Tom Hanks ajoute un biopic à ses projets

Posté par vincy, le 2 février 2018

Tom Hanks va incarner Fred Rogers dans le biopic You Are My Friend. Le film, qui sera distribué par TriStar Pictures (Sony), retrace l'amitié entre l'animateur télé et le journaliste Tom Junod. Fred Rogers (1928-2003) était aussi musicien, marionnettiste, auteur, producteur et prêtre. Mais c'est avec son émission éducative, "Mister Rogers' Neighborhood", diffusée entre 1968 et 2001 qu'il est entré dans le quotidien des jeunes américains. Tom Junod, né en 1958, a notamment travaillé pour GQ, Esquire, Life... Les deux personnalités étaient radicalement différentes: l'un était un modèle de bienveillance et de gentillesse tandis que l'autre a la réputation d'être cynique et d'attaquer des sujets controversés. Leur rencontre a eu lieu quand le journaliste a reçu en commande un portrait à rédiger de l'icône cathodique.

You are my friend sera réalisé par Marielle Heller.

Tom Hanks a plusieurs projets en cours: BIOS, film SF de Miguel Sapochnik, le remake A Man called Ove et Greyhound, qui devrait être le prochain dans l'agenda de la star. En incarnant Rogers, il ajoute à sa filmographie un autre personnage réel. A commencer par Ben Bradlee, le rédacteur en chef du Washington Post, dans Pentagon papers, actuellement en salles. Dans sa liste, on retrouve aussi le pilote Sully; l'avocat James Donovan (Le pont des espions), Walt Disney (Dans l'ombre de Mary), le capitaine Richard Phillips (Capitaine Phillips), Larry Crowne (Il n'est jamais trop tard), Charlie Wilson (La guerre selon Wilson), Carl Hanratty (Attrape-moi si tu peux), Jim Lovell (Apollo 13)...

120 battements par minute, Faute d’amour et Grave primés par le Syndicat de la critique

Posté par vincy, le 30 janvier 2018

Le Syndicat français de la critique de cinéma a dévoilé ses lauréats pour l'année 2017, lundi 30 janvier. Sans trop de surprises, 120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes, a été distingué comme meilleur film français. Le film de Robin Campillo est l'un des favoris pour les prochains César et prix Lumière.

Faute d'amour de Andreï Zviaguintsev, Prix du jury à Cannes, a remporté le prix du meilleur film étranger. Et c'est l'une des révélations du Festival de Cannes 2016, Grave, de Julia Ducournau, sélectionné alors à la Semaine de la critique, qui a gagné le prix du meilleur premier film français. I'm not a Witch de Rungano Nyoni s'est vu décerner le prix du meilleur premier étranger.

Le Syndicat a aussi récompensé Va, Toto! de Pierre Creton (Film singulier francophone) et Des hommes à la mer de Lorris Coulon (court métrage français).

Côté petit écran, les critiques ont choisi Un ciel radieux de Nicolas Boukhrief comme meilleure fiction française, Un Français nommé Gabin d'Yves Jeuland et François Aymé comme meilleur documentaire français et Manon 20 ans de Jean-Xavier Lestrade comme meilleure série française.

Pour les DVD/Blu-Ray, les lauréats sont Poesia sin fin d'Alejandro Jodorowsky (DVD/Blu-ray récent), Alfred Hitchcock, les années Selznick (coffret), J'accuse de Abel Gance (patrimoine), et Le complexe de Frankenstein d'Alexandre Poncet et Gilles Penso (Curiosité).

Enfin 3 livres ont été distingués: Continental film, cinéma français sous contrôle allemand de Christine Leteux (meilleur livre français), Aventures de John Boorman (meilleur livre étranger) et Cinéma d'animation, la French Touch (album).

Edito: Gold Stream

Posté par redaction, le 25 janvier 2018

Les chiffres sont tombés: 7 nominations aux Oscars et 111 millions d'abonnés pour Netflix. La plateforme n'en finit pas de s'envoler. Le dernier trimestre a été porté par le carton de Bright, un film avec Will Smith à 90M$ exclusivement diffusé à ses abonnés, et les succès de The Crown, Mindhunter, Black Mirror et Stranger Things côté séries. Netflix a ainsi encaissé un profit de 186M$ au dernier trimestre. Et a annoncé un gros investissement dans les créations originales pour l'année qui vient, y compris sur des marchés locaux comme l'Allemagne. Au total, c'est pas loin de 8 milliards de dollars qui seront dépensés. A Sundance, c'est déjà l'un des acteurs les plus présents au marché du film cette semaine. Et sa dernière acquisition n'est rien d'autre que Rodolphe Belmer, ancien patron de Canal +, qui rendre au conseil d'administration du groupe pour développer le marché européen. Seul bémol, le chèque de 39M$ qu'il a fallu payer à Kevin Spacey pour l'abandon de sa présence dans House of Cards et le développement du biopic Gore.

La guerre est désormais du côté des contenus mais surtout de leur diffusion. La SVàD excite tout le monde. Turner et Warner Bros vont lancer FilmStruck, un service SVOD déjà disponible aux Etats-Unis et qui va s'exporter, d'abord au Royaume-Uni. Le groupe Disney prévoit de lancer son propre service en 2019, avec un catalogue qui pourrait gigantesque si le rachat de la Fox est autorisé, en plus de prendre la majorité des parts dans Hulu.

De leurs côtés, MoviePass (1,5 million d'abonnés en fichier) s'invite dans le business à Sundance en lançant MoviePass Ventures, afin d'acquérir des films. Le service de cartes de fidélité tout juste lancé trouble le jeu pour pouvoir devenir distributeur. Première acquisition avec The Orchard, American Animals, pour 3M$, réalisé par Bart Layton. Quel va être le rôle de ce nouvel entrant? Vraisemblablement, fournir ses fichiers d'abonnés au distributeur pour des campagnes marketing ciblées, en plus de tarifs réduits sur le film: de quoi faire monter les recettes pour un premier week-end.

Amazon change de stratégie. Le studio s'était construit en défendant un cinéma d'auteur (Manchester by the Sea, The Lost City of Z). Il veut désormais miser sur des films à 50 millions de $. Amazon veut des contenus qui élargissent son audience pour persuader ses "spectateurs" qui sont aussi des consommateurs de rejoindre on programme Prime. Pour la série Le Seigneur des anneaux, Amazon investit 250M$.

On en est là: les Américains envahissent l'espace et chamboulent les règles. Pendant ce temps, en Europe on se débat avec la chronologie des médias, Wild Bunch et Canal + vont très mal, France Télévisions réfléchit à un Netflix européen (aux allures d'usine à gaz), projet d'ailleurs abandonné par Canal +, et les Français se gavent de séries (plutôt américaines du coup, parfois britanniques) sur des plateformes numériques (toutes américaines).

La France veut devenir une superpuissance culturelle, avec une "soft power" qui réussit bien aux Etats-Unis et au Japon, et veut que la francophonie devienne le deuxième territoire linguistique du monde: c'est mal parti avec un tel retard. On connaîtra bientôt mieux le jargon de la Maison blanche et des prisons américaines que l'argot et les coutumes de l'Hexagone.

Toujours plus de stars dans la prochaine saison de « Dix pour Cent »

Posté par vincy, le 15 janvier 2018

bellucci lanvin huppert dujardin dalle

Pour sa saison 3, la série Dix pour cent étoffe son portefeuille de stars. Dès le premier épisode, l'oscarisé Jean Dujardin lancera les festivités. Monica Bellucci s'invite dans le deuxième épisode, Gérard Lanvin dans le troisième, Isabelle Huppert dans le quatrième, Béatrice Dalle dans le cinquième. Julien Doré, déjà présent dans la saison précédente, reviendra faire un tour.

Pour le sixième et dernier épisode, la production réserve un lot de surprises.

La saison sera réalisée par Marc Fitoussi et Antoine Garceau. Le tournage débute cette semaine, jusqu'à fin avril.

Dix pour cent a déjà accueilli avec plus ou moins de bonheur Cécile de France, Line Renaud, Françoise Fabian, Nathalie Baye, Laura Smet, Audrey Fleurot, Julie Gayet, Joey Starr, François Berléand, Virginie Efira, Ramzy Bedia, Fabrice Luchini, Christophe Lambert, Norman Thavaud, Isabelle Adjani, Guy Marchand et Juliette Binoche.

Si la première saison était emballante, par son ton comme par la singularité de son sujet, la deuxième a légèrement déçu, notamment à cause d'une trame narrative plus faible et des rebondissements plus plats.

Dans cette nouvelle saison, les agents de l'agence ASK vont partir en guerre contre leur patron, le millionnaire mondain imbuvable Hicham (Assaâd Bouab). Deux des agents historiques, Andréa et Gabriel (respectivement Camille Cottin et Grégory Montel) préparent leur départ en secret tandis que Mathias (Thibault de Montalembert) fait tout pour s’imposer à la tête de l’entreprise. Pour le reste, on retrouvera les autres employés de l'agence interprétés par Liliane Rovère, Fanny Sidney, Laure Calamy, Nicolas Maury et Stefi Celma.

Edito: Grand froid sur le cinéma français

Posté par redaction, le 29 juin 2017

C'est une longue traversée du désert que vit le cinéma français. Cela fait quatre mois que la pôle position du box office est occupée par le cinéma hollywoodien. Seuls deux films sont dans le Top 10 annuel (5 pour le Top 20). On ne compte plus les fiascos. Le dernier film français millionnaire est A bras ouvert, sorti début avril. Les comédies, genre favori des spectateurs et genre préféré des producteurs, ont subit de sérieux revers. Seulement six ont passé le cap du million d'entrées en 6 mois. Certaines ont signé de sacrées contre-performances. Hormis Raid Dingue et Alibi.com, aucune n'a vraiment fédéré au premier semestre. Ni Camille Cottin, ni Kev Adams, ni Alexandra Lamy, ni même Franck Dubosc n'ont sauvé des films que les critiques ne veulent même plus voir...

On peut aussi se désoler, dans le pays de la cinéphilie, qu'aucun autre film dramatique, d'auteur, d'action/aventures ou de "genre" n'ait pris le relais. Mais comment pourrait-il en être autrement? Qui parle de ces films à la télévision et hors des radios publiques? Le marketing hollywoodien a imposé sa toute puissance. Sans l'effet Cannes, comment Desplechin pourrait-il attirer plus de 400000 spectateurs quand, en face, les médias généralistes choisissent un Alien, des Pirates ou des Super-héros?

Le buzz sur les réseaux sociaux, le star-système est incomparablement plus puissant quand il est made in USA. Les distributeurs français ne manquent pas d'initiatives mais de moyens et de solidarité.

Consanguinité entre télé et ciné

L'INA vient de publier une étude (pour la période du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2015) sur les talk-shows et divertissements TV et radios, ce genre où les invités sont convoités et les audiences ciblées. On constate que les invités venant du cinéma et de la musique sont les plus sollicités. En cinq ans, c'est Franck Dubosc qui a été le plus invité (95 fois!!!! dont 21 fois sur France 2), devançant François-Xavier Demaison et François Berléand, tous trois avec une carrière d'humoristes ou de théâtre. Champion toutes catégories, l'acteur-chanteur Patrick Bruel (99 fois). Et ajoutons parmi les chouchous Charles Berling, Daniel Auteuil, Isabelle Nanty, Pierre François Martin Laval, Denis Podalydès, Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Jamel Debbouze. En clair beaucoup de plus de 40 ans, beaucoup d'hommes, beaucoup de multi-tâches, beaucoup de comédiens issus de la comédie. Et pourtant ça ne suffit pas à faire des entrées.

"On observe une importante densité au niveau des connexions entres les animateurs et leurs invités, ce qui illustre bien la tendance de la part des animateurs du corpus à inviter globalement les mêmes personnes dans leurs émissions. S’il est vrai que les animateurs ont des affinités avec certains invités, celles-ci sont la plupart du temps « non exclusives » ; autrement dit la plupart des personnes invitées régulièrement sur les plateaux des talk-shows et des divertissements ont été invitées à peu de reprises par un même animateur. En effet, de manière générale, les personnalités qui sont les plus souvent invitées ne sont pas liées à un seul présentateur, mais sont au contraire connectées à un grand nombre d’animateurs."

Voilà. En d'autres termes la consanguinité entre animateurs et invités empêche, comme en génétique, une régénérescence de la famille. A force de voir toujours les mêmes têtes, il n'y a plus de désir, mais plutôt une lassitude. A trop produire des comédies fades et mal écrites, à trop vendre le cinéma avec les mêmes acteurs/actrices, à trop coloniser les émissions de divertissements et les talk-shows avec ces mêmes acteurs pour ces mêmes comédies, on ne produit qu'une seule chose: l'indifférence.

César / Oscars: Moins d’audience à la TV mais plus de salles pour les lauréats

Posté par vincy, le 28 février 2017

jerome commandeur jimmy kimmelIls ont été césarisés ou oscarisés: Elle, Divines et Moonlight vont essayer de profiter de leur statut de lauréat dès demain dans les salles. Même si dans les deux cas, l'audience TV n'était pas au rendez-vous.

Côté César, Canal+ n'est que 4e de la soirée (retransmise en clair et sur Dailymotion) avec 1,9 million de téléspectateurs, soit 10,5% du public. On est loin du score de l'an dernier (2,5 millions de téléspectateurs, 11,9% de PDA). C'est l'audience la plus faible depuis 2010.

Côté Oscars, pour ABC ce n'est pas mieux. Avec 32,9 millions de téléspectateurs et une PDA d'environ 22%, c'est la plus faible audience depuis 2008. Selon Nielsen, c'est principalement les habitants des grandes métropoles qui ont regardé la cérémonie (New York, Chicago et la Californie).

Dans tous les cas, français comme américain, la formule semble s'user. Après tout, combien attendent le lendemain pour voir les "meilleurs moments" (gaffes ou gags) sur leur smartphone?

Cependant, les lauréats vont quand même essayer de profiter de cet effet d'aubaine.

Elle de Paul Verhoeven, César du meilleur film et de la meilleure actrice, sorti le 25 mai dernier et déjà disponible en vidéo à la demande, avait déjà bénéficié d'une ressortie en salles mi-janvier à l'occasion du festival Télérama, pile-poil au moment des révélations de ses nominations aux César et aux Oscars. Grâce à cette sortie, il s'était ajouté 50000 spectateurs en plus dans son escarcelle. Le film totalise aujourd'hui 603000 entrées, toujours diffusé dans 80 salles. Dès le mercredi 1er mars, Elle sera projeté sur 125 écrans.

Divines d'Houda Benyamina, César du meilleur premier film, du meilleur espoir féminin et du meilleur second-rôle féminin, lui aussi disponible en vidéo à la demande. Tout comme Elle, il est ressorti en salles lors du festival Télérama. Avec seulement 321000 entrées au compteur, c'est sans doute lui qui a le plus à gagner. Le film devrait passer de dix salles à une quarantaine de copies.

Enfin, Moonlight, Oscar surprise du meilleur film, mais également Oscar de la meilleure adaptation et Oscar du meilleur second-rôle masculin, va doubler son nombre de copies en passant de 148 salles à 346. Il a déjà séduit 280000 spectateurs. Il peut espérer dépasser les 500000 entrées. C'est, malgré tout, la troisième année consécutive qu'un lauréat de l'Oscar du meilleur film ne dépassera pas le million de spectateurs en France. Ce film produit pour 1,5 million de $ (le plus petit budget récompensé par un Oscar du meilleur film dans l'histoire de la cérémonie!) a rapporté 22M$ au box office nord-américain. Par anticipation, le distributeur A24 avait ajouté 130 copies dès vendredi dernier. Pour l'instant Moonlight est avant-dernier sur les 40 dernières années: seul Démineurs, en 2009, avait récolté moins de recettes (17M$ au total). Le tout est de savoir si cet Oscar permettra au film de Barry Jenkins de dépasser Birdman, The Artist et Spotlight, tous autour de 40-45M$ (et bons cancres dans la liste des films oscarisés).

Edito: Jamais contents

Posté par redaction, le 12 janvier 2017

C'est le propre de la critique paraît-il de toujours râler sur les films: pas assez ci, pas assez ça, c'était quand même mieux avant, non mais là franchement c'est pas possible, souviens toi en 69!, etc... Alors on fait taire les critiques. La radio (publique surtout), la presse écrite et le web laisse encore de la place aux autres films que les très gros canons anglo-saxons (et ses stars si people) et les productions françaises à 5 millions d'euros et plus (et ses acteurs si populaires). En revanche pour la télévision, c'est une autre histoire. Il y a bien Ça balance à paris sur Paris Première (chaîne qui cumule à 0,5% d'audience), Le cercle sur Canal plus et puis c'est à peu près tout. Le petit écran qui aime tant les vedettes du grand pour ses séries et téléfilms, pour ses plateaux télé et ses cérémonies à la gloire du 7e art, laisse de moins en moins de place au cinéma.

Le cinéma est partout à la télévision: en soirée, sur à peu près toutes les chaînes, il attire des millions de téléspectateurs. Aucun talk show ne refuse une star hollywoodienne ou un comédien français réputé. Les JT du week-end se bagarrent pour avoir la tête d'affiche du gros film de la semaine (le réalisateur doit vraiment s'appeler Spielberg pour que ça les intéresse). Cela reste sexy, glam, attractif. La promo bat ainsi son plein autour de quelques films. Parfois jusqu'à l'overdose quand les acteurs/actrices font le tour des émissions. On pourrait donc croire que le cinéma est bien traité dans le poste.

Et bien non. Hors Canal Plus, chaîne dont le cinéma est inscrit dans l'ADN, quelles émissions sont dédiées au cinéma? Le nouveau "Mardi cinéma" de Ruquier sur France 2? Le concept est raté. l'audience manque. C'est plutôt la réunion des acteurs dont les bons films sortaient en VHS. Un truc vintage où il n'est question que d'un certain type de cinéma, dit populaire. Sur France 3, on parle des films de manière décalée avec Le Pitch cinéma. Certes, le programme est un peu plus varié, mais pas sûr que ça donne envie d'y aller. Ça s'arrête là. Pour cause de traduction (qui ne gêne pas quand il s'agit d'accueillir Madonna, Tom Hanks ou Novak Djokovic) ou par peur de faire fuir les téléspectateurs faute de vedettes identifiées, on promeut rarement les films asiatiques, européens, latino-américains etc... Même les films indépendants américains ou les petits budgets français sont globalement snobés par les programmes les plus forts en audience.

Avec sa force de frappe indépassable, la télévision gagnerait à prendre quelques risques, à défendre des films de tous genres et de tous horizons. Au lieu de cela, elle incite le téléspectateur à aller voir l'un des deux ou trois films dont tout le monde parle, accentuant le phénomène de concentration. Si bien que le spectateur lambda, pas particulièrement cinéphile, mais qui aime bien regarder les César ou vivre par procuration le festival de Cannes, se retrouve déboussolé quand il regarde ces événements, ne connaissant pas la moitié des films ou des talents qui y sont attachés. La télévision lui avait donné envie de voir Les Tuche 2, Radin! ou Camping 3 et le voici face à Une vie, Divines ou La mort de Louis XIV. Imaginez le choc.

Le plus ironique dans l'histoire est ailleurs: les journalistes qui travaillent dans ces chaînes aiment bien les films d'auteurs et ne sont pas de grands fans des blockbusters et farces frenchys. Le critique peut encore râler, cette fois-ci contre les choix éditoriaux de ses supérieurs.

L’instant Zappette: Les séries dont il fallait parler en 2016

Posté par wyzman, le 20 décembre 2016

Comme l'an dernier, nous nous sommes penchés sur toutes les séries qui ont animé nos soirées pendant ces 12 derniers mois. Et encore une fois, il y a eu de très belles surprises. Entre les séries qui ont connu leur première saison et celles sur le retour, le choix est assez varié. Néanmoins et comme vous pourrez facilement le voir, les shows de HBO et Netflix trustent ce classement. Parti pris ? Certainement pas. Mais en 2016, les deux géants continuent de délivrer des programmes d'une qualité ahurissante. Pour info, les 16 séries qui ont fait 2016 ont été rangées par ordre alphabétique.

Game of Thrones - saison 6 (HBO). Après la folle saison 5, nous pensions que la série de David Benioff et D. B. Weiss ne pourraient plus nous surprendre. Nous avions clairement tort. Entre une Daenerys toujours plus puissante, la vengeance de Sansa, les manigances de Cersei, le périple d'Arya et la résurrection de Jon Snow, ces 10 épisodes avaient de quoi nous mettre dans tous nos états. A la clé, un record d'audience (8,89M d'accros) pour un final absolument magistral.

Insecure - saison 1 (HBO). Après l'annulation de Looking et l'annonce de la fin à venir de Girls, nous nous demandions quelle dramédie allait pouvoir nous faire rire et pleurer en même temps. Certains évoqueront Divorce, mais de vous à moi, la série ne mérite pas la moitié de sa hype. Et cela parce qu'Insecure, diffusée juste après, s'avère bien meilleure. Centrée sur les péripéties de deux jeunes femmes noires, les 8 épisodes d'Insecure ont enfin permis à Issa Rae de crever le petit écran. Il était temps.

Marseille - saison 1 (Netflix). Non, ceci n'est pas une blague. Peut-être une légère provoc. La première production française du service de streaming a longtemps été moquée mais lorsque vient le moment de revenir sur toutes les séries qui ont marqué l'année, impossible de passer outre Marseille. Lutte de pouvoir entre un maire et son dauphin, Marseille nous a tous fait rire tant certains plans, certaines répliques, certaines scènes et certains acteurs sont ridicules. Mais malgré ça, le bad buzz a permis son renouvellement.

Pitch - saison 1 (NBC). A l'heure où nous écrivons ces lignes, la série de Dan Fogelman et Rick Singer n'a pas été renouvelée… ou annulée ! Il y a donc de l'espoir. Centrée sur la première femme à intégrer une équipe de baseball de Major League, Pitch vaut le détour pour le regard qu'elle porte sur le racisme et le sexisme bien ancrés dans le milieu sportif. Fraîche et divertissante, Pitch est la preuve que l'on peut mêler drama et sport sans se perdre. Un bel exploit !

Stranger Things - saison 1 (Netflix). La série de Matt et Ross Duffer est objectivement l'une des plus belles choses que l'on ait vues cette année. En mêlant science-fiction, surnaturel, horreur, mystère et drame historique, Stranger Things est bourrée de clins d’œil (volontaires ou pas) aux univers de Steven Spielberg, Stanley Kubrick, John Carpenter et Stephen King. Pour rappel, la saison 1 raconte comment, dans l'Indiana de 1983, trois jeunes préadolescents tentaient de retrouver leur ami porté disparu à l'aide d'une jeune fille aux capacités très étonnantes.

The Crown - saison 1 (Netflix). Annoncée comme "le Downton Abbey de Netflix", The Crown est bien plus que ça. Alors oui, la série lorgne forcément du côté du programme d'ITV pour la dimension historique (on y suit les premières année du règne d'Elizabeth II) mais The Crown dresse également le portrait des mœurs et des manigances politiques méconnues du public. Classe et intense, la série est portée par un duo d'acteurs brillants (Claire Foy et John Lithgow).

The People v. O.J. Simpson : American Crime Story - saison 1 (FX). Après des années à faire dans le superficiel (Popular, Nip/Tuck, Glee, Scream Queens), Ryan Murphy se lance dans la production de l'une des meilleures séries de l'année. Créée par Scott Alexander et Larry Karaszewski, les 10 premiers épisodes d'American Crime Story traitent du procès ultramédiatisé d'Orenthal James Simpson, star du football américain accusée du double homicide de son ex-femme Nicole Simpson et de son compagnon. Le casting est si impressionnant (Cuba Gooding Jr., Sarah Paulson, Courtney B. Vance, John Travolta, Sterling K. Brown) qu'il est en train de tout rafler dans les cérémonies de remises de prix.

The Walking Dead - saison 7 (AMC). Bien que peu fan du programme, le retour de TWD (pour les intimes) a tout de même été l'un des grands moments de cette année. Grâce à un teasing franchement éreintant, la production a fait du personnage de Negan le sauveur de la série. Malheureusement, il l'a surtout achevée. Son massacre dans le season premiere était si violent et déstabilisant qu'entre le début et la fin de la première partie, ce sont pas moins de 6,45 millions de fans qui ont déserté la série en première diffusion. Comme quoi, même outre-Atlantique, la violence gratuite a ses limites.

This Is Us - saison 1 (NBC). Véritable pépite de cette année, l'autre série de Dan Fogelman aurait pu être un drame familial comme un autre. Kate et Kevin vont avoir des triplés. Malheureusement, l'un des bébés meurt lors de l'accouchement. Coup de théâtre, ils décident d'adopter Randall, un petit nourrisson noir abandonné le même jour. This Is Us évoque sans détour la difficulté d'être parent (thème récurrent cette année dans le cinéma US), d'être adopté, d'être noir, d'être obèse, d'être pris pour un moins que rien. Et chaque semaine, le programme délivre son lot de séquences émouvantes. On vous le dit, une pépite !

Westworld - saison 1 (HBO). A un moment où la chaîne câblée a dû faire avec les échecs de True Detective saison 2 et Vinyl, les annulations de Looking et Togetherness et les fins à venir de Game of Thrones, The Leftovers et Girls, nous pourrions facilement dire que Westworld a sauvé tout le monde. Centrée sur un parc d'attractions futuriste où des androïdes constamment reprogrammés réalisent les moindres fantasmes des visiteurs, la série de Lisa Joy et Jonathan Nolan est d'une complexité certaine mais dispose d'une réalisation impeccable. Trop froide pour certains, Westworld a le mérite de prouver à ceux qui en douteraient encore que la télévision est un espace d'expérimentation incroyable !

Bien évidemment, ce ne sont pas les seules séries qui ont marqué 2016. Il convient de mentionner les nouveautés Atlanta et The Girlfriend Experience, les deuxièmes saisons d'Outlander et Mr. Robot et les troisièmes saisons de Black Mirror et You're the Worst.

The People v. O.J. Simpson et The Night Manager raflent le plus de nominations aux Golden Globes 2017

Posté par wyzman, le 13 décembre 2016

Qui succédera à Mr. Robot, Mozart in the Jungle et Wolf Hall ? Telle est la question qui va animer tous les spécialistes de la télévision américaine au cours des prochaines semaines. Et cela notamment parce que les nominations pour les Golden Globes 2017 viennent de tomber. Et si côté cinéma La La Land et Moonlight courent en tête, chez les séries, ce sont les nouvelles séries The People v. O.J. Simpson et The Night Manager qui tirent leur épingle du jeu. Mais comme toujours dans ce type de cérémonies, rien n'est fait.

Nommée à 5 reprises, The People v. O.J. Simpson devrait vraisemblablement tirer son épingle du jeu. La mini-série de FX créée et produite par Ryan Murphy dispose d'un casting si brillant qu'il a déjà fait des miracles aux derniers Emmy Awards. De son côté, The Night Manager peut compter sur des acteurs très hype (Tom Hiddleston, Hugh Laurie, Olivia Colman). Pour rappel, The People v. O.J. Simpson revient sur le procès du footballeur américain accusé du double homicide de Nicole Brown Simpson et Fred Goldman quand The Night Manager raconte comment un ancien soldat est amené à enquêter sur les liens troubles entre une agence de renseignement et un trafiquant d'armes.

Mais bien évidemment, The People v. O.J. Simpson et The Night Manager ne sont pas les seules séries qu'il va falloir suivre de près. En effet, la catégorie meilleur drama sera un véritable bain de sang ! The Crown ? Game of Thrones ? Stranger Things ? This Is Us ? Westworld ? Les départager pourrait bien représenter le plus gros challenge de la soirée ! Car entre nous, elles méritent toutes de gagner. Les premières saisons de The Crown, Stranger Things et Westworld étaient brillantes tandis que This Is Us est la série qu'il nous fallait cette année. De son côté, Game of Thrones n'a jamais été aussi magistrale que lors de sa sixième saison. Suspense, suspense donc.

Dans le reste, on notera les bonnes surprises que représentent les nominations d'Issa Rae (Insecure), John Turturro (The Night Of) et Riley Keough (The Girlfriend Experience). La 74ème cérémonie des Golden Globes se tiendra le 8 janvier prochain et sera présentée par Jimmy Fallon.

Meilleure série dramatique

The Crown

Game of Thrones

Stranger Things

This Is Us

Westworld

Meilleure série comique ou musicale

Atlanta

Black-ish

Mozart in the Jungle

Transparent

Veep

Meilleur acteur dans une série dramatique

Rami Malek - Mr. Robot

Bob Odenkirk - Better Call Saul

Matthew Rhys - The Americans

Liev Schreiber - Ray Donovan

Billy Bob Thornton - Goliath

Meilleure actrice dans une série dramatique

Caitriona Balfe - Outlander

Claire Foy - The Crown

Keri Russell - The Americans

Winona Ryder - Stranger Things

Evan Rachel Wood - Westworld

Meilleur acteur dans une série comique ou musicale

Anthony Anderson - Black-ish

Gael Garcia Bernal - Mozart in the Jungle

Donald Glover - Atlanta

Nick Nolte - Graves

Jeffrey Tambor - Transparent

Meilleure actrice dans une série comique ou musicale

Rachel Bloom - Crazy Ex-Girlfriend

Julia Louis-Dreyfus - Veep

Sarah Jessica Parker - Divorce

Issa Rae - Insecure

Gina Rodriguez - Jane the Virgin

Tracee Ellis Ross - Black-ish

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

Riz Ahmed - The Night Of

Bryan Cranston - All the Way

Tom Hiddleston - The Night Manager

John Turturro - The Night Of

Courtney B. Vance - The People v. O.J. Simpson

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

Felicity Huffman - American Crime

Riley Keough - The Girlfriend Experience

Sarah Paulson - The People v. O.J. Simpson

Charlotte Rampling - London Spy

Kerry Washington - Confirmation

Meilleur second rôle masculin dans une mini-série ou un téléfilm

Sterling K. Brown - The People v. O.J. Simpson

Hugh Laurie - The Night Manager

John Lithgow - The Crown

Christian Slater - Mr. Robot

John Travolta - The People v. O.J. Simpson

Meilleur second rôle féminin dans une mini-série ou un téléfilm

Olivia Colman  - The Night Manager

Lena Headey - Game of Thrones

Chrissy Metz - This Is Us

Mandy Moore - This Is Us

Thandie Newton - Westworld

Meilleure mini-série ou téléfilm

American Crime

The Dresser

The Night Manager

The Night Of

The People v. O.J. Simpson

Adjani se lance dans la course aux César

Posté par vincy, le 17 octobre 2016

Ce n'est pas étonnant. On le pressentait déjà en juillet. Carole Matthieu, téléfilm prévu pour Arte et présenté au festival du Film francophone d’Angoulême et au festival de la Fiction TV de La Rochelle, sortira en salles. Arte le diffusera le 18 novembre tandis que le film sera visible au cinéma le 7 décembre (chez Paradis films).

C'est la même stratégie que pour La journée de la jupe, dont le carton d'audience historique sur Arte, avait conduit à une sortie au cinéma. En mars 2009, le téléfilm avait séduit 2,5 millions de téléspectateurs (près de 10% d'audience) avant d'attirer 150000 spectateurs dans les salles. Mais cette sortie cinéma avait surtout permis à Isabelle Adjani de pouvoir concourir aux César et de gagner son cinquième trophée de la meilleure actrice.

Et c'est bien l'objectif. Au Film français, Olivier Wotling, directeur de l’unité Fiction chez Arte, a précisé qu'“Isabelle Adjani a fait part à la production de son souhait de voir Carole Matthieu sortir en salle, pour être présente au rendez-vous des César." Arte n'était pas opposé à ce dispositif "à condition que cette arrivée en salle soit faite dans le respect de nos contrats, c’est-à-dire sans modifier notre dispositif d’exploitation tel que prévu." Arte, cependant, s'exonère de sa responsabilité concernant la distribution en salles puisque la chaîne rappelle que "pour que ce type d’œuvre sorte en salle, il faut suivre une procédure d’agrément au CNC." La demande n’a pas été encore effectuée selon la chaîne TV ou n'a pas encore reçu l'agrément favorable.

Un sixième César?

Rappelons qu'en 2009, La Journée de la jupe avait provoqué une grosse polémique, bousculant la chronologie des médias. Le téléfilm avait d'abord été présenté sur la chaîne qui avait prévu deux pré-diffusions. Or la seconde diffusion a été supprimée ainsi que tous les moyens de diffusion ordinairement utilisés par la chaîne sur le web. La chaine, en concertation avec les producteurs et exploitants de salle, avait décidé de différer ces rediffusions pour que le film puisse rencontrer son public au cinéma. La stratégie n'avait pas été convaincante mais Adjani a réussi, l'année suivante, son OPA sur les César en battant les trois excellentes Dominique Blanc (L'Autre), Sandrine Kiberlain (Mademoiselle Chambon) et Kristin Scott-Thomas (Partir).

Cette année, le match opposera Adjani à l'autre Isabelle (Huppert dans Elle). La bataille s'annonce "poids lourds" avec les possibles nominations de Marion Cotillard (Mal de pierres), Adèle Haenel (Les Ogres ou La fille inconnue), Sandrine Kiberlain (Quand on a 17 ans), Virginie Efira (Victoria) ou encore Marina Foïs (Irréprochable).