Cannes 2014 – les prétendants : une multitude de candidats européens

Posté par vincy, le 5 avril 2014

Bent Hamer 1001 grammes

Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. Année européenne politiquement, elle pourrait aussi l'être cinématographiquement. Les plus grands noms sont au rendez-vous. Avec un contingent massif venu du Royaume Uni, de Scandinavie, de Hongrie et d'Italie. Des pays souvent gâtés par Cannes. Reste aussi quelques auteurs majeurs venus d'ailleurs : Russie, Turquie, Allemagne, Autriche, ...

Fatih Akin, The Cut. Avec Tahar Rahim, George Georgiou, Akin Gazi. L'ovni du Festival? Film muet façon Chaplin croisé à un Western style Sergio Leone, ce film annoncé comme philosophique suit un père de famille dans son tour du monde, à la recherche de ses enfants disparus lors de la première guerre mondiale. Une occasion pour célébrer le centenaire de la Grande guerre?

Roy AnderssonA Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence. Avec Holger Andersson, Nisse Vestblom. Prix du jury avec Chansons du deuxième étage en 2000, le cinéaste suédois est très attendu avec son humour absurde. Le film est annoncé comme l'ultime épisode de sa trilogie, dont le deuxième film était Nous, les vivants en 2007..

Jonas Alexander ArnbyWhen Animals Dream. Avec Lars Mikkelsen, Jakob Oftebro, Sonja Richter. La séance de minuit parfaite? Un film d'horreur avec une adolescente solitaire qui vit avec sa mère en chaise roulante sur une île. Ce premier film pourrait être très convoité par les sélections parallèles. Arnby a longtemps travaillé avec Lars Von Trier.

Susanne BierSerena. Avec Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Rhys Ifans. Ce drame familial en Caroline du Nord durant les années 30 serait l'occasion de croiser le couple chéri de David O. Russell sur la Côte d'Azur. Susanne Bier peut aussi présenter un film qui n'a rien d'hollywoodien puisqu'elle vient d'achever En Chance til (Une deuxième chance).

John Boorman, Queen and Country. Avec David Thewlis, Tamsin Egerton, Caleb Landry Jones. Cette suite du film Hope and Glory (1987) est l'histoire d'un anglais qui a grandit dans une Londres bombarédée durant la seconde guerre mondiale avant de devoir s'engager lui-même dans un conflit, en Corée. Boorman a reçu le prix de la mise en scène à Cannes il y a 16 ans avec The General.

Nuri Bilge CeylanWinter Sleep (Sommeil d'hiver). Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag. Deux grand prix et un prix de la mise en scène, le Turc Ceylan part avec de bonnes dispositions. Son film est terminé, patientant tranquillement pour être montré sur la Croisette. On ne connait rien de l'histoire, si ce n'est qu'elle se déroule en Cappadoce.

Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, une nuit. Avec Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Catherine Salée. On voit mal les frères belges, deux Palmes d'or au compteur, primés à chacun de leurs films en compétition à Cannes, être absents. Pour le symbole, il serait amusant de ne pas les sélectionner. Mais cette éventualité est peu probable : le film est prêt, Cotillard est une star et le sujet très social. On l'annonce même "grand public".

- Sauld Dibb, Suite française. Avec Margot Robbie, Michelle Williams, Ruth Wilson, Kristin Scott-Thomas, Matthias Schoenaerts, Lambert Wilson, Sam Riley. L'adaptation du roman d'Irène Némirovsky sous les Palmiers? cela dépendra beaucoup de la stratégie de Harvey Weinstein en vue de la campagne pour les Oscars qu'il prépare pour ce film. Cannes, Venise, Toronto? Où faire l'avant-première mondiale? L'histoire est celle d'une villageoise française qui tombe amoureuse d'un soldat allemand durant les premières années de l'Occupation.

- Andrea Di Stefano, Paradise Lost. Avec Josh Hutcherson, Benicio Del Toro, Brady Corbet. Premier film réalisé par le comédien italien, ce thriller romantique a sûrement plus de chances d'aller à Venise. Tout se passe en Colombie, où un jeune surfeur rencontre la femme de ses rêves, puis l'oncle de celle-ci, Pablo Escobar.

Andreas DresenAls wir träumten (Pendant que nous rêvons). Avec Ruby O. Fee, Joel Basman, Peter Schneider. Grand prix à Berlin en 2002, Prix un Certain regard en 2011 avec Pour lui, c'est l'un des cinéastes allemands à surveiller. Ce film, adaptation du roman de Clemens Meyer, est la chronique de jeunes amis juste avant la chute du mur de Berlin.

Stephen Frears, Lance Armstrong. Avec Ben Foster, Chris O'Dowd, Dustin Hoffman, Guillaume Canet. Un film biographique (avec ceux de Leigh et Loach, ça commence à devenir une tendance du cinéma britannique) sur le cycliste américain, multiple champion du Tour de France avant une tombée aux enfers suite aux accusations de dopage. Frears n'a pas été en compétition depuis 18 ans. Et il a surtout envoyé ses meilleurs films à Venise.

- Jean-Luc Godard, Adieu au langage. Avec Kamel Abdeli, Dimitri Basil, Zoé Bruneau. A 84 ans, le Maître hélvétique reste l'un des réalisateurs les plus courtisés par les grands festivals. Godard a déjà été cinq fois en compétition. Cette fiction a été tournée avec lenteur, deux jours par semaine pendant deux ans. Film en 3D, il se concentre sur deux couples dans deux espace-temps différents, avec le langage comme lien (territoire?) commun entre les Hommes.

- Szabolcs Hajdu, Mirage. Avec Isaach De Bankolé, Razvan Vasilescu, Orsolya Török-Illyés. Issu de la jeune génération de cinéastes hongrois, Hajdu propose avec ce film l'histoire d'un joueur de football africain qui commet un crime dans une petite ville hongroise et qui doit fuir. Il trouve refuge dans une ferme, qui est, en fait, un camp d'esclave moderne.

Bent Hamer1001 grammes (photo). Avec Ane Dahl Torp, Laurent Stocker, Hildegun Riise, Didier Flamand, Per Christian Ellefsen. Le film est déjà calé pour une sortie le 24 décembre en France. Hamer a imaginé qu'une scientifique norvégienne, Marie, en séminaire à Paris (sur le poids réel du kilo), elle mesure sa vie, ses déceptions et ses amours, qui pèsent finalement peu sur la balance. Rappelons que trois de ses récents films étaient à Cannes :  La nouvelle vie de Monsieur Horten à Un certain regard en 2007, Factotum et Kitchen Stories à la Quinzaine des réalisateurs, respectivement en 2005 et 2003.

- Jessica Hausner, Amour fou. Avec Christian Friedel, Birte Schnoeink, Stephan Grossmann. Après Lourdes, remarqué à Venise, la cinéaste autrichienne, repérée à la Cinéfondation il y a 15 ans, s'est inspiré de la vie de l'écrivain et dramaturge Heinrich von Kleist (Le Prince de Hombourg, Michael Koohlhaas), qui a finit ses jours en se suicidant avec son compagnon.

- Duane Hopkins, Bypass. Avec George MacKay, Benjamin Dilloway, Donald Sumpter, Charlotte Spencer. 5 ans après Better Things, le cinéaste revient avec un thriller, tourné dans la région de Norfolk, dont le héros est un jeune homme malade.

Dagur KariFusi (Rocketman). Avec Margrét Helga Jóhannsdóttir, Sigurjón Kjartansson, Ilmur Kristjánsdóttir. Un peu d'Islande sous les Palmiers? Le film suit un quadra qui ne sort pas de l'enfance et vit toujours chez sa mère. Mais l'arrivée d'une jeune femme va bouleverser sa routine.

- Panos Koutras, Xenia. Film en suspens. Les financements manquent pour cette histoire de deux frères qui recherchent leur père afin d'obtenir la nationalité grecque. Homosexualité, mafia, extrême-droite, immigration clandestine, crise économique : Koutras raconte la Grèce d'aujourd'hui. Reste que tout était presque terminé quand le gouvernement grec a décidé de geler les aides au cinéma.

Emir KusturicaOn the Milky Road. Avec Monica Bellucci, Natasa Ninkovic. Un double palmé, ça revient régulièrement. Cette fois-ci Kusturica a concocté un drame sentimental serbo-bosniaque avec une femme qui perd son mari la veille de son mariage.

Ken Loach, Jimmy’s Hall. Avec Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott. 3 Prix du jury, une Palme d'or, on voit mal Ken Loach ne pas revenir en compétition. D'autant qu'il a annoncé sa retraite après ce film, un biopic sur leader communiste irlandais James Gralton.

Mike Leigh, Mr. Turner. Avec Timothy Spall, Lesley Manville, Roger Ashton-Griffiths. Parmi l'énorme contingent britannique, Leigh fait figure d'incontournable. Pas seulement parce qu'il a déjà reçu une Palme d'or, un prix de la mise en scène et présidé le jury de la Compétition. Mais bien parce qu'il s'attaque à un monument avec ce biopic sur le peintre anglais le plus célèbre du monde, J.M.W. Turner.

Kristian LevringThe Salvation. Avec Eva Green, Mads Mikkelsen, Jeffrey Dean Morgan. Un Western danois en anglais. Dans l'Amérique des années 1870, un homme tranquille tue le meurtrier qui a massacré sa famille. Il déclenche à la fois la colère d'un chef de gang et la peur des habitants de sa ville.

- Mario Martone, Il giovane favoloso. Avec Anna Mouglalis, Elio Germano, Isabella Ragonese. Un biopic sur la vie de Giacomo Leopardi, considéré comme le plus grand poète italien du XIXe siècle.

- Nanni Moretti, Mia Madre. Avec aussi John Turturro, Margherita Buy. Le film est déjà calé pour une sortie française le 17 décembre. Sera-t-il prêt à temps pour Cannes? Moretti est un des abonnés à la compétition mais le tournage de ce film partiellement autobiographique est à peine terminé.

Kornel MundruczoFehér isten (White God). Avec Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth. 6 ans après Delta, prix de la Critique à Cannes, le cinéaste hongrois, pourrait revenir avec un film qualifié d'aventure sentimentale. Une jeune fille se voit retirer son chien par son père. Elle décide de fuguer pour le retrouver.

- Gyula Nemes, Zero. Avec Udo Kier, Tamás Joó, Krisztián Kovács. Autre proposition hongroise qui pourrait atterrir dans une sélection parallèle : ici, l'histoire d'un jeune trentenaire se lance dans l’apiculture forestière. Mais ses abeilles sont chassées à cause d'un relais de relais de téléphonie mobile tout proche. Un film écologique dans la lignée des Erin Brokovitch.

- Claudio Noce, La foresta di ghiacciao. Avec Emir Kusturica, Adriano Giannini, Kseniya Rappoport. Deuxième film du jeune réalisateur italien qu'on verrait aussi à Venise. Il s'agit d'un thriller où les problèmes d'une centrale électrique révèlent une série de mystères qui hantent la région.

Ruben ÖstlundTourist. Avec Lisa Loven Kongsli, Johannes Kuhnke. Devenu un habitué de Cannes, après une sélection à Un certain regard et une autre à la Quinzaine des réalisateurs, le suédois Östlund pourrait faire son retour avec ce drame qui prend place dans les Alpes françaises. Une famille suédoise va affronter les conséquences d'une avalanche qui s'abat sur eux.

- György Pálfi, Free Fall. Avec Piroska Molnar, Reka Tenki, Zsolt Nagy. 8 ans après Taxidermie (Un certain regard), 2 ans après le grandiose Final Cut (hors compétition), le réalisateur hongrois va encore nous intriguer cette année avec l'histoire d'une femme qui saute du haut d'un immeuble : au fil des étages, le spectateur découvrira la vie des résidents... Reste à savoir si ce film tourné cet hiver sera prêt.

Christian PetzoldPhoenix. Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Michael Maertens. Barbara avait enthousiasmé le festival de Berlin il y a deux ans. Et le cinéma allemand est rarement présent à Cannes. Ce serait aussi l'opportunité de voir Nina Hoss, star outre-Rhin. Cette fois-ci, le cinéaste nous plonge dans l'après seconde guerre mondiale, avec une femme qui a survécu à la Shoah. Présumée morte, elle revient chez elle avec une nouvelle identité afin de savoir si son mari l'a bien trahie.

- Alice Rohrwacher, Le meraviglie. Avec Monica Bellucci, Alba Rohrwacher, Margarete Tiesel. Trois ans après Corpo Celeste à la Quinzaine des réalisateurs, la cinéaste italienne reviendra-t-elle sur la Riviera? Ou son film ira-t-il à Locarno, à Venise? Dans cette fiction, Gelsomina, 14 ans, vit au sein d'une famille gentiment dysfonctionnelle. L’arrivée de Martin, un jeune criminel allemand en programme de réhabilitation, va tout dérégler.

- Michaël R. Roskam, The Drop. Avec Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini. Difficile d'imaginer projet plus attirant. Le dernier film avec le Sporano. Le nouveau film du réalisateur de Bullhead. Et en bonus, l'adaptation d'une nouvelle de Dennis Lehane (Mystic River, Shutter Island). Dans ce polar, un barman de Brooklyn qui travaille dans l'enseigne de son cousin, spécialisée dans le recel d'argent liquide obtenu illégalement, est au coeur d'un braquage qui tourne mal et mettra les deux hommes en danger face à des mafieux décidés à récupérer leur butin.

- João Salaviza, Montanha. Avec David Mourato, Maria João Pinho, Ema Araújo, Margarida Fernandes. Palme d'or du court métrage il y a 5 ans et Ours d'or du court métrage il y a 2 ans, le cinéaste portugais pourrait désormais briguer la Caméra d'or avec ce premier long métrage. Durant un été brûlant à Lisbonne. Bruno, 14 ans, est dans l'attente de la mort imminente de son grand-père mais refuse de lui rendre visite, de peur de le perdre. Mónica, la mère de Bruno, passe ses nuits à l'hôpital. Le vide que laisse déjà son grand-père oblige Bruno à devenir l'homme de la maison, alors qu'il n'est pas prêt à passer à la vie adulte.

- Ulrich Seidl, In the Basement. Un docufiction sur ce qui se cache dans les caves autrichiennes. Seidl est un régulier du Festival et une présence en séance spéciale ne paraitrait pas incongrue : il développe ce projet depuis 5 ans.

- Peter Strickland, The Duke of Burgundy. Avec Sidse Babett Knudsen, Monica Swinn, Chiara D'Anna. Une femme étudie les papillons et teste les limites de sa liaison amoureuse (et la patience de son amoureux). Deux ans après l'acclamé Berberian Sound Studio, le britannique pourrait (enfin) faire ses débuts sur la Croisette.

Liv UllmannMiss Julie. Avec Jessica Chastain, Colin Farrell, Samnatha Morton. La muse de Bergman reviendra-t-elle pour la deuxième fois en compétition, 14 ans après Infidèle? Le film se déroule durant l'été 1890. Une jeune femme aristocrate tente de séduire le valet de son père. Il s'agit de l'adaptation de la célèbre pièce d'August Strindberg.

Thomas Vinterberg, Far From the Madding Crowd. Avec Carey Mulligan, Juno Temple, Michael Sheen, Matthias Schoenaerts. Prix de l'Europe à Cannes l'an dernier pour ce projet, Vinterberg reviendra-t-il à Cannes, deux ans après La chasse? Cette adaptation du roman de Thomas Hardy est le portrait d'une femme qui entretient des relations avec trois hommes différents.

- Lars Von Trier, Nymphomaniac vol II director's cut. Il n'est plus persona non grata depuis cet automne. Le cinéaste danois pourrait donc venir présenter hors-compétition le second volet, en version longue, de ce diptyque qui n'a pas trouvé son public en salles en version courte. Le premier film avait été présenté à la dernière Berlinale.

- Wim Wenders, Everything will be fine. Avec Rachel McAdams, James Franco, Charlotte Gainsbourg. On voit mal la Palme d'or de Paris, Texas ne pas revenir à Cannes avec sa première fiction depuis Rendez-vous à Palerme en 2008 (et déjà en compétition). L'histoire d'un écrivain, Tomas, qui, après une dispute conjugale, s'en va faire un tour de la ville et tue accidentellement un gamin.

Michael Winterbottom, The Face of an Angel. Avec Kate Beckinsale, Daniel Brühl, Cara Delevingne. Pas sûr que le film soit terminé dans les temps. Et face à l'invasion de cinéastes britanniques, Winterbottom ne semble pas favori. L'histoire tourne autour du procès d'Amanda Knox à travers le regard d'un journaliste et d'un documentariste.

Andreï ZvyagintsevLeviathan. Avec Vladimir Vdovichenkov, Elena Lyadova, Aleksey Serebryakov. Un Lion d'or, un prix du jury Un certain regard : Zvyagintsev est l'un des cinéastes russes les plus respectés depuis une quinzaine d'années. Son nouveau film est une histoire d'amour dans une partie isolée du pays, une transposition moderne du Livre de Job.

Au cinéma, la reprise est déjà là

Posté par vincy, le 4 avril 2014

supercondriaqueSelon les estimations du CNC, les chiffres de la fréquentation du mois de mars confirme la tendance amorcée en décembre dernier : la reprise est déjà là.

En passant le cap des 21 millions d'entrées au mois de mars, le box office a enregistré une hausse de 14,1% par rapport au mois de mars 2013.

Pour les trois premiers mois de l'année, cette progression est de 18,6%, avec 56,27 millions d'entrées (contre 47,45 l'an dernier). Rappelons qu'en 2012, le premier trimestre n'avait été sauvé que par le mois de mars.

Sur 12 mois, d'avril 2013 à mars 2014, la tendance positive se confirme avec une évolution de 0,8% contre seulement 0,1% en février. En janvier, la courbe était toujours négative sur 12 mois malgré la reprise constatée en décembre 2013 et janvier 2014. En décembre 2013, le nombre d'entrées avait en effet bondit de 19,4% (par rapport à décembre 2012), après un automne désastreux.

Autre motif de satisfaction, la part de marché des films français. Au premier trimestre les films français ont attiré 46,7% des entrées (contre 40,5% l'an dernier à la même époque). Les films américains  sont en forte baisse, passant de 48,3% en 2013 à 40,2% en 2014. Les films d'autres nationalités sont aussi en progression, avec 13% cette année contre 11,2% l'an dernier.

20 hits cet hiver

Avec près de 5 millions d'entrées, Supercondriaque a été la locomotive de ses deux derniers mois. Depuis les fêtes de fin d'année, le cinéma français a pu compter sur des films populaires comme Belle et Sébastien (2,9 millions d'entrées), Les Trois frères : le retour (2,2 millions d'entrées), La belle et la bête (1,8 million d'entrées), Yves Saint Laurent et Fiston (1,6 million d'entrées), Minuscule (1,4 million d'entrées) et Le crocodile du Botswanga (1,2 million d'entrées) ou encore la continuation de Les garçons et Guillaume, à table! (qui cumule à 2,8 millions d'entrées).

Le cinéma américain a été plus à la peine, essentiellement porté par des auteurs davantage que des blockbusters. Bien sur La Reine des neiges a continué son parcours triomphal commencé en novembre. Mais seuls Le Hobbit : la désolation de Smaug (4,7 millions d'entrées) et Le loup de Wall Street (3 millions d'entrées), sortis pendant les fêtes, ont réellement cartonné au début du trimestre. Le plus gros succès américain de ce début 2014 est le film qui a reçu l'Oscar : 12 Years a Slave (1,7 million d'entrées). Il devance 300 : La naissance d'un empire (1,5 million d'entrées), La grande aventure Lego (1,4 million d'entrées), M. Peabody (1,3 million d'entrées), Non-Stop et The Grand Budapest Hotel (1,2 million d'entrées) et Monuments Men (1,1 million d'entrées).

Enfin le cinéma en provenance des autres pays a pu compter sur quelques hits comme Le manoir magique (1 million d'entrées), sorti en décembre, Le vent se lève (750 000 entrées), Albator (725 000 entrées), Philomena (700 000 entrées), ou Ida (500 000 entrées).

Cannes : « Les nouveaux horizons du Cinéma » dans les salles de cinéma

Posté par MpM, le 3 avril 2014

Pour fêter sa 10e édition, l'Atelier de la Cinéfondation du festival de Cannes lance "Les nouveaux horizons du Cinéma", un cycle de projections qui se dérouleront dans une cinquantaine de salles en France entre le 18 et le 29 avril prochain. "Cette initiative, parrainée par la réalisatrice Claire Denis, a pour ambition de faire découvrir une nouvelle génération de cinéastes internationaux découverts et soutenus par la Résidence ou l’Atelier de la Cinéfondation" explique le communiqué. L'opération est amenée à se renouveler chaque année.

La sélection, entièrement composée de films tournés par des réalisateurs qui sont passés par la Résidence et l’Atelier de la Cinéfondation, se compose de neuf films dont Despues de Lucia de Michel Franco (Prix Un Certain Regard à Cannes en 2012), Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (sélectionné à Un Certain regard en 2012), Fifi hurle de joie de Mitra Farahani (sélectionné à Berlin en 2013), ou encore Rêves d'or de Diego Quemada-Díez (Prix d'interprétation à Un Certain Regard en 2013).

Trois inédits figurent également dans la programmation, dont The Weight of Elephants de Daniel Borgman, et Frontier Blues de Babak Jalali.

"L'enjeu réel, au-delà du cycle, est d'offrir une nouvelle visibilité à un cinéma naissant - plus que jamais sacrifié par le rythme des sorties - et, à quelques semaines du Festival de Cannes, de mettre en lumière le rôle de la Cinéfondation tout au long de l'année, focalisée sur l'accompagnement et le développement de premiers films", explique la Cinéfondation.

Les internautes ont la possibilité de réserver la séance de leur choix dans les salles participantes sur le site iLikeCinema.com.

- Rêves d’or de Diego Quemada Diez (Mexique) - Prix d’interprétation Un Certain Regard Cannes 2013
- Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (Maroc) - Un Certain Regard Cannes 2013
- Despues de Lucia de Michel Franco (Mexique) - Prix Un Certain Regard Cannes 2012
- Fifi hurle de joie de Mitra Farahan (Iran) - Panorama Berlinale 2013 - Cinéma du réel 2013
- Chroniques d’une cour de récré de Brahim Fritah (Maroc) - Cinémed 2013
- La sociedad del semaforo de Ruben Mendoza (Colombie) - Festival d’Amiens 2013
- Carne de Perro de Fernando Guzzoni (Chili) - Cinélatina Toulouse 2013, Festival de la Rochelle 2013
- The Weight of Elephants de Daniel Borgman (Nouvelle-Zélande) - Forum Génération Berlinale 2013
- Frontiers Blues de Babak Jalali (Iran) - Locarno 2009

Le nouveau défi (musical) de Meryl Streep

Posté par vincy, le 3 avril 2014

meryl streepJonathan Demme (Le silence des agneaux) devrait réaliser Ricki and the Flash, projet pour lequel Meryl Streep avait déjà été engagée pour tenir le rôle principal.

Steep interprètera une femme amoureuse de rock n' roll qui décide de poursuivre un vieux rêve, quitte à sacrifier sa famille. Une dernière chance pour remettre les choses à l'endroit. L'actrice hérite ainsi d'un personnage baroque : guitariste, style maman qui joue du hard rock la nuit, alors qu'elle est caissière dans une épicerie le jour.

Le tournage est prévu pour cet automne, le temps pour la comédienne de devenir crédible avec une guitare dans les bras.

Meryl Streep a toujours aimé les films musicaux. Pressentie pour incarner Evita (qui échoua à Madonna), elle a finalement triomphé avec Mamma Mia. Actuellement à l'affiche dans Un été à Osage County, elle a terminé trois tournages. Elle pourrait être à Cannes avec The Homesman de Tommy Lee Jones. Elle est également attendue dans The Giver, film de SF réalisé par Philip Noyce, et dans Into the Woods, film fantasy familial réalisé par Rob Marshall. Elle tourne actuellement ans Suffragette.

Outre ses films oscarisés et ses thrillers (Veuve mais pas trop, Philadelpha, Un crime dans la tête) et quelques gros fiascos (Beloved, La vérité selon Charlie, Rachel se marie), Jonathan Demme, a réalisé de nombreux clips de Bruce Springsteen, des Pretenders, de Suzanne Vega, des New Order et de Neil Young (auquel il a consacré un documentaire, Neil Young: Heart of Gold). Il vient de réaliser l'adaptation d'une pièce de Henrik Ibsen, Solness le constructeur, film qui a été présenté au dernier Festival de Rome.

Une trilogie pour les Animaux fantastiques : J.K. Rowling convaincue par Warner Bros

Posté par cynthia, le 2 avril 2014

jk rowling les animaux fantastiquesPoussée par la Warner Bros, J.K Rowling travaille sur l'adaptation cinématographique de son roman Les animaux fantastiques. Après l'arrêt de la franchise Harry Potter et la fin prochaine de celle du Hobbit, le studio n'a pas résisté à l'appel du monde des sorciers. Selon le New York Timesn J.K. Rowling, l'auteure d'Harry Potter, devenue romancière de polars, reviendra donc sur grand écran avec une adaptation des Animaux fantastiques. ce que l'on savait depuis quelques mois.

Les nombreux fans de la saga du binoclard le plus aimé de la planète – déployée en sept tomes par l'auteure anglaise et portée avec succès en huit films cinéma (entre 2001 et 2011) – peuvent sauter sur leur balais. Car en effet, le spin-off de la saga s'étendra en fait sur trois longs métrages.

Pourtant cela n'a pas été une tâche facile pour Kevin Tsujihara, le patron de la Warner. En effet, ce dernier a dû faire des pieds et des mains pour obtenir une réponse positive de la part de J.K Rowling. "Quand je dis qu'il a tout fait pour que les choses se fassent, ce ne sont pas des paroles d'attaché de presse mais la vérité littérale. Nous avons dîné ensemble une fois. Ce repas a été suivi d'un coup de fil. Après quoi, j'ai sorti le brouillon sur lequel je travaillais et me suis mise à réécrire" a confié la romancière au New York Times.

Mais qu'est-ce que Les animaux fantastiques? Il s'agit d'une sorte de dictionnaire qui recense toutes les créatures magiques rencontrées au fil des aventures du sorcier Harry Potter (hyppogriffe, centaure, phénix, manticore et on en passe). Les films devraient se dérouler à New York (on est bien loin de Poudlard), 70 ans avant les évènements de la saga Harry Potter. La trilogie sera centrée sur la trajectoire du ''magicozoologiste", Newt Scamanter.

Le premier volet est toujours en cours d'écriture. Il ne devrait pas sortir avant 2016. Alfonso Cuaron a exprimé son intérêt pour la mise en scène. Il avait déjà réalisé Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban en 2004.

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Lire aussi : Une franchise "spin-off" d'Harry Potter sur les rails

Aurélie Filippetti, toujours ministre de la Culture et de la Communication

Posté par redaction, le 2 avril 2014

L'annonce du premier gouvernement de Manuel Valls a confirmé Aurélie Filippetti au poste de ministre de la Culture et de la Communication.

Nommée rue de Valois à l'arrivée de François Hollande à l'Elysée (lire notre actualité du 16 mai 2012), récemment victorieuse aux élections municipales de Metz, Filippetti a initié de nombreux chantiers dans le cinéma, notamment la modification de la loi Hadopi, la gestion de la nouvelle convention collective, la baisse de la TVA sur les billets de cinéma, la charte de l'égalité hommes-femmes dans le secteur, ses combats sur l'exception culturelle (l'an dernier à Cannes) et sur le régime des intermittents...

Des réformes sont encore en cours, suite, entre autres au rapport Bonnell remis en début d'année. Le financement du cinéma, récemment aligné par la Cour des comptes, la chronologie des médias, et l'arrivée de nouveaux opérateurs comme Netflix dans l'univers numérique seront autant de défis à relever dans un secteur qui souffre de plusieurs maux, à commencer par la dépendance des contributions publiques de plus en plus grandes des films à petits et moyens budgets depuis le retrait d'Orange cinéma et l'éventuelle baisse des crédits de Canal + dans les devis des productions.

L’industrie cinématographique se demande toujours où sont les femmes

Posté par MpM, le 1 avril 2014

femmesLa question de la place des femmes dans l'industrie cinématographique semble revenir sur le devant de la scène avec la même régularité (et la même constance sournoise) que les allergies saisonnières. En mai 2012 déjà, l'absence de femmes dans les sélections cannoises faisait grincer les dents. En mai 2013, alors que des critiques virulentes s'étaient élevées face à la sélection d'une seule réalisatrice (Valéria Bruni-Tedeschi) en compétition officielle cannoise, la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti avait commandé une étude sur le sujet au Centre national du cinéma.

A quelques semaines de l'annonce de la sélection du Festival de Cannes 2014,  les premières conclusions de l'enquête viennent de sortir. Sans surprise, on apprend qu'en 2012, seulement 23% des réalisateurs de longs métrages de cinéma français étaient des femmes et que moins d'un quart des films agréés cette année-là ont été réalisés par des femmes.

Des chiffres à mettre en perspective d'une part avec ceux d'il y a seulement quelques années (18,4% de réalisatrices en 2008) et d'autre part avec ceux d'autres pays européens (18,4% à l'échelle européenne, 11,4% au Royaume Uni), pour mieux en appréhender la portée. Car si la situation française est franchement déséquilibrée, elle semble s'améliorer sensiblement au fil des ans et pouvoir, à terme, tendre vers une plus grande égalité entre réalisateurs et réalisatrices. Par ailleurs, en comparaison avec le cinéma européen dans sa globalité (et par extension le cinéma mondial), la France aurait plutôt tendance à montrer l'exemple.

Inégalités et clichés

Ce qui n'empêche nullement les remises en question, surtout au vu du reste de l'étude : femmes majoritairement présentes dans les métiers du cinéma traditionnellement considérés comme féminins (coiffeur-maquilleur à 76,6%, costumier-habilleur à 87,2% et  scriptes à 98,1%), films moins chers (devis moyen de 3,45 millions d'euros contre 5,66 pour les longs métrages réalisés par des hommes), rémunérations inférieures à celles des hommes (31,5% de moins pour une réalisatrice et rémunération horaire moyenne inférieure de 35,8%), etc.

Il paraît indéniable que le temps n'est désormais plus au constat, mais bien à l'action, en commençant par une évolution des mentalités. Dans une société où il n'est pas évident pour tout le monde de lutter contre les stéréotypes de genre, faire comprendre aux futurs professionnels qu'une femme peut être machiniste ou opératrice de prise de son ne semble pas complétement gagné, mais on part de si loin (4,3% de femmes machinistes, 3,1% d'électriciens...) que toute tentative est bonne à prendre.

De nombreux points restent par ailleurs à étudier pour comprendre la meilleure stratégie à adopter : l'enquête du CNC relève par exemple que le métier le plus mixte du cinéma est celui d'assistant réalisateur, avec 49,2% d'hommes et 50,8% de femmes. Mais quel pourcentage de chaque sexe passe lui-même à la réalisation et au bout de combien d'années ? Par ailleurs, si les budgets de films réalisés par des femmes sont inférieurs à ceux des films réalisés par des hommes, est-ce parce qu'elles parviennent moins facilement à les compléter, ou parce qu'elles travaillent sur des projets d'emblée moins coûteux ? Enfin, au-delà du pourcentage symbolique de femmes cinéastes, il serait intéressant de savoir quel pourcentage des femmes désirant tenter l'aventure y parviennent au final, et de le comparer à celui des hommes réalisateurs.

Des jurys au féminin à Cannes

En attendant, on est impatient de découvrir la sélection cannoise qui, quelle qu'elle soit, ne manquera pas de relancer le débat. Pour le moment, les femmes réalisatrices semblent devoir y être à l'honneur avec Jane Campion présidente du jury officiel, Noémie Lvovsky et Daniela Thomas dans le jury de la Cinéfondation et Andrea Arnold présidente du jury Nespresso de la Semaine de la Critique.

A suivre, donc. Mais une chose est d'ores et déjà certaine : il faut arrêter de blâmer le faible nombre de femmes réalisatrices pour justifier leur absence en compétition officielle. Même en prenant des hypothèses basses, il y a plus de 5% de films réalisés par des femmes de par le monde (ce qui correspondrait au 1 sur 20 de l'an passé). De plus, il serait  intéressant de considérer la sélection cannoise dans sa globalité avant de crier au scandale. En 2013, Valeria Bruni-Tedeschi était un peu l'arbre qui cachait la forêt (certes modestes) des 15 autres réalisatrices de longs métrages sélectionnées, toutes sections confondues.

Cannes 2014 – les prétendants : d’Australie au Chili en passant par l’Afrique

Posté par vincy, le 31 mars 2014

mr kaplan d'alvaro brechner

Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. D'Afrique, d'Amérique du sud ou d'Océanie : ce sont les régions souvent les moins représentées sur la Croisette et celles dont on ignore souvent l'avancée des films. On peut se douter que le cinéma brésilien ne sera pas oublié cette année. D'autant que les grands cinéastes argentins sont toujours en tournage.

- Lisandro Alonso, Film sans titre. Avec Viggo Mortensen, Ghita Nørby. Jamais sélectionné dans un des trois grands festivals européens, Alonso pourrait séduire les sélectionneurs avec cette histoire d'un père et d'une fille qui les mène du Danemark aux fins fonds de la civilisation.

- Vicente Amorim, Guillermo Arriaga, Stephan Elliott, Sang-soo Im, Nadine Labaki, Fernando Meirelles, José Padilha, Carlos Saldanha, Paolo Sorrentino, John Turturro, Andrucha Waddington, Rio je t'aime. Sur le modèle de Paris je t'aime, présenté à Cannes, cette déclaration d'amour à la future ville olympique, réalisée par de nombreux fidèles de Cannes, pourrait faire son avant-première mondiale sur la Croisette.

- Álvaro Brechner, Mr Kaplan (photo). Avec Héctor Noguera, Néstor Guzzini, Rolf Becker. Caméra d'or en 2009 avec Sale temps pour les pêcheurs, le cinéaste uruguayen s'est intéressé à la communauté juive qui réside en Amérique du sud. L'histoire de la vie d'un vieil homme un peu ronchon et lassé par la vie qui va suspecter un vieil allemand d'être un ancien nazi en fuite.

- Niki Caro, McFarland. Avec Kevin Costner, Maria Bello, Morgan Saylor. Jane Campion au jury, pourquoi pas une de ses consoeurs sur la Croisette? Mais cette histoire sportive de la réalisatrice de Paï semble très éloignée des sujets habituellement choisis par les sélectionneurs.

- Russell Crowe, The Water Diviner. Avec aussi Jai Courtney, Olga Kurylenko Premier film de la star, il s'agit du récit d'un homme qui part en Turquie retrouver ses trois fils disparus après la bataille de Gallipoli.

- David Michod, The Rover. Avec Guy Pearce, Robert Pattinson. Après Animal Kingdom, difficile de croire que Michod ratera les marches avec ce drame psychologique qui se déroule dans l'outback australien.

- Lyès Salem, L'Oranais. Son film Mascarades avait été nommé aux Césars. Un film algérien qui raconte les premières années euphoriques après l'indépendance du pays : deux amis, Djaffar et Hamid, sont promis à un bel avenir dans cette Algérie libre jusqu'au jour où la trahison les sépare.

- Sebastian Silva, Nasty Baby. Avec Kristen Wiig, Alia Shawkat, Mark Margolis. Un an après la sélection à la Quinzaine des réalisateurs de Magic Magic, Silva sera-t-il promu avec cette histoire new yorkaise autour d'un couple gay qui a un bébé?

- Abderrahmane Sissako, Le chagrin des oiseaux. Avec Hichem Yacoubi, Abel Jafri, Kettly Noël. Tourné cet automne, le film produit par Sylvie Pialat pourrait permettre à Sissako de revenir à Cannes, 8 ans après Bamako.

Cinélatino 2014: un palmarès très brésilien

Posté par Morgane, le 30 mars 2014

o homem das multidoes cinélatinoAprès 10 jours, le festival Cinélatino touche à sa fin. C’est donc le temps des palmarès! Et cette année, le cinéma venu du Brésil a eut le vent en poupe en recevant 4 des 7 prix avec 3 films différents.

Compétition long-métrage:

*Le Grand Prix Coup de Coeur - O Homem Das Multidoes de Marcelo Gomes et Cao Guimaraes (Brésil, 2013).

Le film suit deux personnages : Juvenal, conducteur de métro, et Margo, qui contrôle le flux des trains. Chacun vit, à sa manière, un état de profonde solitude au sein d’une ville densément peuplée. Peu à peu, cependant, leurs routes vont se croiser. Librement inspiré d’une nouvelle éponyme d’Edgar Allan Poe, ce film fait appel à toute une série de situations inédites, à la frontière du réel. Le film avait déjà récolté le prix de la mise en scène au festival de Rio de Janeiro.

Mention spéciale attribuée à Atlantida de Ines Maria Barrionuevo (Argentine-France, 2014). Ce film était en sélection au Festival de Berlin 2014.

*Le Prix du Public La Dépêche du Midi - Casa Grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014). Ce film était en sélection au Festival de Rotterdam 2014.

*Le Prix CCAS, prix des électriciens gaziers - Somos Mari Pepa de Samuel Kishi Leopo (Mexique, 2013). Ce film était en sélection au Festival de Berlin 2014.

*Le Prix Fipresci, prix de la fédération internationale de la presse cinématographique - Casa grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014)

*Le Prix découverte de la critique française - Casa grande de Fellipe Barbosa (Brésil, 2014)

*Le Rail d’or, prix des cheminots - La ninas Quispe (Les soeurs Quispe) de Sebastian Sepulveda (Chili, France, Argentine, 2013). Ce film sort le 4 juin en France. Il a reçu le prix de la meilleure image à la Semaine de la Critique à Venise en 2013.

Compétition court-métrage:

*Le Prix « courtoujours » - El rama de Mena Duarte (Argentine, 2013)

*Le Prix Signis du court-métrage - O Caminho de Meu Pai de Mauricio Osaki (Brésil, Vietnam, 2013)

Ont aussi été remis les Prix pour la compétition Documentaire ainsi que le Prix Cinéma en Construction.

Palmarès Documentaire:

Pour le Prix documentaire rencontres de Toulouse sous l'égide des médiathèques de Midi-Pyrénées, sont ex-aequo, Le grill de César de Darío Aguirre et La muerte de Jaime Roldos de Lisandra I. Rivera et Manolo Sarmiento.
Le prix a été décerné par un jury de médiathécaires de Midi-Pyrénées et de professionnels du cinéma européen et latino-américain.

Le grill de César de Dario Aguirre a également remporté le Prix SIGNIS (créé en 2003, il est remis par SIGNIS, Association Catholique Mondiale pour la Communication) ainsi que le Prix lycéen (prix remis par une classe du lycée agricole Beaulieu-Lavacant d'Auch, suite à la résidence de la documentariste María-Isabel Ospina.

Prix Cinéma en Construction:

Le Prix Cinéma en Construction (organisé conjointement entre les festivals de Toulouse et de San Sabastian) a pour objectif d'aider à la finalisation, la distribution et/ou la promotion de films latino-américains qui rencontrent des difficultés lors de la phase de postproduction. Six films en cours de finalisation ont donc été montrés à un public de professionnels exclusivement susceptibles d'apporter leur contribution pour que ces oeuvres puissent arriver jusqu'à leur public.

Cette année il a été attribué à Aurora de Rodrigo Sepulveda (Chili).

Cannes 2014 – les prétendants : les grands noms asiatiques au rendez-vous

Posté par vincy, le 29 mars 2014

Gong Li dans Coming Home de Zhang Yimou

Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. On peut y ajouter les derniers films de Kim Ki-duk et Hong Sang-soo, même s'ils ne sont pas encore finalisés. Et difficile de savoir ce qui sortira d'Iran, avec l'accord des autorités ou pas.

- Wang Bing, Love and hate. Une parfaite histoire chinoise : la vie d'un homme plongée dans ses contradictions, avec en toile de fonds celles de la Chine : famille et société, ville et campagne... Petit film indépendant, il est coproduit avec la France.

Hou Hsiao HsienThe Assassin. Avec Shu Qi, Chen Cgang. Le tournage fleuve est tout juste terminé. Pas sûr que le montage soit finalisé avant mai. Un syndrôme Wong Kar-wai autour de ce film d'arts martiaux. Cannes 2015 semble plus probable.

Ann HuiThe Golden Age. Avec Tang Wei, Feng Xiaofeng. Après le succès d'Une vie simple qui signait son grand retour dans les salles occidentales et les palmarès de Festival, ce biopic sur le romancier Xiao Hong pourrait être le symbole d'une consécration d'une carrière commencée il y a 35 ans. Surtout que Ann Hui, primée à Berlin et Venise, n'est jamais venu à Cannes.

- Naomi Kawase, Still the Water. Avec Makiko Watanabe, Hideo Sakaki, Tetta Sugimoto. Une chérie de la compétition et une des réalisatrices les plus respectées dans les circuits art & essai. Cette fois-ci, elle s'intéresse à un adolescent qui convainc sa petite amie d'enquêter sur le corps mort qu'il a trouvé en train de flotter sur l'océan.

- Eric Khoo, The Charming Rose. Avec Joanne Peh. Un régulier de la Croisette. Le cinéaste singapourien se penche cette fois-ci sur la vie d'une strip-teaseuse des années 50, Rose Chan.

- Kazuyoshi Kumakiri, My Man. Avec Tadanobu Asano, Tatsuya Fuji, Fumi Nikaidô. L'adaptation du roman de Kazuki Sakuraba - l'histoire d'une petite fille prise en main par un jeune homme après un tsunami - serait la première cannoise d'un réalisateur déjà récompensé ou remarqué dans des festivals comme Vesoul et Deauville.

Im Kwon-taekHwa-jang. Le vétéran sud-coréen (78 ans), récompensé par un prix de la mise en scène il y a 12 ans sur la Croisette, a boulé son 102e film! Il s'agit de l'adaptation d'un roman de Kim Hoon qui raconte la vie d'un homme qui a passé deux ans à soigner sa femme mourante et qui tombe amoureux d'une plus jeune femme.

- Nadav Lapid, L'institutrice. Après Le policier, le jeune cinéaste et écrivain israélien nous fait revenir à la maternelle, avec les mêmes thèmes - idéalisme, révolte, folie et résistance - dans un contexte toujours dramatique mais plus romanesque.

Takashi MiikeKuime. Avec Ko Shibasaki, Hitomi Katayama, Hideaki Ito. Une histoire de fantômes où un mari veut empoisonner sa femme pour en trouver une autre.

- Eran Riklis, Le deuxième fils. Avec Tawfeek Barhom, Ali Suliman, Laëtitia Eïdo. Adapté du roman de Sayed Kashua, cette comédie dramatique israélo-arabe d'un des réalisateurs israéliens les plus primés de ces dernières années pourraient faire son avant-première mondiale à Cannes. Un parfait "feel-good movie" sur les liens entre les deux communautés religieuses à Jérusalem.

- Johnnie To, Don't Go Breaking My Heart 2. Avec Daniel Wu, Louis Koo, Yuanyuan Gao. L'occasion de voir le réalisateur sous une autre facette avec cette suite d'une comédie romantique qui a cartonné en Asie.

- Apichatpong Weerasethakul, Utopia ou Cemetery of Kings. Avec Jenjira Widner. Grand point d'interrogation puisque peu de gens savent à quelle étape en est le dernier film du réalisateur d'Oncle Boonmee, Palme d'or sous le règne de Tim Burton. On sait tout juste qu'il s'agit de la rencontre près du Mekong dans le nord de la Thaïlande, d'une femme seule et d'un soldat dont tout le régime est atteint de la maladie du sommeil.

- Zhang Yimou, Coming Home. Avec Gong Li, Daoming Chen. Ce serait le grand retour du cinéaste sur la Croisette, 19 ans après Shanghai Triad. Et la 12e collaboration avec Gong Li. Ce drame romantique adapté d'un roman de Yan Geling se déroule lors de la révolution culturelle chinoise (comme Adieu ma concubine, Palme d'or). Une manière de célébrer les 50 ans de l'amitié France-Chine avec l'un des réalisateurs les plus "officiels" du régime. Le film sort en mai en Chine.