Le 16e Festival du cinéma brésilien de Paris se tiendra du 1er au 8 avril 2014 au cinéma L'Arlequin à Paris (6e arrondissement). Mais cette année, le Brésil vit une année particulière en accueillant la Coupe du monde de football, deux avant de recevoir les Jeux Olympiques à Rio de Janeiro. C'est aussi cette année qu'on "célèbre" les 50 ans du Coup d'Etat militaire (1er avril 1964).
Logique dans ce cas que le Festival ait choisi pour thèmes le football et la dictature.
En ouverture, le FCBP proposera Serra Pelada (la Montagne pelée) d'Heitor Dhalia, l'un des cinéastes de la nouvelle génération les plus primés. On lui doit notamment O Cheiro do Ralo et À Dériva. Le film raconte l'histoire de la ruée vers l'or en Amazonie à la fin des années 70. Autre film en ouverture, Looking for Rio, visite de la ville brésilienne par Eric Cantona.
Pour la clôture, le Festival a aussi opté pour un double programme autour du ballon rond et de la dictature : Démocratie en noir et blanc de Pedro Asbeg, documentaire qui dessine le portrait d'un pays à travers le sport, la politique et la musique. Et Rio 2096 : Une histoire d'amour et de furie, film d'animation et d'anticipation de Luiz Bolognesi, qui a reçu le Grand prix au Festival d'Annecy l'an dernier.
Pendant une semaine, les deux thématiques se déclineront avec des films comme L'année où mes parents sont partis en vacances (Cao Hamburger, 2006; en compétition à Berlin), Allez Brésil! (Roberto Farias, 1982, en compétition à Berlin), Un homme condamné à mourir (en hommage au cinéaste et documentariste décédé début février, Eduardo Coutinho, 1968), Une famille brésilienne (Walter Salles et Daniela Thomas, 2008, prix de la meilleure actrice au Festival de Cannes) mais aussi quelques documentaires récents.
La sélection de fictions comporte 9 films :
- Au bord du chemin de Breno Silveira (2012) - Avant-première française
- Cine Holliúdy de Halder Gomes (2012) - Avant-première française
- La collection invisible de Bernard Attal (2012) - Avant-première française
- De menor de Caru Alves de Souza (2013) - Avant-première à Paris
- Entre vallée de Philippe Barcinski (2012) - Avant-première française
- Far West brésilien de René Sampaio (2013) - Avant-première française
- Fleurs rares de Bruno Barreto (2013) - Avant-première française
- Un loup derrière la porte de Fernando Coimbra (2013) - Avant-première française
- Tatouage de Hilton Lacerda (2013) - Avant-première française
La sélection de documentaires est composée de 5 films :
- La bataille du Passinho de Emílio Domingos (2013) - Avant-première française
- La Cité de Dieu - 10 ans après de Cavi Borges et Luciano Vidigal (2013) - Avt-p. française
- Sebastião Salgado de Betse de Paula (2012) - Avant-première française
- Rio de Foi - une rencontre avec le Pape François de Carlos Diegues (2013) - Avt-p. française
- O Samba de Georges Gachot (2013) - Avant-première française
L'amour virtuel est-il réel ? Le point de vue de Spike Jonze sur le sujet est à découvrir au cinéma avec son nouveau film Her où Joaquin Phoenix encore sous le coup d'une rupture amoureuse commence à être séduit par la voix d'un programme informatique (Scarlett Johansson).
Tout comme dans ses précédents films Dans la peau de John Malkovich, Adaptation ou encore Max et les Maximonstres, le sujet se révèle un défi à être filmé pour ce faiseur d'images. Pour le film Her Spike Jonze n'a pas été récompensé pour son talent visuel mais avec un Oscar du meilleur scénario (cela avait été le cas aussi de son ami Michel Gondry pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind).
Spike Jonze est aussi le réalisateur de clips vidéo sollicité par les plus grands artistes, comme Bjork ou Daft Punk : il avait notamment dirigé Sofia Coppola comme actrice dans Electrobank. Il s'est illustré récemment avec un clip fait en direct à la télévision pour le groupe Arcade Fire entouré de dizaines de danseurs dont l'actrice Greta Gerwing à voir ici. Et bien entendu il réalise aussi régulièrement des courts-métrages comme par exemple une histoire d'amour entre deux robots (I'm Here).
Voici donc How they get there réalisé par Spike Jonze en 1997 : des chaussures sont au bord du trottoir, mais comment sont-elles arrivées à cet endroit ?
La soirée du 13 mars à l'Arlequin était placée sous le signe de la jeunesse. Convives, producteurs et cinéastes s'étaient armés de patience (et de petits fours) pour assister à l'avant-première du long métrage de Nicolas Birkenstock, La pièce manquante, et du court métrage de Pierre Niney, Pour un rôle.
Deux films, qui, lors du 18e Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, en octobre 2013, avaient remporté le prix du jury jeunes, composé de cinq lycéens de la région. Les lauréats s'étaient également vu décerner une bourse de la part du fonds de dotation Porosus, qui soutient les talents émergents dans les domaines sportif et artistique.
Pierre Niney, en promotion à Londres pour le film de Jalil Lespert, Yves-Saint-Laurent, n'était pas de la partie. « Pendant le festival, il était en Australie, et pour l'avant-première, il est en Angleterre : c'est décidément un jeune homme qui voyage beaucoup ! » plaisante Patrick Fabre, directeur artistique de Saint-Jean-de-Luz. Le jeune prodige de la Comédie-française était pourtant bien entouré. Son premier court métrage en tant que réalisateur a été produit par Antoine Le Carpentier, qui travaille pour la société Mon Voisin Productions, créée en 2006. « En septembre 2013, notre maison de production a été sélectionnée par l'Adami [ndlr : organisme qui représente et défend les droits des artistes interprètes] pour coproduire sept courts métrages dans le cadre des Talents Cannes », explique Antoine. Ces courts métrages devaient être réalisés par des acteurs et répondre à une seule contrainte : raconter le métier de comédien.
"J'ai l'impression de recevoir le prix"
Parmi les 900 comédiens à avoir postulé, Pierre Niney en a choisi quatre, dont Yann Sorton. « J'ai envoyé mon C.V. et une démo à l'Adami et Pierre a aimé ce que j'ai fait », raconte le jeune homme. Dans le court-métrage Pour un rôle, Yann interprète un directeur de casting pour le moins étrange. « Pierre nous a dirigés comme une bande de copains ! Grâce à ce tremplin, d'autres projets m'attendent... » glisse-t-il, ravi. C'est bien le but des Talents Cannes : être un tremplin. « Ce genre d'organisme permet aux comédiens d'éclore sans passer par les agents », affirme Antoine Le Carpentier. Présenté à Cannes en mai 2013, le court métrage a par la suite été plébiscité à Saint-Jean-de-Luz bien sûr, mais aussi à Brest et au COLCOA Film Festival de Los Angeles.
« J'ai l'impression de recevoir le prix pour la deuxième fois. » Nicolas Birkenstock n'est pas non plus en reste. A 36 ans, le jeune réalisateur signe son premier long-métrage, La pièce manquante, avec Philippe Torreton et Lola Duenãs.
Auteur de plusieurs courts métrages et documentaires, il rappelle l'importance des festivals pour les réalisateurs qui débutent. « Dans un festival, les spectateurs sont souvent plus avertis, explique Nicolas Birkenstock. C'est une vitrine, même si, au moment de l'exploitation du film, cela ne décide pas de tout. » Un film comme La pièce manquante, qui évoque la disparition d'une mère de famille, est, selon le réalisateur, « fragile ». « C'est une production à petit budget, qui ne peut pas reposer sur les personnes qui y ont participé. »
Bien avant les applaudissements de l'Arlequin, ce premier long métrage semblait déjà avoir trouvé son public. « A Saint-Jean-de-Luz, j'ai été très étonné de recevoir le prix du Jury jeunes, raconte Nicolas Birkenstock. Au-delà du prix, j'étais heureux de constater que des lycéens de 18-19 ans avaient apprécié mon film. Même s'il ne leur était pas forcément destiné ! »
Un engouement dont on ne peut que lui souhaiter qu'il se prolonge dès aujourd'hui avec la sortie en salles du film.
Le film Wrong Cops qui sort au cinéma ce mercredi 19 mars fait sa publicité avec une affiche qui comporte une particularité américaine : il y a la mention "par le réalisateur de Rubber et de Wrong".
Quentin Dupieux est donc désormais moins considéré comme l’exotique français qui fait des films bizarres aux Etats-Unis (après Steak), que comme un réalisateur qui a développé un univers bien à lui, connu par une part du public et que beaucoup vont vouloir retrouver.
Par rapport à ses autres films, Wrong Cops est aussi une comédie qui est promise à un plus grand succès, et c’est l’occasion d’une sortie en salles avec différents rendez-vous événementiels.
Le film a d'abord été présenté en avant-première dans différents festivals où à chaque fois le bouche-à-oreille a été très positif : au Festival de Locarno cet été, puis durant l’automne au Festival du cinéma américain de Deauville, à L’étrange festival, au Festival de Groland, et au Festival de Pau.
Il y a eu d’autres premières qui ont été suivies d’une fête avec Mr. Oizo (le pseudonyme de musicien de Quentin Dupieux) aux platines pour jouer les musiques du film : à Lille le 31 janvier, à Paris le 1e février, à Strasbourg le 7 février. Ensuite, depuis le 24 février, la bande originale de Wrong Cops, aussi best-of de Mr. Oizo, est disponible à la vente (en CD, double vinyle, et digital).
Le distributeur indépendant UFO distribution a aussi joué le jeu de proposer des opérations originales pour promouvoir la sortie du film : dans les salles MK2, un teaser différent a été diffusé chaque semaine pendant un mois et demi, avant la projection de la bande-annonce ; un jeu concours présent dans les salles et sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter fera gagner une plaque de flic Wrong Cops ; dans une vingtaine de cinémas, il y aura des totems avec le visuel du film pour que les spectateurs s’amusent à se prendre en photo en "wrong cops" ; 150.000 stickers à l’effigie des différents personnages sont par ailleurs distribués dans différents lieux culturels comme des salles de concert ou des cinémas.
Plus original encore : tous les spectateurs de Wrong cops recevront un morceau de pellicule de 10cm du film Rubber (dans la limite des quantités disponibles).
Enfin, pour Paris, un dispositif spécial est mis en place le week-end du 22-23 mars dans les quartiers Champs Elysées, Opéra, Odéon/St Michel, esplanade Bibliothèque, et MK2 Quai de Seine et Quai de Loire : une voiture de flics américaine comme celle du film sera là pour servir de décor à des photos, des hommes-sandwich avec l’affiche du film seront en patrouille, et quelques invités feront la surprise de venir à la rencontre des spectateurs...
Depuis le 4 mars et jusqu'au 18 mai, le musée du quai Branly accueille une exposition aussi passionnante qu'enrichissante, "L'Atlantique noir - Nancy Cunard, Negro Anthology (1931-1934)". La personnalité singulière et iconoclaste de Nancy Cunard (1896-1965), artiste avant-gardiste et citoyenne engagée contre le colonialisme et le racisme, permet de redécouvrir la lutte anti-discriminatoire des années 20 et 30. A partir de 1931, elle entreprend un travail documentaire exceptionnel qui dura trois ans avant d'aboutir à la publication de Negro Anthology: 855 pages qui mélangent culture populaire, sociologie, politique, histoire, histoire de l’art à travers des articles, des archives, des photographies, des extraits de presse, des partitions musicales et des témoignages. Les contributeurs sont militants, journalistes, artistes, universitaires, africains-américains, antillais, africains, malgaches, latino-américains, américains, européens, femmes et hommes. L'ouvrage est une revendication affirmée sur l'apport des noirs dans l'Histoire et notamment dans notre culture.
Le visiteur débute son parcours avec la découverte de cette femme anticonformiste puis découvre ceux qui ont participé à cette anthologie avant de rappeler le contexte de l'époque, ce qui inclut le cinéma.
Les premières vedettes afro-américaines
L’histoire culturelle des Noirs d’Amérique, des Antilles et d’Afrique est abordée dans des textes de Negro Anthology traitant de différents arts. L’aspect documentaire de l'ouvrage est illustré par la publication de photographies, de biographies et d’autobiographies d'artistes, incluant celles de comédiens et mais aussi des photos de tournages de films. Parfois ce sont des seconds-rôles, souvent ce sont aussi des chanteurs ou danseurs utilisés pour des comédies musicales.
La section « Negro Star » présente ainsi 45 photographies d’artistes noirs, de spectacles et de films. Les premières "vedettes" de "couleur" du grand écran.
Dans le couloir qui mène vers la fin de l'exposition, un pan entier consacré au 7e art va plus loin et s'interroge sur la représentation du noir au cinéma, souvent cantonné dans le rôle du descendant d'esclaves, dans les champs de coton. Les noirs sont ainsi des nounous, des bouffons ou des fainéants (Wooing and wedding of a coon en 1905, The Masher en 1907, Coon Town Suffragettes en 1914), des métisses et mulâtres mal dans leur peau (The debt en 1912, In Humanity's cause, In slavery days, The octoroon en 1913, Naissance d'une nation en 1915, Within Our Gates en 1919) ou encore des sous-fifres souvent exploités. D.W. Griffith n'hésite pas à ajouter le personnage du sauvage, de la brute, du barbare dans Naissance d'une nation. Le criminel est un animal s'il est noir. Et même s'il est esclave et qu'il hait son propriétaire, il n'est pas légitime à prendre sa revanche ou à s'insurger.
Ce débat se retrouve dans la discussion entre le célèbre acteur/chanteur afro-américain Paul Robeson et le réalisateur écossais Kenneth Macpherson (photo). L'exposition la synthétise tout en montrant quelques extraits du film qu'ils ont tourné ensemble, Borderline (1930).
Sortir des clichés et des préjugés
Kenneth Macpherson, auteur du texte A Negro Film Union – Why Not? dans la Negro Anthology, et réalisateur de Bordeline, défend ici l’idée que les acteurs et réalisateurs noirs doivent s’approprier le cinéma. Borderline est l'histoire, à l'époque choquante, d'un triangle amoureux interracial où une femme noire tombe amoureuse d'un homme blanc déjà marié.
"En mêlant une image expérimentale, des intrigues psychologiques et sentimentales entre des Blancs, des Noirs, des homosexuels, des lesbiennes et en dénonçant le racisme, Macpherson réalise un film d’avant-garde du point du vue esthétique, théorique et politique" explique le dossier de presse. Pourtant, dans d'autres films, l'acteur noir américain Paul Robeson (Show Boat, les Mines du Roi Salomon), durant les années 20, est parfois filmé comme une « icône noire primitive ».
Un long chemin
L'an dernier, au Festival International du Documentaire à Marseille, Richard Peña, professeur d'Études filmiques à Columbia University, et ancien directeur de la programmation des festivals du Film de New York et de la Film Society of Lincoln Center, a expliqué que l'évolution s'était faite durant les années 30 : "Les Afro-Américains faisaient des films depuis l’ère du cinéma muet, et sont parvenu à créer, dès les années 30, leur propre industrie cinématographique qui a créé et distribué des films qui dépassaient les médias dominants des blancs. Ces films, où on trouve tous les genres — de la comédie à la comédie musicale et du western jusqu’aux films de gangsters — traitent souvent des thèmes qu’Hollywood n’osait pas à l’époque aborder, tel des amours mixtes, des préjugés sociaux dans la communauté afro-américaine elle-même ou le lynchage." On pense alors à Oscar Micheaux, considéré dans les années 30 comme le réalisateur emblématique des "Race movies", cinéma de résistance à la domination hollywoodienne.
Si Edison a filmé dès 1895 des Antillais et en 1898 The Colored Troops Disembarking et plus tard The Ninth Negro Cavalry Watering Horses, on se souvient aussi qu'en 1903, Edwin S. Porter réalise La Case de L'Oncle Tom avec un acteur blanc maquillé en noir. Et cette anomalie sera répétée avec Le Chanteur de Jazz de Alan Crosland, premier film "parlant" de l'histoire, réalisé en 1927, où l'acteur blanc doit se maquiller en personne de couleur.
Il y a bien des exceptions : certains réalisateurs ou acteurs ont donné une image positive de la population de couleur comme William Jones Foster avec le premier film afro-américain en 1912, The Railroad Porter. Six ans plus tard, Emmett J. Scott et John W. Noble produisent The Birth of a Race (photo), réponse au film raciste Naissance d'une nation. Et en 1916, la Lincoln Motion Picture Company est fondée : tous les membres de cette société sont noirs.
Il faudra attendre 1940 pour qu'Hollywood sortent les africains-américains de la marginalité. Hattie McDaniel rentre alors dans l'histoire en étant la première personne noire à remporter un Oscar pour son second rôle, très cliché, dans Autant en emporte le vent. Et la représentation du noir n'évoluera que dans les années 50/60, quand Hollywood décide de devenir un outil de propagande anti-ségrégationniste avec des films comme Du silence et des ombres ou La chaîne avec Sidney Poitier, première star noire traitée d'égal à égal avec ses collègues wasp.
Le film Monuments Men de George Clooney est dans les salles, on y voit une brochette de stars comme Matt Damon, Cate Blachett, Bill Murray... et notre Jean Dujardin adopté outre-atlantique depuis son Oscar pour The Artist (où jouait déjà John Goodman, qu'il retrouve dans cette aventure). Que de chemin parcouru depuis que Brice de Nice l’amena du petit au grand écran...
Il y a 10 ans, en 2004, il était déjà en route vers ce genre de personnage décalé qui surfe sur la vague de l’humour, comme plus tard OSS 117. Dans un court métrage, on le voyait arriver en voiture et essayer d’utiliser un téléphone malgré tout les obstacles inattendus… On y voyait aussi l’acteur Artus de Penguern qui était souvent en décalage avec son environnement. Dans ses films, l'acteur disparu en mai 2013 devait en effet souvent surmonter bien des barrières.
Il est toujours bon de revoir Grégoire Moulin contre l'humanité ou La Clinique de l'amour. Ou encore, comme ici, Rien de grave réalisé par Renaud Philipps, avec Jean Dujardin et Artus de Penguern : Un avion de ligne est en difficulté au-dessus de nos têtes. Au sol, un homme au volant de sa voiture cherche à téléphoner…
On attendait un certain James. Ce sera finalement un fameux Bruce. Le réalisateur canadien Bruce LaBruce, 50 ans cette année, sera le président du jury de la Queer Palm cette année. Pour sa 4ème édition, le prix LGBT du Festival de Cannes s'offre un artiste engagé : cinéaste "underground", écrivain, journaliste, photographe, passionné par les fétichismes sexuels. Le choix est symbolique tant la personnalité est provocatrice et ses films souvent censurés.
Révélé par No skin off my ass en 1991, consacré avec Hustler White en 1994, alternant regards documentaires sur la prostitution masculine, films pornographiques et même films de zombies, Bruce LaBruce a franchit un cap avec Gerontophilia, qui sera en salles le 26 mars en France. Entre comédie romantique et mélo troublant, cette histoire d'amour qui lie un vieillard et un jeune homme est sans aucun doute son film le plus réussi. Le film a reçu un Grand prix au FFM de Montréal.
Depuis, Bruce LaBruce a reçu le prix du jury aux Teddy Awards 2014, durant le Festival de Berlin, avec Pierrot Lunaire. Le film, un moyen métrage, questionne l'identité sexuelle d'une fille qui s'habille en garçon.
Les autres membres du jury 2014 seront dévoilés dans le courant du mois de mars.
Le communiqué de presse des organisateurs indique aussi qu'un supplément « Spécial Cannes – Queer Palm » sera édité en partenariat avec le mensuel TÊTU. "Offert avec le numéro de mai du mensuel, il sera également distribué à Cannes accompagné de la liste des films en compétition pour le prix" précise le communiqué.
La Queer Palm est un prix de cinéma créé en 2010. L’organisation sélectionne parmi tous les films présentés au Festival de Cannes (Sélection officielle, Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique) ceux traitant des questions homosexuelles, bisexuelles ou transgenres, ou plus largement ceux traitant de façon décalée des codes de genre.
La Queer Palm 2013 a été remise à L'inconnu du Lac de Alain Guiraudie, récompensé également du prix de la mise en scène d’Un Certain Regard, et nommé huit fois aux César.
Paolo Sorrentino, Oscar du meilleur film en langue étrangère, est devenu citoyen d'honneur de la ville de Rome. Il faut dire que La Grande Bellezza était une publicité ouverte à la dolce vita romaine. La capitale italienne en a donc profité pour lancer des parcours touristiques qui relient les lieux montrés dans le film. Paris est déjà doté de tels itinéraires (le plus connu est celui d'Amélie Poulain) tout comme Stockholm (avec la trilogie Millenium).
La Grande Bellezza, pour ceux qui ne l'ont pas vu, est un hymne à la grande beauté romaine, qui contraste avec le déclin intellectuel d'une ville devenue mondaine et bling bling. Le film était en compétition au Festival de Cannes l'an dernier.
Comme le rapporte l'AFP, le maire de la ville, Ignazio Marino, a remercié l'artiste qui a filmé aussi bien "la magie de Rome, son magnétisme et son âme sublime et intime, sa force évocatrice et symbolique" (lire aussi notre actualité Un film, une ville : La Grande Bellezza et Rome). L'élu n'a pas oublié de souligner la perte d'influence de Rome dans le monde cinématographiques : salles de cinéma qui ferment, baisse des tournages (et notamment absence de tournages internationaux), crise à Cinecitta...
Ce dimanche 16 mars, la mairie inaugure donc trois parcours piétonniers dédiés au film, faisant étape au total dans une trentaine de lieux emblématiques. "A la découverte de La Grande Bellezza" en trois temps:
Itinéraire 1 (3 h)
- Palazzo dei Penitenzieri
- Palazzo Sacchetti
- Palazzo Taverna
- Palazzo Altemps
- Piazza Navona (Palazzo Pamphilj, Eglise Sant'Agnese in Agone)
- Palazzo Braschi
- Palazzo Spada
- Muraglioni del Tevere da Ponte Sisto
- Tempietto del Bramante
- Fontanone
- Gianicolo
Itinéraire 2 (3h)
- Terme di Caracalla
- Casa Pino Casagrande Aventino (non visitable)
- Santa Maria del Priorato
- Santa Sabina
- Giardino degli Aranci
- Anfiteatro Flavio Colosseo/ Casa Jep Gambardella
- Musée Capitolini
- Angelicum
- Palazzo Brancaccio
- Scala Santa
- Cimetière monumental de Verano
Itinéraire 3 (2h)
- Palazzo Barberini
- Via Bissolati
- Via Veneto
- Villa Medici
- Villa Giulia
Enfin, pour ceux qui veulent s'imprégner plus longuement sur ces sites mythiques, Costantino D'Orazio a écrit La Roma Segreta del film La Grande Bellezza (éditions Sperling & Kupfer). Le livre est sorti le 20 février, en italien, mais il est disponible en livre numérique sur les plateformes françaises (Apple, Amazon...).
N'ayant pas pu venir dans notre capitale parisienne dû aux conflits que connait en ce moment sa Bosnie natale, Danis Tanovic réalisateur de No man's Land (Oscar du meilleur film en langue étrangère) et de La femme du ferrailleur, actuellement en salles, s'est prêté au jeu du questions/réponses par mail. La femme du ferrailleur, Grand prix du jury à la Berlinale 2013, est le récit d'un homme qui doit trouver une somme considérable pour que son épouse puisse se faire soigner à l'hôpital.
Ecran Noir: Votre film est littéralement un fait réel, comment avez-vous connu cette triste histoire?
Danis Tanovic: J'ai lu un article dans un journal local sur ce qui leur était arrivé, et ça m’a révolté. Je suis donc allé à leur rencontre, sans savoir d’idées précises en tête. Tout ce que je savais, c’est que je voulais faire un film de leur histoire, mais j’ignorais encore quel genre de film. Leur histoire m'a ému parce que, au delà de l'aspect tragique, il y a une immense tendresse et beaucoup d'amour entre-eux, et finalement c'est ce qui reste à la fin, l'amour et l'amitié.
EN: L'équipe du film est novice, cela a-t-il été difficile de diriger des apprentis acteurs?
Danis Tanovic: Il y a des amateurs qui sont très naturels et d'autres non. Je ne saurais pas dire si c'est plus difficile ou si je préfère diriger des amateurs ou des professionnels, c'est juste très différent. Je ne peux pas faire certaines choses avec des amateurs que j'aurais fait avec des professionnels, ça c'est sûr.
EN: Sur un plan technique, pourquoi avez-vous choisi de filmer votre film avec une Canon 5D Mark? Pourquoi en si peu de temps? Neuf jours de tournage je crois...
Danis Tanovic: Nous n'avions que 17 000 euros de budget, impossible de faire autrement. J'utilise cet appareil pour faire des photos et par chance, mon directeur de la photographie et le directeur de production avaient le même. Entre avoir une caméra beaucoup plus précieuse qui demande plus d'investissement et trois appareils photos déjà disponibles, nous n’avons pas hésité longtemps. Ce dispositif permettait également de les intervertir facilement à cause des conditions de tournage, et notamment le froid. Elles ne sont pas parfaites mais quand vous tournez à moins 13 ou moins 15 degrés, il ne faut pas être trop difficile!
EN : Quel souvenir vous garder de ce tournage ?
C'était un moment très fort pour moi. J'ai aimé ce sentiment d'amitié sur le tournage, avec l'équipe, Nazif et Senada. J'ai dû demander à beaucoup de techniciens de travailler sans être payés et ils ont participé à l'aventure parce qu'ils pensaient que c'était la chose à faire, beaucoup de gens se sont mobilisés autour du film pour nous aider, juste par conviction.
EN: La discrimination qui touche vos personnages est-elle fréquente dans le domaine médical en Bosnie ?
Danis Tanovic: Il y a une semaine, j'ai lu la même histoire, une femme à qui on a refusé des soins et qui a failli mourir. C'est une des raisons pour lesquelles ce film a tellement voyagé, c'est une histoire universelle. Je viens de rentrer des États-Unis (du MoMA où il a présenté son oeuvre) où le film a été aussi très bien accueilli. C'est malheureusement une histoire qui n'est pas cantonnée à la Bosnie, et que l'on peut retrouver partout.
EN: Quel message voulez-vous véhiculer à travers La femme du ferrailleur ?
Danis Tanovic: Il n'y a pas de message, je ne veux pas imposer ma vision messianique. Je cherche plutôt à poser des questions, je ne donne pas de message, c'est plutôt ça que j'aime faire, poser des questions : à vous de trouver les réponses !
«Voilà une dernière enquête pour la route... ma tournée d'adieu si on veux».
Veronica Mars fait partie de ses héroïnes qui ont fait vibrer les lycéennes. Avouez-le : vous vous imaginiez tâter du téléobjectif, mener l'enquête et vivre un amour impossible avec un riche et mystérieux jeune homme comme ce bon vieux Logan Echolls.
Veronica Mars était un peu la relève de Buffy (le surnaturel en moins) et lorsque la série s'est arrêtée, on a tous et toutes pas mal déprimés dans les couloirs de nos universités après nos joyeuses années lycées. On tentait d'apercevoir la moue ironique et sexy de Kristen Bell mais on devait se contenter de quelques apparitions dans la série Heroes et de sa voix dans Gossip Girl. Puis, au moment où on s'y attendait le moins, la nouvelle tomba: un film!
10 ans après la création de la série Veronica Mars sort dans les cinémas américains ce week-end grâce à la participation financière des fans (lire notre actualité du 18 mars 2013) et toujours sous la direction de Rob Thomas. En France, il sera uniquement disponible en Vidéo à la Demande en France (aujourd'hui), voici les cinq bonnes raisons de voir le film (chez soi).
1. Un générique nostalgique
D'emblée, on est dans le bain avec un générique haut en couleurs où toute la série est diffusée sous forme de photos, illustré par la voix de Veronica (alias Kristen Bell la Reine des neiges). Nous revoyons le doux visage d'Amanda Seyfried ensanglantée (oui c'est elle qui incarnait la meilleure amie de notre détective en herbe), le violent Logan et tous les habitants de la ville de Neptune. On retrouve ensuite la tête blonde de Veronica (ça y est, on vient de se prendre 10 ans en pleine face) à New York dans un cabinet d'avocat loin de l'ambiance de Neptune et des enquêtes. Mais voilà qu'à cause (ou grâce) de l'appelle au secours de Logan, elle est contrainte de retourner dans sa ville natale. Et là c'est la déferlante de souvenirs: son papa, Wallace, Dick, Gia, etc... ils sont tous là. Revoir tous ces personnages procurent le même sentiment que lorsque l'on revoit nos "copains d'avant" à une réunion des anciens.
2. 50 nuances de Logan et Veronica
Vont-ils enfin finir ensemble? Voilà la question que l'on se pose durant les 1h40 de film. Et ce n'est pas la forte tension sexuelle présente dans l'air qui va nous tranquilliser. Les retrouvailles (Veronica en tailleur et Logan - a.k.a. Jason Dohring - en tenue de l'armée de mer) sont quelques peu annonciatrices de l'inévitable: «- Ah le soleil.. .tu n'es pas fatigué de ce merveilleux temps?
- Okay Veronica et maintenant on se met à parler de la pluie et du beau temps?»
Ajoutez à ça les silences à répétitions et les regards gênés et vous aurez un cocktail riche en érotisme latent.
3. Une affaire Pistorius comme intrigue
Si Veronica retourne à Neptune ce n'est pas pour y faire du shopping mais pour aider Logan, accusé du meurtre de sa chanteuse de petite amie. Toutes les preuves sont là pour l'accabler: sa dispute avec la victime la veille de sa mort, sa présence sur le lieu du crime et bien évidemment ses antécédents de violence. Tout ça à l'air trop gros... bien trop gros pour que Veronica n'y met pas son nez.
4. L'omniprésent James Franco parmi les guests
Dès les 10 premières minutes on aperçoit Jamie Lee Curtis puis Jerry O'Connell. Du beau monde qui fait plaisir à voir. Mais le plus grand plaisir est bien la présence (loufoque) de James Franco, qui, une nouvelle fois, joue de sa personne (il faut croire que ça ne lui a pas suffit avec son film This is the end). On retrouve James, l'un des acteurs les plus narcissiques d'Hollywood se dandiner comme un phoque en enfilant un jean slim et faire des rimes un chouïa bizarres avec le mot orange. Bref, c'est toujours un plaisir de voir ce pro pratiquer l'auto-dérision.
5. Un film coopératif et peut-être une suite
Veronica Mars le film est le fruit de l'association de 91000 fans qui ont cassé leur tirelire afin de revoir leur héroïne à l'écran. Le projet a récolté 5,7 millions de $. Depuis avril 2013, ils surveillent le tournage du film comme de vrais producteurs hollywoodiens. Il s'agit du premier film financé par des spectateurs et ce projet donnera sans doute des idées pour d'autres séries tristement arrêtées. Et Kristen Bell vient d'annoncer qu'une suite était possible. “Cela faisait 7 ans que je voulais faire ce film avec Rob et finalement on a trouvé les moyens de le faire. Et on a évoqué ensemble une suite avant même que ce film soit terminé."