Bilan 2011 : le cinéma dope les chaînes de la TNT

Posté par vincy, le 21 janvier 2012

Au palmarès des audiences, le cinéma peut apparaître comme un petit joueur. Sur les 30 audiences les plus fortes, seul un film se hisse parmi les séries, le sport, l'information et les divertissements. De l'autre côté du lit, avec Dany Boon et Sophie Marceau, est en effet le film le plus vu de l'année sur le petit écran, le 6 février dernier sur TF1 : 9,4 millions de téléspectateurs (un tiers de l'audience ce soir là) ont regardé cette comédie française qui n'avait attiré que 1,8 million de spectateurs dans les salles.

Cependant, le cinéma reste un vecteur fort d'audience. En 2011, M6 (Le petit Nicolas), sa filiale W9 (Une journée en enfer), TMC (L'arme fatale), NT1 (Shooter, tireur d'élite), France 4 (Alvin et les Chipmunks) et Gulli (Garfield 2) ont réalisé leur plus fort score de l'année, tous genres confondus, grâce à un film.

Hors TF1, Le petit Nicolas sur M6 est aussi le seul film à se classer parmi les 20 plus fortes audiences pour un film en 2011. France 2 semble hors-course malgré la très belle audience de son leader, Quantum Of Solace, le plus récent James Bond (6,3 millions de téléspectateurs). TF1 place donc 29 des plus fortes audiences, dont 6 au dessus des 8 millions de téléspectateurs. Ce Top 20 est très égalitaires entre blockbusters hollywoodiens (11 titres) et comédies françaises (8 titres). Largo Winch fait presque figure d'intrus en tant que film d'action français.

Si De l'autre coté du lit a largement séduit, ses interprètes ont aussi charmé avec un autre film, séparément : Dany Boon avec Le code a changé et Sophie Marceau avec LOL, respectivement 4e et 3e meilleures audiences de l'année. Toujours dans ce Top 20, on peut dénombrer 2 dessins animés (DreamWorks), 2 Harry Potter (pourtant rediffusés), 9 épisodes de franchise, 6 rediffusions (Prête-moi ta main, en tête, après, déjà un succès télévisuel en 2008). On constate aussi qu'un flop en salles peut être rattrapé par la télé : RTT n'avait vendu que 730 000 billets pour le grand écran et il a été vu par 8 millions de français sur le petit écran.

Mais cette année, on remarque surtout que le cinéma a dopé les nouvelles chaînes de la TNT, qui égalisent voire dépassent désormais avec les scores de Canal + et ARTE. Les films les plus vus sur ses chaînes ont attiré entre 1,3 millions et 2,2 millions de téléspectateurs, quand ARTE a captivé 1,6 millions de curieux pour Tom Horn, sa véritable histoire, meilleure audience 2011 pour un film sur la chaîne franco-allemande culturelle. La TNT double voire triple ses scores de l'an passé grâce à des films populaires vus de multiples fois. Ainsi James Bond, On ne vit que deux fois et toute la série diffusée semaine après semaine a fait mouche auprès des français.

Finalement, le succès de TF1, M6 et de la TNT font le malheur de ARTE, qui, avec des films parfois pointus, ne parvient pas à lutter et voit sa part d'audience décliner. On peut se consoler, cependant, avec la réalité du chiffre le plus bas : 136 000 téléspectateurs pour un film muet allemand comme Les Nibleungen, c'est presque inespéré.

L’avance sur recettes ne change pas son président mais modifie ses règles

Posté par vincy, le 20 janvier 2012

Comme attendu, l'éditeur Paul Otchakovsky-Laurens a été reconduit aujourd'hui à la présidence de la Commission d'Avance sur recettes. Il avait été nommé l'an dernier pour un mandat d'un an renouvelable.

La révolution est ailleurs. Les règles pour accéder à ce sésame financier ont été modifiées. "Les producteurs et les auteurs (réalisateur, scénariste, compositeur) dont le projet aura été retenu pour un examen en commission plénière seront invités à  être auditionnés par les membres du premier et du deuxième collège. Cette disposition a pour objectif de permettre d’exposer devant la commission la globalité du projet de film, au-delà du seul scénario et des éléments l’accompagnant habituellement (notes d’intention et dvd des œuvres précédentes). Une rencontre directe avec les membres de la commission devrait rendre possible un éclairage sur tous les éléments artistiques du projet, ainsi que sur son économie générale", indique le CNC. Cela permettra aux auteurs de défendre une vision plus globale de leur projet et surtout de présenter leur futur film sous un angle économique. Ces nouvelles dispositions devraient éviter quelques impairs qui ont conduit, parfois, à de violentes attaques contre la Commission, souvent critiquée pour défendre les mêmes auteurs ou le même genre de films.

Le dernier coup d'éclat en date est celui de Maïwenn, scénariste et réalisatrice de Polisse, prix du jury à Cannes et plus gros succès public pour un film présenté en compétition. Elle déclarait en octobre dernier : "Vous savez pourquoi je n’ai pas eu l’avance sur recettes la première fois ? À cause de mon image de « jolie fille médiatique et ex de Besson » qui ne jouait pas en ma faveur. Je l’ai entendu de mes propres oreilles quand mon producteur a appelé le vice-président de la Commission pour avoir des explications. Mon film a été rejeté au premier tour alors qu’il n’avait quasiment pas été lu. J’ai été jugée sur mon physique, ma réputation et le père de ma fille, dont je suis séparée depuis quinze ans et avec qui je n’ai jamais travaillé ! Je trouve ça scandaleux."

La Commission d'avance sur recettes, créée en 1960, a pour vocation d'encourager le renouvellement de la création et des talents en accompagnant la réalisation des premiers films, et de soutenir la diversité de cette création cinématographique.

Ce dispositif qui soutient une grande partie du système français sera "complété en 2012 par une aide similaire destinée aux cinéastes étrangers", intitulé "aide au cinéma du monde", confirme ce que nous avait expliqué Eric Garandeau, président du CNC.

Une cinquantaine d'avances sont attribuées chaque année pour environ 700 demandes :  "le nombre de demandes s’est progressivement accru, tout comme le budget, passé de 22 à 30 millions d’euros en 6 ans mais le nombre de projets bénéficiaires de l’Avance avant réalisation est resté stable. Cette évolution a pour objectif de renforcer le montant des aides unitaires accordées afin que les films soutenus, quand ils en ont besoin, puissent être produits dans de meilleures conditions. Le montant maximum pour une avance est ainsi passé de 500 000 euros à 700 000 euros en 6 ans" rappelle le communiqué.

Cannes 2012 : Nanni Moretti, Signor Président

Posté par vincy, le 20 janvier 2012

Nanni Moretti sera le Président du Jury du 65e Festival de Cannes, qui aura lieu du 16 au 27 mai 2012, après les élections présidentielles françaises.

Moretti est un grand habitué du Festival. Il succède à de nombreux présidents de jury américains. On aurait pu attendre une femme (elles ont été rares ces dernières années) mais la désignation d'un grand cinéaste européen paraissait toute aussi logique.
Le directeur du Festival Thierry Frémaux confie de son côté que « c’est avec un Président de jury européen que le festival souhaitait célébrer sa 65e édition. Marqués par sa fougue, sa modernité et son intelligence, les films de Nanni Moretti incarnent ce que le cinéma a donné de meilleur ces trente dernières années. Son œuvre toujours en construction continue à faire vivre la promesse d’un cinéma en prise avec le monde et avec son temps. »

A 59 ans, le cinéaste, scénariste, comédien et directeur de Festival italien est l'une des personnalités du cinéma les plus respectées dans le monde. Moretti déclare dans le communiqué de presse du Festival : « C’est une joie, un honneur et une grande responsabilité de présider le jury du festival cinématographique le plus prestigieux du monde, festival qui se déroule dans un pays qui a toujours considéré le cinéma avec attention et respect. Comme réalisateur, j’ai toujours vécu avec émotion la participation de mes films au Festival de Cannes. Je me souviens aussi avec bonheur de mon expérience en tant que membre du jury durant l’édition du cinquantenaire, l’attention et la passion avec laquelle notre jury a vu et discuté de tous les films. Comme spectateur, je conserve heureusement la même curiosité que dans ma jeunesse et c’est donc pour moi un grand privilège d’entreprendre ce voyage dans le cinéma mondial contemporain. »

En tant que réalisateur, il est venu sur la Croisette dès son deuxième film, Ecce Bombo, en 1978, en compétition. Il y reviendra en 1994 avec Journal intime (prix de la mise en scène). En 1996, il présente, hors compétition, un court métrage, Il giorno della prima di Close Up. Il reviendra avec deux autres courts métrages hors compétition, The Last Customer et Il grido d'angoscia dell'uccello predatore 20 tagli d'aprile en 2003. En 1998, il présente Aprile en compétition. Mais c'est en 2001, avec La chambre du fils, que Moretti bouleverse la Croisette et triomphe avec une Palme d'or. En 2006, Moretti devient Le Caïman, toujours en compétition. Pour le 60e anniversaire du Festival, il réalise un segment de Chacun son cinéma en 2007. Et l'an dernier, il est de nouveau en compétition avec Habemus Papam, l'un de ses plus gros succès public en France comme en Italie.

Moretti a déjà été membre du jury, en 1997, sous la présidence d'Isabelle Adjani. Il avait aussi été Président du Jury du Festival de Venise en 2001.

Dans d'autres festivals, les films de Moretti ont évidemment brillé : à Berlin, il reçoit l'Ours d'argent (prix spécial du jury) pour La messe est finie en 1986 et à Venise, il obtient le Prix spécial du jury pour Sogni d'Oro en 1981. Les David di Donatello (Césars italiens) l'ont également distingué : 9 de ses films ont été nommés une ou plusieurs fois, et il a lui-même reçu le prix du meilleur réalisateur pour Le caïman (qui fut aussi primé comme meilleur film et meilleur producteur) et du meilleur acteur pour Il portaborse,

Entre cinéma intime et oeuvres engagées, militant politique et critique de la société contemporaine, drame émotionnel et humour acide, les films de Moretti, pessimistes et légers, sont reconnaissables entre tous. Le narcissisme d'apparence est substitué rapidement par un discours plus global, où les dérives de la société italienne, ses perversions, sont pointées du doigt avec sarcasmes et ironie. Il a été un résistant de la première heure à Silvio Berlusconi.

Moretti, fondateur de la société de production Sacher Film (du nom de son gâteau préféré), a aussi ouvert une salle de cinéma à Rome (le Nuovo Sacher) et a créé le Festival Sacher, dédié aux courts métrages. Il est aussi le directeur artistique du Festival de Turin.

Pour Gilles Jacob, président récemment réélu du Festival, la boucle est bouclée. Ecce Bombo était l'un des films de sa première sélection en 1978. Il déclare : « Quand nous avons décidé de mettre Ecce Bombo, un film en super 8 !, en Compétition dès mon arrivée en 1978, c’est que je pressentais que Nanni Moretti allait bientôt devenir NANNI MORETTI. C’est ce qui s’est passé et je me réjouis de cette longue et affectueuse collaboration. »

Sundance 2012 : des vedettes hollywoodiennes au menu du Festival

Posté par vincy, le 20 janvier 2012

Si la plupart des films présentés à Sundance, et généralement ceux qui se retrouvent au palmarès, sont signés pas des jeunes cinéastes et sont dépourvus de stars à leur générique, quelques uns sont là pour séduire les médias, les photographes et donner un peu de glamour à la saison hivernale américaine.

A trois semaines du Festival de Berlin, Sundance lance l'année cinématographique alors qu'Hollywood en est encore à voter pour le prochains Oscars des films de l'année précédente.

Cette année, Park City et ses environs accueillent son lot de vedettes, certaines montantes, d'autres sur le retour.

Dans la compétition, Mark Webber (qui en tant qu'acteur est aussi à l'affiche de deux autres films à Sundance) réunit Shannyn Sossamon, Michael Cera, Jason Ritter et Amanda Seyfried dans The End of Love.

Youssef Delara et Michael D. Olmos font renaître au cinéma Lou Diamond Phillips (La Bamba) dans Filly Brown.

Paul Dano et Jena Malone sont les deux stars de For Ellen, de So Yong Kim.

Dennis Haysbert ("24 heures", Loin du Paradis) et Danny Glover se cotoient dans Luv, de Sheldon Candis. Enfin,

The Surrogate, de Ben Lewin, célébrera le grand retour de l'oscarisée Helen Hunt, qui sera face à William H. Macy.

Côté international, on croisera Said Taghmaoui (My Brother the Devil, de Sally El Hosaini).

C'est évidemment dans les soirées de gala que les stars seront présentes. Pour ne pas dire omniprésentes.

Arbitrage, de Nicholas Jarecki, met en scène Richard Gere, Susan Sarandon et Tim Roth.

Sarandon est aussi du casting de Robot and Frank, qui comprend Frank Langella, James Marsden et Liv Tyler, un film de Jake Schreier, qui sera diffusé lors d'une soirée de gala spéciale.

Kirsten Dunst est la vedette de Bachelorette, de Leslye Headland.

Elijah Wood et Emma Roberts ont des seconds-rôles dans Celeste and Jesse Forever, de Lee Toland Krieger.

GOATS de Christopher Neil forme un duo inédit avec David Duchovny et Vera Farmiga. La partenaire dans X-Files de Duchovny, Gillian Anderson, aux côtés de Clive Owen, sera présente avec Shadow Dancer, de James Marsh.

Sundance accueille aussi le nouveau film de Stephen Frears, Lay the Favorite, avec Bruce Willis, Catherine Zeta-Jones et Rebecca Hall.

Parker Posey, qui animera la cérémonie d'ouverture du Festival, est la vedette de Price Check, de Michael Walker.

Cillian Murphy, Sigourney Weaver et Robert de Niro ont été recrutés par Rodrigo Cortés dans Red Lights.

Le film de clôture, The Words, de Brian Klugman et Lee Sternthal, n'est pas avare en rgos cachets : Bradley Cooper, Jeremy Irons, Olivia Wilde et Zoe Saldana.

Joseph Gordon-Levitt animera Hit RECord at the Movies, une exploration interactive entre le public et les productions de hitRECord.

Dans les autres sélections, on notera la venue de Emily Blunt (Your Sister's Sister, de Lynn Shelton), de Jesse Eisenberg et Melissa Leo (Predisposed, de Philip Dorling et Ron Nyswaner) et de Sean Penn et Frances McDormand (This Must Be The Place, de Paolo Sorrentino).

Sundance 2012 : une France en 3D avec Delpy, Donzelli et Dupieux

Posté par vincy, le 19 janvier 2012

Sur les 117 films présentés cette année au Festival de Sundance, qui débute ce soir, trois sont français. Un seul est en compétition, ce qui est en soi exceptionnel. Le Festival a en effet sélectionné WRONG, le nouveau film de Quentin Dupieux (alias Mr. Ozio), à qui l'on doit déjà Steak et Rubber. WRONG est l'histoire de Dolph, qui recherche son chien perdu et fait des rencontres hasardeuses où il risque de perdre son esprit et son identité. Le film met en vedette Jack Plotnick, Eric Judor, Alexis Dziena et William Fichtner. C'est une avant-première mondiale.

Autre avant-première mais nord-américaine, celle de La guerre est déclarée. Le film de Valérie Donzelli, qui était en lice pour les Oscars mais a été recalé, a déjà remporté plusieurs prix depuis sa longue ovation en ouverture de la Semaine de la critique à Cannes : Meilleur film, actrice et acteur au Festival de Gijon, Grand prix à celui de Cabourg, prix du jury, prix du public et prix des blogueurs à Paris Cinéma.

Enfin, l'un des événements prestigieux du Festival sera l'avant)première mondiale de 2 Days in New York, la suite de 2 Days in Paris. Quelques mois après Le Skylab, la réalisatrice-scénariste-actrice Julie Delpy prolonge ses angoisses existentielles, familiales et amoureuses en changeant de partenaire masculin. Adam Goldberg est remplacé par Chris Rock. Une comédie annoncée comme explosive où les tempéraments sont mis à rude épreuve. Le premier film avait remporté un joli succès aux USA, en Australie et dans plusieurs pays européens.

Après Coppola, c’est au tour de George Lucas de vouloir quitter Hollywood

Posté par vincy, le 19 janvier 2012

Coup de blues ou décision mûrie? George Lucas a annoncé au New York Times qu'il abandonnait Hollywood. Le déclic? La sortie du film Red Tails

Pour Lucas, l'amertume est d'autant plus épaisse qu'il s'agit de son premier scénario écrit depuis Radioland Murders en 1994, si l'on excepte la nouvelle trilogie de Star Wars et le 4e Indiana Jones.

Red Tails sort ainsi sans l'appui d'Hollywood : Lucas en tire les conséquences : "Je prend ma retraite, je m'éloigne du business, de ma compagnie [Lucas films], de tous ces trucs-là."

Grosse fatigue. Déjà aux temps de Star Wars, il avait du se battre pour imposer son épopée spatiale contre Hollywood. Cette prise de risque lui avait permit de bien négocier ses droits et de devenir milliardaire assez rapidement.

Tout comme Coppola qui rêvait de créer son studio et réalise désormais des films indépendants en Roumanie ou en Argentine, Lucas confie qu'il veut revenir au film d'auteur, genre qui fit sa gloire à ses débuts (American Graffiti, THX 1138, et ses nombreux courts-métrages). Le réalisateur-producteur-scénariste-entrepreneur est aussi lassé de Star Wars, ou plus exactement de ses fans, qui s'estiment tout autant propriétaire de la saga que son propre auteur. Le fait que Lucas ait signé une deuxième trilogie décevante, qu'il ait osé retoucher la première, a cassé le lien entre le créateur et son public. Finis les blockbusters? "Pourquoi en ferais-je encore, alors que tout le monde vous réprimande en permanence et peste contre le terrible personnage que vous êtes?" Ça ne l'empêche pas d'avoir planifié la sortie 3D de chacun des épisodes à compter de cette année...

En voulant revenir à un cinéma plus modeste, lui qui a tant vanté le "branding" et le "spectacle-opéra", Lucas laisse la place à Cameron, Jackson, Spielberg et consorts, qui parviennent à rester indépendants tout en étant intégrer à Hollywood, même si chacun d'entre eux connait de grosses difficultés parfois à convaincre les décideurs de financer leurs fresques coûteuses.

Red Tails est réalisé par Anthony Hemingway ("The Wire", "True Blood", "Fringe"). C'est l'histoire (vraie) d'outsiders, des pilotes de chasse afro-américains, premier escadron aérien noir, qui luttent contre l'Allemagne nazie, alias l'Empire du mal, pendant la seconde guerre mondiale. Le titre du film provient des "queues rouges" qui distinguaient leurs avions de chasse. Le marketing vante des effets spéciaux incroyables. Le savoir-faire d'ILM n'est plus à prouver mais la bande annonce ne montre pas grand chose de neuf en la matière. Un prequel et une suite sont tout de même prévu en cas de succès;. De quoi retarder les adieux de Lucas.

Son associé et ami le producteur Rick McCallum a commenté a nouvelle en lui dressant des lauriers : « Il aura rempli sa tâche comme homme et comme cinéaste ».

La guerre est déclarée écarté de la liste des pré-finalistes pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 18 janvier 2012

A moins d'une semaine de la révélation des nominations aux Oscars, le 24 janvier prochain, l'Académie organisatrice de la cérémonie a dévoilé les 9 finalistes pour la catégorie du Meilleur film en langue étrangère. Mardi, il n'en restera que 5 qui pourront rêver d'obtenir la précieuse statuette. Il y avait au total 63 candidats.

La guerre est déclarée, qui représentait la France, a été écarté. Le joli succès de Valérie Donzelli, qui avait fait sensation sur la Croisette en mai dernier, n'a pas été retenu. Mais la France, avec The Artist, devrait être largement représentée dans plusieurs catégories, aux côtés de films américains.

Une séparation semble le favori incontestable. On notera la présence du très beau film québécois Monsieur Lazhar, de la production franco-marocaine réalisée par le français Roschdy Zem Omar m'a tuer, du prix de scénario cannois Footnote, du documentaire en 3D de Wim Wenders, Pina.

  • Bullhead, Michael R. Roskam - Belgique
  • Monsieur Lazhar, Philippe Falardeau - Canada
  • Superclásico, Ole Christian Madsen - Danemark
  • Pina, Wim Wenders - Allemagne
  • Une Séparation, Asghar Farhadi - Iran
  • Footnote, Joseph Cedar - Israël
  • Omar m'a tuer, Roschdy Zem - Maroc
  • In Darkness, Agnieszka Holland - Pologne
  • Warriors of the Rainbow: Seediq Bale, Wei Te-sheng - Taiwan

Les votants pourront voir ces 9 films durant le week-end.

Rithy Panh scrute un bourreau Khmer dans un documentaire et dans un livre

Posté par vincy, le 18 janvier 2012

Le film documentaire Duch, le maître des forges de l'enfer, de Rithy Panh, sort aujourd'hui sur les écrans. Panh continue d'explorer le passé tourmenté du Cambodge. Entre 1975 et 1979, le régime des Khmers rouges a causé la mort d'environ 1,8 million de personnes soit un quart de la population du pays. Le film s'intéresse à Kaing Guek Eav, dit "Duch", qui dirigeait alors le centre de détention et de torture S-21, dont personne ne sortait vivant. En juillet 2010, Duch fut le premier dirigeant Khmer à comparaître devant une cour de justice pénale internationale, qui le condamna à 35 ans de prison. Il fit appel du jugement.

Ici, il tente de se justifier en se racontant face caméra. Ou plutôt en face à face avec le spectateur. Un vieillard a priori banal, plutôt érudit, qui a été le responsable de la mort de 15 000 êtres humains, celui qui a traumatisé certains adolescents en les nommant bourreaux. C'est un complément au plus célèbre documentaire du réalisateur, et son film le plus primé, S21, la machine de mort Khmère rouge, sorti en 2002. Dutch clame qu'il n'était qu'un rouage d'un système. Un élément qui ne peut s'empêcher de sourire et de rire en lisant les interrogatoires, les aveux sous la torture qu'il annotait... Menteur et manipulateur, il est expert en rhétorique quitte à contredire ses engagements passés au nom d'une vérité plus grande contemporaine.

Il élimine. L'élimination est aussi le titre du livre qui accompagne le film, publié aujourd'hui et édité chez Grasset. Rithy Panh rédige un livre bouleversant où il raconte ces heures d'entretien avec le sanguinaire. Co-rédigé avec Christophe Bataille, le livre sonne juste. La pudeur l'emporte souvent. Panh en profite pour faire partager son attachement au Cambodge, et ses obsessions : le passé, la mémoire, l'enfance perdue, qu'on retrouve à travers toute son oeuvre cinématographique.

Le livre et le film sont ainsi hantés par la vision d'un enfer qui semble si loin et qui finalement reste si proche. "Je vois encore mes neveux et ma nièce, affamés, quel âge ont-ils, cinq et sept ans, ils respirent mal, regardent dans le vague, halètent. Je me souviens des derniers jours, du corps qui sait" écrit-il. Il se souvient de tous ces visages qui ont souffert autour de lui.

C'est sans doute pour Panh un douloureux exercice. Sa seule façon d'exorciser ses démons puisque Duch n'avoue jamais son crime. La vérité ne surgit même pas dans le regard. La dissimulation est le pire des mensonges. Le film épie le bourreau, tandis que le livre préfère se concentrer sur la victime, un garçon qui se retrouve orphelin à l'adolescence.

Rithy Panh continue de chercher, de comprendre. Endeuillé à jamais, en désarroi permanent, il évite les complaisances et les facilités, et explique comment ce totalitarisme a broyé un pays entier, en niant les individus, jusqu'à torturer une femme pour avoir écrire des lettres d'amour.

Le cinéaste a écrit sa lettre d'amour à un peuple. Malgré l'atmosphère mortifère qui règne aussi bien dans les plans du film que dans les pages du livre.

Vanessa Paradis face à Rachel Weisz et Michelle Williams aux prix Génie canadiens

Posté par vincy, le 18 janvier 2012

Le cinéma québécois a confirmé son dynamisme et sa qualité en plaçant de nombreux films parmi la liste des nommés aux prochains prix Génie canadiens, l'équivalent des Oscars. Ainsi Café de Flore, de Jean-Marc Vallée, avec Vanessa Paradis, domine la liste avec 13 nominations, devant A Dangerous Method, de David Cronenberg (11) et le charmant Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau (9).

Le cinéma québécois se voit ainsi représenté par 13 films sur les 27 nommés par les prix Génie. La proportion est la même avec les films les plus souvent cités : 3 sur 7 puisque Starbuck est nommé six fois.

Café de Flore part donc favori. Il est en lice dans les principales catégories : film, réalisateur, images, costumes, direction artistique, maquillages, son, montage sonore, scénario original, effets visuels, second rôle masculin (Marin Gerrier), second rôle féminin (Hélène Florent), et bien sûr actrice principale. Vanessa Paradis sera confrontée à Catherine de Léan (Nuit #1), Pascale Montpetit (The Girl in the White Coat), l'oscarisée Rachel Weisz (The Whistleblower) et la possible oscarisable Michelle Williams (Take this Waltz).

Les cinq meilleurs films de l'année, outre Café de Flore, sont A Dangerous Method, Monsieur Lazhar, Starbuck et The Whistleblower. Côté réalisation, on retrouve, outre Vallée pour Café de Flore, David Cronenberg, Philippe Falardeau et Larysa Kondracki (The Whistleblower), le cinéaste Stevn Silver pour The Bang Bang Club.

Fellag (Monsieur Lazhar), excellent dans son personnage d'enseignant immigré, Michael Fassbender (A Dangerous Method) et Patrick Huard (Starbuck) sont en compétition pour le prix du meilleur acteur. Viggo Mortensen est nommé pour son second rôle dans le Cronenberg.

L’Académie remettra ses prix Génie à Toronto le jeudi 8 mars.

Ma première fois : une expérience banale

Posté par Morgane, le 18 janvier 2012

" - Comment tu fais pour toujours tout contrôler?
- Je contrôle pas, j'anticipe. Sinon, tu te laisses surprendre et c'est là que les problèmes commencent."

L'histoire: Sarah, en classe de terminale, première de la classe, contrôle sa vie en tout point sans laisser la moindre chance au hasard. Zach, 20 ans, passe de lycée en lycée dans lesquels il collectionne les renvois plutôt que les bonnes notes. Tout semble donc les opposer, et pourtant...

Notre avis: Pour son premier long métrage, Marie-Castille Mention-Schaar a choisi de prendre deux acteurs inconnus du grand écran (Esther Comar et Martin Cannavo) pour incarner une histoire aux tons autobiographiques. Productrice, puis scénariste (Ma première étoile), et désormais réalisatrice, elle prend la caméra pour filmer une histoire d'amour entre deux adolescents pensionnaires dans les environs de Paris. Mais étrangement, cette histoire aux allures de conte de fée qui devrait être passionnée et passionnelle, n'en ressort que très lisse et sans profondeur. À la fois ancrée dans une certaine réalité tout en paraissant totalement irréaliste, l'histoire ne permet pas au spectateur de s'identifier aux personnages. On reste alors très très loin de Zach et Sarah et de cet amour sublime qui semble les unir.

Rempli de très nombreux clichés (le baiser sous pluie, une lecture dans la neige entourée de bougies, une première fois des plus romantiques...), le film en devient presque drôle, comme si la réalisatrice s'était trompée de registre. Pris au second degré l'effet aurait fonctionné, mais le ton est bien trop sérieux pour qu'on s'aventure sur ce terrain. Du coup, on oscille, on hésite entre rire nerveux et rire franc; quoiqu'il en soit, ce n'est pas du tout l'effet recherché. Tout est appuyé, surligné, ne laissant aucune place à l'interprétation. Même les plans manquent de subtilité.

Cependant, hormis cette histoire d'amour plutôt bancale, certaines scènes restent plaisantes. Notamment celles avec Vincent Pérez, plutôt sympa dans son rôle de beau-père poule, ou encore celles où Zach pète un plomb en compagnie de sa soeur. Mais elles n'empêchent pas le film de s'enliser dans un amour (trop) plein de bons sentiments où les grandes phrases pseudo-philosophiques alternent avec des scènes au romantisme peu crédible. Trop c'est trop, on n'y croit pas un instant. Quand un film à priori romantique en devient drôle, c'est plutôt mauvais signe...