Ce serait leur troisième collaboration: Tom Cruise et Doug Liman pourraient collaborer de nouveau ensemble pour un film de science-fiction, Luna Park, que le réalisateur développe depuis de nombreuses années.
Ils tournent depuis quelques semaines Mena en Colombie. Non sans difficultés. Hier, un avion de l'équipe de tournage s'est crashé, faisant deux morts et un blessé grave. Cruise incarne un pilote américain qui travaille pour Pablo Escobar avant de devenir une taupe pour la DEA.
Ensemble, ils étaient déjà à l'affiche l'an dernier avec Edge of Tomorrow, qui avait rapporté 370M$ dans le monde.
Après les extra-terrestres et les cartels de la drogue, Liman a donc proposé à Cruise ce Luna Park, dont le scénario n'est pas encore tout à fait finalisé selon Variety. Cruise, ici, serait propulsé sur la Lune où un groupe de renégats chercheraient à voler une source énergétique du satellite terrien.
Il reste quelques obstacles. Le budget, d'une part, est très élevé, ce qui avait déjà avorté la mise en production du film il y a quatre ans, même si la Paramount a donné son feu vert au projet.
L'agenda de Tom Cruise, d'autre part, est très chargé. Après Mena, il doit tourner la suite de Jack Reacher et a déjà prévu le tournage du sixième Mission:Impossible d'ici l'été 2016.
Mena, de son côté, est prévu dans les salles en janvier 2017.
Le Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) fêtera sa 30ème édition du 2 au 9 octobre 2015. Pour cette édition anniversaire, le FIFF offre son Coup de cœur à Vanessa Paradis, pour ses (presque) 30 ans de carrière. La coïncidence est heureuse. Et le choix plutôt pertinent pour une artiste sans frontières, en musique comme en cinéma.
Vanessa Paradis sera présente à Namur les jeudi 8 et vendredi 9 octobre. Le Festival lui a demandé de choisir trois films de sa propre filmographie ainsi qu’un long métrage francophone qu’elle aime tout particulièrement : La fille sur le Pont de Patrice Leconte, Café de Flore de Jean-Marc Vallée, L’arnacoeur de feu Pascal Chaumeil et, pour son coup de cœur personnel, l'exquise comédie de Philippe de Broca, Le Diable par la queue, avec Yves Montand, Marthe Keller et Jean-Pierre Marielle.
Enfin, le Festival organisera une rencontre publique avec l'actrice-chanteuse-compositrice, le vendredi 9 octobre à 14h30 au cinéma Eldorado.
De "Joe le taxi" à "Love Song", avec six albums studios (et 5 live) Paradis a cumulé 10 disques de Platine et 4 disques d'or en France. Elle a remporté 7 Victoires de a musique dont trois dans la catégorie meilleure interprète féminine. Côté cinéma, depuis Noce blanche en 1989, qui lui a fait décroché un César du meilleur espoir féminin, elle a tourné une quinzaine de longs métrages dont six ont dépassé le million d'entrées (L'Arnacoeur et Elisa en tête avec respectivement 3,8 millions et 2,5 millions de spectateurs). En tant que comédienne elle a reçu le Prix Romy Schneider, un Genie Award canadien de la meilleure actrice, un Prix Jutra québécois de la meilleure actrice et a été nominée au César de la meilleure actrice pour La fille sur le pont. Sa carrière assez iconoclaste lui ont permit de jouer dans des comédies, des films déjantés, des drames sombres et des polars.
Le festival a déjà annoncé une partie de sa programmation: Préjudice d’Antoine Cuypers en ouverture, Aferim! de Radu Jude, La vanité de Lionel Baier, L'oeil du cyclone de Sékou Traoré, Much Loved de Nabil Ayouch, Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore, Paul à Québec de François Bouvier, Un début prometteur d’Emma Luchini (France/Belgique), ou encore Black d’Abil El Arbi & Billal Fallah.
Le jury des Venice Days, présidé par Laurent Cantet, a récompensé le film australien de Michael Rowe, Early Winter. Le cinéaste, né en 1971, a d'abord été poète et a commencé sa carrière de scénariste alors qu'il avait émigré au Mexique. Son premier film, en langue espagnol, Ano Bisiesto (Année bisextile), avait remporté la Caméra d'or à Cannes en 2010. Early Winter est son premier film en anglais, et son troisième long métrage. Tourné au Québec, il met en scène Paul Doucet et Suzanne Clément (Mummy).
Il s'agit de l'histoire de David,la quarantaine, de son épouse et de leurs deux enfants, qui vivent une existence convenue. Il travaille jour et nuit pour pouvoir offrir les derniers gadgets dont rêve sa femme. Mais un jour, il la suspecte d'avoir une liaison, ce qui lui fait perdre les pédales.
De son côté, le label Europa cinémas a primé le premier film (français) de Leyla Bouzid, À peine j'ouvre les yeux, qui a aussi remporté le prix du public.
Par ailleurs, Lolo, de Julie Delpy a reçu le prix Laguna Sud et Underground Fragrance, coproduction franco-chinoise, premier long métrage de Pengfei a été élu prix Fedeora du meilleur film par les Critiques de cinéma européens et méditérranéens..
Encore un hommage au Festival du film américain de Deauville , et encore pour un acteur d’origine britannique, par ailleurs anoblit par la reine d'Angleterre : Sir Ian McKellen. Le malicieux et fringuant septuagénaire (76 ans) est connu des plus jeunes pour ses rôles de Gandalf dans la franchise Le Seigneur des anneaux (il en a d'ailleurs gardé un tatouage sur son bras qu'il a montré sur le tapis rouge) et de Magnéto dans celle de X-men. C'est aussi un légendaire acteur de théâtre qui a joué sur scène (et pour la télévision) tous les classiques, Hollywood s'intéresse à lui surtout durant les années 90 : Last Action Hero (1993), Bent ((1997), Ni dieux ni démons (1998), Un élève doué (1998), Da Vinci Code (2006)...
« Je suis fier de ces gros films Le Seigneur des anneaux et X-Men, ils sont bien fait et ils ont eu un grand succès international, ils ont été une expérience de tournage extraordinaire. Je ne veux plus être enfermés dans un personnage de franchise. La jeune génération d’acteurs n’a sans doute pas besoin de mes conseils, je leur dirais de se construire une carrière, de ne pas chercher la gloire ou l’argent, de travailler avec cœur. Avec l’expérience j’ai appris à être drôle, c’est difficile, l’expérience apporte de la confiance en soi. Quand un metteur en scène dit ‘cut, ok elle est bonne’ c’est toujours un soulagement et une satisfaction d’avoir réussi, car on peut encore être désarmé devant un projet de film particulier. »
Un Holmes inédit
Acteur engagé, Ian McKellen est venu présenter à Deauville son dernier film Mr Holmes réalisé Bill Condon, qui avait été découvert au festival de Berlin et qui sera bientôt à celui de Dinard (du 30 septembre au 4 octobre): on y découvre le célèbre détective Sherlock Holmes à la retraite qui va revenir sur une affaire non-résolue...
« Avant de faire Mr Holmes je n’ai pas regardé d’autres films de Sherlock Holmes avant de tourner, il y a dû y avoir une centaine de Sherlock Holmes différents. Quand on joue Hamlet on fait le texte de Hamlet sans aller voir comment d’autres ont joué Hamlet. Au théâtre ce qui compte c’est la silhouette, tandis que au cinéma c’est le visage. Au cinéma on ne voit jamais les pieds des personnages, au théâtre on les regarde des pieds à la tête avec leurs démarches. Je viens du théâtre, j’ai le goût pour la dimension physique du personnage où tout le corps doit jouer. Ce Mr Holmes là est en fait très particulier et n’avait jamais été fait, je le joue d’ailleurs à deux âges différents. Ce Mr Holmes est comme une sorte de cadeau unique. »
Oyé oyé cinéphiles, la 41ème édition du festival américain de Deauville a démarré vendredi dernier et comme tous les ans on y était (du moins on a essayé d'y être!).
Ah, Deauville, 3 775 habitants, du soleil (parfois de la pluie) et du sable ! Le Miami de la France (90% de gentils petits vieux) est un beau cadre pour travailler (ne nous enviez pas trop quand même, on a ramé ce weekend).
Après avoir retiré notre badge presse, nous nous sommes pressés pour aller chercher nos invitations pour la cérémonie d'ouverture en présence de Keanu Reeves «y a plus de place!» nous disent les responsables. Entre les journalistes de la haute (oui il y a des classes sociales dans notre métier et non cela ne fonctionne pas en fonction de notre talent), les V.I.P et autres jet-setteurs, nous l'avons eu dans le baba.
Du coup on s'est retrouvé à couvrir le tapis rouge avec amertume et apparemment nous n'étions pas les seuls à tirer la tronche puisque Louane du haut de ses talons a à peine signé des autographes et ignorait les fans sur le tapis rouge. Non mais on la comprend entre son César (What the fuck by the way) et sa magnifique prestation (sarcasme) dans le merveilleux film La famille Bélier (sarcasme, sarcasme, sarcasme), elle a le droit d'avoir la grosse tête (la blague !). Même chose pour l'actrice Géraldine Nakache qui a regardé les fans comme on regarde un rideau de douche après un bain.
Où Jake Gyllenhaal nous pose un lapin
Les autres personnalités présentes ont plutôt été sympathiques, même si tout le monde n'avait qu'un nom en tête ce soir-là : Jake Gyllenhaal. Annoncé par le site de Deauville deux semaines plus tôt, les organisateurs ont annoncé qu'il ne serait pas présent au Festival 30 min avant le début de la cérémonie... autant vous dire qu'il y avait des fans en colère.
«C'est inadmissible, nous dit une grande fan de l'acteur aux yeux de braise, je ne suis venue que pour lui ce soir et voilà qu'ils nous annoncent son absence à une demie heure de l'ouverture, mais c'est quoi cette organisation ?».
Il est vrai que, question organisation, Deauville ce n'est plus ce que c'était. En tant que journaliste vous n'êtes pas sûr de pouvoir assister aux films du soir, on vous snobe car vous n'avez pas le "pass journaliste VIP", pour essayer d'avoir une invitation, vous devez faire la queue en plein soleil au moins 2 h sans certitude de repartir avec un billet et vous avez plus de chance de rencontrer un koala en jogging sur la plage que d'assister aux interviews et tables rondes.
Où 99 Homes nous provoque un coma orgasmique
Bien, et si on arrêtait de se plaindre, hein? Nous sommes là pour du cinéma et voir des bons films, après tout. Après une nuit calme (sans projection ni cérémonie pour nous), la compétition a commencé dès le lendemain avec une véritable bombe inspirée de faits réels : 99 Homes de Ramin Bahrani.
Nick (Michael Shannon froid et charismatique) est un promoteur immobilier véreux pour qui tout rime avec argent. Un jour il expulse Dennis (Andrew Garfield magistral et terriblement bandant en couvreur barbu) de sa maison avant de lui offrir un job peu orthodoxe à ses côtés. Le duo Shannon/Garfield est à la fois explosif et cruellement plaisant. Ce tandem nous fait passer un moment entre rage, larmes et ricanement avant de nous plonger dans un coma orgasmique.
Ce thriller social est une véritable baffe dont on ne s'est toujours pas relevé. Un peu comme Keanu Reeves dans Knock Knock, violé et malmené par deux jeunes filles ultra sexy. Après cette séance vous n'ouvrirez plus la porte à votre factrice aux gros seins ou à votre voisine en petite tenue aussi facilement...
Rendez-vous désormais incontournable des vacances de la Toussaint, Mon premier festival propose chaque année aux enfants de 2 à 12 ans une programmation pensée spécialement pour eux. Sous la houlette de la réalisatrice et dessinatrice Marjane Satrapi(Persépolis, Poulet aux prunes), marraine de cette 11e édition, les jeunes spectateurs pourront ainsi découvrir plus de 100 films récents ou du patrimoine pour s'initier intelligemment à la magie du 7e art.
Forte de son succès (23000 spectateurs en 2014), la manifestation s’agrandit en investissant douze salles de cinéma, deux équipements culturels de la ville de Paris (le Forum des images et la Gaîté lyrique), trois bibliothèques municipales qui organiseront des ciné-lectures autour de courts métrages inédits et le Muséum d’Histoire Naturelle qui proposera des séances avec des conférences scientifiques.
En plus de la compétition qui réunira une quinzaine d’avant-premières exceptionnelles, Mon premier Festival 2015 proposera unhommage au cinéma tchèque, des ciné-contes, des ciné-danses, des ciné-goûters et autres animations adaptées à tous les âges. Par ailleurs, le réalisateur Luc Jacquet (La marche de l'empereur, La glace et le ciel) sera l'invité d'honneur de la manifestation qui a souhaité faire écho à la COP21 (Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre) en proposant une sélection de films autour de l'environnement et notamment du thème "Là où je vis".
Enfin, grande nouveauté, les petits festivaliers pourront également assister à des expériences numériques avec des ateliers de découverte et de création, des ateliers de vidéo light painting ou encore un concert pop audiovisuel et interactif. De quoi passer les meilleures vacances de l'année.
Les films en compétition sont au nombre de 14. Ils prétendent tous au Grand Prix qui sera décerné par Benoît Jacquot et son jury. ais d’autres jurys auront sans doute un choix différents comme le Prix du Public ou le Prix de la Critique. Ce choix s'avère déjà difficile entre Green Room de Jeremy Saulnier, Dixieland deHank Bedford, 99 homes de Ramin Bahrani…
De son côté, le jury Révélation a pour tâche de récompenser un des films de la compétition pour un aspect novateur ou son originalité. Cette année la présidente est Zabou Breitman, entourée de Géraldine Nakache, Alice Isaaz, Rachelle Lefèvre et Stanley Weber. Les années précédentes ce Prix de la Révélation a été remis à Humpday en 2009, Les bêtes du sud sauvages en 2012, Fruitvale Station en 2013, A Girl Walks Home Alone at Night en 2014...
Une quête d'authenticité
Cette année, Tangerine de Sean Baker (qui a déjà reçu le prix Robert Altman aux Independent Spirit Awards pour Starlet, son précédent film), s'affirme déjà comme un favori. On découvre un quartier de Los Angeles rarement filmé avec une communauté de noirs transsexuels dont certains se prostituent ou rêvent de chanter. Il y a aussi quelques blancs, liés à la prostitution ou la drogue, et des chauffeurs de taxi originaires d’Arménie… Le temps d’une journée, avant le réveillon de Noël, ils sont tous à la rechercher d’un(e) autre, dans un joyeux chaos, avant de se retrouver malencontreusement au même endroit, obligés de se confronter à leurs secrets. Sin-Dee, après un court séjour de prison, apprend par Alexandra que son mec Chester lui a été infidèle avec une autre femme, Dinah, tandis que le chauffeur de taxi arménien Razmik marié et père de famille est lui à la recherche d’une relation sexuelle tarifée, alors qu'Alexandra donne rendez-vous dans un bar pour ses chansons et que la famille de Razmik l’attend pour dîner… Le scénario est digne d'un soap-opéra.
Pour Sean Baker, « Le thème de la famille est central, donc ce jour du réveillon de noël, et on se rend compte que la seule famille de ces femmes c’est juste elles-mêmes, elles n’ont personne d’autre que leur petit cercle… Certains acteurs n’avaient jamais joués avant, et lors d’ateliers pour des répétitions des choses proposées ont été transposées en dialogues et rajoutés dans le script, on avait un traitement de 70 pages avec parfois des dialogues, parfois juste une description de l’action, j’encourage mes acteurs à improviser même avec un scénario très écrit. On a aussi remplacé des éléments de langage pas assez réalistes par du vocabulaire de la rue autant pour les actrices que pour la famille arménienne pour plus d’authenticité. »
La caméra passe d’un personnage à un autre, presque en temps réel, d’un lieu à un autre le temps d’un extrait de musique (il y a beaucoup de trap music). Très colorée et toujours en mouvement, l'image nous fait découvrir progressivement les différents personnages (retrouver ou attendre quelqu’un à tel endroit) avant de faire se croiser leurs chemins (et créer des conflits). Le rendu visuel est étonnant avec des images très vives et on se retrouve devant un film proche pour la forme à Cours, Lola, cours de Tom Tykwer et dans son contenu à Quick Change de Eduardo Roy Jr…
Filmer avec un iPhone
Pour l’anecdote Sean Baker a tourné son film en utilisant comme caméra un smartphone : « Filmer avec un Iphone était d’abord une contrainte budgétaire, mais on a tirer parti de cet outil pour aussi tourner clandestinement, capter la vie réelle de ce Los Angeles méconnu. Quand un film est réaliste d’habitude les couleurs sont plutôt désaturées mais ça ne convenait pas à mes personnages hauts en couleurs, du coup on a plutôt augmenté les contrastes. Je ne pensais pas qu’il y aurait de la musique au début du projet, et finalement il y a une trentaine de musiques de toute sorte, je suis aussi au montage et la musique est arrivée durant la post-production. C’est élément qui participe beaucoup à l’ambiance du film… »
Ce film Tangerine de Sean Baker avait déjà fait sensation au festival de Sundance, et sa sortie française est déjà prévue pour le 30 décembre.
Un vent nouveau soufflerait-il en Chine? Les autorités chinoises ont approuvé le 2 septembre la diffusion en salles d'un film sur un amour homosexuel. Une première dans un pays où toute relation sexuelle est vue d'un mauvais oeil (au point d'aseptiser les scénarios des films internationaux qui souhaiteraient sortir en Chine) et où l'homosexualité est peu tolérée. Pourtant la littérature chinoise n'a jamais caché l'homosexualité, au point de raconter des relations amicales ouvertement ambiguës. L"homosexualité n'est plus une maladie mentale depuis près de 15 ans dans le pays. Et la sodomie a été dépénalisée il y a 18 ans. Reste qu'il est très difficile d'être homosexuel en Chine et tout aussi compliqué de l'illustrer au cinéma. La communauté LGBT se bat depuis près de 40 ans pour lever la censure. Pour quelques cas médiatiques (mariage factice, gay pride surveillée, bars d'expatriés tolérants), il y a davantage de suicides. Très peu de comédiens revendiquent d'ailleurs leur orientation sexuelle. Bien que tolérée, l'homosexualité reste cachée, même si les mentalités évoluent.
Aussi, le fait que À la recherche de Rohmer (Xunzhao Lui Mai / Seek McCartney) soit montré sur les écrans chinois est une réelle avancée dans un pays où la censure est omniprésente. Tourné à Pékin, au Tibet, à Paris et en Provence, le nouveau film de Wang Chao (L'orphelin d'Anyang, Voiture de luxe, Fantasia) est une histoire sentimentale entre Hang Geng, qui incarne un chinois hétérosexuel, et Jérémie Elkaïm, qui interprète un français homosexuel, entourés d'Hélène Vincent et d'Alice de Lencquesaing (lire aussi notre entretien avec Wang Chao). Cela faisait presqu'un an qu'il attendait son autorisation éventuelle. Il doit sortir cet hiver en Chine. Le film avait obtenu l'Avance sur recettes en 2012, et a été produit par Reboot films en 2013. La post-production est terminée depuis un an.
Le réalisateur s'est emballé sur son blog: "C'est un petit pas pour l'Administration du Film, mais c'est un grand pas pour le monde du cinéma". Si à Hong Kong, l'homosexualité n'a pas représenté trop de problèmes au cinéma (Happy Together de Wong Kar-wai, entre autres), en Chine aucun film dont le personnage principal est homosexuel n'a eu accès aux salles de cinéma, que ce soit East Palace, West Palace de Zhang Yuan (Cannes 1997) ou Nuit d'ivresse printanière de Lou Ye (Cannes 2009).
Ce revirement de la censure chinoise montre que les règles restent très opaques et soumises aux censeurs. Si l'homosexualité n'est plus considérée comme "pornographique et vulgaire" depuis cinq ans, il n'empêche qu'elle freine la liberté de création, à l'opposé de ce qui se réalise à Taïwan.
Alors qu'en France, on revit parfois des épisodes sombres de notre histoire de la censure (Love en est le dernier exemple), la censure chinoise tente quelques signes d'ouverture. Très mesurés. Rappelez-vous ce couple de jeunes chinois se filmant en train de faire l'amour (par derrière) dans une cabine d'essayage d'un grand magasin d'une marque japonaise (ultime trahison?): la vidéo, diffusée sur les réseau, a été rapidement censurée et les exhibitionnistes risquent jusqu'à deux ans de prison. Le socialisme a ses limites et il n'y a qu'un pas pour rappeler que le consumérisme occidental pourrit les valeurs ancestrales de la bonne société chinoise.
Il n'y a donc pas de révolution mais un léger vent nouveau qui souffle sur la Chine. Un homosexuel est toujours moins dangereux pour le régime qu'un dissident réclamant la Liberté.
Nouvel hommage au Festival du film américain de Deauville. Le beau gosse du début des années 2000, Orlando Bloom, 38 ans, d’origine britannique, a déjà son nom au générique de 3 franchises très lucratives: Le Seigneur des anneaux, Pirates des Caraïbes et Le Hobbit. On le retrouve aussi dans d’autres blockbusters qui curieusement sont tous des films à costumes (sans doute l'envie cachée de voir ses guiboles) : Troie de Wolfgang Petersen, Kingdom of Heaven de Ridley Scott (qui l'enrôla aussi La chute du faucon noir), Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson… Il a eu moins de succès du côté des films dramatiques comme Rencontres à Elizabethtown, Love (et ses petits désastres), ou Zulu, qui fit la clôture de festival de Cannes en 2013.
Bloom souhaite tourner avec Jacques Audiard
Orlando Bloom espère bien s'éloigner de cette première partie de carrière, comme il aimerait bien chasser les paparazzi à ses trousses. OK, il dans dans le 5èmePirates des Caraïbes- Dead men tell no tales à venir (il y sera surtout au début et à la fin...), et il s’en explique :
« Le Seigneur des anneaux a été une opportunité phénoménale, j’ai été engagé juste après mon école de théâtre, j’en garde un apprentissage inestimable d’avoir travailler avec cette troupe de Peter Jackson, avec Ian McKellen aussi qui viendra à Deauville. Cette trilogie a été un bon point de départ pour ma carrière, et se tourner vers d’autres objectifs est plus compliqué qu’il n’y paraît… C’est un grand honneur de recevoir un hommage de ce festival, le public français a une approche unique et incomparable du cinéma.
Zulu a été une des mes expériences de tournage préférées. Zulu était un film français de Jérôme Salle, tourné en anglais et en Afrique du Sud ce qui était un double challenge pour lui. Zulu représente aussi pour moi l’occasion de prendre un tournant dans ma carrière et de faire des choses différentes. La liste des réalisateurs avec qui j’aimerai un jour tourner est bien trop longue, David Fincher par exempl,e mais tellement d’autres. J’ai appris que Jacques Audiard allait faire son prochain film en langue anglaise (mire notre article du 26 août dernier), j’avais beaucoup aimé Un Prophète et j’aimerai beaucoup travailler avec lui un jour, faites le lui savoir… »
Le réalisateur/acteur Eli Roth est venu à Deauville pour accompagner un programme "grindhouse" composé de ses deux derniers films : une première de The Green Inferno avec son actrice Lorenza Izzo; et la grande première de son dernier film Knock Knock, toujours avec Izzo mais aussi Colleen Camp et Keanu Reeves.
Il a expliqué (dans un français presque parfait) qu'avec The Green Inferno, il avait fait son Apocalypse Now, comprendre un tournage dans des conditions difficiles: plusieurs heures de transport en véhicules et bateau chaque jour pour tourner dans un endroit vierge de cinéma en Amazonie, et le thème des cannibales qui a fait peur à différents distributeurs de films. Il sera enfin visible en e-cinema sur différentes plateformes web le 16 octobre. Pour son film suivant Knock Knock, la logistique était à l’opposé : un seul lieu de tournage, en studio, avec de l’air climatisé et à peine une goutte de sang pour un thriller psychologique. La sortie en salles est prévue ce 23 septembre.
Retour sur l’itinéraire d’un enfant doué tellement biberonné de films fantastiques qu’il a contribué à en redéfinir les genres:
Cabin fever : premier film devenu culte et symbole d’un certain renouveau du film fantastique américain. L’idée vient d’un problème de peau qu’avait connu Eli Roth. Ici, c’est une bactérie qui s’attaque à la chair d’une bande de jeunes en vacances dans une forêt… L’image qui reste : des lambeaux de peau qui se détachent, et l’eau infectée qui va contaminer une ville.
Hostel : seconde réalisation et nouveau choc. L’idée est venue d’internet où on pourrait ‘acheter’ quelqu'un pour tuer un être humain. Dans le film, un trio de touristes américains en vadrouille en Europe est attiré par quelques jolies filles et vont se retrouver prisonniers d’un centre torture… L’image qui reste : diverses mutilations, comme un œil arraché. Le sous-texte politique : les Américains sont ceux qui sont le plus détestés au monde, en rapport avec la guerre en Irak.
Hostel chapitre 2 : après l’immense succès du précédent, Eli Roth fait mieux qu’une suite : après les victimes torturées, voici l’histoire du côté des bourreaux qui paient pour torturer…. L’image qui reste : des tortures encore plus sadiques, la présence d’un cannibale (déjà). Le sous-texte politique : les Américains sont des sauvages qui aiment pratiquer la torture, en rapport avec le scandale de Abou Ghraib en Irak.
Aftershock : après avoir fait l’acteur chez son pote Quentin Tarantino (Boulevard de la mort et Inglourious Basterds), Eli Roth change de latitude et sympathise avec la jeune garde de cinéastes du Chili Nicolás López et Guillermo Amoedo. Il va désormais écrire et produire des films avec eux et trouve sa muse avec l'actrice Lorenza Izzo. Avec Aftertshock, il ne sera qu'acteur et scénariste. Comme dans le début de Hostel , il s'agit encore de mecs en vacances, qui draguent des filles. Mais un tremblement de terre se produit et c’est le chaos… L’image qui reste : une cabine de téléphérique qui s’écrase, divers scènes de la loi du plus fort (meurtres, viol…). Le plaisir coupable : film de genre à la fois violent, drôle et spectaculaire avec un peu de gore.
The Green Inferno : la même équipe qu'Aftershock et les mêmes acteurs, le film est présenté dans divers festivals en 2013. Une bande de jeunes idéalistes et activistes partent des USA pour l’Amazonie pour s’enchainer à des arbres pour lutter contre des entreprises qui exploitent les forêts et le sol tout en menaçant le territoire d’une tribu dont on ne connaît pas grand-chose: ils vont découvrir leur sauvage appétit… L’image qui reste : le découpage et la cuisson d’une viande… Le plaisir coupable : enfin un nouveau film de cannibales, et pourtant un divertissement fun, avec beaucoup de gore.
Knock Knock : virage à 180 degrés avec un thriller composé de quelques gouttes de sang, et dans le rôle de la victime, une superstar hollywoodienne aka Keanu Reeves. Ana de Armas, Lorenza Izzo, Ignacia Allamand et Colleen Camp complètent le casting. L’idée vient du film Death Game (en 1977, avec Colleen Camp et Seymour Cassel) remaniée façon Eli Roth, l’histoire est celle d’un homme marié et père de famille qui se retrouve seul chez lui durant quelques jours; un soir, deux séduisantes jeunes filles sonnent à la porte… En moins de 48h, c’est l’existence tranquille de sa vie de famille qui va être menacée. L’image qui reste : deux filles en peignoir qui tournent autour des fauteuils où Keanu s’assoit… Le malaise coupable : la punition effroyable pour avoir été infidèle.
Cabin fever sera suivi de quantité de films du genre ‘des-jeunes-dans-une-cabane-au-fond-des-bois-et-il-va-y-avoir-des-morts…’, Hostel et Hostel Chapitre 2 seront emblématiques d’une nouvelle série de films du genre ‘torture-porn’, Aftershock est une nouvelle variation du genre ‘post-apocalyptique’, The Green Inferno ressuscite le genre du ‘cannibal movie’ et Knock Knock s’inscrit dans le genre ‘home invasion’… Eli Roth va sans doute continuer de nous faire trembler, en marge parfois, mais en digne héritier de Wes Craven, récemment disparu: il faut toujours réinventer le genre et lui donner un sous-texte critique voire satirique.