Clint Eastwood refait équipe avec Matt Damon

Posté par vincy, le 3 octobre 2009

Warner s'offre une équipe trois étoiles pour Hereafter. Un scénariste tout juste cité à l'Oscar pour Frost/Nixon, Peter Morgan. Un réalisateur Oscarisé et vénéré, qui sort de son plus gros succès personnel au Box Office, Gran Torino, Clint Eastwood. Et un acteur, habitué lui aussi des Oscars, et star mondiale actuellement à l'affiche de The Informant!, Matt Damon. Sans oublier Steven Spielberg, qui a déjà travaillé avec Eastwood sur son diptyque Mémoires de nos pères / Lettres d'Iwo Jima, dans la production du projet.
Le thriller surnaturel va débuter ses prises de vue cet automne. Les producteurs restent secret sur le sujet mais le vendent comme un script façon Sixième sens. On y croiserait, à Paris, des Français comme Cécile de France, Mylène Jampanoï et Thierry Neuvic.

Pour Clint Eastwood ce sera son deuxième film consécutif avec Matt Damon. Ils ont déjà mis en boîte Invictus où Damon joue un capitaine d'une équipe de rugby sud-africaine qui s'allie avec le prix Nobel de la Paix, Nelson Mandela, alias Morgan Freeman. Une histoire vraie qui sort à la fin de l'année aux USA et le 24 février en France. Une sélection berlinoise est fortement probable.

Steven Spielberg n’abandonne pas Lincoln

Posté par vincy, le 2 octobre 2009

Tintin, Harvey (avec Robert Downey Jr)... et toujours Lincoln. Steven Spielberg ne désarme pas. Il caresse le projet depuis des années (son feu vert date de 2005), optionnant le rôle du Président américain assassiné pour Liam Neeson (La liste de Schindler). En plus de pproblèmes de lieux de tournage, le montage budgétaire s'avère complexe ; le réalisateur a aussi préféré s'occuper d'abord de l'indépendance financière de son studio (DreamWorks). Surtout, les droits sur ce film étaient partagés  entre Universal et DreamWorks, avant que le studio du cinéaste ne signe son deal avec Disney.

Enfin Hollywood a (trop) vite enterré le projet de Spielberg quand Robert Redford a annoncé son propre film sur Lincoln, The Conspirator, avec James McAvoy et Robin Wright Penn. Le tournage débute d'ici quelques semaines.

Steven Spielberg n'a pourtant pas baissé les bras. D'une part il juge les deux films très différents. Le film de Redford est axé sur un complot contre le président, alors que le sien porte sur la gestion angoissante de la Guerre de Sécession. Le script a changé de main, et il est désormais scénarisé par Tony Kushner (Munich).

César 2010 : les 12 courts métrages en lice

Posté par vincy, le 1 octobre 2009

Ils sont douze. Douze courts métrages à avoir été sélectionnés par l'Académie française des arts et techniques du cinéma en vue d'être nommé parmi les cinq césarisables du meilleur court (et moyen) métrage.

Subjectivement, on vous annonce d'entrée notre affinité pour C'est gratuit pour les filles, de nos amies Claire Burger et Marie Amachoukeli. leur moyen métrage avait été présenté à la Semaine de la Critique cette année Cannes, juste avant Adieu Gary.

Les cinq finalistes seront connus le 22 janvier 2010. Le lauréat sera révélé le 22 février.

Masques de Jérôme Boulbès (Lardux Films)

Lila du Broadcast Club (Autour de Minuit Productions)

C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli (Dharamsala)

¿ Dónde está Kim Basinger ? d'Édouard Deluc (Bizibi Productions)

Le feu, le sang, les étoiles de Caroline Deruas (Les Films au Long Cours)

Montparnasse de Mikhaël Hers (Les Films de la Grande Ourse)

Séance Familiale de Cheng-Chui Kuo (Ananda Productions)

Mei Ling de Stéphanie Lansaque et François Leroy (Je Suis Bien Content)

La raison de L’autre de Foued Mansour (C'est à Voir)

Les Williams d'Alban Mench (Les Films au Long Cours)

La harde de Kathy Sebbah (Ecce Films)

Voyage autour de ma chambre d'Olivier Smolders (Interscience Film)


La vida loca, ultime film-vérité de Christian Poveda

Posté par vincy, le 30 septembre 2009

affiche la vida locaLa vida loca était le premier documentaire de Christian Poveda, 54 ans, à avoir les honneurs d'une sortie en salles. Assassiné de quatre balles dans la tête le 2 septembre au Salvador, il tournait un autre film sur une banlieue contrôlée par les gangs. Cinq suspects ont été arrêtés depuis. Le meurtre aurait été commandité par un membre du gang filmé, selon la police du Salvador. Poveda vivait dans ce pays depuis quelques années.

La vida loca immerge le spectateur dans les gangs (les "maras") de la Campanera à San Salvador (Amérique centrale). Reconnaissables à leurs tatouages qui parfois leur couvrent intégralement le corps, les membres occupent leur quotidien désespéré avec des meurtres et des guerres contre des bandes adverses. Il a proposé à deux gangs de les films mais il fallait qu'ils acceptent sa présence durant une année entière. A cause de cette close, la MS (Mara Salvatrucha) a refusé et le cinéaste a choisi de suivre la 18.

Il s'est intéressé particulièrement à une douzaine de jeunes, filles (enceintes) ou garçons. Le film les suit au tribunal, en prison, en famille, à l'hôpital, aux funérailles (régulières). La "règle du gang dit "tout pour le gang"", lance l'un d'entre eux lors d'un enterrement. Ils ont rarement plus de vingt ans. Familles démembrées, éducation minimale, pauvreté endémique, la bande leur amène une "famille", des "liens humains". Celarappelle les histoires d'enfants soldats en Afrique qui trouvent dans le groupe une sorte de foyer.

C'est la haine de ceux qui n'ont jamais rien eu

Le réalisateur avait affirmé que son film était un "documentaire sur la solitude humaine absolue". "C'est la haine de ceux qui n'ont jamais rien eu", disait-il. Et quand ils ont, ils gâchent tout. Les petits enfants issus de leurs accouplements sont vite orphelins ou abandonnés par leurs parents.

La vida loca est un film qui aspire au dialogue. Ramener à l'école certains, faire les médiateurs entre les gangs, réduire le crime. Il y aurait 15 000 membres répartis dans les eux gangs, dont la moitié en prison. On compte une petite dizaine de décès par jour. Un crime sur huit est explicitement lié à un des deux gangs. Et ça ne risque pas de s'arranger. Le documentariste qualifiait le Salvador de "pays ultramachiste où la violence se reproduit de mère en fils depuis la naissance". Cela faisait presque 30 ans qu'il arpentait ce pays comme photoreporter. Il ne bénéficiait d'aucune protection spécifique pour tourner son film, juste d'une autorisation policière...christian poveda

On lui doit des documentaires comme On ne tue pas le temps, Voyage au bout de la droite et Les bannis.

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A Paris, le film est projeté au Miramar et aux MK2 Beaubourg et Hautefeuille. Ailleurs le film est distribué à Angouleme, Bayonne, Biarritz, Blagnac, Bourges, Brignais, Brive-la Gaillarde, Bruay-la-Buissière, Buxerolles, Cherbourg, Colmar, Epinay-sur-Seine, Evry, Freyming Merlebach, La Mézière, La Rochelle, Lanester, Lattes, Mantes-la-Jolie, Marseille, Narbonne, Niort, Pau, Rivesaltes, Saint-Saturnin, Torcy, Tours, Villenave-d'Ornon et Villeneuve Les Beziers

Voir aussi : article dans Courrier International : la mort au bout de l'objectif et le site officiel du film

Detroit, ton univers impitoyable…

Posté par vincy, le 30 septembre 2009

Il y a quelques semaines, je vous évoquais le destin déclinant des villes du Michigan chères à Michael Moore, comme Detroit ou Flint, ravagées par la crise de l’automobile et une pauvreté rampante (il suffit de voir Eight Mile ou Out of Sight…). Dans le Courrier International du 17 septembre, le USA Today titrait « Quand Detroit rêve de supplanter Hollywood ».

Ancienne grande métropole nord-américaine, Detroit, à cheval entre les grands lacs et le Canada, espère séduire les producteurs pour dynamiser son économie locale, mais aussi revaloriser son image, très atteinte par 35 ans de crise.

Certes, la ville dispose de tout ce qu’il faut pour attirer d’importants tournages : chambres d’hôtels de luxe, décors variés, y compris naturels, et quelque part un environnement « neutre ». Detroit peut ressembler à n’importe quelle ville américaine, hormis celles qui ont du cachet, comme New York ou San Francisco.

Cette reconversion n’a donc rien d’une lubie. De là à dépasser Hollywood, il n’y a qu’un raccourci journalistique, qui s’apparente plus à de la provocation sensationnaliste qu'à de la réflexion rationnaliste. Avec une politique de crédits d’impôts et un niveau de vie moins cher qu’à Los Angeles, Detroit a en effet des avantages financiers indéniables pour un producteur. Cependant, Detroit a un climat très rude durant six mois de l’année. Malgré le Renaissance Center au cœur de la ville, l’urbanisme n’a rien de glamour. Et même si Los Angeles est un lieu de tournage très cher, les stars préféreront toujours bruncher et négocier leurs contrats sur une terrasse sud-californienne et se promener avec leur chien sur la plage (pour la photo dans le magazine people). On voit mal ces accros du bronzage migrer dans les pleines enneigées du Michigan.

Detroit prend davantage au Canada qu'à Hollywood

Mais surtout, les studios ont toujours choisi « à la carte » leurs lieux de tournages, en fonction de différents critères – fiscaux, humains, techniques… En fait Detroit bénéficie surtout de trois facteurs : la crise économique et la pression des actionnaires qui obligent à contrôler au plus près les budgets favorisent les villes à bas coûts. Le protectionnisme ambiant qui a délocalisé les tournages de Montréal ou Toronto (à une heure d’avion de Detroit) aux Etats-Unis. Enfin, les villes dépeuplées ne gênent pas les rares habitants; mais au delà de cette donnée, beaucoup de films ont pour cadre la chute du modèle américain, dont Detroit est le parfait symbole.

Bien sûr la roue tourne. Hier Toronto, La Nouvelle Orléans ou Vancouver. Aujourd’hui Detroit, Albuquerque ou Philadelphie. Demain, ailleurs. Sans parler de la concurrence étrangère. La Hongrie annonce la construction d’une cité du cinéma composée de huit studios. Besson prévoit un équivalent à Babelsberg ou la Cinecitta en Seine Saint-Denis. Et la Nouvelle Zélande sait accueillir des films comme Avatar.

Detroit va devoir investir pour garder son rang. Ironiquement d’anciennes usines automobiles vont se transformer en studios de production. Montréal avait opté pour cette politique ruineuse et subit actuellement un gros trou d’air. Au delà, il faut former les gens, et pas seulement les techniciens.

Car si L.A. garde son rôle de capitale mondiale de l’image c’est que les décideurs, les financiers, mais aussi les créatifs (et leurs avocats) y sont tous concentrés. Detroit pour l’instant n’est jamais qu’une « usine à rêves », apte à être délocalisée facilement.

Pour les Américains, le cinéma n’est qu’une industrie comme les autres. Et ce qui a tué Detroit, c’est l’absence de regénérescence de l’automobile, incapable de s’adapter.
Ce qui a sauvé Montréal c’est d’investir dans les images de demain, comme les jeux vidéos. Pas de tout miser sur le 7e Art.

Roman Polanski : attrape-moi si tu peux…

Posté par vincy, le 29 septembre 2009

Pas moins de cinquante dépêches AFP sur l'affaire Polanski rien qu'aujourd'hui. Nous y reviendrons certainement. Entre pétitions et réactions, l'incarcération zélée de Roman Polanski a surtout jeté le trouble. Entre le viol qui reste inexcusable et la procédure qui est clairement inéquitable, entre les faits dont il est coupable mais dont la date est plus que péremptée (au point que la victime a retiré sa plainte) et l'incohérence de l'arrestation en Suisse (Polanski a été de nombreuses fois en Suisse, y compris ces derniers mois), les avis s'enflamment, les opinions divergent. Polanski finira-t-il sa vie en prison?

Pour mieux comprendre cette histoire complexe, le Reflet Médicis à Paris projette dès ce mercredi Roman Polanski : Wanted and Desired qui a réveillé toute l'affaire en se documentant précisément sur son goût pour les jeunes filles.

Le jury du festival de San Sabastian surprend

Posté par vincy, le 29 septembre 2009

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Avec l'affaire Polanski ce week-end, le Festival de San Sebastian est rapidement tombé dans l'oubli médiatique. Regrettable car le jury présidé par le cinéaste Laurent Cantet a délivré un palmarès original.  

Cette 57e édition a ainsi donné son Coquillage d'or à City of life and death du Chinois Lu Chuan, un film choc sur l'horreur de la guerre sino-japonaise. Une oeuvre dure sur les atrocités de l'invasion japonaise en 1937 lors de la célèbre bataille de Nanjing (Nankin). Le massacre aurait causé la mort de 100 000 à 300 000 personnes.Le film a aussi reçu le prix de la meilleure photographie. Lu Chuan, qui a mis quatre ans à terminer son film, place sa caméra tantôt du côté des Japonais, tantôt du côté des Chinois, par souci d'impartialité, et a choisi de filmer en noir et blanc.

Il y avait quinze films en compétitions officielle.

 Des trois cinéastes français en sélection - Honoré, Dumont et Ozon - seul ce dernier est reparti auréolé, avec le prix spécial du jury pour son film Le refuge. Il est récompensé pour sa "vision sensible", et notamment son choix de filmer comme une expérience personnelle une Isabelle Carré enceinte.

Les prix d'interprétation ont été remis à Lola Duenas (Volver, Etreintes brisées, 20 centimètres...), et Pablo Pineda pour le film espagnol Yo, también.  Particularité : Pablo Pineda est un comédien trisomique. cela faisait 13 ans qu'un acteur atteint d'un handicap n'avait pas gagné de prix d'interprétation dans un grand festival.

Le réalisateur espagnol Javier Rebollo a reçu le Coquillage d'argent du meilleur réalisateur pour La mujer sin piano.

Blessed, film australien d'Ana Kokkinos, a été reconnu pour son scénario.

San Sebastian est l'un des six grands festivals artistiques en Europe - avec Cannes, Berlin, Venise, Locarno et Karlovy-Vary. Hélas, il perd en lustres depuis quelques temps. Qui a vu La boîte de Pandore, du turc Yesim Ustaoglu, Coquillage d'or et prix d'interprétation féminine (pour la française Tsilla Chilton), sorti discrètement en avril dernier? Ou Un millier d'années de bonnes prières de Wayne Wang en 2008? Ces dernières années, venus de la côte Basque, le cinéphile aura retenu Les tortues volent aussi ou Les lundis au soleil.

Le festival subit une double crise : économique avec un budget en baisse et artistique puisque une bonne moitié de la sélection n'a pas été à la hauteur d'un festival de cette catégorie. Le favori de la critique et du public, le film argentin El secreto de sus ojos, ait ainsi reparti bredouille, accentuant le décalage entre le jury et les festivaliers, comme chaque année. Et puis il ya aussi ce calendrier tardif qui empêche la "Donostia" comme on appelle le Festival, d'attirer les stars américaines : après Venise, elles s'envolent tout de suite pour Toronto. Seuls Brad Pitt et Quentin Tarantino ont fait le déplacement pour l'avant-première espagnole d'Inglourious Basterds. En clôture, Naomi Watts est venue présenter Mother and Child, de Rodrigo Garcia. Le festival s'était ouvert avec le nouveau film d'Atom Egoyan, Chloe, avec Liam Neeson et Julianne Moore.

Jeu Concours : Je suis heureux que ma mère soit vivante

Posté par vincy, le 28 septembre 2009

aff_jesuisheureux.jpg"Entre 7 et 20 ans, Thomas a recherché Julie, sa mère biologique. A l'insu de ses parents adoptifs, il va retrouver cette femme qui l'a abandonné à 4 ans et commencer auprès d'elle une "double vie". Mais "qui a deux maisons perd la raison"S dit le proverbe."

 15 places de cinéma à gagner pour le film de Claude et Nathan Miller, Je suis que ma mère soit vivante. En salles ce mercredi, le film met en vedette Vincent Rottiers (repéré dans Mon ange, avec Vanessa Paradis), Sophie Cattani (passée chez Nicole Garcia dans Selon Charlie), Yves Verhoeven (déjà chez Miller dans Betty Fisher et autres histoires) et l'extraordinaire Christine Citti, souvent mal utilisée.

Question : il s'agit du premier long métrage de Nathan Miller, fils de Claude. Il avait réalisé un premier court métrage en 2000. Quel est le titre de ce court? Votre réponse avec votre prénom, nom, âge, adresse postale pour vous envoyer vos places.

Polanski arrêté par la police suisse : une (sale) affaire devenue absurde

Posté par vincy, le 27 septembre 2009

roman polanskiQuand on apprend ce dimanche 27 septembre que le cinéaste franco-polonais Roman Polanski (Palme d'or à Cannes, plusieurs Oscars et César à son actif) est arrêté par la police suisse à son arrivée samedi soir à Zurich, il y a d'abord une réaction de stupéfaction. Il y a une forme de zèle de la part de la police helvétique qui ressemble à un acte ridicule, pour ne pas dire grotesque. Pourtant Roman Polanski a bien été arrêté samedi sur mandat d'arrêt américain alors qu'il s'apprêtait à participer au Festival du film de Zurich, pour recevoir un prix honorifique. La rétrospective est maintenue mais le prix lui sera remis une autre année.

Une affaire que tout le monde voudrait voir classée

Voilà donc la (sale) affaire dans laquelle Polanski est plongé depuis 1977 qui revient par un rebondissement imprévu. La procédure a été ouverte il y a 32 ans par les autorités américaines, empêchant le cinéaste de mettre le pied sur le sol américain. Il avait été arrêté à l'époque à Los Angeles à la suite de la plainte des parents d'une adolescente de 13 ans et avait plaidé coupable de "relations sexuelles illégales". Une des six charges qui pèsent contre lui.

Dans la villa de Jack Nicholson, il la photographiait comme modèle, lui faisiat boire du champagne et prendre quelques pilules. Malgré les protestations de la jeune fille, il l'aurait obligé à lui faire une fellation puis l'aurait sodomisé.

Il avait écoppé de 42 jours de prison. Ses avocats croyaient que ce serait sa peine totale. Mais fin janvier 1978, quand le juge lui fait conprendre qu'il allait être renvoyé au pénitencier, Polanski avait pris un avion pour s'exiler définitivement en France.Ce dossier pourtant n'est toujours pas terminé. Il est de plus en plus manifeste qu'il y a eu des erreurs d'appréciation et des "manquements à l'éthique professionnelle" selon les avocats du réalisateur. Mais, plus absurde, la victime, Samantha Geimer, est depuis longtemps favorable au classement de l'affaire, et s'est allié à Polanski pour metre un terme à cette procédure. Elle avait déjà obtenu un accord et des dommages hors tribunal.

"un immense scandale culturel"

Polanski est donc arrêté pour une affaire où la prescription serait évidente et où la victime ne cherche plus justice. Mais pour des affaires de moeurs, ni la Suisse ni les Etats-Unis n'ont de durée limite permettant la prescription. Cet acharnement judiciaire a souvent conduit des personnalités d'Hollywood a prendre la défense de Polanski. Coupable de relations sexuelles sur une mineure, personne ne semble désormais le contester. Mais à 76 ans, le cinéaste, qui a eu son lot de tragédies personnelles (la mort violente de son épouse Sharon Tate alors enceinte par Charles Manson) aurait aspiré sans doute à un "non lieu" dans cette histoire. Le risque n'est pas simplement son incarcération mais bien que le procès soit révisé d'une manière ou d'une autre. Polanski a toujours demandé que soient reconnues les fautes du juge de l'époque, désormais décédé. La Suisse a un traité bilatéral avec les Etats-Unis qui date des années 50 et permet l'extradition.

L'association des réalisateurs suisse a réagit immédiatement : "ce n'est pas simplement une farce grotesque de la justice, c'est aussi un immense scandale culturel."

Le cinéaste est à l'heure actuelle en "détention provisoire en attente d'extradition", mais peut faire appel de la décision.

Sécession avec la vie pour Pierre Falardeau (1946-2009)

Posté par vincy, le 26 septembre 2009

pierre falardeauC'est à la fois un grand cinéaste et un militant indépendantiste que le Québec perd en ce début d'automne. Pierre Falardeau a succombé à son cancer à l'âge de 62 ans. Il se présent ainsi sur son blog : "Je suis un homme d’un autre siècle. Je chauffe au bois. Je n’ai pas d’ordinateur. J’écris à la main, avec un crayon à mine ou une plume. En art, je crois à la simplicité. Je chasse à l’arc. Je me bats pour la liberté, la liberté sous toutes ses formes, la mienne, celle de mon peuple, celles de tous les peuples. Bref, je suis un primitif égaré."

Provocateur dans l'âme, grande gueule adorée des médias, sa passion pour le cinéma et son engagement politique en faveur de l'indépendance de la Belle Province l'ont conduit à réaliser des films historiques bruts et pleins de poigne.

Pourtant, il s'était fait connaître avec la comédie déjantée Elvis Gratton en 1981. Le personnage devînt si populaire, sorte d'Elvis fédéraliste beauf, mis à la sauce québécoise, peu flatteuse, qu'il le déclina en six films, courts et longs, jusqu'en 2004. Il y eut même un livre autour de ce "héros" culte.

Mais en tant que cinéaste, il fut surtout reconnu à sa juste valeur avec des longs métrages comme Octobre en 1994 et 15 février 1839 en 2001. Ce dernier film lui offrira une reconnaissance critique qui lui manqua terriblement au point, sans doute, de nourrir une rancoeur à l'égard du système. Il se consolait dans l'écriture de nombreux livres sur le sujet de l'indépendance du Québec, notamment son dernier ouvrage, un recueil, Il n'y a rien de plus précieux que la liberté et l'indépendance (en 2009). Il était aussi devenu chroniqueur journalistique.

Ce "patriote" omniprésent dans les médias, habitué aux slogans chocs et pas forcément corrects avait aussi subit d'importantes déconvenues. Il était parfois incapable de onter les budgets nécessaires pour des projets très ambitieux, souvent à cause de motifs politiques inavoués, dans un contexte où l'argent public est indispensable pour financer un film. Des ennuis, il en a eu. Des polémiques, il y en a eu aussi. On le décrivait comme total, entier, mais aussi libre. "La liberté n’est pas une marque de yogourt". Titre d'un de ses livres, le meilleur sans doute.

Il faut dire que le personnage était controversé, flirtant avec une idéologie radicale et faisant parfois la promotion de groupes extrêmes, comme le Hezbollah. Cependant, son goût pour le sensationnalisme, qui faisait la joie des médias, était aussi enrichit par une réflexion politique et historique indéniable. On retrouve son style dans le documentaire quasiment pamphlétaire, Le temps des bouffons en 1993.

Qu'on l'aime ou pas, il fut une grande figure d'un Québec qui a cru en son Indépendance durant 40 ans. C'est une perte culturelle et politique pour le Canada. Un homme flamboyant comme on en fait de moin en moins : au delà des postures, il y avait du fond, de la conviction, des revendications, des impatiences, mais bien une sincérité, un romantisme, hélas révolu.

"Comme disait un de mes vieux maîtres, Gilles Groulx, le grand cinéaste : « Si vous n’aimez pas ce que vous êtes en train de regarder, allez voir ailleurs »."

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son blog