Le box office américain profite peu des Oscars

Posté par vincy, le 17 février 2009

oscars preparatifsLes votes sont quasiment finis. La cérémonie se prépare déjà. Les Oscars hésitent désomrais sur le scénario. Un film a remporté tous les prix de la saison : la statuette suprême peut-elle lui échapper? C'est hautement improbable tant le film est en train de compenser sa seule faiblesse par rapport au marketing de Benjamin Button : sa popularité.

Depuis la révélation des nominations le 22 janvier, le box office des films nommés n'est pourtant pas à la hauteur des espérances. Les cinq productions nommées dans la catégorie du meilleur film n'ont accumulé que 90 millions de $ en trois semaines, soit un tiers des recettes globales accumulées. Et en fait seul un film a cartonné : Slumdog Millionaire. Pour l'instant, il a rapporté autant de dollars avant les nominations qu'après, un exploit en soit. Surtout, avec 42 millions de $ de bonus, il fait largement mieux que les 18 millions de $ de Benjamin Button et les 11 millions de $ de The Reader.

Benjamin Button, malgré ses 13 nominations, n'a pas été en mesure de transformer cet avantage en plébiscite. Le film se hisse difficilement dans le Top 20 annuel 2008 et a séduit 85% de son public avant l'annonce des Oscars.

En fait, ce sont les films oubliés des Oscars ou nommés dans des catégories moins visibles qui attirent les spectateurs. Ainsi la nomination de Mickey Rourke a presque triplé le box office de The Wrestler.Les noces rebelles est passé de 6 millions de $ de recettes à 21 millions de $. Ainsi Kate Winslet fait un plus gros succès avec le film où elle n'est pas nommée qu'avec le film où elle est citée (The Reader).

Mais surtout, Hollywood est confronté à un phénomène nouveau. Habituellement, le mois de janvier permet aux films des fêtes de finir leur carrière en douceur et aux films art et essais, oscarisables, de conquérir les salles. Cette année, les films des fêtes se sont crashés juste après les vacances, ayant fait, pour la plupart 90% de leurs recettes en trois semaines. Les films art et essai, hormis Slumdog Millionaire, Doute et Milk, n'ont pas dépassé les 25 millions de $ de recettes totales. Aucun film étranger sortis après octobre n'a percé au delà des 2 millions de $.

En fait, et c'est nouveau, ce sont des blockbusters qui ont pris possession du marché hivernal. En premier lieu, Clint Eastwood, leader du mois avec Gran Torino et ses 130 millions de $. Du jamais vu depuis Impitoyable pour le mythe. Paul Bart : Mall Cop a aussi dépassé le cap des 100 millions de $ et Taken a fait largement mieux qu'espéré avec 80 millions de $. Des films de genre (comédie romantique ou horreur) ont démarré en trombe durant leur premier weel end. Résultat, les films à Oscars n'ont pas pu résister à cette concurrence.

Alors que le box office a progressé de 20% par rapport à 2008, les huit films nommés dans les quatre catégories artistiques et encore en cours d'exploitation, n'ont contribué qu'à 20 % des recettes depuis trois semaines. Merci Slumdog.

Slumdog continue sa moisson de prix

Posté par vincy, le 26 janvier 2009

Les Guildes professionnelles remettaient leurx prix ce week end. Très bon indice de prévision dans la course aux Oscars, c'est, contre toute attente il y a encore deux mois, le film de Danny Boyle, qui a récolté le gros lot. Les producteurs ont décrété Slumdog Millionaire film de l'année, au côté de Wall-E (animation) et Man on Wire (documentaire).

De manière plus surprenante, la guilde des acteurs a élu le casting de Slumdog "meilleur ensemble de l'année". Le plus puissante des guildes annonce ainsi son favori pour l'Oscar du meilleur film. Sean Penn (Harvey Milk), Meryl Streep (Doute), Heath Ledger (Batman The Dark Knight) et Kate Winslet (Le liseur) ont été choisis dans leur catégorie respective (acteur, actrice, seconds rôles masculin et féminin).

Les réalisateurs se décideront samedi prochain. En pleine cession de votes pour les Oscars, le "petit" Slumdog aura bien besoin de toutes ces récompenses pour lutter contre le "Goliath" Benjamin Button...

Golden Globes 2009

Posté par vincy, le 11 décembre 2008

Toutes les nominations.
L'étange histoire de Benjamin Button, Doute et Frost/Nixon font la course en tête avec 5 nominations chacun. Aucun de ces films n'a reçu l'adoubement des critiques. ceux de New York ont préféré Milk et Be Happy, ceux de Los Angeles, Wall-E, Milk, Be-Happy et Slumdog Millionaire, et ceux de Washington ont favorisé Slumdog Milionnaire. (tous les détails et l'analyse sur les nominations)

Slumdog Millionaire remporte le premier prix de la saison

Posté par vincy, le 5 décembre 2008

slumdogmillionaire.jpgLa saison des prix américains,  longue route vers les Oscars, a commencé hier avec la tradtionnelle remise des prix du National Board of Review (Conseil national des critiques créé en 1909, composé de professeurs de cinéma essentiellement).

Le film de Danny Boyle, Slumdog Millionaire, a remporté le prix du meilleur film. Avec son prix du public au Festival de Toronto, cela lui donne un atout supplémentaire dans les campagnes marketing en vue de décrocher des nominations aux Golden Globes et aux Oscars.  En quinze ans, cependant, seuls cinq films ont gagné le prix du NBR  puis l'Oscar. C'était le cas, notamment, l'an dernier avec No Country for Old Men.

Le reste du palmarès lance aussi les premiers favoris dans les autres catégories, ou, en tout cas, ceux qui risquent d'être incontournables dans la saison des prix.
- Meilleur réalisateur : David Fincher (L'étrange histoire de Benjamin Button)

- Meilleur nouveau réalisateur : Courtney Hunt (Frozen River)

- Meilleur acteur : Clint Eastwood (Gran Torino)

- Meilleure actrice : Anne Hathaway (Rachel getting married)

- Meilleur second rôle masculin : Josh Brolin (Milk)

- Meilleur second rôle féminin : Penélope Cruz (Vicky Cristina Barcelona)

- Meilleure révélation masculine : Dev Patel (Slumdog Millionaire)

- Meilleure révélation féminine : Viola Davis (Doubt)

- Meilleur casting : Doubt

- Meilleur scénario : Nick Schenk (Gran Torino)

- Meilleure adaptation : Simon Beaufoy (Slumdog Millionaire) et Eric Roth (L'étrange histoire de Benjamin Button)

- Meilleur film d'animation : Wall-E

- Meilleur film en langue étangère : Mongol (Russie, déjà finaliste ax Oscars 2008)

- Meilleur documentaire :  Man on wire

Hollywood, entre foi et pessimisme pour la fin de l’année

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

curiouscase.jpgLa crise a atteint le moral des cadres de l’industrie cinématographique. Certains se rassurent avec les bons signes conjoncturels. Noël et le Jour de l’an tombent un jeudi, prolongeant ainsi le jour férié en grand week end de quatre jours. Le box office, pour le moment, et ce malgré un premier trimestre catastrophique et un début d’automne médiocre, atteint peu ou prou les mêmes niveaux que l’an dernier. Et Noël reste la période la plus prisée pour aller en salles. L’an dernier, le seul jour de Noël avait enregistré 63 millions de $ de recettes dans les caisses des cinémas. En 2006, le chiffre d’affaires avait été de 58,5 millions de $. La tendance est à la hausse.

Inflation de sorties
L’offre aussi d’ailleurs. De sept sorties majeures (nationales) en 2005, les distributeurs ont dû composer avec dix sorties majeures en 2007 et onze cette année. Auxquelles il faut ajouter des films art et essai.
Si bien que la saison débute désormais mi-décembre. A l’instar de l’été, qui commence dorénavant début mai, la multiplication des sorties a imposé aux studios un calendrier de plus en plus précoce. Les films ont à peine deux semaines pour faire 80/90 % de leurs recettes totales. En janvier, les films oscarisables prennent le dessus.
Cette année, Hollywood mise sur des stars (Will Smith, Jim Carrey, Meryl Streep, Adam Sandler, Keanu Reeves, Tom Cruise, Clint Eastwood, Leonardo di Caprio, Jennifer Aniston…), des films en tous genres (thrillers, comédies, science fiction, cartoon, drames, …) et paradoxalement aucune suite , contrairement à l'invasion de "sequels" en été.

Au total seize films ont une chance de tout gagner ou tout perdre. Parmi les plus exposés, des films ambitieux à très gros budgets comme Valkyrie (Brian Synger - Tom Cruise) et The Curious Case of Benjamin Button (David Fincher - Brad Pitt, photo). On regardera aussi de près ce que valent les cotes de Adam Sandler, Jim Carrey, Vince Vaughn et Jennifer Aniston dans le registre de la comédie, après, pour chacun, de gros passages à vide. Certains se neutraliseront peut-être. Il est certain que les films les plus ciblés auront plus de chance dans un contexte aussi concurrentiel que des films trop généralistes.
L’autre donnée qui concentrera tous les regards sera bien entendu la réception critique et publique de films comme Gran Torino, Doubt, Defiance, Revolution Road ou Australia, qui peuvent envisager des nominations aux Oscars et, par conséquent, une durée de vie plus longue en salles…

Récession économique
Hélas, il y a aussi le problème du contexte structurel qui rend tout le monde pessimiste : l’économie, avec sa récession, une chute brutale du pouvoir d’achat, une volonté instinctive d’épargner ses dollars… D’autant que les budgets de production ont augmenté. Mais surtout, avec autant de compétition dans les salles, les studios vont devoir surenchérir dans les dépenses marketing ; de quoi mettre en péril une rentabilité immédiate des films.
Cependant, le cinéma devrait être moins touché que les spectacles de Broadway - quatre (dont "Hairspray" de John Waters, "Kamelot" des Monthy Python et "Frankenstein Jr" de Mel Brooks) ont déjà annoncé qu’ils s’arrêtaient après les Fêtes, alors que "Shrek" vient de se lancer dans l’aventure de la comédie musicale cette semaine. Les ventes de DVD et de Blu-ray pourraient plonger au profit des jeux vidéos et des consoles. Des promos incroyables sont mises en place pour vendre des blockbusters comme Batman The Dark Knight et Kung Fu Panda. La musique et les livres connaissent aussi un fort déclin.
Si Noël soulagera les producteurs de cinéma et de comédies musicales, tout le monde s’accorde à dire que l’hiver devrait être atroce…