Cannes 2019: Les 18 documentaires dans la course à l’Œil d’or

Posté par vincy, le 10 mai 2019

L’Œil d’or 2019, prix du meilleur documentaire toutes sélections confondues au Festival de Cannes, sera remis le 25 mai. 18 documentaires seront départagés par un jury présidé par Yolande Zauberman (M), entourée de Romane Bohringer, Eric Caravaca, Ross McElwee et Ivàn Giroud.

- 5B de Dan Krauss, USA  (séance spéciale)
- Cinecittà - I mestieri del cinema de Bernardo Bertolucci : no end travelling de Mario Sesti, Italie (Cannes Classics)
- La cordillère des songes de Patricio Guzmán, France/Chili  (séance spéciale)
- Demonic de Pia Borg, Australie  (Semaine de la critique, courts métrages)
- Diego Maradona d’Asif Kapadia, Royaume Uni  (hors compétition)
- Être vivant et le savoir d’Alain Cavalier, France (séance spéciale) - photo
- For Sama de Waad Al Kateab et Edward Watts, Syrie/Royaume-Uni  (séance spéciale)
- Forman vs. Forman d’Helena T?eštíková et Jakub Hejna, République tchèque/France (Cannes Classics)
- Le grand saut de Vanessa Dumont et Nicolas Davenel, France  (courts métrages)
- Haut les filles de François Armanet, France  (Cinéma de la Plage)
- La glace en feu de Leila Conners, USA  (séance spéciale)
- Invisível Herói (Invisible Hero) de Cristèle Alves Meira, Portugal/France  (Semaine de la critique, courts métrages)
- Making Waves: The Art of Cinematic Sound de Midge Costin, États-Unis (Cannes Classics)
- On va tout péter de Lech Kowalski, France  (Quinzaine des réalisateurs)
- La passion d'Anna Magnani d’Enrico Cerasuolo, Italie/France  (Cannes Classics)
- Que sea ley de Juan Solanas, Argentine  (séance spéciale)
- Les silences de Johnny de Pierre-William Glenn, France  (Cannes Classics)
- Tenzo de Katsuya Tomita, Japon  (Semaine de la critique, courts métrages).

L'an dernier, l'Œil d’or avait été attribué au film d'animation Samouni Road de Stefano Savona (Semaine de la critique).

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Episode 1 Rencontre avec le réalisateur Erwan Le Duc

Posté par MpM, le 10 mai 2019

Le Festival de Cannes, ses palmiers, son tapis rouge et ses paillettes… Il y a des images dont on a parfois du mal à se défaire. Pourtant, si certains considèrent Cannes comme le plus grand festival du monde, et si des professionnels du monde entier s’y précipitent chaque printemps, ce n’est pas pour aller à la plage. Qu’est-ce qui fait que le Festival occupe cette place privilégiée dans l’agenda de la planète cinéma, et qu’il s’impose chaque année comme le centre de ce petit monde ? Et au fait, comment “vit-on” Cannes lorsqu’on est producteur, distributeur, organisateur de festival ou réalisateur ? A quelques jours de l’ouverture de cette 72e édition, nous sommes allés à la rencontre de ces festivaliers pas comme les autres dont les réponses nous aident à comprendre pourquoi Cannes bénéficie depuis si longtemps de cette indéfectible aura internationale.

Le réalisateur Erwan Le Duc est déjà venu à Cannes en 2016 pour présenter son court métrage Le Soldat vierge à la Semaine de la Critique. Trois ans plus tard, il est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs avec son premier long métrage, Perdrix. L'occasion de lui demander comment il s'apprête à vivre cette deuxième expérience sur la Croisette, et quel regard il porte sur Cannes en général.


Ecran Noir : Quel est votre rapport au Festival de Cannes ? Est-ce un endroit où vous allez régulièrement ?
Erwan Le Duc : Je n'y avais jamais mis les pieds avant d'y présenter mon court-métrage Le soldat vierge à la Semaine de la critique en 2016, mais je le suivais par la presse, surtout écrite. Je savais que pendant deux semaines, il y aurait quatre pages de cinéma par jour dans les journaux, ce que je trouvais réjouissant. On me donnait des nouvelles du cinéma, de celui qui allait venir, des films qui allaient sortir, même si c"était parfois des mois plus tard.

EN : Vous y serez cette année avec un film en sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, Perdrix. Pouvez-vous nous parler du film en quelques mots ? Comment avez-vous réagi à cette sélection ? Est-ce l'excitation ou le stress qui domine ?
ELD : Oh c'est l'excitation qui domine, puis le stress, puis l'excitation, puis le stress... L'annonce de la sélection à la Quinzaine a évidemment été très joyeuse, pour toute l'équipe. Il y a un an, je ne savais pas si on arriverait un jour à le tourner, ce film, tout était encore très incertain. Et puis comme dans le film, tout est allé très vite, d'un coup... Perdrix est une histoire d'amours et d'aventures, au pluriel. Un garçon rencontre une fille, quelque chose se passe, et tout se met à bouger autour. Il y a des nudistes révolutionnaires, une reconstitution historique, des vers de terre, du ping-pong, du désir et du désordre...

EN : Cannes est un moment intense, c'est notamment la première fois que le film sera présenté à un public, et il y aura aussi beaucoup d'échanges autour. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cet aspect ?
ELD : Oui, ce sera la première projection publique du film. J'ai plutôt hâte de le montrer, je suis très curieux de voir comment il sera reçu, compris, ressenti, et discuté... mais je suis encore dans la fabrication du film, il nous reste quelques jours de mixage, des derniers choix à faire, et ça m'oblige à rester dans cette concentration.

EN : De votre côté, avez-vous des attentes ou un but particulier, au-delà de l’accompagnement de votre film, notamment en termes de rencontres, ou peut-être de films à voir ?
ELD : Je ne me projette pas trop, je vais préparer la présentation de mon film au mieux, l'accompagner joyeusement, et fêter ça avec l'équipe. Pour le reste, on verra, je sais aussi, l'ayant vu brièvement lors de mon passage à la Semaine de la critique en 2016, que le festival peut réserver de grands moments de solitude, à cause de l'effervescence qui y règne, de la profusion de films, l'un chassant l'autre, ça peut être violent.
Par rapport aux films à voir, j'essaierai de me glisser dans quelques projections, selon mon agenda. Je suis très curieux de Yves, de Benoit Forgeard, qui fera la clôture de la Quinzaine. Ou d'Atlantiques de Mati Diop, de Parasite de Bong Joon-ho, à l'Officielle. Et de tous ces autres films dont je ne sais rien...

EN : En quoi le festival se distingue-t-il selon vous des autres festivals internationaux, le rendant presque incontournable ?
ELD : N'ayant pas une grande expérience des autres festivals internationaux, je ne suis pas très bien placé pour répondre à cette question. Si ce n'est pour signaler que le festival de Cannes a lieu à Cannes, ce qui le distingue déjà assez nettement des autres.

EN : C'est la deuxième fois que l'un de vos films est sélectionné à Cannes. Quelle différence cela fait-il pour un film d'avoir cette exposition ? On dit souvent que Cannes est primordial pour présenter un premier long métrage, est-ce également votre ressenti ?
ELD : Pour ce qui est de mon court-métrage, cela a offert au film une exposition unique, suscitant une curiosité sur le moment, mais il faut bien avouer que c'est parti comme c'est venu, assez vite. Donc c'était très agréable, mais un peu frustrant.
Par rapport à un premier long-métrage, cela n'a plus rien à voir, l'attente est beaucoup plus forte, on sent que le film suscite la curiosité, ce qui fait aussi monter la pression, et l'excitation, c'est à double tranchant. Et puis on entre dans des logiques économiques. Le festival est (surtout ?) un grand marché, une sélection y devient très importante par rapport à ces questions-là, à la vente du film et à sa diffusion à venir. Après, est-ce que c'est primordial, je ne sais pas, mais c'est important, ça rend certaines choses plus concrètes. Dans mon cas précis, la sélection à la Quinzaine a permis de préciser une date de sortie du film (le 14 août). C'est donc déjà un coup d'accélérateur.

EN : D'ailleurs, la sélection de votre court métrage "Le Soldat vierge" a-t-elle eu une influence sur votre projet suivant ?
ELD : Une influence sur le projet de Perdrix en lui même, pas vraiment. Par contre, cette sélection m'a donné plus de crédibilité lors de discussions qui ont été menées ensuite, ce qui n'était pas négligeable.

Cannes 2019 : une 51e Quinzaine des Réalisateurs très ouverte sur le monde

Posté par wyzman, le 23 avril 2019

C’est aujourd’hui que Paolo Moretti dévoilait la sélection de cette 51e Quinzaine des Réalisateurs. Comme l'a rappelé le délégué général de la Quinzaine, sur les 24 longs métrages sélectionnés, 16 verront leur(s) auteur(s) débarquer sur la Croisette pour la première fois.

Des films audacieux, de grands noms présents

"La Quinzaine des Réalisateurs a aussi ce rôle de faire exister de nouveaux réalisateurs" a précisé Paolo Moretti avant d'indiquer que Robert Pattinson et Willem Dafoe sont particulièrement attendus dans The Lighthouse de Robert Eggers, "un film qui se passe sur une île lointaine et mystérieuse du 19e siècle". De son côté, Oleg de Juris Kusietis s’intéresse à la descente aux enfers d’un homme rattaché à l’Union européenne et est déjà annoncé comme "l’une des découvertes de cette sélection". Pour son 2e long métrage, Shahrbanoo Sadat fait se dérouler l'action de The Orphanage à Kaboul "et joue avec l’influence du cinéma hollywoodien". Notons que Wounds de Babak Anvari raconte "le vertige et les cauchemars provoqués par les nouvelles technologies" et que Yves de Benoît Forgeard narre l’étrange relation d’un homme avec son frigo intelligent.

Longs métrages
Le Daim de Quentin Dupieux | France | Film d’ouverture
Alice et le Maire de Nicholas Pariser | France
And then We Danced de Levan Akkin | Suède, Géorgie
Ang Hupa de Lav Diaz | Philippines, Chine
Koirat Eivät Käyta Housuja (Dogs Don’t Wear Pants) de Jukka-Pekka Valkeapää | Finlande, Lettonie
Canción sin nombre (Song without a Name) de Melina León | Pérou, Suisse
Ghost Tropic de Bas Devas | Belgique
Give Me Liberty de Kirill Mikhanovsky | Etats-Unis
Hatsukoi (First Love) de Takashi Miike | Japon, Royaume-Uni
The Lighthouse de Rovert Eggers | Canada, Etats-Unis
Lilian d’Andreas Horwath | Autriche
Oleg de Juris Kursietis | Lettonie, Belgique, Lithuanie
On va tout péter (Blow It to Bits) de Lech Kowalski | France
The Orphanage de Shahrbanoo Sadat | Danemark, Afghanistan
Les Particules de Blaise Harrison | Suisse, France
Perdrix d’Erwan Le Duc | France
Por el dinero (For the Money) d’alejo Moguillansky | Argentine
Sem seu sangue (Sick Sick Sick) d’Alice Furtado | Brésil, Pays-Bas, France
Tlamess d’Ala Eddin Slim | Tunisie, France
Huo Zhe Chang Zhe (To Live to Sing) de Johnny Ma | Chine, France
Une Fille facille (An Easy Girl) de Rebecca Zlotowski | France
Wounds de Babak Anvari | Etats-Unis
Zombi Child de Bertrand Bonello | France
Yves de Benoît Forgeard | France | Film de clôture

Séances spéciales
Masterclass de Robert Rodriguez suivie de Red 11 | Etats-Unis
The Staggering Girl de Luca Guadagnino | Italie

Courts et moyens métrages
Deux sœurs qui ne sont pas soeurs (Two Sisters Who Are Not sisters) de Beatrice Gibson | Royaume-Uni, Allemagne, France
Grand Bouquet de Nao Yoshigai | Japon
Je te tiens de Sergio Caballero | Espagne
Movements de Dahee Jeong | Corée du Sud
Olla d’Ariana Labed | France, Royaume-Uni
Piece of Meat de Jerrold Chong et Huang Junxiang | Singapour
Plaisir fantôme (Ghost Pleasure) de Morgan Simon | France
Hay tinh thuc va san sang (Stay Awake, Be Ready) d'An Pham | Vietnam, Corée du Sud, Etats-Unis
That Which is to come is just a promise de Flatform | Italie, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande

Exposition
Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang - Go Where You Look! | Trois installations VR

Cannes 2019: de la réalité virtuelle à la Quinzaine

Posté par vincy, le 12 avril 2019

La Quinzaine des Réalisateurs s'offre une exposition VR (Réalité virtuelle) avec Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang . "Go Where You Look! - Falling Off Snow Mountain" sont trois installations en réalité virtuelle qui seront présentées au Suquet des Art(iste)s à Cannes, du 15 au 25 mai du mardi au vendredi de 13h à 17h, les samedi et dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h. L'entrée sera gratuite.

"La Quinzaine a souhaité l’inviter cette année à présenter une nouvelle forme de son exploration du storytelling : l’ensemble de ses récentes réalisations en réalité virtuelle, qu’elle co-signe avec le créateur en nouveaux médias, Hsin-Chien Huang" explique le communiqué, qui précise: "Aloft, Chalkroom et To the Moon, les trois œuvres aux passerelles évidentes et aux expérimentations complémentaires, réalisées depuis 2016 et présentées ensemble pour la première fois, offrent au spectateur une image complète de leur recherche dans ces nouveaux territoires narratifs."

On nous promet ainsi un voyage explorateur dans "Les dimensions sensorielles, poétiques et technologiques de ces trois œuvres" en proposant "de nouvelles formes de récit" et "en amplifiant l’expérience cinématographique." "C’est cette approche singulière de la réalité virtuelle, comme nouvelle pratique d’un auteur, que la Quinzaine des Réalisateurs a souhaité mettre en avant et saluer" indiquent les organisateurs.

Laurie Anderson est une musicienne, réalisatrice, écrivaine, artiste multidisciplinaire, pionnière de l’art numérique et finalement storyteller au sens le plus ouvert du terme, classique et contemporain à la fois. En 1987 elle lie son histoire à celle de la Quinzaine des Réalisateurs en y présentant sa première réalisation, Home of the Brave, film-concert devenu culte. Connue pour ses performances multimédia, son usage novateur des technologies et ses récits à la première personne, cette écrivaine, réalisatrice, plasticienne et chanteuse est l’auteure d’œuvres révolutionnaires dans les domaines de l’art, du théâtre et de la musique expérimentale. Sa carrière musicale, lancée par "O Superman" en 1981, est jalonnée de nombreux disques sortis chez Warner Records. Landfall (2018, Nonesuch) a remporté un Grammy Award en 2019.

Hsin-Chien Huang est un créateur en nouveaux médias ayant exercé dans les domaines de l’art, du design, de l’ingénierie et du divertissement numérique. Son œuvre explore l’utilisation de technologies de pointe dans l’art, la littérature, le design et l’art-performance. Ses projets sont souvent caractérisés par une interactivité de grande ampleur, des performances, des machines, des programmes informatiques algorithmiques et des installations vidéo.

Cannes 2019: Le Daim de Quentin Dupieux ouvrira la Quinzaine

Posté par vincy, le 4 avril 2019

le daim dujardin

Le Daim, le nouveau film de Quentin Dupieux, ouvrira la Quinzaine des réalisateurs le 15 mai à Cannes. Le film sortira le 19 juin, distribué par Diaphana.

"Georges, 44 ans, et son blouson, 100% daim, ont un projet." On en saura pas plus. Le film réunit Jean Dujardin et Adèle Haenel.

Il s'agit du 7e long métrage de Quentin Dupieux, également scénariste, directeur de la photographie, monteur et compositeur de musique électronique, reconnu internationalement sous le pseudonyme de Mr. Oizo.

C'est la première fois depuis The Artist en 2011 que Jean Dujardin retourne sur la Croisette. Il avait alors remporté le prix d'interprétation masculine, quelques mois avant d'empocher un Oscar.
Pour Adèle Haenel, c'est désormais un rendez-vous plus habituel. Elle avait accompagné En liberté! l'an dernier, déjà à la Quinzaine, mais aussi 120 battements par minute, La fille inconnue et L'apollonide en compétition, L'homme qu'on aimait trop hors compétition, Naissance des pieuvres et Confession d'un enfant du siècle à Un certain regard, Les combattants et En ville à la Quinzaine, Suzanne à la Semaine de la Critique. L'actrice pourrait être présente avec un autre film cette année, Portrait de jeune fille en feu de Céline Sciamma.

Quentin Dupieux a déjà présenté à Cannes Rubber (Semaine de la Critique) en 2010.

John Carpenter recevra le Carrosse d’or 2019

Posté par vincy, le 28 mars 2019

Un cinéaste culte et hors-norme recevra le Carrosse d'or cette année au Festival de Cannes en ouverture de la 51e Quinzaine des réalisateurs. John Carpenter, réalisateur de Christine, Le village des damnés, Halloween, The Fog, Starman, Le Prince des ténèbres, L'antre de la folie, The Thing, ou encore New York 1997, sera le 4e cinéaste américain à recevoir cet honneur, après Clint Eastwood, Jim Jarmusch et Martin Scorsese.

"Chacun des vos films exalte le plaisir contagieux de la mise en scène, où le travail sur l’espace, le hors-champ, le visible et l’invisible est toujours renouvelé, régénéré, afin de mieux redéfinir la peur" explique la lettre du conseil d'administration de la Société des réalisateurs de films, qui décerne cette récompense. "Une peur qui n’oublie jamais de convoquer les émotions de personnages et d’acteurs désormais iconiques  (...) Votre clairvoyance de vigie nous paraît encore plus essentielle à un moment où le consumérisme et les dérives politiques ont rejoint l’acmé terrible que vous dénonciez déjà dans They Live ou Los Angeles 2013. Et tandis que vos magnifiques bandes-son continuent d’inspirer la scène électronique française, nous souhaiterions nous aussi, en tant que cinéastes, réaffirmer notre amour pour votre travail à travers cet hommage si cher à nos cœurs. Et vous remercier ainsi pour l’humour féroce, la puissance plastique, l’imaginaire délirant, la lucidité inouïe de vos films."

Cinéaste de la paranoïa, de la peur, de l'enfermement et de la classe moyenne (contre les élites), trois fois récompensé à Avoriaz (ancêtre de Gérardmer), snobés par les grands prix, il a à son actif de nombreux films extrêmement rentabilisés malgré des coûts de production souvent dignes d'un film indépendant. En France, ses plus gros succès sont New York 1997, Christine, Fog et Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin.

Acteur, producteur, compositeur, scénariste, John Carpenter succède à Werner Herzog.


Le Prix Jacques Deray 2019 récompense « En Liberté! »

Posté par vincy, le 7 février 2019

Le 15e prix Jacques Deray du film policier a été attribué au film de Pierre Salvadori, En Liberté!. Le prix sera remis à l'Institut Lumière le 16 février.

En Liberté! a été salué en tant que "comédie policière joyeuse et burlesque", "pour son originalité, sa fraicheur, son humour et son rythme tonitruant".

Présenté en avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier à Cannes, le 9e film du réalisateur est en course pour neuf César don meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur pour Pio Marmaï, meilleure actrice pour Adèle Haenel, meilleur actrice dans un second-rôle pour Audrey Tautou et meilleur acteur dans un second rôle pour Damien Bonnard. Il vient de recevoir le Prix Lumières des correspondants de la presse étrangère dans la catégorie scénario. Il a aussi été distingué du Prix SACD à Cannes.

En Liberté! a séduit 770000 spectateurs en France lors de sa sortie cet automne. Il s'agit des frasques d'Yvonne, jeune inspectrice de police, qui découvre que son mari, le capitaine Santi (Vincent Elbaz), héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. C'est le début d'une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.

Le film succède à Mon garçon de Christian Carion, lauréat l'an dernier.

Une réalisatrice de films « art et essai » pour un Marvel

Posté par vincy, le 23 septembre 2018

Deadline révèle que Chloe Zhao réalisera un film Marvel, The Eternals.

C'est un grand écart pour la réalisatrice. Deux fois sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs pour The Rider (2017) et Les chansons que mes frères m'ont apprises (2015), la cinéaste nous a plutôt habitués à des grandes épopées naturalistes et existentialistes.

The Eternals (Les Eternels) a été créé par le légendaire Jack Kirby. Avec Stan Lee, il avait imaginé de nombreux super-héros de Marvel Comics tels Les Quatre Fantastiques, L’Incroyable Hulk, Thor, les Avengers et les X-Men.

Les Éternels sont un groupe d'êtres surhumains qui apparaît en 1976. Ces personnages aux pouvoirs fantastiques vivent sur Terre mais les humains ignorent leur existence. C'est l'une des trois races sur la planète, avec les humains et les monstrueux Déviants créés par des extra-terrestres, les Célestes. L'affrontement entre les Éternels et les Déviants sert de fil narrateur d'une série assez courte qui s'achève en 1978.

Féminisation et auteurisation

Hollywood continue donc son grand virage: l'embauche de femmes derrière la caméra pour des blockbusters d'une part et le choix de réalisateurs "art et essai" pour des productions de grande ampleur sur fond vert. Rappelons que Anna Boden coréalise Captain Marvel avec Ryan Fleck (en salles en mars prochain). Que Cathy Yan va réaliser Birds of Prey, le spin-off sur Harley Quinn (Warner / DC Comics) prévu en salles en février 2020. Que James Bond s'offre un cinéaste américain dont les films n'ont jamais dépassé les 12 millions de $ de recettes. Que Patty Jenkins a désormais la confiance totale de la Warner pour la franchise Wonder Woman. Or, avant le mastodonte de DC Comics, elle n'avait rien tourné depuis 2003 (Monster), soit un film de 8 millions de $ de budget (et 60M$ de recettes mondiales).

Chloe Zhao reste un choix surprise, non pas parce que ses films font de modestes résultats au box office ou parce qu'ils sont surtout primés dans les festivals de films d'auteur, mais bien parce que la bande dessinée Les Eternels semble à mille lieux de ses thématiques cinématographiques.

Le film ne devrait pas sortir avant 2020 où trois Marvels sont prévus, sans qu'on sache encore qui occupera ces créneaux.

5 films français visent l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 17 septembre 2018

La France a pré-sélectionné cinq films en vue de choisir celui qui représentera le pays dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Avouons-le, on savait que la chose ne serait pas facile pour les responsables, qui a choisi cinq films réalisés par un homme malgré la prédominance des femmes dans la commission. D'une part, année après année, peu importe le genre, les prix, les critiques: la France n'est plus favorite. Le dernier Oscar dans cette catégorie remonte à 1993. On ne compte que deux films français nommés (trois avec Amour qui concourrait pour l'Autriche, qui au moins a gagné l'Oscar) et un en demi-finale depuis 2010.

A voir la liste, on se dit que ça ne va pas être plus facile face à des poids lourds comme Cold War, Une affaire de famille, Roma, Girl, Werk ohne autor, Burning... On tape dans le drame dur, la narration ou l'esthétique radicale, le sujet social. Ce qui ne retire rien à ces films, qui ont reçu de bonnes critiques y compris à Ecran Noir. Mais aucun n'a été un succès populaire, et, hormis Jusqu'à la garde, aucun n'a reçu de prix dans les grands festivals.

Climax de Gaspar Noé
La Douleur d’Emmanuel Finkiel
Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret
Les Quatre Sœurs de Claude Lanzmann

Le 21 septembre, la commission auditionnera le producteur et le vendeur international de chaque film présélectionné afin de désigner le candidat.

Teresa Cremisi, présidente de la commission d'Avance sur recettes, la cinéaste Claire Denis, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, Nicole Garcia, réalisatrice et comédienne, Isabelle Madelaine, productrice, Alain Terzian, président de l'Académie des César, et Serge Toubiana, président d'Unifrance, composent cette commission.

Une nouvelle équipe pour la Quinzaine

Posté par vincy, le 20 juillet 2018

Alors que la Quinzaine des Réalisateurs va changer de Délégué général avec l'arrivée de Paolo Moretti (lire notre article du 2 mars), celui-ci a recruté cinq nouvelles personnalités pour l'épauler pour la prochaine édition (15-25 mai 2019).

Le comité de sélection sera composé de Paolo Bertolin, Anne Delseth, Claire Diao, Valentina Novati et Morgan Pokée.

Paolo Bertolin a été membre du comité de sélection du Festival de Venise, puis son consultant régional chargé de territoires, tels l’Asie du Sud-Est, le sous-continent indien, l’Océanie, la Turquie et la Corée du Sud. Il a ausssi collaboré à différentes manifestations comme le Festival International de Rotterdam, le Doha Film Institute, le Festival de Locarno, Udine Far East Film Festival, Visions du Réel, la Semaine de la Critique à Cannes, et les Festivals Internationaux de Mumbai, Beijing, Hanoï et Bratislava.

Anne Delseth a débuté au Festival international de Films de Fribourg. Elle a également travaillé en tant qu’assistante de production pour des films d’Ursula Meier et de Jean-Stéphane Bron. En 2011 elle est chargée des ventes internationales pour Urban Distribution. Membre du comité de sélection de la Quinzaine des Réalisateurs depuis 2012, elle a rejoint le comité de sélection du Festival de Locarno pour l’édition de 2018. Elle est également consultante pour le Festival du film Fantastique de Neuchâtel et le Festival de Zürich. Enfin elle dirige aussi une salle de cinéma d’art et d’essai à Lausanne, le Cinema City Club.

Claire Diao a initié en 2013 le programme itinérant de courts métrages Quartiers Lointains diffusé entre la France, les États-Unis et plusieurs pays d’Afrique, et co-fondé en 2015 la revue panafricaine de cinéma Awotele avant de créer fin 2016 la société de distribution de films d’Afrique et de la diaspora Sudu Connexion. Auteure de l’essai Double Vague, le nouveau souffle du cinéma français, aux éditions Au Diable Vauvert, elle est aussi animatrice des Expressos du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et chroniqueuse dans l’émission Le Cercle sur Canal + Cinémas, dans le JT Afrique de TV5 Monde et présentera les films de la chaîne France Ô à partir de septembre 2018.

Valentina Novati a travaillé dans la production, sur les films de Thierry Jousse, Erick Zonca, Eva Ionesco, entre autres. Elle crée en 2010 la société Independencia, qui à partir de 2014 se détachera en deux entités distinctes : Norte Productions et Norte Distribution. Elle a produit une quinzaine de films, dont ceux de Luc Moullet, André S.Labarthe, Antoine d’Agata, Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, et en a distribué une trentaine.

Enfin, Morgan Pokée, auteur à Critikat et à la revue bimestrielle La Septième Obsessio, a créé en 2012 de Répliques, revue d’entretiens autour du cinéma. Chargé d’enseignement à l’Université de Rennes 2 en 2016, il anime des ateliers autour de la critique et intervient régulièrement dans les salles pour des modérations et des rencontres. Depuis juin 2016, il est le programmateur du cinéma Le Concorde de La Roche-sur-Yon et conseiller de programmation pour le Festival International du Film de La Roche-sur-Yon.