Gaumont-Pathé s’empare de La Géode

Posté par vincy, le 18 octobre 2017

Universcience, qui regroupe le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie, avait lancé le 3 février dernier un appel à projets innovants pour la Géode. La monosalle emblématique du Parc de la Villette souffre depuis plusieurs années d'une fréquentation en chute libre, passant de 1 million de spectateurs au moment de son ouverture à 300000 entrées en 2016.

Universcience avait donc lancé cette procédure de sélection durant l'été pour une remise de dossiers le 22 septembre. "Au regard des critères objectifs portant sur les volets culturel, social et financier, tels que fixés par le règlement de consultation, Universcience désigne la société Les Cinémas Gaumont Pathé comme attributaire pressenti" indique le communiqué de l'établissement le 17 octobre. La Compagnie des Alpes (qui gère aussi le Futuroscope où se situe une salle équivalente) et GL Events (dont le projet était de reconvertir le cinéma en centre de congrès) ont été recalés. Pathé a ouvert récemment un multiplexe au sein même de la Cité des sciences et de l'industrie, Pathé La Villette, équipé de la première salle 4DX en France (le Gaumont Montpellier et le Pathé de Toulon ont depuis suivi le mouvement).

Normalement, ce projet a "pour ambition de donner un nouvel élan à ce lieu emblématique en offrant au public de nouvelles expériences." Il s'agira surtout de rénover la salle (pour quelques millions d'euros) et de modifier l'offre (c'est là le plus grand défi).

Le conseil d'administration d'Universcience devra encore adopter la "convention d’occupation temporaire du domaine public pour l’exploitation du bâtiment de la Géode". Son actuel contrat d'occupation du domaine public se termine fin 2017.

7 ans de crise

Inaugurée il y a 32 ans, la Géode projetait des documentaires dans des formats souvent IMAX et/ou 3D. Mais son modèle a pris du plomb dans l'aile. Les multiplexes se sont équipés en 3D. Les réalisations documentaires en IMAX se sont raréfiées pour cause de coûts élevés. Et la Géode, liée à son établissement de tutelle dédié à la pédagogie, n'a jamais programmé de films grands publics pour attirer de nouveaux spectateurs, privilégiant les films animaliers, historiques ou scientifiques, ou des innovations comme la réalité virtuelle. Le ticket d'entrée était cher pour des séances qui dépassaient rarement 45 minutes. Actuellement la sphère programme Matt Pokora, My Way Tour, National Parks Adventures, A Beautiful Planet, Ouragan 3D et Baleines.

La Géode réalise un chiffre d'affaires de 3 millions par an environ et emploie 14 personnes. La salle est déficitaire depuis 7 ans.

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Lire aussi: La Géode: 30 films pour célébrer ses 30 ans

Domhnall Gleeson, Will Poulter et Charlotte Rampling dans une maison hantée

Posté par vincy, le 12 octobre 2017

Le cinéaste irlandais Lenny Abrahamson, révélé au grand public par le film Room, quatre fois nommé aux Oscars et gagnant celui de la meilleure actrice pour Brie Larson, vient de terminer le tournage de son sixième film, The Little Stranger.

Filmé  à Londres et dans Yorkshire, The Little Stranger sera distribué en France par Pathé l'année prochaine. Actuellement entré en post-production, il pourrait être prêt pour Sundance et Berlin. Il s'agit de l'adaptation du roman de Sarah Waters, L'indésirable (Denoël, 2010). Lucinda Coxon (Petits meurtres à l'anglaise, Danish Girl) a écrit le scénario.

Domhnall Gleeson (The Revenant, Barry Seal, Star Wars: Episode VII et Star Wars: Episode VIII), Ruth Wilson (How to Talk to Girls at Parties, Lone Ranger), Will Poulter (Detroit, The Revenant) et Charlotte Rampling (récemment récompensée à Venise pour Hannah) tiennent les rôles principaux. Ils sont entourés de Kate Phillips (The Crown), Josh Dylan (Mamma Mia! Here We Go Again, Alliés) et Lorne MacFadyen (Grantchester).

Un quintuplé unique aux Irish Film & Television Awards

Se déroulant dans l'après guerre, l'histoire est celle du docteur Faraday, qui revient, à l'occasion d'un remplacement à Hundreds Hall, demeure des Ayres, membres de la gentry ayant subi des revers de fortune. Au fil de ses visites dans ce lieu qu'il admirait enfant, des événements étranges et des accidents se produisent. La maison, où sa propre mère a naguère travaillé comme gouvernante, semble hantée par des fantômes.

Outre Room, Lenny Abrahamson a réalisé Adam & Paul, Grand prix et prix de la Critique à Sofia en 2004, Garage, prix de la Cicae à Cannes et coup de cœur à Dinard en 2007, What Richard Did (2012) et Frank, lauréat d'une mention spéciale à Dinard en 2014, où Domhnall Gleeson jouait déjà le rôle principal. Les "César" irlandais, les IFTA Awards lui ont décerné le prix du meilleur réalisateur pour chacun de ses films, un record.

Cannes 2017 – Télex du marché: Cruise, Boon, Sorrentino, Rampling, Claflin & Woodley, un reboot et une histoire de BMW

Posté par vincy, le 24 mai 2017

- Top Gun 2 se confirme. Tom Cruise a confirmé que le projet était dans les tuyaux, enfin. Stoppé net par le décès de Tony Scott, le film est en rodage. Joseph Kosinski, qui a déjà dirigé Cruise dans Oblivion, est en première ligne pour le réaliser. Le tournage pourrait commencer l'année prochaine, 32 ans après la sortie du film qui a propulsé Cruise dans les acteurs bankables. Justin Marks (Le Livre de la jungle) a été engagé pour écrire la dernière version du scénario, qui devrait mettre en scène des drones et la fin de l'époque des pilotes-stars. Val Kilmer a été contacté pour reprendre son rôle.

- Pathé a annoncé plusieurs projets en cours: tout d'abord le prochain Dany Boon, La Ch'tite famille, qui sera en tournage dès le mois prochain pour une sortie fin février 2018. Un remake italien a même déjà été vendu. Valérie Bonneton, Line Renaud et Pierre Richard sont de l'aventure nordiste, avec en toile de fond la honte des origines ch'ti pour un designer parisien. Abandonné en décembre (lire notre article), Paolo Sorrentino reprend son projet Loro, un temps abandonnée, ce film sur Silvio Berlusconi. Toni Servillo incarnera le politicien-milliardaire. Le tournage débutera finalement en juillet. Cannes 2018? Par ailleurs, The Little Stranger de Lenny Abrahamson (Room), prévu en salles à l'été 2018, a rassemblé un sacré casting, avec Charlotte Rampling, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson et Will Poulter au générique. Le studio français a également confirmé deux projets: Le brio d'Yvan Attal, avec Daniel Auteuil en mentor tyrannique d'un brillant élève, et le documentaire de Gilles de Maistre sur Alain Ducasse.

- Un reboot de plus: celui de Drôle de dames, avec Elizabeth Banks. La sortie en salles est déjà calée par Sony en juin 2019, soit 16 ans après la sortie du deuxième film avec Drew Barrymore et Cameron Diaz. Les deux films adaptés de la série TV avaient rapporté 525M$ à eux deux. Pas d'autre casting pour le moment.

- Sam Claflin (Hunger Games) devrait rejoindre Shailene Woodley (Divergente) dans le drame "survival" Adrift. Il remplacerait Miles Teller, qui a un agenda trop rempli. Le film, écrit et produit par Aaron et Jordan Kandell, sera réalisé en juin par Baltasar Kormakur. Il s'agit de l'histoire vraie de Tami Oldham, véritable miraculée. En septembre 1983, elle et son fiancé Richard Sharp furent piégés par un ouragan entre Tahiti et San Diego. Assommée, elle ne se réveille que le lendemain, avec son fiancé gravement blessé, sur leur bateau brisé et sans moyen de communication. Elle aura ainsi survécu 41 jours en mer.

- Kristin Scott Thomas sera la vedette de Paramour, une histoire de séduction et d'extorsion réalisée par Alexandra-Therese Keining. Là aussi, c'est inspiré d'une histoire vraie, celle de l'héritière du groupe BMW, Susanne Klatten,puissante, riche mais vivant recluse et loin des lumières. Quand Helg Sgarbi entre dans sa vie, elle se jette à corps perdu dans cette passion, sans connaître les mauvaises intentions de son amant mystérieux. Le tournage n'aura pas lieu avant l'année prochaine.

Gaumont cède ses cinémas à Pathé

Posté par vincy, le 2 mars 2017

Petit tremblement de terre dans l'exploitation. Gaumont a vendu pour 380M€ ses 34% dans Les Cinémas Gaumont Pathé. Autrement dit, la marque à la marguerite ne sera plus exploitant, laissant Pathé gérer l'intégralité de leur réseau. Par ailleurs, le groupe Gaumont propose à ses actionnaires minoritaires de céder leurs parts à Paté.

Sidonie Dumas, Directrice Générale de Gaumont a déclaré lors de la publication des résultats annuels de la société: "Nous nous félicitons de la coopération fructueuse avec Pathé au cours de ces seize dernières années qui a permis aux Cinémas Gaumont Pathé de devenir un des leaders européens de l'exploitation cinématographique. La réalisation de cette cession va permettre à notre groupe d'accélérer le développement prometteur de ses activités de production de séries télévisées aux Etats-Unis et en Europe, de renforcer la production de films de cinéma et d'envisager l'expansion des activités de Gaumont en Europe. "

Renforcer la production et la distribution

Pour Gaumont, c'est avant tout un changement de stratégie. Le groupe souhaite se renforcer sur la production et la distribution, que ce soit dans le cinéma ou la télévision. Et surtout il peut envisager quelques acquisitions et un développement dans des pays comme le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les Cinémas Gaumont Pathé sont de loin le premier réseau français avec 380M€ de chiffre d'affaires. Gaumont, avec son activité cinéma a généré 189M€ de chiffre d'affaires (en recul de 13%) et un résultat net de 18,9% (+6%) en 2016. La production cinématographique est en hausse avec 114M€ de C.A. (contre 71M€ en 2015), avec une forte hausse de l'activité distribution (12,2M d'entrées) et celle des ventes de droits de diffusion.

Gaumont prévoit de sortir 15 films et de livrer 7 séries cette année.

La marguerite ne disparaîtra pas tout de suite

Actuellement Gaumont appartient à une holding de Nicolas Seydoux, CinéPar, frère de Jérôme Seydoux, patron de Pathé, dont les salles de cinéma vont devenir le cœur de l'activité. La transaction, après accord des autorités financières, devrait être finalisée en mai. La marque Gaumont restera accrochée au fronton des cinémas jusqu'en 2023.

Le regroupement des cinémas Gaumont et Pathé n'a que 17 ans d'existence. Il rassemble 108 multiplexes et 1076 écrans, pour 67 millions de spectateurs l'an dernier. Le réseau est présent en France, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique.

Un premier film français ouvre le Festival de Berlin 2017

Posté par vincy, le 4 janvier 2017

Le 67e Festival de Berlin s'ouvrira le 9 février avec le premier film du français Etienne Comar, Django. Le film sera également en compétition. Django raconte comment le célèbre guitariste et compositeur de jazz Django Reinhardt a réussi à fuir Paris sous l'Occupation en 1943, alors que lui et sa famille étaient harcelés et pourchassés par les Nazis.

Ce "biopic" qualifié de "poignant" par le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick est aussi une histoire de survie et de persévérance: le musicien n'a jamais cessé de jouer. Reda Kateb incarne le jazzman, aux côtés de Cécile de France (qui interprète une admiratrice), Alex Brendemühl (vu récemment dans Mal de pierres), Antoine Laurent, Aloïse Sauvage et Ulrich Brandhoff.

L'histoire a été écrite par le réalisateur (scénariste de Des hommes et des dieux, Timbuktu et Mon Roi) et le romancier Alexis Salatko, qui avait sortie en 2013 une biographie sur le musicien, Folles de Django.

Soulignons que la musique de Django Reinhardt a été réenregistrée par le groupe de jazz néerlandais Rosenberg Trio. Cette coproduction Fidélité, Arches Films et Pathé, est prévue dans les salles françaises le 26 avril prochain.

2016, 2e meilleure année pour la fréquentation des salles en 50 ans

Posté par vincy, le 30 décembre 2016

La courbe de la fréquentation des salles est repartie à la hausse selon les premières estimations de la FNCF (Fédération nationale des cinémas français). En 2016, 213 millions de spectateurs ont été au cinéma, soit une hausse de 3,6%.
Il s'agit du deuxième meilleur résultat depuis 1966 pour l'exploitation hexagonale, derrière les 217 millions de spectateurs en 2011 (Intouchables). La France conforte ainsi sa place de leader européen, et se classe parmi les 5 grands marchés mondiaux avec les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et le Japon.

Cette année fut pourtant bien spécifique: aucun film n'a dépassé les 5 millions de spectateurs. Pas de locomotive. C'est une première pour une année avec plus de 200 millions de spectateurs. C'est aussi une année record pour le nombre de nouveautés sorties en salles avec plus de 700 films inédits. Cette surprogrammation pose évidemment des problèmes, accentuant la concentration des spectateurs sur deux ou trois films les meilleures semaines et rejetant une dizaine de films au bout de une ou deux semaines d'exploitation.

La domination américaine

Parmi la cinquantaine de films millionnaires, trois films dépassent les 4 millions de spectateurs: deux Disney (Zootopie, Vaiana) et une comédie française (Les Tuche 2). 9 autres films ont séduit plus de 3 millions de spectateurs: The Revenant, Deadpool, Comme des bêtes, Le livre de la jungle, L'âge de glace: les lois de l'univers, Le monde de Dory, Les animaux fantastiques, Camping 3 et Rogue One: A Star Wars Story.
On constate facilement que sur ces douze succès, 5 sont des films d'animation. Remakes ou reboots ou sequels ou spin-off menacent les histoires originales parmi les succès de l'année avec 23 titres dans le Top 50.
On ne compte qu'un drame, que deux films français (deux suites de comédies), cinq sont distribués par Disney. Logiquement, Disney est leader des distributeurs en France avec près de 15% de parts de marché, devant la Fox (14%), Warner Bros, Pathé et Universal.

Environ 55% des spectateurs ont été voir un film américain, 34% un film français (avec 16 films millionnaires) et 11% un film d'une autre nationalité (Bridget Jones Baby et Juste la fin du monde en tête).

Les cinémas Gaumont Pathé à La Villette, Aéroville et La Joliette

Posté par vincy, le 17 décembre 2016

Situé dans le tout nouveau centre commercial Vill’Up, le cinéma Pathé La Villette a ouvert ses portes le mercredi 14 décembre. Il est en concurrence directe avec Etoile Les Lilas, les MK2 Quai de Seine et Quai de Loire et l'UGC Ciné Cité 19. Il s’agit du plus grand cinéma du nord-est parisien avec 16 salles ultramodernes et 2 900 fauteuils. L'ouverture était prévue en 2015 mais un incendie a retardé l'inauguration du centre commercial d'un an.

Il abrite aussi la toute première salle IMAX dans un cinéma à Paris intra-muros, et la deuxième après la Géode, située à quelques mètres.

"Le nouveau cinéma a été conçu pour offrir aux spectateurs un confort de projection optimal : 1,10 mètre d’espacement entre chaque rangée, des fauteuils club dans toutes les salles, des fauteuils duo pour se lover à deux" et "les spectateurs peuvent en outre réserver à l’avance leur fauteuil grâce au placement numéroté" explique le communiqué du groupe.

Situé au cœur du 5 ème musée de France, dans la quatrième travée de la Cité des Sciences et de l’Industrie, le Pathé La Villette, est le 5e complexe cinématographique ouvert à Paris en 3 ans après le Pathé Beaugrenelle, Les Fauvettes, le Gaumont Convention et le Gaumont Alésia. Il vise 700 000 entrées en 2016 et 1 million à terme.

Près de trois mois après le début de leurs négociations exclusives, les Cinémas Gaumont Pathé ont par ailleurs signé l'accord avec EuropaCorp, pour reprendre l’activité d’exploitation cinématographique de la société de Luc Besson (lire notre actualité du 5 octobre) qui comprend le multiplexe d’Aéroville à Tremblay-en-France, près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle et le projet de multiplexe La Joliette à Marseille.

Les Cinémas Gaumont Pathé exploitent 110 cinémas pour un total de 1 051 écrans et totalisent 64,5 millions d’entrées en Europe. Le cinéma d’Aéroville est un multiplexe de 12 salles et 2380 fauteuils qui a totalisé 712 000 entrées en 2015. Le projet de cinéma de La Joliette abritera 14 salles et 2 800 fauteuils sur le site d’activité de La Joliette à Marseille.

Un multiplexe Pathé en Tunisie en 2018

Posté par vincy, le 17 octobre 2016

Les Cinémas Gaumont Pathé traversent la Méditerranée. Associés avec le producteur Wassim Béji, Pathé ouvrira son premier cinéma en Tunisie au second semestre 2018. Composé de 8 salles, il sera situé dans le plus grand centre commercial de Tunis, Tunis City, dans le cadre de l’extension du complexe (photo). "Il s’agira de la première ouverture d’un multiplexe en Tunisie" précise le communiqué. Pathé ajoute qu'il y a "d’autres projets d’implantation (...) également à l’étude dans ce pays."

Les Cinémas Gaumont Pathé sont le premier circuit de salles de cinémas en France, aux Pays Bas et en Suisse. Ils sont également présents en Belgique.Au total le réseau exploite 110 cinémas, 1 051 écrans et attire 64,5 millions d’entrées. Wassim Béji est producteur de cinéma via sa société WY Productions, créée en 2004. Il a produit une dizaine de films dont Yves Saint-Laurent, de Jalil Lespert, et le prochain film de Roman Polanski, D’après une histoire vraie, adaptation du roman de Delphine de Vigan, en tournage cet automne.

C'est le troisième réseau français qui investit sur le continent africain. Il y a quelques mois, Vivendi inaugurait sa première salle à Yaoundé au Cameroun. Megarama exploite déjà 4 multiplexes au Maroc (Casablanca, Marrakech, Fès, Tanger), et prévoit d'en ouvrir deux autres (Agadir, Rabat).

Alors que son cinéma renaît, la Tunisie manque de salles. La centaine d'écrans dans les années 1970 s'est réduite comme peau de chagrin. Récemment, le CinéVog ou le CinéMadart ont été relancés. Mais la fréquentation n'a jamais vraiment chuté, dépassant constamment le million de spectateurs annuels.

Voyage à travers le cinéma français, une épopée cinéphilique envoûtante

Posté par vincy, le 12 octobre 2016

A priori un documentaire de trois heures et dix minutes, cela peut faire peur. Pourtant ce Voyage à travers le cinéma français que propose Bertrand Tavernier est époustouflant et mérite qu'on s'y attarde.

Leçons érudites

En tout premier lieu parce qu'il s'agit de véritables leçons de cinéma. Un décryptage érudit de la mise en scène (il faut voir comment on nous explique la manière dont Melville faisait ses champs contre-champs), de l'écriture, du jeu d'acteur (Gabin, sa lenteur et sa maîtrise) mais aussi de la manière dont se fabrique ce 7e art si collectif et si égomaniaque. Et ce jusqu'au défuntes salles de cinéma de quartier qui ressuscitent en citant Luc Moullet. Tavernier nous explique pourquoi telle scène est réussie et comment telle séquence a été concoctée. Le réalisateur joue le rôle d'un professeur qui veut divertir son auditoire, avec des anecdotes (comment est née la gueule d'atmosphère d'Arletty, comment un décorateur transforme Un jour se lève) ou des courriers lus en voix off (Aragon louant l'esthétique de Godard).

Le tout est illustré par des dizaines d'extraits plus ou moins longs, de films classiques ou méconnus. Une odyssée inestimable ponctuée d'interviews et d'archives (dont cette engueulade mémorable entre Belmondo et Melville). "Imaginez que vous êtes au cinéma" annonce Bertrand Tavernier en préambule. Et en effet c'est un film sur le cinéma qui se déroule devant nos yeux. Mais pas seulement.

Les souvenirs personnels de Tavernier et ses choix sélectifs

Et c'est là tout le risque de ce documentaire, présenté en avant-première mondiale au dernier festival de Cannes. Car il faut expliquer sur quel axe le film, presque trop riche, tient en équilibre: d'un côté les souvenirs personnels de Tavernier, qui servent de fil conducteur. L'enfance au sanatorium (dépucelage cinématographique), l'adolescence au pensionnat (frénésie cinématographique), jeunesse active, d'attaché de presse à assistant réalisateur en passant par la défense de Henri Langlois (prise de conscience où cinéma et politique s'entremêlent). De ce point de vue, on pourrait être frustrés. Tavernier ne se dévoile pas tant que ça, et à quelques exceptions, il ne partage que des faits assez neutres qui ne sont que les étapes de sa vie.

De l'autre côté, ce voyage dans le temps n'a rien d'exhaustif, ce qui peut également être frustrant. Si la liste des cinéastes cités est longue, le film se concentre sur quelques personnalités et un certain style de cinéma. On peut imaginer plusieurs "voyages", similairement thématiques. Il le faudrait tant on reste parfois sur sa faim quand il fait d'abondantes références à Bresson, quand il flirte avec Autant-Lara, quand il éclipse des Clouzot, Verneuil ou Clément.

Fantômes et légendes

Une fois le cadre et le scénario posés, et le parti-pris assumé, le documentaire enchaîne les chapitres. Chacun est suffisamment long pour ne pas être superficiels: Jacques Becker, Jean Renoir, Jean Gabin, la musique de film (Jaubert, Kosma), Eddie Constantine, les productions de Beauregard, la bande Truffaut-Chabrol-Godard-Varda, Edmond Gréville, Jean-Pierre Melville, et Claude Sautet. Tavernier ne masque pas ses émotions: il admire sans pudeur et avec sincérité. Il est tombé dedans quand il était petit. Le cinéma qu'il fait renaître a un air de famille, avec Belmondo, Ventura, Piccoli... Il y a quelques femmes: Bardot, Moreau, Schneider, qui achève ce marathon cinéphile en s'en allant vers un hiver incertain.

Il réunit ainsi les fantômes et les légendes. Convoque les génies (qui peuvent aussi être indignes). Car il ne cache pas les zones d'ombres, ceux qui ont eut des comportements dégueulasses, les sales caractères d'êtres jamais mythiques, égratigne le scénariste Melville et le lâche Renoir. Voyage à travers le cinéma français est une aventure aussi humaine qu'humaniste. Tavernier propose un panorama d'un certain cinéma français, classique, même si toujours moderne, et assez masculin, mais il s'agit avant tout d'une série de portraits de ceux qui ont marqué le 7e art mondial, ces ambassadeurs de l'exception française.

Point de vue et images d'un monde

Car, finalement, ce que l'on retient est ailleurs. A l'image, par les films et les cinéastes/comédiens choisis, Bertrand Tavernier nous "enferme" dans une période, des années 1930 aux années 1970. Le noir et blanc domine. C'est Hôtel du nord, La grande illusion, Casque d'or, Le doulos, La bête humaine, Le jour se lève, Les 400 coups, Cléo de 5 à 7, Classe tous risques... Ça n'est ni une compilation, ni une anthologie, c'est un point de vue subjectif, amoureux, enthousiasmant d'un passionné de l'art cinématographique dans toute sa "variété", que ce soit des combats à mains nues de Constantine ou du regard de Signoret.

Or, ce voyage étourdissant est avant tout un voyage dans le temps. Un tableau de la France, celle du Front populaire, de l'Occupation, de l'après-guerre, des trente glorieuses. On voit évoluer, de Becker à Sautet, un pays, sa société, son peuple et ses métiers. Pas surprenant alors de constater que ce sont des films éminemment français qui ont été sélectionnés dans ce portfolio de prestige. On y parle de camembert, on y chante la Marseillaise, les putes sont belles et romantiques, ... Un voyage romanesque, plus balzacien que flaubertien. On y plonge comme dans un feuilleton social mais jamais vraiment dramatique..

Finalement, à l'instar des films de Melville, tout semble irréel et atemporel. Une déclaration d'amour teintée de nostalgie. Un cinéma français qui est capable de mettre "les larmes aux yeux".

Les cinémas d’Utopolis et d’EuropaCorp changent de propriétaires

Posté par vincy, le 5 octobre 2016

Kinepolis a finalement pu reprendre neuf cinémas du groupe Utopolis en cédant quatre multiplexes belges à UGC (Aarschot, Lommel, Malines et Turnhout ) pour satisfaire l'autorité de la concurrence. Kinepolis a ainsi racheté cinq multiplexes aux Pays-Bas (Almere, Den Helder, Oss, Zoetermeer, Emmen), trois au Luxembourg (Luxembourg et Esch-sur-Alzette) et un en France, à Longwy. Kinepolis se renforce ainsi dans le Benelux et dans une moindre mesure dans l'Est de la France. Avec ce rachat, le groupe possède 47 complexes, dont 14 aux Pays-Bas, 12 en Belgique et 10 en France. L'acquisition d'Utopolis lui permet d'ajouter une cinquantaine de salles à son réseau. Pour UGC c'est aussi une bonne opération. Avec trois cinémas dans le pays (deux à Bruxelles, un à Anvers), le réseau était un peu sous dimensionné face à ... Kinepolis. UGC dispose donc désormais 7 multiplexes en Belgique.

Autre bouleversement dans l'exploitation, celui des cinémas d'EuropaCorp, la société de Luc Besson, qui va céder au réseau Gaumont-Pathé son multiplexe d'Aéroville près de l'aéroport Charles-de-Gaulles en région parisienne ainsi que son projet à La Joliette à Marseille. Ouvert en 2013, le complexe d'Aéroville se voulait novateur dans un centre commercial ambitieux (et le 3e en france par sa superficie). EuropaCorp souhaite depuis quelques temps se concentrer sur ses métiers de base (production, distribution). Avec 2500 places dans 12 salles (dont deux salles lounge avec bar privatif, deux avec son immersif, etc..), le complexe avait séduit un large public. La fréquentation est en hausse avec 700000 entrées en 2015 contre 500000 en 2014.

Pour les cinémas Gaumont-Pathé ce sera le premier complexe dans le nord de Paris (et le premier dans le département du Val d'Oise). Sa seule vraie concurrence est l'UGC Cine Cite O'Parinor dans le centre-commercial d'Aulnay-sous-bois. Le projet de Marseille, dans la zone Euroméditerranée, pas loin du Mucem, complètera l'offre du groupe déjà situé à Plan de Campagne, sur la route d'Aix-en-Provence, et dans le 4e arrondissement de la ville.