??Le Sunny Side of the Doc de La Rochelle s'est achevé vendredi avec 1 755 participants, 286 décideurs et acheteurs et 1 450 spectateurs. Le prix du meilleur long métrage ?documentaire a été décerné au canadien Songbird SOS.
Une production dynamique en 2011
A l'occasion de cette manifestation, le CNC a publié son étude annuelle sur le marché du documentaire en 2011. Au total 2 649 heures de documentaires ont été produites (+7,7%) pour un total des devis de 387,3 millions d'euros. Les chaînes de télévision nationales gratuites représentent encore l'essentiel du volume des commandes (61,1%) même si leur part diminue fortement.
Le long métrage documentaire, renforcé par ses sélections dans les festivals et l'intérêt des spectateurs, poursuit sa dynamique avec 37 films agréés dans le genre (pour 34,1 millions d'euros de devis), soit dix de plus qu'en 2010. Le record de 2008 (année hors norme dans le genre) a été battu. Le devis moyen est aussi en hausse, passant de 670 000 euros en 2010 à 920 000 euros en 2011. Les subventions versées par le CNC aux producteurs français de documentaire s’élèvent à 79,4 millions d'euros en 2011, soit une augmentation de 7,9 % par rapport à 2010.
En 2011, ce sont Amazonia et Terre des Ours qui ont été les documentaires les plus chers, coûtant respectivement 9,5 millions d'euros et 5 millions d'euros.
Une année 2011 sans hit malgré l'offre abondante
"L’offre de films documentaires dans les salles est abondante avec 90 longs métrages inédits en 2011, dont 54 films français, 10 films américains et 20 films européens" précise le rapport. Il s'agit d'un record depuis 10 ans. Mais le CNC souligne qu'un film documentaire, en 2011, ne sort, en moyenne, que sur 15 copies (contre 137 pour l'ensemble des films). Quelques grands noms (Herzog, Wenders, ...) ont permit de donner une large exposition à certains docus. Reste que la fréquentation est la plus faible depuis 10 ans si l'on excepte l'année 2003 : 1,33 million d'entrées l'an dernier contre 4,5 millions en 2010 grâce à Océans et 6,45 millions en 2004 (Fahrenheit 9/11). Seuls 4 des 90 documentaires diffusés en salles ont dépassé le cap des 100 000 spectateurs. Depuis 2002, 10 documentaires seulement ont séduit plus de 500 000 cinéphiles. Mais aucun en 2011. Pina (347 000 entrées) est le champion de l'année, et le seul à se classer dans le Top 20 de ces 5 dernières années.
On constate par ailleurs que les films documentaires axent leur campagne promotionnelle essentiellement sur la presse écrite et accuse un retard dans les investissements marketing sur Internet. Par conséquent, le docu attire un public majoritairement adulte (69% de plus de 25%, et même un tiers de plus de 50 ans).
Prochaine étape en septembre : les propositions pour l'avenir du documentaire
Enfin, suite à la publication du rapport intitulé « Le documentaire dans tous ses états », remis par Serge Gordey, Catherine Lamour, Jacques Perrin et Carlos Pinsky au Ministre de la Culture et de la Communication en avril dernier, le CNC formulera des propositions en septembre. L'un des enjeux principaux reste ka définition du documentaire de création : "Il ressort notamment de ces premiers échanges un souhait partagé de mieux prendre en compte les différents types d’écritures documentaires dans les modalités de calcul du soutien automatique - sans modifier les fondamentaux de ce dernier - notamment en favorisant les démarches d'écriture et de production les plus exigeantes" explique le communiqué du CNC.