Bilan 2011 : une fréquentation en légère baisse en Europe

Posté par vincy, le 11 février 2012

Comme tous les ans, à l’occasion du Festival international du film de Berlin, l'Observatoire européen de l'audiovisuel a publié ses premières estimations sur la fréquentation des cinémas européens en 2011 : "les entrées en salles dans l’Union européenne ont légèrement reculé de 0,4 %, soit 960 millions de billets vendus contre 964 millions en 2010" annonce le communiqué.

L'année 2011 est cependant plus contrastée avec un peu plus de la moitié, seulement, des territoires enregistrant une diminution de leur fréquentation. Mais on constate surtout que le niveau de 2009 (982 millions d'entrées) n'a pas été retrouvé. Certes, la fréquentation en Europe est largement supérieure aux années 2005-2008, mais on est loin du milliard d'entrées de 2002 et 2004.

C'est en Bulgarie que la hausse du nombre d'entrées a été la plus forte (+19,2%). Globalement, les pays de l'ancien bloc de l'Est s'en tirent bien : on note des fortes hausses en Estonie, Lituanie, Roumanie et une belle augmentation en Pologne. Mais c'est aussi dans cette zone qu'on enregistre la plus forte baisse avec - 20,3% en République Tchèque. Les pays en pleine crise économique souffrent plus que les autres : Espagne, Grèce, Italie, Portugal, Slovaquie...

Autres données significatives, la part de marché des films nationaux. La Turquie (championne avec 50,2%), la France (2e avec 41,6%), l'Italie, le Royaume Uni (certes avec l'aide des coproductions américaines) et la Pologne sont les seuls pays où leurs films attirent plus de 30 % des spectateurs. A l'inverse, quelques pays, plus nombreux, voient leur part de marché inférieure à 10%, démontrant qu'il y a péril en la demeure : Estonie, Lettonie, Slovénie, Suisse, Irlande, Autriche, Croatie, Roumanie et Portugal (0,7%!!!).

Dans la hiérarchie rien ne bouge vraiment. La France reste de loin la première puissance cinématographique du continuent. 5 pays dépassent les 100 millions d'entrées et représentent près de 83% des spectateurs sur le continent.

1- France  216 millions (22,5 % des entrées en Europe)

2- Royaume Uni  172 millions

3- Russie  165 millions

4- Allemagne  130 millions

5- Italie  111 millions

6 - Espagne  94 millions

7- Turquie  42 millions

8- Pologne 39 millions

9- Pays Bas  30 millions

10- Suède 16 millions

Les neiges du Kilimandjaro, prix Lux 2011 du Parlement européen

Posté par vincy, le 16 novembre 2011

Les neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian, a reçu aujourd'hui le prix Lux 2011 du Parlement européen récompensant le meilleur film européen de l'année. Le film sort aujourd'hui dans les salles françaises. Il avait été projeté en avant-première mondiale au dernier Festival de Cannes, dans la sélection Un Certain regard.

Le prix a été remis au producteur du film, Marc Bordure, au sein même du Parlement à Strasbourg. Il est doté de 87 000 euros, permettant de sous-titrer le film dans 23 langues officielles de l'Union européenne et de l'adapter aux personnes atteintes d'un handicap visuel ou auditif. Le prix permet aussi de produire une copie pour chacun des membres de l'Union.

Le Prix Lux récompense un film dont les valeurs européennes, la diversité culturelle et le processus de construction continentale sont particulièrement illustrées.

Marc Bordure a rappelé, lors de la cérémonie, que "les valeurs de l'Europe sont liés à l'idée de République, cette République que Jean Jaurès appelait république sociale. République sociale: liberté, égalité, fraternité sont les qualités qu'elle se doit de défendre. Nous avons je crois trop longtemps oublié ces trois piliers de la République, ces trois piliers de l'Europe. Ils ne signifient pas, ces mots-là, concurrence, compétition et individualisme. Ils signifient épanouissement, entraide et communauté. C'est le message de mon film et vous l'avez récompensé".

Les neiges du Kilimandjaro était en concurrence avec le film grec Attenberg et le film suédois Play.

C'est la deuxième fois qu'un film français emporte ce prix, après Welcome de Philippe Lioret en 2009. Les autres récipiendaires ont été De l'autre côté de Fatih Akin (2007), Le silence de Lorna des frères Dardenne (2008) et L'étrangère de Feo Aladag (2010).

Présumé coupable, prix du meilleur film européen à Venise

Posté par vincy, le 9 septembre 2011

Le film de Vincent Garenq, sorti en salles mercredi dernier, Présumé coupable, a remporté le prix du meilleur film européen (jury de quatre exploitants), au Festival de Venise. Il était présenté dans le cadre de la section Giornate degli Autori. Il reçoit du même coup le Label Europa Cinema. C'est la huitième année du label à la Mostra de Venise.

Cette année le label a été attribué à Cannes à Atmen (Breathing), à Karlovy-Vary à Cigàn (Gitan) et à Berlin à Über uns das all (Il n'y a que le ciel au dessus de nous). Parmi les autres films français à avoir reçu ce prix, notons Le petit lieutenant (Venise en 2005), Crustacés et coquillages (Berlin en 2005) et La moustache (Cannes en 2005).

Présumé coupable a attiré 22 000 spectateurs (195 copies) lors de son premier jour d'exploitation en France.

Trois outsiders dans les finalistes du prix Lux du parlement européen

Posté par vincy, le 26 juillet 2011

Aujourd'hui, à Rome, le parlement européen a fait connaître ses trois finalistes pour le prix LUX 2011. Les grands noms - Wenders, Ruiz, Moretti, Kaurismaki ... (voir les sélectionnés) - n'ont pas été retenus.

Les trois finalistes sont Attenberg de Athina Rachel Tsangari (Grèce), primé à Venise (meilleure actrice) et à Thessalonique (prix spécial du jury), Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian (France), sélectionné à Un certain regard à Cannes cette année et Play de Ruben Östlund (Suède, France, Danemark), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année.

Les films sélectionnés seront diffusés lors des Journées des Auteurs de Venise du 31 août au 10 septembre 2011. Puis entre le 4 et 11 octobre 2011, les films en compétition seront projetés au Parlement européen et le vote des députés interviendra à l'issue de la projection.

Enfin, les 15 et 16 novembre 2011, le lauréat du Prix LUX 2011 sera annoncé lors d'une cérémonie officielle à Strasbourg.

Il succédera à L'étrangère (Autriche), Welcome (France), Le silence de Lorna (Belgique) et De l'autre côté (Allemagne).

Pina, Le Havre et Les Mystères de Lisbonne sélectionnés par le Parlement Européen

Posté par vincy, le 4 juillet 2011

Le prix Lux du parlement européen a révélé sa premier sélection lors du Festival international du film de Karlovy Vary (Rép. Tchèque). Créé en 2007, ce prix valorise le cinéma européen et ses forces créatives. Les dix sélectionnés seront réduits à trois lors du festival de Venise avant de connaître le gagnant en novembre. Celui-ci gagnera le soutien financier nécessaire pour que les copies du films soient sous-titrées dans les 23 langues officielles de l'Union Européenne.

Les 10 sélectionnés :

Morgen, de Marian Crisan - Festival de Locarno

Les neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian - Festival de Cannes

Le Havre, d'Aki Kaurismaki - Festival de Cannes

Habemus Papam, de Nanni Moretti - Festival de Cannes

Play, de Ruben Ostlund - Festival de Cannes

Mystères de Lisbonne, de Raul Ruiz - Festival de San Sebastian

Essential Killing, de Jerzy Skolimowski - Festival de Venise

Le cheval de Turin, de Bela Tarr - Festival de Berlin

Attenberg, d'Athina Rachel Tsnagari - Festival de Venise

Pina, de Wim Wenders - Festival de Berlin

Cannes 2011 : l’Europe fête les 20 ans du programme MEDIA

Posté par vincy, le 16 mai 2011

Après 6 mois de crise, de lobbying (voir actualité du 16 février dernier) et finalement de happy ending, le programme d'aide au cinéma de la Commission européenne, connu sous le nom de MEDIA, a pu fêter ses 20 ans au Festival de Cannes.

Ce programme a représenté en deux décennies l'équivalent de 1,5 milliard d’euros dans l’industrie du cine?ma europe?en.

Pour marquer l'événement, la Commissaire européenne à la Culture Androulla Vassiliou a monté les marches pour la projection dimanche soir de The Artist, accompagne?e du Ministre franc?ais de la Culture et de la Communication Fre?de?ric Mitterrand, et surtout de 20 cine?astes invite?s pour la célébration de cet anniversaire : Theo Angelopoulos (Gre?ce), Lucas Belvaux (Belgique), Le?a Binzer (Gre?ce), Jochem De Vries (Pays-Bas), Costa Gavras (France), Bent Hamer (Norve?ge), Laurent Heynemann(France), Kamen Kalev (Bulgarie), Ole Christian Madsen (Danemark), Arunas Matelis (Lituanie), Olivier Masset-Depasse (Belgique), Radu Mihaileanu (Roumanie-France), Catalin Mitulescu (Roumanie), Adela Peeva (Bulgarie), Michael Radford (Grande-Bretagne), Paolo Sorrentino (Italie), Petr Vaclav (Re?publique Tche?que) et Jaco Van Dormael (Belgique).

Un dîner les a réunis par la suite.

Ce même jour, Mme Vassiliou a remis exceptionnellement deux prix MEDIA du Talent europe?en 2011. Vira?g Zombora?cz (Hongrie) et Hanna Sko?ld (Sue?de) pour leurs films Afterlife et Granny’s Dancing on the Table. Vous pouvez voir les courts-métrages de la première sur son compte Vimeo. Elle a fait partie du Berlinale Talent Campus en 2010. A 27 ans, cette cinéaste en devenir est intéressée par la lutte des sexes, l'érotisme, la peur de la mort et l'angoisse existentielle. Afterlife, son projet ici primé, est une comédie "réaliste et magique" à propos d'un homme qui a toujours que son fils était un fantôme, jusqu'au jour où il en est vraiment un. La seconde, issue du collectif Nasty Old People, a imaginé un film transmédia, récompensé par le prix ARTE's Power to the The Pixel. A partir d'histoires sur le thème de l'identité, des origines, de la sexualité, du pouvoir, de la solitude, Granny’s Dancing on the Table va devenir un film et un jeu vidéo, en plus de performances réelles dans des lieux publiques. L'histoire commencera avec le tremblement de terre de Messine, en Sicile, en 1908. Elle reposera sur des contributions ouvertes à tous.

Lors de la remise des prix, la Commissaire a espérer voir ces deux films à Cannes très rapidement. MEDIA a aidé douze films ayant reçu la Palme d'or. Cette année, 20 films, dont sept réalisés par des français, sont présents toutes sélections confondues : Amodovar, Bonello, les Dardenne, Kaurismäki, Mihaileanu, Moretti, Sorrentino, Von Trier, Honoré, entres autres, ont bénéficié du programme.

Aujourd'hui, lundi 16 mai, la Commissaire et les 20 cine?astes europe?ens ont rendez-vous pour ba?tir ensemble l’avenir du programme à la veille de son renouvellement. Mme Vassiliou espère rassurer l'industrie : « Des inquie?tudes ont e?te? exprime?es ces derniers mois et je souhaite balayer ces craintes une fois pour toutes. Le programme MEDIA sera maintenu dans la dure?e. Nous sommes de?termine?s a? poursuivre sur cette lance?e afin d’e?tendre le champ des activite?s du Programme MEDIA tout en ame?liorant son efficacite?. »

HH, Hitler à Hollywood : hymne au cinéma européen

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Frédéric Sojcher (Cinéastes à tout prix) est un tel amoureux du cinéma qu'il filme avec un appareil photo une déclaration d'amour à la diversité culturelle. Sujet aussi politique que peu cinématographique, il réussit l'exploit de nous passionner pour un débat complexe et ancien avec des moyens à la limite du bricolage. Il s'aide de l'humour absurde, d'un rythme incessant, d'une dérision loufoque, voire d'un effet de joyeux bordel propre à son sujet : l'Europe. Cet hymne au cinéma européen est une contestation de la domination américaine, qu'il assimile à une entreprise guerrière de propagande. HH, Hitler à Hollywood (site officiel) n'évite aucun de ses paradoxes : Maria de Medeiros, actrice / réalisatrice portugaise, parlant français et anglais, connue essentiellement pour son rôle dans Pulp Fiction, oeuvre américaine par excellence, fait un documentaire sur Micheline Presle, l'une des doyennes du cinéma français qui a connu le succès à Hollywood. Cette ambivalence entre les cinémas européens et américains permet de confronter les visions des deux cinémas avec les nuances nécessaires.

Sojcher mise sur une esthétique propre : Medeiros est la couleur et la lumière quand les décors et les personnages secondaires sont davantage saturés et presque effacés. L'appareil photo qui sert de caméra rend l'ensemble fascinant et démontre que le cinéma est l'affaire de tous, comme la Nouvelle Vague avait rendu désuet les productions en studio. Il y a un goût de la liberté qu'on ressent jusque dans les moyens techniques. Cette même aspiration à vouloir être "indépendant" des normes américaines se retrouve à travers un tour d'Europe (Paris, Bruxelles, Londres, Berlin, Venise, Cannes, Malte, soit les trois grands lieux de festival et les deux plus importantes métropoles) qui commence comme une enquête et se termine comme une poursuite digne d'un Jason Bourne.

Le prétexte est de retrouver un film perdu. Plus la vérité approche, plus le mystère se dissipe, plus notre investigatrice découvre avec effroi les objectifs de la toute puissance américaine. Hollywood hits. Les succès d'Hollywood, comme vecteur de communication globale. Une frappe massive, loin d'être chirurgicale, qui n'admet pas la résistance du cinéma d'ailleurs. A travers des discussions, des témoignages, un scénario finalement bien ficelé, Sojcher démontre comment le cinéma américain, par des manipulations politiques, une force de frappe financière, une assimilation culturelle, a détruit le cinéma européen.

Il faudrait que la Commissaire européenne à la Culture voit ce film, écoute ce que Angelopoulos, Konchalovski, Schlöndorff, Wenders, Kusturica disent. Leurs arguments sont imparables sur le déséquilibre des forces, sur l'absence totale de synergie communautaire. Les Américains peuvent sortir leurs films dans toute l'Europe, squatter la plupart des écrans d'un multiplexe : les Européens, non. Où est le choix? Les Américains peuvent doubler leurs films dans la langue locale, les Européens subissent l'impact du sous-titrage. Ce protectionnisme unilatéral prend sa source dans les accords Blum-Byrnes en 1947, avantageant les productions américaines en facilitant leurs exportations. HH, Hitler à Hollywood devient ainsi un plaidoyer désespéré pour l'exception culturelle. Désespéré mais pas désespérant : c'est vif, efficace, instructif pour qui souhaite comprendre l'appauvrissement cinéphilique de ces trente dernières années.

A une semaine du Festival de Cannes, forteresse imprenable du cinéma international et des auteurs, Sojcher pousse un cri pour rappeler à quel point le cinéma ne peut exister qu'en étant varié. Avec le doyen Oliveira en guise d'image finale, il espère que cet art vieux de plus cent ans, comme son doyen, est éternel et ne mourra jamais.

Filmer cela avec un appareil Canon, une égérie du cinéma d'après guerre et une fiction autour d'une stratégie politique digne d'une stratégie guerrière, était sans aucun doute le meilleur moyen de hurler, de se battre, de rêver. Cela reste aussi une Utopie, comme il le signifie dans les derniers plans. Un idéal accentué par la faible combinaison de salles qui le diffuseront lors de sa sortie alors qu'il mériterait une extension du domaine de lutte jusque dans les collèges et lycées de l'Union européennne.

Festival L’Europe autour de l’Europe : des images du Vieux monde…

Posté par Claire Fayau, le 7 mars 2011

Festival de film d’auteur et d’art de la Grande Europe, "L’Europe autour de l’Europe" présente les films des années soixante et contemporains sur lesquels repose le prestige des cinématographies nationales des pays de l’Europe du Sud et de l’Est, de l’Europe Centrale et de l’Europe Occidentale. La thématique cette sixième édition tourne autour de « Héros – Antihéros ».

Le Festival aura lieu, à Paris, au cinéma L’Entrepôt du 15 au 24 mars puis à la Filmothèque du Quartier Latin, au cinéma V4, au cinéma 104 à Pantin et dans différents Centres Culturels et musées jusqu’au 15 avril 2011.  Une édition parallèle se déroulera en Normandie.

Plus de 60 films seront présentés et les cinémas norvégien, danois, slovaque, suisse et hongrois seront à l'honneur.

Ce sera aussi l'occasion de découvrir l'inédit Womb, film hongrois de 2010, sélectionné  par les festivals de  Locarno et Toronto, avec Eva Green. C'est l'histoire de Rebecca et Thomas, des amoureux d’enfance séparés par la vie qui se retrouvent lorsqu’ils sont étudiants pour une idylle fulgurante brisée par la mort de Thomas dans un accident de voiture. Incapable d’accepter ce coup du sort, Rebecca se bat pour le cloner et le porter en elle. Un nouveau Thomas naît et Rebecca pense que tout pourrait recommencer, mais rien ne se passe comme prévu.

Parmi les films déjà connus, il y aura Tender Son - The Frankenstein Project du hongrois Kornel Mundruczo, en compétition à Cannes l'an dernier, primé à Séville et Sarajevo et Comment j'ai passé cet été du Russe Alekseï Popogrebski, primé à Berlin en 2010 (double prix d'interprétation) et à Londres.

Une rétrospective Images du vieux monde, du tchèque Dusan Hanak, permettra de découvrir une oeuvre documentaire rare qui met en scène des paysans slovaques.

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Site officiel : L'Europe autour de l'Europe 2011.

Le programme européen MEDIA survivra-t-il au delà de 2014?

Posté par vincy, le 16 février 2011

Que va devenir le programme MEDIA (*), qui fête ses 20 ans cette année, après 2014? La commission à tendance très libérale de José Manuel Barroso aurait la volonté de fusionner MEDIA avec d'autres programmes.

L'inquiétude commence à se transformer en angoisse. Une déclaration commune des responsables des différentes "CNC" européens a été envoyée au Président de la Commission et à la Commissaire en charge de la Culture, la cypriote Androulla Vassiliou.

En jeu : le budget de MEDIA et ses missions, très utiles pour les coproductions européennes et les films d'auteur. C'est l'identité même du cinéma européen qui serait mise en danger. Une diversité menacée qui amènerait un renforcement des studios et une concentration des moyens, et par conséquent un affaiblissement des prises de risque.

Il faudra attendre fin février pour connaître les premiers arbitrages budgétaires en vue de travailler sur le budget 2014-2018 et du programme Europe 2020.

Il est temps de paniquer. La Commission européenne a fait clairement savoir depuis quelques mois qu'elle allait réorganiser sa politique d'aides. Or MEDIA avait lancé une consultation fin septembre afin de se défendre face aux coupes prévues par Barroso. Résultats : en novembre, MEDIA alertait les professionnels français car l'organisme avait reçu trop peu de réponses. Un désintérêt de la profession? On n'ose y croire, à moins d'avoir une courte vue.

La remise en cause du programme provient aussi de ce faible nombre de réponses, qui n'encourage pas la Commission à vouloir reconduire le programme, ainsi remis en cause. Pas faute d'avoir été prévenus. Certes, MEDIA a peu communiqué; certes, le lobbying n'a pas été assez intense; mais les producteurs français ont)ils conscience de l'importance de ce programme, qu'ils sont bien heureux de trouver pour des films exigeants? Actuellement le programme MEDIA est financé jusqu'en 2013. Pour son exercice 2007-2013, il a reçu 755  millions d'euros. Pour exemple, en 2010, 11 films présentés à Venise et 20 films à Cannes avaient reçu son soutien.

Une audition publique concernant "Le futur des programmes MEDIA" se tiendra le 18 mars à Bruxelles (inscription).

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*MEDIA est le programme de soutien de l'UE pour l'industrie audiovisuelle européenne. MEDIA intervient à la fois en amont et en aval de la production: en cofinançant la formation continue des professionnels, le développement de projets de production (films, téléfilms, documentaires, animations et multimédias), la distribution et la promotion des œuvres  européennes...

Festival de cinéma européen des Arcs 2010 : 60 films et le Danemark à l’honneur

Posté par MpM, le 21 octobre 2010

Festival des ArcsAssurément, de bonnes fées se sont penchées sur le berceau du festival de cinéma européen des Arcs. Ainsi, c'est seulement sa deuxième édition, et déjà la petite manifestation hivernale joue dans la cour des grands avec un programme plus qu'alléchant à déguster aux pieds des pistes : une compétition officielle réunissant 12 longs métrages, une section panorama permettant de découvrir les grands succès européens de l'année, un focus sur le cinéma danois, des courts métrages, un programme pour la jeunesse et plusieurs avant-premières. En tout, près d'une soixantaine de films projetés dans les sept salles de la station du 11 au 18 décembre prochains.

Et pas des moindres ! En effet, les festivaliers pourront notamment découvrir Neds de Peter Mullan (Coquillage d'or du meilleur film à San Sebastian en septembre 2010), A Somewhat Gentle Man de Hans Petter Moland (repéré à Berlin en 2010), Armadillo de Janus Metz (Grand Prix de la Semaine de la critique en mai 2010), The Red Chapel de Mads Brügger (Grand Prix 2009 au festival de Sundance)... mais aussi revoir sur grand écran des oeuvres unanimement saluées par la critique comme Breaking the waves de Lars von Trier et Festen de Thomas Vinterberg.

Le cinéaste danois récompensé par un prix du jury à Cannes en 1999 sera d'ailleurs présent puisque c'est lui qui préside le jury international. Il sera entre autres accompagné de la comédienne Connie Nielsen, de l'écrivain Philippe Djian et de l'acteur Jonathan Zaccaï.

Toutes les conditions sont donc réunies pour permettre aux professionnels, festivaliers et simples vacanciers de passer une semaine à la fois sportive et culturelle à plus de 2000 m d'altitude au cœur des Alpes. Et même si la neige n'est pas garantie, le plaisir, lui, est assuré !

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Festival de cinéma européen des Arcs
11-18 décembre 2010
Informations et réservations sur le site du Festival