Star Trek Beyond : Sulu, le personnage LGBT de la discorde

Posté par wyzman, le 10 juillet 2016

Voilà maintenant 3 jours que les amoureux de science-fiction et de blockbusters se prennent la tête sur un sujet sensible : le premier personnage LGBT de la saga Star Trek !

John Cho a en effet annoncé au Herald Sun que le Sulu qu'il incarne depuis 2009 et la relance orchestrée par J. J. Abrams, serait le premier personnage LGBT de la saga. En l'occurrence, nous découvrirons dans Star Trek Beyond que Sulu est un père de famille marié à un autre homme. Annoncée comme tel, cette modernisation de la saga aurait pu passer sans que personne ne fasse aucun commentaire.

Seulement voilà, John Cho a eu la bonne idée (ou mauvaise, au choix) de préciser que cette décision avait été prise par Justin Lin (le réalisateur) et Simon Pegg (le co-scénariste) dans le but de rendre hommage à George Takei, l'acteur qui a incarné Sulu dans la série originelle. Et bien que ce dernier ait fait son coming-out en 2005 et soit un grand militant de la cause LGBT, il n'a pas du tout apprécié le geste. Au Hollywood Reporter, il a carrément déclaré : "Je suis ravi qu'il y ait un personnage gay. Malheureusement, c'est une entorse à la création de Gene [Roddenberry], à laquelle il avait tellement réfléchi. Je pense que c'est vraiment dommage."

Et c'est ainsi qu'un bad buzz débute. Car après de telles déclarations, il va sans dire que l'on attend que les protagonistes de Star Trek Beyond réagissent. Et ils ne se sont pas faits prier. Simon Pegg a affirmé qu'il ne partageait pas le point de vue de George Takei au Guardian. Zachary Quinto qui incarne le "nouveau" Spock a pointé la notion d'"univers parallèles" pour ne pas insulter George Takei dans une interview donnée à Pedestrian.tv. Et ce dernier a répliqué en insistant qu'inventer un nouveau personnage (gay, du coup) aurait été plus judicieux.

Mais ce petit "malentendu" pose des questions plus profondes. La saga Star Trek rend-elle correctement hommage à l'œuvre de Gene Roddenberry ? Était-ce nécessaire d'évoquer l'homosexualité de Sulu avant la sortie du film ? George Takei n'a-t-il pas raison de défendre le personnage qu'il a incarné et qu'il a vu naître ? Pourquoi introduire un personnage LGBT soudainement ? Autant de questions qui trouvent une réponse assez facilement mais qui semblent ne pas avoir été posées quand il le fallait.

Bien évidemment, en termes de visibilité, l'introduction d'un personnage LGBT dans un saga aussi connue que Star Trek a une véritable valeur, un poids considérable dans la pop culture et pour des millions de fans. Mais aussi avant-gardiste qu'ait pu être la série, la saga cinématographique prouve ici qu'elle est finalement trop ancrée dans notre réalité, dans notre époque, dans nos préoccupations sociales actuelles. Pour Slate, le film de Justin Lin pourrait bien avoir loupé la dimension utopique de la série pour simplement foncer tête baissée dans la recherche de la représentation idéale.

Mais à côté, The Guardian assure que l'introduction d'un personnage LGBT est une véritable nécessité, un acte fort, une démarche dont le monde a besoin. Que l'on soit d'accord ou non avec le journal anglais, ce qui nous chagrine vraiment, c'est finalement la question de l'adaptation. Alors oui, créer un "personnage gay" à l'occasion de ce troisième volet aurait pu être mal perçu, mais est-ce pire que le fait de déconstruire un personnage adoré depuis cinq décennies ? Nous vous posons la question.

John Cho aurait pu dévoiler ce twist plus tôt, lorsqu'il a reçu le script ou dès lors que le tournage a été terminé. Il n'en a rien fait. Il a attendu 2 semaines avant la sortie du film aux Etats-Unis, la fin du Pride Month et des Gay Pride et n'a pas hésité à mentionner l'un des plus grands acteurs de la cause LGBT outre-Atlantique. Visiblement destinées à intéresser un public plus large et gai (dirons-nous), ses déclarations pourraient bien faire diminuer le nombre d'entrées. En particulier si les deux parties (George Takei et l'équipe de Star Trek Beyond) n'accordent pas rapidement leurs violons. Wait and see...

Aure Atika ne sait plus si elle couche avec Stéphane de Groodt ou avec Louise Bourgoin

Posté par vincy, le 9 juillet 2016

Le pitch: Pierre et Aimée sont en couple. Eric et Pénélope aussi. Et le quatuor est lié par une longue amitié. Cependant, Pierre et Pénélope sont devenus amants. Trop compliqué à gérer, ils décident de coucher une dernière fois ensemble avant de rompre. Malheureusement, au réveil, Pierre se retrouve dans le corps de Pénélope, et inversement. Si ça, ce n'est pas compliqué... Car désormais, Pénélope, dans le corps de Pierre, va devoir vivre avec Aimée et Pierre, en Pénélope, va devoir cohabiter avec Eric. Vous suivez?

Stéphane de Groodt (Pierre), Aure Atika (Aimée), Pierre-François Martin-Laval (Eric) et Louise Bourgoin (Pénélope) seront à l'affiche de cette comédie "fantastique" (qui rappelle Ce que veulent les femmes, Freaky Friday, Dans la peau d'une blonde et tant d'autres). L'un sans l'autre est réalisé par Bruno Chiche (Barnie et ses petites contrariétés, Hell, Je n'ai rien oublié) et produit par Vendôme production.

Selon Le film français, le tournage est prévu du 15 septembre au 10 novembre prochain, pour une sortie programmée au second semestre 2017.

Les blockbusters et films cultes de Universal réunis sous un même label

Posté par vincy, le 8 juillet 2016

La filiale de distribution française de Universal va lancer le label Universal Vintage afin de valoriser son catalogue de blockbusters et de films cultes. Lors de la convention française Studio Show, le studio a annoncé vouloir regrouper ses films "classiques", de 1970 à aujourd'hui afin de leur offrir une meilleure visibilité.

Les dents de la mer, E.T. l'extraterrestre, Jurassic Park, mais aussi Breakfast club, Coraline, Eternal sunshine of the Spotless Mind, Apollo 13 ou encore Trainspotting sont numérisés ou en cours de numérisation afin de pouvoir les ressortir en salles. L'objectif est de faire de ces ressorties un événement, à l'image de ce que le studio a fait avec la trilogie Retour vers le futur l'an dernier pour célébrer la fameuse date du 21 octobre 2015 qui apparaissait dans le film de Robert Zemeckis.

Cette exploitation du patrimoine, qui autrefois se contentait du DVD (mais le marché de la vidéo est sinistré) est devenu dynamique depuis la création de festivals dédiés (Cinémathèque française, Institut Lumière, FIFC) et de salles spécialisées comme Les Fauvettes ou la Fondation Pathé.

Edito: Viva la vida!

Posté par vincy, le 7 juillet 2016

Claude Lelouch a peut-être raison de dire qu'on surdramatise le malheur. Même si on ne peut nier les tragédies (et d'ailleurs on peut-être choqué que football et cyclisme soient plus importants que 292 morts dans un attentat à Bagdad), l'atmosphère est anxiogène parce qu'on croit que le malheur est plus vendeur que le bonheur.

Et si on changeait d'angle, si on regardait ailleurs? Un million de spectateurs pour le documentaire Demain qui compilait des actions positives et simples pour protéger la planète. Un demi million d'entrées pour Merci patron! qui rappelait que le grand soir était peut-être moins une histoire de tribun vociférateur et davantage un esprit d'entraide et de solidarité. Être heureux ne ferait pas un récit? Pourtant, nous aimons tous les happy ends, quand le personnage en a bavé. Et si on s'enthousiasmait pour des bonnes nouvelles, si on croyait un peu plus en soi, si on arrêtait cette complaisance dans la déprime, si on retrouvait le goût du toucher, de la parole, du regard, si on préférait aimaer l'autre plutôt que de le haïr?

Cela ne veut pas dire qu'il faut être naïf, que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Mais la vie est bien plus complexe qu'un Western avec ses bons et ses méchants et c'est à chacun d'entre nous d'aller chercher la lumière plutôt que d'être fasciné par le côté obscur. Que la force soit avec nous. Et c'est justement le propos du solitaire Hibou, de ces employés qui ne savent pas Sur quel pied danser. De cet homme atteint d'un cancer et qui ne sait pas quoi faire de son meilleur ami, le chien Truman, qui en profite pour dire au revoir, en paix, avec le sourire et une sincérité désarmante, à tous ceux qu'il a aimé (ou pas). De ce garçon cubain dans Viva, qui rêve d'imiter les divas d'hier sur la scène d'un cabaret, avec robes et perruques, et qui doit aussi se coltiner son père. Lui aussi est en fin de vie. Il va devoir choisir entre changer son fils ou l'accepter, se faire détester ou l'aimer tel qu'il est. Quel amour transmettre en guise d'héritage?

Vous l'avez compris, la vie est chienne, mais le cinéma, depuis des lustres, nous montre, loin des dogmes et des religions, des morales et des lois, que l'humain, quand il sait être humain, peut produire son propre bonheur. A un moment donné, il faut lâcher prise, arrêter de juger, se respecter, s'affirmer. Chacun sa vie. Être fier d'être so, ne pas oublier que nous vivons sur la même planète, que nous sommes tous reliés comme espèce mais différents et que cette diversité produit nos diverses cultures.
Et se rappeler que "Ce qui empêche l'homme d'accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation” comme le disait Claude Levi-Strauss dans Tristes tropiques.

Claude Lelouch en tournage avec Dujardin, Dalle, Hallyday, Foly, Perez et Seigner (entre autres)

Posté par vincy, le 6 juillet 2016

Claude Lelouch est en tournage depuis lundi, dans la région de Beaune, réputée pour ses vignobles. Pour son 46e film, Chacun sa vie et son intime conviction, le réalisateur a rassemblé un casting très varié (mais pas forcément signe de diversité), entre stars du cinéma, de l'humour et de la chanson, couples déjà vus au 7e art et couples sur scènes, habitués du réalisateurs et nouveaux venus.

Jean Dujardin, Elsa Zylberstein et Christophe Lambert, déjà à l'affiche de son dernier film, Un + Une, son plus gros succès depuis 1996, seront cernés par Johnny Hallyday (Salaud, on t'aime), Thomas Dutronc (fils de Jacques qui avait joué dans Les Bons et les Méchants), Béatrice Dalle (La belle histoire), Mathilde Seigner, Antoine Duléry, Julie Ferrier, Gérard Darmon, Audrey Dana, Déborah François, Francis Huster, Philippe Lellouche, Vanessa Demouy, Michel Leeb, Jean-Marie Bigard (And now... Ladies and Gentlemen), Rufus, Nadia Farès, Zinedine Soualem, Marianne Denicourt, Liane Foly, Stéphane De Groodt, Pascal Elbé, Vincent Perez, Isabelle Pasco, Chantal Ladesou et l'avocat Eric Dupond-Moretti (ce qui change un peu de Bernard Tapie).

Un soleil, chacun son ombre.

L'histoire optimiste (car selon lui on surdramatise le malheur) sera décomposée en 13 rounds (son chiffre porte-bonheur). Une seule séquence, la finale, réunira tous les comédiens vers la mi-août. Il sera question de "12 hommes, 12 femmes, et 12 signes du zodiaque mais d'un seul soleil, et chacun son ombre. Leurs histoires se mêlent et s'entrecroisent autour d'un festival de jazz dans la capitale du vignoble bourguignon, Beaune. Un jour, la vie les rassemble pour juger un homme, et ils doivent faire appel à leur intime conviction" explique le réalisateur au Parisien. "Ces histoires tirées de faits divers seront reliées les unes aux autres. Pour moi, la vie est un grand procès, qu'on le veuille ou non, dont on attend tous le verdict, la mort. C'est ce procès que je vais essayer de filmer."

Le tournage de ce film "heureux" a lieu dans les Ateliers du cinéma de Beaune, son école, dont quelques élèves participeront au film. On peut imaginer ce film à Cannes en 2017. Mais d'ici là, il sera occupé à accompagner la célébration des 50 ans de sa Palme d'or et à être président du jury de Dinard fin septembre.

Le CNC créé un Prix de la salle innovante

Posté par vincy, le 5 juillet 2016

Le CNC lance un appel à candidatures auprès de toutes les salles de cinéma pour le 1er Prix de la salle innovante. Afin de "favoriser l’émergence de nouvelles pratiques et inciter à l’innovation dans les salles de cinéma, Frédérique Bredin, Présidente du CNC, lance un appel à candidatures pour décerner à l’automne 2016" cette récompense, selon le communiqué de l'institution.

Un jury de professionnels sélectionnera la salle qui aura su inventer et mettre en œuvre une nouvelle manière d’exploiter la salle de cinéma (lieu, technologies, programmation, animation, mise en œuvre de toutes pratiques novatrices).

Les candidatures pour le Prix de la salle innovante 2016 sont ouvertes aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques qui ont été créées ou ont fait l’objet d’une réouverture au public entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre de l’année 2016 et aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques au sein desquels a été mis en œuvre un projet innovant entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre 2016.

Les innovations mises en œuvre et présentées par les exploitants peuvent notamment porter sur :

  1. l’architecture de l’établissement, son aménagement intérieur ou son insertion dans l’environnement ;
  2. les technologies développées et les équipements mis à disposition des spectateurs ;
  3. la programmation des œuvres cinématographiques et des autres contenus audiovisuels ;
  4. l’animation de la salle ;
  5. la politique de communication de l’établissement…

    La salle lauréate se verra attribuer une dotation financière de 10 000 € et bénéficiera d’une campagne de communication. Le jury est composé de Patrick Bloche, député de Paris et Président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, Laurent Cotillon, directeur exécutif du Film Français, Cécile de France, Cédric Klapisch, Arnaud Métral, directeur Général de Webedia - Allociné, Agnès Salson, diplômée de la Fémis (exploitation/distribution) et co-fondatrice du Tour des Cinémas et Jean-Paul Viguier, architecte.

    Le prix sera remis le 28 septembre 2016. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 septembre 2016 (Modalités et conditions de participation).

    Ma Vie de Courgette, Folles de Joie et Toni Erdmann dans la première sélection du prix Lux 2016

    Posté par vincy, le 5 juillet 2016

    Lors du Festival international du film de Karlovy Vary, le prix LUX du parlement européen a dévoilé sa première sélection 2016. Pour sa 10e édition, la commission de la culture et de l'éducation du Parlement européen a choisi dix films, dont 5 coproductions françaises. Trois films français, et parmi eux, pour la première fis, un film d'animation, Ma vie de courgette. Sur les 10 films, notons la présence de deux films de la Quinzaine des réalisateurs et deux films de la Compétition cannoise. Qui succédera à Mustang?

    Les trois films finalistes, traduits en 24 langues, voyageront dans les 28 Etats membres entre octobre et décembre 2016.

    À peine j'ouvre les yeux de Leyla Bouzid
    A Syrian Love Story de Sean McAllister
    L'Avenir de Mia Hansen-Løve
    Cartas da guerra de Ivo M. Ferreira
    Folles de joie de Paolo Virzi
    Krigen (A War) de Tobias Lindholm
    Ma vie de courgette de Claude Barras
    Sieranevada de Cristi Puiu
    Suntan d’Argyris Papadimitropoulos
    Toni Erdmann de Maren Ade

    Depuis 2007, la France et la Belgique ont été primés deux fois chacun. L'Allemagne, L'Autriche, l'Italie et la Pologne ont été récompensés respectivement en 2007, 2010, 2012 et 2014. Avec cette sélection, la Roumanie, la Grèce, le Portugal, le Danemark et le Royaume-Uni pourraient enfin s'inviter au palmarès de ce prix essentiel pour la diffusion du cinéma européen.

    Les ressorties de l’été 2016 (2) : space opera écologique avec Silent running de Douglas Trumbull

    Posté par MpM, le 5 juillet 2016

    Silent running

    Après le film culte Macadam à deux voies de Monte Hellman, on (re)découvre cette semaine l'étonnant Silent running, signé en 1972 par Douglas Trumbull, le créateur des effets spéciaux de 2001 Odyssée de l'espace et de Blade runner, et co-écrit par le cinéaste Michael Cimino. Parfois considéré comme le précurseur de la science fiction moderne, le film sort mercredi 6 juillet en DVD et Blu-Ray, pour la première fois dans une version HD, et accompagné de bonus, suppléments et d'un livret exclusif.

    Visionnaire par bien des poins, le film imagine un futur dans lequel la végétation a disparu de la Terre suite à une guerre nucléaire. Dans l'espoir d'inverser la situation, de grandes serres sont cultivées dans l'espace. C'est à cette tâche que se consacre assidûment le botaniste Freeman Lowell à bord du vaisseau Valley Forge, au grand dam de ses collègues peu sensibilisés à l'importance de leur mission. Mais un jour, la décision tombe : les serres doivent être détruites pour des raisons économiques...

    Peut-être, à l'heure du tout numérique et des effets spéciaux toujours plus réalistes, Silent running semblera-t-il un poil vieilli. Mais on imagine le choc, en 1972, des spectateurs découvrant ce space opera marchant résolument sur les pas de 2001 tout en proposant un message plus personnel (et clairvoyant) sur la nécessité de préserver la planète. Visuellement, tout est monumental : le décor des serres géantes, les vues spatiales, les explosions des différents modules... Philosophiquement, on a affaire à un huis-clos rageur et anxiogène, dans lequel la solitude conduit inexorablement à une forme de folie, et où tout espoir en l'Humanité semble anéanti.

    Allégorie de la condition humaine

    Complètement habité par son personnage, Bruce Dern en fait incontestablement des tonnes en amoureux fou de la nature. Mais son jeu exubérant aux confins de la folie peut aussi se lire comme une allégorie de la condition humaine, condamnée à l'autodestruction et à la démence. L'alternative proposée par la fin du film (qui est un grand classique de science fiction) en dit d'ailleurs long sur la confiance que l'équipe de scénaristes avait encore en ses congénères.

    A un degré plus profond, le dilemme proposé par Silent running est lui aussi un thème fort et récurrent du cinéma et de la littérature d'anticipation : vaut-il mieux un monde parfait (sans maladie, ni guerre, ni chômage), mais dans lequel tout est pareil, ou un monde plein d'imperfections et donc de vie, qui laisse chacun prendre son destin en mains ? Le scénario répond sans ambiguïté, quitte à manquer parfois de mesure ou de subtilité (on frôle même le kitsch avec les chansons de Joan Baez).

    Qu'à cela ne tienne, le film est une véritable curiosité cinématographique qui pose la question sous-jacente à laquelle les sociétés contemporaines n'ont toujours pas répondu : et si l'être humain était moins important que la sauvegarde la nature ?

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    Silent running de Douglas Trumbull
    Sortie le 6 juillet en DVD et Blu-Ray, version HD
    Distribué par Wild side

    Le vent emporte Abbas Kiarostami (1940-2016), Palme d’or en 1997

    Posté par vincy, le 4 juillet 2016

    Abbas Kiarostami est mort, selon une annonce de l'agence Isna. Palme d'or pour Le goût de la cerise en 1997, il avait 76 ans. Il était atteint d'un cancer, diagnostiqué il y a quelques mois.

    Emblème d'un cinéma iranien ouvert sur le monde, il est né en 1940 à Téhéran. Il a d'abord étudié la peinture à l'Université de la capitale iranienne et a débuté en réalisant plusieurs publicités. Il entre dans le cinéma en 1969 en dirigeant le département du film du Centre pour le développement intellectuel des enfants et jeunes adultes, le Kanun, où il a travaillé durant deux décennies. Par ailleurs, il réalise des courts et des moyens métrages.

    Le résident iranien

    Il faut attendre 1977 pour qu'il signe son premier long métrage, Le rapport, en plein avènement de la révolution de Khomeini. Il doit alors composer avec la censure et préfère rester dans son pays, malgré l'oppression sur les artistes. Pour lui, le déracinement était synonyme de perte de personnalité, d'authenticité.

    Suivent Cas numéro un, cas numéro deux en 1979, Le Concitoyen en 1983, deux films de moins d'une heure, Les premiers en 1984. Avec Où est la maison de mon ami ? en 1987 il amorce sa trilogie appelée Koker. Il emporte un Léopard de bronze à Locarno, ce qui l'installe parmi les cinéastes à suivre au moment où le cinéma iranien réémerge sur la scène internationale. Après Devoirs et Close-up, il tourne le deuxième volet, Et la vie continue, en 1992, entre documentaire et fiction, expérimentation qui l'a toujours fasciné, sur les effets dévastateurs du tremblement de terre qui frappa son pays en 1990. Il achève le cycle avec Au travers des oliviers, en 1994, sélectionné en compétition à Cannes.

    Le couronnement international

    Parallèlement, il écrit de nombreux scénarios et produits des films de ses compatriotes, notamment Le ballon blanc, premier film d'un certain Jafar Panahi, en 1995. La même année, il participe au projet À propos de Nice, la suite, film documentaire français réalisé et écrit par Catherine Breillat, Costa-Gavras, Claire Denis, Raymond Depardon, Pavel Lungin, Raoul Ruiz et lui-même, hommage au cinéaste de L'Atalante, Jean Vigo. Mais surtout, il a du quitter le Kanun à cause d'une censure toujours plus sévère.

    L'ascension parvient à son couronnement en 1997 avec le poétique et métaphorique Goût de la cerise, Palme d'or ex-aequo en 1997 au Festival de Cannes. Un homme cherche quelqu'un pour l'aider à se suicider... Tout un symbole.

    L'errance cinématographique

    De là, le cinéma de Kiarostami va prendre une longueur d'avance sur celui de ses compatriotes, expérimentant le tournage en voiture avant Jafar Panahi, tournant à l'étranger quand d'autres sont muselés dans son pays. Il y a toujours une forme de poésie dans ses films, de romantisme même, mais son style est ancré dans l'héritage du néo-réalisme italien.

    Sa carrière va devenir plus erratique, une errance formelle, géographique et narrative avec Le vent nous emportera (Venise, 1999), le documentaire Five (2003, dédié au cinéaste japonais Ozu), Ten (2002, Cannes, 13 ans avant Taxi Téhéran de son ami Panahi, pour lequel il écrit au même moment Sang et or, son chef d'œuvre) et 10 on Ten (2004), comme deux faces d'un même miroir où il analyse la société iranienne autant qu'il s'introspecte, ou Tickets, film à segments dans un train, par Ermanno Olmi, Ken Loach et lui-même, filmant une femme endeuillée.

    Aller voir ailleurs

    Après cela il se fait plus rare. Revient aux courts, aux vidéos pour des musées où il expose ses photos et ses poèmes comme au Louvre en 2012. En 2008, il signe Shirin, où des spectatrices sont filmées en train de réagir à la projection d'un mélo. Epuisé par la censure, deux ans plus tard, il s'évade en Italie avec Juliette Binoche pour Copie conforme, romance existentialiste qui vaut un prix d'interprétation à Juliette Binoche à Cannes et en 2014, il transpose Ten à Tokyo avec Like Someone in Love, où un vieil homme très enraciné dans le passé et les traditions dialogue avec une jeune étudiante. C'est sans doute un film testament, malgré lui.

    Car il y a quatre ans il affirmait: "Tout mouvement, toute action que nous faisons, dérive de notre tradition culturelle. Même rompre avec la tradition est une façon de la reconnaître". Pas plus beau requiem de la part d'un artiste qui a voulu croire en la transmission puis rompre avec la tradition pour explorer la liberté, au sens absolu du terme. Finalement la vie était toujours hantée par la mort, en décor, et l'humanisme perçait la carapace d'une société étouffée. La parole surgissait du silence forcé. L'émotion des personnages trahissait les régimes qui voulaient les taire.

    Le producteur Charles Gillibert avait annoncé à Cannes le prochain projet du cinéaste iranien, 24 Frames, un film de 24 heures dont 24 Frames compilerait certains moments.

    Bérénice Bejo dans un film israélien, et sur les planches parisiennes

    Posté par cynthia, le 4 juillet 2016

    Après Le passé, L'enfance d'un chef et Fais de beaux rêves, Bérénice Béjo poursuit sa carrière internationale sera l'héroïne du prochain long-métrage du réalisateur Israélien Tom Shoval (Youth) intitulé Shake Your Cares Away.

    Selon Variety, le film raconte la double vie d'Alma, une jeune femme Israélienne issue d'une famille riche qui, à ses heures perdues, se rebaptise Dafna afin de devenir une une idéaliste engagée qui travaille aux secours populaire de Tel Aviv.

    Le scénario du film a été écrit par Tom Shoval mais aussi par le réalisateur récemment oscarisé Alejandro Inarritu (The Revenant). Le tournage doit débuter début 2017 en Israël et en France. Entre temps, l'actrice de The Artist sera sur les planches parisiennes à la rentrée prochaine aux côtés de Stéphane De Groodt dans "Tout ce que vous voulez", pièce écrite par le duo auteur du "Prénom", Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte. Ce sera son retour sur scène après 17 ans d'absence. L’his­toire suivra les mésa­ven­tures d’une jeune femme auteure en mal d’ins­pi­ra­tion qui reçoit l’aide inat­ten­due de l’un de ses voisins, avant que les deux ne tombent amou­reux.

    Et cet été, elle sera sur les plateaux de son compagnon, Michel Hazanavicius, pour Le redoutable (lire notre actualité du 16 mai), où elle incarnera la cinéaste Michèle Rosier, fille d'Hélène Lazareff, créatrice du magazine Elle.