Lumière 2020: Falling et Nomadland, l’entraide pour ne pas sombrer

Posté par vincy, le 13 octobre 2020

© ecran noir

Une sonate et une balade. Toutes deux remplies de silences. Viggo Mortensen et Chloé Zhao n'ont a priori rien en commun. Pourtant, à voir leur film en avant-première à Lumière, il y a une résonance particulière, comme un écho sensible et ténu qui fait le lien entre Falling et Nomadland.

Falling est le premier film en tant que réalisateur de Viggo Mortensen. Présenté en clôture à Sundance, sélectionné à Cannes 2020, ce drame intime, accompagné par la douce musique de Viggo lui-même, suit un père, atteint de démence au crépuscule de sa vie, et son fils, qui a quelques vérités sur le cœur à lui balancer. A travers cette histoire, il oppose aussi deux Amériques irréconciliables. Le patriarche sénile est un homme conservateur, anti-communiste, paysan, homophobe, misogyne, doté d'un handicap affectif qui l'a conduit à finir seul, abandonné de ses femmes et de ses enfants. Le fils est  marié à un homme d'origine asiatique, avec qui il a adopté une petite fille latino, vit en Californie et vote pour Obama. Mais, derrière ces gros traits de caractère, se dessine surtout l'incompréhension de l'un vis-à-vis de l'autre, le tableau d'un naufrage (la vieillesse) et l'envie d'aimer (au-delà des reproches et rancœurs). Falling est mélancolique et sombre. La chronique familiale - pas très loin des films aux personnages de vieux grincheux comme Monsieur Schmidt ou Un homme simple - s'offre quand même quelques parenthèses rageuses et touchantes, voire drôles avec l'irruption de David Cronenberg en proctologue. Mais on retient aussi cet amour de Viggo pour la nature, les saisons, les paysages, alors qu'il ne filme jamais la ville, préférant la protection du foyer.

C'est là qu'un lien invisible se dessine avec Nomadland de Chloé Zhao, récent Lion d'or à Venise. L'âge qui avance, une Amérique des oubliés, mais surtout ce rapport au "vivant": le ciel, les paysages splendides de l'Ouest américain, l'hiver enneigé et l'été lumineux... Comme si l'avancée vers la mort amenait un besoin de se réconcilier avec l'essentiel. Nomadland est, aussi, à sa manière, une histoire de famille. Celle qu'on se choisit, tant on n'a plus grand chose en commun avec celle de sang, quand il y en a une. On suite une femme proche de la retraite, récente veuve (et toujours inconsolable), plongée dans la précarité après la fermeture de l'usine qui faisait vivre un bled du Nevada. Entre villes fantômes et camps sauvages "hippies", elle prend goût à sa nouvelle liberté, loin des contraintes d'une société matérialiste. Ici, tout se bricole, se recycle, entre survie et contemplation. La beauté des images, portée par les lancinantes mélodies de Ludovico Einaudi, ne cache rien de la misère : esclavagisme chez Amazon, troc nécessaire pour palier au manque de dollars, etc... Mais la réalisatrice réussit avec grâce ce mélange de fiction - un road-movie en van comme une odyssée - et de réalisme - de vrais nomades qui racontent leur vie et donnent une touche d'authenticité bienvenue.

Dans leurs films, Mortensen et Zhao ont en commun ce besoin d'entraide pour ne pas sombrer. Un sentiment très fort qui montre une envie de solidarité. Entre les démunis, exclus de la masse, méprisés ou ignorés. Entre un père et un fils, qui doivent surmonter leurs différents et affronter le temps qui passe. Dans les deux œuvres, la mort n'est pas montrée, mais elle est omniprésente. Falling nous invite à aimer pour vivre tandis que Nomadland préfère nous rappeler la force de la liberté. Deux choix qui amènent le spectateur à se projeter dans un "vivre ensemble" où la sincérité et la tolérance sont des vertus indispensables.

Venise 2020: Le Lion d’or pour Nomadland de Chloé Zhao

Posté par vincy, le 12 septembre 2020

Cette édition si spéciale du festival de Venise, la 77e, n'aura pas brillé d'un point de vue médiatique. Les Américains étaient relativement absents. Le tapis rouge était cloîtré. Les spectateurs masqués. Ambiance de confinement. Pourtant, de l'avis général, tout s'est bien passé. Si le festival manquait sans doute d'un film dont le good buzz fasse le tour de la planète, il a réussi à exister malgré la covid. Mieux, avec le court métrage de Pedro Almodovar, La voix humaine, unanimement apprécié, il s'est offert un petit gâteau surprise en guise de cadeau.

Côté palmarès, aucun film ne se détache non plus même si Quo Vadis, Aida? de Jasmila Zbanic, Nomadland de Chloé Zhao, Notturno de Gianfranco Rosi et Miss Marx de Susanna Nicchiarell glanent quelques prix mineurs en marge du festival. Nomadland a été couronné par le Lion d'or, qui récompense une réalisatrice singulière dans l'Hollywood d'aujourd'hui, Chloé Zhao. Adulée pour ses films d'auteurs (The Rider, Les Chansons que mes frères m'ont apprises), cette américaine née en Chine a été choisie pour une superproduction Marvel (Eternals, 2021). Avec Nomadland, elle reste dans son territoire. Le film interprété par Frances McDormand et David Strathairn nous renvoie dans le passé et dans les horizons immenses: Après avoir tout perdu pendant la Grande Récession, une sexagénaire se lance dans un voyage à travers l'Ouest américain, vivant comme un nomade des temps modernes. Ironiquement, alors que les Américains sont absent de Venise, c'est une production Fox Searchlight distribuée par Disney qui est sacrée par le deuxième plus grand festival du monde.

Le prix FIPRESCI de la critique a été décerné à The Disciple de l'indien Chaitanya Tamhane pour la compétition (par ailleurs distingué par le jury de Cate Blanchett pour son scénario) et à Dashte Khamoush (The Wasteland) de l'iranien Ahmad Bahrami (Orizzonti) pour les autres sélections. Le film a d'ailleurs été couronné par le jury d'Orizzonti. Le cinéma iranien a aussi été distingué avec le prix Marcello Mastroianni pour le jeune Rouhollah Zamani.

Du côté des Giornate degli autori (Venice Days), le palmarès a couronné The Whaler Boy du russe Philipp Yuryev (meilleur réalisateur), 200 Meters du palestinien Ameen Nayfeh (prix du public), et Oasis du serbe Ivan Ikic (prix Label Europa). Le Grand prix de la Semaine internationale de la Critique a distingué Hayaletler (Ghosts) d'Azra Deniz Okyay (Turquie). Enfin, The World to come de l'américaine Mona Fastvold a remporté le Queer Lion Award.

Côté hommages, deux Lions d'or d'honneur ont été remis à l'actrice écossaise Tilda Swinton et la cinéaste de Hong Kong Ann Hui. Abel Ferrara a reçu le prix Jaeger-LeCoultre Glory to the Filmmaker.

Il restait aux deux jurys principaux de révéler leurs choix: celui de la compétition (Cate Blanchett, présidente, Matt Dillon, Veronika Franz, Joanna Hogg, Nicola Lagioia : écrivain Drapeau de l'Italie Italie, Christian Petzold et Ludivine Sagnier) et celui de la section Orizzonti (Claire Denis, présidente, Oscar Alegria, Francesca Comencini, Katriel Schory et Christine Vachon).

Globalement, l'Europe et l'Asie se sont partagés la pièce montée.

On a déjà parlé du Lion d'or, mais le palmarès est aussi cosmopolite que divers. Le jury de Cate Blanchett n'a pas manqué de donner enfin un prix d'interprétation masculine à Pierfrancesco Favino pour Padrenostro, lui qui l'avait manqué l'an dernier à Cannes pour Le traître (qui lui a valu son premier Donatello du meilleur acteur cette année). De même côté actrice, Vanessa Kirby (The Crown) pouvait difficilement être snobée avec deux films en compétition : The World to Come et celui pour lequel elle a ce prestigieux prix, Pieces of a Woman, premier film anglophone du hongrois Kornél Mundruczó. Kiyoshi Kurosawa reçoit avec le prix du meilleur réalisateur sa plus importante récompense dans sa carrière, faiblement honorée (hormis à Cannes avec un prix en 2015). Initialement choisi par Cannes, le nouveau film du mexicain Michel Franco repart de son côté avec le Grand prix du jury (cinq ans après son prix du scénario à Cannes).

Listen d'Anna Rocha de Sousa est parmi les vainqueurs de la soirée avec un prix spécial du jury Orizzonti et le prix du meilleur premier film toutes sélections confondues. On notera dans la sélection Orizzonti les deux prix d'interprétation pour un acteur tunisien et une actrice marocaine, confirmant année après année la pleine forme du cinéma maghrébin sur le Lido. Quant à Lav Diaz, Lion d'or en 2016, son cinéma si singulier est une nouvelle fois récompensé avec le prix du meilleur réalisateur.

LE PALMARÈS

Compétitition
Lion d'or: Nomadland de Chloé Zhao
Grand prix du jury: Nuevo Orden (New Ordre) de Michel Franco
Lion d'argent du meilleur réalisateur: Kiyoshi Kurosawa pour Les amants sacrifiés
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Vanessa Kirby (Pieces of a Woman de Kornél Mundruczó).
Coupe Volpi du meilleur acteur: Pierfrancesco Favino (Padrenostro de Claudio Noce)
Meilleur scénario: The Disciple de Chaitanya Tamhane
Prix spécial du jury: Dear Comrades d'Andreï Konchalovsky

Sélection Orizzonti
Meilleur film: Dashte Khamoush (The Wasteland) d'Ahmad Bahrami
Meilleur réalisateur: Lav Diaz (Genus Pan (Lahi, Hayop))
Prix spécial du jury: Listen d'Anna Rocha de Sousa (Orizzonti)
Meilleure actrice: Khansa Batma (Zanka Contact de Ismaël El Iraki)
Meilleur acteur: Yahya Mahayni (L'Homme qui avait vendu sa peau de Kaouther Ben Hania)
Meilleur scénario: I predatori de Pietro Castellitto
Meilleur court métrage: Entre tu y milagros de Mariana Saffon

Prix Luigi de Laurentiis (premier film): Listen d'Anna Rocha de Sousa (Orizzonti)
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir: Rouhollah Zamani (Sun Children de Majid Majidi, compétitition)

[2020 dans le viseur] Nos 30 films les plus attendus (2/3)

Posté par redaction, le 12 janvier 2020

Black Widow de Cate Shortland

Reset. L'univers Avengers est achevé. Et Natasha Romanoff aka Black Widow s'était sacrifiée. Pourtant, nous la retrouvons dans ce premier film du nouveau cycle Marvel. Une manière de tester la "vista" de Kevin Feige avec une super-héroïne qui méritait son film depuis longtemps.

Druk de Thomas Vinterberg

Ce sont les retrouvailles du réalisateur danois avec Mads Mikkelsen, huit ans après La chasse. Ce drame autour de l'alcool, et de ses conséquences, s'il devait être présenté dans un grand festival, devrait décourager certains de finir la soirée bourrés.

Annette de Leos Carax

Un projet forcément excitant sur le papier. D'abord parce Leos Carax est l'un des cinéastes les plus singuliers et audacieux. Ensuite parce qu'il réunit Adam Driver et Marion Cotillard. Enfin, pour son premier film en anglais, il réalise un musical autour du couple, sur des chansons des Sparks.

Nomadland de Chloe Zhao

Bien sûr, la réalisatrice de The Rider est attendue pour un gros blockbuster, Les Eternels, made in Marvel. Mais c'est son autre film, Nomadland que l'on attend le plus, avec Frances McDormand. Un drame entre road-movie et crise économique, bref une autre facette de l'Amérique.

Eté 84 de François Ozon

Ozon nostalgique? Le voici qui livre un teen-movie dans une station balnéaire en Normandie durant les années 1980, où un ado se révèle à lui-même. Melvil Poupaud, Valeria Bruni Tedeschi, Benjamin Voisin, Philippine Velge et celui qui sera le centre du film, Félix Lefebvre sont au générique.

Stillwater de Tom McCarthy

Après l'Oscar du meilleur film pour Spotlight, le réalisateur s'oriente vers une nouvelle aventure, qu'il a scénarisé par Jacques Audiard, Thomas Bidegain et Noé Debré. Matt Damon incarnera un père qui doit aller en France pour aider sa fille, arrêtée pour meurtre.

Peninsula de Yeon Sang-ho

Quatre ans après avoir pris le Dernier train pour Busan, le virus zombie s'est répandu à travers la Corée. Yeon Sang-ho veut faire de cette suite surprise une extension de l'univers. Cela se passe après les événements de Busan, mais pas avec les mêmes personnages.

The French Dispatch de Wes Anderson

Autant dire qu'on est un peu surexcité à l'idée de cette histoire française par le plus stylé des cinéastes américains. Surtout que le casting de ce scénario-puzzle réunit Timothée Chalamet, Léa Seydoux (qui avec le James Bond et le Dumont s'offre une belle année), Tilda Swinton, Saoirse Ronan, Benicio Del Toro, Frances McDormand, Kate Winslet et Bill Murray.

#Jesuislà d'Eric Lartigau

Si on devait retenir une comédie populaire françaie, ce serait celle-là. Parce q'Alain Chabat (et Blanche Gardin). Parce que la Corée du sud. Parce que Lartigau, comme Nakache/Toledano, maîtrise généralement bien ses scénarios.

Mort sur le Nil de Kenneth Branagh

Le film d'énigme redevient à la mode. En reprenant la moustache et l'accent belge d'Hercule Poirot, Branagh (qui réalise aussi Artemis Fowl cette année), s'offre de nouveau Agatha Christie et un casting chic (Gal Gadot, Armie Hammer, Annette Bening, Tom Bateman, Letitia Wright , Sophie Okonedo, Jennifer Saunders, Ali Fazal...) pour rebooter ce classique policier.

Marvel mise sur Black Widow et The Eternals

Posté par vincy, le 2 avril 2019

Avengers: Endgame marquera la fin d'une époque pour Marvel. La sortie du blockbuster à la fin du mois clôturera la première période du Marvel Cinematic Universe. Marvel a commencé à amorcer l'ère post Avengers. Black Panther et Captain Marvel (1 milliard de dollars de recettes mondiales à date) sont de nouveaux atouts. Avec le rachat de la Fox par Disney, on ne doute pas que les X-Men vont arriver dans les scénarios.

Car on ignore toujours quels Marvels sortiront en mai et novembre 2020. Car chez Disney, aucun film du MCU n'est programmé entre le dernier Avengers et mai 2020. Hormis les X-Men (Fox) en juin et Spider-Man (Sony) en juillet, il n'y aura plus de super-héros avant un an.

Pour l'instant, deux projets "neufs" ont été annoncés, tous deux réalisés par des femmes. Mais leurs dates de sortie ne sont pas confirmées.

Le spin-off de Black Widow, le personnage de Scarlett Johansson, est enfin sur les rails, sans qu'on sache s'il s'agit d'un prequel ou d'une nouvelle aventure lançant la nouvelle phase de MCU. Cate Shortland (Lore, Berlin Syndrome) est rattachée au projet, confirmé depuis juillet. Outre Scarlett Johansson, Florence Pugh (The Young Lady) a été récemment enrôlée. Malgré les mystères de Marvel, l'annonce d'un nouvel élément dans le casting démontre que le film pourrait être l'une des prochaines sorties de la franchise de comics. Mai 2020?

Pour novembre 2020, celui qui semble tenir la corde c'est The Eternals, le film confié en septembre dernier à Chloé Zhao (The Rider). Angelina Jolie est arrivée la semaine dernière dans la phase de négociations pour l'un des rôles principaux. La star, qui sera à l'affiche d'un autre Disney en octobre, Maleficent: Mistress of Evil, son premier film en 4 ans, fera sa première incursion dans l'univers des super-héros.

Les éternels est une saga d'immortels qui vivent sur la terre, façonnant l'histoire. Créés par Jack Kirby en 1976, leur récit débute il y a des millions d'années lorsque des extra-terrestres, les Célestes, manipulent le gène humain pour "fabriquer" des individus dotés de supers pouvoirs (auto guérison, immortalité, contrôle de l'esprit, puissance décuplée, vitesse extrême, illusionniste). Les Eternels, qui ont accompagné les civilisations dominantes, combattent ainsi les vilains Déviants, avant de quitter la planète. Il y a une myriade de personnages à développer, certains croisant d'ailleurs l'univers des Avengers. Angelina Jolie peut ainsi hériter d'un des multiples rôles féminins forts de la smala.

Kevin Feige, producteur du MCU, veut en faire une production sur des aliens antiques, autour de mythes et légendes (grecques comme asiatiques ou nordiques) qui nous renvoient au passé. Thanos, grand méchant des Avengers et dissident des Eternels, en est membre et le premier film devrait raconter son histoire.

Après 2020, on retrouvera les héros habituels, Black Panther 2, toujours réalisé par Ryan Coogler (a priori février 2021), Doctor Strange 2, filmé par Scott Derrickson (novembre 2021?) et Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 (pas avant 2022) avec James Gunn aux manettes. Le cinéaste a finalement été récupéré par Disney qui l'avait chassé suite à des tweets polémiques. La pression des acteurs a eu raison du studio. Captain Marvel pourrait avoir sa suite en mai 2022. Deux autres super-héros, neufs ou en stand-alone, devraient arriver sur les écrans en mai 2021 et février 2022.

Les critiques de Los Angeles plébiscitent Roma et Burning

Posté par vincy, le 10 décembre 2018

Le cinéma étranger a eu les faveurs des critiques de Los Angeles. Avec Roma, le mexicain Alfonso Cuaron a ainsi reçu deux prix, dont celui du meilleur film, tout en étant finaliste dans deux autres catégories. Cuaron réalise l'exploit de recevoir pour la 2e fois ce prix, 5 ans après Gravity. Il rejoint ainsi Ang Lee, Alexander Payne, Steven Spielberg, Martin Scorsese, Milos Forman et Clint Eastwood dans ce tableau d'honneur des cinéastes doublement primés par les LAFCAA.

Le sud-coréen Lee Chang-dong, avec Burning, a reçu deux prix lui aussi, tout en étant finaliste dans la catégorie meilleur film. La Palme d'or japonaise Une affaire de famille et le cinéaste nippon Hayao Myazaki ont également été distingués.

L'autre vainqueur de la soirée est Netflix avec les prix pour Roma mais aussi le prix du meilleur documentaire et une mention pour le film posthume restauré d'Orson Welles.

On retrouvera la plupart de ces films et personnalités récompensées aux Oscars. : parmi les meilleurs films récompensés, Les démineurs, Spotlight et Moonlight ont reçu l'Oscar du meilleur film.

Meilleur film: Roma (finaliste: Burning)
Meilleur réalisateur: Debra Granik pour Leave No Trace (finaliste: Alfonso Cuaron pour Roma)
Meilleur acteur: Ethan Hawke pour First Reformed (finaliste: Ben Foster pour Leave No Trace)
Meilleure actrice: Olivia Colman pour La Favorite (finaliste: Toni Collette pour Hereditary)
Meilleur second-rôle masculin: Steven Yeun pour Burning (finaliste: Hugh Grant pour Paddington 2)
Meilleur second-rôle féminin: Regina King pour If Beale Street Could Talk (finaliste: Elizabeth Debicki pour Les veuves)
Meilleur scénario: Nicole Holofcener et Jeff Whitty pour Can You Ever Forgive Me? (finaliste: Deborah Davis et Tony McNamara pour La favorite)
Meilleur film d'animation: Spider-Man New Generation (finalistes: Les indestructibles 2)
Meilleur film en langue étrangère ex-aequo: Burning, Une affaire de famille
Meilleur documentaire: Shirkers (finaliste: Minding the Gap)
Meilleure image: Roma (finaliste: If Beale Street Could Talk)
Meilleur montage: Minding the Gap (finaliste: Roma)
Meilleure musique: If Beale Street Could Talk (finaliste: First Man)
Meilleurs décors: Black Panther (finaliste: La Favorite)

Prix pour l'ensemble de sa carrière: Hayao Miyazaki
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental: The Green Fog
Prix Nouvelle génération: Chloe Zhao
Mention spéciale: The Other Side of the Wind d'Orson Welles

Une réalisatrice de films « art et essai » pour un Marvel

Posté par vincy, le 23 septembre 2018

Deadline révèle que Chloe Zhao réalisera un film Marvel, The Eternals.

C'est un grand écart pour la réalisatrice. Deux fois sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs pour The Rider (2017) et Les chansons que mes frères m'ont apprises (2015), la cinéaste nous a plutôt habitués à des grandes épopées naturalistes et existentialistes.

The Eternals (Les Eternels) a été créé par le légendaire Jack Kirby. Avec Stan Lee, il avait imaginé de nombreux super-héros de Marvel Comics tels Les Quatre Fantastiques, L’Incroyable Hulk, Thor, les Avengers et les X-Men.

Les Éternels sont un groupe d'êtres surhumains qui apparaît en 1976. Ces personnages aux pouvoirs fantastiques vivent sur Terre mais les humains ignorent leur existence. C'est l'une des trois races sur la planète, avec les humains et les monstrueux Déviants créés par des extra-terrestres, les Célestes. L'affrontement entre les Éternels et les Déviants sert de fil narrateur d'une série assez courte qui s'achève en 1978.

Féminisation et auteurisation

Hollywood continue donc son grand virage: l'embauche de femmes derrière la caméra pour des blockbusters d'une part et le choix de réalisateurs "art et essai" pour des productions de grande ampleur sur fond vert. Rappelons que Anna Boden coréalise Captain Marvel avec Ryan Fleck (en salles en mars prochain). Que Cathy Yan va réaliser Birds of Prey, le spin-off sur Harley Quinn (Warner / DC Comics) prévu en salles en février 2020. Que James Bond s'offre un cinéaste américain dont les films n'ont jamais dépassé les 12 millions de $ de recettes. Que Patty Jenkins a désormais la confiance totale de la Warner pour la franchise Wonder Woman. Or, avant le mastodonte de DC Comics, elle n'avait rien tourné depuis 2003 (Monster), soit un film de 8 millions de $ de budget (et 60M$ de recettes mondiales).

Chloe Zhao reste un choix surprise, non pas parce que ses films font de modestes résultats au box office ou parce qu'ils sont surtout primés dans les festivals de films d'auteur, mais bien parce que la bande dessinée Les Eternels semble à mille lieux de ses thématiques cinématographiques.

Le film ne devrait pas sortir avant 2020 où trois Marvels sont prévus, sans qu'on sache encore qui occupera ces créneaux.

The Rider, A Ghost Story et Mary au palmarès de Deauville

Posté par vincy, le 10 septembre 2017

Le Jury de la 43e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, présidé par Michel Hazanavicius a décerné son Grand prix à The Rider de Chloé Zhao, qui avait reçu en mai le Prix C.I.C.A.E. de la Quinzaine des réalisateurs.

Pourtant c'est un autre film qui s'est fait remarqué au palmarès: A Ghost Story de Dabid Lowery, qui remporte le Prix du jury (ex-aequo avec Brooklyn Yiddish de Joshua Z. Weinstein), le Prix Kiehl's de la Révélation et le Prix de la Critique, faisant ainsi l'unanimité des trois jurys principaux du festival. Ce film, avec Casey Affleck et Rooney Mara, avait été présenté à Sundance en janvier avant de faire une belle tournée de festivals (et de récolter un prix au Fantasia Film Festival). Cette histoire "romantique" entre deux fantômes qui hantent leur ancienne maison a su conquérir les festivaliers de Deauville, un peu sur leur faim avec un manque de grandes stars et d'avant-premières attendues. Coincé entre Venise, Telluride et Toronto, le Festival de Deauville a moins fait le buzz cette année.

De son côté, le public a préféré choisir le touchant Mary (Gifted) de Marc Webb, qui sort cette semaine dans les salles françaises. Ce film offre notamment un Chris Evans dans un rôle très différent de ses récentes prestations chez Marvel.

Notons enfin que le Prix Littéraire Lucien Barrière est revenu à Claire Vaye Watkins pour son roman Les sables de l’Amargosa et le Prix d’Ornano-Valenti a distingué Jeune femme de Léonor Serraille, qui avait fait le bonheur des cannois à Un certain regard. Le film sort en France le 1er novembre.

Cannes 2017 : The Rider sacré à la Quinzaine des réalisateurs

Posté par wyzman, le 26 mai 2017

Il y a quelques minutes seulement, les membres de la Société des réalisateurs de films (SRF) ont dévoilé leur palmarès. Et c'est le drame de Chloé Zhao The Rider qui remporte le Graal du cru 2017 de la Quinzaine des réalisateurs, l'Art Cinema Award remis par la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (CICAE).

Art Cinema Award : The Rider de Chloé Zhao.

C'est l'histoire de Brady, jeune cow-boy, entraineur de chevaux et étoile montante du rodéo, qui voit sa vie basculer après qu’un cheval lui a écrasé le crâne au cours d’un rodéo. On lui annonce alors qu’il ne pourra plus faire d’équitation. De retour chez lui, dans la réserve de Pine Ridge, sans goût pour une vie différente, il est confronté à la vacuité de sa vie : il est désormais un cow-boy qui ne peut ni faire de rodéo ni même monter à cheval. Pour reprendre le contrôle de son destin, Brady se lance dans une quête identitaire et cherche à comprendre ce que c’est qu’être un homme au cœur de l’Amérique.

Chloé Zhao a été révélée il y a deux ans à la Quinzaine avec Les chansons que mes frères m’ont apprises, nommé trois fois au Film Independant’s Spirit Awards en 2016. Elle est née à Pékin et réside actuellement aux États-Unis.

Label Europa Cinemas : A Ciambra de Jonas Carpignano

Prix SACD : ex-aequo L'Amant d'un jour de Philippe Garrel et Un beau soleil intérieur de Claire Denis

Prix Illy du court métrage : Retour à Génoa City de Benoît Grimalt

Deauville 2015 : Everest en ouverture et Sicario en clôture

Posté par kristofy, le 5 août 2015

affiche deauvilleLe Festival Américain de Deauville se prépare à passer le cap de son 41e anniversaire, le rendez-vous est pris du 4 au 13 septembre.

L’année dernière étaient venus sur les planches deauvillaises John McTiernan, Jessica Chastain, Will Ferrell, Ray Liotta, Brian Grazer avec Mick Jagger, Abel Ferrara, Gregg Araki, David Robert Mitchel, Helen Mirren avec Charlotte Le Bon, Anton Corbijn, Mike Cahill avec Astrid Bergès-Frisbey, Frank Miller... ou encore Damien Chazelle avec Miles Teller qui étaient repartis avec le Grand Prix du Jury et le Prix du Public pour Whiplash.

SI l'on ne connaît pas encore les films qui seront en compétition (ils seront annoncés fin août), on sait déjà que  le réalisateur Benoit Jacquot sera le président du jury. Par ailleurs, le film d’ouverture est lui-aussi désormais connu. Il s’agit de Everest de Baltasar Kormakur avec un casting très prestigieux : Jake Gyllenhaal, Keira Knightley, Robin Wright, Josh Brolin, Jason Clarke, Sam Worthington, Emily Watson, John Hawkes…

Une partie de l’équipe du film viendra à Deauville, quelques jours seulement après avoir fait également l'ouverture du festival de Venise. Jake Gyllenhaal sera donc de retour en France quelques mois après avoir été membre du jury de Cannes. On pourra lui souhaiter bonne chance pour les Oscars pour son rôle physique dans La Rage au ventre au cinéma depuis le 22 juillet ! Quant à Everest, il sera en salles le 23 septembre.

Autre annonce de la part du festival, le film de clôture sera Sicario de Denis Villeneuve (avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin) que l'on avait découvert en compétition à Cannes. Il sortira pour sa part le 7 octobre.

Enfin, un regard sur les films de la rentrée laisse deviner quelles avant-premières pourraient se tenir à Deauville : Life de Anton Corbijn (avec Robert Pattinson), Prémonitions (avec Anthony Hopkins, Colin Farrell), Queen of Earth de Alex Ross Perry (avec Elisabeth Moss), Knock Knock de Eli Roth (avec Keanu Reeves), le documentaire N.W.A - Straight Outta Compton… Et pourquoi pas aussi Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson et Equals de Drake Doremus (avec Kristen Stewart, Nicholas Hoult et Guy Pearce) ?

On peut en tout cas déjà révéler qu’il y aura bien en compétition Les Chansons que mes frères m'ont apprises de Chloé Zhao (déjà à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, et sortie le 9 septembre), et aussi une avant-première de la comédie Jamais entre amis (avec Jason Sudeikis et Alison Brie, sortie aussi le 9 septembre).

La bande-annonce d'Everest, présenté en ouverture :

_____________

41e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 4 au 13 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation