Cannes 2013 : Où sont les femmes ? – Grand central

Posté par MpM, le 18 mai 2013

grand centralElle est blonde, vêtue d'un short en jean riquiqui et d'un body blanc décolleté jusqu'au nombril. La moue boudeuse et la posture à la frontière de la vulgarité. Elle s'appelle Karole (qui rime bien avec cagole), mais on ne l'apprendra par hasard qu'à la moitié du film. Quel besoin de connaître son prénom puisqu'elle représente le fantasme masculin absolu : une poupée sexy, sans personnalité et toujours consentante. "Chaude", même, comme le souligne un ami de son fiancé. Dans sa bouche, cela sonne comme un compliment.

Mais qu'allait faire Léa Seydoux dans Grand central (sélectionné à Une Certain regard au festival de Cannes), où elle n'a rien d'autre à jouer que ce cliché ambulant d'hyper féminité presque agressive mais dénuée de tout caractère ou de toute psychologie. Qui est Karole ? Que veut -elle ? Que pense-t-elle ? On n'en saura rien, puisque c'est à peine si l'actrice a dix lignes de dialogue. Au lieu de séduire son amant par deux ou trois traits spirituels, ou au moins par une conversation gentiment séductrice, elle se déshabille et s'offre en pleine nature.

Difficile après cela d'expliquer aux adolescents que, dans la réalité, les femmes ne se comportent pas exactement de cette manière, en tout cas pas systématiquement. Qu'elles se définissent autrement que par leur corps et leur attraction sexuelle. Qu'elles sont les égales des hommes, tout simplement.

Le pire, c'est que le film est signé par une jeune réalisatrice, Rebecca Zlotowski, et coécrit avec une autre femme, Gaëlle Macé. Si les femmes cinéastes véhiculent les mêmes images stéréotypées que les hommes, le débat sur l'absence de femmes dans la compétition cannoise perd tout à coup encore un peu plus de sens.

Berlin 2013 : YSL contre Yves Saint Laurent

Posté par vincy, le 10 février 2013

Berlin a lancé la guerre entre les deux projets. Les couvertures des magazines professionnels annoncent la couleur avec, au choix, le film de Bertrand Bonello, Saint-Laurent, et celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent.

Le film de Bonello (voir actualité du 16 mai 2012) affiche d’ores et déjà un casting de stars : Gaspard Ulliel dans le rôle de Saint-Laurent, Jeremie Rénier dans celui de Pierre Berger et Léa Seydoux dans celui de Loulou de la Falaise. Olga Kurylenko est également en négociations.

Le projet de Lespert, porté par SND (filiale du groupe M6), a l’imprimatur de Pierre Bergé, le compagnon du styliste. Les droits du film se sont déjà vendus dans toute l’Europe. Le scénario a été écrit par Marie-Pierre Huster et le cinéaste ont apparemment fait la différence auprès des acheteurs. Le casting était forcément moins vendeur que le projet rival avec Pierre Niney dans le rôle d’YSL (la ressemblance est étonnante), Guillaume Gallienne, Moritz Bleibtreu et Charlotte Le bon. Le film coûtera 12 millions d’euros.
Tout cela rappelle la bataille des deux films sur Coco Chanel.

Louis-Delluc 2012 : Les adieux à la Reine l’emporte sur Amour

Posté par vincy, le 14 décembre 2012

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Est-ce l'oeuvre en elle-même ou la carrière du réalisateur qui a déterminé le choix du jury du prix Louis-Delluc? Toujours est-il que pour la première fois, Benoît Jacquot a reçu le "Goncourt" du cinéma, face à 7 autres concurrents (voir les nominations). Les adieux à la Reine serait donc meilleur qu'Amour, Holy Motors ou De rouille et d'os. Si Carax et Audiard ont déjà obtenu le Delluc dans le passé, ce n'était pas le cas de Michael Haneke. Etrange choix.

"Le choix était difficile mais Benoît Jacquot n'a jamais eu le Prix Louis-Delluc. Il a une carrière qui monte. C'est bien qu'un film historique mais en même temps très moderne dans sa facture soit enfin récompensé", a expliqué Gilles Jacob, prisdent du jury. Il précise tout de même qu'"il a fallu pas mal de tours" pour départager les films.

Tourné au château de Versailles, le film est interprété par Léa Seydoux, Diane Kruger (qui a remplacé Eva Green) et Virginie Ledoyen. Il avait été présenté au Festival de Berlin, au début de l'année. Léa Seydoux avait reçu le prix de la meilleure actrice au Festival du film romantique de Cabourg quelques mois plus tard.

Le film a séduit 540 000 spectateurs depuis sa sortie en mars.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été décerné à Louise Wimmer, de Cyril Mennegun. Sorti en janvier, le film a attiré 156 000 spectateurs. Il avait été sélectionné à la Semaine de la critique de Venise 2011. L'actrice Corinne Masiero, qui devrait être nommée aux Césars, avait elle aussi été récompensée à Cabourg, en recevant un prix coup de coeur.

Roses à crédit d’Amos Gitai interdit de cinéma (mais ce soir sur France 2)

Posté par vincy, le 22 juin 2012

Vendredi soir, France 2 diffuse Roses à crédit, le nouveau film d'Amos Gitaï, adapté du roman éponyme d'Elsa Triolet. Ce film n'a jamais été montré au cinéma. Et pour cause, il a été interdit de salles (voir notre actualité du 12 décembre 2010).

Pourtant le cinéaste israélien avait en tête deux versions : l'une pour le grand écran, l'autre pour le petit, plus longue de 15 minutes. C'est cette version que France 2 diffusait, en deuxième partie de soirée. Ce film sur une jeune esthéticienne piégée par le surendettement (Léa Seydoux) avait été ainsi conçu afin de disposer de plus de moyens techniques, financiers et humains. La narration des deux versions est différente. Dans une interview au magazine Télérama, Gitaï explique que "la version « télé » commence directement avec le mariage de Marjoline. Dans la version « cinéma », il est précédé par un prologue sur le contexte historique : on y découvre le passé de Marjoline pendant la guerre. Autre différence, la version télé se termine sur un très gros plan de Léa Seydoux. La version « cinéma » se poursuit et se conclut avec un mouvement de caméra ample sur les quais de Seine : Léa Seydoux, dans ses habits des années cinquante, se retrouve au milieu de la circulation automobile d'aujourd'hui. J'ai conçu cette conclusion comme une passerelle temporelle entre les deux époques." Grégoire Leprince-Ringuet (Daniel), Maud Wyler (Cécile), Catherine Jacob (Mme Donzert), Pierre Arditi (M. Georges), Arielle Dombasle (Mme Denise), Valeria Bruni-Tedeschi (Suzette), André Wilms (M. Donelle) et Ariane Ascaride (Le médecin) complètent la distribution.

Mais nous ne verrons pas cette version cinéma. Dans ce même entretien, le cinéaste confirme que le film devait sortir en décembre 2010 et diffusé à la télévision au printemps 2011. "Les affiches étaient déjà placardées, les projections de presse avaient eu lieu... Mais deux semaines avant la sortie, la commission d'agrément du CNC a refusé de donner son accord. Un an et demi après, je reste toujours aussi choqué que des gens aient sacrifié le destin d'un film à cause de jeux de pouvoir bureaucratiques ou politiques. J'ai revécu la douleur de mes débuts de réalisateur en Israël, quand la télévision publique a refusé de diffuser mon premier documentaire, House, qu'elle avait pourtant produit."

Pour les 26 membres de la commission d'agrément, unanimement, "les deux versions n'étaient pas suffisamment différentes". Pourtant à Cannes, les films de la chaîne HBO sont sélectionnés régulièrement. Mais on se souvient que Carlos (de Canal +) n'avait pas pu être en compétition au motif qu'il était avant tout un produit télévisuel. Contradictions.

Gitaï espère cependant une fin heureuse : "en théorie, rien n'empêche d'exploiter le film en salles une fois qu'il a été diffusé à la télévision. Mais comme Roses à Crédit n'a pas obtenu l'agrément du CNC, il ne peut prétendre à aucune aide à la distribution, ce qui rend l'opération délicate sur le plan économique. Une partie des scènes inédites sera toutefois visible lors d'une projection unique à Paris le 6 octobre prochain : je vais les intégrer à une installation que je dois réaliser place du Colonel-Fabien dans le cadre de la Nuit Blanche."

Cabourg 2012 : Swann d’Or pour Laurence Anyways de Xavier Dolan

Posté par kristofy, le 17 juin 2012

Le 26ème Festival du Film de Cabourg a doublement récompensé le film Laurence Anyways de Xavier Dolan avec le Grand Prix du Jury et aussi le Prix de la Jeunesse ; un Swann d’or d’honneur a aussi été remis à Vanessa Paradis.

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2012 :

- Grand Prix du Festival de Cabourg 2012: Laurence Anyways de Xavier Dolan

- Prix de la Jeunesse: Laurence Anyways de Xavier Dolan

- Prix du public: Ma bonne étoile de Anne Fassio

- Swann d’Or d’honneur : Vanessa Paradis

- Swann d’Or de la meilleure actrice: Léa Seydoux dans Les adieux à la reine de Benoît Jacquot et dans L’enfant d’en haut de Ursula Meier

- Swann d’Or du meilleur acteur: Jérémie Rénier dans Cloclo de Florent Emilio Siri

- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Robert Guédiguian pour Les neiges du Kilimandjaro

- Swann d’Or du meilleur film : De rouille et d’os de Jacques Audiard (avec Thomas Bidegain pour le scénario)

- Swann d’Or de la Révélation féminine : Soko dans Bye bye Blondie de Virginie Despentes

- Swann d’Or de la Révélation masculine : Pierre Niney dans J’aime regarder les filles de Frédéric Louf

- Swann Coup de cœur : Corinne Masiero pour Louise Wimmer de Cyril Menneguin

- Swann d’Or du meilleur compositeur : Alex Beaupain

-Meilleur court-métrage : Les navets blancs empêchent de dormir de Rachel Lang

-Meilleure actrice court-métrage : Sophia Leboutte pour A new old story d'Antoine Cuypers

-Meilleur acteur court-métrage : Sébastien Houbani pour La tête froide de Nicolas Mesdom

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompense les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Abraham Belaga dans Une bouteille à la mer de Thierry Binisti et à Fleur Lise dans Ma bonne étoile de Anne Fassio.

Abdellatif Kechiche adapte un roman graphique lesbien

Posté par vincy, le 29 mars 2012

Le réalisateur Abdellatif Kechiche adapte le roman graphique de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, paru chez Glénat il y a deux ans.

L'héroïne sera interprétée par Léa Seydoux, qui, par conséquent, abandonne sa participation au film de Michel Gondry, L'écume des jours dont le tournage commence dans deux semaines. Seydoux sera remplacée par la québécoise Charlotte Le Bon, ex-Miss Météo loufoque de Canal + (Le grand journal). Face à Seydoux, c'est Adèle Exarchopoulos qui donnera la réplique.

Le bleu est une couleur chaude est l'histoire de Clémentine dont la vie bascule lorsqu'elle rencontre Emma, jeune fille aux cheveux bleus qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir. Grâce à Emma, Clémentine va pouvoir, enfin, affronter le regard des autres.

Ce roman graphique autour de l'homosexualité féminine, sensible et touchant, a reçu plusieurs prix : celui du public au Festival d'Angoulême l'an dernier, le prix Jeune Auteur au Salon de la BD et des Arts Graphiques de Roubaix en 2010, le Prix Conseil Régional au festival de Blois en 2010 et le prix BD des lycéens de la Guadeloupe.

Il s'est pour l'instant vendu à près de 20 000 exemplaires.

Natalie Portman parmi les égéries publicitaires les plus médiatisées

Posté par vincy, le 11 mars 2012

Un institut, Lexis Nexis, propose chaque année un classement des égéries publicitaires pour les marques de beauté afin de connaître leur impact mondial en retombées presse et en présence sur les réseaux sociaux.

Lady Gaga, visage de la marque Mac, domine largement le tableau cette année. Mais c'est Natalie Portman, 5e, qui créé la surprise. "Miss Dior" a su profiter de son actualité pour faire parler d'elle : un Oscar, un compagnon lui même ambassadeur de L'homme libre d'Yves Saint Laurent, un accouchement... De quoi valoriser le parfum Dior sans trop de dépenses. Il n'y a bien que Beyoncé (L'Oréal), certes plus chanteuse qu'actrice, qui la surclasse (2e) à Hollywood. Portman a ainsi plus de visibilité que Jennifer Lopez (L'Oréal et Gillette), Justin Timberlake (Givenchy) et Gwyneth Paltrow (Estée Lauder), respectivement 6e, 7e et 8e.

Les acteurs et actrices sont de plus en plus sollicités par ces grandes marques car ils apportent une image moins "fabriquée", plus "affective" et toute aussi percutante médiatiquement. Sinon, dans le Top 10, on retrouve une chanteuse (Cheryl Cole), deux sportifs (Jenson Button et Andy Roddick) et une top model inusable (Kate Moss).

En France, les contrats de Marion Cotillard (Dior) et Audrey Tautou (Chanel) touchent à leur fin. Il faudra attendre pour voir si une Léa Seydoux (Prada) fera aussi bien qu'elles. Il reste qu'Eric Cantona, 48e, est toujours parmi les Français les plus connus dans le monde.

Omar Sy remplace Jamel Debbouze dans L’Ecume des jours

Posté par vincy, le 3 mars 2012

Intouchable, a priori. Le roman culte de Boris Vian, L'écume des jours, est réputé inadaptable autant que sacré. Cette description d'une relation amoureuse absolue qui rétrécit jusqu'à l'étouffement n'a été transposée au cinéma qu'une seule fois : en 1968, par Charles Belmont, avec Marie-France Pisier, Jacques Perrin, Sami Frey, Alexandre Stewart et Bernard Fresson.

Michel Gondry a décidé de s'y attaquer. Le projet a été annoncé fin 2011. On imagine le film aussi visuel que romantique. Il a déjà fait ses preuves dans ce style de bricolage. L'un des cinéastes français les plus côtés à Hollywood a réuni la fine fleur du cinéma français. Romain Duris retrouvera Audrey Tautou (ils ont tourné ensemble L'auberge espagnole, Les poupées russes) dans les rôles de tourtereaux (Colin et Chloë), accompagnés de Gad Elmaleh et Léa Seydoux.

A l'origine Jamel Debbouze devait être de la partie. Son rôle - celui de Nicolas - sera finalement interprété par Omar Sy, césarisé la semaine dernière comme meilleur acteur. Autant dire, sollicité, plus cher, et poids lourd du box office.

Le tournage débutera le 10 avril, pour 15 semaines.

Boris Vian a publié L'écume des jours en 1947.

La belle (Léa Seydoux) et la bête (Vincent Cassel), bis.

Posté par vincy, le 11 février 2012

La belle, c'est elle. Léa Seydoux, qui a un second rôle dans Mission : Impossible - le protocole fantôme, énorme succès international de cet hiver. La bête, c'est lui. Vincent Cassel, récemment vu dans le David Cronenberg, A Dangerous Method.

C'est l'un des projets européens les plus importants qui sera mis sur le marché au festival de Berlin cette année avec un budget de 33 millions d'euros. Le tournage commencera le 8 octobre.

Produit par Pathé, le projet est porté par Christophe Gans, scénariste et réalisateur du film (en français), qui n'a rien tourné depuis Silent Hill en 2006. Gans s'est essentiellement basé sur le texte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, La jeune Américaine et les Contes marins (1740), une des nombreuses variantes de cette légende littéraire. Il confesse s'être aussi inspiré des films de Hayao Miyazaki.

La Belle et la bête a été porté plusieurs fois au cinéma. La version la plus connue, et la plus belle, reste la première, celle de Jean Cocteau, en 1946. La plus populaire est celle de Walt Disney, en 1991, qui ressort en version 3D cette année.

Benoît Jacquot ouvrira le Festival de Berlin

Posté par vincy, le 4 janvier 2012

Les adieux à la Reine de Benoît Jacquot fera l'ouverture du 62e Festival de Berlin, le 9 février prochain. Le film se déroule durant la révolution française et scrute la relation entre la Reine Marie-Antoinette (Diane Kruger) et l'une de ses liseuses (Léa Seydoux).

Le scénario, écrit par Jacquot et Gilles Taurand, est l'adaptation du livre de Chantal Thomas, prix Femina en 2002. L'affiche comprend aussi Xavier Beauvois dans le rôle du Roi Louis XVI, Virginie Ledoyen et Noémie Lvovsky.

Le film devrait sortir au printemps.