L’instant Court : How they get there réalisé par Spike Jonze

Posté par kristofy, le 23 mars 2014

Spike JonzeComme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Rien de grave avec Jean Dujardin et Artus de Penguern, voici l’instant Court n° 134.

L'amour virtuel est-il réel ? Le point de vue de Spike Jonze sur le sujet est à découvrir au cinéma avec son nouveau film Her où Joaquin Phoenix encore sous le coup d'une rupture amoureuse commence à être séduit par la voix d'un programme informatique (Scarlett Johansson).

Tout comme dans ses précédents films Dans la peau de John Malkovich, Adaptation ou encore Max et les Maximonstres, le sujet se révèle un défi à être filmé pour ce faiseur d'images. Pour le film Her Spike Jonze n'a pas été récompensé pour son talent visuel mais avec un Oscar du meilleur scénario (cela avait été le cas aussi de son ami Michel Gondry pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind).

Spike Jonze est aussi le réalisateur de clips vidéo sollicité par les plus grands artistes, comme Bjork ou Daft Punk : il avait notamment dirigé Sofia Coppola comme actrice dans Electrobank. Il s'est illustré récemment avec un clip fait en direct à la télévision pour le groupe Arcade Fire entouré de dizaines de danseurs dont l'actrice Greta Gerwing à voir ici. Et bien entendu il réalise aussi régulièrement des courts-métrages comme par exemple une histoire d'amour entre deux robots (I'm Here).

Voici donc How they get there réalisé par Spike Jonze en 1997 : des chaussures sont au bord du trottoir, mais comment sont-elles arrivées à cet endroit ?

Adaptation : Les éditeurs français en opération séduction à Cannes

Posté par emeline, le 22 mars 2014

Ils en rêvaient. C'est maintenant une réalité. Pour la première fois, des éditeurs français pourront rencontrer formellement des producteurs de cinéma étrangers au Festival de Cannes. L'opération, intitulée « Shoot the book ! », aura lieu le mardi 20 mai, selon une information parue dans Livres Hebdo ce matin, dans le cadre professionnel du Marché du Film.

Car, l'adaptation est un marché porteur : un film sur cinq sortis dans les salles françaises est une adaptation selon une récente étude du Bief. Un film français sur trois est une adaptation de livre. En 8 ans, les spectateurs ont ainsi pu voir sur grand écran 956 adaptations! 38% des films ayant attiré plus de 500 000 spectateurs sont des adaptations. Pas négligeable. Le chiffre grimpe à 58% parmi les films ayant fait plus de 2 millions d'entrées.
Les producteurs aiment principalement les romans, les oeuvres jeunesse et les BD. A eux trois, ils regroupent 818 des 956 adaptations.

En France, depuis six ans, éditeurs et producteurs ont déjà l'occasion de se regrouper au Salon du Livre, grâce à la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf). Hier, 75 éditeurs ont "pitché" leurs romans pour séduire les producteurs en quête de projet. Mais la grande nouveauté de cette année, c'est bien la portée internationale du projet avec l'arrivée sur la Croisette, en plein Palais des Festivals.

En 2013, Nathalie Piaskowski, directrice générale de la Scelf, évoquait Cannes comme lieu de rencontre. « C'est l'un des festivals où le plus de producteurs étrangers sont présents. Et c'est un festival qui travaille, avec des rencontres professionnelles. Ce n'est pas juste le glamour. »

Car malgré le succès de ces Rencontres Scelf de l'audiovisuel (250 producteurs par an depuis 2009), difficile d'adapter son livre à l'international quand la majorité des producteurs présents sont français – francophones au mieux. Et selon le Bureau International de l’Édition Française (Bief), rien ne vaut un ouvrage écrit en français pour décourager les producteurs étrangers.

C'est pourquoi, afin de séduire ces derniers, l'opération « Shoot the book ! » prévoit une session d'une heure où chaque maison d'édition devra vanter le livre retenu pendant cinq minutes et en anglais. Le Festival de Berlin expérimente ce concept depuis 2006 avec « Books at Berlinale » dans le cadre du marché de la coproduction.
Dix titres seront sélectionnés par un jury de professionnels. Ils seront révélés le 31 mars. Les heureux élus auront alors plus d'un mois pour préparer leur prestations, avec l'aide d'un coach, Bertrand Mouiller, professionnel anglophone du cinéma et de la télévision. Enfin, un catalogue audiovisuel en anglais, tiré à plus de 11 000 exemplaires, sera remis à tous les festivaliers dans leur sacoche de bienvenue.

Que peuvent espérer les éditeurs français de cette rencontre ? Probablement beaucoup, à en croire le Bief. Selon Isabelle Fauvel, de la société Initiative Films, qui animera la journée du 20 mai, le Festival de Cannes permet à celui qui est déjà bien intégré dans le réseau des professionnels de l'audiovisuel d'avoir des contacts avec des personnes difficiles d'accès. Et aussi – et surtout – la   « French touch » est toujours aussi populaire auprès des producteurs américains. Une coupe de champagne et le tour est joué ? Verdict le 20 mai sous le soleil de Cannes.

Cinélatino 2014 : les femmes à l’honneur dans la ville rose

Posté par Morgane, le 22 mars 2014

affiche de cinélatino 2014Toulouse accueille cette année, et pour 10 jours (20 au 30 mars), la 26e édition du festival du cinéma latino-américain, Cinélatino. De nombreux lieux, de nombreux films et de belles rencontres au programme!

Cette année, le thème principal est dédié aux "Femmes de Cinéma". Sont à l'honneur Maria Rondon (réalisatrice et productrice vénézuélienne), Marcela Said (réalisatrice chilienne), Lila Stantic (productrice et réalisatrice argentine), Celina Murga (productrice et réalisatrice argentine), Natalia Smirnoff (productrice et réalisatrice argentine) et Catalina Villar (productrice et réalisatrice argentine). La Muestra "Femmes de Cinéma" donnera donc l'occasion de découvrir un regard féminin et latino-américain sur le monde d'aujourd'hui (rappelons que le Brésil, l'Argentine et le Chili sont présidés par des femmes), aussi bien à travers des fictions que des documentaires.

Cinélatino ce sera aussi un palmarès : il faudra choisir parmi les 14 longs-métrages de fiction en compétition, les 7 documentaires et les 8 courts-métrages. Le festival offre également un panorama de films du continent sud-américain, à voir ou à revoir, des avant-premières, des rencontres, des débats, de nombreux réalisateurs/trices présents, des concerts et du tango.

Et pour commencer en beauté, Cinélatino a fait son ouverture en plein air avec le concert de Liubila suivi de la projection d'un programme de courts-métrages. 10 jours de fête et de découvertes aux couleurs de l'Amérique latine dans la ville Rose de Nougaro... celui-là même qui chantait "Sur l'écran noir de tes nuits blanches...".

Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site du festival.

Un nouveau blockbuster en vue pour Omar Sy

Posté par vincy, le 21 mars 2014

omar sy césar 2012Omar Sy sera à l'affiche du quatrième volet de la franchise Jurassic Park, intitulé Jurassic World et produit par Steven Spielberg, selon un communiqué de Universal Pictures International France. Il rejoint Chris Pratt (Meilleures ennemies, Her), Bryce Dallas Howard (La couleur des sentiments, Spider-Man 3) et Vincent D'Onofrio (The Cell) au générique de ce blockbuster.

Le film est réalisé par Colin Trevorrow (lire notre actualité du 17 mars 2013), d'après un scénario signé Derek Connolly. Il sortira en juin 2015.

D'ici là, on verra l'acteur français dans X-Men: Days of future past, réalisé par Bryan Singer, qui sort le 21 mai prochain et pourrait s'offrir une montée des marches à Cannes.

Dans son programme hollywoodien, on trouve deux thrillers : The Candy Store, réalisé par Stephen Gahan avec Robert de Niro, Jason Clarke, Keira Knightley et Christoph Waltz et Good people de Henrik Ruben Genz avec les américains James Franco et Kate Hudson.

Omar Sy sera aussi à l'affiche de Samba, le nouveau film des réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano (Intouchables), avec Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim (sortie le 22 octobre). Et enfin il sera le rôle principal de Chocolat, réalisé par Roschdy Zem, dans lequel il interprètera Rafael Padilla, le premier clown noir à être devenu célèbre en France au 19e siècle.

Changement de cap pour Sofia Coppola

Posté par vincy, le 20 mars 2014

sofia coppolaSofia Coppola est en négociations pour réaliser une version en prises de vues réelles de La petite sirène, adaptation du conte mythique d'Hans Christian Andersen.

Le projet, porté par Working Title et Universal, est en cours de réécriture selon le site Deadline. Caroline Thompson (Edward aux mains d'argent, La famille Addams, Les noces funèbres) revoit les premières versions du scénario de Kelly Marcel (Dans l'ombre de Mary, Cinquante nuances de Grey) et Abi Morgan (Shame, la dame de fer).

La petite sirène a déjà fait l'objet de nombreuses versions cinématographiques depuis 1968 (alors réalisée par Ivan Aksenchuk). L'animation s'est emparée du conte avec les films de Tomaharu Katsumata en 1979 et de John Musker et Ron Clements pour Walt Disney en 1989. De façon plus originale, Hayao Miyazaki s'en est inspiré avec Ponyo sur la falaise.

Le projet est devenu prioritaire pour le studio américain. Ce serait la première fois que Coppola réaliserait un film familial, et la première fois qu'elle accepterait une commande. Comme la Petite Sirène, la cinéaste changerait d'univers, passant des profondeurs maritimes des films art et essai pour la terre des films grand public. La réalisatrice était sélectionnée à Un certain regard l'an dernier au Festival de Cannes pour The Bling Ring.

Pixar mise sur deux autres « sequels »

Posté par vincy, le 20 mars 2014

On espérait des productions originales pour relancer Pixar (lire notre actualité du 23 décembre 2013). Que nenni. Walt Disney a annoncé deux suites dans les tuyaux du studio : le troisième opus de Cars et une suite aux Indestructibles.

Pour Cars, la logique est claire : c'est une mine d'or en produits dérivés (en plus d'être une attraction à succès à Disneyland). Au point d'en faire un spin-off signé Disney, Planes, et et une suite, Planes : Fire and Rescue, prévue cette été. Le premier Cars a rapporté 462M$ dans le monde, et la suite, massacrée par la critique, près de 560M$.

Les Indestructibles, l'un des chefs d'oeuvre du studio, a récolté 631M$ dans le monde lors de sa sortie il y a 10 ans. C'est toujours la 5e plus importante recette mondiale dans l'histoire de Pixar. Le réalisateur Brad Bird, qui sortira Tomorrowland en mai 2015 (avec George Clooney), s'est attelé à l'écriture d'une suite.

L'original va, en outre, bénéficier d'une re-sortie en 3D.

Pixar a déjà prévu trois autres films : Inside Out à l'été 2015, The Good Dinosaur à l'automne 2015 (pour ses deux films, lire notre actualité d'août 2011), et la suite du Monde de Némo, Le monde de Dory en juin 2016.

Pierre Niney et Nicolas Birkenstock, de jeunes réalisateurs à l’honneur

Posté par emeline, le 19 mars 2014

La soirée du 13 mars à l'Arlequin était placée sous le signe de la jeunesse. Convives, producteurs et cinéastes s'étaient armés de patience (et de petits fours) pour assister à l'avant-première du long métrage de Nicolas Birkenstock, La pièce manquante, et du court métrage de Pierre Niney, Pour un rôle.

Deux films, qui, lors du 18e Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, en octobre 2013, avaient remporté le prix du jury jeunes, composé de cinq lycéens de la région. Les lauréats s'étaient également vu décerner une bourse de la part du fonds de dotation Porosus, qui soutient les talents émergents dans les domaines sportif et artistique.

Pierre Niney, en promotion à Londres pour le film de Jalil Lespert, Yves-Saint-Laurent, n'était pas de la partie. « Pendant le festival, il était en Australie, et pour l'avant-première, il est en Angleterre : c'est décidément un jeune homme qui voyage beaucoup ! » plaisante Patrick Fabre, directeur artistique de Saint-Jean-de-Luz. Le jeune prodige de la Comédie-française était pourtant bien entouré. Son premier court métrage en tant que réalisateur a été produit par Antoine Le Carpentier, qui travaille pour la société Mon Voisin Productions, créée en 2006. « En septembre 2013, notre maison de production a été sélectionnée par l'Adami [ndlr : organisme qui représente et défend les droits des artistes interprètes] pour coproduire sept courts métrages dans le cadre des Talents Cannes », explique Antoine. Ces courts métrages devaient être réalisés par des acteurs et répondre à une seule contrainte : raconter le métier de comédien.

"J'ai l'impression de recevoir le prix"

Parmi les 900 comédiens à avoir postulé, Pierre Niney en a choisi quatre, dont Yann Sorton. « J'ai envoyé mon C.V. et une démo à l'Adami et Pierre a aimé ce que j'ai fait », raconte le jeune homme. Dans le court-métrage Pour un rôle, Yann interprète un directeur de casting pour le moins étrange. « Pierre nous a dirigés comme une bande de copains ! Grâce à ce tremplin, d'autres projets m'attendent... » glisse-t-il, ravi. C'est bien le but des Talents Cannes : être un tremplin. « Ce genre d'organisme permet aux comédiens d'éclore sans passer par les agents », affirme Antoine Le Carpentier. Présenté à Cannes en mai 2013, le court métrage a par la suite été plébiscité à Saint-Jean-de-Luz bien sûr, mais aussi à Brest et au COLCOA Film Festival de Los Angeles.

« J'ai l'impression de recevoir le prix pour la deuxième fois. » Nicolas Birkenstock n'est pas non plus en reste. A 36 ans, le jeune réalisateur signe son premier long-métrage, La pièce manquante, avec Philippe Torreton et Lola Duenãs.

Auteur de plusieurs courts métrages et documentaires, il rappelle l'importance des festivals pour les réalisateurs qui débutent. « Dans un festival, les spectateurs sont souvent plus avertis, explique Nicolas Birkenstock. C'est une vitrine, même si, au moment de l'exploitation du film, cela ne décide pas de tout. » Un film comme La pièce manquante, qui évoque la disparition d'une mère de famille, est, selon le réalisateur, « fragile ». « C'est une production à petit budget, qui ne peut pas reposer sur les personnes qui y ont participé. »

Bien avant les applaudissements de l'Arlequin, ce premier long métrage semblait déjà avoir trouvé son public. « A Saint-Jean-de-Luz, j'ai été très étonné de recevoir le prix du Jury jeunes, raconte Nicolas Birkenstock. Au-delà du prix, j'étais heureux de constater que des lycéens de 18-19 ans avaient apprécié mon film. Même s'il ne leur était pas forcément destiné ! »

Un engouement dont on ne peut que lui souhaiter qu'il se prolonge dès aujourd'hui avec la sortie en salles du film.

Cédric aussi aura droit à son film !

Posté par emeline, le 19 mars 2014

CédricAprès Boule et Bill, adapté par Alexandre Charcot et Franck Magnet, et Les Profs, réalisé par Pierre-François Martin-Laval en 2013, c'est au tour d'un autre héros de BD, Cédric, de passer sur le grand écran, devant la caméra de Gabriel Julien-Laferrière (Neuilly sa mère).

Le film, dont le tournage devrait débuter fin 2014 à Paris et en région parisienne, sera produit par Patrice Ledoux de Pulsar Productions. Les personnages, créés par Cauvin et Laudec en 1986, seront interprétés par Christian Clavier (Pépé), Audrey Lamy (la maman) et Frédérique Bel (Melle Nelly). Aucun nom n'a encore été dévoilé pour l'incarnation du facétieux Cédric et de son papa.

Pas question d'abandonner les planches de bande dessinée pour autant. Le 28e tome de la BD, Faux Départ ! , paraîtra le 21 mars en librairie. Depuis 25 ans, la série compte près de 11 millions d'exemplaires et a été traduite en 15 langues. Un succès qui pourrait porter bonheur à Gabriel Julien-Laferrière, dont le nouveau film SMS sort le 16 avril prochain (lire notre actualité du 18 mai 2012).

Deux autres succès du 9e art sont attendus dans les prochains mois : Les Nombrils et Benoît Brisefer.

Wrong Cops : rendez-vous, le cinéma est cerné !

Posté par kristofy, le 18 mars 2014

wrong copsLe film Wrong Cops qui sort au cinéma ce mercredi 19 mars fait sa publicité avec une affiche qui comporte une particularité américaine : il y a la mention "par le réalisateur de Rubber et de Wrong".

Quentin Dupieux est donc désormais moins considéré comme l’exotique français qui fait des films bizarres aux Etats-Unis (après Steak), que comme un réalisateur qui a développé un univers bien à lui, connu par une part du public et que beaucoup vont vouloir retrouver.

Par rapport à ses autres films, Wrong Cops est aussi une comédie qui est promise à un plus grand succès, et c’est l’occasion d’une sortie en salles avec différents rendez-vous événementiels.

Le film a d'abord été présenté en avant-première dans différents festivals où à chaque fois le bouche-à-oreille a été très positif : au Festival de Locarno cet été, puis durant l’automne au Festival du cinéma américain de Deauville, à L’étrange festival, au Festival de Groland, et au Festival de Pau.

Il y a eu d’autres premières qui ont été suivies d’une fête avec Mr. Oizo (le pseudonyme de musicien de Quentin Dupieux) aux platines pour jouer les musiques du film : à Lille le 31 janvier, à Paris le 1e février, à Strasbourg le 7 février. Ensuite, depuis le 24 février, la bande originale de Wrong Cops, aussi best-of de Mr. Oizo, est disponible à la vente (en CD, double vinyle, et digital).

Le distributeur indépendant UFO distribution wrong copsa aussi joué le jeu de proposer des opérations originales pour promouvoir la sortie du film : dans les salles MK2, un teaser différent a été diffusé chaque semaine pendant un mois et demi, avant la projection de la bande-annonce ; un jeu concours présent dans les salles et sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter fera gagner une plaque de flic Wrong Cops ; dans une vingtaine de cinémas, il y aura des totems avec le visuel du film pour que les spectateurs s’amusent à se prendre en photo en "wrong cops" ; 150.000 stickers à l’effigie des différents personnages sont par ailleurs distribués dans différents lieux culturels comme des salles de concert ou des cinémas.

Plus original encore : tous les spectateurs de Wrong cops recevront un morceau de pellicule de 10cm du film Rubber (dans la limite des quantités disponibles).

Enfin, pour Paris, un dispositif spécial est mis en place le week-end du 22-23 mars dans les quartiers Champs Elysées, Opéra, Odéon/St Michel, esplanade Bibliothèque, et MK2 Quai de Seine et Quai de Loire : une voiture de flics américaine comme celle du film sera là pour servir de décor à des photos, des hommes-sandwich avec l’affiche du film seront en patrouille, et quelques invités feront la surprise de venir à la rencontre des spectateurs...

Nancy Cunard et les premiers pas du cinéma afro-américain

Posté par vincy, le 18 mars 2014

exposition nancy cunard musée du quai branlyDepuis le 4 mars et jusqu'au 18 mai, le musée du quai Branly accueille une exposition aussi passionnante qu'enrichissante, "L'Atlantique noir - Nancy Cunard, Negro Anthology (1931-1934)". La personnalité singulière et iconoclaste de Nancy Cunard (1896-1965), artiste avant-gardiste et citoyenne engagée contre le colonialisme et le racisme, permet de redécouvrir la lutte anti-discriminatoire des années 20 et 30. A partir de 1931, elle entreprend un travail documentaire exceptionnel qui dura trois ans avant d'aboutir à la publication de Negro Anthology: 855 pages qui mélangent culture populaire, sociologie, politique, histoire, histoire de l’art à travers des articles, des archives, des photographies, des extraits de presse, des partitions musicales et des témoignages. Les contributeurs sont militants, journalistes, artistes, universitaires, africains-américains, antillais, africains, malgaches, latino-américains, américains, européens, femmes et hommes. L'ouvrage est une revendication affirmée sur l'apport des noirs dans l'Histoire et notamment dans notre culture.

Le visiteur débute son parcours avec la découverte de cette femme anticonformiste puis découvre ceux qui ont participé à cette anthologie avant de rappeler le contexte de l'époque, ce qui inclut le cinéma.

Les premières vedettes afro-américaines

L’histoire culturelle des Noirs d’Amérique, des Antilles et d’Afrique est abordée dans des textes de Negro Anthology traitant de différents arts. L’aspect documentaire de l'ouvrage est illustré par la publication de photographies, de biographies et d’autobiographies d'artistes, incluant celles de comédiens et mais aussi des photos de tournages de films. Parfois ce sont des seconds-rôles, souvent ce sont aussi des chanteurs ou danseurs utilisés pour des comédies musicales.
La section « Negro Star » présente ainsi 45 photographies d’artistes noirs, de spectacles et de films. Les premières "vedettes" de "couleur" du grand écran.

kenneth macpherson borderlineDans le couloir qui mène vers la fin de l'exposition, un pan entier consacré au 7e art va plus loin et s'interroge sur la représentation du noir au cinéma, souvent cantonné dans le rôle du descendant d'esclaves, dans les champs de coton. Les noirs sont ainsi des nounous, des bouffons ou des fainéants (Wooing and wedding of a coon en 1905, The Masher en 1907, Coon Town Suffragettes en 1914), des métisses et mulâtres mal dans leur peau (The debt en 1912, In Humanity's cause, In slavery days, The octoroon en 1913, Naissance d'une nation en 1915, Within Our Gates en 1919) ou encore des sous-fifres souvent exploités. D.W. Griffith n'hésite pas à ajouter le personnage du sauvage, de la brute, du barbare dans Naissance d'une nation. Le criminel est un animal s'il est noir. Et même s'il est esclave et qu'il hait son propriétaire, il n'est pas légitime à prendre sa revanche ou à s'insurger.
Ce débat se retrouve dans la discussion entre le célèbre acteur/chanteur afro-américain Paul Robeson et le réalisateur écossais Kenneth Macpherson (photo). L'exposition la synthétise tout en montrant quelques extraits du film qu'ils ont tourné ensemble, Borderline (1930).

Sortir des clichés et des préjugés

Kenneth Macpherson, auteur du texte A Negro Film Union – Why Not? dans la Negro Anthology, et réalisateur de Bordeline, défend ici l’idée que les acteurs et réalisateurs noirs doivent s’approprier le cinéma. Borderline est l'histoire, à l'époque choquante, d'un triangle amoureux interracial où une femme noire tombe amoureuse d'un homme blanc déjà marié.

"En mêlant une image expérimentale, des intrigues psychologiques et sentimentales entre des Blancs, des Noirs, des homosexuels, des lesbiennes et en dénonçant le racisme, Macpherson réalise un film d’avant-garde du point du vue esthétique, théorique et politique" explique le dossier de presse. Pourtant, dans d'autres films, l'acteur noir américain Paul Robeson (Show Boat, les Mines du Roi Salomon), durant les années 20, est parfois filmé comme une « icône noire primitive ».

Un long chemin

L'an dernier, au Festival International du Documentaire à Marseille, Richard Peña, professeur d'Études filmiques à Columbia University, et ancien directeur de la programmation des festivals du Film de New York et de la Film Society of Lincoln Center, a expliqué que l'évolution s'était faite durant les années 30 : "Les Afro-Américains faisaient des films depuis l’ère du cinéma muet, et sont parvenu à créer, dès les années 30, leur propre industrie cinématographique qui a créé et distribué des films qui dépassaient les médias dominants des blancs. Ces films, où on trouve tous les genres — de la comédie à la comédie musicale et du western jusqu’aux films de gangsters — traitent souvent des thèmes qu’Hollywood n’osait pas à l’époque aborder, tel des amours mixtes, des préjugés sociaux dans la communauté afro-américaine elle-même ou le lynchage." On pense alors à Oscar Micheaux, considéré dans les années 30 comme le réalisateur emblématique des "Race movies", cinéma de résistance à la domination hollywoodienne.

the birth of raceSi Edison a filmé dès 1895 des Antillais et en 1898 The Colored Troops Disembarking et plus tard The Ninth Negro Cavalry Watering Horses, on se souvient aussi qu'en 1903, Edwin S. Porter réalise La Case de L'Oncle Tom avec un acteur blanc maquillé en noir. Et cette anomalie sera répétée avec Le Chanteur de Jazz de Alan Crosland, premier film "parlant" de l'histoire, réalisé en 1927, où l'acteur blanc doit se maquiller en personne de couleur.

Il y a bien des exceptions : certains réalisateurs ou acteurs ont donné une image positive de la population de couleur comme William Jones Foster avec le premier film afro-américain en 1912, The Railroad Porter. Six ans plus tard, Emmett J. Scott et John W. Noble produisent The Birth of a Race (photo), réponse au film raciste Naissance d'une nation. Et en 1916, la Lincoln Motion Picture Company est fondée : tous les membres de cette société sont noirs.

Il faudra attendre 1940 pour qu'Hollywood sortent les africains-américains de la marginalité. Hattie McDaniel rentre alors dans l'histoire en étant la première personne noire à remporter un Oscar pour son second rôle, très cliché, dans Autant en emporte le vent. Et la représentation du noir n'évoluera que dans les années 50/60, quand Hollywood décide de devenir un outil de propagande anti-ségrégationniste avec des films comme Du silence et des ombres ou La chaîne avec Sidney Poitier, première star noire traitée d'égal à égal avec ses collègues wasp.