Les Guildes américaines choisissent leurs favoris de l’année

Posté par vincy, le 9 janvier 2014

Les trois plus importantes guildes américains ont dévoilé leurs différents favoris ces derniers jours. Un avant-goût pour les Oscars, même si, on l'a vu l'an dernier, cela ne signifie pas qu'ils soient nommés automatiquement pour la statuette suprême. Le vote pour les nominations aux Oscars s'est clos hier.

On notera que trois films sont distingués par toutes les guildes : Capitaine Phillips, Le Loup de Wall Street et American Bluff.

Guilde des Producteurs / Darry F. Zanuck Award

12 Years a Slave
American Hustle (American Bluff)
Blue Jasmine
Captain Phillips (Capitaine Phillips)
Dallas Buyers Club
Gravity
Her
Nebraska
Saving Mr. Banks (A l'ombre de Mary)
The Wolf of Wall Street (Le Loup de Wall Street)

Notons que la productrice Megan Ellison (et sa société Annapurna Pictures) voit deux de ses films retenus : American Bluff et Her.

Guilde des Réalisateurs

Alfonso Cuaron (Gravity)

Paul Greengrass (Capitaine Phillips)

Steve McQueen (12 Years a Slave)

David O. Russell (American Bluff)

Martin Scorsese (Le Loup de Wall Street)

C'est la 8e nomination pour Scorsese (qu'il a obtenu ce prix une seule fois, en 2006 pour Les Infiltrés), la seconde pour Russell (The Fighter, il y a deux ans) et la première pour les trois autres cinéastes.

Guilde des scénaristes

Adaptations

Tracy Letts (August: Osage County)
Richard Linklater, Julie Delpy et Ethan Hawke (Before Midnight)
Billy Ray (Capitaine Phillips)
Peter Berg (Du sang et des larmes)
Terence Winter (Le Loup de Wall Street)

Scénario original

Eric Warren Singer et David O. Russell (American Bluff)
Woody Allen (Blue Jasmine)
Craig Borten et Melisa Wallack (Dallas Buyers Club)
Spike Jonze (Her)
Bob Nelson (Nebraska)

Pour Woody Allen, 5 fois vainqueur de ce prix, il s'agit de sa 21e nomination. Un record.

5 scénarios et 3 adapations en lice pour les Prix Prévert

Posté par vincy, le 9 janvier 2014

La Guilde Française des scénaristes a révélé les 5 films et 3 adaptations en lice pour les deux Prix Prévert, qu'elle remettra le 4 février prochain. Si ce sont les 300 membres de la Guilde qui établissent ces deux listes de nommés, c'est un jury qui choisira les gagnants. Cette année, il est co-présidé par Laurent Tirard et Grégoire Vigneron. On notera que cinq des huit films étaient présents au dernier Festival de Cannes.

Scénario original
9 mois ferme, écrit par Albert Dupontel
Le passé, écrit par Asghar Farhadi, adaptation de Massoumeh Lahidji
L'inconnu du lac, écrit par Alain Guiraudie
Queen of Montreuil, écrit pas Sólveig Anspach et Jean-Luc Gaget
Un château en Italie, écrit par Valeria Bruni Tedeschi, Agnès de Sacy et Noémie Lvovsky

Adaptation

La vie d'Adèle, écrit par Abdellatif Kechiche et Ghalya Lacroix, d'après la bande dessinée de Julie Maroh
Les garçons et Guillaume, à table !, écrit par Guillaume Gallienne, d'après son œuvre théâtrale
Quai d'Orsay, écrit par Bertrand Tavernier, Christophe Blain et Antonin Baudry, d'après la bande dessinée d'Abel Lanzac et Christophe Blain

Fresh french 2014 : les nouveaux visages du cinéma français

Posté par MpM, le 8 janvier 2014

Tout part d'un constat un peu alarmant : où est la relève, côté comédiens, du cinéma français ? Qui sont les acteurs (actrices) qui feront les stars non pas de demain, mais déjà d'aujourd'hui ?

Force est de constater que la très jeune génération (moins de vingt-cinq ans) peine à s'imposer dans un cinéma français qui privilégie les visages interchangeables, et surtout les têtes d'affiche "bankables". Quand aux Etats-Unis, on est une star avant 25 ans, en France, c'est à peine si, à cet âge-là, on vous fait déjà confiance.

Confiance : le mot est lâché. Car là semble bien être le problème du cinéma français qui redistribue éternellement les mêmes acteurs par manque de foi dans les nouveaux ou, pire, les inconnus. Cette absence de renouvellement finit par enrayer un système qui tournait déjà en rond : parce que les télés produisent le cinéma, elles imposent des noms connus des téléspectateurs, et refusent frileusement tout jeune acteur qui n'a pas suffisamment fait ses preuves. Ce faisant, elles se détournent de plus en plus franchement d'une classe d'âge (les 20-30 ans) qui n'avait guère besoin de cela pour se désintéresser du cinéma français. Pas étonnant qu'il s'agisse de la cible privilégiée du cinéma américain, qui, lui, ne l'a jamais négligée.

Alors les jeunes comédiens font leurs armes chez les jeunes réalisateurs (avec plus ou moins de succès) ou en marge de l’industrie. Quitte à ramer, ensuite, pour s'extraire d'une étiquette "art et essai" qui finit par être aussi sclérosante qu'une autre. Or, jeunesse, ça rime avec promesse. Il s'agit d'y croire, alors que le cinéma français réfléchit à une grande réforme de son financement, constatant une désaffection d'une partie du public. Les jeunes comédiens, c'est un pari de rajeunissement certes, mais surtout de renouvellement, et donc de désir. Ce qui manque cruellement actuellement. En regardant les grands succès français de l'année - Les profs, La vie d'Adèle (avec la révélation Exarchopoulos), Au bout du conte, Le passé ou encore 20 ans d'écart, Paris à tout prix, Jeune & Jolie, on constate que les moins de 30 ans peuvent pourtant séduire et même épater le public, entourés ou non de comédiens "confirmés".

Sélection subjective mais rationnelle

Il y a donc des raisons d'y croire. Fragiles, certes, mais bien réelles. En préparant ce dossier, la rédaction d'Ecran Noir a établi de longues listes de jeunes acteurs et actrices qui, au moins une fois dans leur courte carrière, ont crevé l'écran. Pour certains, on attend encore une confirmation avant de s'enflammer (à l'image de Zacharie Chasseriaud ou Paul Bartel très prometteurs dans Les Géants de Bouli Lanners, ou Pauline Burlet épatante dans Dead man talking et Le passé).

Pour d'autres, on espère qu'ils rebondiront après un apparent passage à vide. Ainsi Christa Théret et Lola Créton, qui n'ont pas (encore) de projets annoncés pour 2014, ont été écartées du dossier. Au vu de leur filmographie passée, impossible, pourtant, de penser qu'elles en resteront là.

Finalement, huit comédiens et comédiennes figurent dans le premier volet de ce dossier qui pourrait s'enrichir au fil du temps. Certains creusent leur sillon depuis plusieurs années, d'autres n'ont fait que dernièrement leur apparition sur nos grands écrans, mais tous seront au premier plan pendant l'année 2014. Leurs visages ne vous sont probablement pas inconnus, et quoi qu'il en soit, ils ne le resteront pas. C'est en tout cas le pari que nous prenons en cette période de souhaits pour l'avenir.

Les nouveaux visages du cinéma français (part 1)

Anaïs Demoustier, la belle personne

Ana Girardot, the girl next door

Adèle Haenel, la combattante

Vincent Lacoste, crocodile dandy

Charlotte le Bon, le bon canal

Pierre Niney, le jeu de l'amour et du hasard

Solène Rigot, graine de star

Niels Schneider, l'âge de la séduction

La légende des arts-martiaux Run Run Shaw disparaît (1907-2013)

Posté par kristofy, le 8 janvier 2014

run run shawLe célèbre producteur Run Run Shaw est décédé à l’âge vénérable de 106 ans. Avec son frère Runme Shaw, il a imprimé en lettres d’or son nom aux génériques des meilleurs films de kung-fu. La compagnie Shaw Brothers a été longtemps la marque de fabrique du genre, de son renouvellement à sa large popularisation en Asie jusqu’en occident (avec ensuite la compagnie concurrente Golden Harvest).

Les 4 frères Shaw étaient déjà producteurs de cinéma dès la fin des années 1920 avec leur société Tianyi Film Productions à Shanghai, des films muets puis le premier film parlant en cantonais au début des années 30. L'invasion de la Chine par le Japon les fait se délocaliser à en Malaisie puis ensuite à Hong-Kong en 1957 où ils installent leur nouvelle compagnie Shaw Brothers en 1958. Déjà en 1962 le film The Magnificent Concubine de Li Han-Hsiang est au Festival de Cannes où il remporte un grand prix. Au studio le rythme production-tournage va devenir quotidien avec plus de 1000 personnes travaillant et vivant sur place.

En 1966 c'est le succès du film L'Hirondelle d'or de King Hu, puis en 1967 celui de Un seul bras les tua tous de Chang Cheh : le logo Shaw Brothers va devenir légendaire...
Le chiffre 7 revient souvent dans sa vie. En plus de ses activités au cinéma, Run Run Shaw a co-fondé en 1967 une chaîne de télévision (TBL, Television Broadcasts Limited), en 1977 il est adoubé chevalier par la reine Elizabeth notamment pour son engagement en faveur de la Croix Rouge, en 2007 à l’âge de 100 ans il a reçu un Hong-Kong Film Award d’honneur pour sa carrière, il y a quelques mois en 2013 c’était un British Academy of Film and Television Award d’honneur pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Run Run Shaw est devenu milliardaire autant que philanthrope, il a crée le Shaw Prize (équivalent au Prix Nobel mais pour l’’Asie) qui récompense tout les ans des chercheurs scientifiques, il est aussi co-producteur du film Blade Runner de Ridley Scott.

Les Shaw Brothers ont produit plus d’un millier de films, avec durant leur période la plus faste des années 60 et 70 quantité d’énormes succès : La 36e Chambre de Shaolin est le début d’une trilogie culte avec Gordon Liu, La Main de fer a été le premier film en provenance de Hong-Kong importé avec succès aux Etats-Unis. Les titres les plus célèbres ont été restauré pour ensuite ressortir en salles de cinéma et en coffrets dvd agrémentés de divers bonus (une cinquantaine de titres).  Le Festival de Cannes (dans sa sélection Cannes Classics) montre La rage du tigre en 2004, La Main de fer en 2005 et Les 14 amazones en 2006.

Il y a quelques mois, c’est l’acteur-directeur de combats-réalisateur Liu Chia-liang qui disparaissait, lui qui avait justement réalisé La 36e Chambre de Shaolin produit par Run Run Shaw, le film de kung-fu emblématique. L’influence des productions Shaw Brothers est encore citée en clins d’œil dans différents films, par exemple avec la présence de Gordon Liu dans Kill Bill de Quentin Tarantino ou un combat à la lance au début de Man of Tai Chi de Keanu Reeves (sortie le 30 avril 2014).

Gravity domine les nominations des si peu britanniques BAFTA

Posté par vincy, le 8 janvier 2014

gravityLes BAFTA (Oscars britanniques) prouvent une fois de plus la dépendance du cinéma britannique au colonisateur Hollywood : Gravity domine la course avec 11 nominations, devant le film américain du britannique Steve McQueen, 12 Years a Slave, et American Hustle (American Bluff en français) qui reçoivent chacun 10 nominations. Capitaine Phillips suit avec 9 nominations.

On sera toujours surpris de voir autant de films américains dans un événement censé valoriser une cinématographie nationale.

Heureusement il y a Philomena de Stephen Frears pour sauver l'orgueil national. Seul film anglais dans la catégorie meilleur film. Il est aussi nommé dans la catégorie meilleur film britannique, aux côtés de Gravity, Mandela, Rush, A l'ombre de Mary et Le géant égoïste. Cette catégorie accueille seulement trois cinéastes anglais. Un paradoxe.

Deux réalisateurs sujets de sa majesté sont nommés dans la catégorie du meilleur cinéaste, Steve McQueen et Paul Greengrass, qui feront face à David O. Russell, Alfonso Cuarón et Martin Scorsese.

Aucun scénariste britannique n'est remarqué dans la catégorie du meilleur scénario où se confrontent American Hustler, Blue Jasmine, Gravity, Inside Llewyn Davis et Nebraska. Pour les adaptations, on retrouve quand même Steve Coogan, prix du meilleur scénario à Venise, pour Philomena, face à 12 Years a Slave, Capitaine Phillips, Le Loup de Wall Street et Ma vie avec Liberace.

On plaint tout autant les excellents comédiens du Royaume: les votants préfèrent indiscutablement les stars hollywoodiennes : Christian Bale et Chiwetel Ejiofor affrontent Bruce Dern, Leonardo DiCaprio et Tom Hanks (acteurs) ; Emma Thompson et Judi Dench rivaliseront avec Amy Adams, Cate Blanchett et Sandra Bullock (actrices) ; Michael Fassbender est seul face à Barkhad Abdi, Bradley Cooper, Daniel Brühl et Matt Damon (seconds rôles masculins) ; et Sally Hawkins est isolée au milieu de Jennifer Lawrence, Julia Roberts, Lupita Nyong'O et Oprah Winfrey (seconds rôles féminins).

Côté meilleur film en langue étrangère, La vie d'Adèle affronte The Act of Killing (également cité dans la catégorie documentaire), La grande Bellezza, Metro Manila (de l'anglais Sean Ellis) et Wadjda.

Moi moche et méchant 2, La reine des neiges et Monstres Academy se battront pour le prix du meilleur film d'animation.

Enfin, il ne faut pas omettre les 5 nominés pour le Rising Star Award, qui ont été révélés lundi.

Cannes 2014 : Jane Campion présidente!

Posté par vincy, le 7 janvier 2014

Réalisatrice, productrice et scénariste, la néo-zélandaise Jane Campion, 60 ans, présidera le Jury du prochain Festival de Cannes (14-25 mai 2014). Choix singulier autant qu'étrange. Incontestable à coup sûr. Jane Campion avait présidé le Jury des courts métrages et de la Cinéfondation l'an dernier. Elle avait également reçu le Carrosse d'or 2013 sur la Croisette.

Campion c'est un doublé unique dans l'histoire du Festival : Palme d'or du court métrage en 1986 pour Peel et Palme d'or en 1993 pour La leçon de Piano. C'est également la seule réalisatrice à avoir reçu la Palme d'or et la seule cinéaste venue d'Océanie. Honorée et impatiente, Jane Campion a accepté non pas de juger les films mais de regarder le monde : "C’est la passion qui rend Cannes incontestable. C’est un lieu mythique et surprenant où des acteurs se révèlent, des films trouvent leurs producteurs et des carrières démarrent. Je le sais : ça m’est arrivé."

Jane Campion a réalisé Sweetie (1989), Un ange à ma table (1990), La Leçon de piano (1993), Portrait of a Lady (1996), Holy Smoke (1999), In the Cut (2003), Bright Star (2009) et récemment la série TV Top of the Lake.

Gilles Jacob, président du Festival, se rappelle cette "jeune réalisatrice inconnue venue des antipodes qui aurait été fière que le Festival de Cannes présentât un des trois courts-métrages qu’elle venait d’achever. Ils affirmaient déjà une telle vaillance, une telle humanité, un tel univers que se refusant de choisir, le Festival montra les trois d’un coup – car c’en était un. Jane Campion était née. Et un style avec elle. Ensuite ce furent Sweetie, La Leçon de piano ou récemment Bright Star, ce merveilleux film où la poésie circule comme jamais. Etonnez-vous après tant d’émotions que je l’appelle ma Lady Jane. "

"une célébration du cinéma du monde entier"

"Je suis venue à Cannes pour la première fois en 1986", déclare Campion dans le communiqué du Festival, "et depuis, mon admiration pour la reine des manifestations de cinéma n’a fait que grandir. Le glamour et le professionnel s’y marient de façon unique. C’est le pays des stars, des fêtes, des plages et du business mais on ne perd jamais de vue ce qu’est le festival : une célébration du cinéma comme Art et une célébration du cinéma du monde entier."

Pour le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, "C’est une grande fierté que Jane Campion ait accepté. Après Michèle Morgan, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Isabelle Adjani, Liv Ullmann et Isabelle Huppert en 2009, elle complète la liste prestigieuse des Présidentes de Jury. Originaire d’un pays et d’un continent où le cinéma est rare et puissant, elle fait partie de ces cinéastes qui incarnent à la perfection l’idée qu’on peut faire du cinéma en artiste et séduire un public planétaire. Et nous savons que son exigence personnelle sera aussi celle de son jury."

Depuis quelques années, certaines voix se font entendre pour se plaindre d'un manque de représentativité des femmes dans la compétition. Manière de rappeler que Cannes n'a ni frontières ni genre, le Festival donne la présidence du jury à une "féministe", une artiste complète, une citoyenne engagée, portée par de fortes convictions. C'est la dixième femme à recevoir cet honneur dans l'histoire de la manifestation (Jeanne Moreau l'a présidé deux fois, ce qui fait 11 éditions, sans compter la vice-présidence occupée par Deneuve), la première depuis Huppert en 2009.

Saul Zaentz (1921-2014), producteur rare primé trois fois aux Oscars

Posté par vincy, le 6 janvier 2014

saul zaentzLe producteur de cinéma Saul Zaentz est mort à 92 ans vendredi 3 janvier. Il souffrait de la maladie d'Alzheimer.

Producteur de musique (le jazz, sa première passion, mais c'est avec le rock qu'il fera fortune) avant de se lancer dans le cinéma, il a peu de films à son actif : 10 entre 1972 et 2005. L'homme avait une haute idée du cinéma, qu'il voulait populaire et intellectuel, épique et intime. Installé à San Francisco, volontairement à l'écart d'Hollywood, cet homme d'affaires passionné par la création a produit trois fois Milos Forman, mais aussi Peter Weir, Philip Kaufman, Hector Babenco et Anthony Minghella.

Dès son deuxième film, en association, avec Michael Douglas, il frappe un grand coup. Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975) remporte les cinq oscars majeurs : film, réalisateur, acteur, actrice, scénario. Fort de son succès, cet amoureux de la littérature acquiert alors une partie des droits cinématographiques des livres de J.R.R Tolkien, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. Il en résultera un film d'animation, mais Zaentz a aussi les droits pour le cinéma, la scène et les produits dérivés. Plus de 20 ans plus tard, cet accord conduira à des conflits juridiques entre Zaentz et New Line Cinema, producteur de la première trilogie réalisée par Peter Jackson. Et ces batailles d'avocats continuent encore... Il se bagarrera aussi contre Disney à propos des profits du Patient anglais.

En 1984, Zaentz produit Amadeus de Milos Forman. 8 Oscars (film, réalisateur, acteur, scénario adapté) et un immense succès public là encore. La vie de Mozart reste une référence dans le biopic, malgré les approximations historiques. Le producteur se lance alors dans Mosquito Coast (1986), qui révèle River Phoenix. Le film est cependant un échec. Deux ans plus tard, il ose produire L'insoutenable légèreté de l'être, avec Juliette Binoche. l'inadaptable roman de Kundera, reçoit un accueil plutôt positif. Zaentz perdra de l'argent avec En liberté dans les champs du seigneur d'Hector Babenco, film de plus de 3 heures, qui sera un échec total.

Ces oeuvres, toujours des adaptations, entre provocations et démence, souffre et spectacle, signées de grands noms du cinéma ne suffisent pas à lui faire retrouver sa gloire, liée à celle de Forman.

C'est pourtant avec Anthony Minghella qu'il va triompher. En 1996, il entreprend Le Patient anglais, toujours avec Binoche, mais aussi Scott Thomas et Ralph Fiennes. Le mélo, dans la lignée des David Lean, est un très beau succès au box office et récolte 12 nominations aux Oscars. Il en gagne 9. Plus un, honorifique.

Il ne produira plus rien hormis Les fantômes de Goya, de Milos Forman, en 2006. Malgré la présence de Portman et Bardem, le film sera un échec. Nombreux sont ceux qui voient en lui le dernier grand producteur indépendant américain. Mais la lumière s'affaiblissait, la maladie l'emportait.

Lea Seydoux parmi les « étoiles montantes » des BAFTA

Posté par vincy, le 6 janvier 2014

seydoux dehaan mackay poulter nyong'oLes BAFTA (Oscars britanniques) ont révélé les 5 comédien(ne)s qui seront en course pour Rising Star Award. Deux jours avant la proclamation des nominations 2014, les BAFTA ont dévoilé leur liste d'étoiles montantes. Depuis Tahar Rahim en 2010, aucun français n'y avait figuré. Léa Seydoux, remarquée cette année pour son rôle dans La Vie d'Adèle, Palme d'or à Cannes, a été retenue : ce sera au public de voter. Le gagnant sera connu le 16 février.

Face à Seydoux, connue des spectateurs anglais pour ses participations à Inglorious Basterds, Robin des bois, Minuit à Paris et Mission : Impossible IV, on trouve Dane Dehaan (Lincoln, The Place Beyond the Pines et bientôt The Amazing Spider-Man 2), George Mackay (For Those in Peril, Maintenant c'est ma vie), l'americano-mexicano-kenyane Lupita Nyong'o (12 Years a Slave) et Will Poulter (Les Miller, une famille en herbe).

Les cinq acteurs ont été choisis par un jury composé de Pippa Harris, Gemma Arterton, Mark Kermode, Kirk Jones et Pete Czernin.

Au public de savoir qui succédera à James McAvoy, Eva Freen, Shia LaBeouf, Noel Clarke, Kristen Stewart, Tom Hardy, Adam Deacon et Juno Temple.

Marilyn : ses fragments littéraires au théâtre

Posté par vincy, le 5 janvier 2014

Il y a trois ans, l'événement littéraire était provoqué par Marilyn Monroe, post-mortem. Le Seuil publiait Fragments, recueil de textes inédits de l'actrice : correspondances, critiques, notes, pensées personnelles, poèmes... au total 104 fac similés de manuscrits qui évoquent ses liens avec la littérature, entre autres.

En janvier, le livre se déclinera en pièce de théâtre au Centre dramatique national d'Orléans/Loiret/Centre. Mis en scène et adapté par l'écrivain et réalisateur Samuel Doux, ce spectacle sera sur les planches du 15 au 23 janvier, avant, sands doute de vadrouiller à tarvers la France. C'est l'actrice Lolita Chammah (Copacabana, les adieux à la reine) qui sera seule en scène pour donner vie aux mots de Marilyn. Doux et Chammah avaient déjà collaboré à Orléans pour la pièce La fin du film, d'Arthur Miller, l'un des époux de Monroe.

Fragments avait été le résultat d'une négociation entre l'éditeur français Bernard Comment et la redoutable Anna Strasberg (lire notre article sur l'héritage de Marilyn Monroe). Strasberg avait découvert les textes de l'actrice quelques années auparavant. Mais tous les éditeurs contactés lui avaient proposé un beau-livre alors que Comment lui suggéra un livre classique, comme un roman. La cupide Strasberg préféré ainsi l'offre financière modeste de l'éditeur français aux gros chèques des éditeurs américains.

Le livre, préfacé par Antonio Tabucchi, a été un succès international, popularisé par la notoriété de la star qui montre ici sa face cachée, promu par Anna Strasberg dans les plus grandes foires. Dans ce livre, on découvre Marilyn écrivant :Seule !!!!! Je suis seule. Je suis toujours seule quoi qu'il arrive." l'éditeur accompagne les écrits d'une trentaine de photos.

Tabucchi écrivait sur elle : "A l'intérieur de ce corps vivait l'âme d'une intellectuelle et poète dont personne n'avait le soupçon", manière de rendre hommage à celle qui se plaignait : "Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie !"

Samuel Doux a imaginé un spectacle où l’image de la star s’effacerait lentement pour faire place à sa voix enfin incarnée ; Il a pour cadre un plateau obscur, où clignotent au néon les noms d’Arthur Miller, John Huston et Lee Strasberg ; Lolita Chammah donne ainsi corps aux doutes qui tourmentaient Marilyn, qui apparaît alors définitivement comme un esprit libre.

Inside Llewyn Davis, grand vainqueur des prix de la National Society of Film Critics

Posté par vincy, le 4 janvier 2014

La National Society of Film Critics a décerné les 4 prix les plus importants au film des frères Coen, Inside Llewyn Davis, Grand prix du jury du dernier festival de Cannes : film, réalisateur(s), acteur (Oscar Isaac) et image (Bruno Delbonnel). Une sorte de grand chelem qui relance le film à moins de 2 semaines de la fin des votes pour les Oscars. En revanche, notons qu'un film honoré par la FSFC est rarement oscarisé (c'est arrivé 4 fois seulement depuis 1990). Inside Llewyn Davis triomphe ainsi d'American Hustle, 12 Years a Slave et Her. Les Coen battent Alfonso Cuaron. Delbonnel est récompensé de justesse devant Emmanuel Lubezki (Gravity).

Dans les autres catégories, Cate Blanchett (Blue Jasmine) assure sa domination pour la meilleure actrice, devant deux françaises, Adele Exarchopoulos et Julie Delpy. Pour les meilleurs seconds rôles, James Franco (Spring breakers) l'emporte sur Jared Leto et Jennifer Lawrence (American Hustle) semble imbattable (Lea Seydoux a quand même terminé 3e ex-aequo).

Julie Delpy ne repart pas bredouille, puisqu'avec Richard Linklater et Ethan Hawke, elle récolte le prix du meilleur scénario (Before Midnight). Le cinéma français est aussi primé avec le prix du meilleur film en langue étrangère (La vie d'Adèle, qui bat deux autres films cannois, A Touch of Sin et La grande bellezza).

Enfin, côté documentaire, The Act of Killing et At Berkeley finissent ex-aequo devant le grandiose Leviathan. Enfin, deux films ont reçu une mention, même s'ils ne sont pas encore distribués aux Etats-Unis : Les chiens errants de Tsai Ming-liang et Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone.