Une semaine d’amour pour tous au MK2 Beaubourg

Posté par vincy, le 19 août 2013

beaubourg mon amourLe MK2 Beaubourg à Paris propose du 21 au 27 août le Festival "Beaubourg, mon amour", qui assemble une (excellente) série de films à thématique homosexuelle. 7 films "gays" dont une avant-première qui va être rapidement complète : Interior Leather Bar, la variation SM et explicite de Cruising (de William Friedkin) par James Franco et Travis Mathews. La projection aura lieu le mardi 27 août à 20h. Interior Leather Bar a fait le tour de plusieurs festivals, dont ceux de Sundance, Berlin et le Champs Elysées Film Festival à Paris.

Au programme : I want Your Love de Travis Mathews, Keep the Lights On d'Ira Sachs, Homme au bain de Christophe Honoré, Laurence Anyways de Xavier Dolan (Queer Palm 2012), Les Invisibles de Sébastien Lifshitz (César du meilleur documentaire), Tu n'aimeras point d'Haim Tabakman, et Week-end d'Andrew Haigh.

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Beaubourg, mon amour : horaires des séances et réservation des billets

Cabourg 2012 : Alex Beaupain met des mots sur ses musiques

Posté par kristofy, le 16 juin 2012

Le 26e festival du film romantique de Cabourg s’est enrichi d’une nouvelle sélection, "Par amour de la musique", à travers aussi bien des longs métrages que des courts. Dans ce cadre, une séance spéciale du film Les chansons d’amour de Christophe Honoré a eu lieu suivi d’une rencontre avec le compositeur et interprète Alex Beaupain, son complice musical de longue date depuis 17 fois Cécile Cassard.

Alex Beaupain s’est livré longuement, commentant à la fois sa collaboration avec Honoré et son travail de chanteur. Petit condensé de cette rencontre pleine de chaleur et d'humour.

Sur sa complicité avec Christophe Honoré

"Pour le film Les bien-aimés, Christophe Honoré voulait d’abord 5 chansons pour 5 époques. Après deux mois de travail, il y a eu 14 chansons, le film est devenu plus musical que ce qu’il avait prévu au départ. Plus ça va et plus c’est compliqué de travailler avec un ami. Christophe Honoré est peu diplomate et quand quelque chose ne lui plaît pas, il ne se gêne pas pour le dire ! Son plus beau compliment, ça doit être ‘ça fonctionne’... Il devient de plus en plus exigeant. En fait c’est un peu paralysant d’avoir fait tant de choses ensemble. La gageure est d’essayer de faire des choses différentes."

Sur la meilleure manière d'introduire une chanson dans un film

"Souvent quand une chanson commence dans un film ça devient un numéro musical, un peu comme un clip. Christophe Honoré préfère faire croire aux spectateurs que ses personnages se mettent à chanter de manière plus réaliste, c’est pourquoi au mixage on entend aussi pendant la chanson le bruit de la rue ou des voitures par exemple, le monde extérieur est toujours là comme lors de leur dialogue d’avant."

Sur la musique de film en général

"Il y a une phrase qui court dans le métier qui est : "la meilleure musique de film est celle qu’on n'entend pas". Je trouve que c’est plutôt une connerie, et je pense tout le contraire. Ceux qui disent ça ne doivent pas savoir comment faire de la musique de film. Bien sûr, il ne faut pas non plus que la musique phagocyte le film. Je trouve important de savoir dire en tant que compositeur qu'à tel endroit, il faut enlever la musique. Certains réalisateurs ont peur que la musique les dépossède un peu de leur œuvre car c’est une partie signée par quelqu’un d’autre."

Sur la musique additionnelle

"Dans les films Ma mère ou Homme au bain, il n’y a pas de musique originale, Christophe Honoré a choisi d’incorporer de la musique additionnelle, comme par exemple une chanson d'Antony and the Johnsons. En fait le métier de superviseur musical est un peu un métier d’escroc, la personne suggère juste des chansons qu’elle connaît et après la production en négocie les droits pour les utiliser. Ce genre de chose ne devrait être fait que par le réalisateur lui-même, l’exemple le plus connu étant Quentin Tarantino."

Sur son actualité

"Les gens me connaissent plus pour mes compositions pour le film Les chansons d’amour que pour mes disques, bien que le film soit inspiré des chansons de mon disque Garçon d'honneur. Dans mes concerts, il y a donc certains de ces morceaux que je m’interdis de ne pas chanter. En ce moment, je travaille sur mon quatrième album à venir. Je prépare aussi un petit concert-spectacle pour La Cité de la Musique avec des reprises de chansons qu’on entend dans le cinéma français comme La boum. C’est pour le début de l’année prochaine."

Crédit photo : Christophe Maulavé

Sophie Marceau revient au théâtre

Posté par vincy, le 24 août 2011

Sophie Marceau sur scène, cela faisait 18 ans que ce n'était pas arrivé. Elle avait joué dans Eurydice, de Jean Anouilh, mis en scène par Georges Wilson, en 91. Elle avait d'ailleurs obtenu le Molière de la révélation théâtrale. Puis en 93, elle jouait aux côtés du fils de Georges Wilson, Lambert, dans une pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion, mise en scène par Bernard Murat.

Cet automne, l'actrice préférée des français surprendra sans doute en jouant un texte d'Ingmar Bergman, Une histoire d'âme. A Paris, on pourra la voir au Théâtre du Rond-Point du 13 octobre au 19 novembre. Une tournée suivra, au Théâtre de Lorient (22-27 novembre), au Centre Dramatique National de Nice (30 novembre-7 décembre) et au Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence (9-17 décembre).

Dans le journal du Théâtre de Lorient, l'actrice revient sur son amour du théâtre, de la danse et de ce texte de Bergman : "Quand j'ai lu Une histoire d'âme, j'ai eu l'impression qu'il y avait là dedans quelque chose qui m'échappais, que je n'arrivais pas à saisir, en me disant que cela devait venir de moi. (...) J'y ai découvert une justesse, une simplicité, une limpidité qui 'ont fait complètement entrer dedans, et m'ont donné envie de me lancer." Elle sera seule sur scène.

Bergman/ Marceau. Etrange lien que réalise la metteur en scène Bénédicte Acolas. "Pour adapter ce monologue, j’explore à la fois le dédoublement de la personnalité de Viktoria et ses multiples voix intérieures qui l’assaillent et je souhaite montrer l’histoire d’une femme qui joue et rejoue sa vie sur scène sincère et souffrante" explique-t-elle. Le texte est fidèle aux questionnements du cinéaste disparu, qui a souvent écrit pour le théâtre : "Ingmar Bergman parle de Sexe comme il parle de Dieu et de l’Art dans cette pièce. Il s’interroge sur l’intimité, les tabous et les malentendus. Maître illusionniste, il fait s’affronter les fantômes, les démons et les passions sincères de notre humanité."

Bénédicte Acolas évoque la pièce et son actrice : "Sophie Marceau, entourée de rares projections, incarne une figure emblématique d’Ingmar Bergman. Viktoria ne veut pas se lever. Oublier tout, dormir encore, fumer des cigarettes. Elle est peut-être folle. Cruelle, perdue, à la fois trop vieille et trop jeune. Trop belle. Actrice inaccomplie qui se parle à elle-même et femme trompée, infiniment malheureuse et révoltée. Une histoire d’âme fouille les tréfonds des ratages partagés, vies pourries d’hypocrisies, de désirs non satisfaits dans une société bouffie de conventions tyranniques."

Sera-t-elle à la hauteur, la Marceau? A en croire la jolie déclaration d'amour de Christophe Honoré (Les bien-aimés), Sophie Marceau souffre surtout d'une mise à l'écart de la part des cinéastes : les vieux (Téchiné) comme les jeunes (Desplechin, Assayas). Ils préfèrent filmer Béart, Binoche, Devos, Bonnaire... "Personne ne la filme dans ces films-là. Pas un plan d'elle, pas une incarnation, pas l'idée d'une idée de l'éventuelle actrice qu'elle est devenue". Honoré loue sa performance dans Police (Pialat), La fidélité (Zulawski, qui a compris qu'elle était plus "gaillarde qu'Adjani, plus solide que Romy"). Cette "prisonnière du cinéma" pourrait trouver le salut sur les planches. "Sophie Marceau sur scène. On n'ose pas trop y croire, on se prend à espérer. Qu'elle accepte enfin d'être inquiétée" (...) Que le théâtre la force à s'acquitter de ce qu'elle est. Avec affection". Qu'attendez-vous Christophe pour faire tourner Sophie?

Cannes 2011 : de Honoré à Prodigies, ajouts à la sélection officielle

Posté par vincy, le 29 avril 2011

La sélection officielle du Festival de Cannes a procédé à quelques ajouts. Ces nouveaux films enrichissent la variété des genres. Ainsi le film de clôture sera Les Bien-aimés, de Christophe Honoré, qui revient 4 ans après Les chansons d'amour (en compétition). Il est aussi venu à Un certain Regard avec 17 fois Cécile Cassard (2002) et à la Quinzaine avec Ma mère (2004) et Dans Paris (2006). Cela promet une belle montée des marches avec Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani, Milos Forman, Louis Garrel, Michel Delpech, Paul Schneider et le compositeur Alex Beaupain. Le film nous fera voyager du Prague des années 60 au Paris d'aujourd'hui en passant par le Londres des années 80. Une comédie mélancolique, romanesque et musicale qui permettra sans doute à Catherine Deneuve de remettre un prix lors de la soirée de clôture, aux côtés de Robert De Niro, avec qui elle a partagé une barque dans Les cent et une nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda en 1995.

Cannes a aussi précisé le contenu de sa nouvelle sélection consacrée à un pays invité. Cette année, l'Egypte. Ce pays qui a aspiré à un profond changement cet hiver en revendiquant son besoin de liberté et son désir de démocratie a toujours été une puissance influente dans la cinéphilie. Sous le regard bienveillant de Youssef Chahine, primé par une Palme du 50e anniversaire en 1997, l'hommage, qui aura le 18 mai avec la projection de 18 jours, oeyvres collectives rassemblant les courts métrages de Sherif Arafa, Yousry Nasrallah, Mariam Abou Ouf, Marwan Hamed, Mohamed Aly, Kamla Abou Zikri, Sherif El Bendari, Khaled Marei, Ahmad Abdallah et de Ahmad Alaa. Dix courts métrages réalisés bénévolement par dix cinéastes, vingt comédiens, six écrivains, huit chefs opérateurs, huit ingénieurs son, cinq décorateurs, trois costumières, sept monteurs, trois sociétés de postproduction et une dizaine de techniciens. 18 jours retrace, sous forme de fiction, la révolution du 25 janvier. "Les recettes de ce film seront consacrées à l’organisation de convois d’éducation politique et civiques dans les villages égyptiens" indique le communiqué du Festival.

Dans la sélection de Cannes Classics, il y aura la projection d’une copie neuve du Facteur (Al Bostagui) de Hussein Kamal (Egypte, 1968) et au cinéma de la plage, on pourra voir Le Cri d’une fourmi de Sameh Abdel Aziz (Egypte, 2011). de plus, un concert de West El Bala fera l’ouverture de la Fête des Sélections qui sera donné le 18 mai dans le cadre de
la Sélection officielle.

Par ailleurs, deux séances spéciales ont été rajoutées : Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh (Tunisie), documentaire inédit relatant la Révolution tunisienne et The Big Fix (Surdose) de Josh Tickell (USA), documentaire produit par Peter Fonda.

Enfin, deux séances scolaires destinées aux lycéens sont prévues : Les Hommes libres de Ismäel Ferrouki avec Michael Lonsdale et Tahar Rahim et Prodigies (La Nuit des enfants rois) d’Antoine Charreyron.

Marie-France Pisier (1944-2011) : un fantôme en liberté

Posté par vincy, le 26 avril 2011

Marie-France Pisier, la promeneuse du Jardin du Luxembourg, n'était pas que cette voix si distinguée, qui l'avait rendue si singulière dans le cinéma français. Cette voix, qui lui donnait un ton si particulier dans les films de Truffaut et ses héritiers de la Nouvelle Vague, était aussi celle des femmes. Féministe engagée depuis la première heure, signataire du fameux manifeste des 342 salopes, diplômée en droit et fréquentant les cercles intellectuels et les milieux politiques, Pisier était une actrice par accident et une politicienne contrariée.

Si j'osais un aparté personnel, je voudrais écrire à quel point sa voix me ravissait, mais, encore plus, sa contemplation. Jeune cinéphile (gamin, quoi), elle faisait partie de mon panthéon de l'idéal féminin. Brune, gracieuse, élégante, égalitariste et intelligente : son féminisme et sa féminité me séduisaient bien plus que les cérébrales froides ou les géniales tragiques qui émergeaient alors dans le cinéma français.

L'absente de la Croisette

Quelle tristesse d'apprendre, à distance, sa mort, à 68 ans. Retrouvée morte dans sa piscine, une nuit de week-end pascal. L'autopsie est en cours.  Une fin précoce, inattendue, "choquante" selon l'expression de son amie Kristin Scott-Thomas, que Pisier avait dirigée dans sa première réalisation. On devait la voir au prochain Festival de Cannes (voir l'actualité du 30 mars dernier). Elle avait été récemment interviewée dans le cadre du documentaire Belmondo, Itinéraire... qui sera présenté à l'occasion de l'hommage à Jean-Paul Belmondo.

Pisier a joué deux fois avec l'acteur le plus populaire de France. Une première fois en 1976, au sommet de sa gloire cinématographique, dans Le corps de mon ennemi (1,8 million d'entrées), d'Henri Verneuil. Film noir sur la corruption, elle incarnait une bourgeoise raffinée qui s'encanaillait avec le voyou Bébel. Elle retrouvera le comédien dans la comédie L'As des As (5,5 millions d'entrées), où elle joue une journaliste qui s'apprête à interviewer Hitler et pousse Belmondo à jouer les sauveurs d'un enfant juif.

La Colette de Truffaut

Mais Marie-France Pisier a surtout été la muse de deux cinéastes, que tout relie. François Truffaut qui l'a découverte, et André Téchiné, qui l'a consacrée. Le premier en a fait le pendant féminin de Jean-Pierre Léaud dans la série des Antoine Doinel. Elle répond à une petite annonce, alors qu'elle n'a aucune information, pour devenir le rôle principal féminin d'Antoine et Colette (1963). Sa désinvolture, son chic naturel, sa vivacité conquièrent le cinéaste, qui, parlant de sa voix, disait qu'elle était son meilleur atout et son pire handicap. Cette voix qui pouvait être à la fois distante, snob, moqueuse, cinglante, ironique, indifférente, blessante...

Elle prolongera l'aventure avec Truffaut dans Baisers volés (1968) et surtout L'amour en fuite (1979), qu'elle co-scénarise avec le cinéaste, Jean Aurel et Suzanne Schiffman. Elle revient en ex-amour et brillante avocate.

Après Truffaut, Marie-France Pisier trouve un deuxième mentor, Robert Hossein qui l'emploie pour trois polars (La mort d'un tueur, Les yeux cernés, Le Vampire de Düselldorf). Pisier prend alors son envol et tourne avec Alain Robbe-Grillet (Trans-Europe Express), Charles Belmont (L'écume des jours, d'après le best-seller de Boris Vian), Stanislas Stanojevic (Le journal d'un suicidé, mésestimé), Luis Bunuel (Le fantôme de la liberté, avant-dernier film du maître espagnol) et Jacques Rivette (Céline et Julie vont en bateau, qu'elle co-scénarise aussi). Ce ne sont pas forcément des rôles principaux, mais à l'époque sa vie est un peu ailleurs : étudiante politiquement impliquée, ex-fiancée de Daniel Cohen Bendit qu'elle fait revenir en France, au premier rang pour la légalisation de l'avortement... Et à la télévision elle est l'une des héroïne du feuilleton populaire Les gens de Mogador.

Sans compromis chez Téchiné

En 1969, elle avait rencontré le deuxième cinéaste marquant de sa carrière. Avant Catherine Deneuve, le jeune André Téchiné en a fait son égérie : Pauline s'en va, Souvenirs d'en France, Barrocco, Les Soeurs Brontë. Dans Souvenirs d'en France, avec Jeanne Moreau, Pisier est sophistiquée et donne à quelques séquences des moments cultes de cinéma. "Foutaises!" aurait-elle clamé... Avec Barrocco, en second rôle face à la jeune Isabelle Adjani, elle gagne ses gallons : un an après son César dans Cousin, cousine, elle en remporte un second. Dans Les soeurs Brontë, entre Adjani la tragédienne et Huppert la cérébrale, elle trouve sa place en soeur aînée dont le destin sera le moins malheureux de tous. Le film est sélectionné à Cannes. Elle y retournera pour L'oeuvre au noir, d'André Delvaux (d'après Marguerite Yourcenar), en 1988 et pour Le temps retrouvé, de Raoul Ruiz, en 1999. Parfaite dans l'univers de Proust en madame Verdurin

Auparavant, en 1975, Cousin, Cousine de jean-Charles Tacchella, aura connu un joli succès, avec un prix Louis-Delluc et trois nominations aux Oscars. Parfaite pour donner la réplique aux monstres sacrés et aux stars, elle sait leur voler la vedette et habiter un personnage en un geste, un mot, un regard. Elle tourne à l'étranger (La montagne magique, d'après Thomas Mann) et dans des productions de grands auteurs français comme Le prix du Danger (Boisset), La banquière (Girod), Parking (Demy). On l'emploie aussi pour incarner les géantes : Coco Chanel dans Chanel solitaire en 1981, George Sand dans La note bleue en 1991. Elle accepte des rôles plus populaires comme Les Nanas (l'un des premiers films avec Juliette Binoche) et puis récemment Il reste du jambon? d'Anne de Petrini.

La mère d'une nouvelle génération

Son destin est ailleurs. Car, certes, elle a récemment tourné pour une nouvelle génération, sans doute respectable de l'héritage des Truffaut et Téchiné : Maïwenn (Pardonnez-moi), Yamina Benguigui (Incha'Allah Dimanche), Stéphane Giusti (en mère perturbée dans la comédie gay Pourquoi pas moi ?) ou encore Manuel Poirier (Marion). Le plus bel exemple est ce personnage magnifique dans le film de Christophe Honoré, Dans Paris, où elle était la mère, au visage encore sublime, de Romain Duris et Louis Garrel.

A partir des années 80, elle commence à écrire, notamment Le bal du gouverneur, évocation de son enfance en Nouvelle-Calédonie, qu'elle adaptera elle-même au cinéma en 1990. Elle réalisera une suite, Comme un avion, autour du suicide de ses parents. Dans les années 90, elle monte sur les planches. Elle jouera souvent du Guitry. On la croisera aussi sur le petit écran.

Et puis finalement on ne la verra plus. Coincée dans une chaise, dans une piscine, une nuit d'avril, Marie-France Pisier a disparu... A 66 ans, cette native de la ville des fraises des montagnes du centre sud du Vietnam (à l'époque, l'Indochine) a rejoint ses fantômes, ceux de ses parents et d'autres tout aussi intimes. Pour elle, on ne peut que croire à une libération. Il faudra quand même attendre l'élucidation des circonstances de son décès. Cette discrète n'avait sans doute pas prévue le battage médiatique qu'elle susciterait en s'en allant si soudainement...

Cannes 2011 : Almodovar revient dans la course

Posté par vincy, le 11 avril 2011

Dans trois jours, nous saurons (presque) tout du prochain Festival de Cannes (11-22 mai). 64e édition qui promet quelques rebondissements et qui suscitent de nombreuses rumeurs.

Première d'entre elle, qui nous ravira : le nouveau film de Pedro Almodovar, qui sort exceptionnellement en septembre en Espagne (et en novembre en France) serait finalement dans la compétition. Le réalisateur espagnol se serait laissé convaincre, selon le magazine professionnel Variety, par Thierry Frémeaux, en charge de la sélection officielle du Festival. Venise n'aurait donc pas le droit aux honneurs de l'autre Roi d'Espagne. Almodovar rejoindrait ainsi les habitués - et souvent primés - déjà confirmés (non officiellement) : les frères Dardenne, Lars Von Trier, Nuri Bilge Ceylan, Aki Kaurismäki, Lou Ye, Nanni Moretti et Paolo Sorrentino (voir actualité du 25 mars dernier).

Terrence Malick, sans doute à cause de sa sortie avancée en Grande Bretagne (voir actualité du 31 mars dernier), devrait être hors compétition.

Autres cinéastes fortement pressentis : la japonaise Naomi Kawase, Grand prix du jury en 2007 avec La forêt de Mogari, le grec Yorgos Lanthimos (Canine avait fait sensation à Un certain regard) avec Alpes, et le russe Andrei Zvyagintsev qui avait séduit avec Le retour et Le bannissement et qui revient avec Elena. Pour ce dernier film, convoité aussi par Venise, il faudra cependant attendre que les sélectionneurs puissent le voir... On évoque de plus en plus la réalisatrice écossaise de Lynne Ramsay, avec We need to Talk about Kevin, qui retrace l'histoire d'un massacre dans un école.

Cela rappellera Elephant, Palme d'or de Gus Van Sant. Etrangement, toujours selon Variety, le nouveau film du réalisateur de Portland, Restless, irait à Un certain regard. C'est d'autant plus étonnant qu'il n'y a, pour le moment, aucun grand nom américain en compétition.

Parmi les autres candidats à la sélection officielle, les noms de Nikolai Khomeriki, Victor Ginzburg, Brillante Mendoza, Pen-ek Ratanaruang, Na Hong-jin, Antonio Vampos, Ruben Ostlund reviennent rituellement.

Côté français, Christophe Honoré (voir actualité du 28 juillet 2010), Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Maïwenn Le Besco, Xavier Durringer, Roschdy Zem et Mathieu Kassovitz (voir nos articles sur L'ordre et la morale) semblent bien partis pour aller grimper les marches, les rouges comme les bleues.

40 avant-premières mondiales pour le Festival de Locarno

Posté par vincy, le 4 août 2010

homme au bain tournage francois sagatPour sa première année, le nouveau directeur artistique du Festival, le Français Olivier Père (ancien directeur de la Quinzaine des réalisateurs) n'a pas lésiné sur ... les films français. Jusqu'à l''ouverture qui se fera avec le nouveau film de Benoît Jacquot, Au fond des bois, drame en costumes. Si majoritairement les films viennent d'Europe (surtout scandinave), on constate un importante délégation francophone (Canada inclus) et peu de films venus d'Asie (hormis la Chine) et d'Amérique latine.

Du 4 au 14 août, la petite ville suisse accueille l'un des plus beaux festivals de cinéma. On connaissait déjà le jury (Eric Khoo en président de celui de la compétition officielle), une partie de la programmation, la rétrospective annuelle (Ernst Lubitsch) et la plupart des hommages (Jia Zhang-Ke, Alain Tanner). Actualité du 25 juin 2010. On nous avait même surpris avec l'annonce du prix d'excellence pour Chiara Mastroianni et sa Master Class. Actualité du 30 juin 2010.

Entre temps Locarno a ajouté un Léopard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, qui sera attribué au cinéaste italien Francesco Rosi le 13 août. En plus d'un dialogue pblic avec le critique italien Sergio Toffeti, les festivaliers pourront (re)voir en copie restaurée son film pacifiste Uomini Contro (Les hommes contre).

Le Festival proposera au total 40 avant-premières mondiales. L'objectif d'Olivier Père est de faire de Locarno une rampe de lancement pour les nouveaux talents et les jeunes cinéastes, un lieu de découverte.

Cela n'empêche pas quelques événements avec des stars, ou même de flirter avec différents genres populaires comme le L.A. Zombie de Bruce LaBruce (voir actualité du 31 juillet 2010), avec la star du porno gay François Sagat, qui sera aussi à l'affiche du film de Christophe Honoré avec son Homme au bain (photo), ou encore un film de science-fiction avec Eva Green (Womb), ou toujours une "comédie" indépendante américaine, Cyrus dans la lignée de Little Miss Sunshine qui avait fait son avant-première européenne à Locarno.

Cette année, aucun blockbuster. Mais un regard sur le monde et son cinéma, en mutations. Une épreuve test pour le nouveau directeur dans un festival qui séduit toujours autant de monde mais qui peine à s'étendre faute de capacité d'hébergement importante.

Une 63e édition qui lance aussi la saison des festivals : Venise, Toronto, San Sebastian pour les plus importants, mais aussi Montréal, Telluride, Deauville, Londres ou encore New York.

Compétition
Bas Fonds, Isild Le Besco, France
White White World, Oleg Novkovic Serbia, Suède
Beyond The Steppes, Vanja d'Alcantara, Belgique
Cold Weather, Aaaron Katz, U.S.A
Curling, Denis Cote, Canada
Winter Vacation, Li Hongqi, Chine
Homme au bain, Christophe Honore, France
At Ellen's Age, Pia Marais, Allemagne
Karamay, Xu Xin, Chine
La Petite Chambre, Stephanie Chuat & Veronique Reymond, Suisse
L.A. Zombie, Bruce LaBruce, U.S.A.
Luz Nas Trevas – A Volta Do Bandido Da Luz Vermelha, Helena Ignez & Icaro C. Martins, Brésil
Morgen, Marian Crisan, Roumanie
Periferic, Bogdan George Apetri, Roumanie
Pietro, Daniele Gaglianone, Italie
Sac, Tayfun Pirselim, Turquie
Songs of Love and Hate, Katalina Godros, Suisse
Womb, Benedek Fliegauf, Allemagne

Hors-compétition
C'etait Hier, Jacqueline Veuve, Suisse
Get Out of the Car, Thom Andersen, U.S.A
Hell Roaring Creek, Lucien Castaing-Taylor U.S.A
Io Sono Tony Scott. La Storia Del Piu Grande Clarinettista Del Jazz,
Franco Maresco, Italie
Les Champs Brulants, Catherine Libert & Stefano Canapa, France
Mademoiselle Else, Isabelle Prim, France
The Indian Boundary Line, Thomas Comerford, U.S.A
Low Cost, Lionel Baier, Suisse

Compétition Cinéastes du présent
Aardvark, Kitao Sakurai, U.S.A
The Belly of the Whale, Ana Lungu & Ana Szel, Roumanie
Foreign Parts, Verena Paravel & J.P. Sniadecki, U.S.A/France
Songs of Tomorrow, Jonas Holmstrom & Jonas Bergergard, Suède
Ivory Tower, Adam Traynor, Canada
Jo Pour Jonathan, Maxime Giroux, Canada
La Lisiere, Geraldine Bajard, France
The Life Sublime, Daniel V. Villamediana, Espagne
Mandoo, Ebrahim Saeidi, Irak
Memory Lane, Mikhael Hers, France
Intolerance Now, Takahiro Yamauchi, Japon
Norberto's Deadline," Daniel Hendler, Uruguay/Argentina
Paraboles, Emmanuelle Demoris, France
Prud'Hommes, Stephane Goel, Suisse
Pulsar, Alex Stockman, Belgique
September 12, Ozlem Sulak, Allemagne/Turquie
The Fourth Portrait, Chung Mong-Hong, Taiwan
Tilva Ros, Nikola Leraic, Serbie
You Are Here, Daniel Cockburn, Canada

Projections sur la PIAZZA GRANDE
Au Fond Des Bois, Benoit Jacquot, France - ouverture
Cyrus, Jay Duplass and Mark Duplass, U.S.A
The Silence, Baran bo Odar, Allemagne
The Ugly Duckling, Garri Bardine, Russie
Hugo Koblet -- Pedaleur De Charme, Daniel von Aarburg, Suisse
Invisibleboy, Philippe Parreno, France
King's Road, Valdis Oskarsdottir, Islande
L'avocat, Cedric Anger, France
Monsters," Gareth Edwards, U.K.
Rammbock," Marvin Kren, Germany
Rare Exports: A Christmas Tale, Jalmari Helander, Finlande
Rubber, Quentin Dupieux, France
Little Paradise, Paul Riniker, Suisse
The Light Thief, Aktan Arym Kubat, Kirgizistan
The Mission Of the Human Resources Manager, Eran Riklis, Israel
To Be or Not to Be, Ernst Lubitsch, U.S.A
Uomini Contro, Francesco Rosi, Italie

Catherine Deneuve tourne (enfin) avec Christophe Honoré

Posté par vincy, le 28 juillet 2010

Il y a quelque chose de naturel à voir Catherine Deneuve dans l'univers de Christophe Honoré. Peut-être parce qu'il donné le plus beau rôle de la jeune filmographie de sa fille, Chiara Mastroianni, avec Non, ma fille tu n'iras pas danser. Peut-être parce qu'il fait partie de cette génération de cinéastes qui font partie d'une famille du cinéma qui lui est assez proche. Après tout, il y a parfois du Téchiné ou du Demy dans les films du réalisateur. Pour son neuvième film, Christophe Honoré dirigera la grande dame du cinéma français dans un film joliment intitulé, Les Biens-aimés.

Il s'agira d'une comédie romantique croisant plusieurs histoires d'amours à différents époques, dans de multiples endroits, de Prague en 1968 au Londres contemporain. Deneuve retrouvera Ludivine Sagnier (Huit femmes) et Chiara Mastroianni (Ma saison préférée, Conte de Noël). Elle jouera pour la première fois avec Louis Garrel, fils du réalisateur Philippe Garrel (qui l'avait fait tourner dans Le vent de la nuit).

Le tournage devrait débuté à l'automne, après un été de festivals pour les deux artistes. Deneuve doit en effet passer par la case Venise avec Potiche de François Ozon. Et Christophe Honoré sera en coméptition officielle à Locarno pour son Homme au bain.

Cannes 2010 : qui est Léa Seydoux ?

Posté par MpM, le 12 mai 2010

lea seydouxDifficile de croire que cette pâle jeune fille au regard bleu intense n'était pas destinée au cinéma. De par sa filiation bien sûr (elle est la petite-fille de Jérôme Seydoux, le président de Pathé, et la petite-nièce de Nicolas Seydoux, le PDG de Gaumont) mais aussi en raison de sa délicatesse et de sa beauté. Un physique de poupée de porcelaine susceptible de faire craquer bien des cinéastes... mais auquel il ne faudrait peut-être pas se fier. Car Léa Seydoux a du tempérament, comme l'a montré Christophe Honoré en lui offrant son plus beau rôle à ce jour dans La belle personne. Une princesse de Clèves moderne, dont le jeu légèrement éthéré laisse deviner les tourments intérieurs.

Après un rôle de teenager en mal d'amour dans Mes copines de Sylvie Aymé en 2006 (où elle partage l'affiche d'Anne-Sophie Franck) et quelques apparitions chez des réalisateurs confirmés (Une vieille maîtresse de Catherine Breillat, De la guerre de Betrand Bonello, 13th french street de Jean-Pierre Mocky...), sa prestation chez Honoré lui permet de sortir du lot.  Aux côtés de Grégoire Leprince-Ringuet et surtout de Louis Garrel, la jeune actrice fait l'effet d'une chrysalide sur le point de s'épanouir. Bientôt, pas de doute, elle allait se révéler.

Et en effet, sa carrière s'accélère avec un petit rôle chez Tarantino (Inglourious Basterds), et des incursions dans des registres extrêmement variés : le road-movie Plein sud de Sébastien Lifshitz, où elle est une autostoppeuse délurée et sexy, l'étonnant film Lourdes de Jessica Hausner, sur le pèlerinage d'une paralytique, le thriller Sans laisser de traces de Grégoire Vigneron...

Cette année, elle est de retour à Cannes (où elle fut "jeune talent" en 2007) pour deux films. Belle Épine de Rebecca Zlotowski, présenté à la Semaine de la critique, et où elle tient le premier rôle, et bien sûr Robin des Bois de Ridley Scott, qui a les honneurs de l'ouverture. L'expérience Tarantino a payé, la voilà Isabelle d'Angoulême, seconde épouse du Prince Jean. Le rôle n'est pas totalement anecdotique, mais elle y est plus décorative que stratège. Cela dit, la sensualité lui va bien (il suffit de voir comment elle s'amuse avec son image dans les campagnes de publicité d'American Apparel), et elle se sort plutôt joliment de l'exercice, ce qui pourrait faire d'elle l'une des actrices françaises récurrentes à Hollywood.

510 000 téléspectateurs pour La belle personne

Posté par vincy, le 14 septembre 2008

Le film de Christophe Honoré, transposition moderne de La princesse de Clèves, a séduit 510 000 téléspectateurs vendredi soir sur Arte, soit 2,1 % de part de marché.

La belle personne est aussi diffusé ce dimanche.

Ce n'est pas la première fois qu'une chaîne de télévision française fait bénéficier les téléspectateurs d'une "avant-première"  cathodique. Malgré son satut de chaîne élitiste, Arte est très performante avec ses cases cinéma, réunissant parfois plus d'un million de téléspectateurs derrière un vieux film.

Il faudra voir si le film parvient, malgré le bon score de vendredi soir, à séduire les cinéphiles dans les salles. Porté par une critique élogieuse, profitant d'une belle campagne d'affichage, et de nombreux articles dans la presse, La belle personne sort mercredi au cinéma. Le résultat au box office risque d'être atteint par cette pré-diffusion ur le petit écran.