Cinéma et mode : ô mondes cruels !

Posté par wyzman, le 14 juin 2015

Projeté en avant-première lors de la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival, le documentaire Dior et moi de Frédéric Tcheng a soulevé une question : la mode est-il un monde particulièrement cruel ? Et si oui, pourquoi le cinéma le représente mieux que tout art ?

Les films (documentaires ou de fiction) traitant de la mode sont légion ces temps-ci. De Saint Laurent à Yves Saint Laurent en passant par Mademoiselle C. ou encore L'Amour fou et The September Issue, il est devenu tout à fait normal qu'un réalisateur mette en scène ou explore la vie des grands noms de la mode. Mais la particularité de Dior et moi, et ce qui est sans conteste son meilleur argument de vente, c'est qu'il s'agit cette fois de la maison Dior et de son fondateur, Christian Dior, dont l'aura hante encore les ateliers.

Et contrairement aux autres films mentionnés plus haut, Dior et moi ne fait pas l'éloge d'une personnalité, mais rend hommage à toute une maison, à toute une famille, à toute une équipe. Si dans le film, celle-ci est secouée par le départ de John Galliano et l'arrivée du quasi inconnu Raf Simmons, le documentaire traite comme il se doit les problèmes de communication qui peuvent assombrir un espace de travail, loin de la marque mondiale connue du grand public. Des petites colères du créateur aux anecdotes des couturières, rien ne nous est épargné. Et voilà pourquoi la fin en a choqué plus d'un. Pendant près d'une heure et demi, on assiste, des étoiles dans les yeux, à la mise en place du premier défilé de Raf Simmons. Mais le moment venu, c'est ce dernier et uniquement ce dernier qui est félicité par les créateurs (tels que Donatella Versace et Marc Jacobs) et les people (type Marion Cotillard et Anna Wintour).

Du coup, on se dit que comme au cinéma - et dans bien d'autres domaines -, le manque de reconnaissance de celles qu'on appelle aujourd'hui encore "les petites mains" n'a rien d'étonnant. Au cinéma, il convient de connaître le nom du réalisateur et des acteurs, mais au fond qui se souvient du nom de la maquilleuse du Diable s'habille en Prada ou de la costumière de Coco avant Chanel ? Peu d'entre nous. Avec simplicité et sobriété, Frédéric Tcheng a mis cette aberration en image dans Dior et moi, sans jamais juger ceux qu'ils filment. Son documentaire tend à montrer le monde de la mode tel qu'il est : parfois un peu superficiel, parfois trop rationnel, mais souvent fait de faux-semblants. Et Sophie Dulac, la présidente du Champs-Elysées Film Festival d'ajouter avec pragmatisme : "La mode c'est un peu comme le cinéma : parfois les gens vous félicitent mais n'en pensent pas le moindre mot."

Alors en attendant qu'un film montre avec brio ce qui se trame réellement sur un plateau de tournage et une fois la promo assurée, sachez que le magnifique Dior et moi sort le 8 juillet prochain dans nos salles !

Top 20 des B.O.F.: les Français, rois de la compo ?

Posté par wyzman, le 14 mai 2015

alexandre desplat

Pour la première fois de son histoire, la Sacem a réalisé un classement des 20 compositeurs les plus rentables de 2014. Représentant les intérêts des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, la société s'est basée sur les droits d'auteur collectés pour la diffusion des films dans les salles de cinéma en France, afin de réaliser ce classement. Il n'est donc pas étonnant de retrouver Marc Chouarain, le compositeur de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?, Alexandre Desplat (The Grand Budapest Hotel, Godzilla, Monument men) et Howard Shore (Le Hobbit: la désolation de Smaug) en tête du classement.

Bien qu'il apparaisse clairement que les comédies ont beaucoup plu en 2014, ce classement reflète en partie le milieu. Car si la Sacem représente plus de 18.000 auteurs étrangers, les français occupent pas moins de 17 places. Seuls le canadien Howard Shore (3ème),le marocain Armand Amar (4ème) et le britannique John Powell (9ème) apportent un peu de diversité. Plus encore, comment passer outre la présence d'une seule femme dans ce classement, Marie-Jeanne Serero (13ème) ?

Le classement complet :
1. Marc Chouarain (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?)
2. Alexandre Desplat (The Grand Budapest Hotel, Godzilla, Monument men)
3. Howard Shore (Le Hobbit: la désolation de Smaug)
4. Armand Amar (Belle et Sébastien)
5. Eric Serra (Lucy)
6. Eric Neveux (Les vacances du petit Nicolas)
7. Christophe Julien (9 mois ferme)
8. Pierre Adenot (La belle et la bête)
9. John Powell (Rio 2)
10. Bernard Lenoir (Les trois frères, le retour)
11. Ibrahim Maalouf (Yves Saint Laurent)
12. Michaël Tordjman (Babysitting)
13. Marie-Jeanne Serero (Les garçons et Guillaume, à table !)
14. Guillaume Roussel (Le crocodile du Botswanga, 3 Days to kill)
15. Maxime Desprez (Babysitting)
16. Thomas Roussel (Eyjafjallajökull, Amour sur place ou à emporter)
17. Alexis Rault (Fiston)
18. Laurent Ferlet (Sur le chemin de l'école)
19. Philippe Sarde (Quai d'Orsay)
20. Hervé Lavandier (Minuscule - la vallée des fourmis perdues)

Alors que le festival de Cannes vient tout juste de débuter, on ne peut que regretter l'absence totale de prix pour les compositeurs, hormis Cannes Soundtrack remis par des critiques. Mais cela n'empêche pas ces derniers de se rendre comme chaque année sur la Croisette. En 2015, sont donc présents:
Eric Neveux pour La Tête Haute d’Emmanuelle Bercot (film d'ouverture - sélection officielle)
- Jean-Louis Aubert pour L’Ombre des Femmes de Philippe Garrel (sélection de la Quinzaine des réalisateurs)
- Grégoire Hetzel pour Trois Souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin (sélection de la Quinzaine des réalisateurs)
- Alexandre Desplat pour Il Racconto dei racconti / Tales of tales de Matteo Garrone, (en sélection officielle), et pour Une Histoire de fou de Robert Guédigian (séance spéciale de la sélection)
- Marc Marder pour La Quatrième voie de Guvinder Sing (sélection Un certain regard)
- Bertrand Burgalat pour Gaz de France de Benoît Forgeard (sélection de l’Acid)
- Raphaël pour Les Cow boys de Thomas Bidegain (sélection de la Semaine de la critique)
- Eric Bentz pour Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitore (sélection de la Semaine de la critique)
- Amaury Chabauty pour La Fin du dragon de Mariana Diaby (sélection de la Semaine de la critique)
- Fleming Nordkrog pour La Vie en grand de Mathieu Vadepied (clôture de la Semaine de la critique)

César 2015: Timbuktu triomphe avec 7 récompenses

Posté par vincy, le 20 février 2015

cesarMeilleur film (remis par Dany Boon): Timbuktu

César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Sean Penn Producteur, réalisateur, acteur, scénariste

Meilleur réalisateur (remis par Nathalie Baye et Guillaume Canet): Abderrahmane Sissako (Timbuktu)

Meilleur premier film (remis par Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps): Les combattants

Meilleur film d'animation (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Minuscule

Meilleur film documentaire (remis par Charlotte Le Bon et Jalil Lespert): Le sel de la terre

Meilleur film étranger (remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson): Mommy (Canada)

Meilleure actrice (remis par Guillaume Gallienne): Adèle Haenel (Les combattants)

Meilleur acteur (remis par Juliette Binoche et Kristen Stewart): Pierre Niney (Yves Saint Laurent)

Meilleure actrice dans un second-rôle (remis par Céline Sallette et Joey Starr): Kristen Stewart (Sils Maria)

Meilleur acteur dans un second-rôle (remis par Géraldine Nakache et Leila Bekhti): Reda Kateb (Hippocrate)

Meilleur espoir féminin (remis par Cédric Klapisch et Cécile de France): Louane Emera (La famille Bélier)

Meilleur espoir masculin (remis par Julie Gayet et Denis Podalydès): Kévin Azaïs (Les combattants)

Meilleur scénario original (remis par Pascal Elbé): Abderrahmane Sissako, Kessen Tall (Timbuktu)

Meilleure adaptation (remis par Sylvie Testud et Abd Al Malik): Cyril Gely, Volker Schlöndorff (Diplomatie)

Meilleure musique de film (remis par Cécile Cassel et Etienne Daho): Amine Bouhafa (Timbuktu)

Meilleure photographie (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Sofian El Fani (Timbuktu)

Meilleur montage (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Nadia Ben Rachid (Timbuktu)

Meilleur son (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Philippe Welsh, Roman Dymny, Thierry Delor (Timbuktu)

Meilleurs décors (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Thierry Flamand (La Belle et la bête)

Meilleurs costumes (remis par Marilou Berry et Jean-Paul Gaulthier): Anaïs Romand (Saint Laurent)

Meilleur court-métrage (remis par Sabrina Ouazani et Félix Moati): La femme de Rio

Meilleur film d'animation - court métrage (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Les petits cailloux

César 2015: Saint-Laurent en tête des nominations

Posté par vincy, le 28 janvier 2015

fanny ardant affiche cears 201510 nominations pour Saint Laurent. Et aucune pour Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? Mais quand même 9 pour Les combattants, 8 pour Timbuktu 7 pour Yves Saint Laurent et Hippocrate, 6 pour Sils Maria et La Famille Bélier (sérieux???). Les César ont choisi l'équilibre entre des oeuvres de réalisateurs novices et des films de cinéastes confirmés (mais jamais récompensés).
Quelques grosses surprises: Bande de filles oublié dans la catégorie meilleur film (au profit de La famille Bélier, un comble) mais Eastern Boys n'a pas manqué de marquer les votants (tant mieux). Trois coeurs complètement snobé (un scandale), Bird People quasiment oublié (une honte) mais une catégorie documentaire 5 étoiles.
Résultat des courses le 20 février, lors de la cérémonie présidée par Dany Boon. Sans véritable attente. On attendra quand même de voir comment Sean Penn recevra son César d'honneur (entre deux assoupissements). On espère que Catherine Deneuve (qui reçoit ici sa 13e nomination) sera sa remettante: l'acteur/réalisateur américain vénère la comédienne française et lui avait donné personnellement un prix exceptionnel à Cannes quand il était président du jury du Festival.  On verra aussi comment l'Académie rendra hommage à Alain Resnais.
Pour le côté people, les paparazzis attendront certainement Kristen Stewart, le couple Canet-Cotillard, la rivalité Ulliel/Niney-Gallienne/Rénier et la chanteuse de The Voice qui est nominée dans la catégorie espoir. De quoi dynamiser une audience télé en berne?

Meilleur film: Les Combattants, Eastern Boys, La famille Bélier, Hippocrate, Saint Laurent, Sils Maria, Timbuktu
Meilleur réalisateur: Olivier Assayas, Bertrand Bonello, Thomas Cailley, Thomas Lilti, Céline Sciamma, Abderrahmane Sissako
Meilleur acteur: Guillaume Canet, Vincent Lacoste, Niels Arestrup, François Damiens, Romain Duris, Pierre Niney, Gaspard Ulliel
Meilleure actrice: Juliette Binoche, Marion Cotillard,  Catherine Deneuve, Adèle Haenel, Emilie Dequenne, Sandrine Kiberlain, Karin Viard
Meilleur second-rôle masculin: Eric Elmosnino, Guillaume Gallienne, Louis Garrel, Reda Kateb, Jérémie Rénier
Meilleur second-rôle féminin: Marianne Denicourt, Claude Gensac, Izia Higelin, Charlotte Le Bon, Kristen Stewart
Meilleur espoir masculin: Kevin Azaïs, Ahmed Dramé, Kirill Emelyanov, Jean-Baptiste Lafarge, Pierre Rochefort
Meilleur espoir féminin: Lou de Lâge, Joséphine Japy, Louane Emera, Karidja Touré, Ariane Lebed
Meilleur film étranger: 12 Years a Slave, Boyhood, Deux jours un nuit, Ida, Mommy, The Grand Budapest Hotel, Winter Sleep
Meilleur film d'animation: Le chant de la mer, Minuscule, Jack et la mécanique du coeur
Meilleur premier film: Les combattants, Qu'Allah bénisse la France, Elle l'adore, Fidelio, Party Girl
Meilleur documentaire: Caricaturistes - Fantassins de la démocratie, Les chèvres de ma mère, La cour de Babel, National Gallery, Le sel de la terre
Meilleur scénario original: Les combattants, La famille Bélier, Hippocrate, Sils Maria, Timbuktu
Meilleur scénario/adaptation: La chambre bleue, Diplomatie, Pas son genre, Lulu femme nue, La prochaine fois je viserai le coeur
Meilleure musique: Bande de filles, Bird People, Les combattants, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleure photographie: La belle et la bête, Saint Laurent, Sils Maria, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleur montage: Les combattants, Hippocrate, Party Girl, Saint Laurent, Timbuktu
Meilleurs décors: La belle et la bête, La French, Saint Laurent, Timbuktu, Yves Saint Laurent
Meilleurs costumes: La belle et la bête, La French, Saint Laurent, Une nouvelle amie, Yves Saint Laurent
Meilleur son: Bande de filles, Bird People, Les combattants, Timbuktu, Saint Laurent Meilleur court métrage: Aïssa, La femme de Rio, Inupiluk, Les jours d'avant, Où je mets ma pudeur La virée à Paname
Meilleur court métrage d'animation: Bang Bang!, La bûche de Noël, La petite casserole d'Anatole, Les petits cailloux

Box office, production : le cinéma français entre rires et larmes

Posté par vincy, le 13 juillet 2014

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?

Le cinéma français peut pousser un grand cocorico national à la veille du 14 juillet. Le premier semestre a rassuré tout le monde : les spectateurs sont revenus, après une année 2013 décevante. Juin n'a pas été un bon mois (soleil et mondial ont été fatals): les blockbusters américains n'ont pas répondu aux attentes, les gros films français n'étaient pas vraiment bons et les films d'art et essai ont de plus en plus de mal à séduire un large public. Pourtant, 106,2 millions de spectateurs sont venus voir un film durant les six premiers mois de l'année. C'est une progression de 11,4% par rapport au premier semestre 2013.

Un spectateur sur deux est allé voir un film français

Mieux, la part de marché des films français est passée de 33,8% pour l'année 2013 à 48,5% pour le premier semestre 2014, surclassant ainsi un faible cinéma américain. 11 des 27 films ayant séduit plus d'un million de spectateurs sont nationaux. Un a dépassé les 10 millions d'entrées il y a quelques jours (Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu?, 8ème film français le plus populaire depuis la seconde guerre mondiale) et un autre les 5 millions d'entrées (Supercondriaque). Les comédies françaises ont le vent en poupe. Le Top 10 provisoire de l'année en compte 5 : outre les deux cités auparavant, on compte aussi Les 3 frères : le retour, Babysitting et Fiston. Un sixième film français se classe dans ce Top 10, La belle et la bête. Côté comédies, ajoutons les beaux scores de Barbecue, du Crocodile du Botswanga et de Sous les jupes des filles.

Les franchises, valeurs sûres américaines

Les films américains semblent bien en retrait. Même s'il ne faut pas oublier les cartons en janvier de films sortis à la fin 2013 (La Reine des neiges, Le Loup de Wall Street, Le Hobbit 2), Hollywood n'a eu que deux films franchissant les 3 millions de spectateurs (Rio 2 et X-Men : Days of Future Past, qui a réalisé un score supérieur à tous les épisodes de la franchise). Deux autres films, des produits Marvel, se classent dans le Top 10 : Amazing Spider-Man 2 et Captain America 2. Dans les semaines à venir, Dragons 2, et sans doute Transformers 4 et la suite de la Planète des singes devraient rééquilibrer le rapport de force France/USA.

La diversité de l'offre, facteur dynamique

En fait, les Américains ont surtout fait des étincelles avec des films d'auteur comme The Grand Budapest Hotel, 12 Years a Slave et Monuments Men qui ont compensé des grosses déceptions et des fiascos.

Tout comme l'animation reste une valeur sûre avec des succès comme La grande aventure Lego, M. Peabody ou Clochette et la fée pirate. N'oublions pas le film français Minuscule ou les succès japonais Le vent se lève et Albator, sorti à Noël. La diversité continue de payer : des films comme Yves Saint-Laurent, Philomena ou Deux jours, une nuit ont trouvé écho auprès d'un large public, qui, hélas n'a pas effacé les nombreuses déconvenues...

Le cinéma français, industrie "low cost"

Pourtant, des risques d'inquiétude pointent. Contre-coup de la crise économique, des mauvais résultats de l'année 2013 qui ont fragilisé les distributeurs, les investissements sont en chute libre au cours de ce premier semestre. -13%, ce n'est pas rien. Même s'il est trop tôt pour faire un bilan, on note qu'à nombre de films quasiment égal (114 en 2014 versus 133 en 2013), les budgets sont en baisse. Le devis moyen est ainsi passé de 4,37M€ au premier semestre 2013 à 3,08M€ au premier semestre 2014. Un seul film (contre quatre l'an dernier) dépasse les 15M€ de budget, Taken 3.

Alors que le gouvernement menace une fois de plus de ponctionner de l'argent dans les caisses du CNC, ces chiffres ne rassurent pas pour l'avenir du cinéma français, qui vire à l'économie low cost. L'an dernier, les deux tiers des projets déposés affichaient un budget de moins de 4 millions d'euros : désormais cette proportion est passée aux trois quarts. Certains évoquent la nouvelle convention collective avec un régime dérogatoire qui "profite" aux très petits films. Mais peu importe les causes. Si les producteurs n'investissent que dans des petits films destinés au festival ou des comédies populaires avec des stars de la scène ou de la télé, c'est bien la qualité française qui y perdra. Et au final, l'embellie du premier semestre ne sera alors qu'un chant du cygne pour un cinéma schizophrénique entre les films d'auteurs acclamés par la critique et les films que vont voir les français dans les salles de cinéma.

On en revient toujours aux "films du milieu", qui ont de plus en plus de mal à exister dans ce panorama entre fanfare et déprime.

Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney logiquement récompensés

Posté par vincy, le 8 avril 2014

pierre niney et adèle exarchopoulos prix patrick dewaere prix romy schneiderIl n'y avait pas vraiment de suspens.Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere ont logiquement récompensé les deux jeunes comédiens les plus remarqués de ces derniers mois, respectivement Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney. Exarchopoulos avait face à elle sa propre partenaire dans La vie d'Adèle, Léa Seydoux, et Marine Vacth. Niney a triomphé sur Guillaume Gallienne et Reda Kateb.

Grâce à La vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos, qui succède à Céline Sallette, a reçu cette année le César du meilleur espoir féminin, le Globe de cristal de la meilleure actrice, deux Etoiles d'or (meilleure actrice, meilleure révélation), le Prix Lumières du meilleur espoir, et ce rien qu'en France. Elle avait partagé la Palme d'or de La Vie d'Adèle avec le réalisateur Abdellatif Kechiche et sa partenaire Léa Seydoux. Depuis Cannes 2013, la jeune actrice s'est engagée dans plusieurs films, dont M de Sara Forestier.

Succédant à Raphaël Personnaz, Pierre Niney a reçu son prix pour Yves Saint Laurent. Il était déjà nommé en 2012 pour Comme des frères et en 2013 pour 20 ans d'écart. La troisième fut la bonne.  C'est son premier grand prix en tant qu'interprète. Il a été deux fois nommés au César du meilleur espoir masculin. Sociétaire de la Comédie française, réalisateur, il est principalement occupé par la tournée promotionnelle internationale du film de Jalil Lespert. Mais un projet devrait être bientôt annoncé.

Berlin 2014 : Tsai Ming-liang, Jalil Lespert, Michel Gondry en sélection Panorama

Posté par vincy, le 6 février 2014

poster 64e festival de berlin 2014La sélection Panorama à Berlin c'est un peu l'équivalent d'Un certain regard à Cannes. Moins de stars, et même cette année très très peu, moins de cinéastes connus - Fruit Chan, Michel Gondry, Tsai Ming-liang, Robert Lepage : autant d'exceptions à la règle. Panorama est une sélection où l'on découvre autant que l'on peut se laisser séduire par la diversité. De l'Afrique à l'Amérique latine, la sélection est bien mondiale. Mais cette année, elle a, comme la compétition, un fort accent asiatique avec 14 films!

- Stereo - Allemagne - Maximilian Erlenwein
- Über-Ich und Du (Superegos) - Allemagne - Benjamin Heisenberg
- Risse im Beton (Cracks in Concrete) - Autriche - Umut Dag
- Fieber (Fever) – Autriche - Elfi Mikesch
- O Homem das Multidões (The Man of the Crowd) - Brésil - Marcelo Gomes, Cao Guimarães
- Hoje Eu Quero Voltar Sozinho (The Way He Looks) - Brésil - Daniel Ribeiro
- Triptyque (Triptych) - Canada - Robert Lepage, Pedro Pires
- YE (The Night) – Chine - Hao Zhou
- Night Flight – Corée du Sud - LeeSong Hee-il
- Difret - Ethopie - Zeresenay Berhane Mehari
- Arrête ou je continue (If You Don't, I Will) - France - Sophie Fillières
- Is the Man Who Is Tall Happy? - France - Michel Gondry
- Yves Saint Laurent - France - Jalil Lespert
- Patardzlebi (Brides) – Géorgie - Tinatin Kajrishvili
- Na kathese ke na kitas (Standing Aside, Watching) - Grèce - Yorgos Servetas
- The Midnight After – Hong Kong - Fruit Chan
- Mo Jing (That Demon Within) – Hong Kong - Dante Lam
- Viharsarok (Land of Storms) - Hongrie - Adam Császi
- Highway - Inde - Imtiaz Ali
- Papilio Buddha - Inde - Jayan Cherian
- Asabani Nistam! (I'm Not Angry!) - Iran - Reza Dormishian
- Calvary - Irlande - John Michael McDonagh
- In Grazia di Dio - Italie - Edoardo Winspeare
- Ieji (Homeland) - Japon - Nao Kubota
- Güeros - Mexique - Alonso Ruízpalacios
- Blind – Norvège - Eskil Vogt
- Unfriend - Philippines - Joselito Altarejos
- Quick Change - Philippines - Eduardo Roy Jr.
- Xi You (Journey to the West) - Taiwan - Tsai Ming-liang
- Bai Mi Zha Dan Ke (The Rice Bomber) - Taiwan - Cho Li
- Bing Du (Ice Poison) - Taiwan - Midi Z
- Kuzu (The Lamb) - Turquie - Kutlug Ataman
- The Better Angels - USA - A. J Edwards
- Test - USA - Chris Mason Johnson
- Things People Do - USA - Saar Klein
- Love Is Strange - USA - Ira Sachs
- Nuoc (2030) - Vietnam - Nguyen-Vo Nghiem-Minh

Lucy, avec Scarlett Johansson, sera le plus gros budget de l’histoire d’Europacorp

Posté par vincy, le 29 juin 2013

Alors que Liam Neeson négocie actuellement un cachet à hauteur de 20 millions de $ pour reprendre du service avec Taken 3 (au budget faramineux de 65-70 millions de $), EuropaCorp a annoncé hier la mise en route du film le plus cher de l'histoire du studio français : Lucy, le prochain film réalisé par Luc Besson. Le film, dont le tournage débutera en septembre, met en vedette deux stars hollywoodiennes (autrement dit très très chèrement rémunérées), Scarlett Johansson et Morgan Freeman. Pas plus de précisions sur le montant du devis, mais on l'imagine assez près des 100 millions de $.

Lors de la présentation des (bons) résultats de la société, son directeur général Christophe Lambert, a précisé que le film serait un thriller d'anticipation "à très grand spectacle" avec un record d'effets spéciaux pour un film de Besson.

Europacorp se dirige ainsi de plus en plus vers une stratégie "hollywoodienne". Malavita, avec de Niro et Pfeiffer, est attendu cet automne. The Homesman, avec Tommy Lee Jones et Meryl Streep, espère être au Festival de Cannes l'an prochain. La société a également confirmé le tournage du Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello, un temps menacé, malgré le refus de Pierre Bergé d'endosser ce projet (il a préféré celui de Jalil Lespert, plus consensuel et moins critique).

Berlin 2013 : YSL contre Yves Saint Laurent

Posté par vincy, le 10 février 2013

Berlin a lancé la guerre entre les deux projets. Les couvertures des magazines professionnels annoncent la couleur avec, au choix, le film de Bertrand Bonello, Saint-Laurent, et celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent.

Le film de Bonello (voir actualité du 16 mai 2012) affiche d’ores et déjà un casting de stars : Gaspard Ulliel dans le rôle de Saint-Laurent, Jeremie Rénier dans celui de Pierre Berger et Léa Seydoux dans celui de Loulou de la Falaise. Olga Kurylenko est également en négociations.

Le projet de Lespert, porté par SND (filiale du groupe M6), a l’imprimatur de Pierre Bergé, le compagnon du styliste. Les droits du film se sont déjà vendus dans toute l’Europe. Le scénario a été écrit par Marie-Pierre Huster et le cinéaste ont apparemment fait la différence auprès des acheteurs. Le casting était forcément moins vendeur que le projet rival avec Pierre Niney dans le rôle d’YSL (la ressemblance est étonnante), Guillaume Gallienne, Moritz Bleibtreu et Charlotte Le bon. Le film coûtera 12 millions d’euros.
Tout cela rappelle la bataille des deux films sur Coco Chanel.

Un nouveau biopic sur Yves Saint-Laurent

Posté par vincy, le 16 mai 2012

Deux mois après l'annonce d'un biopic réalisé par Jalil Lespert autour de la relation amoureuse et professionnelle entre le grand couturier Yves Saint-Laurent et l'homme d'affaires Pierre Bergé (voir notre actualité du 1er mars), Mandarin Cinema s'apprête à produire pour près de 15 millions d'euros un nouveau film autour du styliste de génie. L'histoire se concentrerait sur la période 1965-1976.

Bertrand Bonello (L'Apollonide) réalisera le film, tandis que le scénario est écrit par Thomas Bidegain (De rouille et d'os). Le producteur promet un casting international. Présenté au Marché du film de Cannes, le projet est encore en quête de financements (pré-ventes, coproducteurs).

La maison de couture, qui appartient aujourd'hui au groupe PPR, a donné son accord pour que la production ait accès aux essins et habits créés par le couturier durant cette époque.