BIFFF 2016 : Alberto Marini présente Summer Camp

Posté par kristofy, le 4 avril 2016

summer campCette année encore le cinéma espagnol est présent en force au BIFFF : Alex de la Iglésia en clôture avec Mi gran noche et  Javier Luiz Caldera de retour avec son nouveau film Anacleto, Agente Secreto, mais aussi El Cadaver de Anna Fritz de Hector Hernandez Vicens, Extinction de Miguel Angel vivas et El Desconocido de Dani de la Torre qui ont été tout les deux scénarisés par Alberto Marini.

Et surtout Summer Camp, le premier film réalisé par Alberto Marini, qui est un coup de cœur instantané ! Avant le BIFFF, ce film avait déjà été sélectionné par les festivals de Sitges, San Sebastian, le FrightFest de Londres,  Gérardmer... : un film culte en devenir ?

Alberto Marini est le scénariste dont on s’arrache la collaboration depuis quelques années et Malveillance de Jaume Balaguero. Il est aussi scénariste pour deux autres films présentés en même temps au BFFF : Extinction de Miguel Angel vivas (avec Matthew Fox de la série Lost) et El Desconocido de Dani de la Torre (avec Luis Tosar). Il a par ailleurs été producteur pour la saga [•REC] et pour Les derniers jours des frères Pastor (passé aussi au BIFFF et sorti au cinéma durant août 2013) : autant dire que le fantastique sous toutes ses formes, il connaît.

« J’ai voulu apporter de la fraîcheur Alberto Mariniaux films de genre slasher et aux films de zombies», explique-t-il. «En général les infectés qui deviennent comme des zombies perdent leurs instincts d’humanité, et pour les loups-garous ce sont des personnes qui perdent leur humanité et qui développent un instinct d’animalité.

J’ai réfléchi avec ces deux notions pour faire un mix de tout ça qui soit différent. Je voulais une infection qui soit à la fois quelque chose de familier et qui soit aussi surtout quelque chose d’inédit. »

Summer Camp débute ainsi avec 4 jeunes Américains qui arrivent comme moniteur de colonie de vacances en Espagne quelques jours avant l’arrivée des enfants, mais ils vont être surpris par une étrange infection mortelle... Sur le papier, c’est du classique, mais à l’image, avec Alberto Marini aux manettes, ça donne un des films les plus mortels depuis longtemps !

summerEn effet, la dizaine de minutes d'introduction est typique du slasher avec une habitation isolée dans une forêt et quelqu'un qui se cache dans les bois, puis une situation d'infection avec un chien malade qui en fait est la conséquence d'autre chose... Très vite il va falloir courir, se cacher, se défendre pour essayer de sauver sa peau, dès lors le film va devenir sanglant et va à toute vitesse avec une succession d'évènements et de retournements de situation pour chaque personnages dans plein d'endroits. Le film sait anticiper certaines attentes des spectateurs (exemple: ça va sûrement arriver derrière cette porte...) tout en jouant avec (...ça arrive par la fenêtre avec en plus ça comme arme...). Summer Camp aspire le spectateur dans une spirale de moments stressants, effrayants, et au final jouissifs.

« Je suis d’origine italienne, et très jeune j’ai pu voir Les frissons de l’angoisse de Dario Argento : alors je ne voulais plus du tout être vétérinaire mais plutôt cinéaste. », se souvient-il. J’ai travaillé sur beaucoup de scénarios et aussi beaucoup de films à la production, j’ai donc été présent souvent sur des plateaux de tournage. Summer Camp est mon premier film comme réalisateur mais j’étais donc déjà bien au courant des différents problèmes et défis d'un tournage. J’ai fait le casting des acteurs américains par internet via Skype, je ne les ai rencontrés en vrai en Espagne que quelques semaines avant de tourner. La langue anglaise s’est imposée pour sortir le film plus facilement à l’international, on a déjà une sortie aux Etats-Unis. On a un coproducteur américain qui nous a suggéré des remarques à l’étape du scénario et au montage mais on a tourné ce qu’on voulait comme on voulait en toute liberté sans intervention de leur part. Depuis quelques années le cinéma fantastique espagnol est reconnu comme meilleur et est salué de par le monde, ça devrait continuer. J’ai un autre projet de réalisation encore dans l’horreur mais c’est trop tôt pour en parler, le futur c’est d’abord le travail sur deux scénarios en cours à produire dont encore un que devrait réaliser Jaume Balaguero. »

BIFFF 2016 : 31, le nouveau Rob Zombie

Posté par kristofy, le 2 avril 2016

Ses images ne laissent personne indifférent, à tel point que pas grand-monde ne se souvient de lui comme un musicien (son groupe White Zombie) qui a choisi un jour de faire du cinéma, mais bien comme un réalisateur de film : Rob Zombie. En matière de film d’horreur, il s’est vite imposé comme étant très efficace : avec plusieurs degrés de violence, autant psychologiques que physiques. La maison des 1000 morts (2003), The Devil’s rejects (2005), Halloween (son remake, 2005), Halloween 2 (sa suite, 2008), The Lords of Salem (2013) sont autant de films d’horreur très ou peu recommandables, selon si vous avez le cœur bien accroché ou pas…

Son dernier film 31 n'a été montré qu’une seule fois lors du festival de Sundance avec comme écho qu’il s’agirait de son film le plus violent… Il vient d’être découvert au BIFFF : en quelques mots, c’est en effet très violent, mais pas du tout le meilleur film de Rob Zombie.

La séquence d’introduction est très simple et diablement efficace : juste un champs/contre-champs avec une victime attachée et son bourreau lancé dans une tirade avant de la tuer à coups de hache : « on m’appelle le Punisseur ».

Après le générique, changement de décor : une joyeuse troupe de saltimbanques voyage sur une route désertique dans un vieux van. On fait connaissance avec chacun des personnages lors d’un arrêt à une station service, puis ce soir du 31 octobre 1976 les voilà sur une route bloqués par des épouvantails. Certains seront tués sur place et les 5 autres sont faits prisonniers dans un vaste entrepôt industriel. Ils sont obligés de participer au 31, un curieux jeux pervers où le but est de rester survivant assez longtemps tout en étant pourchassés par différents tueurs psychopathes…

Tout est grandiloquent et guignolesque depuis les décors jusqu'aux différents ‘méchants’ sadiques. Dès lors, le film n’est plus qu’une suite de tableaux où différents maniaques (dont un nain nazi, deux frères avec des tronçonneuses…) s’acharneront à vouloir tuer une par une ces 5 personnes piégées. On assiste alors à un véritable jeu de massacre.

Rob Zombie s’était servi un très bon jeu qu’il n’a pas su bien jouer : un casting qui joue la carte de la mixité avec au départ plusieurs figures black (mais comme un mauvais cliché ce sont eux qui vont mourir d’abord) et quasiment tout le monde approche la cinquantaine (donc aucune écervelée qui va hurler) avec bien entendu comme dans ses autres films son actrice-muse et épouse Sheri Moon Zombie (sans suspens on devine que bien d’autres vont mourir avant elle), on retiendra en particulier les visages de Meg Foster (courageuse victime) et de Richard Brake (effrayant bourreau).

Il y a déjà eu bien d’autres films où un groupe de personnes se retrouvaient victimes pour le plaisir sadique de quelques bourreaux (ne serait-ce que American Nightmare 2 ou Hostel 3) mais avec tout de même une idée de scénario en guise de prétexte, il apparaît qu'avec 31 les séquences d’horreur ont été plutôt prétexte à un scénario (d’ailleurs pas très solide), dommage. 31 est très réussi dans un genre brutal, tellement qu’une sortie en salles de cinéma s’annonce compliquée mais on espère pas désespérée...

BIFFF 2016 : rendez-vous à Bruxelles jusqu’au 10 avril

Posté par kristofy, le 30 mars 2016

Pride-and-Prejudice-and-Zombie

Il y a à peine une semaine, le 22 mars dernier, la ville de Bruxelles subissait un double attentat frappant un aéroport et une station de métro. Le 34e BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) qui devait se dérouler du 29 mars au 10 avril ouvrirait-il ses portes ? La réponse était en fait arrivée très vite, dès le lendemain : « oui, cent fois oui ! Nous ne nous plierons pas à ces actes lâches de terreur, nous n'admettrons pas que notre liberté de parole soit prise en otage et nous ne courberons pas de peur. Garder la tête haute, c'est notre acte de résistance! En riant ensemble, c'est notre acte de résistance! On va s’amuser les amis, ça sera notre acte de résistance ! »

C'est donc parti pour cette édition 2016 de la manifestation belge consacrée au cinéma fantastique, dont le jury international est cette année présidé par Jaume Balaguero. Dès son premier film La secte sans nom (1999), son nom à lui, loin d'être secret, circule comme celui d'un nouveau réalisateur espagnol à suivre. La confirmation arrivera en 2002 avec Darkness, puis Fragile avec Calista Flockhart en 2005. En 2007 il s’associe avec Paco Plaza pour réaliser [•REC] et c’est un succès mondial, suivi de [•REC]2, un troisième volet par Paco Plaza, et Jaume Balaguero aux commandes du dernier [•REC]4 Apocalypse. Entre temps, il a également réalisé le thriller Malveillance.

La récompense suprême du BIFFF, c'est le Corbeau d’or, et il l’avait déjà gagné pour La secte sans nom, [•REC] avait quant à lui été récompensé du Corbeau d’argent et d’un prix du public : c’est dire s'il connaît déjà bien ce festival de Bruxelles ! Il est entouré du réalisateur italien Luigi Cozzi, du Français Marc Caro, de l’actrice tchèque Jasna Kohoutova et de la Chinoise Bai Ling.

Le BIFFF, c’est une centaine de films, en provenance de partout, et certains très fous, dont Green Room et Hardcore Henry qui sortiront bientôt courant avril en France et surtout 31 de Rob Zombie, Yoga Housers de Kevin Smith, The strange house de Danny Pang, Anacleto, Agente Secreto de Javier Luiz Caldera…

En guise de film d’ouverture, les festivaliers découvriront Orgueil et Préjugés et Zombies, soit une relecture du roman de Jane Austen : l'intrigue se passe toujours au 19e siècle... mais avec de féroces zombies. Le film va se révéler tout autant romantique mais bien plus féministe et plus tranchant, avec des répliques du style : “mes filles ont appris à se battre, pas à cuisiner…” Ce qui résume plutôt bien l'esprit de ce festival où l'on passe plus de temps à regarder des personnages se battre qu'à faire le ménage ou s'interroger philosophiquement sur le sens de la vie.

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34e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 29 mars au 10 avril 2016, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation

BIFFF 2016 : Kevin Smith, Les Visiteurs et les cinémas asiatiques et espagnols à l’honneur

Posté par kristofy, le 14 mars 2016

Le 34ème BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) se déroulera du 29 mars au 10 avril: chaque année Bruxelles se transforme en capitale du fantasy, thriller, science-fiction, zombies et autres films du genre mais-pourquoi-est-il-si-méchant-? dans une ambiance festive.

L’invité d’honneur du BIFFF qui deviendra Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival) est d’ailleurs un des plus gros fans de ce type de films et l'un des réalisateurs les plus fantasques de ces dernières années (des religieux tortionnaires dans Red State, un homme mutilé en morse dans Tusk…) : Kevin Smith viendra présenter en avant-première Yoga Hosers (après le festival de Sundance en janvier). En vedette les actrices Harley Quinn Smith (sa fille) et Lily-Rose Depp (la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis, qui font d’ailleurs une apparition dans le film). Elles avaient toutes deux fait leur première apparition au cinéma dans le film précédent du cinéaste, Tusk. Elles reprennent leurs rôles dans Yoga Hosers, cette fois-ci centré sur elles : les deux amies seront invitées à une soirée plutôt démoniaque...

Parmi les autres invités il y aura l’espagnol Javier Luiz Caldera (Grand prix du BIFFF 2013 pour Ghost Graduation) avec son nouveau film Anacleto, Agente Secreto (un genre de Kingsman), le coréen Ryoo Seung-wan (No Blood No Tears et Arahan c’était lui) avec ses polars Veteran et The Unjust, l’autrichien Hartl Dominik pour Attack of the Lederhosenzombies, la réalisatrice taïwanaise Hsieh Lingo et son angoissant The Bride, l’actrice chinoise Bai Ling pour le film parodique ABC’s of Superheroes

Les films asiatiques seront encore une fois très nombreux et prestigieux: Ghost Theater de Hideo Nakata, Tag et aussi The Virgin Psychics les derniers films de Sono Sion, Yakuza Apocalypse de Takashi Miike, The Strange House de Danny Pang, Memories of the sword avec  Lee Byung-hun, le succès chinois Monster Hunt, les thrillers coréens The Deal de Son Young-ho, The Exclusive : Beat the Devil’s Tattoo de Roh Deok, The Phone de Kim Bong-joo, The Tattooist de Lee Seo, la curiosité The Beauty Inside de Baek Jong-yeol, le film d’animation Seoul Station de Yeon Sang-ho, l’adaptation du manga japonais I am a Hero par Shinsuke Sato…

Les films espagnols seront aussi bien présents avec El Cadaver de Anna Fritz de Hector Hernandez Vicens, El Desconocido de Dani de la Torre, Segon Origen de Carles Porta, Summer Camp de Alberto Marini... Et bien d'autres films en provenance d'Argentine, du Méxique, de Suède... Du côté français, la production de films fantastiques étant assez faible, on se contentera de The End de Guillaume Nicloux (avec Gérard Depardieu, qui était au festival de Berlin et qui ne sortira qu'en vidéo à la demande en France) et, gloups, Les Visiteurs:la Révolution (avec Christian Clavier et Jean Réno de retour dans les couloirs du temps)... C'est dire le niveau de fantaisie dans l'Hexagone.

Chaque jour des films très attendus feront l’évènement : 31 de Rob Zombie (qui a secoué le festival de Sundance), The Invitation de Karyn Kusama, Hardcore Henry (filmé en caméra subjective façon fps), The Wave du norvégien Roar Uthaug, Into the Forest avec Ellen Page et Evan Rachel Wood, aussi Green Room de Jeremy Saulnier (découvert à Cannes puis Deauville) et The Survivalist de Stephen Fingleton (que nous avions rencontré à Dinard)... Le BIFFF s'ouvrira avec Orgueil et Préjugés et Zombies et pour la clôture le tout nouveau Alex de le Iglésia, Mi gran noche.

Et pour vous mettre en appétit de ce BIFFF 2016 en voici un avant-goût :

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34e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 29 mars au 10 avril 2016, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Le BIFFF 2015 récompense Frankenstein de Bernard Rose

Posté par kristofy, le 20 avril 2015

La 33e édition du Bruxelles International Fantastic Film Festival (BIFFF pour les intimes) a fait couler des larmes et du sang, et sa résurrection d’outre-tombe est bien entendue déjà prévue pour 2016, ‘à l’aise’ selon l’expression belge.

Pendant 13 jours il y a eu une centaine de films, quelques unes en avant-première mondiale. Plusieurs jurys se répartissaient la Compétition Internationale, la Compétition Européenne, la Compétition 7ème Orbit, la Compétition Thriller… Pour les films en Compétition Internationale le jury 2015 était composé de Richard Stanley, Andy Muschietti, Timo Vuorensola et Jonas Govaerts.

Une fois n'est pas coutume, c'est un film britannique qui a remporté le Corbeau d'or. C'est la quatrième fois qu'un film anglais repart avec le prix suprême et la deuxième fois que Bernard Rose est sacré, 26 ans après Paperhouse. Le cinéma espagnol, toujours très en forme, est quand même reparti avec quelques prix puisque 3 des 6 films que nous avions vus sont repartis récompensés.

Le palmarès de la Compétition Internationale :

- Corbeau d’Or, Grand Prix : Frankenstein réalisé par Bernard Rose (lire Bernard Rose revient aux sources avec Frankenstein)

- Corbeau d’Argent ex aequo: The Infinite Man réalisé par Hugh Sullivan
- Corbeau d’Argent ex aequo: Goodnight Mommy réalisé par Veronika Franz et Severin Fiala

-mention spéciale : Starry Eyes réalisé par Kevin Kolsch & Dennis Widmyer
-Prix spécial du jury (prix Hong-Kong Economic and Trade Office pour leur 50e anniversaire de présence à Bruxelles) : The Blue Elephant réalisé par Marwan Hamed

Le palmarès des autres sections :

- Méliès d’Argent : L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa
- mention spéciale pour la direction artistique : Musaranas réalisé par Juanfer Andres & Esteban Roel

- Prix Thriller : La Isla Minima réalisé par Alberto Rodriguez

- Prix du 7e Parallèle : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros
-mention spéciale : l’acteur Leland Orser dans Faults réalisé par Riley Stearns

-Prix du Public : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros

L’année dernière le Corbeau d’Or et le Prix du Public était du même avis en sacrant Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia, et cette année 3 films espagnols sont encore cités. Pour la Compétition Internationale il y avait 15 films. Frankenstein, The Infinite Man, Goodnight Mommy étaient clairement dans les favoris, aux côtés de Spring et The House at the end of times.

Certains des films les plus forts étaient hors-compétition ou n’ont pas été récompensés puisque la plupart des jurys délibèrent pour un seul prix (et cette année plusieurs mentions spéciales), comme par exemple Sea Fog (sorti déjà en France le 1er avril), Eat, Therapy for a vampire, The stranger, Luna de miel, The terror live… Un élément troublant distingue l’ensemble de ce palmarès : certains films primés reposent sur une ambiance étrange où presque tout est permis (même à la limite du crédible) pourvu qu'un twist final sauve l'absurde situation. C’est le cas de Goodnight Mommy, Starry Eyes, Another Frontier, et Faults où selon le cas seule la fin justifie un film un peu mou dans sa durée.

Dans le vaste programme des films toutes sections confondues le public a préféré Liza,The Fox-Fairy qui est une comédie très réussie, avec une histoire romantique contrariée par un fantôme (le BIFFF c’est aussi quelques films romantiques drôles). En voici une bande-annonce :

BIFFF 2015 : 6 films qui prouvent que le cinéma espagnol est (toujours) maître du genre

Posté par kristofy, le 19 avril 2015

Au BIFFF, les films espagnols ont toujours eu la côte. Pour ce qui de la compétition internationale le trophée du Corbeau d’Or a d’ailleurs été gagné par Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera en 2013 et par Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia en 2014.

La Isla Minima (Marshland) réalisé par Alberto Rodriguez (El traje, Les 7 vierges, Groupe d’élite)

C’est le film espagnol qui vient de remporter 10 Goya (les César espagnols) contre l’autre film multi-nominé El nino, pourtant meilleur. Le film se déroule à l'époque de la fin de la dictature de Franco. Dans une région où les ouvriers des champs font grève pour obtenir une augmentation, deux sœurs d’environ 16 ans ont disparue. Les pistes d’une fugue ou d’un enlèvement sont envisagées avant que l’affaire ne soit reliée à un autre crime sexuel sur une autre adolescente… Deux policiers suivent les différents indices qu’ils reçoivent au fur et à mesure (y compris des envois anonymes) plutôt que d'enquêter véritablement. Ils vont parler à différents protagonistes… La Isla Minima est un film qui souffre d'être (trop) proche de la série True detective ; avec deux détectives dans le bayou, ici transplantés dans la pampa espagnole. Même la fin ouverte pour une suite fait attendre un nouvel épisode au spectateur. Sortie en salles le 15 juillet.

El nino réalisé par Daniel Monzon (Cellule 211)

C’est l’autre film espagnol multi-nominé (13 catégories) aux Goya. Le film raconte plusieurs histoires en parallèle. Elles vont se croiser, avec la description de l’organisation d’un trafic de drogue entre le Maroc et l’Espagne via Gibraltar. Ceux qui en profitent et ceux qui essaient de le combattre. Il y a l’histoire des policiers qui enquêtent sur les gros bonnets d’un réseau international et qui patrouillent en hélicoptère au dessus de la mer pour intercepter les embarcations chargées de marchandises, le récit de trois jeunes qui après avoir participer au transport pour une bande vont organiser eux-mêmes leur réseau, et la chronique de différents gros trafiquants qui ont des indics dans la police pour organiser des leurres et faire passer des tonnes de marchandises dans des containers… Au casting on retrouve Luis Tosar, Sergi Lopez, et la révélation du jeune Jesús Castro qui est ici la vedette du film (il a aussi un rôle dans La Isla Minima). Le film serait comme une version européenne du Traffic de Steven Soderbergh, avec un aspect plus documentaire et une immersion encore plus réaliste.

La Ignorancia de la Sangre réalisé par Manuel Gomez Pereira (Entre ses jambes , Reinas)

Ici, malheureusement, le film ne parvient pas à convaincre, il commence en Espagne avec des mafieux russes proxénètes et se termine avec des terroristes islamistes au Maroc, avec, comme fil rouge, l’enlèvement du fils de Paz Vega, la compagne du policier Juan Diego Botto . L’histoire est l’adaptation d’un roman de Robert Wilson (le quatrième volume d’une série dans le style Robert Ludlum). Dans le film, seul le charisme du héros parvient à convaincre dans une narration sans réel intérêt…

Automata réalisé par Gabe Ibanez (découvert à La Semaine de la Critique de Cannes 2009 avec Hierro)

Dans un futur peut-être pas si éloigné, les conditions de vie sur Terre se sont bien dégradées avec quelques pluies acides sur la Cité où demeure à peine 1% de la population, cohabitant avec quelques robots. Comme dans la plupart des films sur la robotique, il y a au départ les célèbres principes d’Asimov: ici les robots ont été conçus selon deux protocoles : un robot ne peut pas nuire à une forme de vie humaine et un robot ne peut pas se modifier lui-même. Tout comme le film I Robot avec Will Smith, Eva de l’espagnol Kike Maillo (avec Daniel Brühl  et Marta Etura ) ou la série danoise Real Humans, on se doute que quelque chose d’imprévu va arriver avec les machines… Antonio Banderas est un agent d’assurance qui trouve le cas d’un robot qui se serait réparer tout seul : ‘une auto-réparation implique la notion de conscience’. Ici Antonio Banderas va être emmené dans le désert où des robots ont un projet… Il est question de Biokernel modifié (le système opérationnel des robots) qui va amener plusieurs interrogations métaphysiques. Par deux fois on entendra la phrase clé du roman de Michael Crichton Jurassic Park : ‘la vie finit toujours par trouver son chemin’ à propos des progrès de la science qui ne sont pas forcément un progrès pour l’Homme. Automata est un récit d’anticipation qui évoque la possible fin de l’humanité sur Terre.

L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa

On découvre des gens qui marchent péniblement sur des routes, c’est semble-t-il la guerre et il n’y a plus ni essence ni eau. Une mère et son petit garçon vont emmener avec eux une fillette. La destination est un refuge où ils espèrent être accueillis; il s’agit en fait d’un immense campement où chaque famille peut vivre dans un genre de mobil-home à condition de suivre les règles de cette nouvelle communauté, comme travailler à des tâches imposées. Dans cette vaste enceinte, tout est filmé et écouté pour un programme de téléréalité, et à l’intérieur on comprend vite les règles. Pour passer du niveau C au niveau A (plus de confort et l’espérance d’un visa pour une vie meilleure), il faudra faire tout ce qu’il faut pour gagner des points de popularité : être le plus fort, être la plus séductrice, protéger son secret, trahir… Le film est une énième critique de la téléréalité qui a des années de retard pour être pertinent, sauf avec un rebondissement surprise à la fin…

Musarañas réalisé par Juanfer Andrés et Esteban Roel (coproduit par Alex de la Iglésia)

Dans l’Espagne des années 50, deux sœurs imprégnées des principes de la religion vivent ensemble confinées dans le même appartement depuis trop longtemps, depuis la mort de leurs parents. L’ainée inquiète de l’avenir est couturière mais souffre d’une agoraphobie qui l’empêche de sortir de l’appartement, l’autre qui vient tout juste d’avoir 18 ans espère s’éloigner de son passé. Un jour un homme blessé tombe devant leur porte. Les deux sœurs vont s’en occuper de manière différente et vont devoir s’affronter… On y retrouve Macarena Gómez, extraordinaire, Nadia de Santiago, Hugo Silva et Luis Tosar et Carolina Bang.
Chaque année ou presque l’Espagne produit un film de genre qui fait date comme L’echine du Diable, Les autres, Le labyrinthe de Pan, L’orphelinat, Rec, Les yeux de Julia, Insensibles…, et cette année le grand film espagnol sera donc Musarañas . Le film, presque un huis-clos, commence par montrer différentes pièces d’un puzzle avant des les réunir dans un ensemble qui va devenir de plus en plus oppressant pour devenir sanglant. Un petit chef d’œuvre, qui a fait le tour des festivals, et dont on va reparler bientôt. Si un distributeur français est trouvé.

BIFFF 2015 : Luna de miel, la sensation forte venue du Mexique

Posté par kristofy, le 17 avril 2015

Une autre grande avant-première mondiale au BIFFF 2015 a su terrifier la salle comme rarement. Alors que d’autres films ne font peur que par moments, il en est certains où l’angoisse monte crescendo, et c’est la cas de ce film mexicain : Luna de miel (Honeymoon) réalisé par le jeune Diego Cohen (30 ans et déjà plusieurs films réalisés et 4 projets de productions en cours) avec l’actrice Paulina Ahmed, venus ensemble dans la capitale belge pour présenter le film.

On vous raconte l'histoire: Un homme suit régulièrement une jolie jeune femme qui fait son jogging et essaie maladroitement de lui parler. Cet homme ira dans des magasins acheter divers articles notés dans une liste : une douche, un collier pour chien anti-aboiement, des doses de médicament anesthésique… Et un jour cet homme va kidnapper cette jeune femme pour l’attacher dans sa cave. L’horreur peut commencer. Cet homme va torturer psychologiquement et physiquement la jeune femme en exigeant d’elle qu’elle devienne sa femme et qu’elle l’aime, du moins en apparence, car la situation va évoluer ensuite… Luna de miel reprend à son compte certains clichés de films d’horreur comme la figure du pervers avec des problèmes relationnels et les souffrances du ‘torture porn’ pour manipuler les spectateurs avec un scénario qui joue avec les nerfs. La mise en image particulièrement réussie installe une ambiance qui prête à la surenchère de scènes qui font froid dans le dos et qui joue avec les attentes et surtout les peurs du public.

Luna de miel se déroule dans un quartier de Mexico, une capitale du kidnapping qui a fait plusieurs fois l’objet de faits divers dans les journaux. L’homme qui séquestre la jeune femme n’est autre que l’acteur Hector Kotsifakis, qui avait d’ailleurs un petit rôle du même genre dans Daniel y Ana (à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2009).  Il est à la fois charmeur et terrifiant. Ce contexte fait qu’on peut craindre le pire pour ce qui va advenir de la jeune prisonnière, la belle Paulina Ahmed, dont c’est le premier rôle devant une caméra. Son corps et ses regards transmettent aux spectateurs la violence de ce qu’elle va subir.

"J’ai enlevé beaucoup de dialogues pour en faire des actions visuelles"

Paulina Ahmed : « Je viens de vivre ma plus belle expérience ici avec en même temps le film sur l’écran et vous le public du BIFFF, vous êtes incroyables. En voyant le film je me souviens de certaines douleurs de mon corps en le faisant, c’était éprouvant. Je suis très contente que vous, le public, ayez eu une connexion émotionnelle autant avec le personnage de l’homme qu'avec le mien. Je sortais d’une école de comédie où on apprend à préparer en amont un personnage, mais là, pour mon premier rôle dans un film, j’ai appris qu’il fallait être toujours concentrée sur le moment présent et d’être prête aux changements que voulait faire le réalisateur au moment de tourner. »

Diego Cohen : « Elle a dû subir quelques ‘tortures’ comme être attachée pendant plusieurs heures, mais elle a pris ça de manière formidable alors que d’autres actrices seraient parties. Au début je voulais une ambiance de comédie romantique, ce qui explique la chanson quand ça commence. Mais très vite, je voulais évoluer vers une autre ambiance, plus angoissante, quand on comprend que quelque chose se prépare et encore une autre ambiance quand on va découvrir un autre visage des personnages. La structure du scénario de Marco Tarditi Ortega était déjà là dès l’origine mais il y avait beaucoup de dialogues, trop. J’ai enlevé beaucoup de dialogues pour en faire des actions visuelles, j’ai réécrit le script de cette manière. Au montage, j’ai particulièrement travaillé avec le sound-designer sur les contrastes entre le son et l’image. En tournant le film je savais ce qui était bon, mais après le montage final, j’ai été étonné que le film soit vraiment bon. »

Luna de miel de Diego Cohen est l’un des favoris des film de la sélection Compétition Thriller.

BIFFF 2015 – Dealer: le film qu’on ne verra peut-être pas en France mais qui a séduit les Américains

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF 2015 (Bruxelles International Fantastic Film Festival) n'a pas le choix: la Corée du Sud et l’Espagne, maîtres du genre, sont très bien représentées tandis que la France est malheureusement quasiment absente… Dealer réalisé par Jean-Luc Herbulot, est donc, facilement, LE film français du BIFFF qui était à voir.

Commençons par l'histoire: Dan est un trafiquant de drogue qui à l’habitude des petits deals dans son quartier nord de Paris, il sait les combines, les risques et surtout les galères. Un client qu’il connaît bien se présente à lui avec une commande urgente d’un kilo de cocaïne et la promesse d’une grosse somme. D’habitude, Dan ne touche pas à cette drogue mais il rêve de partir loin pour une autre vie en Australie alors il accepte. Il sait qui aller voir pour se procurer ce kilo mais il n'a que quelques heures pour ramener l'oseille. Il préfère cacher le paquet de drogue chez lui avant la transaction. Las, une mésaventure plus tard et le paquet a été volé. Il n’a plus la drogue pour le client et il n’a pas l’argent pour son fournisseur : il a donc peu de temps pour trouver 40 000 euros…

Micro budget et tournage en 12 jours

Le film montre à toute vitesse ces quelques heures pendant où Dan fait le deal, perd tout, se retrouve ensuite avec une dette encore plus grande de 70 000 euros ! Il va d’un endroit à un autre avec son pote et on découvre toute une galerie de personnage dans un Paris interlope: une pute sans scrupules, un gang de camerounais sans pitié, des manouches sans peur… Dealer est un thriller où tout bouge à toute vitesse, autant les paroles que les images. Une descente aux enfers où, pour le héros, tout va de pire en pire. Le film est emmené par l’acteur Dan Bronchison, qui en est aussi le producteur. Il est presque constamment à l’écran. Lui et le réalisateur Jean-Luc Herbulot ont choisi une mise en image au plus proche d’une réalité crue, comme une immersion dans tout ce qui peut mal tourner dans le quotidien d’un trafiquant de drogue. Le film adopte un récit guidé par la voix-off du personnage principal et des inscriptions qui apparaissent presque comme des chapitres (le deal, le client, grosse chaleur, le braquo…), on est bien dans une fiction sans glorification des truands. Langage et personnages de la rue. Le tout a été tourné en 12 jours pour un petit budget (165 000 euros), et cela donne un vrai film qui fait bouger les lignes du cinéma français.

Prochain film avec Joel Kinnaman et Rosamund Pike

Dan Bronchinson : «On nous parle beaucoup d’une influence de Pusher de Nicolas Winding Refn, en effet mais on pourrait aussi évoquer Transpotting, Cours Lola cours, La 25ème heure… Dans l’histoire il y a des éléments qui sont vraiment du vécu par certaines personnes bien réelles, mais c’est du passé. Pour la scène de torture, ce genre de chose est arrivé à une ancienne connaissance. Le but de cette scène qui est violente mais pas gratuite était de montrer que le méchant qui donne les ordres était vraiment très méchant. L’aspect filmé de façon réaliste renforce l’impact de la scène de torture… »

Jean-Luc Herbulot : « Dealer devrait sortir en Suisse, en Allemagne, en Grèce, en Turquie, mais des discussions sont encore en cours pour une éventuelle sortie en Belgique et même en France où ce n’est pas évident de faire aboutir les choses. En France ce genre de films peut exister avec ce qu’on appelle une ‘sortie technique’ par exemple une poignée de salles pendant deux semaines, mais on voudrait que ça soit plus beaucoup plus large que ça. On voulait faire quelque chose de différent de ce qui se tourne habituellement en France, ce qui n’est pas très difficile… Parallèlement à cette situation, il y a des américains qui ont adoré le film et qui m’ont proposé de réaliser mon prochain film aux Etats-Unis : le tournage se prépare pour cet été et ça s’appelle The Bends avec Joel Kinnaman (il est dans Night Run avec Liam Neeson, dans Kinght of cups de Terrence Malick, dans le prochain Suicide Squad de David Ayer…) et avec Rosamund Pike (nominée à un Oscar pour Gone Girl de David Fincher), Un sacré casting donc. Je veux aussi continuer de développer les suites de Dealer puisque le projet initial était d’en faire une trilogie. Deux autres films étaient prévus, deux suites qui doivent mettre en avant certains des personnages déjà vus mais à un autre moment de leur histoire. »

Bande annonce du film

BIFFF 2015 – Bernard Rose (Candyman) revient aux sources avec Frankenstein

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) profite de son statut pour présenter quelques films en avant-première mondiale. C'est le cas de Frankenstein en présence de son réalisateur britannique Bernard Rose.

Son Frankenstein est porté par un casting de choix : Xavier Samuel très impressionnant (em>My Best Men, Perfect Mothers, Fury...), Carrie-Ann Moss (la Trinity de Matrix), Danny Houston (qui était dans son Two Jacks) et Tony Todd (Candyman).

Pour le réalisateur, c'est à la fois un retour aux sources du fantastique et un retour devant son premier public: son film Paperhouse avait gagné au BIFFF le prix du Corbeau d’Or en 1989, et présenté le film qui a fait sa renommée, le célèbre Candyman en 1992.

Durant les années 90 Bernard Rose a aussi signé deux films prestigieux Ludwig van B. (avec Gary Oldman et Isabella Rossellini, 1994) et Anna Karénine (avec Sophie Marceau et Sean Bea, 1997n), puis d'autres films comme Mr Nice (avec Rhys Ifans et Chloë Sevigny, 2010) ou Two Jacks (avec Billy Zane et Sienna Miller, 2012). Ses autres réalisations fantastiques ont eu moins de succès, mais elles représentent sa version de genres revenus à la mode comme le 'torture-porn' avec Snuff-movie en 2005 (suite aux Saw et Hostel...) et le 'found-footage' avec Sx Tape en 2013 (suite aux Rec et Paranormal activity...). Son tout nouveau film est en quelque sorte à la croisée de sa filmographie : l'adaptation d'un classique de la littérature et une version moderne du personnage du monstre...

Monstre moderne

Le roman de Mary Shelley se situe dans l'Angleterre de 1818, et Bernard Rose transpose cette histoire de nos jours à Los Angeles. «Je trouve que cette histoire du docteur Frankenstein n’est pas à propos de quelqu’un qui a créée un monstre mais peut-être davantage perçue comme quelqu’un qui donne la vie.» Donc un 'être humain' se découvre dans ce qui ressemble à une salle d’hôpital, il découvre les gens autour de lui qu'il identifie comme des parents mais eux découvrent une erreur de mutation cellulaire qui lui cancérise la peau... Leur créature va leur échapper et se retrouver dans la ville, avec des policiers à ses trousses. Il trouvera refuge auprès d'un SDF, avant que la panique ne grandisse... Si le décor est moderne, Bernard Rose à garder en voix-off et le ton poétique du roman :  «puisque je ne peux inspirer l’amour, que je cause l’effroi.»

© kristofy / ecrannoir.frA l'issue de la projection Bernard Rose a partagé avec le public sa vision du mythe de Frankenstein :

Dupliquer la nature est un fantasme scientifique

«Le roman original a été écrit au début de la révolution industrielle, il y a environ 200 ans, on découvrait peut-être à peine que l’électricité puisse avoir comme pouvoir d’animer un tissus humain. C’est le premier roman de science-fiction, le premier roman d’horreur. Deux siècles après aujourd’hui on arrive à la création de nouveaux tissus humains comme de la peau ou même des organes artificiels avec une imprimante 3D. Si on créer un être humain de toute pièce, qu’en est-il de la conscience ? Le roman était novateur et en quelque sorte prévoyant, l’histoire est toujours passionnante à notre époque. Le fantasme de créer la vie de manière scientifique est peut-être quelque chose qui vient plus d’un homme que d’une femme. Dans le film, il y a un créateur médecin homme mais aussi une femme médecin, d’ailleurs le roman qui évoque les questions de ce danger a été écrit par une femme. En tout cas dupliquer la nature est un fantasme scientifique.
Pour moi le film devait commencer avec l’éveil à la vie du monstre et finir avec sa mort, le film est raconté de son point de vue à lui. Une chose amusante, c’est la scène où un policier tue un chien : beaucoup de gens trouve ce moment violent ou triste. Dans les films on peut voir des dizaines de personnes se faire tuer et ça passe, mais quand c’est un chien, bizarrement, ça touche plus les émotions de certains spectateurs, c’est étrange non ?»

Le défi c'est la distribution des films

«La production de films est en quelque sorte plus facile aujourd’hui par rapport à avant. Le défi c'est surtout la distribution des films. Presque tout se retrouve sur internet quasiment gratuitement, sans que des droits d’auteur soient reversés. Peut-être que des auteurs vont demander de l’argent aux fournisseurs d’accès à internet ? A la télévision on voyait des films gratuitement mais ce sont les chaines de télévision qui payaient des droits pour les diffuser, avec l’argent des publicités. Aujourd’hui les spectateurs vont de la télévision vers Internet pour les films.»

Le film n'a toujours pas de distributeur en France.

BIFFF 2015: Bruxelles met à l’honneur zombies, psychopathes, démons et autres créatures fantastiques

Posté par kristofy, le 6 avril 2015

Le 33ème BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) se déroulera du 7 au 19 avril dans la capitale du ‘cinéma de genre’ : fantasy, thriller, science-fiction, psychopathes divers et zombies avariés seront au rendez-vous... Avec Porto et Sitgès, c'est le plus grand festival de genre en Europe. Il y a aura plus d’une centaine de films au menu. En ouverture, au choix The Taking of tiger mountain 3D de Tsui Hark ou Burying the ex de Joe Dante, qui d’ailleurs sera présent pour devenir Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival).

Le plus fantastique des festivals de films fantastiques va faire découvrir quantités de films attendus en avant-première mais aussi beaucoup de pépites invisibles.

Il y aura un Focus Argentine et une rétrospective de films de kung-fu.

Certains titres ont à leur générique des stars bien connues dans des rôles à faire peur : Faults avec Mary-Elizabeth Winstead; Pats per billion avec Frank Langella, Gena Rowlands, Rosario Dawson; The Cobbler avec Adam Sandler, Steve Buscemi, Dustin Hoffman; Robot Overlords avec Ben Kingsley et Gillian Anderson; The Editor avec Paz De La Huerta et Udo Kier; Everly avec Salma Hayek; The Ice Forest avec Emir Kusturica; The Ignorance of Blood avec Paz Vega; El nino avec Sergi López; Automata avec Antonio Banderas; El ardor avec Gael Garcia Bernal et Alice Braga…

Mais films fantastiques rime également avec films asiatiques : ils seront encore très nombreux au BIFFF. Le réalisateur Joe Chien sera de retour pour présenter Zombie Fight Club, l’actrice Shiina Eihi viendra pour The Ninja war of Torakage. On y découvrira par exemple One on One, le nouveau (et vingtième) film de Kim Ki-duk, The Midnight After de Fruit Chan, The Demon Within de Dante Lam, Roaring Currents avec Choi Min-sik, Monsterz de Hideo Nakata (découvert lors du dernier festival asiatique de Deauville), Greatful Dead avec Tadanobu Asano, Deadman Inferno avec Shô Aikawa…

Cette année le jury de la compétition internationale rassemble Andy Muschietti (réalisateur de Mama avec Jessica Chastain), Timo Vuorensola (réalisateur de Iron Sky), Jonas Govaerts (réalisateur de Cub) et Richard Stanley (scénariste de L’île du Dr Moreau avec Val Kilmer et Marlon Brando); ils vont devoir départager 14 films pour le trophée du Corbeau d’Or.

Toutes sélections confondues, on prédit déjà que le buzzomètre va monter pour ces quelques films que l’on vous recommande déjà : Goodnight Mommy qui est un des favoris de la compétition (déjà récompensé à Gérardmer, sortie le 22 avril), The House at the end of the time d’Alejandro Hidalgo (Venezuela), The Infinite man de Hugh Sullivan (Australie), Shrew’s nest de Juanfer Andres & Esteban Roel (Espagne), Danny’s doomsday de Martin Barnewitz (Danemark), From the dark de Conor McMahon (Irlande), sans oublier Stung avec Lance Henriksen et des guêpes mutantes (qui vient d'être tout juste d'être applaudi au festival South by Southwest)…

Et pour vous mettre le sang à la bouche, le BIFFF a rassemblé plusieurs extraits dans sa bande-annonce.

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33e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 7 au 19 avril 2015, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation