Campbell, la it girl Kendall Jenner ainsi que les équipes des films Climax, En liberté !, Joueurs et En guerre. L'endroit était d'ailleurs parfait pour admirer le feu d'artifice de Disney lancé après la projection de Solo : A Star Wars Story. Si vous souhaitiez voir du (beau) monde en dégustant d'excellents cocktails faits maison, il fallait passer aux soirées de la plage Magnum !

#3 Le bateau Arte (SensCritique & Konbini)

Une fois le festival de Cannes lancé, il fallait être fou pour refuser un invitation sur le bateau Arte. Personne n'a su nous dire s'il s'agissait d'un simple bateau ou d'un véritable yacht mais toujours est-il qu'il a parfaitement rempli sa fonction : nous faire rêver. De 22 heures à 2 heures du matin, nous pouvions nous rafraîchir tout en discutant cinéma avec d'autres connaisseurs. Pour accéder au bateau, il fallait bien évidemment être invité. Les refoulés criaient à l'injustice quand les admis savouraient leur petit bout de paradis, dans l'un des rares lieux loin d'être bondés la première semaine. Entre deux coupes de champagne ou deux remixes parfaitement pensés par le DJ, nous nous sommes même laissés tenter par les casques de réalité virtuelle mis à disposition. Bien évidemment, au-delà de six verres, cette activité était à éviter !

#2 La soirée des courts métrages (plage du Majestic)

On ne le dira jamais assez mais le Festival de Cannes sait organiser des soirées. Ici, et comme son nom l'indique, il était question de mettre le court-métrage à l'honneur. Arrivés en cours de soirée, nous ne sommes pas sûrs que cela fut le cas. Mais la piste de danse était pleine à craquer et les invités particulièrement souriants. Dernière soirée de notre aventure cannoise, cette fête fut l'occasion de croiser de nombreux distributeurs, programmateurs et producteurs sur le ponton, entre deux pronostics sur la future Palme d'or - qui n'est malheureusement pas allée à BlackKklansman. La musique était géniale et le champagne parfaitement assemblé. Néanmoins, les toilettes demeuraient l'endroit où tout se passait, où fluides corporels et substances illicites étaient échangés.

Matthew Oliver

#1 La soirée de clôture de la Semaine de la Critique (plage Nespresso)

Il suffisait d'être à cette soirée pour comprendre qu'elle mérite sa place de numéro un. Entre les burgers faits sur places, les innombrables petits fours et amuse-gueules et l'impressionnant stock de bouteilles, il y avait de quoi faire ce soir-là. Particulièrement ravi de croiser Zakaria Ben Ayed (Mon cher enfant) et Alex Lutz (Guy), nous avons failli passer à côté du set de Joachim Trier. Président du jury de la Semaine de la critique, il a démontré qu'il était le meilleur DJ de cette édition avant de se trémousser auprès des infatigables clubbeurs venus de la Capitale. De nombreux baisers et numéros de téléphone ont été échangés à cette soirée...

Cannes 2018 : les meilleures phrases entendues pendant le Festival

Posté par wyzman, le 22 mai 2018

Comme l'an dernier, nous avons profité des 12 jours de festival pour arpenter les rues de Cannes. Pendant 12 jours, nous avons donc patienté dans les immenses files d'attentes, discuté dans les salles de projection bondées et les conférences de presse et écumé les soirées endiablées. Marquée par la présidence de Cate Blanchett, la place faite aux femmes et les films tièdes, cette 71e édition du plus grand festival de cinéma international a également été l'occasion pour nous de rencontrer de superbes spécimens. Du passant hargneux au jet-setter blasé des clubs en passant par le critique de cinéma aguerri, tous ces personnages ont contribué à faire durer notre plaisir cannois.

Pour vous, nous avons donc sélectionné les meilleures pépites que nous avons eu la chance d'entendre au cours ces 12 jours absolument fabuleux, passés au soleil ou sous la pluie... Comme c'était déjà le cas en 2017 et pour ne heurter la sensibilité d'aucun, ces citations resteront anonymes.

“Non mais la soirée Konbini on est obligés d’y passer : y’aura tous mes copains.”
“C’est qui The Weeknd ?”
“T’es vraiment un amour malgré tous tes défauts...”
“Non mais sois pas gentil avec moi, tu sais pas à quel point je m’attache. Après je me fais des films, c’est une cata !”
“J'ai peur que passer un an après 120 battements par minute ça les empêche de gagner quoi que ce soit.”
“J'ai vu 4 films ! C'est bon, mon Cannes est fait.”
“Cannes sous la pluie ça sert vraiment à rien !”
“Mais genre en Belgique vous mangez vraiment des frites tous les jours au goûter ?”
“Tu veux pas m’sucer ? Juste un truc rapide, ça nous engage à rien hein !”
“Mais on va pas partir maintenant, ils passent Beyoncé.”
“Quand on t’a laissé aller seul au Vertigo l’an dernier, t’as été pas mal importuné n’est-ce pas ? (...) Tu vois, je leur avais dit et ils ont dit que je faisais ma mère poule !”
“Si je bois encore une goutte de Mouton Cadet je vais vomir.”
“Si je tombe du yacht tu viendras me récupérer ?”
“Les costumes sans chaussette c’est tellement chic. Enfin, vous êtes tellement chic !”
“C'est tellement loin du Palais qu'on est sûrs de croiser que les braves à cette soirée.”
“Mais la plage Magnum c’est la plage des glaces ? Genre on te propose que des glaces ?”
“La mixologie !? C'est que là il te sert pas un cocktail, le verre c’est un chef d’œuvre !”
“Y a de belles images mais c’est bavard !”
“Y a que mon mari pour te faire rentrer 8 personnes dans une soirée avec seulement 3 cartons d'invitation.”
“Arrête de dire 'blondasse' ça fait beauf !”
“Ils sont trop drôles au festival, ils te passent tous les chanteurs d'il y a 5 ans : Lykke Li, Robin Thicke, Kesha...”
“Mon dieu mais qu’est-ce qu’il ronfle... Ça doit être horrible pour lui au quotidien. Enfin, comment tu veux garder un mec dans ces conditions ?”
“En revanche pour le Ceylan de 3 heures, faut pas qu'on s'endorme en même temps.”
“Mais est-ce que les danseurs à la plage Magnum ils viennent se frotter un peu à toi ?”
En liberté ! aurait mérité d'être en compétition en sélection officielle.”
“Leur gin tonic est vraiment dégueu. On sent pas le tonic et on sait pas si c'est vraiment du gin...”
“Faut vraiment que les gens arrêtent de penser que le court métrage c'est forcément un tremplin pour le long !”
“Au moins ici c'est pas comme à la villa Domergue où y'avait plus de champagne à 2 heures.”
“Je crois que le feu d'artifice c'était pour compenser la qualité du scénario du Solo.”
“Si jamais y a de la coke qui traine, tu m’empêches d’en prendre ! Tu sais pas à quel point j’ai envie de baiser quand je suis coké donc tu m’empêches hein !”
“Je n'imaginais pas la fin de ce festival autrement que par une nuit blanche et un train à 7h30.”
“Ce qui se passe à Cannes reste à Cannes !”