Cannes 2014 : le jury de la compétition officielle

Posté par MpM, le 28 avril 2014

cannes2014

C'est donc un jury à majorité féminine qui aura la responsabilité de départager les 18 films en compétition pour cette 67e édition du Festival de Cannes !  Comme chaque année, le glamour côtoie l'expérience et le talent pour une alchimie qu'on espère réussie.

A noter qu'à part la "doyenne" Jane Campion (à à peine 60 ans !), les réalisateurs présents dans le jury ont moins de 45 ans, ce qui semble marquer le renouvellement naturel de la génération d'auteurs "qui comptent".

Jane Campion (réalisatrice néo-zélandaise) - Présidente du jury

L'histoire (d'amour ?) entre Jane Campion et le Festival de Cannes commence en 1986, lorsque la jeune réalisatrice reçoit la Palme d'or du court métrage pour son film Peel. Elle se poursuit avec Sweetie (compétition officielle 1989) et surtout La leçon de piano, palme d'or 1993, qui fait de Jane Campion la seule réalisatrice à avoir reçu cette distinction suprême, mais aussi la seule personne à réussir le doublé dans toute l'histoire du Festival.

Depuis, elle est revenue sur la croisette avec Le journal de l'eau (segment du film 8 sélectionné hors compétition), Homme de cinéma : Pierre Rissient (Cannes Classics), un segment de Chacun son cinéma (hors compétition) et Bright star (en compétition en 2009). L'an passé, elle était revenue avec un rôle inédit, celui de présidente du jury des courts métrages et de la Cinéfondation, par ailleurs lauréate du Carrosse d'or. Cette année, elle boucle la boucle en acceptant d'être la présidente du jury chargée de décerner la Palme d'or du long métrage. "C’est la passion qui rend Cannes incontestable, a-t-elle déclaré à l'annonce de sa nomination. C’est un lieu mythique et surprenant où des acteurs se révèlent, des films trouvent leurs producteurs et des carrières démarrent. Je le sais : ça m’est arrivé."

Carole Bouquet (actrice française)

Curieusement, celle qui incarne le glamour à la française depuis son apparition dans un James Bond en 1981, n'a pas eu si souvent que ça les honneurs de la sélection officielle cannoise. En 1982, elle est en compétition avec Jamais de la vie de Werner Schroeter, puis revient en 1989 avec Trop belle pour toi de Bertrand Blier et en 1994 avec Grosse fatigue de Michel Blanc. Sa dernière sélection remonte à 2005 avec Nordeste de Juan Solanas (Un Certain Regard).

Sofia Coppola (réalisatrice américaine)

On l'oublie souvent, mais la première apparition de Sofia Coppola à Cannes date de 1989, l'année où le film à sketches New York stories, qu'elle coécrit notamment avec son père, est sélectionné hors compétition. Elle revient dix ans plus tard avec son premier film, Virgin suicide, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Puis elle a les honneurs de la compétition en 2006 avec Marie-Antoinette, avant de faire l'ouverture d'Un Certain regard en 2013 avec The bling ring. Aux côtés de Jane Campion, elle est clairement la réponse (plutôt glamour) à ceux qui accusent le Festival de négliger les femmes cinéastes.

Willem Dafoe (acteur américain)

Avec plus de 80 films à son actif, Willem Dafoe n'a pas manqué d'occasions pour être présent à Cannes, ne serait-ce qu'à l'écran ! Il était ainsi au casting de Sailor et Lula de David Lynch (Palme d'or 1990), Si loin, si proche de Wim Wenders (Grand Prix 1993), Manderlay ou encore Antichrist de Lars von Trier (2005 et 2009).

Gael Garcia Bernal (acteur et cinéaste mexicain)

Cela fait presque quinze ans que l'acteur devenu réalisateur vit une idylle avec le Festival de Cannes. En 2000, la croisette le découvre dans Amours chiennes de son compatriote Alejandro González Iñárritu (Grand prix de la Semaine de la Critique). En 2004, il joue dans deux films majeurs de la sélection officielle : Carnets de voyage de Walter Salles et La mauvaise éducation de Pedro Almodovar. On le retrouve ensuite régulièrement en compétition, à nouveau chez Iñárritu (Babel, 2006) ou encore en ouverture dans Blindness de Fernando Mereilles (2008).

Mais c'est surtout en tant que réalisateur qu'il cherche désormais à fouler le tapis rouge. En 2007, son premier long métrage en tant que réalisateur (Deficit) est sélectionné à la Semaine de la Critique. Deux ans plus tard, il signe l'un des segments du film collectif 8 traitant des "Objectifs du millénaire pour le développement" fixés lors du Sommet du Millénaire de septembre 2000. L'une des autres réalisatrices du film n'étant d'ailleurs autre que sa désormais présidente, Jane Campion. Enfin, en 2010 il préside le jury de la Caméra d'or qui récompense Année bissextile de Michael Rowe.

Leila Hatami (actrice iranienne)

Ne se remettant toujours pas d'avoir raté le phénomène Une séparation, Cannes continue d'en inviter les protagonistes. Après Asghar Farhadi en compétition l'an passé, c'est au tour de l'actrice Leila Hatami (distinguée par un prix d'interprétation à Berlin en 2011) qui a cette année les honneurs de la Croisette. En plus de son rôle inoubliable dans Une séparation, elle a beaucoup tourné dans les films de son père, le cinéaste Ali Hatami, et dans ceux de son mari, Ali Mossafa (Portrait d'une femme lointaine, Dernière étape...).

Jeon Do-yeon (actrice sud-coréenne)

Jeon Do-yeon est la seule actrice coréenne à avoir reçu un prix d'interprétation au Festival de Cannes. C'était en 2007 pour Secret sunshine de Lee Chang-dong. Elle n'est pas passée loin d'un deuxième prix en 2010 pour son rôle tout aussi marquant dans The housemaid de Im Sang-soo.

Nicolas Winding Refn (réalisateur danois)

Le nouveau chouchou de la croisette est de retour pour la 3e fois en 3 ans. Après son prix de mise en scène pour Drive en 2011 et sa sélection en compétition officielle en 2013 avec Only god forgives, l'enfant terrible du cinéma danois (à qui l'on doit notamment l'ultra violente trilogie Pusher) passe donc de l'autre côté du miroir. De quoi laisser présager un palmarès musclé ?

Jia Zhangke (cinéaste chinois)

Depuis ses débuts, Jia Zhangke fait l'unanimité auprès des grands festivals internationaux : il a été révélé à Berlin en 1998 (Xiao Wu, artisan pickpocket), reconnu à Venise (Platform en 2000 et Still Life lion d'or 2006) et acclamé à Cannes où il a présenté en compétition Plaisirs inconnus (2002), 24 city (2008) et A touch of sin (Prix du scénario en 2013), qui lui a valu un véritable triomphe. Il a par ailleurs été sélectionné à Un Certain Regard en 2010 avec I wish, I knew et a présidé le jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2007. 

Micheline Dax ne nous fera plus rire (1924-2014)

Posté par MpM, le 28 avril 2014

micheline daxMicheline Dax, c'était d'abord une voix, chaude et grave, qui a marqué des générations de spectateurs au théâtre et au cinéma, mais aussi à la télévision, où elle avait connu une grande carrière de doubleuse (notamment Miss Peggy et la plupart des personnages féminins du Muppet show, ainsi que la vache Azalée dans Le manège enchanté) avant d'être la populaire invitée de jeux comme "Les Jeux de 20 Heures" ou "l'Académie des neuf".

Après avoir suivi l'enseignement du cours Simon, la comédienne éclectique avait débuté au théâtre en 1946 avec la troupe des Branquignols de Robert Dhéry. Trois ans plus tard, elle faisait ses débuts au cinéma dans le film éponyme. Elle connut également une carrière de chanteuse (notamment dans La veuve joyeuse et La vie parisienne) et se distingua même par ses talents de siffleuse.

A partir des années 50, elle enchaîne les rôles à succès dans des comédies "de boulevard" : N'écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry, Gwendoline de Laurence Jyl ou encore La Soupière de Robert Lamoureux. Elle s'impose comme une comédienne en osmose avec le public, à la générosité débordante et au sens du rythme impeccable.

En parallèle, elle tourne dans une quarantaine de films comme Vos gueules les mouettes de Robert Dhéry, Rue de l'estrapade de Jacques Becker, Si Paris nous était conté de Sacha Guitry, L'ex femme de ma vie de Josianne Balasko, Bancs publics (Versailles Rive-Droite) de Bruno Podalydès... Elle avait fait sa dernière apparition sur grand écran dans La Femme invisible d'Agathe Teyssier sorti en 2009.

BIFFF 2014 : Miguel Ángel Font Bisier, nouveau talent espagnol à suivre

Posté par kristofy, le 27 avril 2014

Miguel AngelC'est donc Alex de la Iglesia qui a remporté le Corbeau d'or et le Prix du Public de la compétition internationale du BIFFF 2014 avec Les Sorcières de Zugarramurdi. Les films fantastiques espagnols sont de plus en plus des belles surprises, et le Festival belge a déjà un œil sur les jeunes réalisateurs hispaniques de demain.

Une séance spéciale "Spanish Madness" en collaboration avec le Madrid International Terror and Fantasy Short Film Festival, ou MAD Terror Fest, était ainsi organisé cette année. LeMAD Terror Fest, c'est un jeune festival de courts-métrages qui en est à sa 3e édition, et dont 5 courts ont donc été projetés au BIFFF :  Le lac Noir de Victor Jaquier (avec d'ailleurs l'acteur Adrien de Van), Cólera de Aritz Moreno, La otra cena de Albert Blanch, et Nostalgic Z de Carl Bouteiller, et surtout Sinnside de Miguel Ángel Font Bisier dont voici un aperçu :

Sinnside a également été sélectionné par le prestigieux festival de Stiges, puis par d'autres ensuite comme Amsterdam ou le Festival Mauvais Genre de Tours et donc Madrid et Bruxelles :

EcranNoir : Qu'est-ce que représente le MAD Terror Fest pour vous ?
Miguel Ángel Font Bisier : J'étais membre du jury de la dernière édition. Pour moi c'est un jeune festival avec beaucoup de potentiel. Un bon exemple en est la sélection des courts métrages qui est présentée ici au BIFFF. Le bon point pour MAD Terror est qu'ils choisissent un petit nombre de films mais ils sont tous de très grande qualité, cette exigence positionne ce festival de Madrid comme un évènement qui gagne en importance.

sinnsideEN: Votre court métrage Sinnside est particulier car on n'y entend aucun dialogue et on y voit des effets-spéciaux impressionnants, comment le présenteriez-vous ?
Miguel Ángel Font Bisier : Sinnside est un film d'horreur qui mélange des éléments de conte fantastique, de mode, de religion, d'analyse sociale... C'est pourquoi mon court métrage circule dans de nombreux festivals, il sera aussi à Cannes. L'absence de dialogues suscite une ambiance particulière de mystère et de tension avec quelques explosions inattendues de violence graphique. Bienvenue du côté séduisant du pêché !

EN: Comment convaincre des acteurs de vous suivre dans ce projet avec un scénario sans aucun dialogue ?
Miguel Ángel Font Bisier: Je ne pense pas qu'ils aient été gênés avec un scénario silencieux. J'avais déjà travaillé avec certains d'entre eux auparavant avant Sinnside, alors ils m'ont fait confiance. De plus les personnages leur plaisaient beaucoup, interpréter quelqu'un de maléfique dans un genre de conte de fée est bien entendu amusant. On a porté beaucoup d'attentions à propos du stylisme et du maquillage, et on leur a même donné l'occasion d'utiliser des accessoires chez eux.

EN: De quelle manière on dirige des enfants sur un plateau où il y a des éléments de violence ?
Miguel Ángel Font Bisier: J'ai été très précautionneux avec les enfants sur le tournage. Par exemple on a fait en sorte qu'ils ne manquent aucun jour d'école, pour les scènes où de la violence allait surgir à l'image on les y a préparé comme un jeu. Tout d'abord je leur ai bien expliqué quel personnage ils allaient jouer et ce que représentaient les sept pêchés capitaux. Ensuite, lors des répétitions, j'ai initié des chorégraphies pour eux avec des mouvements à suivre. Ils devaient faire semblant de trembler un peu avec un visage effrayé dans la direction indiquée. Pour le reste, il s'agit de mouvements de caméra, d'effets sonores, de musique additionnelle, et des effets-spéciaux. Ils se sont vraiment amusés !

EN: Depuis quelques temps on ne cesse de découvrir des films fantastiques espagnols très étonnants comme Lobos de Arga, Mama, El Bosc, The End, Ghost Graduation , Los Últimos Días, cette année au BIFFF Omnivores et Mindscape..., une nouvelle vague de jeunes talents arrive ?
Miguel Ángel Font Bisier: Je l'espère. Il y a beaucoup de films d'horreur originaux et très réussis qui ont été produits en Espagne avec des nouvelles idées. Mama avec Jessica Chastain a été au top du box-office aux Etats-Unis, Mindscape c'est d'ailleurs avec un casting américain.C'est une bonne chose pour nous réalisateurs que notre savoir-faire soit reconnu hors de notre pays, ce qui peut nous permettre d'avoir l'opportunité de travailler sur des projets à visée internationale.

Steven Spielberg a (enfin) choisi ses deux prochains films

Posté par vincy, le 26 avril 2014

Ni robots, ni raisins, ni religion : Steven Spielberg a finalement opté pour deux films radicalement différents.

Selon Variety, il enchaînera une histoire vraie et l'adaptation d'un roman pour la jeunesse. Le cinéaste n'a rien tourné depuis Lincoln. Il tournerait le premier film dès septembre, retrouvant pour la quatrième fois l'acteur Tom Hanks qui incarnera un avocat américain enrôlé par la CIA en pleine guerre froide pour négocier de l'autre côté du rideau de fer la libération d'un pilote d'avion espion abattu par la Russie. Il s'agit d'un thriller.

Début 2015, Steven Spielberg retournera sur les plateaux avec l'adaptation du roman Le Bon Gros Géant (The BFG en anglais) de Roald Dahl (Charlie et la Chocolaterie, James et la pêche géante, Fantastic Mr. Fox). Le lvre est paru il y a 32 ans. C'est l'histoire d'un géant sympathique et énorme et dela Reine d'Angleterre qui doivent arrêter un féroce ogre mangeur d'enfants.

Les droits avaient été acquis par DreamWorks en 2010 et la scénariste d'E.T., Melissa Mathison, est en charge de l'écriture du script. Le film devrait sortir en 2016.

Le Festival du Film d’Animation d’Annecy 2014 dévoile sa sélection officielle

Posté par vincy, le 25 avril 2014

le conte de la princesse kaguya

L'an dernier le Festival du Film d'animation d'Annecy a enregistré 110 000 entrées. Du 9 au 14 juin, le FIFA va une fois de plus séduire professionnels et grand public. Cette année, le focus met à l'honneur l'art du "stop motion".

Le Festival s'ouvrira avec Le conte de la princesse Kaguya, dernier film du maître de l'animation japonaise, Isao Takahata. Cette nouvelle production des studios Ghibli est en compétition à la Quinzaine des réalisateurs du prochain festival de Cannes. Par ailleurs, Takahata recevra un Cristal d'honneur pour l'ensemble de sa carrière et sa contribution au cinéma d'animation.

Autre événement, la présence de Pete Docter qui montrera les premiers images du nouveau film des studios Pixar, Inside Out, qui sortira le 24 juin 2015 en salles.

Le jury de la compétition sera composé du réalisateur brésilien Luiz Bolognesi (qui a reçu le prix Cristal du meilleur film l'an dernier pour son film Rio 2096 : une histoire d'amour et de furie), du producteur américain Rich Magallanes et de la journaliste américaine Rhonda Richford.

La compétition

  • Asphalt Watches de Shayne Ehman et Seth Scriver (Canada)
  • Les amants électriques (Cheatin') de Bill Plympton (Etats-Unis)
  • L'arte della felicità d'Alessandro Rak (Italie)
  • Last Hijack de Femke Wolting et Tommy Pallotta (Allemagne)
  • Le garçon et le monde d'Alê Abreu (Brésil)
  • L'île de Giovanni de Mizuho Nishikubo (Japon)
  • Lisa Limone ja Maroc Orange : Tormakas Armulugu de Mait Laas (Estonie)
  • Minuscule - La vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud (France)
  • Saibi de Sang-ho Yeon (Corée-du-Sud)

Hors-compétition

  • Até que a sbórnia nos separe d'Otto Guerra et Ennio Torresan Jr. (Brésil)
  • Boonie Nears de Liang Ding (Chine)
  • Justin and the Knights of Valour de Manuel Sicilia (Espagne)
  • Ku! Kin-dza-dza de Georgy Daneliya et Tatiana Ilyina (Russie)
  • Le grand voyage de Johan d'Esben Toft Jacobsen (Danemark)
  • Lumière, animation, action d'Eduardo Calvet (Brésil)
  • Manieggs - Renvenge of the Hard Egg de Zoltán Miklósy (Hongrie)
  • Vagues d'Ahmed Nour (Egypte)

La vérité sur l’Affaire Harry Quebert et la fausse information de Deadline

Posté par vincy, le 24 avril 2014

ron howardParfois, nous faisons tous naïvement confiance à certaines sources. Si Deadline en est une relativement fiable, Variety est souvent une source certaine. Ainsi ce matin le site Deadline et le magazine Variety annoncent à l'affirmatif que Ron Howard réalisera l'adaptation du roman de Joel Dicker, La vérité sur l'Affaire Harry Québert, vendu à plus de 2 millions d'exemplaires en Europe (dont un tiers rien qu'en France). Les droits, selon ces sources, avaient été acquis par Warner Bros. A partir de là, un pataquès médiatique commence.

Car, immédiatement après la diffusion de l'article sur les réseaux francophones, en matinée, l'auteur Joël Dicker apporte un démenti sur son compte Twitter, en français puis en anglais.

Voyant l'information se propager, son éditeur, Bernard de Fallois, transmet par mail un communiqué : « Les éditions de Fallois ont appris avec étonnement que la société Warner Bros prétend avoir acquis les droits audio-visuels du roman de Joël Dicker, la Vérité sur l’Affaire Harry Québert. Cette information, publiée d’abord dans Deadline Hollywood et Variety a été reprise par de très nombreux sites.
Les éditions de Fallois opposent un démenti formel à cette rumeur que la Warner Bros ne peut en aucun cas avoir diffusé elle-même.
S’il est vrai que des négociations sont en cours, comme avec plusieurs autres sociétés de production dans plusieurs pays, aucune négociation n’a encore abouti et les droits n’appartiennent à personne d’autre qu’à l’éditeur.
»

Affaire à suivre donc. En attendant, le livre sera publié fin mai aux Etats-Unis.

D'ici là Ron Howard terminera la post-production de Heart of the Sea, actuellement en post-production, avec Chris Hemsworth (avec qui le cinéaste avait tourné Rush) en vedette.

Joël Dicker, jeune suisse de 29 ans, a reçu pour ce livre le Grand prix du roman de l'Académie française et le prix Goncourt des lycéens en 2012. Le roman suit la trace d'un jeune écrivain à succès qui vient en aide à son ami Harry Quebert, inculpé pour le meurtre d'une jeune fille de 15 ans avec qui il avait une liaison. Il veut résoudre cet assassinat vieux de trente ans. Et de cette enquête va naître un livre.

Bill Plympton ne manque pas de jus avec Les amants électriques

Posté par geoffroy, le 23 avril 2014

les amants electriquesOn aurait pu croire qu’à 66 ans, Bill Plympton, se serait quelque peu assagi. C’est mal connaître le réalisateur irrévérencieux de Hair High, qui n’a de cesse de triturer jusqu’à la dernière couche de gouache son cinéma pour en extraire une urgence incomparable dans le petit monde de l’animation pour adultes. Ces films, qu’on les aime ou pas, sont de folles valses aux sentiments se percutant dans la démesure visuelle du cycle infernal de l’existence.

La force de Plympton, c’est son style.

Son interminable mouvement tout la fois grisonné, déformé, instable, foisonnant une liberté créatrice incomparable. Jusqu’à l’exubérance. Car rien n’est figé, au contraire, tout doit percuter la rétine, le cerveau, le cœur, les tripes. Pourvu que l’on ressente une émotion – ses obsessions –, dans un élan de transformiste se délectant des possibilités offertes par l’art du coup de crayon. Chez Plympton tout n’est qu’une question de perception. Ou de regard. Sans doute un peu des deux dans ce va-et-vient pénétrant entre l’observé et l’observable, le monde réel, physique, prégnant et celui, plus aérien, cérébral, iconique de la métaphore, faisant de l’Amérique un laboratoire aux fantasmes qu’il aime tant croquer, parodier, triturer, exalter, accuser ou exagérer.

les amants electriquesLa femme savante et l'homme objet

Dans Les amants électriques, en effet, il exalte dans un continuum temporel d’une histoire d’amour aux aléas presque terre à terre, la confusion des sentiments. Il entrechoque, comme dans un ballet d’autos tamponneuses, l’attraction (coup de foudre), la rupture (tromperie supposée) et les métamorphoses les plus inattendues. Si l’aspect narratif se veut plus classique – ce que le film est, par ailleurs – se sont les prouesses visuelles qui motivent une poétique insatiable aussi inespérée, ludique, tragique, qu’irréelle. Le flot de la vie nous envahit, déborde du cadre, rompt avec la monotonie des simulacres d’amour en manque de représentation. Le cinéaste abuse à merveille de son privilège de dessinateur pour animer sans détour cette histoire folle d’amants contrariés dans la simplicité frappante des films presque mutiques ponctués, ça et là, par l’art de l’onomatopée et des trouvailles visuelles.

À ce titre, que dire, de l’introduction de ces Amants électriques ? Qu’elle est imparable, immersive, intrigante, érotique, jouant à fond sur les formes, les sons, les ambiances, en nous dévoilant Ella sous toutes les coutures. Le ton est donné. Il ne faiblira jamais. Faisant de la Femme la créature savante, celle qui détient les mille pouvoirs, raison du déséquilibre comme de la stabilité. L’homme, lui, est réduit à la puissance physique, acte péremptoire de pénétration, organique soumission de sa fonction première. Le flot infini de la vie se jouera de nos deux amants pour le meilleur comme pour le pire. Et quelles perspectives pour souligner – imprégner – les méandres de cette histoire banale où la jalousie s’en mêle.

les amants electriquesPlympton redéfinit l’acte d’adultère dans les précipices qui s’y déploient. Les variations s’enchaînent, deviennent redondantes, accumulent leurs saveurs, leurs horizons, leurs folies. Au point de convoquer dans un tourbillon frénétique roman à l’eau de rose, film noir, ambiance de fête foraine, intrusion fantastique liée à la métempsychose. Lorsqu’Ella décide dans un acte de désespoir de changer de corps grâce à la machine trans-âme du magicien El Merto, elle prend possession du corps des maîtresses de son ancien amant. La transfiguration opère et sème le trouble au point de mélanger dans un même élan passionnel animation et amour dans un jeu troublant de vie et de mort.

Le BIFFF 2014 sacre les sorcières de Alex de la Iglesia

Posté par kristofy, le 23 avril 2014

les sorcières de Zugarramurdi

La 32ème édition du Bruxelles International Fantastic Film Festival (aka BIFFF) a été une nouvelle fois le rendez-vous des amateurs de sensations fortes, voir même de chair fraîche. L'extravagant et prodigieux Jean-Pierre Jeunet a fait le voyage pour une master-class, Lloyd Kaufman a fêté les 40 ans de Troma avec Return to Nuke 'em High, volume 1, Joe Chien est venu présenter en avant-première The Apostles, Alexandre Bustillo et Julien Maury se sont montrés Aux yeux des vivants, Benjamin Rocher accompagne Goal of the dead, l'acteur Liam Cunningham est venu faire le "Mâlin" avec Let us prey, Bobcat Goldthwait a fait son yéti project avec Willow Creek, Benoît Delépine avec Arnold De Parscau et Philippe Nahon ont été coupable de Ablations...

Le BIFFF se conjugue aussi au féminin avec en particulier la présence de l'actrice Caroline Munro, égérie du studio Hammer, James Bond Girl dans Casino Royale et L’Espion qui m’aimait, screeming queen dans Maniac et Slaughter High. Elle a reçu le prix honorifique de Chevalier de lOrdre du Corbeau (aussi Jean-Pierre Jeunet). L'actrice et réalisatrice Melissa Mira (avec Geoff Klein) est venue faire la bombe de Pinup Dolls On Ice, l'italiene Silvia De Santis était là (avec Giancarlo Giannini) pour The Gambler Who Wouldn't Die, et Axelle Carolyn a fait découvrir son envoûtant Soulmate...

C'était plus d'une centaine de films qui ont été programmés durant 12 jours de festival, et certains était en compétition dans l'une ou l'autre des différentes sélections. Voici les palmarès des différents jurys pour le cru 2014 :

Le palmarès de la Compétition Internationale :

- Corbeau d’Or, Grand Prix : Les Sorcières de Zugarramurdi, de Alex de la Iglesia
Mention spéciale : Control, de Kenneth Bi

- Corbeau d’Argent ex aequo: Horror Stories 2, de Min Kyu-dong, Kim Sung-ho, Kim Hui & Jung Bum-shik
- Corbeau d’Argent ex aequo: Rigor Mortis, de Juno Mak

Le palmarès des autres sections :

- Méliès d’Argent : Let us Prey, de Brian O’Malley

- Prix Thriller : Monsoon Shootout, de Amit Kumar

- Prix du 7e Parallèle : LFO, de Antonio Tublen
- Mention spéciale : Wrong Cops, de Quentin Dupieux

-Prix du Public : Les Sorcières de Zugarramurdi, de Alex de la Iglesia

L'année dernière c'est le film espagnol Ghost Graduation qui avait remporté le Grand Prix du Corbeau d'Or et le Prix du Public, et cette année c'est encore l'Espagne qui est de nouveau à l'honneur avec Alex de la Iglésia qui lui aussi fait le doublé jury et public. Les Sorcières de Zugarramurdi était sorti le 27 septembre en Espagne avec un grand succès populaire en salles en devenant le deuxième film ibérique le plus vu de l'année 2013 (derrière Mamá de Andres Muschietti, d'ailleurs venu au BIFFF 2013), et a ensuite gagné 8 Goyas (les César espagnol). Le film est sorti le 8 janvier en France, mais a rencontré son public de manière plus confidentielle.

La présence de Les Sorcières de Zugarramurdi en compétition en faisait d'avance le favori attendu. Seul Killers de Kimo Stamboel & Timo Tjahjanto aurait pu être la surprise. A noter que certains des meilleurs films comme étaient hors-compétition All Cheerleaders Die de Lucky McKee & Chris Sivertson, The Raid 2 de Gareth Evans, Real de Kiyoshi Kurosawa, Goal of the Dead de Benjamin Rocher & Thierry Poiraud, Ugly de Anurag Kashyap...  Pour ce qui est du Prix Thriller à Monsoon Shootout, là aussi il s'agissait de l'un des deux favoris avec le coréen Hide and seek de Jung Huh.

Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia sera disponible en dvd et blu-ray à partir du 14 mai.

Cannes 2014 : une sélection prestigieuse pour la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 22 avril 2014

quinzaine des réalisateurs 201419 longs métrages, seulement. "Nous avons décidé de resserrer la sélection pour accompagner aux mieux les films et au delà de 20 c'est compliqué" expliquait en fin de conférence de presse Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs. Mais reconnaissons qu'il frappe fort. Boorman, Dumont, Sciamma, Takahata, Hopper... les grands noms sont là, aussi. Ce qui risque de poser encore et toujours des problèmes de longues queues, de spectateurs et professionnels refoulés, ... Mais avouons que, sur le papier, la sélection est réjouissante : quatre comédies, de nombreux films de genre - noirs, thrillers - trois premiers films...

On notera la présence du chouchou de Sundance, Whiplash, Grand prix du jury au festival américain, la suite d'Hope and Glory de John Boorman, le polar léger de Bruno Dumont réalisé pour Arte, le nouveau Sciamma, forcément un événement qu'on attendait plutôt dans la sélection officielle, la version restaurée d'un film d'horreur culte, Massacre à la tronçonneuse, présentée en 4K et en présence de son réalisateur, le dernier film d'animation de l'acolyte de Hayao Miyazaki, la fable d'Isao Takahata qui sera aussi à Annecy, le retour du belge Fabrice Du Welz, ou encore un film de clôture qu'on nous promet très drôle, qui mélange engagement politique et humour en retraçant l’éphémère alliance des mineurs et homosexuelle au pays de Galles en 1984-1985.

Les Reprises de la Quinzaine auront lieu à Paris, Marseille, Geneve, Rome et Florence. En attendant, on se bousculera du 15 au 25 mai, pour plonger dans les sous-sols de l’Hôtel JW Marriott pour découvrir cette sélection aussi prestigieuse qu'alléchante.

Film d'ouverture
Bande de filles de Céline Sciamma

Sélection

Queen and Country de John Boorman
Les combattants de Thomas Cailley
Whiplash de Damien Chazelle
P'tit Quinquin de Bruno Dumont (séance spéciale)
Alleluia de Fabrice Du Welz
Gett, le procès de Viviane Amsalem de Ronit & Shlomi Elkabetz
These Final Hours de Zach Hilditch
Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (séance spéciale)
Mange tes morts de Jean-Charles Hue
At Li Layla (Next to Her) de Asaf Korman
Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur
Refugiado de Diego Lerman
Cold in July de Jim Mickle
A Hard Day de Seong-Hun Kim
Le conte de la princesse Kaguya d'Isao Takahata
National Gallery de Frederick Wiseman
Catch me Daddy de Daniel Wolfe

Film de clôture
Pride de de Matthew Warchus

Courts métrages

8 balles de Frank Ternier
A caça revoluções (The Revolution Hunter) de Margarida Rego
Cambodia 2099 de Davy Chou
En août de Jenna Hasse
Fragmenty (Fragments) d'Aga Woszczynska
Guy Môquet de Demis Herenger
Jutra de Marie-Josée Saint-Pierre
Man on the Chair de Dahee Jeong
Sem Coração (Heartless) de Nara Normande et Tião Tião
Torn d'Elmar Imanov et Engin Kundag
Trece si prin perete (It Can Pass Through the Wall) de Radu Jude

« Au nom du fils » privé de salles à Paris

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche au nom du filsLe Film Français révèle une situation surprenante : un film belge distribué partout en France, sauf à Paris. C'est ce qui arrivera au film Au nom du fils, de Vincent Lannoo, distribué par Eurozoom.

Primé au festival du film fantastique de Neuchâtel en Suisse, sélectionné dans les festivals de Montréal, Namur, Karlovy Vary, Turin, à l'Absurde séance, 7 fois nommé aux Magritte du cinéma (les Césars de la Belgique francophone), Au nom du fils sera diffusé dans une quinzaine de grandes villes de province au minimum. Le film est co-écrit par le québécois Philippe Falardeau, nommé à l'Oscar du meilleur film étranger pour Monsieur Lazhar.

Cet "incident" industriel révèle une fois de plus les problèmes dont souffrent les distributeurs indépendants d'une part, et la difficulté à promouvoir des films de genre ou singuliers d'autre part. Ici l'humour belge - l'histoire est celle d'une mère, catholique convaincue, qui décide de venger son fils, qui vient de se suicider après avoir avoué son amour pour un prêtre, en s'en prenant aux membres du clergé impliqués dans la pédophilie - passerait mal (elle est loin l'époque de C'est arrivé près de chez vous? ).

Pourtant, il y a un public pour ce comique décalé, teinté de noir et de jaune. Et si le film était mauvais, pourquoi le circuit Utopia ou des salles art & essai de références en province l'auraient choisi? Le sujet (religion, pédophilie)? Alors cette censure déguisée serait grave. Philippe Falardeau explique au Film français : "Le film n’est ni scabreux, ni scandaleux. Lars van Trier fait bien pire. Vincent Lannoo me disait qu’avec les manifestations de droite récentes, les exploitants de salle ne voulaient peut être pas passer pour des antireligieux. Sur un terrain plus marécageux, j’ai toujours pensé qu’une intelligentsia cinématographique, tant au niveau de la production que de la distribution est plus en plus réticente à montrer des films de la francophonie quand ils ne sont pas signés par quelques favoris comme Joachim Lafosse, les Dardenne ou Xavier Dolan. Même si je suis mal placé pour me plaindre". Il demande une explication claire pour justifier ce refus de la part des salles parisiennes.

Il est très rare qu'un film distribué en France ne soit pas diffusé en salles. Mais il est de plus en plus fréquent que des bons films d'auteur ne trouvent plus leur place ailleurs que dans une ou deux salles parisienne... Pour Eurozoom, il faudra peut-être suivre de très près l'expérience du film d'Abel Ferrara, Welcome in New York, qui sera lancé exclusivement en vidéo à la demande. Si les cinémas ne veulent plus de ces films, il n'y a pas de raison qu'on ne les montre pas au public, qui désormais a le choix des écrans.