En février, Jean Rochefort annonçait qu'il tirait sa révérence après 58 ans de beaux et loyaux services (lire notre actualité). Finalement, le comédien s'est résigné et a signé pour un nouveau long métrage, Floride. Cette comédie dramatique écrite et réalisée par Philippe Le Guay (Les Femmes du 6e étage, Alceste à bicyclette) est prévu dans les salles l'année prochaine.
Rochefort y sera un vieil homme, légèrement alzheimer, décidé à partir aux Etats-Unis pour rejoindre sa petite-fille, à Miami. Sandrine Kiberlain interprète le rôle de la mère célibataire de la gamine, et donc la fille (aînée) du vieil homme.
Le film s'annonce comme un "drame drôle" selon les propres mots de Kiberlain, césarisée cette année pour son rôle dans 9 mois ferme.
Le casting pour la petite fille et pour des figurants a été lancé cet été. Le tournage, qui se déroulera entre Annecy et Paris, doit commencer le 15 septembre.
On connaît l'activiste, l'acteur, l'humoriste mais plus rarement l'écrivain: Stephen Fry (alias le Maître d'Esgaroth dans Le Hobbit, le Chat de Chester dans Alice au pays des merveilles ou encore l'inspecteur Thompson dans Gosford Park) a écrit de nombreux livres, dont L'hippopotame (paru en France chez Belfond en 2000).
L'hippopotame va être adapté au cinéma par John Jenks (The Fold, sorti cette année au Royaume Uni). Roger Allam tiendra le rôle principale de cette comédie. Allam, alias Illyrio Mopatis dans Le trône de fer, Thaddeus dans La part des anges, et vu également dans Tamara Drewe, le troisième Pirates des Caraïbes, La dame de fer, The Queen ou encore V pour Vendetta, incarnera le poète Ted Wallace : auteur de 66 ans sur le déclin, dragueur aigri, critique plein de rancoeur. Mais il va devoir enquêter sur des miracles intrigants qui se déroulent à Swafford Hall, à la demande de sa filleule, leucémique qui se prétend guérie.
Deux prix Goncourt s'apprêtent à tourner un film dans les prochains mois.
Pour Jonathan Littell, ce sera une première fois. Prix Goncourt en 2006 pour son épais roman Les bienveillantes, le romancier se lance dans un long métrage documentaire, L'ennemi invisible. Le film sera une enquête sur les exactions commises en Ouganda, aux confins de la jungle impénétrable du Congo et de la Centrafrique, entre la fin des années 80 et 2006. Le tournage est prévu pour décembre, produit par Veilleur de Nuit production et distribué par Le Pacte. Il a obtenu l'avance sur recettes.
Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008 pour Syngué sabour. Pierre de patience, qu'il a lui même transposé au cinéma en 2013, ce sera son troisième long métrage (il avait aussi réalisé Terres et Cendres d'après son propre roman en 2004). Cette fois-ci, il réalisera un film dont il n'est pas l'auteur. Avec Jean-Claude Carrière, avec qui il avait déjà scénarisé Syngué Sabour, ils adaptent la nouvelle indienne Kabuliwala de Rabindranath Tagore, Prix Nobel de littérature en 1913. L'histoire a déjà été portée sur grand écran, en 1957 par Tapan Sinha, en 1961 par Hemen Gupta et en 1993 par Siddique-Lal. Le film sera une version moderne, en anglais, hindi et persan, tourné pà Calcultta. Le Pacte, là encore, distribuera le long métrage de cette co-production franc-allemano-italienne.
Le 67è Festival de Locarno a rendu son verdict : le palmarès est aussi hétérogène que cosmopolite. Toutes sélections confondues, le cinéma français et le cinéma latino-américain ont été particulièrement choyés par les jurys.
Le jury de la compétition internationale, présidé par le réalisateur italien Gianfranco Rosi, a choisi une oeuvre radicale pour le Léopard d'or de cette année.
From What is Before (Mula Sa Kung Ano Ang Noon) de Lav Diaz a reçu le Léopard d'or. Le cinéma philippin continue de glaner les prix les plus prestigieux des grands festivals depuis une dizaine d'année. Le vétéran Lav Diaz avait été sélectionné l'an dernier à Un certain Regard à Cannes pour son film Norte, the End of History, et avait été récompensé deux fois à Venise avec Melancholia et Kagadanan sa banwaan ning mga Engkanto, tous deux présentés dans la sélection Horizons.
From What Is Before dure 5h38 (Lav Diaz a déjà réalisé des films de 8 heures et même 10h40!). Inspiré de faits réels, le film, qui se déroule au début des années 70 quand Marcos a insaturé la Loi Martiale, a été le premier long métrage de la compétition dans le calendrier du Festival. Il semble qu'il n'ait souffert d'aucune concurrence en 9 jours. L'expérience sensorielle, composée de plans séquences très longs et d'un esthétisme très singulier, notamment avec l'utilisation du noir et blanc, ne vise évidemment pas un public très large. Diaz le dit lui-même : ses films sont lents et longs, car la vie réelle des philippins est elle-même plutôt lente. "Je suis content si dix personnes restent jusqu'à la fin" expliquait=il récemment dans une interview.
Listen Up Philip de l'américain Alex Ross Perry a été distingué par un prix spécial du jury. Le film retrace la colère qui habite un écrivain (Jason Schwartzman) dans l'attente de la publication de son deuxième roman. Souvent récompensé à Locarno, le cinéaste portugais Pedro Costa a été couronné du prix du meilleur réalisateur pour son film Cavalo Dinheiro. Une mention spéciale a été décernée au film brésilien de Gabriel Mascaro, 31 ans, Ventos de Agosto.
Le jury de la compétition a récompensé l'actrice française d'origine grecque Ariane Labed (Attenberg, prix d'interprétation à Venise, Alps, Before Midnight) pour son interprétation dans Fidelio, l'Odyssée d'Alice de Lucie Borleteau et le jeune acteur russe Artem Bystrov pour son rôle dans Durak (L'idiot) de Yury Bykov.
Dans la sélection Cinéastes du présent, le jury a primé le film mexicain Navajazo de Ricardo Silva (premier prix), le film colombien Los Hongos de Oscar Ruiz Navia (prix spécial du jury), le film italien La Creazione di Significato de Simone Rapisarda Casanova (prix du meilleur nouveau talent) et le film français Un jeune poète de Damien Manivel (mention spéciale), repéré en 2011 avec son court-métrage La dame au chien.
Côté documentaires, le réalisateur sud-coréen Soon-mi YOO a été récompensé par le jury du meilleur premier film avec Songs from the North. Une mention spéciale a été décernée au film français Parole de Kamikaze de Masa Sawada.
Deux autres prix majeurs ont été remis : le prix du public au film suisse de Peter Luisi, Schweizer Helden, le récit d'une femme divorcée qui décide de monter Guillaume Tell avec des réfugiés en quête d'asile politique, et le prix Variety Piazza Grande au film français de Jean-Pierre Améris, Marie Heurtin, avec Isabelle Carré : le biopic, qui sort le 12 novembre dans les salles françaises suit le parcours d'une jeune femme née sourde, muette et aveugle et jugée "débile" en 1895, qui est amenée à vivre chez des religieuses.
Le premier long métrage sur la mythique Bettu Boop est en développement. Selon le magazine Variety, l'icône des années 30 va devenir l'héroïne d'un long métrage produit par Simon Cowell (connu pour produire des shows TV et des films autour de stars de la pop comme One Direction) et Animal Logic, à qui l'on doit le film Lego, la grande aventure, l'un des gros succès mondial de cette année.
Pour l'instant, aucun réalisateur ni scénariste n'a été choisi. Mais le propriétaire du personnage, Fleisher Studios travaille sur le projet depuis plusieurs mois et le feu vert a été donné.
Betty Boop est née en 1930 dans des courts métrages animés. Célèbre pour ses robes très courtes et sa jarretelle mal fixée (avant que le Code Hays ne s'en mêle, la trouvant trop aguicheuse, et ne la fasse transformer en femme au foyer) et pour son "poo-poo-pee-doo" ("Boop-oop-a-doop" en anglais), elle a été la première star féminine de l'animation.
Durant une centaine de films animés de 1930 à 1939, elle est devenue un des symbole sexy de l'Amérique. Elle fut ensuite déclinée dans des pubs, de Lancôme à Coca Cola, de Uniqlo à Chupa Chups, en bande dessinée et en téléfilm. Au cinéma, on l'a vue réapparaître en 1988, en noir et blanc par fidélité, en serveuse dans le bar (logique) où chante la non moins sensuelle Jessica dans Qui veut la peau de Roger Rabbit?.
La diva créée par Max Fleischer (à qui l'on doit aussi Popeye) devrait donc devenir la vedette d'un film d'animation musical qui sortira après 2016.
Los Angeles a inauguré juste avant le week-end férié du 4 juillet la première salle de cinéma en 4D aux Etats-Unis. Elle n'a que 104 places mais elle offre une expérience unique au spectateur.
Les sièges peuvent s'incliner, vibrer et même secouer en fonction de l'action qui se déroule sur l'écran. Un système permey de vaporiser d'eau, diffuser de la fumer ou projeter de l'air pour simuler le climat météorologique du film. Evidemment la salle est en odorama. Tout cela pose quelques problèmes si on a un paquet de pop corn. Sans compter qu'il faut essuyer les lunettes après les arrosages.
Le Regal LA Live Stadium, en plein centre-ville de la métropole, ressemble donc à une de ces attractions qu'on retrouve dans des parcs de loisirs. Jusque là ce type de technologies étaient réservées aux parcs d'attraction pour des films d'une durée souvent inférieure à 20 minutes. Ici, on y diffuse des longs métrages classiques comme Captain America : Le Soldat de l'hiver, qui a permis de montrer la salle aux journalistes. Pour le public, c'est Transformers qui a ouvert le bal.
Mieux vaut ne pas avoir le mal des transports ou le mal de mer.
Les enfants de moins de six ans et les épileptiques ne sont d'ailleurs pas autorisés.
Si les Etats-Unis découvrent ce genre de cinéma, il en existe plus d'une centaine dans 26 pays, principalement en Chine, Corée du Sud et au Mexique. 6 millions de spectateurs en 2013 auraient assisté à ce genre de projection, dont la technologie 4DX est sud-coréenne. Les Etats-Unis sont la nouvelle cible avec les groupes MediaMation et D-Box qui s'installent dans la banlieue de Los Angeles. En Europe la société allemande Maxon développe des projets similaires avec les exploitants.
Reste que le prix est élevé. Près de 20 euros à débourser pour vivre le film en immersion sensorielle et physique. De plus, combien de films par an pourraient bénéficier d'un tel traitement, hormis quelques films d'aventures et des blockbusters? Alors que la 3D ne s'est imposée que pour quelques films, difficile de croire que la 4D sera autre chose qu'une expérience ponctuelle pour les spectateurs, en tout cas, tant que le prix du billet sera à ce point prohibitif.
11 ans après sa création par Bertrand Delanoë, à l'époque Maire de Paris fraîchement élu, et Christophe Girard, alors adjoint à la culture, le festival Paris Cinéma aurait du plomb dans l'aile. Après quelques années d'hésitation sur sa forme (Paris Cinéma refusait même l'appellation festival à ses débuts), la manifestation avait pourtant pris sa vitesse de croisière, entre événements publics et fédérateurs, rétrospectives avant-premières de films venus du Festival de Cannes et projections d'une sélection art-et-essai assez pointue. Le public a, cette année, couronné le film Party Girl, caméra d'or 2014.
Pourtant, selon Le Monde, Paris Cinéma est menacé. La Ville de Paris cherche à faire des économies budgétaires : la subvention qu'elle octroie à Paris Cinéma est sur la sellette. Un bilan doit être réalisé. Le quotidien explique que les aides municipales ont déjà été réduites de 300 000 euros sur quatre ans (ce qui est énorme pour une manifestation de ce genre). Mais le Festival coûte encore 740 000 euros à Paris (ce qui n'est pas grand chose mais les finances de la ville ne sont pas au beau fixe). Et l'argent récolté par le biais de la billetterie est entièrement reversé aux salles de cinéma participantes (ce qui est une bonne chose sous cet aspect de subventions déguisées).
La baisse des subventions a amené Paris Cinéma à réduire sa programmation pléthorique en divisant le nombre de films projetés par trois et sa durée, raccourcie (un peu). D'autant que les années de Coupe du monde, la fréquentation est toujours en baisse. Si cette année, aucun chiffre n'a été communiqué, on sait, malgré tout, que des séances et des événements ont fait le plein.
Si on a du mal à croire à la fin de Paris Cinéma, sachant que le public et les artistes répondent présents et que les salles de cinéma et les distributeurs sont demandeurs, le festival devrait être remanié. Paris contribue déjà à un Festival de cinéma, Mon premier Festival, pour les enfants, et aide de nombreux autres festivals dédiés au cinéma allemand, israélien, brésilien. La capitale accueille également le récent Champs Elysées Film Festival, les festivals en plein air en été, les festivals thématiques organisés par le Forum des images, le Centre Pompidou ou la Cinémathèque française (Réel, Etrange, Films restaurés)... C'est logique pour une capitale cinéphile mais ce grand embouteillage d'événements n'aide pas à la visibilité des plus fragiles.
Impossible de savoir sous quelle forme pourrait ressembler un futur Paris Cinéma. Sans doute lui manque-t-il une personnalité propre. Absent du transmédia, pas assez virtuel, trop calqué sur le modèle d'autres festivals du même genre sans avoir de réelles primeurs pouvant intéresser les médias, en s'associant à d'autres festivals parisiens tout au long de l'année (Paris Cinéma deviendrait un label), les pistes ne manquent pas pour que Paris Cinéma ait de l'avenir, quitte à réduire sa durée et ses ambitions.
Une légende s'éteint. Lauren Bacall n'était pas seulement l'une des plus belles femmes d'Hollywood, ni l'un des plus beaux regards du 7ème art - elle était surnommée The Look -, ni même celle qui avait conquis Humphrey Bogart. Elle avait une sacrée personnalité, un franc-parler, un caractère bien trempé. Une grande dame, avec ce qu'il faut de classe, d'impertinence et de clairvoyance. Cette amoureuse du cinéma révélée il y a pile 70 ans dans Le Port de l'angoisse, inoubliable dans des films noirs, sublime dans les comédies, avait tourné pour Howard Hawks, John Huston, Michael Curtiz, Vincent Minnelli, Douglas Sirk, Sidney Lumet, Rob Reiner, Robert Altman, Barbra Streisand, Jonathan Glazer et Lars von Trier. On a fait pire surtout pour une actrice qui, finalement, fut assez rare sur les grands écrans.
To Have and Have Not, c'était le titre anglais du Port de l'angoisse. Ce sera sa devise. A 19 ans, elle accroche du regard le spectateur. Nous capture. Et c'est plié : quiconque a vu la jeune comédienne dans ce film se souviendra à jamais du pouvoir fascinant d'une lumière cinématographique sur des yeux qui dévorent l'image. Lauren Bacall était une actrice magnétique, irrésistible. Dans Le Port de l'angoisse, sa voix grave et chaude savait s'imposer face à "Boggie" : "Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça, et vous soufflez". Là, on aura beau siffler, on sait que Bacall ne reviendra pas. Les légendes ne sont éternelles que si l'on revoit leurs films.
Le cinéaste Roman Polanski ne se rendra finalement pas au 67ème Festival du film de Locarno (lire notre actualité). Il était invité pour faire une Leçon de cinéma et recevoir un hommage du festival jeudi prochain. Il se réjouissait de participer enfin à cet événement, "très artistique, pas commercial comme Cannes" (ce qui peut être un peu ingrat de la part d'un réalisateur choyé par le Festival de Cannes depuis 50 ans).
"Après avoir constaté que ma présence au Festival de Locarno aurait pu provoquer des tensions et des controverses de la part de personnes qui s'y opposent, mais dont je respecte les opinions, je regrette de vous annoncer que j'ai renoncé à contrecoeur d'y participer", a indiqué le metteur en scène, toujours accusé par certains d'être un criminel. A l'annonce de sa venue à Locarno, les réseaux sociaux se sont emparés du sujet jusqu'à faire gonfler la polémique.
Revendiquant sa liberté artistique, le festival s'est offusqué de cette polémique : "Nous ne pouvons que respecter la décision de Roman Polanski déterminée par les interférences dans les choix artistiques du Festival, que nous continuons à considérer comme inacceptables."
Polanski a des raisons d'être un peu sur ses gardes. la dernière fois qu'un Festival suisse l'avait invité, celui de Zurich en 2009, il s'était retrouvé sous le coup d'un mandat d'arrêt international américain, suite à une une affaire d'abus sexuel datant 1977 contre une jeune fille en Californie, alors âgée mineure (lire notre actualité). Il avait été placé en arrêt domiciliaire dans son chalet de Gstaad avant que la justice suisse ne le remette en liberté pour cause de dossier d'extradition insuffisant. Polanski ne peut toujours pas se déplacer dans certains pays, dont les Etats-Unis, à cause de cette affaire non résolue judiciairement, tandis que la victime, Samantha Geimer, a publiquement affirmé que l'histoire était réglée (financièrement comme humainement).
Roman Polanski travaille actuellement à l'adaptation d'un roman de Robert Harris, D., sur l'Affaire Dreyfus, et la mise en scène de la comédie musicale Le bal des Vampires, d'après son propre film, qui prendra l'affiche au Théâtre Mogador à Paris le 16 octobre (lire notre actualité).
Robin Williams était populaire. Son box office tant nord-américain que français le prouve. Si l'essentiel de ses succès provient des années 90, il a surtout su séduire le grand public avec des films aussi bien dramatiques que comiques.
Box office nord-américain : les films (hors seconds-rôles) ayant rapporté plus de 100 millions de dollars (en millions de dollars, recettes ajustées avec l'inflation)
Box office français (en millions d'entrées) - hors seconds-rôles
1. Le cercle des poètes disparus (6,6 millions d'entrées, leader annuel en 1990)
2. Madame Doubtfire (5,0)
3. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet (3,4)
4. Jumanji (2,0)
5. Flubber (1,2)
6. Will Hunting (1,1)