Les réalisatrices africaines invitées à débattre au Quai Branly et à la BnF en novembre

Posté par vincy, le 25 octobre 2012

Le Musée du quai Branly et la Bibliothèque nationale de France célèbreront 40 ans de cinéma (1972-2012) à travers le regard des réalisatrices africaines francophones. Souvent documentaristes, elles sont encore peu nombreuses et peu visibles pour des raisons historiques, culturelles et économiques.

A cette occasion, le 23 novembre au Quai Branly et le 24 novembre à la BnF organiseront un colloque international en deux volets : le premier rassemblera des universitaires spécialistes du cinéma africain et le second réunira des cinéastes africaines et de la diaspora.

Seront présentes lors de ces événements : Sarah Maldoror (Antilles-Angola, photo), Fanta Regina Nacro (Burkina-Faso, primée à Amiens , Cannes et Clermont-Ferrand pour son court-métrage Bintou), Farida Benlyazid (Maroc, dont Juanita de Tanger a été sélectionné à San Sebastian), Oswalde Lewat (Cameroun), Nadia El Fani (France-Tunisie), Rahmatou Keïta (Niger), Fatima Sissani (France-Algérie) et Monique Mbeka Phoba (RDC-Belgique).

  • Le colloque débutera au Quai Branly avec une plénière de Beti Ellerson (40 ans de cinéma fait par des femmes en Afrique) avant de s'interroger sur les Femmes qui filment les femmes : deux films de la diaspora de l'Afrique de l'Ouest ou encore les Images de femmes à l'heure de la  mondialisation : identité et expériences transculturelles chez les réalisatrices africaines.
  • L'après-midi sera consacré notamment aux Fictions et documentaires au féminin : Créations, politique et esthétique mais aussi l'aut(eu)rité dans les films de Khady Sylla, la laïcité et le cinéma ou encore les Héritages et ruptures des indépendances à nos jours. Deux autres événements termineront la journée : Les réalisatrices filment l’histoire : Place des femmes et enjeux de la revendication des libertés et les Films expérimentaux des cinéastes maghrébines au XXIe siècle.
  • A la BnF, le lendemain, la Masterclass de Sarah Maldoror s'interrogera sur Comment faire un film en Afrique quand on est une femme ?. La suite de la journée réfléchira sur quelles histoires raconter, quels regards porter sur le monde dans le documentaire, et une table ronde tentera de démêler les identités plurielles avec Immigrations, exils et diasporas africaines en Europe.
  • Les deux journées se concluront avec la projection de Sambizanga, après présentation par son auteure Sarah Maldoror. Ce film de la cinéaste angolaise a 40 ans. Avec Safi Faye, il s'agit de la première réalisatrice africaine. Sambizanga avait reçu deux prix au Festival de Berlin et le Grand prix à celui de Carthage.

Le cinéma africain (hors Afrique du nord) est "né" en 1962 avec un premier long métrage reconnu internationalement d'Ousmène Semène (Carrosse d'or en 2005 à Cannes). Peu exporté, il a quand même reçu quelques grand prix (Yeelen/La lumière, Un homme qui crie) et quelques grands succès (Bamako, Mon nom est Tsotsi ces dernières années). Si le Sénégal est de loin le pays le plus important en nombre de cinéastes, des pays comme le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, l'Afrique du Sud et le Nigéria (avec Nollywood) disposent d'un réservoir important de talents. Quelques grands festivals, le Fespaco à Ouagadougou en premier lieu, offrent une vitrine promotionnelle internationale.

INFORMATIONS PRATIQUES : www.quaibranly.fr et www.bnf.fr

Le Festival du film Francophone d’Angoulême aux couleurs du Sénégal

Posté par vincy, le 3 août 2012

Le 5e Festival du film Francophone d'Angoulême s'ouvrira avec Stars 80 de Frédéric Forestier le 24 août. J'enrage de son absence de Sandrine Bonnaire, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, est produit par Dominique Besnehard, créateur du festival. Le film fera la clôture de la manifestation le 28 août.

Le jury est composé cette année de Denis Podalydès, président, entouré de Marthe Keller, Marie-Josée Croze, Audrey Dana, Natacha Regnier, Désirée Nosbusch, Raja Amari, Florence Ben Sadoun et Sonia Rolland. Ils auront à départager 10 films de la compétition :

  • Augustine– Alice Winocour (France)
  • Catimini – Nathalie Saint-Pierre (Canada)
  • Mariage à Mendoza – Edouard Deluc (France)
  • Mauvaise fille – Patrick Mille (France)
  • Mobile home – François Pirot (Belgique)
  • Opération libertad – Nicolas Wadimoff (Suisse)
  • La pirogue – Moussa Touré (Sénégal)
  • Le repenti – Merzak Allouache (Algérie)
  • Rengaine – Rachid Djaïdani (France)
  • Sous le figuier – Anne-Marie Etienne (Luxembourg)
  • Par ailleurs, le FFA se mettra aux couleurs du cinéma sénégalais avec une sélection des films des réalisateurs les plus connus. L'hommage au Sénégal débutera avec la projection du film sénégalais de la compétition La pirogue (sélectionné également à au Fesyival du film francophone de Namur). Cette projection se tiendra en présence de Youssou N’Dour, ministre de la culture du Sénégal et de Moussa Touré, réalisateur du film.

  • Lettre paysanne de Safi Faye
  • Hyènes de Djibril Diop Mambéty
  • La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty
  • Deweneti de Dyana Gaye
  • Un transport en commun de Dyana Gaye
  • Aujourd’hui d'Alain Gomis
  • Moolaade d'Ousmane Sembène
  • Le focus sera consacré à la cinéaste Anne Fontaine, qui présentera Augustin (1995), Nettoyage à sec (1997), Comment j’ai tué mon père (2001), Entre ses mains (2004 )et Mon pire cauchemar (2011).

    Enfin, la section "bijoux de famille" honorera cette année le distributeur Pyramide, qui proposera cinq de ses films les plus emblématiques : Milou en mai de Louis Malle (1989), Y aura t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset (1996), Venus beauté de Toni Marshall (1999), Les Invasions Barbares de Denys Arcand (2002) et Le Havre d'Aki Kaurismaki (2010).

    Cannes 2012 : des projets avec Scott-Thomas, Roth, Chomet, Kidman …

    Posté par vincy, le 18 mai 2012

    - Philippe Claudel va retrouver Kristin Scott-Thomas, la star de son premier long métrage, Il y a longtemps que je t'aime (2008). Pour son prochain film, Avant l'hiver, le réalisateur de Tous les soleils,  a aussi enrôlé Daniel Auteuil et Leila Bekhti.

    - Tim Roth rejoint Jean Dujardin et Cécile de France pour le prochain film d'Eric Rochant, Mobius, un thriller d'espionnage. Roth, actuel Président du jury d'Un certain regard, interprétera un oligarche russe suspecté d'avoir blanchi de l'argent.

    - Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville, L'illusionniste) collaborera de nouveau avec Les Armateurs, après sa parenthèse chez Pathé, pour son prochain film d'animation, en finalisation d'écriture. Swing Popa Swing est le prequel des Triplettes de Belleville et reviendra sur l'enfance du trio.

    - Gabriel Lucien-Laferrière change de genre. Après Neuilly Sa Mère, le réalisateur adaptera le roman de Laurent Bénégui, SMS. Le tournage débutera en mars 2013 sous la houlette des productions du Trésor. Le livre est un thriller où un homme se fait voler son smartphone. De là, son enfant disparaît, sa femme le quitte, la parano l'emporte, et il ne va pouvoir compter que sur une ex-amie travaillant pour une compagnie de télécom.

    - Ce sera finalement Nicole Kidman qui incarnera Grace Kelly dans Grace de Monaco, le biopic écrit par Arash Amel et réalisé par Olivier Dahan (La Môme). Le film se concentrera sur l'année 1962 quand, Princesse depuis 6 ans, Alfred Hitchcock la sollicite de nouveau pour un film.

    - Mahamat-Saleh Haroun, à qui l'on doit Un homme qui crie, prix du jury à Cannes en 2010, s'apprête à reprendre les chemins des plateaux pour Grigris. Le tournage est programmé au Tchad cet automne.

    Locarno 2012 aux couleurs de l’Afrique et du Mexique

    Posté par cynthia, le 4 mai 2012

    Pour la 65e édition du festival de Locarno (1-11 août 2012), qui depuis soixante-cinq ans a su se forger une importante et singulière place dans le paysage cinématographique, la sélection s'annonce des plus prometteuses et audacieuses.

    L'Afrique subsaharienne francophone sera à l'honneur cette année. En effet, 12 projets ont été sélectionné par l'Open Doors, le laboratoire de coproduction du festival, qui consiste a mettre en lumière des films en provenance des pays dont le cinéma est en voie de développement.

    Martina Malacrida, la responsable de la section, se dit "particulièrement satisfaite de la variété et des projets proposés". Ces 12 projets ont été choisis parmi 213 candidatures de 17 pays différents. Jugés du 4 au 7 aout prochain, les réalisateurs et producteurs sélectionnés pourront avoir le privilège de participer au festival de Locarno où ils seront mis en contact avec des professionnels afin de financer leurs projets.

    Parmi les réalisateurs, citons les burkinabè Idrissa Ouédraogo, présent sur la Piazza Grande en 1989 avec Grand-mère (Yaaba), et Gaston Kaboré, César du meilleur film francophone en 1983 avec Wend Kuuni (Le don de Dieu). Deux autres figures de proue du cinéma africain, le malien Cheick Oumar Sissoko et le mauritanien Abderrahmane Sissako, respectivement réalisateurs de Guimba (sélectionné à Locarno en 1995) et de Bamako (sélectionné à Cannes en 2006), participeront aussi à Open Doors.

    Par ailleurs, pour l’édition 2012, le Festival se prévaut également de la contribution d’Alex Moussa Sawadogo, expert du cinéma africain et directeur du festival Afrikamera de Berlin.

    Cet été la ville Suisse italienne fera sans aucun doute grimper la température... D'autant que la Carte blanche cette année sera donnée au Mexique. Cette nouvelle proposition du Festival, lancée l'an dernier avec la Colombie, permet d’offrir chaque année à un pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Europe du Sud-Est une visibilité sur des films en post-production. "Carte Blanche se déroulera le dimanche 5 août et, au terme de la journée, un jury composé de trois professionnels du secteur sera appelé à attribuer au meilleur projet un prix de 10’000 CHF, lui permettant ainsi d’achever sa production" explique le Festival. La sélection sera révélée en juillet.

    La sélection Open Doors

    Ailleurs (Away) de Leslie Tô (Burkina Faso)
    Black Sunshine d’Akosua Adoma Owusu (Sénégal/Ghana)
    De la rue à l'école (From Street to School) de Pape Tall (Sénégal)
    Faso Fani, la fin du rêve (Faso Fani, the End of the Dream) de Michel K. Zongo (Burkina Faso)
    Fragments de vies (Pieces of Lives) de Laza (Madagascar)
    Il Faut Quitter Bamako (We've Got to Leave Bamako) d’Aïssa Maïga (Mali)
    La prochaine fois, le Feu (Fire Next Time) de Mati Diop (Sénégal)
    Le Président (The President) de Jean-Pierre Bekolo (Cameroun)
    Lombraz Kan (Shadows of the Sugarcane) de David Constantin (île Maurice)
    Nyè (The Eye) de Daouda Coulibaly (Mali)
    Pakitalaki, portrait d’une famille (Pakitalaki, Portrait of a Family) d’Adama Sallé (Burkina Faso)
    Toutes voiles dehors (Secret Faces) de Jean-Marie Teno (Cameroun)

    Les 39 marches du Festival International du Film de La Rochelle

    Posté par vincy, le 1 juillet 2011

    Le 39e Festival International du Film de La Rochelle s'ouvre aujourd'hui et se terminera le 10 juillet. L'un des plus importants festivals de cinéma en France va ainsi occuper 14 écrans (deux de plus que l'an denier) pour présenter 250 films (courts et longs métrages). En 2010, la manifestation avait attiré plus de 78 000 spectateurs.

    Cette année La Rochelle met l'imagination au pouvoir. Du muet à l'animé, du docu mexicain au cinéma québécois ou tchadien, de David Lean à Bertrand Bonello.

    Une rétrospective quasi complète de Buster Keaton, 13 longs métrage (dont Le mécano de la générale), un documentaire et 16 courts métrages, permettra de redécouvrir le génie visuel et l'humour généreux du plus humaniste des acteurs burlesques.

    Autre grande rétrospective, celle de David Lean, à qui l'on doit des fresques magistrales comme Le pont de la rivière Kwai, Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago ou encore La Fille de Ryan. Ses 16 longs métrages révéleront une oeuvre plus riche, plus variée que celle qui a (parfois) été décriée par le snobisme français. Carlotta réédite en DVD ses six premiers films (1942-1948) par la même occasion.

    La Rochelle rendra aussi hommage à Bertrand Bonello, cinéaste du huis-clos et de l'enfermement, des univers communautaires et des corps abîmés. Réalisateur rock, Bonnello présentera en avant-première L'Apollonide, en compétition officielle au dernier festival de Cannes. Tous ses films, depuis 1996, seront projetés. Une rencontre avec le public aura lieu le 5 juillet.

    Autre hommage, celui à Jean-Claude Carrière (voir notre interview, homme des mots et d'esprit. Ce polyvalent de l'écriture, précis et érudit, sera la grande vedette du premier week-end, avec une rencontre en compagnie de Jean-Paul Rappeneau (avec qui il a écrit le majestueux Cyrano de Bergerac) et Michel Piccoli (qui a joué dans Belle de Jour). Ce sera aussi l'opportunité de découvrir Le Soupirant de Pierre Etaix, La Pince à ongles, son seul film en tant que réalisateur, de revoir Le Voleur, les Bunuel, Le Tambour ou Birth. Un documentaire de Danielle Jaeggi accompagnera l'ensemble de cette sélection qui fera voyager de la France de Danton au Mahabharata. Une exposition, comprenant ses dessins, illustrera cette fascination pour l'évasion et le monde.

    Autres hommages, plus singuliers : Denis Côté, réalisateur québécois qui viendra présenté Curling en avant-première. Ce film multiprimé (notamment à Locarno avec deux Léopards) sortira en France cet automne chez Capricci Films. Mahamat-Saleh Haroun, primé à Cannes l'an dernier avec Un homme qui crie, viendra présenter l'ensemble de sa filmographie. Et Koji Yamamura, maître du cinéma d'animation japonais, préférant l'expérimentation et l'indépendance au formatage industriel.

    La Rochelle offrira aussi aux spectateur le Nouveau documentaire Mexicain dans le cadre de sa section Découverte et une Leçon de musique autour de Maurice Jarre.

    Et enfin, quelques soirées exceptionnelles, avec Habemus Papam en ouverture, Les Bien-aimés en présence de Christophe Honoré, une nuit blanche le samedi 9 juillet et Le sauvage (avec Deneuve et Montand) en séance en plein air, complètent les événements du Festival.

    __________
    Site internet du festival

    Cannes 2011 – le chiffre du jour : 324

    Posté par vincy, le 18 mai 2011

    324? C'est le nombre de professionnels africains (producteurs, distributeurs, réalisateurs) venus à Cannes en 2010. C'est le plus petit contingent parmi tous les continents. Rien que le Canada envoie 432 professionnels. Le Moyen-Orient et l'Asie Centrale sont représentés par 569 professionnels, autant que ceux d'Amérique Latine (568).

    Si la France est largement leader (11 033 professionnels, y compris le moindre aspirant scénariste ou producteur de court métrage), les Américains, à eux seuls, avec 2 659 personnes, sont plus présents que leurs confrères d'Asie de l'Est et de l'Océanie.

    Au total, plus de 25 369 professionnels venus de 123 pays se sont déplacés sur la Croisette en 2010.

    Cannes c'est aussi une migration massive de journalistes (et techniciens) : 4 512 l'an dernier (dont 339 du web) venant de 90 pays.

    Bilan 2010 – 214 films au dessus de 100 000 entrées et 472 en dessous

    Posté par vincy, le 5 février 2011

    686 sorties répertoriées. Et 68,8% d'entre elles qui n'atteignent pas 100 000 spectateurs. Près de 40% qui ne dépassent même pas les 30 000 entrées. Cela pose question  quand, en moyenne, 13 films sortent chaque semaine.

    Pour 2010, 214 films ont quand même franchi la barre fatidique des 100 000 entrées et 50 sont devenus millionnaires (soit presque un par semaine). Walt Disney en place 6 au dessus du million, Warner Bros fait mieux avec 8. Les distributeurs français sont à la peine avec 18 hits.

    Par zone géographique, l'écart peut être cruel et le festival de Cannes s'avère porteur:

    Amérique du nord : Harry Potter 7, 5,5 millions de spectateurs

    France : Les petits mouchoirs, 5,3 millions de spectateurs

    Europe de l'Ouest : Le voyage extraordinaire de Samy, 1,3 million de spectateurs

    Amérique du sud : Dans ses yeux, 450 000 spectateurs

    Afrique du nord : Hors-la-Loi, 430 000 spectateurs

    Amérique centrale : Biutiful, 354 000 spectateurs

    Asie de l'Est : Poetry, 205 000 spectateurs

    Proche et Moyen Orient : Ajami, 140 000 spectateurs

    Europe de l'Est : Le criquet, 62 000 spectateurs

    Asie centrale et Russie : Le dernier voyage de Tanya, 55 000 entrées

    Asie du sud-est et subcontinent indien : My Name is Khan, 42 000 spectateurs

    Océanie : Disgrace, 36 000 spectateurs

    Afrique : Le secret de Chanda, 11 000 spectateurs

    Cannes 2010 : Qui est Mahamat Saleh Haroun

    Posté par MpM, le 16 mai 2010

    mahamat saleh harounLorsque Thierry Frémeaux a annoncé la première sélection en compétition officielle d'un film tchadien, tout le monde s'est félicité de ce retour de l'Afrique noire dans la course pour la Palme d'or, faisant de Mahamat Saleh Haroun, 49 ans, le représentant de tout un continent. Au-delà du symbole, la présence du réalisateur sur la Croisette ne devrait pourtant pas être une telle surprise, dans la mesure où ce n'est pas sa première visite. En 2002, son deuxième long métrage Abouna (notre père) a en effet fait les honneurs d'une sélection à la Quinzaine des Réalisateurs.

    Joli parcours pour cet ancien étudiant du Conservatoire Libre du Cinéma Français, arrivé en France en 1982, et qui a mené de front une carrière de journaliste (en presse régionale puis pour une radio locale) et de cinéaste, réalisant son premier court métrage Maral Tanie en 1994.

    Cinq ans plus tard, il passe au long avec Bye bye Africa et remporte deux récompenses au Festival de Venise, dont le prix de la meilleure première oeuvre. Après son passage à Cannes, Abouna reçoit le prix de la meilleure image au Fespaco. En 2007, Daratt saison sèche, son long métrage suivant, est lui aussi couronné du prix de la meilleure image ainsi que de l'étalon de bronze de Yennenga. Il emporte cinq prix lors de sélection à Venise, dont le Grand prix du jury.  Son cinéma actuel et très engagé trouve son public.

    Le voilà donc de retour sur le tapis rouge avec un film dont le titre original est aussi poétique que sybillin : Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse. Tout un programme, d'autant que Mahamat Saleh Haroun n'a rien à perdre. Sans pression commerciale ni enjeux financiers colossaux, pour lui, Cannes ne peut qu'être une bonne surprise.

    Cannes 2010 – la phrase du jour : Mahamat-Saleh Haroun

    Posté par vincy, le 15 mai 2010

    Cela faisait longtemps qu'un cinéaste d'Afrique subsaharienne n'avait pas été en compétition au Festival de Cannes. L'occasion est trop belle pour ne pas entendre sa voix. Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur de L'homme qui crie, n'a pas déçu : "Il y a tant de conflits sur ce continent en déshérence. L'Afrique a raté ce qui est fondamental dans sa culture : la transmission. Entre les pères de l'indépendance et la génération suivante, la cassure a généré la violence et l'impossibilité d'ouvrir un horizon politique stable"

    Cannes 2010 : 17 courts et longs métrages aux Cinémas du monde

    Posté par vincy, le 3 mai 2010

    Parrainé cette année par le réalisateur cambodgien Rithy Panh et par l'actrice française Sandrine Bonnaire, le pavillon Cinémas du monde proposera 12 films et cinq courts métrages. Parmi les longs, on dénombre neuf fictions, quatre documentaires; cinq oeuvres sont terminées, une est en postproduction, les six autres en développement. Une forte présence de l'Afrique est annoncée, à l'instar du marché du film qui voit ses accréditations venant du continent noir progresser cette année.

    Les Cinémas du mondes ont pour mission de renforcer a visibilité des cinématographies des pays émergents ou en voie de développement, en mettant en réseau ou en rencontrant des professionnels. Il s'agit, au final, d'améliorer la distribution de ces films.

    Brésil : Par la fenêtre (en développement), de Caroline Leone (premier film) ; Joyce (court métrage)

    Cambodge : About my father, de Guillaume P. Suon

    Chili : Roy (en développement, de Niles Jamil Atallah (deuxième long métrage) ; Lucia, Luis y El Lobo (court métrage animé)

    Equateur : Tres (en développement), d'Anahi Hoeneisen.

    Ethiopie : Queleh (en développement), d'Haile Biru (premier film).

    Géorgie : Stepping Lessons (en développement) et Susa (premier film déjà présenté à Berlin et Rotterdam), de Rusudan Pirveli

    Kenya : From a Whisper, de Wanuri Kahiu (premier film) ; Pumzi (court métrage, primé à Sundance)

    Mozambique : Le dernier vol du flamant rose (documentaire), de Joao Ribeiro

    Niger : Pour le meilleur et pour l'oignon (documentaire), de Sani Magori

    République démocratique du Congo : ImagiNations, de Djo Tunda Wa Munga

    Palestine : Mer morte, d'Ihab Jadallah (premier film) ; The Shooter (court métrage)

    Togo : Itchombi (documentaire), de Gentille Asih

    Cette année, le pavillon est parrainé par l'actrice-réalisatrice française Sandrine Bonnaire et le cinéaste et documentariste cambodgien Rithy Panh.