Les Magritte 2014 : Ernest et Célestine, meilleur film belge de l’année

Posté par kristofy, le 3 février 2014

ernest et célestineC’est le film d’animation Ernest et Célestine (découvert à Cannes) qui durant la cérémonie des Magritte belges été sacré dans les deux catégories reines : meilleur film et meilleur réalisateur, avec, en bonus, un prix pour meilleur son. Ce film est également nominé aux Oscars dans la catégorie meilleur film d'animation, catégorie où il avait déjà gagné un César l'année dernière. La religieuse (Berlin 2013), Le passé et La vie d'Adèle (Cannes 2013) sont aussi cités au palmarès. Poelvoorde est couronné par le prix du meilleur acteur.

Un Magritte d’Honneur a été décerné également au réalisateur Emir Kusturica.

Voici le palmarès pour les principales catégories :

meilleur film : Ernest et Célestine de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner.
meilleur réalisateur : Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner,  pour Ernest et Célestine
meilleur acteur : Benoit Poelvoorde dans Une place sur la terre
meilleure actrice : Pauline Etienne dans La religieuse (elle avait déjà été meilleur espoir féminin en 2011 pour Élève libre)
meilleur acteur dans un second rôle : Laurent Capelluto dans Le temps de l’aventure
meilleure actrice dans un second rôle : Catherine Salée dans La vie d’Adèle
meilleur espoir féminin : Pauline Burlet dans Le passé
meilleur espoir masculin : Achille Ridolfi dans Au nom du fils
meilleur scenario original ou adaptation : Philippe Blasband et Anne Paulicevich pour Tango Libre
meilleur premier film : Une Chanson pour ma mère de Joel Franka
meilleur film étranger en coproduction : La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
meilleur film flamand en coproduction : Kid de Fien Troch
meilleur court-métrage : Welkom de Pablo Munoz Gomez. A noter que ce court-métrage, avec l’acteur Jean-Jacques Rausin, est visible (gratuitement) pendant quelques jours sur internet ici.

Voici donc le court-métrage La veille du premier jour de tournage qui a été diffusé durant cette 4ème cérémonie des Magritte, avec Laurent Capelluto (d’ailleurs récompensé meilleur acteur dans un second rôle dans Le temps de l’aventure) qui joue ici avec humour (belge) une quinzaine de rôles qui sont différents professionnels qui préparent un film :

L’instant Court : Happiness, avec Virginie Ledoyen

Posté par kristofy, le 25 janvier 2014

Virginie LedoyenComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Le problème c’est que… avec Laurence Arné et Clément Michel, voici l’instant Court n° 127.

C’est l’histoire d’un homme qui est tenté de continuer sa vie avec celle qui est devenue sa maîtresse, mais sa femme va vouloir désirer le garder auprès d’elle… Si cela vous semble familier, il ne s’agit pourtant pas d’une rumeur affichée en couverture des magazines, mais de ce que raconte l’affiche du nouveau film de Emmanuel Mouret qui vient de sortir en salles : Une autre vie.

Deux nouveaux venus font irruption dans l'univers du cinéaste : JoeyStarr et Jasmine Trinca, et il retrouve Virginie Ledoyen déjà dirigée dans Un baiser s'il vous plaît. Cette fois Emmanuel Mouret s’intéresse en filigrane au cheminement de la compagne trompée , Virginie Ledoyen qui érige le sourire au rang d’arme de destruction massive et la gentillesse à celui de poison mortel. Jamais la douceur sexy de l’actrice n’aura été employée dans un tel contre-emploi,

Virginie Ledoyen a le chic pour jouer les amoureuses troubles, mais aussi le charme pour chanter les troubles de l’amour. Le cinéma a d’ailleurs fait d’elle à plusieurs reprises une chanteuse : 8 femmes de François Ozon, Jeanne et le Garçon formidable d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau, Héroïnes de Gérard Krawczyk. Avec d'autres actrices, elle chante aussi sur la compilation Madame aime.

En 2005 le chanteur Adam Cohen avait invité Virginie Ledoyen a faire un duo avec lui, et le titre Happiness est devenu un clip en noir (lui) et blanc (elle) dans les rues de Paris…

Voici donc le clip Hapiness du chanteur Adam Cohen avec Virginie Ledoyen :

… et le making-of du tournage qui montre l’envers du décor :

L’instant Court : Le problème c’est que…, avec Laurence Arné et Clément Michel

Posté par kristofy, le 18 janvier 2014

Laurence ArnéComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après une carte blanche au réalisateur Sébastien Betbeder à l'occasion du Jour le plus Court, et l’année 2013 en images, voici l’instant Court n° 126.

"Verticalement parfaite, horizontalement peut mieux faire" peut-on lire sur l'affiche du film A coup sûr qui est en salles depuis mercredi, avec Laurence Arné pour la première fois dans un rôle principal. Si la jeune femme s’amuse avec le cliché de la blonde stupide, cela fait déjà quelques années qu’elle empoigne à pleines mains le métier d’actrice.

Entre 2006 et 2010, elle joue sur scène plusieurs spectacles où, n’ayant pas sa langue dans la poche, elle se révèle une humoriste à suivre, un talent qui est d’ailleurs repéré par Dominique Farrugia (son producteur) qui lui offre ensuite un rôle dans son film L'amour c'est mieux à deux. Dès lors les petits rôles s’enchaînent vite dans les comédies Moi Michel G. milliardaire maître du monde, Un jour mon père viendra, Dépression et des potes...

Et c’est encore dans le registre de l’humour qu’elle se fait le plus remarquer, avec la série WorkinGirls. Son rôle dans le film Bowling lui vaudra même de figurer dans la liste des révélations aux César l'année dernière.

Laurence Arné a aussi tourné dans quelques courts métrages, dont Le problème c’est que… en duo avec Clément Michel. Lui-même est d’ailleurs auteur de plusieurs spectacles à succès dont certains adaptés au cinéma (Le Carton, prochainement Une semaine, pas plus). Clément Michel est aussi réalisateur de courts métrages (Bébé avec Marie Denarnaud, Une pute et un poussin nommé aux César en 2011) et de la comédie La stratégie de la poussette avec Raphaël Personnaz et Charlotte Le Bon.

Voici donc le court-métrage Le problème c’est que…, réalisé par Wilfried Méance, avec Laurence Arné et Clément Michel : Eric rencontre Julie dans un parc. Alex, son meilleur ami, tente de le convaincre de l'aborder. Eric hésite car " le problème c'est que…"

L’instant Court : l’année 2013 en images

Posté par kristofy, le 1 janvier 2014

bestof2013Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Ivresse réalisé par Guillaume Canet et une carte blanche au réalisateur Sébastien Betbeder à l'occasion du Jour le plus Court, voici l’instant Court n° 125.

C'est l'heure de se remémorer les évènements qui ont marqué l'année 2013 au cinéma, avec en premier lieu le film La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 qui gagné la Palme d'or à Cannes (également pour ses deux actrices) puis le Prix Louis Delluc, et qui a aussi été récompensé par les critiques de New-York tandis que la révélation Adèle Exarchopoulos est primée par les critiques de Los Angeles... en attendant les Césars voir même les Oscars.

La star de l'année 2013, c'est Leonardo DiCaprio avec Django unchained, Gatsby le Magnifique et Le Loup de Wall Street, et on connaît déjà un état des films qui ont été des échecs en n'ayant pas trouvé assez de spectateurs...

Avant d'autres bilans à venir, il faut remarquer aussi que certains des films les plus ambitieux à vouloir s'imposer aux Etats-Unis et ailleurs sont réalisés par le Mexicain Alfonso Cuaron, le Danois Nicolas Winding Refn et le Coréen Bong Joon-ho ; et que les femmes ont brillé elles-aussi comme la Canadienne Sarah Polley, Greta Gerwig, et Clio Barnard qui elle est la révélation britannique autant que Ben Drew...

Voici une sélection éclectique de films qui figurent parmi les plus belles surprises de l'année écoulée :

Django Unchained - Quentin Tarantino
Stories We Tell - Sarah Polley
Ill Manors - Ben Drew
Only God Forgives - Nicolas Winding Refn
La grande Bellezza - Paolo Sorrentino
Michael Kohlhaas - Arnaud Des Pallières
Frances Ha - Noah Baumbach & Greta Gerwig
Leviathan - Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor
La Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 - Abdellatif Kechiche)
Gravity - Alfonso Cuaron
Le Transperceneige (Snowpiercer) - Bong Joon-ho
Il était temps (About Time) - Richard Curtis
Le Géant égoïste (The Selfish Giant) - Clio Barnard
Suzanne - Katell Quillévéré
Deux automnes, trois hivers - Sébastien Betbeder

L’instant Court : Ivresse, réalisé par Guillaume Canet

Posté par kristofy, le 13 décembre 2013

ivresseComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après La chose sûre réalisé par Cédric Klapisch, voici l’instant Court n° 124.

Alcool au volant, mort au tournant : l’alcool est la première cause de mortalité sur les routes pour les 18-24 ans, et il est en cause dans 25% des cas de personnes tuées sur les routes.

La Sécurité Routière organise régulièrement des campagnes de sensibilisation avec notamment des spots à la télévision.

Il faut que le message passe au plus grand nombre, et c’est aussi le but de l’Association Ferdinand initiée par l’acteur Patrick Chesnais (son fils est mort dans un accident de voiture) : « un peu alcoolisé est un état où l’on garde un sentiment de tranquillité qui est un leurre, conduire bourré mais aussi un peu alcoolisé, c’est grave ».

Son association œuvre à la diffusion de différentes vidéos, et a piloté un court-métrage sur le sujet réalisé par Guillaume Canet. Celui-ci est diffusé du 11 au 18 décembre dans des salles de cinéma ainsi que sur plusieurs chaînes de télévision. Il montre en quelques plans l’histoire d’un jeune couple depuis la rencontre jusqu’au jour où leur vie va tragiquement basculer...

"Celui qui conduit c’est celui qui ne boit pas".

Voici donc Ivresse, réalisé par Guillaume Canet :

...et le making-of :

L’instant Court : La chose sûre, réalisé par Cédric Klapisch

Posté par kristofy, le 10 décembre 2013

chose sureComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après les courts-métrages Fred et Marie et Marie et Fred avec Jean-Jacques Rausin et Erika Sainte, voici l’instant Court n° 123.

Le réalisateur Cédric Klapisch et son acteur fétiche Romain Duris sont à l’honneur dans les salles avec Casse-tête Chinois qui vient former une trilogie après Les poupées Russes et L’auberge Espagnole, qui eux-mêmes sont assez semblables à Ma part du gâteau et à Paris.

Ses autres différents films sont tout autant des chroniques d’amitié au fil du temps, à une exception-près : sa tentative de polar sophistiqué Ni pour ni contre (bien au contraire), qui n’a pas eu autant de succès.

Une marque de chaussures a commandé un court-métrage publicitaire pour ses produits, et sous la houlette de Cédric Klapisch, c’est devenu un hommage ludique au polar d’antan. Tout comme le titre La chose sûre joue avec les mots, lui joue avec une enquête prétexte à des cadres d’images très graphiques et à une narration elliptique… une certaine audace que l’on n’avait pas assez vue dans ses films justement depuis Ni pour ni contre (bien au contraire).

Ici on retrouve dans une ambiance Paris by night un détective patibulaire avec l’acteur Jean-Pierre Martins, une jeune parisienne élégante et futée avec l’actrice et chanteuse Liza Manili (qui avait déjà un petit rôle dans Ma part du gâteau), pour le méchant une surprise avec son autre acteur fétiche depuis toujours…

Voici donc La chose sûre, réalisé par Cédric Klapisch :

L’instant court : Fred et Marie, avec Jean-Jacques Rausin

Posté par kristofy, le 30 novembre 2013

Fred Et MarieComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Aningaaq réalisé par Jonas Cuaron (avec la voix de Sandra Bullock de Gravity), voici l’instant Court n° 122.

Le 25 novembre, c’était la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui nous invite à porter quelque chose de couleur orange pour appeler à « l’élimination sans réserve, hésitation ni délai de la violence contre les femmes ». Il s’agit d’une campagne internationale soutenue par les Nations Unies.

Cette année, cette Journée en orange est prolongée par 16 jours d'action contre la violence liée au genre, jusqu’au 10 décembre qui sera la Journée des droits de l'Homme.

Quelques chiffres statistiques :

- Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie.
- Entre 500 000 et 2 millions de personnes font l’objet de traite tous les ans à des fins de prostitution, de travail forcé, d’esclavage ou de servitude, selon les estimations. Les femmes et les filles représentent près de 80 pour cent des victimes découvertes.
- On estime que plus de 130 millions de filles et de femmes actuellement en vie ont subi des mutilations génitales, principalement en Afrique et dans certains pays du Moyen-Orient.
- Le coût de la violence perpétrée par un partenaire intime, aux États-Unis seulement, dépasse 5,8 milliards de dollars par an : 4,1 milliards pour frais médicaux et soins directs et près de 1,8 milliard pour les pertes de productivité.

Nos voisins belges ont mené l'année dernière une campagne de prévention contre la violence conjugale qui a mis en scène une forme de violence conjugale à la fois répandue et difficile à définir, la violence psychologique sur l’autre. Un premier court-métrage montrait que "la violence psychologique, c'est de la violence tout court", et un second que "la violence conjugale, pour en sortir, il faut réagir".

Pour le rôle difficile de l’homme violent, il s’agit de l’acteur Jean-Jacques Rausin déjà souvent remarqué dans des courts-métrages, comme par exemple Chambre double récompensé au BIFFF ou encore En attendant le dégel récompensé au Festival de Cannes. Il sera le rôle principal du long-métrage Je me tue à le dire que prépare Xavier Séron…

Voici donc le court-métrage Fred et Marie, avec Jean-Jacques Rausin et Erika Sainte :

…et la suite, le court-métrage Marie et Fred :

L’instant court : Aningaaq, spin-off de Gravity, réalisé par Jonas Cuaron

Posté par kristofy, le 22 novembre 2013

AningaaqComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip City of Angels réalisé par Jared Leto avec Lily Collins, Olivia Wilde, James Franco, Ashley Olsen, Selena Gomez, Lindsay Lohan…, voici l’instant Court n° 121.

Gravity continue de flotter dans l’espace du succès avec plus de 3 millions de spectateurs en France, et un bon accueil similaire dans les autres pays qui lui vaut déjà plus de 500 millions de dollars récoltés dans le monde.

Le film est réalisé par Alfonso Cuaron mais il a aussi été porté depuis le scénario par son fils Jonas Cuaron qui a déjà des projets de films de son côté (dont une histoire avec deux personnages également en situation de survie, mais dans un désert).

Pour l’édition en dvd et blu-ray de Gravity, Jonas Cuaron a réalisé un court-métrage parallèle au film : dans l’espace, le personnage de Sandra Bullock, désespéré, lance un SOS par radio mais une voix inconnue qui ne la comprend pas lui répond, et lui fait entendre des aboiements de chien…

Le court-métrage Aningaaq raconte cet évènement du point de vue terrestre. Il avait été dévoilé lors du Festival de Venise là où Gravity a été présenté en avant-première. Depuis, le distributeur Warner espère des nominations aux Oscars pour Gravity, mais aussi dans la catégorie court-métrage pour Aningaaq…

Voici donc Aningaaq, spin-off de Gravity,  écrit et réalisé par Jonas Cuaron

A noter que, dans le générique de fin, Jonas Cuaron remercie son compatriote Carlos Reygadas…

L’instant court : City of Angels, réalisé par Jared Leto

Posté par kristofy, le 15 novembre 2013

City Of AngelsComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Broken réalisé par Mathieu Turi, voici l’instant Court n° 120.

Le hasard fait que, presque même moment, deux clips de musique s’offrent le luxe d’accueillir le gratin d’Hollywood pour une petite apparition.

Le légendaire ex-Beatles Paul McCartney a confié la caméra au réalisateur  Simon Aboud (le mari de sa fille Mary McCartney) pour le clip de "Queenie Eye". Ont été invitées les stars du cinéma et de la mode : Johnny Deep, Meryl Streep, Sean Penn, Jude law, Jeremy Irons, Alice Eve, Lily Collins, Chris Pine, Kate Moss, Tom Ford et d’autres à revoir ici.

L’acteur Jared Leto, qui avait d’ailleurs tenu le rôle de l’assassin du Beatles John Lennon dans Chapitre 27 (le revoir aussi dans Mr Nobody) a lui mis le cinéma entre parenthèse pour devenir rock-star avec son groupe 30 Seconds to Mars. Il en a profité pour devenir réalisateur de ses clips, dont le dernier en date invite aussi beaucoup de stars de cinéma.

On y voit Lily Collins, Olivia Wilde, Juliette Lewis (devenue aussi chanteuse rock), Alan Cumming, et des sosies de Marilyn Monroe et de Superman ; mais aussi d’autres visages dont les noms sont souvent source de buzz people : James Franco, Ashley Olsen, Corey Feldman, Selena Gomez, et Lindsay Lohan… Chacune de leur intervention est une remarque sur ce que représente la ville du cinéma et du spectacle qu’est Los Angeles, quand on est au centre ou pas.

Il s’agit plus du revers de la médaille, de leur rapport à leur métier et à leur célébrité. Ainsi Corey Feldman se fait la remarque « j’étais au sommet, et je me suis retrouvé tout en bas » ; Selena Gomez « j’ai l’étiquette univers Disney, les gens veulent me dire ce que je dois faire, ils pensent que je suis niaise où que je cherche à tout prix la célébrité » ; Lindsay Lohan se fait l’observation que « je suis déçue de moi-même la plupart du temps »...

Voici donc le clip City of Angels réalisé par Jared Leto (avec son pseudonyme Bartholomew Cubbins) :

Jared Leto sera en haut de l’affiche du film Dallas Buyers Club avec Matthew McConaughey et Jennifer Garner, en salles le 29 janvier 2014.

L’instant court : Broken, réalisé par Mathieu Turi

Posté par kristofy, le 29 octobre 2013

BrokenComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Léo réalisé par Estelle Dumas, voici l’instant Court n° 119.

Sur grand écran, Alfonso Cuaron triomphe avec Gravity, non seulement dans l’espace personne ne vous entendra crier, mais personne ne vous verra pleurer non plus…

A l’inverse du vaste espace infini, un petit espace confiné comme un ascenseur bloqué peut aussi provoquer une perte de repères…

Voici donc le court-métrage Broken, avec Ivan Gonzalez et Isabel Jeannin, réalisé par Mathieu Turi :

Américain et sans attache, Michael ne connaît pas un mot de la langue de Molière.

Française et mère d'un nourrisson, Julie ignore tout de celle de Shakespeare.

Mais lorsqu'une panne d'ascenseur survient, les barrières de la langue et de l'indifférence tombent...

Ecran Noir : Après plusieurs courts-métrages qui se passaient en extérieur, quelles autres contraintes de tournage le huis-clos dans un ascenseur fait-il surgir ?
Mathieu Turi :
C'est vrai que mon court précédent fut tourné dans les montagnes et les vallées du sud de la France. Là, avec Broken, on peut dire qu'on a fait l'opposé ! Mais je savais dès le début qu'il faudrait tourner en studio, car je tenais à faire de l'ascenseur un personnage à part entière, et pour cela, je devais pouvoir imposer ma vision à la base. De même que je ne voulais pas être bloqué dans ma mise en scène par le peu d'espace que représente un ascenseur. Je voulais mettre ma caméra partout !

Ecran Noir : Quelles sont les différentes étapes de l’élaboration du décor ?
MT: Le décor de l'ascenseur fut construit par Marc Pacon dans un "studio" : en réalité une salle de répétition pour des groupes de musiciens. Marc m'a fait une maquette, ce qui nous a permis de choisir la taille, la forme, etc. tout cela en lien étroit avec le script et les personnages. De la même façon, le choix des matières a eu un rôle important : je voulais représenter l'opposition et l'isolement des personnages en utilisant une matière chaude (l'acajou) et une matière froide (l'acier brossé), créant ainsi deux espaces bien distincts. La lumière de mon chef opérateur Olivier Tresson est allée naturellement dans ce sens, avec une séparation des espaces et des univers, opposant des teintes bleues/vertes avec celles plus chaudes de la lumière venant du bas de l'ascenseur.

Ecran Noir : Comment avez-vous connu les comédiens Isabel Jeannin  et Ivan Gonzalez ?
Mathieu : Alors encore en phase de réécriture, et avant même de commencer à penser à un casting, j'ai cherché quelques bandes démo de comédiennes sur le net, juste pour voir. Je suis alors tombé sur celle d'Isabel, qui contenait notamment une scène où elle jouait tout en finesse, tout en retenue. J'ai tout de suite voulu travailler avec elle, et je n'ai pas été déçu, elle a littéralement donné vie au personnage ! En ce qui concerne Ivan, un ami commun nous a fait nous rencontrer, et nous avons accroché tout de suite ! Nous sommes tous les deux des geeks passionnés (mais je suis très loin d'avoir sa culture dans ce domaine !). C'est un immense acteur, qui cherche toujours à rendre son personnage meilleur, à lui créer une vie en dehors du scénario pour mieux se fondre dans son rôle. Ce fut un formidable travail de collaboration, j'ai hâte de recommencer !

Ecran Noir : Les dialogues jouent avec des jeux de mots en phonétique entre anglais et français : c’est un pari sur le niveau d’anglais suffisant des spectateurs ?
Mathieu : L'idée, c'était clairement d'avoir plusieurs niveaux de lecture selon la capacité du spectateur à comprendre l'anglais. Si vous comprenez parfaitement cette langue, vous suivez l'histoire en comprenant tout, et vous êtes plutôt du côté de Michael. Si votre anglais n'est pas parfait, vous vous retrouvez alors comme Julie, un peu perdu, et du coup, même si on perd quelques blagues et quelques nuances de dialogues, l'immersion et l'identification au personnage n'en est que plus forte. C'était le but dès le départ, et je suis ravi d'entendre quelque chose comme "Je n'ai pas tout compris, mais j'étais vraiment ému à la fin !"

Ecran Noir : Broken a été financé avec la plateforme Ulule, que penser-vous du crowfunding ?
Mathieu : On ne peut pas vraiment dire que le film fut financé par Ulule. Le budget total est de 15 000 euros, et Ulule nous a, au final, permis d'avoir moins de 3000 euros. Ce qui, certes, n'est pas rien, mais comme d'habitude avec ce genre de choses, ce sont surtout les amis, la famille, etc. qui financent. Je ne vois pas forcément un avenir là-dedans pour les courts-métrages... En ce qui concerne les récents longs-métrages faisant appel au crowfunding comme le film Veronica Mars ou le prochain film de Spike Lee, les sommes sont bien entendu bien plus importantes, mais je ne crois pas que ce soit aux fans de payer les films, surtout qu'ils paieront aussi leur billet pour aller voir le film qu'ils ont financé !

Ecran Noir : Vous travaillez aussi comme assistant-réalisateur sur des films américains dont une partie du tournage a lieu en France (Inglorious Basterds de Quentin Tarantino, Hereafter de Clint Eastwood, Sherlock Holmes A Game Of Shadow de Guy Ritchie…) : comment ça se passe ?
Mathieu :
Mis à part le fait qu'il faut parler en anglais, et du coup, s'habituer à un vocabulaire technique nouveau, ce n'est pas forcément très différent. On ne raconte pas les mêmes histoires, et pas de la même façon, mais l'organisation du tournage est assez similaire. Ensuite, les techniciens des parties françaises de ces films sont souvent presque tous français ! Mis à part les plus importants chefs de postes, on travaille souvent avec les mêmes personnes.

Ecran Noir : Que pouvez-vous dire des tournages des prochains films de Woody Allen (avec Emma Stone et Colin Firth) ou de Luc Besson (avec Scarlett Johansson et Morgan Freeman) sans dévoiler de secret ?
Mathieu : Absolument rien, juste que j'ai signé plusieurs clauses de confidentialité.