Belmondo et Skolimowski recevront un Lion d’or d’honneur à Venise

Posté par vincy, le 14 juillet 2016

Jean-Paul Belmondo et le cinéaste polonais Jerzy Skolimowski, deux grands talents cinématographiques qui ont été des symboles de la Nouvelle vague, recevront un Lion d'or pour l'ensemble de leur carrière au 73e Festival de Venise (31 août-10 septembre).

Le conseil de direction a décidé de remettre à partir de cette année pour chaque édition du Festival deux Lion d'or, l'un à un acteur ou une actrice, l'autre à un réalisateur ou producteur.

Jean-Paul Belmondo, déjà récompensé à Cannes avec une Palme d'or d'honneur, a commencé sa carrière avec Claude Chabrol (A double tour) et Jean-Luc Godard (A bout de souffle) à la fin des années 1950. Pierrot le fou (photo) sera d'ailleurs présenté à Venise, où le film recevra le Prix de la critique. Il a joué dans quelques uns des plus grands succès populaires français (très exportés) mais aussi pour des cinéastes aussi divers que Truffaut, Resnais, Melville, De Broca, Verneuil, Lelouch, Sautet ou encore Zidi, Oury, Giovanni, Malle ou De Sica. "Grâce à son visage fascinant, son charme irrésistible et sa versatilité extraordinaire, il a joué dans des drames, des films d'aventures et des comédies, faisant de lui une star universellement respectée aussi bien par des cinéastes engagés que dans du cinéma d'évasion" explique le communiqué du festival.

Deux fois cité aux BAFTAs comme meilleur acteur dans les années 1960, Bébel, l'homme au 130 millions de spectateurs, a reçu un César pour son rôle dans Itinéraire d'un enfant gâté.

Le directeur du festival Alberto Barbera explique que “Jerzy Skolimowski est l'un des représentants les plus évidents du cinéma moderne nés durant les nouvelles vagues des sixties. Lui et Roman Polanski ont contribué au renouveau du cinéma polonais à cette époque." Il avait d'ailleurs écrit le scénario du premier film de Polanski, Le couteau dans l'eau. Peintre, acteur (Eastern Promises de David Cronenberg, Before Night Falls de Julian Schnabel, Mars Attacks! de Tim Burton, The Avengers de Joss Wheldon), il a réalisé une vingtaine de films dont Le Départ (Ours d'or), Le cri du sorcier (Grand prix du jury à Cannes), Travail au noir (prix du scénario à Cannes), Le bateau phare (Prix spécial du jury à Cannes), Quatre nuits avec Anna (Prix spécial du jury à Tokyo) et Essential killing (Prix spécial du jury à Venise).

Le palmarès de Venise confirme la grande forme du cinéma latino-américain

Posté par vincy, le 14 septembre 2015

Le cinéma latino-américain a clairement marqué son empreinte dans le grand chelem annuel Berlin-Cannes-Venise.
A Berlin, les chiliens avaient emportés la mise: Grand prix du jury pour El Club de Pablo Larraín, prix du scénario pour Patricio Guzmán (Le bouton de nacre) et Teddy Bear pour Nasty Baby de Sebastián Silva, auxquels on ajoute un Ours d'argent Prix Alfred Bauer pour le guatémaltèque Jayro Bustamante (Ixcanul Volcano) et le prix du public dans la section Panorama pour La seconde mère de la brésilienne Anna Muylaert.
A Cannes, ce fut le prix du scénario pour le mexicain Michel Franco (Chronic), la Caméra d'or (en plus de trois autres prix à la Semaine de la critique) pour le colombien César Augusto Acevedo (La tierra y la sombra), le prix CICAE de la Quinzaine des réalisateurs pour un autre colombien, Ciro Guerra (El Abrazo de la Serpiente), le Grand prix Nespresso de la Semaine de la critique et le prix Fipresci pour l'argentin Santiago Mitre (Paulina) et enfin le prix L'oeil d'or pour le documentaire chilien Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti.

A Venise, ça n'a pas fait exception. Un Lion d'or (Desde Alla de Lorenzo Vigas, ignoré par Cannes), un Lion d'argent du meilleur réalisateur (Pablo Trapero pour El Clan), un prix spécial du jury dans la section Orizzonti (Neon Bull de Gabriel Mascaro), soit respectivement des cinéastes venus du Venezuela, d'Argentine et du Brésil (tout le palmarès de la 72e Mostra de Venise).

Premier film, premier vénézuélien en compétition, premier Lion d'or latino-américain

Pour Venise, il s'agit d'une première. C'est la première fois qu'un film latino-américain reparte avec son prestigieux Lion d'or. On peut étendre cet exploit aux deux autres grands festival tant le "phénomène" est rare: Berlin a récompensé d'un Ours d'or un film péruvien en 2009, deux films brésiliens en 1998 et 2008 et Cannes n'a décerné sa Palme d'or à un film latino-américain qu'en 1962 (Brésil).

Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas a donc frappé fort avec son premier long métrage Desde Alla (c'était la première fois qu'un film vénézuélien était retenu dans la compétition vénitienne). Doublé avec le Lion d’argent du meilleur metteur en scène au cinéaste argentin Pablo Trapero, le palmarès du jury présidé par le mexicain Alfonso Cuaron conforte la vision d'Alberto Barbera, directeur du festival de cinéma de Venise, qui avait confié au journal Le Monde que l’Amérique latine lui semblait aujourd’hui "le continent des plus grandes promesses cinématographiques."

Aux antipodes du cinéma français: Luchini et Leborne

Pour les festivaliers, cependant, le palmarès laisse un goût amer. De nombreux favoris de la critique sont complètement absents (Rabin, The Last Day de l’Israélien Amos Gitai, Sangue Del Moi Sangue de Marco Bellochio, pourtant prix de la critique internationale, Francofonia d’Alexandre Sokourov). Et que dire de deux prix - Fabrice Luchini pour l'interprétation, Christian Vincent pour le scénario - pour un même film, certes français, L'hermine, qui paraissent disproportionnés dans un tableau d'honneur aussi restreint? Luchini comme Valeria Golino (prix d'interprétation féminine) remportent là les deux plus grands prix de leur carrière respective. Les deux Coupes Volpi viennent consacrer le talent de stars confirmées, à l'inverse du prix d'interprétation dans la section Orizzonti, qui a mis en lumière Dominique Leborne, dans son propre rôle pour sa première apparition au cinéma, entouré de sa famille, dans le film Tempête de Samuel Collardey, prévu dans les salles en février 2016.

L'audace made in USA

L'audace, et peu importe ce qu'on pensera des films, était donc du côté latino-américain, mais pas seulement. En récoltant le Grand prix du jury, Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson, un dessin animé "houellebecquien" réalisé en stop-motion, se déroulant une nuit dans un grand hôtel, le cinéma américain a prouvé une fois de plus sa capacité d'inventivité. Ici, le personnage principal est dépressif, terriblement seul, dégoûté de lui-même et révulsé par le monde capitaliste qui l'entoure. Il faut ajouter le double prix pour Brady Corbet et son premier long métrage The Childhood of a Leader. Sélectionné dans la section Orizzonti, le film, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham et Berenice Bejo, a gagné le Prix Luigi de Laurentis (l'équivalent de la Caméra d'or) et le prix de la mise en scène Orizzonti. Brady Corbet, jeune acteur remarqué dans Sils Maria, Eden, Snow Therapy et Saint Laurent, s'est librement inspiré d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre, Le mur.

Pas de doute, sur la lagune cette année, c'était à l'Ouest qu'il y avait du nouveau.

Venise 2015: « Desde allà », Pablo Trapero, Charlie Kaufman, Valeria Golino, Fabrice Luchini au tableau d’honneur

Posté par vincy, le 12 septembre 2015

Desde allà de Lorenzo Virgas lion d'or venise 2015

Pour la Compétition du 72e Festival de Venise, le jury d'Alfonso Cuaron, entouré d'Emmanuel Carrère, Diane Kruger, Hou Hsiao-hsien, Nuri Bigle Ceylan, Lynne Ramsey, Elizabeth Banks, Pawel Pawlikowski et Francesco Munzi, a choisi parmi les 21 films sélectionnés:

Lion d'or: Desde allà de Lorenzo Virgas
Lion d'argent du meilleur réalisateur: Pablo Trapero (El Clan)
Grand prix du jury: Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Valeria Golino (Por amor vostro de Giuseppe M. Gaudino)
Coupe Volpi du meilleur acteur:
Fabrice Luchini (L'hermine de Christian Vincent)
Prix Marcello Mastroianni: Abraham Attah (Beasts Of no nation de Cary Joji Fukunaga)
Prix du meilleur scénario: Christian Vincent (L'Hermine)
Prix spécial du jury: Frenzy (Abluka) d’Emin Alper (Turquie)


Pour la section Orizzonti, le jury de Jonathan Demme, accompagné d Anita Caprioli, Fruit Chan, Alix Delaporte et Paz Vega, a choisi parmi les 18 films en course:

Meilleur film: Free in Deed de Jake Mahaffy
Prix de la meilleure réalisation: Brady Corbet pour The Childhood of a Leader
Prix spécial du jury: Boi Neon de Gabriel Mascaro
Prix du meilleur acteur: Dominique Leborne (Tempête de Samuel Collardey)
Prix du meilleur court-métrage: Belladonna de Dubravka Turic

Pour le prix de la Première oeuvre, le jury de Saverio Costanzo, qui a fait un appel en faveur des réfugiés, a élu:
Prix Luigi de Laurentis: The Childhood of a Leader de Brady Corbet, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham, Berenice Bejo et Yolande Moreau.

Enfin, dans la section Venezia Classic, le prix a été remis dans la catégorie documentaire au canadien The 1000 Eyes of Dr Maddin, d'Yves Montmayeu, portrait du cinéaste Guy Maddin et dans la catégorie film restauré à Salò ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini.

La 72e Mostra de Venise décernera un Lion d’or à Bertrand Tavernier

Posté par vincy, le 11 mars 2015

Le 72e Festival de Venise (2-12 septembre 2015) a décidé d'honorer le cinéaste français Bertrand Tavernier. La Mostra lui décernera un Lion d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Le directeur du Festival de Venise, Alberto Barbera, explique que Tavernier est "une figure centrale du cinéma français". "Il est un auteur complet, instinctif, non-conformiste et résolument éclectique. Sa filmographie dans son entier constitue une œuvre presque en décalage avec le cinéma français des 40 dernières années."

Il ajoute: "L’importance pour Tavernier de faire du cinéma comme un artisanat se mélange à deux autres composantes : son amour pour les films américains classics, dont il a assimilé la capacité à divertir sans renoncer à sa dimension expressive, et sa passion innée pour les thèmes politiques et sociaux, qui rendent ses films si personnels et originaux".

Le cinéma de Tavernier repose sur "certaines caractéristiques distinctives : des fondations solides dans la narration, une construction soignée de ses personnages, une inclinaison à l'introspection psychologique, un substrat littéraire récurrent."

Bertrand Tavernier a présenté deux films en compétition à Venise: Round Midnight en 1986 et L. 627 en 1992. A Berlin, il a été récompensé d'un Ours d'or et d'un Ours d'argent ; à Cannes, il a remporté un Prix de la mise en scène.

Venise 2012 : Kim Ki-duk, Lion d’or pour une prière contre un monde devenu fou

Posté par kristofy, le 10 septembre 2012

L'histoire : Un homme solitaire exécute sa tâche sans aucune compassion pour autrui, son activité est de récolter le remboursement de prêts d’argent. Qu’importe si les débiteurs qui ont emprunté sont de simples ouvriers qui n’ont pas les moyens de rembourser, qu’importe si le taux d’intérêt prohibitif a multiplié par dix le montant de la somme, son métier est de forcer le remboursement de cet argent. Aucun problème de conscience pour brutaliser les pauvres malheureux qui ne peuvent pas rembourser, la violence extrême est même une solution puisque l’argent peut être récupéré auprès d’une assurance s'ils deviennent handicapés… Un jour une femme se présente à lui en affirmant être sa mère, celle-là même qui l’avait abandonné. Dans un premier temps, il la rejette, avant de l’accepter enfin dans sa vie. Une vengeance se prépare… Et la violence n'est pas absente : "Je veux me concentrer sur les implications de la violence" explique le réalisateur."Je me rends compte que le public peut la ressentir de façon plus forte à travers son imagination au lieu de la voir."

Pieta, Lion d'or de foi et d'argent

Le nouveau film de Kim Ki-duk Pieta est une histoire de vengeance comme les coréens savent si bien les écrire. Une vengeance qui suit un plan machiavélique particulièrement alambiqué comme on peut en voir dans No Mercy de Kim Hyoung-jun. Cependant Pieta est loin de ces thrillers à sensations fortes, il s’agit bien d’une oeuvre s'inscrivant dans la filmographie du cinéaste. Les personnages se décryptent par leurs nuances et leurs motifs. Par exemple, cet homme qui est prêt à se sacrifier une main pour un prêt qui lui permettrait d’offrir un cadeau à son enfant, et surtout jusqu’où peut aller l’amour d’une mère pour son fils. Et puis il y a l'inspiration religieuse de celui qui se rêvait prédicateur et fut pensionnaire dans un monastère étant jeune. Le film se termine  avec le chant religieux "Kyrie Eleison", l'affiche reprend la célèbre sculpture de Michel-Ange où la Vierge contemple son défunt fils. Moralisatrice, cette histoire oscille entre compassion, pénitence et sacrifices et ne manque pas de cruauté. Amen.

La foi versus l'ultralibéralisme. Car c'est bien son regard sur la folie du monde qui lui donne l'envie de se transcender. Kim Ki-duk évoque sa démarche ainsi : "Je crois que le public qui verra le film se posera des questions sur la société capitaliste. Les gens doivent changer et peu à peu se créera un mouvement de transformation" a-t-il déclaré. « Je veux parler du capitalisme extrême, et de ses conséquences sur les dynamiques des rapports humains qui s’en trouvent modifiés. On vit aujourd’hui une situation de crise profonde du capitalisme. Mes films sont mes yeux à travers lesquels je regarde la réalité. L’argent n’est pas important, c’est son usage qui est important. L’argent peut avoir un versant positif comme le don et la charité, et aussi un versant négatif comme la spéculation. C’est à cause de l’argent que les deux personnages de Pieta se rencontrent. Ce ne sont pas une victime et un bourreau : dans chaque être humain il y a en même temps un versant victime et un versant bourreau. Je le pense, et c’est ce que j’ai voulu montrer dans ce film. » L'argent comme ultime pêché.

Son prochain film explorera de nouveau ce thème : "comment les gens se dévorent les uns les autres à cause de l'argent".

Cinéaste sanctifié, par défaut

Le générique de début de Pieta affiche qu’il s’agit du 18ème film de Kim Ki-duk, qui affirme que cette coquetterie est une idée des producteurs. Cette mention a pour effet de se rappeler, si besoin était, que Pieta est peut-être plus que n’importe quel film coréen du moment, le nouveau film d’un maître du cinéma coréen… Kim Ki-duk qui réalisait un nouveau film presque chaque année s’était mis en retrait du monde du cinéma pour divers motifs personnels. Son retour a eu lieu en 2011 avec Arirang au Festival de Cannes (prix Un Certain Regard) puis avec Amen au Festival de San Sebastian.

Ses films ont presque tous été sélectionnés soit à Cannes (Souffle, L'arc) soit à Berlin (Ours d’argent du meilleur réalisateur pour Samaritan Girl, après y avoir présenté Bad Guy, Birdcage Inn) ; depuis son 4ème film, L’île, le nom de Kim Ki-duk commence à faire le tour du monde (2000) avant de nous éblouir en 2003 avec Printemps, été, automne, hiver…et printemps. L’île a été sa première sélection au Festival de Venise, il y sera ensuite pour Adress Unknown et Locataires qui lui avait valu le Lion d’argent du meilleur réalisateur. Après avoir été plusieurs fois sur la deuxième marche du podium, Kim Ki-duk vient donc de décrocher le Lion d’or de Venise. La messe est dite. Kim Ki-duk rentre dans l'Olympe des cinéastes. Par défaut. The Hollywood Reporter indique en effet que le règlement du festival empêchait de donner la récompense suprême à The Master de Paul Thomas Anderson et les prix d'interprétation aux deux comédiens. Deuxième choix, Pieta était, cependant, parmi les 18 films de la compétition, l'un des quatre favoris pour le Lion d'or.

Le distributeur italien du film Pieta avait déjà prévu de sortir le film dans la foulée du festival de Venise, le Lion d’or 2012 sera donc en salles dès ce 14 septembre en Italie. Fin septembre, le réalisateur recevra au Festival d'Hamburg Film Festival le prix Douglas Sirk pour l'ensemble de sa carrière. Le film s'est d'ailleurs vendu à plusieurs distributeurs internationaux avant d'obtenir le Lion d'or. Il sortira en Allemagne, en Russie, en Norvège, en Turquie, en Grèce, à Hong Kong...

Mais pour découvrir ce film en France il faudra attendre… Le film sera présenté au Festival de Toronto cette année. De quoi boucler ses ventes.

Venise 2012 : Kim Ki-duk Lion d’or et trois prix pour The Master

Posté par vincy, le 8 septembre 2012

Dans un désordre assez agaçant pour un Festival de cette trempe, le jury a décerné le palmarès (alléchant) du 69e Festival de Venise. Bien sûr, la soirée fut confuse : Philip Seymour Hoffman qui est venu chercher le prix du meilleur acteur pour son partenaire, absent, Joaquin Phoenix, alors que lui-même (mais personne ne l'avait mentionné) était primé ; les deux Lions d'argent qui ont été inversé : Seidl recevant celui de la mise en scène et Anderson le grand prix. Ils sont venus faire l'échange sur scène. Paul Thomas Anderson reçoit ainsi trois prix avec The Master : mise en scène, interprétation masculine ex-aequo pour ses deux comédiens.

Mais le grand vainqueur est bien entendu le sud-coréen Kim Ki-duk avec Pieta. Le réalisateur en a même chanté une chanson en coréen sur la scène. Pour ce film, il s'est inspiré du chef-d'oeuvre de Michel-Ange, sculpture que l'on peut voir dans la Basilique Saint-Pierre du Vatican, pour célébrer le lien éternel d'une mère avec son fils, et de la souffrance qu'il engendre.

8 ans après son Lion d'argent de la mise en scène pour pour Locataires (il avait obtenu la même année l'Ours d'argent de la Meilleure réalisation au Festival de Berlin pour Samaria), il reçoit ainsi sa plus haute distinction. En 2011, après une longue absence, son documentaire autobiographique et bouleversant Arirang avait reçu le prix Un certain regard à Cannes (le film est toujours inédit en salles en France).

C'est surtout la première fois qu'un cinéaste sud-coréen reçoit l'un des quatre grands prix de la planète (Ours d'or, Palme d'or, Lion d'or, Oscar). Il était temps que cette cinématographie aussi riche que variée, populaire qu'audacieuse soit récompensée. C'est fait grâce au jury de Michael Mann.

Compétition

Lion d'or : Pieta de Kim Ki-duk

Lions d'argent :
- Grand Prix du jury : Ulrich Seidl (Paradis : Foi)
- Prix spécial pour la mise en scène : Paul Thomas Anderson (The Master)

Coupes Volpi :
- meilleure interprétation masculine ex-aequo : Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix (The Master)
- meilleure interprétation féminine : Hadas Yaron (Fill The Void)

Prix Marcello Mastroianni :
- meilleure révélation : Fabrizio Falco (È stato il figlio et La belle endormie)

Prix Osella
- Scénario : Après mai, d'Olivier Assayas
- Meilleure contribution technique : Daniele Cipri (È stato il figlio)

Orrizzonti

Prix Orizzonti : Three Sisters, de Wang Bing

Prix spécial du jury : Tango Libre, de Frédéric Fonteyne

Premier film (toutes sélections confondues)

Meilleur film : Mold, d'Ali Aydin (Semaine de la critique)

Tous les autres prix remis à Venise

Venise 2012 : 18 cinéastes chassent le Lion d’or

Posté par kristofy, le 29 août 2012

Cette année les films en compétition au 69ème Festival de Venise sont au nombre de 18, avec des réalisateurs qui y ont déjà été sélectionnés et primés mais aussi des nouveaux venus. Ils concourent pour 8 prix du jury (Lion d'or, Lion d'argent de la mise en scène, Prix spécial du jury, Coupe Volpi du meilleur acteur, Coupe Volpi de la meilleure actrice, Prix Marcello Mastroianni pour un jeune talent, Prix du meilleur scénario, Prix de la meilleure contribution technique).

- 7 cinéastes parmi les 18 ont déjà été en compétition à Venise. Ce qui signifie que 11 réalisateurs participent pour la première fois à la Compétition.

- Les cinéastes déjà primés à Venise (toutes sélections confondues) :

Marco Bellocchio (Bella Addormentata) : Prix spécial du jury et Prix de la critique internationale (1967), Petit Lion d'or (2003), Prix Pietro Bianchi (2006), Lion d'or pour sa carrière (2011)

Francesca Comencini (Un Giorno speciale) : prix Pasinetti (2009)

Brian De Palma (Passion) : Lion d'argent de la mise en scène (2007)

Ki-duk Kim (Pieta) : Prix de la critique internationale et Petit Lion d'or (2004)

Takeshi Kitano (Outrage Beyond) : Lion d'or (1997), Prix spécial de la mise en scène (2003)

Harmony Korine (Spring Breakers) : Mention spéciale Prix de la critique internationale (1997)

Ulrich Seidl (Paradies : Glaube) : Grand prix spécial du jury (2001)

- 4 réalisatrices : Rama Burshtein (Fill the Void), Francesca  Comencini (Un giorno speciale), Valeria Sarmiento (Linhas de Wellington), Jessica Woodworth (co-réalisatrice en duo avec Peter Brosens de La Cinquième saison). 16 autres réalisatrices sont présentes dans les autres sélections.

- 2 premiers films

È Stato il Figlio de Daniele Cipri

Fill the Void de Rama Burshtein

- Ecart en longueur

Le film le plus court est Un giorno speciale de Francesca Comencini (89 minutes) ; le film le plus long est Linhas de Wellington de Valeria Sarmiento (151 minutes)

- Géographie

11 pays en compétition dont :

USA : 4 (5 si on considère le film franco-allemand du cinéaste américain Brian De Palma) ; Italie : 3 ; France : 2

Mira Nair en ouverture de la Mostra de Venise

Posté par vincy, le 22 juillet 2012

Le 69e Festival de Venise s'ouvrira le 29 août avec le nouveau film de la réalisatrice indienne Mira Nair. L'intégriste malgré lui (The Reluctant Fundamentalist), sélectionné pour la compétition, est l'adaptation du livre de Mohsin Hamid, publié en France en 2007 chez Denoël.

Le tapis rouge sera étoilé puisque le film est interprété par Kate Hudson (en brune), Liev Schreiber, Kiefer Sutherland, Riz Ahmed et Om Puri. Tourné il y a bientôt deux ans,entre Atlanta, Istanbul, le Pakistan, New Delhi et New York, le film retrace l'histoire d'un jeune Pakistanais (Riz Ahmed, récemment vu dans Trishna et Or noir),  installé aux Etats-Unis et sa vie avant et après les attentats du 11 septembre 2001. A l'issue de brillantes études à Princeton, il intègre une entreprise de consultants à Wall Street et espère un jour conquérir Erica, une jeune Américaine qui a du mal à oublier son précédent ami, mort d'un cancer. Sa vie et les valeurs auxquelles il croyait s'écroulent le jour des attentats. Il est alors tiraillé entre son intégration américaine et ses origines pakistanaises.

"Mira Nair a réalisé une adaptation remarquable d'un roman qui traite d'un sujet d'actualité, l'intégrisme sous toutes ses formes", a expliqué le président du festival Alberto Barbera dans un communiqué. "La nuit d'ouverture du festival mettra en valeur un film qui est très stimulant intellectuellement".

En 2001, Mira Nair avait reçu de Nanni Moretti, président du jury , un Lion d'or à Venise pour son film Le mariage des moussons. Son film Mississipi Masala (1991) avait été également primé au Festival vénitien. En 2004, elle avait été en compétition pour Vanity Fair, la foire au vanité.

Elle a parallèlement participé au film collectif Words with Gods, aux côtés d'Emir Kusturica, Guillermo Arriaga, Hideo Nakata, Alex de la Iglesia et Bahman Ghobadi. Le film devrait sortir cette année.

Francesco Rosi fait main basse sur le Festival de Venise

Posté par vincy, le 10 mai 2012

Le 69e Festival de Venise (29 août-8 septembre) honorera le cinéaste italien Francesco Rosi en lui décernant un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière. Le napolitain Rosi, 89 ans, avait déjà reçu un prix équivalent à Berlin en 2008. Parmi ses multiples récompenses, il a obtenu une Palme d'or à Cannes en 1972 avec L'affaire Mattei, un Ours d'argent de la mise en scène à Berlin en 1962 pour Salvatore Giuliano, 6 prix David du Donatello du meilleur réalisateur entre 1965 et 1997, un Lion d'or à Venise en 1963 pour Main basse sur la ville.

L'affaire Mattei vient d'être l'objet d'une restauration grâce au soutien de The Film Foundation de Martin Scorsese. Le film sera diffusé avec cette copie neuve le 31 août lors de la soirée hommage.

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Actualités autour de Francesco Rosi

Venise 2011 pactise avec le Faust d’Alexandre Sokourov

Posté par vincy, le 10 septembre 2011

Le jury du 68e Festival de Venise, présidé par Darren Aronofsky, a joué le consensus. En récompensant le vétéran russe Alexandre Sokourov, toujours audacieux dans son formalisme, il répare une injustice de 30 ans : le cinéaste, pour la première fois sélectionné à Venise, n'avait jamais obtenu plus qu'un prix de la critique et un prix du meilleur scénario à Cannes. Il avait aussi obtenu un Léopard de bronze et un Léopard d'honneur à Locarno.

Avec sa version de Faust (photo du casting lors de la présentation officielle le 8 septembre), parabole de la corruption du pouvoir dans une atmosphère suffocante (à l'instar de sa trilogie sur les dictateurs), Sokourov remporte le Lion d'or, au nez et à la barbe des favoris (Carnage de Polanski était le film le plus apprécié de la critique). C'est la deuxième fois en 68 Mostras qu'un cinéaste russe gagne la prestigieuse récompense, après Le retour en 2003. Mais c'est la troisième fois si l'on compte Urga du soviétique (à l'époque) Nikita Mikhalkov.

Le Palmarès, très porté sur des oeuvres radicales ou "auteurisantes" fait la part belle au cinéma asiatique. On remarquera que le prix de la mise en scène a été décerné au film surprise, le 23e de la compétition, invité en dernière minute, People Mountain, people sea.

Le cinéma français n'obtient rien. De nombreux primés ont déjà été remarqués dans d'autres festivals.

Notons enfin la consécration de l'allemand Michael Fassbender, dans son rôle d'addict au sexe dans Shame, et qui se voit propulser ainsi parmi les incontournables du cinéma anglo-saxon, après un blockbuster (X-Men : First Class) et un autre film remarqué à Venise et reparti bredouille, A Dangerous Method de David Cronenberg.

Lion d'or : Faust, d'Aleaxandre Sokourov (Russe)

Lion d'agent de la mise en scène : Cai Shangjun pour People Mountain, people sea (Chine)

Prix spécial du jury : Terraferma, d'Emmanuele Crialese (Italie)

Coupe Volpi du meilleur acteur : Michael Fassbender pour Shame (Honte) de Steve McQueen (Grande-Bretagne)

Coupe Volpi de la meilleure actrice : Deanie Yip pour Taojie (Une vie simple) de Ann Hui (Chine Hong-Kong)

Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète: Shôta Nikaidô et Fumi Nikaidô pour Himizu de Sion Sono (Japon)

Prix Osella du meilleur scénario : Alpeis (Alpes) de Yorgos Lanthimos (Grèce)

Prix Osella de la meilleure direction artistique : Robbie Ryan pour Wuthering Heights (Les hauts de Hurlevent) d'Andrea Arnold (Grande-Bretagne)