Cannes 2018: la justice autorise la projection du film de Terry Gilliam

Posté par vincy, le 9 mai 2018

Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux vient d'annoncer lors de l'ouverture d'Un certain regard, avec Donbass de Sergei Loznitsa, que la justice autorisait la projection en clôture de L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam. Il a aussi affirmé que le réalisateur serait présent, malgré un accident de santé ce week-end à Londres, qui l'a obligé à être brièvement hospitalisé. "Pas encore mort. Je viens à Cannes" a envoyé comme message Terry Gilliam au Festival de Cannes.

Gros clash pour beaucoup de cash autour du film de Terry Gilliam

La nouvelle est heureuse pour le cinéaste et ses producteurs, surtout après la mauvaise nouvelle de ce matin: le distributeur américain Amazon Studios venait d'annoncer qu'il se retirait de ses droits de diffusion, après avoir pourtant financé une bonne partie de la production.

Une projection autorisée avec un avertissement préalable

Pourtant le jugement ne fait pas de gagnants ou de perdants. Après tout, c'est un référé qui ne juge pas l'affaire sur le fond. Le jugement indique clairement que le juge des référés ne "dispose pas des pouvoirs pour statuer sur la demande d'autorisation générale de distribution sur le territoire national le 19 mai." La cour déboute cependant Paulo Branco et sa société Alfama Films "de leur demande d'interdiction de projection du film (...) en séance de clôture" du Festival de Cannes.

Le juge contraint le Festival de diffuser à ses frais préalablement à la projection un message d'avertissement indiquant que la projection du film lors de cette séance "ne préjuge en rien des droits revendiqués par la société Alfama Films productions et Monsieur Paulo Branco sur ce film à l'encontre de Monsieur Terry Gilliam et des producteurs mentionnés au générique, qui font l'objet de procédures judiciaires en cours". Le jugement pour ces procédures est attendu pour le 15 juin. Enfin pour les dépens (dommages), Paulo Branco recevra 1500 euros des producteurs et du réalisateur.

La distribution du film ni interdite ni validée

Du côté d'Alfama on crie victoire. Pourtant la demande initiale qui a valu ce référé a été rejetée: le film sera bien montré à Cannes. Et ne préjuge en rien le jugement sur le fond du procès encore opposant Gilliam et ses producteurs à Alfama.

Paulo Branco estime "que cette décision lui donnait malgré tout raison sur le fond" puisque "le film peut être projeté mais le festival doit informer tout le monde que cela n'infirme en rien les décisions judiciaires précédentes d'octroyer les droits à Alfama". Criant victoire, il considère qu'il s'agit  "d'une autorisation exceptionnelle".

Pour son avocate, "Cette projection constitue un trouble manifestement illicite" même si le tribunal ne reconnaît pas ce trouble. "Ce trouble sera suffisamment réparé pour l'instant" par le carton d'avertissement projeté avant le film.

De son côté Océan films, le distributeur continue de penser qu'il est en droit de distribuer le film dans toute la France le 19 mai, après la décision rendue par la justice française aujourd'hui."Le distributeur est victime de ce conflit. Nous sommes satisfaits car nous ne sommes pas aujourd'hui sous le coup d'une interdiction de distribution", a estimé l'avocat de Star Invest Films France, Me Christophe Ayela, dans une déclaration à l'AFP.

Cependant, on attend que le CNC délivre un visa d'exploitation pour qu'il puisse sortir en salles.

Prochain round dans les jours qui suivent.

Gros clash pour beaucoup de cash autour du film de Terry Gilliam

Posté par vincy, le 3 mai 2018

Après le soutient virulent apporté par le Festival de Cannes à Terry Gilliam, dont le dernier film L'homme qui tua Don Quichotte doit faire la clôture de la manifestation, Paulo Branco a réagi rapidement, rappelant que "Trois décisions judiciaires ont confirmé les droits exclusifs de Paulo Branco et d’Alfama Films Production sur le film de Terry Gilliam, The man who killed Don Quixote. Ces décisions ont l’autorité de la chose jugée et empêchent toute projection ou exploitation du film sans l’accord de son producteur."

Le producteur, qui avait déjà reproché le passage en force du Festival, explique que "L’exploitation du film est impossible en l’absence de visa d’exploitation que le CNC, pour sa part respectueux du droit, ne peut délivrer. Le Festival de Cannes a décidé de passer outre ces décisions de justice qui avaient été portées à sa connaissance et c’est la raison pour laquelle c’est lui qui a été assigné en justice", ajoutant qu'il est "indécent" de comparer la situation de Terry Gilliam, "qui se refuse à respecter les décisions judiciaires dans un Etat de droit, à celle de réalisateurs victimes de la répression et de la censure dans leurs pays." Il ajoute: "Le Festival de Cannes n’est pas au-dessus de la loi et la virulence et l’agressivité de son ton n’y changeront rien", et dément avoir utilisé "des méthodes d’intimidation en saisissant la justice pour faire respecter ses droits."

Branco, qui risque de finir persona non grata à Cannes, se donne ainsi le beau rôle dans cette histoire: "pendant seize ans de 2000 à 2016, Terry Gilliam n’a trouvé aucun producteur acceptant de reprendre son projet." "Si ce film existe aujourd’hui, c’est grâce au travail et aux investissements réalisés par Alfama Films Production et Paulo Branco, quand personne ne croyait plus à ce film".

Aparté: On attendra sereinement le référé du 7 mai, demandé par le producteur, qui veut interdire la projection cannoise ET la sortie française du film. Et surtout la décision du tribunal attendue le 15 juin: Durant la préproduction du film, de nombreux désaccords, liés au budget, au casting, au calendrier de tournage ont opposés Paulo Branco à Terry Gilliam, qui a finalement renoncé au tournage avant de se tourner vers la société espagnole de production Tornasol, qui faisait partie de la structure de coproduction constituée par Alfama Films. Il a relancé la production une fois qu'Amazon, après s'être désisté de la coproduction d'origine, s'est investie aux côtés de Tornasol. Entre-temps, le réalisateur a ouvert une procédure auprès de la justice française pour faire résilier le contrat de cession de ses droits au profit de Paulo Branco. Mais il y a un an la justice française s'est prononcée en première instance en faveur de Paulo Branco, tout en rejetant la demande du producteur portugais de stopper le tournage alors en cours pour contrefaçon. Saisie par le réalisateur, la cour d'appel de Paris a examiné à son tour l'affaire début avril et rendra sa décision le 15 juin. Deux autres procédures sont en cours. En Angleterre, la Haute Cour de Londres a donné raison à Alfama Films aux dépens de RPC, pour les droits sur le scénario. En Espagne, la procédure qui oppose Alfama Films à Tornasol pour les droits du film est en cours.

Les producteurs du film et Océan films, distributeur français, ont à leur tour décidé de se défendre médiatiquement par communiqué.

"Afin d’éclairer le public qui suivrait cette affaire et tous les amoureux du cinéma de Terry Gilliam, nous voudrions porter une information aussi objective que possible sur le dernier volet rocambolesque de cette incroyable histoire de cinéma et expliquer pourquoi M. Branco n’est pas et ne sera jamais ce qu’il prétend être, à savoir le producteur de ce film. Parce qu’il ne détient pas les droits d’auteur sur le scénario du film : s’il a bénéficié d’une option pour acquérir ces droits auprès de leur titulaire, la société anglaise RPC, il ne l’a jamais levée car il était dans l’incapacité d’en payer le prix de 250000€.
Parce qu’il n’a jamais payé le prix des droits d’auteur-réalisateur du film, il n’a pas même versé 1€ à Terry Gilliam à ce titre.
Et parce qu’il n’a pas produit le film sélectionné par le Festival de Cannes
". Dont acte?

Le communiqué révèle quelques pièces (croustillantes) du dossier. Paulo Branco se serait livré à un véritable chantage, menaçant Terry Gilliam, à qui il écrit: "Soit tu fais ce film à ma façon, soit tu compromets irrémédiablement la faisabilité du projet et ton film est condamné, il ne verra jamais le jour". Sous le choc, Terry Gilliam refuse de céder. M. Branco lui répond: "Notre collaboration est impossible. Bonne chance avec un autre producteur".

"Terry Gilliam décide donc de résilier son contrat. (...) A cet instant précis, la préparation du film n’a pas commencé et M. Branco n’a pas versé un centime à Terry Gilliam. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. En danger d’être à jamais enseveli, le film est alors sauvé par quatre producteurs : la britannique Amy Gilliam, l’espagnole Mariela Besuievsky, avec le soutien du belge "Entre Chien et Loup" et du français Kinology. Elles et ils sont les producteurs du film : ils ont réuni 16M€ de financement et convaincu les distributeurs. Ils sont les propriétaires du film dont la chaîne des droits est enregistrée dans quatre pays. Il leur faut neuf mois pour préparer et démarrer le tournage, le temps de rebâtir sur les décombres laissés par M.Branco qui, en moins de cinq mois de "collaboration", aura été incapable de redonner vie au projet tel qu’il était conçu par son auteur, et aura démontré sa volonté destructrice et autoritaire, dont la séquence que nous vivons en ce moment est une nouvelle illustration" détaillent-ils.

En fait les producteurs décident de ne pas reconnaitre Alfama comme détenteur de droits exclusifs et donc "l'autorité de trois procès gagnés" par Paulo Branco. Ils nuancent: "Le refrain "3 procès gagnés" repose sur l’interprétation spécieuse par M. Branco d’une décision rendue par un juge français et de deux décisions anglaises. " Pour eux c'est un problème d'interprétation: "Le juge du fond a écarté la prétention d’ALFAMA de détenir des droits d’auteur-réalisateur. La "victoire" que M. Branco s’attribue, c’est que le juge a également estimé que M. Gilliam n’aurait pas dû résilier ainsi son contrat. Pour autant, le juge a considéré que cela était sans incidence sur le processus de production du film en cours par les véritables producteurs." Côté anglais, selon eux, "les juges prorogent l’option sur le scénario dont bénéficiait M. Branco. Or, cette option ne peut plus être levée, puisque les droits ont été cédés légalement aux nouveaux producteurs. Et bien cédés, ajoutent les juges anglais qui considèrent que cette cession est valide et opposable à M.Branco, qui ne pourra donc jamais être cessionnaire des droits du scénario."

"Les déclarations de son fils sur les réseaux sociaux y ajoutent une dose de grotesque, qui pourrait faire sourire si cela ne cherchait à mettre à nouveau en péril un film qui s’apprête à voir le jour". De fait, ça se déchaine sur les réseaux entre les déclarations du fils et avocat Juan Branco et les autres. On apprend d'ailleurs au fil des commentaires le nombre d'ardoises incalculables du producteur dans la profession, ses méthodes de paiement un peu folkloriques et la raison pour laquelle de nombreux professionnels ne veulent plus travailler avec lui, attachés de presse inclus.

"Quel en est l’enjeu ? De savoir si oui ou non, en résiliant son contrat, Terry Gilliam a eu raison de chercher à sauver son film, ou s’il aurait dû l’abandonner aux mains d’un producteur dont il savait qu’il était prêt à le sacrifier. Paulo Branco, rappelons-le, n’a pas payé, rien investi, ni n’a respecté ses engagement envers le réalisateur. Il n’a pas acquis et ne pourra jamais acquérir les droits du scénario n’ayant jamais levé l’option, ce qui l’empêchera à jamais revendiquer la qualité de producteur d’un film dont il s’est écarté de lui-même (voir courrier plus haut), neuf mois avant le début de tournage.
M. Branco soutient que la projection du film à Cannes porterait atteinte à ses droits. Mais à quels droits ? En quoi consisterait son préjudice si le film était projeté à Cannes ? Selon lui, il ne serait alors pas consacré comme celui qui a permis au projet d’être remis sur les rails. Voilà ce qui justifie sa demande d’enterrer The Man Who Killed Don Quixote et qui justifie selon lui une mesure de censure, qui ne lui apporterait rien à lui, mais détruirait la distribution de l’œuvre de Terry Gilliam et la réputation de son auteur avec elle. Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que, le 15 Mars 2018, les producteurs ont refusé l’ultimatum non négociable de M.Branco transmis en présence de tiers : cet ultimatum, c’est 3,5M€ pour lui, qui se répartiraient en 2M€ cash immédiatement et 1,5M€ sur les recettes à venir.
"

Voilà. Une banale histoire de cash qui se transforme en big clash. Peu importe finalement ces débats juridico-financiers. Si M. Branco était un passionné de cinéma, il n'interdirait pas la projection cannoise du film de Terry Gilliam. Rien n'empêche non plus la distribution du film: s'il gagnait, il recevrait sa part des recettes et ses dommages & intérêts. Non vraiment, Paulo Branco en fait une histoire d'orgueil. On ne préjugera rien. Mais pour le coup, les sentiments n'ont plus de raison.

Cannes 2018: le Festival soutient Terry Gilliam face aux menaces de Paulo Branco

Posté par vincy, le 30 avril 2018

Dans un premier temps, la semaine dernière, Paulo Branco, via sa société Alfama Films Production, avait "obtenu l'autorisation d'assigner en référé le Festival de Cannes", après la sélection de L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam. Le producteur veut demander au président du tribunal de grande instance de Paris de prononcer l’interdiction de la projection du film "en violation de ses droits, droits réaffirmés par trois décisions judiciaires". L’audience se tiendra le 7 mai, la veille de l'ouverture du Festival.

Le film de Terry Gilliam, distribué par Océan Films, doit sortir en France le 19 mai, soit le même jour que sa projection cannoise.

Rappelons quand même que le producteur Paulo Branco (Alfama Films) a déjà engagé plusieurs procédures en Europe contre les producteurs du film de Terry Gilliam (Tornasol, Kinology, Entre Chien et Loup et Ukbarfilmes) ainsi que distributeur français (Océan Films Distribution Int.), estimant qu’il détient toujours les droits du film. Un des jugements doit être rendu le 15 juin par la cour d’appel de Paris.

Branco braque Cannes

Bon. Avec un peu d'humour noir, on se dit que ce n'est qu'un obstacle de plus pour cette production démarrée il y a vingt ans....

Et puis, le Festival de Cannes, à travers un communiqué signé de son Président Pierre Lescure et de son Délégué général Thierry Frémaux, ont décidé de réagir: "M. Branco ayant jusque-là beaucoup occupé le terrain médiatique et juridique, il nous semble important de faire valoir les raisons qui nous ont conduits à sélectionner le film et à encourir l’attaque d’un producteur dont l’avocat, M. Juan Branco, aime rappeler que son image et sa crédibilité se sont essentiellement bâties sur ses innombrables présences à Cannes, et par sa proximité avec de grands auteurs consacrés par le Festival. "Ce qui est vrai, et ajoute à notre perplexité."

Car oui, Paulo Branco a profité largement du Festival : La Forêt de Quinconces de Grégoire Leprince-Ringuet, La Chambre bleue de Mathieu Amalric, Cosmopolis de David Cronenberg, Les Chansons d'amour de Christophe Honoré, pour ne citer que quelques uns des films récents qu'il a produit ont été en sélection officielle.

Soutien officiel aux artistes

Le Festival de Cannes "respectera la décision de justice à intervenir, quelle qu’elle soit, mais nous tenons à redire qu’il se tient du côté des cinéastes et en l’espèce du côté de Terry Gilliam dont on sait l’importance qu’a pour lui un projet qui a connu tant de vicissitudes. Provoquées une dernière fois par les agissements d’un producteur dont l’épisode fait définitivement tomber le masque et qui nous promet désormais, par la voix de son avocat, une « déshonorante défaite »".

Avec justesse, le Festival rappelle alors que "La défaite serait de céder à la menace". "Au moment où deux cinéastes invités en Sélection officielle sont assignés à résidence dans leurs propres pays (Jafar Panahi et Kirill Serebrennikov, ndlr), au moment où le film de Wanuri Kahiu, Rafiki, qui figure en Sélection officielle, vient de subir les foudres de la censure du Kenya, son pays de production, il est plus que jamais important de rappeler que les artistes ont besoin qu’on les soutienne, pas qu’on les attaque. Cela a toujours été la tradition du Festival de Cannes, et cela le restera" affirme le communiqué.

Risques connus

Cannes avait conscience du litige entre Gilliam et Branco. Le film a été présenté au comité de sélection par le réalisateur, le vendeur du film et le distributeur, durant l'hiver. "Les contentieux tels que celui qui oppose M. Branco à Terry Gilliam ne sont pas rares, le Festival en est régulièrement informé, mais il ne lui appartient pas de prendre position sur un sujet de cet ordre. Ainsi, après vision, et alors qu’une sortie simultanée du film semblait possible, nous avons décidé de faire figurer cette œuvre en Sélection officielle" précisent Lescure et Frémaux.

Les deux patrons du Festival indiquent que "Le Festival de Cannes a pour mission de choisir les œuvres sur des critères purement artistiques et une sélection doit se faire avant tout en accord avec le réalisateur d’un film. C’est le cas. Nous étions prévenus des recours possibles et des risques encourus, dans une situation déjà rencontrée dans le passé mais en l’occurrence, lorsque notre décision a été prise, rien ne s’opposait à la projection du film au Festival."

Si le Festival de Cannes attendra la décision du Tribunal avec "sérénité", la manifestation confirme que la projection en clôture reste soumise à la décision du juge des référés le 7 mai. Mais, le Festival se défend d'avoir "agi à la légère" ou "opéré le moindre « passage en force », comme M. Juan Branco le dit à la presse".

Diffamation(s)

Car à la fin du communiqué, Cannes touche le talon d'Achille du producteur. "Le « passage en force », chacun sait dans notre métier que cela a toujours été la méthode favorite de M. Branco dont il faut rappeler qu’il organisa il y a quelques années une conférence de presse pour dénoncer le Festival de Cannes qui n’aurait pas tenu une « promesse de sélection » sur un de ses films. Accusation qui fit long feu, le Festival ne faisant pas des promesses de sélection : il sélectionne ou non. Aujourd’hui, M. Branco laisse son avocat procéder à des intimidations ainsi qu’à des affirmations diffamatoires aussi dérisoires que grotesques, dont l’une vise l’ancien Président d’une manifestation dont il s’est servi toute sa carrière pour établir sa propre réputation."

Dans son livre Voir Cannes et survivre, Les dessous du festival (2017), Carlos Gomez écrivait dans son livre: "Matthieu Amalric qui riait en me racontant que son producteur Paulo Branco était allé au casino pour tenter de regagner l'argent qu'il avait réuni pour un film de Wim Wenders, perdu la veille sur la même table de jeu." Si Paulo Branco risque de ne pas être le bienvenu à Cannes, il pourra toujours se consoler au casino.

Valeria Sarmiento (Les lignes de Wellington) tourne Le cahier noir

Posté par vincy, le 15 janvier 2018

Stanislas Merhar, Lou de Laâge, Niels Schneider, Jenna Thiam, François Deblock et Fleur Fitoussi tournent actuellement Le cahier noir de Valeria Sarmiento. La réalisatrice chilienne adapte librement Le Livre noir du père Dinis, de Camilo Castelo Branco (Livro Negro de Padre Dinis, 1855). Le roman de cet auteur portugais du XIXe siècle n'a pas été traduit en France.

Selon le synopsis officiel, il s'agit du "récit des aventures, au crépuscule du XVIIIe siècle, d’un couple singulier formé par un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice italienne à la naissance pareillement incertaine. Ils nous entraînent dans leur sillage, de Rome à Paris, de Lisbonne à Londres, de Parme à Venise. Toujours suivis dans l’ombre, pour d’obscures raisons, par un Calabrais patibulaire et un inquiétant cardinal, ils nous font côtoyer de ténébreuses intrigues au Vatican, les affres d’une passion fatale, un funeste duel, le marivaudage à la cour de Versailles et les convulsions de la Révolution française."

Le scénario est signé Carlos Saboga. La cinéaste avait travaillé avec lui sur son précédent film Les lignes de Wellington (en compétition à Venise). Il avait également déjà adapté l'écrivain portugais pour Raoul Ruiz en écrivant l'adaptation des Mystères de Lisbonne (Prix Louis-Delluc), que Sarmiento avait monté. Le roman le plus populaire de l'écrivain Camilo Castelo Branco, Amour de perdition, a été adapté plusieurs fois au cinéma (par António Lopes Ribeiro notamment) et à la télévision.

Les prises de vues de cette coproduction franco-portugaise ont commencé début décembre pour s'achever début février au Portugal.

Le Don Quichotte de Terry Gilliam devrait sortir en France en 2018

Posté par vincy, le 7 juin 2017

C'est une saga ce film. Le tournage de Don Quichotte est enfin terminé. "Après 17 ans, nous avons terminé le tournage de L'homme qui a tué Don Quichotte. Merci beaucoup à toute l'équipe et aux fidèles. Don Quichotte est vivant!" a annoncé son réalisateur Terry Gilliam sur sa page Facebook. Manière d'exorciser une malédiction?

Le film sortira en salles en 2018. Océan films le distribuera en France et Amazon Studios aux Etats-Unis. On peut même imaginer une projection cannoise pour l'honneur?

Car c'est une sacré aventure que celle de ce film. Cela va bientôt faire 20 ans que  Terry Gilliam est obsédé par ce projet. Son adaptation de Don Quichotte, le roman mythique de Miguel Cervantes.

20 ans après le lancement du projet

Ce n'était jamais que la troisième tentative. Le premier tournage, en 1998-2001, avait enchaîné les bévues et les mauvais choix. Terry Gilliam s'obstina pendant trois ans. L'accident de cheval de son acteur principal, Jean Rochefort, scella définitivement son destin. Johnny Depp et Vanessa Paradis pouvaient rentrer chez eux. Avec le (formidable) documentaire Lost in La Mancha, le cinéaste avait voulu de garder une trace de cette première tentative. Il a réessayé en 2009 (lire notre actualité du 15 mai 2009), avec Robert Duvall et Ewan McGregor en têtes d'affiche, sans plus de réussite.

Ce film est selon ses propres termes une "obsession désespérée, pathétique, idiote. Comme un tumeur qui est en moi et que je dois absolument évacuer si je veux survivre" disait-il. Comme pour se décrire lui-même ou jouer de la métaphore sur ce projet, Gilliam a récemment expliqué que "Don Quixote est est un rêveur, un idéaliste et un romantique, déterminé à ne pas accepter les limites de la réalité, sans se soucier des revers."

En 2014, le troisième essai tombe aussi à l'eau. On croyait que c'était la bonne: il avait annoncé le projet au Festival de Cannes et enfin bouclé le financement du film, espérant pour voir lancer la production au début 2015. A l'époque, Jack O'Connell et feu John Hurt avaient été choisis pour les deux rôles principaux. Cependant, le producteur espagnol Adrián Guerra échoue à trouver les fonds nécessaires et John Hurt est diagnostiqué d'un cancer. Le tournage est reporté.

Un producteur mécontent

En 2016, le projet revient à la surface, avec un autre producteur et une grosse annonce dans les journaux professionnels cannois. Las, le producteur Paulo Branco a jeté l'éponge quelques mois plus tard. "Ça a été légèrement repoussé. J’avais ce producteur, un type portugais, qui prétendait qu’il aurait rassemblé l’argent à temps. Et puis il y a quelques semaines, il s’est avéré qu’il n’avait pas l’argent. Donc nous sommes encore en train de chercher des fonds” rappelait alors le réalisateur, ajoutant “Le projet n’est pas mort. Je mourrai avant que le film existe!" Terry Gilliam, finalement, parvient à monter une coproduction franco-espagnolo-britannique, avec Amazon Studios pour les droits internationaux. Exit Branco. Le cinéaste accélère le calendrier.

Tourné en vitesse ce printemps, en Espagne, L'homme qui a tué Don Quichotte réunit Adam Driver et Jonathan Pryce, son héros dans Brazil, aux côtés d'Olga Kurylenko, Stellan Skarsgard, Jordi Molla, Sergi Lopez et Rossy de Palma.

Il reste cependant un obstacle. Le producteur Paulo Branco revient dans le jeu. Sa société Alfama a déclaré le film "illégal", affirmant que Gilliam avait tourné son film "clandestinement" dans son dos. Il considère qu'il a la propriété de ce film. Les actuels producteurs (dont Tornasol films, Recorded Picture Company et Entre chien et loup) ont qualifié la plainte d'absurde. Cela les contraint quand même à porter l'affaire au tribunal dans plusieurs pays pour sécuriser leur investissement et permettre au film de sortir, selon The Hollywood Reporter. Selon eux, Paolo Branco n'a absolument aucun droits sur ce film. Ce n'est jamais que la énième péripétie de ce projet dément.

Terry Gilliam : Don Quichotte repoussé, le Sacré Graal ressuscité!

Posté par vincy, le 22 octobre 2016

40 ans après Monty Python : Sacré Graal !, la troupe anglaise continue d'exploiter le sacré filon. John Cleese et Eric Idle font une tournée américaine avec leur duo sur scène, Together Again At Last…For The Very First Time. Michael Palin (l'amoureux des animaux dans Un poisson nommé Wanda) continue de promouvoir le troisième tome de son journal, Diaries 1988-98. Terry Jones a sorti coup sur coup un long métrage Absolutely Anything et un documentaire Boom Bust Boom, à quelques mois d'intervalle. Et Terry Gilliam?

On espérait vous annoncer le tournage de son Don Quichotte, confirmé au dernier festival de Cannes. Le projet qu'il traine depuis vingt ans a encore été frappé de malédiction (ce qui donnera peut-être un Lost in la Mancha 2). Le tournage devait commencer début octobre et faire son avant-première mondiale à Cannes l'année prochaine. Mais voilà Paulo Branco a jeté l'éponge. Gilliam le confirme: "Ça a été légèrement repoussé. J’avais ce producteur, un type portugais, qui prétendait qu’il aurait rassemblé l’argent à temps. Et puis il y a quelques semaines, il s’est avéré qu’il n’avait pas l’argent. Donc nous sommes encore en train de chercher des fonds.” Et d'ajouter: “Le projet n’est pas mort. Je mourrai avant que le film existe!”

Car les Monty Python, on le voit bien, sont toujours vivants. Et la bonne nouvelle c'est la résurrection sur le compte YouTube de la troupe de séquences d'animation de Terry Gilliam inutilisées pour le Sacré Graal.

La colère de François Dupeyron : un « système totalitaire », des « producteurs incultes »

Posté par vincy, le 12 septembre 2013

françois dupeyron jean pierre darroussinMon âme par toi guérie est le nouveau film de François Dupeyron, adapté de son propre roman, Chacun pour soi Dieu s'en fout (2009). Le film sort le 25 septembre dans les salles françaises et est en compétition au festival de San Sebastian.

Pourtant, longtemps, le réalisateur de La chambre des officiers (en compétition à Cannes en 2001), Drôle d'endroit pour une rencontre et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran a failli ne jamais réaliser ce film.

Plutôt qu'une interview ou une note d'intention, le réalisateur a préféré tirer un signal d'alarme sur l'état de la production française aujourd'hui dans son dossier de presse. En colère, et même amer, le cinéaste-écrivain l'est assurément. Il rend hommage à Paulo Branco, "le premier producteur indépendant que je rencontre".

Extraits.

Les chaînes de TV aux abonnées absentes
"La dernière fois qu’une chaîne publique a mis de l’argent dans un de mes films, c’est en 2003. Ca va faire dix ans qu’on me refuse tout ! Je viens d’en prendre conscience cette semaine, les années ont passé, je ne m’en suis pas rendu compte. Dix ans ! C’est pas rien dix ans !... Regarde ta vie, remonte dix ans en arrière et tire un trait, poubelle, tu effaces ! Je ne suis pas resté sans rien faire, j’ai écrit huit, dix scénarios, j’ai eu des avances sur recettes, je les ai perdues. J’ai écrit quatre romans… Et maintenant, je suis sec, ils ont gagné, mais ils n’auront pas ma peau. En dix ans, j’ai réussi à faire deux films, Inguélézi, et Aide-toi le ciel t’aidera, avec l’avance sur recettes et Canal. Mais depuis 2007 chez Canal, c’est niet ! Je suis marqué au rouge. « Dupeyron, on aime beaucoup ce qu’il fait, mais pas ça. » C’est le refrain, dès que je l’entends, je crains la suite. Alors, puisqu’on ne veut plus de moi, je me tire. Et personne ne s’en apercevra parce que le monde n’a pas besoin de moi pour tourner, et c’est très bien comme ça."

Son nouveau film, refusé partout
"J’ai l’avance, j’ai la région, et puis c’est tout. La 2, la 3, Arte, Canal, ont dit non. Je l’ai réécrit, représenté. Deux fois non. Orange me dit que peut-être si j’ai un distributeur… C’est bidon, je n’y crois pas, et de toute façon tous les distributeurs à qui on l’a présenté ont dit non."
"Céline [Sallette] a fait lire le scénario à une jeune productrice – c’est pour te dire qu’elle est motivée – la productrice lui a envoyé le scénario à la gueule, « Qu’est-ce que c’est cette merde ? ». Comme ça… « Cette merde ! » T’imagines pas ce que je me prends dans la gueule. Tu veux que je te dise mon année ? Celle que je viens de passer ? Toute mon activité professionnelle ?... J’ai eu deux rendez-vous, dans la même semaine, avec deux producteurs, pour deux projets. Le mercredi avec l’un, pour l’histoire du type qui a un don. Il a relu le scénario et il a coché les gros mots. Oui, les gros mots !... Il a tourné les pages et il m’a demandé, « ça, on peut l’enlever ? » Oui… j’ai dit oui à tout. Des gros mots ! (...) Le lendemain, j’ai rendez-vous avec l’autre producteur, l’histoire du déserteur, en 14… Rebelote, il a tourné les pages lui aussi. « Ça, on peut l’enlever ? » Oui… encore les gros mots ! Un type qui boit du matin au soir, au front, en 14 !… Et tout ça parce que tu présentes un scénario à la 2 ou la 3 avec un gros mot qui traîne, oh malheur ! Tu dégages… Ils ont un tel pouvoir que règne une petite terreur. Voilà toute mon année. J’ai enlevé des gros mots. Dix ans qu’on me refuse tout et maintenant les gros mots… "

Remise en question
"Toutes ces dernières années, j’ai essayé un peu de comprendre, je me suis dit qu’ils avaient peut-être raison, que mes scénarios étaient trop ci, ça. J’ai essayé plusieurs styles, plusieurs genres. Et j’ai compris qu’il n’y a rien à comprendre. J’ai perdu mon temps. Depuis quelques années, la mode est aux fiches de lecture. Je ne sais pas qui lit, des jeunes gens sans doute, pas très bien payés. J’en ai demandé deux, pour deux scénarios, pour voir… Deux fois, j’ai eu droit à « Sujet non traité. » Je n’invente pas, « Sujet non traité ». Etait-ce le même lecteur ? Voilà où on en est. Tu ouvres le coffret des Césars, à part trois ou quatre films, tous les autres se ressemblent. Mais le sujet est traité. Merde, le cinéma, c’est pas ça ! C’est même tout le contraire…"

Un système soviétique où la Télé a droit de censure
"Je suis déconnecté, je ne suis plus en phase avec ce petit monde, ces gens, les producteurs à genoux, qui ont peur. On ne fait rien avec la peur, rien que de la merde. Moi, j’ai découvert la vie avec le cinéma, j’ai découvert les hommes, les femmes. J’entrais dans les films… comme j’entre ici pour te rencontrer, on se parle, je suis toi, tu es moi, ça circule… C’est pas cet infantilisme ! Sujet non traité ! Les gros mots ! Les gros mots ! Tu sais ce qui m’est venu en écoutant Forman parler du cinéma tchèque des années soixante ? Eh bien, on y est en plein. Regarde le bonus de Au Feu Les Pompiers, il parle de notre cinéma. Tu remplaces le Parti par la Télé, et c’est bon. On est dans un système soviétique, la Télé dit oui, tu fais le film, elle dit non…" "Je vois des producteurs qui se disent « producteurs indépendants ». Ils sont tous dépendant de la télé, et aujourd’hui des distributeurs. Des producteurs, il n’y en a qu’un, la Télé, le Parti. On est dans un système qui porte un nom, un putain de gros mot, « totalitaire », pas creux pas vide, qui fait son sale boulot. On ne serait pas en démocratie, on dirait censure. "

Inculture générale
"Il y a deux ans, j’ai fait une note d’intention pour un scénario qu’on proposait à Arte. J’ai eu le malheur de citer Tarkovski pour faire comprendre je ne sais plus trop quoi. Malheur ! le retour a été cinglant, « Non Tarkovski, c’est pas possible. » Arte ! la chaîne culturelle – Arte n’a jamais mis un centime dans un de mes films – Ecoute Forman, il parle d’inculture… écoute l’interview de Langlois dans le bonus de l’Atalante, ce doit être dans les années 70. Il emploie le même mot, « des producteurs incultes »."

Au placard
"J’ai dédié ce film à Michel Naudy. Michel était un très bon ami, il a mis fin à ses jours le 2 décembre, il était journaliste à France 3, au placard depuis dix sept ans… Nous sommes en France en 2012. Dix sept ans de placard ! avec un salaire, mais sans emploi. "

Locarno 2011 : un palmarès ouvert

Posté par redaction, le 15 août 2011

Pour sa 64ème édition, le festival de Locarno, l’un des cinq plus grands festival européens, dirigé par Olivier Père pour la deuxième année consécutive, a montré une programmation très diverse et a mis en avant les “Maîtres du 7ème art” en devenir (Voir actu du 04 Août). Retour sur le palmarès, dévoilé samedi 13 Août.

La plus haute récompense, le Léopard d’or, a été décerné au film Abrir puertas y ventanas, premier long métrage de Milagros Mumenthaler (Argentine/Suisse). "Le film le plus complet, le plus abouti, et en plus c'est une première oeuvre", a déclaré Paulo Branco, le président du jury du concours international. L’histoire du film raconte la vie de trois jeunes filles, trois soeurs, vivant à Buenos Aires à la fin de leur adolescence. L’actrice Maria Canale, interprétant l’une des trois soeurs, s’est vu récompensée en recevant le Léopard de la meilleure interprétation féminine. Le film ne faisait pourtant pas partie des favoris à l’ouverture du festival.

Le film de  Milagros Mumenthaler n’est pas le seul à avoir été doublement récompensé, puisque le Léopard de la mise en scène est allé au film Din dragoste cu cele mai bune intentii, deuxième long métrage de Adrian Sitaru , qui a également reçu le Léopard de la meilleure interprétation masculine, décerné à l’acteur Bogdan Dumitrache.

Le Japonais Shinji Aoyama s’est vu attribué un Léopard d’or spécial du jury pour son film Tokyo Koen, et pour la totalité de sa carrière.

La France a quant à elle obtenu une Mention spéciale pour Un Amour de Jeunesse de Mia Hansen-Love, ainsi que le Léopard de la meilleure première oeuvre pour Nana de Valérie Massadian. Laurent Achard (en compétition avec Dernière séance) n’a reçu aucun prix cette année. Il avait remporté, en 2006, le Léopard de la mise en scène pour Le dernier des fous.

Beaucoup de personnalités étaient présentes lors de ce tte 64e édition, comme Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Claudia Cardinale, Leslie Caron, Daniel Craig ou encore Harrison Ford. Ce dernier a d'ailleurs reçu à cette occasion un prix pour l'ensemble de sa carrière. Isabelle Huppert, elle, a reçu le prix de l'Excellence Award qui récompense chaque année un ou plusieurs acteurs de renommée internationale (voir actualité du 20 juillet). Quatre longs-métrages de sa filmographies ont été diffusés pour lui rendre hommage. Gérard Depardieu a de son côté eu droit à une véritable ovation pour sa première venue à Locarno où venait présenté Loulou de Maurice Pialat.

Pour la clôture du festival, c’est un film français réalisé par un jeune metteur en scène, Stéphane Robelin, qui a été projeté. Est-ce qu'on ne pourrait pas vivre ensemble, choisi par Olivier Père, est une “comédie douce-amère” abordant les problèmes survenant avec l’âge. On retrouve, parmi le casting, Jane Fonda, Geraldine Chaplin, Guy Bedos, Pierre Richard et Claude Rich.

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Le palmarès 2011

Le jury officiel, présidé par Paulo Branco, a remis les prix suivants:

Pardo d'Oro:
Abrir Puertas y Ventanas (Back to Stay) de Milagros Mumenthaler, Argentine/Suisse

Pardo d'Oro spécial du jury :
Shinji Aoyama, pour son film Tokyo Koen et "pour son oeuvre remarquable", Japon

Prix spécial du jury:
Hashoter (Policeman) de Nadav Lapid, Israël

Pardo de la mise en scène:
Adrian Sitaru pour Din dragoste cu cele mai bune intentii (Best Intentions), Roumanie/Hongrie

Pardo de la meilleure interprétation féminine:
Maria Canale pour le film Abrir Puertas y Ventanas de Milagros Mumenthaler, Argentine/Suisse

Pardo de la meilleure interprétation masculine:
Bogdan Dumitrache pour le film Din dragoste cu cele mai bune intentii (Best Intentions) de Adrian Sitaru, Roumanie/Hongrie

Mention Spéciale:
Un Amour de jeunesse de Mia Hansen-Love, France/Allemagne

Locarno 2011 : les jurys

Posté par vincy, le 21 juin 2011

Le 64e Festival de Locarno connait ses jurys. Les sélections seront annoncées le 13 juillet. on sait déjà qu'Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Løve et Sette opere di misericordia de Gianluca et Massimiliano De Serio seront en compétition. Le Festival débutera le 3 août.

Jury international : le producteur portugais Paulo Branco (président), l'acteur et cinéaste Louis Garrel, les actrices Sandra Hüller et Jasmine Trinca, la réalisatrice Bettina Oberli.

Jury Cinéastes du présent : le réalisateur allemand Christoph Hochhäusler (président), les cinéastes Michelangelo Frammartino, Raya Martin et Athina Rachel Tsangari et le producteur Zhu Rikun.

Jury Léopards de demain : le directeur de festival et critique indien Indu Shrikent, les réalisateurs Bakur Bakuradze, Rebecca Zlotowski et Tom Shoval et le producteur Luc Toutounghi.

Jury meilleur premier film : les critiques Anthony Bobeau (Le Film Français), Robert Koehler, Kong Rithdee.

David Cronenberg choisit Robert Pattinson pour Cosmopolis

Posté par vincy, le 7 janvier 2011

La star de Twilight pourrait ne pas être un simple phénomène générationnel. Rarement un acteur des récentes franchises "fantasy" n'a reçu une si belle opportunité cinématographique : l'adaptation d'un livre culte, Cosmopolis, de Don DeLillo, par un des cinéastes les plus respectés de la planète, David Cronenberg.

Cosmopolis (publié chez Actes Sud en 2003), est un huis-clos dont Cronenberg avait indiqué fin 24 juillet 2009 qu’il en préparait l’adaptation pour un tournage à l'époque prévu en 2010. Il s'agit de l’histoire d'un jeune golden boy enfermé dans sa limousine au milieu des embouteillages de New York inspire au cinéaste « une œuvre frénétique et visuelle ». Le rapport au virtuel et l’obsession de la matière décrits dans le roman ont convaincu Cronenberg.

Robert Pattinson remplace ainsi Colin Farrell et rejoint Marion Cotillard et Paul Giamatti pour cette production franco-canadienne. Premier clap au lendemain de Cannes (le 23 mai) avec un budget confortable de 20 millions de $.

On pourrait d'ailleurs voir le prochain Cronenberg sur la Croisette cette année avec A Dangerous Method (voir aussi notre actualité du 1er octobre et celle du 11 mars derniers) et sa belle affiche : Viggo Mortensen, Keira Knightley et Vincent Cassel.