14 événements marquants de l’année cinéma 2014

Posté par vincy, le 4 janvier 2015

scarlett johansson under the skin

L'année cinéma ne fut pas de tous repos. Hormis ce qui compte le plus, les films, l'industrie a connu de fortes turbulences et parfois même quelques séismes faisant bouger les plaques tectoniques les plus solides. Le cinéma reste un art fragile, mué par une industrie qui cherche en vain des formules, recettes, et autres martingales rassurant les investisseurs.

La preuve la plus spectaculaire est évidemment l'énorme opération de piratage qui a ébranlé le géant Sony Pictures. Alors que le studio lançait en fanfare le tournage du nouveau James Bond, Spectre, ses ordinateurs étaient "hackés". Et les "Gardiens de la Paix", qui revendiquent l'acte de "vandalisme" pour reprendre le mot de Barack Obama, se sont délectés: révélation des salaires des dirigeants, des contrats pour les films, des courriels (parfois très politiquement incorrects) entre les dirigeants, diffusion de films en ligne et, en point d'orgue, menace d'attentats pour quiconque projetterait le film The Interview. Ce dernier fait marquant a créé un dangereux précédent: Sony a d'abord annulé la sortie du film, avant de négocier avec quelques 300 salles et une plateforme en ligne. En capitulant devant des terroristes, en censurant une comédie satirique, Sony s'est mis Hollywood et une grande partie de la classe politique à dos...

Mais l'année 2014 ce n'était pas que ça. A Hollywood, les mines sont peu enjouées: le box office est en retrait, les suites produites n'ont pas été les cartons annoncés. Seuls les super-héros et franchises pour la jeunesse ont vraiment cartonné (les deux films les plus populaires de l'année sont finalement un Hunger Games). Pas étonnant alors que tous les studios se soient lancés dans un programme ambitieux de sagas, avec en tête une guerre déclarée entre Disney-Marvel-Star Wars et Warner Bros-DC Comis-Harry Potter. Les plannings sont prêts jusqu'en 2020. Un véritable travail à la chaîne.

Mais Hollywood a les yeux rivés au-delà. Du financement à la distribution, désormais c'est du côté de la Chine que ça se passe. L'Empire du milieu, déjà 2e marché cinéphile du monde, va devenir rapidement la plus grosse réserve de spectateurs. Certains films américains y font un box office presque supérieur à celui qu'ils réalisent en Amérique du nord. Partenariat, coopération, joint-venture: tout le monde veut sa place là bas. C'est le nouvel eldorado.

Même les Français s'y investissent. Ironiquement d'ailleurs, c'est un remake chinois d'un film français réalisé par un cinéaste français qui représentait la Chine aux Oscars. Tout un symbole d'ouverture. Tandis que dans l'Hexagone, on joue à Jean-qui-rit/Jean-qui-pleure. La fréquentation des salles est à un excellent niveau. La part de marché des films français a rarement été aussi bonne.  Trop tôt pour dire si l'opération 4€ pour les moins de 14 ans a joué un effet déclencheur sur les films familiaux. Mais avec deux symboles, le carton à 12 millions d'entrées de Qu'est-ce-qu'on a fait au Bon Dieu? et le triomphe international de Lucy, le cinéma français continue de séduire (y compris à la télévision puisqu'Intouchables s'est offert une audience de coupe du monde avec 13 millions de téléspectateurs). Mais, dans le même temps, la production française connaît une crise sans précédent avec une réduction drastique des tournages et des budgets. A cela s'ajoute une véritable vulnérabilité du modèle économique et des tensions sociales toujours d'actualité.

Le cinéma est une économie périlleuse. Des studios Ghibli au Japon qui décident de fermer temporairement leur département long métrage aux festivals (Film asiatique de Deauville, Paris Cinéma) qui mettent la clef sous le rideau, la crise touche tout le monde, même des valeurs qu'on croyaient sûres. Cela oblige de nombreux acteurs de l'industrie de modifier leurs stratégies. L'événement le plus flagrant fut sans doute la mise en ligne par Wild Bunch, en Vidéo à la demande, de Welcome to New York, d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu, sans passer par la case salles. Evénement qui a parasité Cannes et qui sera de plus en plus courant. Dans le même temps Wild Bunch a d'ailleurs créé une société de e-distribution et s'est marié avec un groupe allemand.

Le numérique est de plus en plus présent dans toutes les strates du cinéma: tournage, diffusion, et même marketing et promotion. Un selfie aux Oscars fait davantage de bruit et d'impact qu'une campagne de publicité massive. Même si la tendance du selfie peut agacer (sur les marches de Cannes), tous les distributeurs profitent désormais des réseaux sociaux pour promouvoir leurs films. Les stars aussi. James Franco en a même un peu abusé...

Évidemment, d'autres faits ont marqué cette année 2014. A commencer par les disparitions de personnalités qui nous manqueront devant ou derrière l'écran. L'émotion mondiale a été à son comble avec l'overdose de Philip Seymour Hoffman et le suicide de Robin Williams, deux immenses acteurs américains. De l'émotion, il y en a eu cette année. Nous resterons marqués par les adieux discrets et humbles, mais ô combien touchants, de Gilles Jacob sur la scène du Palais des Festivals à Cannes, après avoir remis la Caméra d'or, qu'il a créé, à un premier film français revigorant (Party Girl).

Mais finalement, 2014 n'est-ce-pas Scarlett Johansson qui l'incarne le mieux, en étant, paradoxalement, l'actrice la plus désincarnée de l'année? Voix virtuelle et numérique dans Her, super-héroïne se muant en clé USB dans Lucy, girl next door irrésistible en second-rôle dans Chef et personnage de BD en tête d'affiche dans Captain America : Le soldat de l'hiver, elle est toutes les femmes sans en être une seule. Elle est à la fois la belle et la bête. Elle incarne le vide existentiel de notre époque, reflète nos fantasmes, nous renvoie l'image d'une star caméléon, jusqu'à se désintégrer pour bien nous prouver qu'elle n'est pas réelle dans Under the Skin. En cela, en alien-vampire s'humanisant au contact des hommes qu'elle piège, créature hybride mise à nue par la souffrance de notre monde, Scarlett Johansson illustre numériquement et charnellement (antagonismes?) ce que le cinéma cherche encore et toujours: la restitution de la réalité à travers un imaginaire de plus en plus technologique.

The Interview récolte 1,8M$ aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 28 décembre 2014

Il faudra attendre les chiffres des plateformes web pour connaître les véritables résultats de The Interview (L'Interview qui tue). Mais le box office de son premier week-end, réduit à 331 salles aux Etats-Unis au lieu des 2000-3000 prévues avant les menaces qui planaient sur le film (lire notre actualité du 23 décembre), a parlé: en 5 jours, la comédien a récolté 1,8 million de $ soit 5471$ par écran. Un résultat très honorable. En moyenne par écran, ses recettes sont supérieures à celui du nouveau film de Tim Burton, du dernier Mark Wahlberg, et même que des films déjà sortis comme Exodus, Wild, Annie ou La nuit au musée 3.

On peut s'interroger sur la stratégie de Sony (pourquoi ne pas faire une sortie mondiale et globale?, pourquoi une diffusion numérique qui a conduit le film a être massivement piraté?). Mais, malgré des critiques parfois un peu rudes, une déception propagée par les réseaux sociaux, le buzz a fait du bon boulot et la défense de la liberté d'expression a motivé les spectateurs.

Rappelons quand même que le film a coûté un peu plus de 80M$ avec les coûts marketings, même s'ils ont été réduits à la dernière minute.

Rappelons que le film est visible uniquement aux Etats-Unis sur les plateformes suivantes:

Google Play: http://play.google.com/
YouTube Movies: http://youtube.com/movies
Xbox: http://video.xbox.com/
Kernel: http://SeeTheInterview.com/

The Interview sortira dans un nombre restreint de salles américaines

Posté par vincy, le 23 décembre 2014

Sony Pictures a finalement décidé aujourd'hui d'autoriser une sortie aux Etats-Unis de The Interview (L’interview qui tue!), sa comédie parodiant le leader nord-coréen. Le film devait sortir le 25 décembre sur une large combinaison avec que des pirates informatiques ne menacent d'attentats terroristes les salles qui le diffuseraient (lire >notre actualité du 18 décembre).

Le film, avec Seth Rogen et James Franco sortira le jour de Noël tel que c'était initialement prévu, mais dans un nombre limité de salles. De quoi compenser un peu la perte financière de 100M$ (budget+ coût de la promotion) que le studio s'apprêtait à inscrire dans ses comptes.

Avec aplomb, et contredisant tous les communiqués et déclarations du studios ces derniers jours, Michael Lynton, directeur général du studio a déclaré: "Nous n'avons jamais abandonné l'idée de distribuer L'interview qui tue! et nous sommes heureux que notre film sorte dans quelques cinémas le jour de Noël".

Il ajoute que Sony continuera ses efforts pour s'assurer "que des plateformes (de distribution via internet) et davantage de salles" projetteront le film "pour qu'il puisse atteindre le public le plus vaste possible".

Seth Rogen s'est aussi félicité sur Twitter de ce revirement: "Le peuple a parlé! La liberté de parole a vaincu! Sony n'a pas abdiqué! L'interview qui tue! sera projeté dans des salles qui le veulent le jour de Noël". James Franco a renchéri sur ses comptes sociaux: "Victoire! Le peuple et le président ont parlé! Sony va sortir L'interview qui tue!+ en salles...".

Obama s'ingère dans le conflit

Il faut dire que la pression était énorme depuis une semaine. Aucun studio n'avait voulu se montrer solidaire de Sony. La plupart des artistes et décideurs d'Hollywood étaient consternés par la décision de salles de cinéma et du distributeur de céder à des pirates informatiques. Cette capitulation donnait un goût de victoire au terrorisme, créant un dangereux précédent, et portait atteinte à la sacro-sainte liberté d'expression.

Et si Franco remercie le Président, c'est que Barack Obama a mis tout son poids dans la balance. Tout d'abord il a reproché à Sony de ne pas l'avoir contacté avant de prendre cette décision, qui a soulevé l'indignation de nombreux parlementaires. Obama a parlé d'une "erreur" de la part du groupe. "Non, je ne pense pas que cela ait été un acte de guerre. Je pense que c'était un acte de cyber-vandalisme qui a été très coûteux", a déclaré le président américain. "Si nous établissons un précédent où un dictateur peut perturber en la piratant la chaîne de distribution d'une compagnie et ses produits, nous commençons à nous censurer nous-mêmes et c'est un problème", a ajouté le président.

Obama a donc salué la décision de Sony de projeter le film par l'intermédiaire de son porte-parole Eric Schultz: "Comme le président l'a clairement dit, notre pays croit dans la liberté d'expression et dans le droit à la libre expression artistique. La décision de Sony (...) va permettre au public de se faire sa propre opinion sur le film et nous saluons celà."

La sortie de la comédie est toujours prévue dans les autres pays au cours de cet hiver. C'est l'effet boomerang: les pirates auront créé un incroyable buzz autour du film.

C’est la fin pour The Interview, déprogrammé des salles américaines

Posté par vincy, le 18 décembre 2014

Sony Pictures a décidé d'annuler la sortie de la comédie The Interview, réalisée par Evan Goldberg et Seth Rogen, et interprétée par Seth Rogen et James Franco (le duo de C'est la fin). Prévu pour les fêtes, et promis pour dépasser les 100M$ au box office, le film, qui suit la trace de deux agents de la CIA ayant pour mission d'assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ne sera pas montré ni dans les cinémas ni en dvd ou vidéo à la demande.

Les Hackers qui ont piraté les serveurs de Sony en novembre ont donc gagné. Cet immense acte de piratage a révélé les cachets des artistes, les salaires des dirigeants, les courriers internes (dont certains très peu sympathiques pour des stars voire très politiquement incorrects), des pitchs de films à venir, des négociations sur les budgets de productions comme le prochain James Bond. mais c'est bien The Interview qui était visé.

Mardi dernier, les Hackers ont publié un message menaçant d'attaques terroristes les salles de cinéma qui diffuseraient le film. Très rapidement, les plus grosses chaînes ont annoncé qu'elles ne projetteraient pas le film. L'avant-première est annulée. Puis hier soir, Sony retire purement et simplement la comédie du calendrier des sorties.

Une première dans l'histoire d'Hollywood. Alors que le climat se réchauffe entre les Etats-Unis et Cuba, la tension monte d'un cran à Hollywood. Rapidement, les artistes tweetent et se désolent d'un tel précédent. Stephen King écrit de manière sarcastique : "La décision de Sony de déprogrammer The Interview est inquiétante de plusieurs manières. Heureusement qu'ils n'ont pas publié les Versets sataniques [le livre de Salamn Rushdie qui a valu à son auteur une fatwa, toujours en cours]". Pour Sony l'affaire est désastreuse: son lien de confiance avec les stars et les cinéastes est abimé.

La plupart reproche surtout une dangereuse atteinte à la liberté d'expression. Plier devant la Corée du nord n'est en effet pas le meilleur message médiatique. La Corée du nord et ses sempiternelles menaces effraie ainsi beaucoup plus qu'un pays de l'Union européenne avec ses lois fiscales. L'enquête sur l'origine du piratage est en cours et des membres de l'administration américaine ont confessé hier qu'ils étaient convaincus que le régime de Pyongyang - qui a officiellement démenti toute implications mais qui a tout aussi officiellement affirmé que ce film était une offense pour son dirigeant - était à l'origine de tout ce désastre.

Pour l'instant, The Interview est toujours prévu le 18 février 2015 dans les salles françaises. Mais ne soyons pas dupe: il y aura bien quelqu'un pour le mettre sur les réseaux et le propager de manière illégale, clandestinement, sous le manteau. La cyberattaque la plus importante subie par une multinationale va en tout cas donner des idées: cette capitulation, cette censure subie ouvre les vannes à un terrorisme nouveau, où la culture est prise en otage.

Films piratés, salaires révélés: qui en veut à Sony Pictures?

Posté par vincy, le 2 décembre 2014

Une attaque pirate par les Gardiens de la Paix le 24 novembre contre les sites internes de Sony Pictures n'en finit pas de faire des dégâts. Cinq films ont d'abord été propagés sur des sites de partage, de manière illégale: Fury, déjà en salles, Annie, la grosse sortie de Noël du studio, Mr. Turner et Still Alice, qui espèrent de nombreuses nominations dans les prochaines remises de prix et To Write Love on Her Arms, un biopic prévu en 2015.

Pour Sony, le manque à gagner est difficile à calculer. Mais si l'on prend en compte le nombre de téléchargements - 206000 pour Annie, 103832 pour Still Alice, 63 379 pour Mr. Turner, 19 946 pour TWLOHA et surtout 1,2 million pour Fury selon le recensement effectué par Variety - et un ticket en moyenne à 8$, ce sont 12,7 millions de $ de recettes potentielles qui se sont envolées.

Lundi 1er décembre, ce sont les salaires de 17 cadres dirigeants de Sony Pictures Entertainment qui ont été divulgués.

L'attaque pirate est dorénavant une affaire criminelle sur laquelle le FBI enquête. L'une des pistes pourrait être la Corée du Nord. Le dictateur Kim Jong-un n'apprécie pas que le studio sorte le film The Interview, avec Seth Rogen et James Franco, qui raconte comment deux journalistes missionnés par la CIA doivent l'assassiner le despote nord-coréen.

Trop tard pour en faire le pitch du prochain James Bond, que Sony distribue.

Quels seront les vainqueurs du box office nord-américain d’ici la fin de l’année?

Posté par geoffroy, le 14 novembre 2014

Après avoir décerné à l’outsider Les Gardiens de la galaxie la première marche d’un été US décevant en termes de fréquentation (avec 4,045 milliards de dollars de recettes, l’été 2014 réalise le plus mauvais score de la période depuis 2006 et ses 3,732milliards de dollars), place aux pronostics de fin d’année. Sous le signe de la famille entre comédies loufoques (La nuit au musée : le secret des Pharaons, Dumb & Dumber De avec le duo d’origine Jim Carrey et Jeff Daniels), films d’animation (Les nouveaux héros, Les pingouins de Madagascar), films épiques (Exodus de Ridley Scott et l’épisode final du Hobbit de Jackson), saga adolescente (Hunger Games partie 3) ou trip spatial (Interstellar de Nolan), cette fin d’année risque bien de livrer, comme en 2009 (Avatar) et 2013 (Hunger Games 2) le vainqueur de l’année. Il suffit, pour cela, de faire mieux que les 330 millions de $ des Gardiens de la Galaxie.

5 novembre

Interstellar. Nolan/McConaughey

Comment ne pas être intrigué par le nouveau film de Christopher Nolan, méga trip écolo-futuriste incarné, entre autres, par l’oscarisé Matthew McConaughey ? Si vous en avez marre des distractions décérébrées d’un Hollywood proprement vulgaire, le voyage intersidéral du père des Batman semble osciller entre 2001, l’Odyssée de l’espace, Tree Of Life, Solaris ou encore Contact. Rien que cela ! Alors ? Pétard mouillé mégalo ou nouvelle référence philosophico-dramatique d’une SF adulte ? Deux ans après le pompeux The Dark Knight Rise, Nolan a l’occasion de rectifier le tire de façon indiscutable. De toute façon, la curiosité autour d’une expérience filmique exclusive – même si bancale – ne laisse que peu de suspense quant au potentiel en salles du nouveau Nolan, bien parti pour terminer sa course entre Gravity et Inception, en tout cas au niveau international. Aux Etats-Unis, le démarrage ce week-end a été légèrement décevant et rien de dit qu'il ira au de-là des 200 millions de $.

Pronostics : 215M$

7 novembre

Big Hero 6 (Les nouveaux héros). Disney/Animation

Disney ne veut pas se laisser enfermer dans le conte pour enfants malgré l’incroyable succès de la Reine des neiges. À la bonne heure! Le studio, qui a racheté la Marvel Entertainment en 2009 pour 4 milliards de dollars, se lance dans sa toute première adaptation de Comics avec ces Nouveaux héros et son univers high-tech décoiffant. La cible, plus adolescente puisque moins familiale, peut néanmoins faire mouche même si le score de la Reine des neiges nous semble inatteignable. La nouvelle crédibilité du studio; ainsi que l’absence de concurrence jusqu’au spin off de Dreamworks les Pingouins de Madagascar, devraient lui assurer le succès. Et avec un très bon premier week-end, surclassant le Nolan, Disney pourrait signer son quatrième gros hit de l'année.

Pronostics : 230M$

14 novembre.

Dumb and Dumber To. Frères Farelly/Jim Carrey & Jeff Daniels

Le duo de D & D des frères Farelly se reforme donc vingt ans après le délire très 90’S d’un premier film devenu culte. On se dit, de prime abord, pourquoi pas ? Et puis, après réflexion, on se dit aussi que le projet laisse quand même songeur. Car revoir nos deux acolytes de 52 et 59 ans faire les pitres n’est peut-être pas la meilleure idée qui soit. S’ils savent mettre en boîte leurs comédies, les Farelly brothers arriveront-ils à se renouveler ou, tout au moins, à retrouver le ton qui a fait, jadis, le succès de leurs comédies ? Une génération est passée par là. Pas sûr que l’actuelle, biberonnée aux réseaux sociaux, plébiscite un humour old school pour quarantenaires nostalgiques.

Pronostics : 100M$

21 novembre

Hunger Games la révolte : partie 1. Francis Lawrence/Jennifer Lawrence

Comme une habitude – mauvaise ? – depuis le dernier film des Harry Potter, l’épisode final des sagas à succès se trouve étrangement diviser en 2. On peut y voir une volonté d’approfondir la densité narrative du dénouement attendu ou, ne s’arrêter, que sur la question pécuniaire qu’un tel découpage engendre. Suite au succès incroyable des deux premiers épisodes, on ne voit pas comment celui-ci pourrait manquer son démarrage et, au final, son exploitation en salles. Néanmoins, l’avant-dernier film a toujours connu (que ce soit sur HP ou sur Twilight) une légère baisse de ses fréquentations avant de repartir à la hausse avec le dernier opus. Portée par la charismatique Jennifer Lawrence, Hunger Games, la révolte partie 1, sera assurément le carton de cette fin d’année et de l’année 2014.

Pronostics : 395M$

26 novembre

Comment tuer son boss 2. Sean Sanders/Jason Bateman

En 2011 la comédie Comment tuer son boss, porté par son casting de star (Jason Bateman, Jennifer Aniston, Kevin Spacey, Colin Farell, Jamie Foxx, Jason Sudeikis), avait réussi, malgré un mauvais goût affiché assez remarquable, à séduire un public nombreux. Trois ans ont passé et le couvert est remis pour cette suite réalisée par le réalisateur de la Famille Miller. Aucune inquiétude à l’horizon puisque la recette semble la même, jusqu’à l’appel de stars. Notons que la sortie de cette suite à été décalée en novembre (juillet pour le premier film), lui assurant ainsi une adversité moins rude mais plus ramassée dans le temps (il faudra compter sur D & D et le troisième film de la Nuit au musée). L’impertinence trash va-t-elle payer ?

Pronostics : 105M$

Les pingouins de Madagascar. Dreamworks/Animation

Dreamworks nous refait le coup. Après le spin off de Shrek, le Chat Potté, voici que débarquent, le temps d’un film, les fameux pingouins issus des trois films d’animation de la série Madagascar. Vraie bonne idée ou manque cruel d’imagination ? S’il est toujours aisé de parsemer un long-métrage de quelques scènes "rigolotes" via des personnages itou (on pense, notamment, au scrat dans l’Age de glace), en faire un film à part entière avec un univers propre l’est beaucoup moins. D'autant, que, de ce côté là, on attend davantage les Minions de Moi, Moche et Méchant. Bon, question box office, Dreamworks s’en était bien tiré avec son Chat Potté (149M$). Il nous semble que ces pingouins aussi barrés que futés peuvent faire aussi bien que le minou aux grandes bottes.

Pronostics : 135M$

12 décembre

Exodus. Ridley Scott/Christian Bale

Contrairement au Noé d’Aronosky, Ridley Scott s’est emparé d’une mythologie moins "casse-gueule" en réadaptant l’exode, hors d’Égypte, des Hébreux conduits par Moïse. Le péplum s’affiche dans de luxuriantes bandes annonces au souffle épique, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Gladiator (le plus gros succès de Scott à ce jour). Si le film ne sort que cinq jours avant le dernier épisode du Hobbit – ce qui risque de le désavantager –, il devra également se défaire de l’ombre tutélaire du film de Cecil B. DeMille, Les dix Commandements, avec Charlton Heston dans le rôle de Moïse. L’universalité du livre de l’exode du dernier Testament devrait, de toute façon, assurer au long-métrage une belle carrière à l’international.

Pronostic : 130M$

17 décembre

Hobbit : la bataille des cinq armées. Peter Jackson/Tolkien

La boucle est désormais bouclée. Surtout pour celui qui ne voulait pas réaliser les aventures de Bilbon. La nouvelle trilogie, 13 ans après la sortie du Seigneur des anneaux, se clôt par l’espoir d’une bataille spectaculaire attendue de pied ferme par une horde de fans soulagée depuis la Désolation de Smaug. La tournure sombre que prend cette trilogie sonne comme une expression juste d’un temps trouble, bien loin du ton général d’une œuvre pour enfant. Jackson aurait donc fait le choix du lien entre deux Hobbits, Bilbon et Frodon, afin de proposer une seule et même saga étalée sur six films. Cette approche sera-t-elle suffisante pour permettre à ces cinq armées de côtoyer les cimes du B.O ? Sans doute même si la concurrence d’Exodus et de Promenons-nous dans les bois (Rob Marshall) peuvent entamer sa marche vers les 300 millions de dollars.

Pronostics : 270M$

19 décembre

La nuit au musée : le secret des Pharaons. Shawn Lévy/Ben Stiller & Robin Williams

Trois ans séparent le premier film du deuxième opus. Cinq et demi séparent le deuxième long-métrage à celui qui sort cette année pendant les fêtes. C’est beaucoup. Surtout pour un film familial. Encore plus pour un film familial au pitch aussi exclusif qui aura permis au premier film de remporter un grand succès. Le risque d’érosion, à l’instar de la trilogie Mon beau-père et moi (Ben Stiller encore), semble inévitable sans pour autant craindre le bide absolu. Seul espoir, la présence, pour son dernier rôle majeur au cinéma, du regretté et génial Robin Williams. À lui seul il peut booster une audience sans doute pas très convaincue de l’utilité d’explorer dans un troisième film un concept déjà fatigué en deux épisodes.

Pronostics : 115M$

25 décembre

Into the Woods (Promenons-nous dans les bois). Rob Marshall/Meryl Streep & Johnny Deep

Promenons-nous dans les bois est un conte horrifique en forme de comédie musicale produit par Disney qui fait se croiser plusieurs personnages de conte aussi différents que Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge ou encore Raiponce. Disney, sans surprise, continue à tirer profit d’un filon juteux qui lui aura permis de triompher avec Oz, Maléfique, Alice au pays des merveilles et les deux films d’animation Raiponce et la Reine des neiges. Doté d’un casting prestigieux (Emily Blunt, Chris Pine, Anna Kendrick, Johnny Deep et Meryl Streep), le film de Rob Marshall a toutes les chances de surfer sur la vague des contes revisités – souvent pour le pire. Bon, la fin d’année, très saturée, ne le portera sans doute pas au-delà des 150M$. Mais nous le voyons très bien réaliser un score proche d’Enchanted, film Disney sortit en 2007 et qui cumula en fin de carrière à 127M$.

Pronostics : 140M$

Unbroken. Angelina Jolie/les frères Coen & Jack O'Connell.

Et si c'était la surprise de cette fin d'année? Un film réalisé par Angelina Jolie, écrit par les frères Coen et Richard LaGravenese, et une pléiade de beaux gosses en tête d'affiche, à commencer par Jack O'Connell et Garrett Hedlund. Unbroken est un biopic sur un homme, finaliste olympique, prisonnier de guerre au Japon et survivant à tous ses échecs. Pour peu que le film soit porté par un buzz pré-Oscars et le film pourrait marquer des points durant les fêtes. Cependant les récents films de guerre rapporte rarement plus de 100 millions de $ ces derniers temps.

Pronostics : 100M$

The Interview. Seth Rogen/James Franco.

Le retour du duo de This is The End. The Interview a déjà fait le buzz, avec la polémique diplomatiquement incorrecte opposant Rogen & Franco à Kim Jong-un, le dirigeant nord coréen. Pas loin de l'humour de Sacha Baron Cohen, le film sera l'objet de controverses, interdits aux enfants non accompagnés et la satire est toujours difficile à vendre. Mais Seth Rogen n'a jamais été aussi populaire et James Franco est une star. Durant les fêtes, les films excessifs ont toujours trouvé leur public.

Pronostics: 110M$