Locarno rendra hommage à Jane Birkin

Posté par vincy, le 14 juillet 2016

Au lendemain de la révélation de ses sélections, le Festival du film Locarno a annoncé qu'il rendra hommage à l’actrice et chanteuse franco-britannique Jane Birkin.

"Jane Birkin fait ses débuts dans une comédie musicale, entamant une double carrière d’actrice et de chanteuse. Un an seulement après ses débuts au cinéma dans Le Knack… et comment l’avoir de Richard Lester (Palme d'or à Cannes en 1965), Blow Up (Palme d'or à Cannes en 1967) de Michelangelo Antonioni fait d’elle une icône de beauté et de transgression. Parallèlement à son parcours d’actrice, où elle met son talent au service de cinéastes comme Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Agnès Varda et Alain Resnais, Jane Birkin se lance dans la chanson, inaugurant une collaboration intense avec son compagnon Serge Gainsbourg, qui écrit pour elle et enregistre en duo l’inoubliable et sulfureux Je t’aime… moi non plus (1969), qui défraye la chronique. Le tube donnera d’ailleurs son nom à un film dirigé par Gainsbourg" rappelle le Festival.

La séduction originale

Carlo Chatrian, Directeur artistique du Festival, s'avoue "très content de récompenser la carrière extraordinaire d’une actrice comme Jane Birkin qui a traversé l’histoire du cinéma moderne avec une trajectoire à nulle autre semblable. Capable d’enflammer la pellicule de sa présence, de donner au mot “séduction” un sens original, d’être à la mode tout en étant hors des modes, l’actrice a donné vie à des personnages qui restent gravés dans nos mémoires, peut-être pour ce soupçon d’innocence perdue qui vibre en elle."

La 69e édition du Festival de Locarno rendra hommage à Jane Birkin en profitant de sa présence, dans le rôle d’Elise Lafontaine, dans La femme et le TGV de Timo von Gunten (Suisse, 2016), court métrage en compétition dans la section Pardi di domani (Léopards de demain). Pour compléter cet hommage, seront projetés Boxes de Jane Birkin (2007) et La fille prodigue de Jacques Doillon (1981).

Les 25 ans de la mort de Serge

Récemment, a chanteuse a du annuler un concert "Gainsbourg symphonique" prévu le 9 juillet à Shanghai faute d'avoir obtenu un visa pour se rendre en Chine. Elle vient de donner le spectacle aux Francofolies de Montréal, et sera ensuite à Montreux, Lyon, Rennes, Brest, Hong Kong, Paris, Bruxelles, Londres et Buenos Aires.

Cet hiver, la Film Society of Lincoln Center de New York avait initié une rétrospective consacrée à Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg, mère et fille étant réunies pour la première fois dans un hommage commun. La rétrospective, intitulée "Jane and Charlotte Forever", comportait 19 films différents.

Populaire et singulière

Jane Birkin a reçu une Victoire de la musique de la meilleure artiste interprète féminine de l'année en 1992 et a été trois fois nommée aux César (meilleur second rôle féminin pour La Belle Noiseuse, meilleure actrice pour La Femme de ma vie, meilleure actrice pour La Pirate) et une fois au Molière de la comédienne pour Quelque part dans cette vie.

Devenue rare au cinéma (son dernier film est un petit rôle dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier en 2013), elle a été extrêmement populaire dans des comédies des années 1970 (La moutarde me monte au nez, 3,7M d'entrées, L'animal, 3,2M d'entrées), avant de s'orienter vers un cinéma d'auteur (Wargnier, Tavernier et Resnais, en plus de Rivette, Doillon, Varda, Godard, Mocky, Ivory et Corsini, entre autres). Cette singularité en fait l'une des artistes les plus attachantes et aimées en France.

Le Prix Lumière 2016 pour Catherine Deneuve

Posté par vincy, le 20 juin 2016

Le Prix Lumière 2016 sera remis à Catherine Deneuve le vendredi 14 octobre au Centre de Congrès de Lyon. La star française succède à Martin Scorsese est la première actrice à recevoir cet honneur mais aussi la première femme "lumiérisée"! Jusque là, le seul comédien qui avait été honoré à Lyon (en 2011) était Gérard Depardieu, parmi les autres primés, tous réalisateurs.

Le festival Lumière (8-16 octobre 2016) a voulu rendre hommage à la comédienne "pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle dit, ce qu’elle joue, ce qu’elle chante et ce qu’elle enchante depuis toujours et pour toujours." A l'aube de ses 60 ans de carrière, le festival du patrimoine cinématographique mettra en lumière les cinéastes les plus prestigieux avec lesquels elle a tourné: Demy, Truffaut, Polanski, Bunuel, Varda, Téchiné, Corneau, Melville, Rappeneau, Jacquot, Oliveira, von Trier, Ozon, Wargnier, de Broca, Desplechin, Satrapi, Scott, Aldrich... La liste est longue.

Martin Scorsese dit à son propos que "C’est une déesse du cinéma." Deneuve "est une actrice exigeante et une star populaire, la muse de grands maîtres et l’accompagnatrice indéfectible des jeunes réalisateurs. Traversant le cinéma français et international avec élégance et intensité, avec une distinction qui n’appartient qu’à elle, dotée de cette voix lointaine si reconnaissable" rappelle le communiqué.

Le mythe garde pourtant la tête froide (et haute): "Je ne travaille pas à ma postérité. Je me sens comme une passagère." Ambassadrice à la préservation du patrimoine cinématographique pour l’Unesco, Palme d'or d'honneur et prix spécial d'interprétation à Cannes, prix d'interprétation à Venise et Berlin, prix David di Donatello de la meilleure actrice, nommée à l'Oscar de la meilleure actrice, deux fois césarisée et douze autres fois nommée, Marianne républicaine en 1985, muse de Yves-Saint-Laurent et égérie de Chanel, elle a reçu des prix pour l'ensemble de sa carrière à Bangkok, Berlin, Dubai, aux European Film Awards, à la Film Society du Lincoln Center, à Hambourg, Montréal, Moscou, Shanghai, Telluride, etc...

Citations
Arnaud Desplechin : « Elle voulait changer le cinéma et sa douce intransigeance a tout bouleversé. Elle a inventé une façon nouvelle de regarder un film et de l’aimer. »

Régis Wargnier : « Son visage est comme un écran qui révèle et qui cache. »

Roman Polanski : « Travailler avec elle est comme danser le tango avec une cavalière farouche. »

André Téchiné : « J’ai appris à voir le monde à la clarté d’une fin d’après-midi d’été, quand les choses prennent leur vraie valeur. Elle est l’émanation de la lumière du soir, de l’étendue et du silence. »

François Truffaut : « D’une apparence romantique et fragile et d’un visage sublime qui suggère une deuxième existence pleine de pensées secrètes, elle crée du rêve et invente du mystère. »

Une rétrospective en hommage à Ronit Elkabetz

Posté par vincy, le 24 mai 2016

Du 25 au 31 mai, le Cinéma L'Arlequin (Paris 6e) organise une rétrospective-hommage à l'actrice et réalisatrice israélienne, Ronit Elkabetz, disparue le 19 avril dernier.

Au programme, les films qu'elle a réalisé avec Schlomi Elkabetz (Prendre femme, en présence de Gilbert Melki et Simon Abkarian, Les sept jours et Le procès de Viviane Amsalem) mais évidemment, aussi, les films dans lesquels elle imposait sa présence charismatique et sa voix à nulle autre pareil: Edut, Les mains libres, en présence de Brigitte Sy, Alila, en présence de Amos Gitai, Zion et ses frères, Origine contrôlée, Mariage tardif, Invisible, Le prédestiné, en présence de Dani Wachsmann, Sion, en présence de Joseph Dadoune, Sh'Chur, Eddie King, Cendres et sang, en présence de Fanny Ardant, La cicatrice, Tête de turc, en présence de Pascal Elbé, Mon trésor et Jaffa, en présence de Keren Yedaya, La fille du RER, et Mabul.

A cette liste s'ajoute La visite de la fanfare, de Eran Kolirin, qui viendra accompagner la projection. Son dernier film, Au de la des montagnes et des collines, a été présenté à Cannes dans la section Un certain regard. Il avait, lors de l'avant-première cannoise, dédié la projection à Ronit Elkabetz. Le film lui est aussi dédié, avec une dédicace en début de générique de fin.

Cannes 2016: Une Palme d’or d’honneur pour Jean-Pierre Léaud

Posté par vincy, le 10 mai 2016

Une Palme d'or d'honneur sera décernée à l'acteur Jean-Pierre Léaud lors de la Cérémonie de clôture du Festival de Cannes, le 22 mai. Il succède à Agnès Varda , Clint Eastwood, Manoel de Oliveira, Woody Allen, Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Jane Fonda et Bernardo Bertolucci.

C'est à Cannes que Léaud est né puisqu'à 14 ans, en 1959, il monte les marches avec son mentor François Truffaut pour son premier film, Les 400 Coups. Eternel Antoine Doinel, on le voit grandir dans Antoine et Colette (1962), Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970) ou L'Amour en fuite (1979). Grand habitué du Festival où plusieurs de ses films ont été en compétition, Léaud n'a jamais reçu de prix à Cannes comme ailleurs, hormis un César d'honneur en 2000.

Acteur-égérie de la nouvelle vague, il joue dans 5 films de Jean-Luc Godard et devient même son assistant-réalisateur (Pierrot le fou, Alphaville) comme il le fut pour Truffaut (La Peau douce).

Jean-Pierre Léaud tourne peu mais souvent avec de grands cinéastes: Jean Cocteau (Le testament d'Oprhée), Jean Duviver (Boulevard), Bernardo Bertolucci (Le Dernier Tango à Paris), Jacques Rivette (Out 1), Jean Eustache (La Maman et la Putain, Grand Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes), Aki Kaurismäki (J’ai engagé un tueur, La vie de bohême, Le Havre), Olivier Assayas (Paris s’éveille, Irma Vep), Lucas Belvaux (Pour rire), Philippe Garrel (La Naissance de l’amour), Bertrand Bonello (Le Pornographe), Raoul Ruiz (L'île au trésor), Enki Bilal (Bunker Palace Hotel) ou encore Tsai Ming-liang (Là-bas quelle heure est-il ?, Visage). Son dernier rôle fut pour Noémie Lvovsky dans Camille redouble.

Sa carrière aventureuse et éclectique le conduit de nouveau à Cannes cette année, avec La mort de Louis XIV d'Albert Serra, où il incarne le Roi Soleil, et qui sera présenté en Séance spéciale.

15 films avec Pierre Richard à voir à la Cinémathèque

Posté par vincy, le 9 avril 2016

En avril, découvre des films. Pierre Richard appartient à notre mémoire cinéphilique collective. On le voit gamin, au premier degré, en maladroit burlesque, plus Harold Lloyd que Chaplin. Et puis, en revoyant ses films, cet anti-héros lunaire apparaît comme étrangement subversif, rebelle même dans des comédies qui dénonçaient les individualismes, le consumérisme, ou même le repli sur soi. La poésie se mêle au rire, l'absurde compromet les tenants de l'ordre. Il est un grain de sable, à la Chaplin, dans les Temps modernes.

Heureuse initiative, donc, de voir la Cinémathèque française lui rendre hommage, depuis mercredi et jusqu'au 27 avril.

15. La Course à l'échalote de Claude Zidi (1975), avec Jane Birkin, Michel Aumont.
Les banques coupables de malversations? Le film est une aimable comédie où le patronat est pourri jusqu'à la moelle.

14. Un nuage entre les dents de Marco Pico (1973), avec Claude Piéplu, Philippe Noiret.
Film très méconnu autour de deux journalistes de faits-divers qui démontre, notamment, la manipulation des médias, avides de scoops.

13. Le Retour du grand blond d'Yves Robert (1974), avec Mireille Darc, Jean Rochefort.
La suite du Grand Blond est moins percutante mais pas moins drôle. La séquence finale empruntée à L'homme qui en savait trop d'Alfred Hitchcock vaut à elle seule le détour.

12. Essaye-moi de Pierre-François Martin-Laval (2005), avec Pierre-François Martin-Laval, Julie Depardieu.
L'ex Robin des Bois rend hommage à Richard avec son personnage de rêveur romantique. La comédie se laisse regarder pour ceux qui doutent encore qu'il faut garder son âme d'enfant.

11. On aura tout vu de George Lautner (1976), avec Miou-Miou, Jean-Pierre Marielle.
Satire sur le monde du cinéma, avec en toile de fond, l'avènement et la puissance du film porno. On reconnaît là le goût de Pierre Richard pour les sujets de société, où l'idéal et le rêve se fracassent à une réalité cynique.

10. En attendant le déluge de Damien Odoul (2003), avec Anna Mouglalis, Damien Odoul.
Peut-être l'un des plus beaux personnages incarné par le comédien. Dans ce délire entre hurluberlus, où la mort se confronte à la vie, il y a une envie jouissive, à la Tati, de profiter du présent. Pierre Richard y est impérial.

9. Le Coup du parapluie de Gérard Oury (1980), avec Gert Froebe, Valérie Mairesse.
Entre potacherie et jamesbonderie, cette comédie policière sous le soleil de Saint-Tropez est un enchaînement de gags à la Blake Edwards, avec, en moment culte, une publicité pour de la nourriture pour chiens.

8. Juliette et Juliette de Remo Forlani (1973), avec Annie Girardot, Marlène Jobert.
Richard est entouré de deux des plus grandes actrices de l'époque. Entre portrait d'une société où la précarité est déjà là et féminisme affirmé, ce film oublié, qui passe parfois à côté de ses sujets, révèle déjà la vulnérabilité des mâles.

7. Je suis timide mais je me soigne de Pierre Richard (1978), avec Aldo Maccione, Mimi Coutelier.
Impossible de vivre quand on est timide à l'extrême. De ce constat, Pierre Richard va créer des situations rocambolesques et parfois de grands moments de cinéma comique (notamment la scène du resto et celle des pompiers).

6. Le Jouet de Francis Veber (1976), avec Michel Bouquet, Fabrice Greco.
Sans doute l'un de ses films les plus noirs, sous ses apparences très colorées. Véritable cri de révolte contre un monde trop cadré et critique du pouvoir sans âme, le film "s'amuse" avec perversité d'une relation masochiste entre un patron et un chômeur.

5. Les Malheurs d'Alfred de Pierre Richard (1971), Anny Duperey, Pierre Mondy.
Tout commence avec un suicide et tout finira avec un carnage. Se moquant de l'élite parisienne, de la télévision, de ses jeux débiles et de ceux qui se prennent trop au sérieux, cette comédie des petits contre les forts reste étrangement actuelle.

4. Le Distrait de Pierre Richard (1970), avec Marie-Christine Barrault, Bernard Blier.
Ode à l'imagination et à la rêverie. La distraction comme hymne à la vie: c'est le moteur d'une succession de scènes d'anthologie où là encore le système trop cadré (ici du milieu de la publicité) se voit dynamité à coups de gaffes.

3. Les Fugitifs de Francis Veber (1986), avec Gérard Depardieu, Jean Carmet.
Dernier film de la trilogie inégalée du trio Veber-Depardieu-Richard, cet immense succès des années 1980 compose avec un scénario bien ficelé et des situations cocasses, en finissant en famille recomposée se jouant des genres sexués.

2. Le Grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert (1972), avec Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Jean Carmet.
L'une des plus grandes comédies du cinéma français: casting, dialogues, scénario. Tout y est. Les acteurs, au jeu volontairement désaccordé, sont en totale harmonie. Mais à y réfléchir de plus près, Le grand blond est aussi un film d'anticipation sur la société de surveillance et le peu de considération de l'autorité pour la liberté et l'individu.

1. La Chèvre de Francis Veber (1981), avec Gérard Depardieu, Corynne Charbit.
Summum de l'art comique de Pierre Richard, l'alchimie avec Depardieu (il faut voir la tête du monstre face au distrait-timide-maladroit) fonctionne à merveille, entre aventures improbables, répliques cultes, humour décalé, usant aussi bien des gags du cinéma muet que de situations atemporelles. Assurément le chef d'oeuvre de la filmographie de Richard (et de Veber), parvenant à montrer que la folie douce est un moyen de trouver le bonheur et l'amour dans un monde violent.

Un Festival Ferris Bueller pour ses 30 ans

Posté par vincy, le 26 mars 2016


La folle journée de Ferris Bueller est incontestablement un film culte. Qui n'a pas eu envie de faire l'école buissonnière après avoir vu Matthew Broderick (à l'époque sexy, et nommé pour un Golden Globe grâce à ce rôle) déambuler à l'institut d'art moderne de Chicago, danser sur un char en chantant "Twist and Shout" des Beatles ou foncer avec une voiture de sport loin de sa banlieue ennuyante?

Et bien Ferris Bueller's Day Off a 30 ans cette année. Ça ne nous rajeunit pas. Du 20 au 22 mai, Chicago va célébrer la comédie de feu John Hughes, entrée au patrimoine national en 2014, avec un festival dédié au film qui comprendra plusieurs événements reliés au film, et notamment des parcours "touristiques" où les participants suivront les traces de l'adolescent insolent et insouciant. La fameuse parade où il chante et danse sera reconstituée. Les organisateurs promettent quelques surprises...

Une projection du film, avec l'intervention de certains acteurs pour un Q&A animé par le critique de cinéma Richard Roeper, sera organisée le 21 mai. Et sinon, les fans pourront aller découvrir le lycée de Ferris ou la maison de son meilleur ami (incarné par Alain Ruck). Clou du spectacle, les artistes Sarah Keenlyside et Joe Clement ont reproduit la chambre de Ferris Bueller à l'identitique.

Ce n'est pas donné en revanche: 300$ pour les trois jours. La soirée d'ouverture ne coûte que 25$.

http://www.ferrisfest.com/

Cannes 2016: Aki Kaurismäki (enfin) récompensé par le Carrosse d’or

Posté par vincy, le 25 mars 2016

Pour le 15e Carrosse d'or de la SRF (Société des réalisateurs Français), les réalisateurs ont choisi le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki. On serait tenté de dire: enfin! Assurément l'un des plus brillants réalisateurs européens de ces trente dernières années - le Festival de Locarno lui avait d'ailleurs consacré une rétrospective intégrale en 2006 - Aki Kaurismäki est ainsi récompensé pour "les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production".

Dans la lettre envoyée au réalisateur de L'homme sans passé et du Havre, le conseil d'administration de la SRF écrit: « Vos histoires sont des fables inspirées qui racontent les oubliés, les laissés pour compte, les excessifs, ceux qui n’ont pas le mode d’emploi. Vous les filmez à chaque fois avec économie, précision et grandeur, sans jamais renoncer à la fiction, à la poésie, voire au burlesque. En mettant en scène ces personnages vous leur donnez une place et vous les sauvez, car ceux qui ne sont pas racontés n’existent pas. Vos films, souvent mélancoliques mais jamais accablants, finissent toujours par trouver un combustible qui éclaire les nuits les plus noires et les penchants les plus sombres. Alcool, amour, amitié, gratuité ou hasard sauvent parfois vos personnages de l’ennui, du désespoir ou de la mort comme vos films sauvent les spectateurs de trop de normalité. Pour cela, pour la langueur et l’insolence de vos films, pour leur salutaire et tranquille subversion, nous voulons vous mettre à l’honneur, au moment même où se tient le plus grand événement cinéphile au monde. »

Réalisateur de 17 longs métrages de fiction, mais aussi de courts métrages, documentaire, téléfilm, et clips vidéos, Aki Kaurismäki est venu pour la première fois à Cannes avec Shadows in Paradise en 1987, à la Quinzaine des réalisateurs, qui le sélectionne de nouveau en 1994 avec Tatjana. En 1996, il est promu en compétition, qu'il ne quittera jamais, avec Au loin s'en vont les nuages (mention spéciale du jury oecuménique), suivi de L'homme sans passé en 2002 (Grand prix du jury, prix d'interprétation féminine, prix du jury oecuménique), Les lumières du faubourg (2006) et Le Havre en 2011 (Prix FIPRESCI, mention spéciale du jury écuménique et Prix Louis-Delluc quelques mois plus tard). Il également présenté à Un certain regard Ten Minutes Older et hors compétition Chacun son cinéma, deux oeuvres collectives. Il a également été sélectionné trois fois à Berlin (avec un Prix FIPRESCI en 1992 pour La vie de bohème) et une fois à Venise (J'ai engagé un tueur), nommé aux césar du meilleur film et du meilleur réalisateur (Le Havre) et à celui du meilleur film européen (L'homme sans passé). Sans oublier les Oscars finlandais, les Jussi où il a été couronné 14 fois (producteur, réalisateur ou/et scénariste).

Aki Kaurismäki prépare actuellement son prochain film, prévu pour 2017, Pakolainen (Réfugié).

Le Carrosse d'or lui sera remis à la Quinzaine des réalisateurs du prochain Festival de Cannes. Il succède à Jia Zhang-ke, Alain Resnais et Jane Campion.

Catherine Deneuve honorée au Festival de Dubai

Posté par vincy, le 8 décembre 2015

Catherine Deneuve recevra un prix honorifique pour l'ensemble de sa carrière lors du 12e Festival international du film de Dubai (9-16 décembre). L'hommage sert à récompenser une "carrière illustre qui s'étend sur près de 60 ans et comprends plus de 120 films" explique le communiqué. "Catherine Deneuve est une icône et l'une des femmes les plus influentes du cinéma. Sa contribution au cinéma mondial a été phénoménale et nous sommes fiers d'honorer ses talents incroyables" s'enthousiasme Abdulhamid Juma, directeur de l'événement. L'actrice française a a souligné qu'elle a été chanceuse de travailler dans le monde entier et de voir que son "travail reconnu au Moyen-Orient est comme une preuve que le cinéma est multiculturel et universel".

Catherine Deneuve vient de recevoir un prix équivalent, le 29 novembre, au festival du film d'Antalya en Turquie. Lors de sa 52e édition, le plus grand festival turc de cinéma avait diffusé Le tout nouveau testament, Les parapluies de Cherbourg et Indochine.

Dubai avait auparavant honoré des artistes comme Omar Sharif, Sean Penn, Shah Rukh Khan, Youssef Chahine, Rachid Bouchareb, Oliver Stone, Terry Gilliam. Cette année, les acteurs Ezzat Al Alayli, Naseeruddin Shah et  Sami Bouajila recevront aussi un prix honorifique et Jake Gyllenhaal recevra le Prix Variety "Star internationale de l'année".
Le Festival projettera, entre autres, Spotlight de Tom MacCarthy, Mustang, El Clan de Pablo Trapero, Truth avec Robert Redford et Cate Blanchett, Dheepan, Palme d'or, Room, prix du public à Toronto, Cemetery of Splendour, Francofonia d'Alexander Sokurov, les Suffragettes, 1001 Inventions and the World of Ibn Al-Haytham, court métrage qui fut aussi le dernier film avec Omar Sharif, le dernier Naomi Kawase, Asphalte de Samuel Benchetrit ou encore Sunset Songs de Terence Davies.

Dinard 2015 : le cinéma anglais sort de ses frontières

Posté par kristofy, le 1 octobre 2015

La 26ème édition du Festival du film britannique de Dinard fait venir autour de la plage de l'Ecluse le meilleur du cinéma d’outre-Manche, et souvent le plus inédit. Sur les 46 films présentés en compétition et hors compétition, 9 seulement disposent d'un distributeur en France. Dinard se veut plus que jamais être le lieu où le cinéma britannique est montré pour être découvert, et partagé. Certains des films ayant déjà gagné le Hitchcock d’or ont été nombreux à être plébiscités par le public une fois sortis en salles : The Full Monty de Peter Catan, Billy Elliot de Stephen Daldry, Bloody Sunday de Paul Greengrass, Boy A de John Crowley, Tyranosaur de Paddy Considine, Le Géant égoïste de Clio Bernard…, soit autant d’histoires avec une identité typiquement british.

Cette année la sélection montre un glissement vers un dépassement des frontières, avec des films qui, en majorité, nous racontent des histoires tournées vers l’ailleurs où filmées par un regard extérieur. Hussam Hindi, le directeur artistique, en avait fait la remarque : « ce qui frappe c’est le nombre de films tournés en dehors des frontières du Royaume-Uni (American Hero, Couple in a hole, Departure…) ou qui évoquent l’ailleurs, l’éloignement, le voyage. Des films réalisés par des étrangers (The Lobster par le grec Yorgos Lanthimos, Up & down par le français Pascal Chaumeil) ou qui font appel à des acteurs non-britanniques (Denis Ménochet dans Norfolk, Jérome Kircher dans Couple in a Hole) sont aussi au programme. »

Le festival sera rythmé aussi par un hommage au scénariste Hanif Kureishi et à l’acteur Tom Hollander.

© vincy thomas ecran noir

La composition du jury qui a pour président monsieur petites-blagues Jean Rochefort, habitué des lieux de cette côte d’émeraude, montre aussi une bonne parité français-britanniques : Emma de Caunes (la fille de l'animateur viré de Canal + dixit Rochefort), Mélanie Doutey, Alexandra Lamy (celle dont l'ex-mari a vu sa carrière s'effondrer avec la fin du cinéma muet dixit encore Rochefort), Bernard Lecoq, Pierre Salvadori, le producteur Bertrand Faivre, et Amara Karan, la productrice Helena Mackenzie, Natalie Dormer et Noah Taylor. Le hasard fait que ces deux derniers ont déjà été au générique de la série "Game of Thrones", tout comme l’actrice Kate Dickie présente pour découvrir pour la première fois en même temps que le public le film qu’elle accompagne Couple in a Hole… d’ailleurs en grande partie tourné en France. Virginie Efira, finalement, n'a pas pu rejoindre le jury comme initialement prévu mais l'actrice belge devrait passer le week-end à Dinard.

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26e édition du Festival du film britannique de Dinard
du 30 au 04 octobre 2015
Infos et programmation sur le site de la manifestation Mot-dièse pour les réseaux sociaux: #DinardFilm2015

Noémie Lvovsky en tournage à Paris et en hommage à La Roche-sur-Yon

Posté par vincy, le 17 septembre 2015

Noémie Lvovsky a repris le chemin des plateaux. Trois ans après les 950000 entrées et 13 nominations aux Césars de Camille redouble, la réalisatrice-scénariste-actrice tourne Demain et tous les autres jours depuis la semaine dernière.

Le tournage s'annonce long puisqu'il durera 18 semaines jusqu'au 20 mai. Selon Le film français, let étalement est lié à l'âge du personnage principal, une fillette de 9 ans interprétée par Lucie Saint Jean. Elle vit seule avec sa mère, personne proche de la démence. Folle? Pas pour la gamine qui veut éviter que sa maman soit internée. Evidemment, le rôle de la mère échoit à Noémie Lvovsky, qui offrira un oiseau bavard à sa fille pour lui tenir compagnie. L'oiseau deviendra surtout un ami et un guide. Le père, séparé, est interprété par Mathieu Amalric et Denis Podalydès sera la voix de l'oiseau. L'acteur jouera directement ses répliques sur le plateau.

Le film est entièrement tourné à paris, même s'il ne bénéficie d'aucune aide de la région Ile-de-France. Le budget de 7M€ semble avoir été compliqué à boucler.

Par ailleurs, le Festival International du Film de la Roche-sur-Yon va rendre un hommage à Noémie Lvovsky en proposant la première rétrospective intégrale de ses films en tant que réalisatrice et une sélection de ses films en tant qu'actrice et scénariste. Noémie Lvovsky rencontrera le public le dimanche 18 octobre.