Les parapluies de Cherbourg : Michel Legrand se souvient du chef d’œuvre de Jacques Demy

Posté par kristofy, le 27 juin 2013

Alors que Les parapluies de Cherbourg est à nouveau en salles, retour sur ce film culte du début des années 60.

Anecdotes de tournage

Le premier titre du scénario était L’Infidélite ou les parapluies de Cherbourg. Jacques Demy et Michel Legrand ont travaillé sur les chansons dès 1961, le tournage se déroula en 1963.

A la fin les deux enfants dans le film étaient en fait Rosalie-la fille de Jacques Demy et Agnès Varda et Hervé-le fils de Michel Legrand.

Lors de la présentation au festival de Cannes François Truffaut est dans la salle, il enverra ensuite un télégramme avec ces mots : « Quelle beauté, une pure merveille avec ce qui se passe sur la croisette en ce moment, je suis heureux et en même temps ravi ».

A la soirée de la première, les invités ont reçu à l’entrée de la séance un parapluie, et à la sortie de la séance des pompiers ont arrosé d’eau les spectateurs…qui ont alors ouvert ces parapluies !

Michel Legrand à Cannes

Une pluie de récompenses

- Palme d’or du Festival de Cannes en 1964

- Prix Louis Delluc 1964

- 5 nominations aux Oscars 1964 et 1965 : meilleur film en langue étrangère, meilleur scénario original (Jacques Demy), meilleure musique originale de film (Michel Legrand et Jacques Demy), meilleure adaptation de musique de film (Michel Legrand), meilleure chanson I will wait for you (paroles Jacques Demy, musique Michel Legrand)

La restauration

Les différentes étapes de la restauration ont demandés plus de 250 heures de travail, avec une facture de plus de 125 000 euros dont le budget a été réunis par la famille de Jacques Demy, différentes institutions (dont le festival de Cannes), et aussi les fans (par un site internet de crowfunding).

L’exposition Le monde enchanté de Jacques Demy à la Cinémathèque Française depuis le 10 avril se déroule jusqu’au 4 août. Pour l’occasion est édité un beau livre avec 256 pages de documents de travail (dessins, peintures, photos, script, morceau de pellicule originale…), également disponible un coffret 11 cd de l’intégrale des musique de Michel Legrand & Jacques Demy.

Les parapluies de Cherbourg est de nouveau dans les salles de cinéma depuis le 19 juin, le 31 juillet suivra La baie des anges, puis en octobre Une chambre en ville.

Films sous les Etoiles : A l’Est d’Eden en ouverture

Posté par vincy, le 27 juin 2013

à l'est d'eden james dean

Films sous les étoiles, c'est tous les soirs du 27 au 29 juin, au Domaine national de Saint-Cloud, et c'est gratuit.

Pour l'ouverture de cette 10e édition placée sous le thème "Le jardin, le paysage", les cinéphiles pourront revoir aux 3 bouillons le classique d'Elia Kazan, A l'Est d'Eden, précédé par le court-métrage animé Le jardin, de Marie Paccou (2002). A 22h15, au Fer à cheval, le programme prévoit Dialogue avec mon jardinier, succès populaire de Jean Becker avec Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin (2007), précédé du court-métrage animé Le génie de la boîte de raviolis de Claude Barras (2006)

À l’est d’Éden est le premier film en couleurs et en cinémascope d'Elia Kazan. Sorti en 1955, cette adaptation du roman éponyme de John Steinbeck, publié trois ans avant, a reçu un Oscar (second-rôle féminin) et trois nominations aux Oscars (acteur, réalisateur, scénario) le Golden Globe du Meilleur film dramatique et un prix du film dramatique au Festival de Cannes.

Le film se déroule en 1917 dans la vallée de Salinas. Adam Trask et ses deux fils, Cal et Aaron, exploitent le terrain. Les deux frères croient que leur mère est morte alors qu'elle les a abandonné à leur naissance. Cal (James Dean) pense que son père ne l'aime pas, qu'il est le mal incarné et se complait dans le rôle du fils incompris. Quand il apprend que sa mère, tenancière d'une maison close, vit à proximité... Parallèlement, la fiancée (Julie Harris) de son frère va tomber sous son charme.

Le film avait été l'un des dix grands succès de l'année 1955 en France avec 4,2 millions de spectateurs.

Le CNC change de président

Posté par vincy, le 26 juin 2013

frederique bredinLe Centre national du cinéma et de l'image animée a subit un petit électrochoc ce matin. Dans un communiqué reçu ce mercredi midi, la Ministre de la culture et de la communication, annonce qu'elle met fin au mandat d'Eric Garandeau et propose la nomination de Frédérique Bredin.

Ainsi : "La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, en accord avec le Premier ministre, a proposé au Président de la République, de mettre fin au mandat d’Eric Garandeau, président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), au Conseil des ministres du 26 juin 2013. Cette décision prendra effet le 15 juillet 2013.

Depuis sa nomination le 15 décembre 2010, Eric Garandeau a mené à bien d’importantes réformes pour les secteurs cinématographique et de la production audiovisuelle. Il a su gérer avec engagement l’ensemble des dispositifs de soutien et de régulation correspondant à  ces domaines d’activités.

La ministre de la Culture et de la Communication a proposé de nommer Frédérique Bredin pour succéder à Eric Garandeau.

Frédérique Bredin est aujourd'hui inspectrice générale des finances."

Un homme de dossiers, de droite

Si le départ d'Eric Garandeau, ancien conseiller Culture de Nicolas Sarkozy, était l'objet de rumeurs de plus en plus crédibles depuis quelques semaines, il intervient plus tôt que prévu. D'autres imaginaient déjà qu'un Pierre Lescure, chargé du rapport sur "Acte 2 de l'exception culturelle", allait récupérer le fauteuil d'ici la fin de l'année. Mais depuis le Festival de Cannes, la nomination avant la trêve estivale devenait l'hypothèse la plus solide.

Cette précipitation est cependant surprenante car Garandeau n'a pas démérité et porte un bilan plutôt flatteur : Le jour le plus court, extension du fonds sud, défense des aides auprès de Bruxelles... sans compter les résultats flatteurs du cinéma Français en salles et sa soumission docile (et diplomatique) aux décisions et volontés gouvernementales. Mais Filippetti  lui reprochait notamment sa gestion de la réforme de la taxe que paient les distributeurs de télévision au CNC, bloquée depuis plusieurs mois à Bruxelles. A l'inverse, elle aurait pu le féliciter pour bons et loyaux services rendus suite à la polémique sur les cachets des stars survenue fin 2012.

Une femme politique, de gauche

En proposant la nomination de Frédérique Bredin, ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports sous les gouvernements Cresson et Bérégovoy, Filipetti prend le risque d'être accusée de faire la chasse aux sorcières à des hommes nommés par la droite. Plus politique que techno, Bredin a cependant quelques atouts pour elle : elle s'est occupée de la politique cinématographique au cabinet de Jack Lang dans les années 84-86 avant d'être en charge des dossiers culturels à l'Elysée pour Mitterrand. Elle fut également secrétaire nationale du PS  responsable de la culture et de la communication de 1995 à 2000, date à laquelle elle se retire de la vie politique pour rejoindre le groupe Lagardère.

Elle est devenue rapidement favorite pour le poste, notamment parce que le président de la république souhaite féminiser les directions des grandes institutions culturelles. A noter que Frédérique Bredin est issue de la promotion Voltaire à l'ENA, celle d'un certain... François Hollande.

Les sorties cinéma du 26 juin 2013

Posté par vincy, le 26 juin 2013

affiche before midnight- Before Midnight **** de Richard Linklater (USA/Grèce, 1H48) avec Julie Delpy, Ethan Hawke, Seamus Davey-Fitzpatrick.

- Moi, moche et méchant 2 *** de Chris Renaud, Pierre Coffin (USA, 1H38, dessin animé) avec les voix de Steve Carell, Kristen Wiig, Russell Brand en VO et Gad Elmaleh, Audrey Lamy en VF.

- 12 ans d'âge ** de Frédéric Proust (France, 1H25) avec François Berléand, Patrick Chesnais, Anne Consigny, Florence Thomassin.

- Les petits princes ** de Vianney Lebasque (France, 1H30) avec Eddy Mitchell, Paul Bartel, Reda Kateb.

- Broken City ** de Allen Hughes (USA, 1H49) avec Mark Wahlberg, Russell Crowe, Catherine Zeta-Jones, Jeffrey Wright.

- La marque des anges - Miserere de Sylvain White (France) avec Gérard Depardieu, JoeyStarr, Héléna Noguerra, Thierry Lhermitte.

Et aussi :
- Dark Skies de Scott Charles Stewart (USA, 1H36) avec Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo - Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison. Ne trouvant aucun soutien autour d'eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extra-terrestre.

- Les Stagiaires de Shawn Levy (USA, 1H59) avec Vince Vaughn, Owen Wilson, Rose Byrne - Billy et Nick, deux quadras dont les carrières ont été pulvérisées par Internet, repartent à zéro en obtenant un stage chez Google, qui peut-être, débouchera sur un job. En compétition avec des petits génies de l'informatique tout droit sortis de l'école, ils vont devoir prouver qu'ils ne sont pas des dinosaures.

- Le Renard Jaune de Jean-Pierre Mocky (France, 1H24) avec Michael Lonsdale, Frédéric Diefenthal, Antoine Duléry - Charles Senac, auteur d'un unique roman à succès, est retrouvé mort chez lui. Senac était l'être le plus méprisé de tout le quartier et notamment des clients et du patron du Renard Jaune, un bar-restaurant où il avait ses habitudes. Tous avaient une bonne raison pour tuer Charles Dane. L'inspecteur Giraud, un ancien champion cycliste tombé dans l'oubli mène l'enquête, faisant du bistrot sa salle d'interrogatoire.

- Un mois en Thaïlande de Paul Negoescu (Roumanie, 1H25) avec Andrei Mateiu, Ioana Anastasia Anton, Sinziana Nicola - En pleines fêtes du Nouvel an à Bucarest, Radu, jeune trentenaire, décide de rompre avec sa fiancée. La même nuit il part à la recherche de Nadia, sa précédente petite amie, persuadé que c'était l'amour de sa vie.

- Inavouables de Frédéric Cerulli (France, 1H35) avec Patrick Grieco, Hélène Mallet, Sophie Desvergnes - Virgile fait son retour sur la Riviera après avoir totalement disparu de la circulation. Les retrouvailles avec sa bande de potes sont une fête mémorable. Dans le huis clos d'une villa, le destin des amis bascule.

- Electrick Children de Rebecca Thomas (USA, 1H33) avec Julia Garner, Rory Culkin, Liam Aiken - Rachel vit avec ses parents dans une communauté mormone de l'Utah. Le jour de ses 15 ans, elle découvre par hasard, sur un vieux magnéto, une chanson interprétée par un artiste local. Rachel n'a jamais rien entendu de tel et vit ce moment comme une expérience exceptionnelle, mystique et sensuelle. Lorsque 3 mois plus tard elle est enceinte, elle soutient que c'est le fameux morceau pop rock qui en est la cause.

- En pays cannibale de Alexandre Villeret (France, 1H24, film interdit aux moins de 12 ans) avec Axel Philippon, David Saracino, Ivan Cori - Loin d'un Paris de carte postale, Max et sa bande de pieds nickelés se trimballent dans les profondeurs d'un petit milieu citadin décalé, animé par les teufs, le sexe et les drogues. Un "trip-tease" de 48 heures, et une escalade de situations déjantées dans les bas fonds de Paname.

- Good as You de Mariano Lamberti (Italie, 1H35) avec Enrico Silvestrin, Daniela Virgilio, Lucia Mascino - À Rome, huit amis s'apprêtent à fêter ensemble le Nouvel an. Isolés par une coupure de courant, ils sont alors entraînés dans un tourbillon débridé de délires et de quiproquos.

Le maître du Kung-fu Liu Chia-liang disparaît (1936-2013)

Posté par vincy, le 25 juin 2013

lau kar leung liu chia liangLiu Chia-liang était l'un des grands Maître du Kung-fu : acteur, réalisateur, cascadeur, chorégraphe, directeur de combats, il était passé expert en arts martiaux chinois.

Dès les années 50, il débute dans le cinéma hong-kongais, en pleine effervescence. A l'époque le Kung-fu est secondaire dans le 7e art. Ce cantonnais aura dirigé les cascades de plus de 70 films, jusqu'en 2005. Il aura aussi joué dans autant de films, notamment toute la série des Wong Fei Hung. C'est en 1966, avec The Jade Bow, qu'il marque l'histoire du genre avec un mélange de kung-fu, de sabres et d'effets spéciaux. La célèbre Shaw Brothers l'engage immédiatement. Il chorégraphiera les combats des films de Chang Cheh. Commence alors l'âge d'or d'un cinéma qui ne s'exporte pas encore mais cartonne dans la zone Asie.

Avec l'arrivée de Bruce Lee, le cinéma hong kongais change de nature et Liu Chia-luang évolue pour se renouveler. Le Shaolin fait alors son entrée. Mais les flops s'enchaînent. Il songe alors à s'expatrier aux USA. La Shaw Brothers le retient et lui propose de réaliser ses propres films. Il en réalisera 26, entre 1973 et 2003, parmi lesquels Le boxeur spirituel, Le combat des maîtres, La 36e chambre de Shaolin, Le singe fou du kung-fu, Les 18 armes légendaires du Kung Fu, Les 8 diagrammes de Wu-lang, et bien entendu Les démons du karaté... Il mélange ainsi les techniques de son art avec un humour qui sera repris, plus tard, par un certain Jackie Chan. Son cinéma est loin de celui de Chang Cheh. Liu Chia-liang préfère la repentance des méchants ou le pardon des gentils. Son oeuvre est tout autant documentaire, épique et morale. Et le public est de nouveau au rendez-vous jusqu'à la fin des années 70. La Shaw Brothers décline, Jackie Chan explose. Une fois de plus la mutation du cinéma local entraîne l'artiste dans son effondrement. Au milieu des années 80, l'arrêt de la production cinématographique de la Shaw Borthers met un terme à 35 ans de domination de ses techniques.

Paradoxalement, c'est un Chinois qui vient le sauver : Jet Li. Liu Chia-liang change de registre : décors naturel, wushu, gymnastique... l'aspect cinétique devient plus important que le réalisme des combats. Hélas, l'entente avec l'équipe chinoise est mauvaise. Et son déclin s'accélère. Il travaillera malgré tout encore : avec Chow Yun-fat, Jackie Chan... Dépassé, le vieux Maître, maintes fois récompensé, se résigne à laisser de nouveaux cinéastes s'emparer du Kung fu. Ultime chant du cygne, il dirige les cascades de Seven Swords en 2005, film de Tsui Hark qui ouvre le festival de Venise, dans lequel il joue aussi. Il reçoit le Golden Horse Award des meilleures chorégraphies d'action.

Décès de l’auteur de Je suis une légende et scénariste de Duel, Richard Matheson (1926-2013)

Posté par vincy, le 25 juin 2013

richard mathesonL'écrivain américain spécialisé dans les livres de science-fiction et d'épouvante, Richard Matheson, s'est éteint dimanche dernier à l'âge de 87 ans. Né en 1926 à Allendale dans le New Jersey, il avait grandi à Brooklyn (New York), avait commencé à être publié en 1953 avec Jour de fureur.

Ses romans les plus célèbres  ont été adaptés par Hollywood au fil des décennies : Je suis une légende (transposé en 1964, 1971 et en 2007, avec Will Smith), L'homme qui rétrécit, La maison des damnés, Le jeune homme la Mort et le Temps (retitré Quelque part dans le temps), Au-delà de nos rêves, Le jeu du bouton (devenu The Box), Steel (Real Steel)... Lui-même avait souvent été embauché comme scénariste  pour ses propres romans (L'homme qui rétrécit, 1957, qui inspira même Almodovar dans Parle avec Elle), mais pas seulement. On lui doit des films comme La Chute de la maison Usher, Le Maître du monde, Le Corbeau (de Roger Corman), et surtout Duel, le premier film de Steven Spielberg, d'après l'une de ses nouvelles. Il avait également écrit Les Chroniques martiennes, Ghost Story et surtout La quatrième dimension pour la télévision.

Il était assurément l'un des scénaristes les plus doués - Roger Corman avouait que ses scripts nécessitaient rarement des réécritures. L'Académie des films de Science-Fiction, Fantasy et Horreur lui avait décerné un prix pour l'ensemble de sa carrière cette année.

Locarno 2013 : une ouverture islandaise et une clôture française

Posté par vincy, le 24 juin 2013

2 guns Sur le chemin de l'école Locarno 2013Le Festival de Locarno a dévoilé ce matin son film d'ouverture et son film de clôture pour sa 66e édition.

Le 7 août le cinéaste islandais Baltasar Kormákur lancera les festivités avec 2 Guns, comédie d'action avec Mark Wahlberg et Denzel Washington. Le film est l'adaptation du roman graphique de Steven Grant et Mat Santocoulo (qui sera publié en France chez Delcourt fin août). 2 Guns sera dans les salles américaines le 2 août et dans les salles françaises le 18 septembre. Baltasar Kormákur avait reçu le prix du jury jeune à Locarno en 2000 avec 101 Reykjavik.

Le 17 août, le Festival s'achèvera avec la projection du documentaire français Sur le chemin de l'école de Pascal Plisson. Le réalisateur de Massai - les guerriers de la pluie et scénariste de Safari continue son exploration de l'Afrique et du monde avec cette histoire de quatre enfants, des savanes du Kenya aux sentiers de montagnes de l'Atlas au Maroc, de l’Inde du Sud aux plateaux de Patagonie. Le documentaire les suit sur leur trajet du domicile familial à leur école. Le film sort le 25 septembre dans les salles françaises.

Un marché du film classique au Festival Lumière 2013

Posté par vincy, le 24 juin 2013

Le 5e festival Lumière à Lyon (14-20 octobre), dont la programmation a été annoncée jeudi, inaugurera son 1er marché du film classique mondial (16-18 octobre). Il "regroupera des professionnels du monde entier dans le but de dynamiser et de faciliter les échanges autour du cinéma de répertoire." L'an dernier 650 professionnels étaient venus au Festival.

Ce marché dédié au cinéma de patrimoine s'accompagnera de colloques.

"Le cinéma classique constitue désormais une réalité économique et professionnelle dont les perspectives ont encore été accrues par le numérique", explique Thierry Frémaux. "Le festival Lumière n’a jamais été pensé comme un festival de cinémathèque, nous avons travaillé de concert avec les professionnels du répertoire depuis la première édition, il était donc logique de leur offrir un cadre adéquat aux échanges, aux discussions et aux rencontres. Il est important aussi qu’une telle initiative voie le jour en France où le cinéma classique trouve ses plus ardents défenseurs et diffuseurs" précise-t-il.

Madrid de Cine 2013 : 40 films pour défier la crise du cinéma espagnol

Posté par vincy, le 23 juin 2013

logo madrid de cine 2013La 8e édition de Madrid de Cine, l'équivalent des rendez-vous d'Unifrance pour le cinéma espagnol, avait lieu la semaine dernière, du 17 au 19 juin, dans la capitale des Ibères. L'occasion pour la presse internationale et plus de 400 professionnels de découvrir 40 films locaux prêts à être exportés.

Carmina o revienta de Paco Leon (3 fois nommé aux Goyas), Encierro 3D : Bull Running in Pamplona, documentaire de Olivier van der Zee, Alpha de Joan Cutrina, Esto no es una cita de Guillermo Fernández Groizard, The extraordinary tale of the times table de Jose F. Ortuño, Ali de Paco R. Baños, avec Veronica Forque, Somos Gente Honrada de Alejandro Marzoa et Una pistola en cada mano ont été parmi les films les plus vus durant ces journées d'après l'organisation.

Ainsi la comédie de Cesc Gay, Una pistola en cada mano, sortie fin 2012, portée par un casting alléchant - Ricardo Darín, Luis Tosar, Javier Cámara, Eduardo Noriega, Cayetana Guillén et Candela Pena, qui a remporté un Goya du meilleur second-rôle féminin pour ce film - a trouvé un distributeur en France. On a aussi appris que le duo de Cellule 211, Daniel Monzon et Luis Tosar, tourne un autre polar, El niño ; ou que L'orphelinat, le film phénomène de Juan Antoni Bayona, va faire l'objet d'un remake aux USA.

Pendant 3 jours, acheteurs de 29 pays, producteurs, journalistes (35 médias) se sont croisés dans un lieu unique pour rencontrer réalisateurs et comédiens des films participants.

Box office en chute libre

Ce succès croissant de Madrid de Cine a consolé une industrie cinématographique déprimée. Le box office est en chute libre depuis le début de l'année, après une année 2012 déjà désastreuse. Depuis 2009, le cinéma en Espagne est passé de 110 millions de spectateurs à 94 millions l'an dernier! En cause : la hausse de la TVA sur les billets de cinéma qui rend le ticket hors de prix (voir notre actualité du 4 octobre 2012). Le plus gros succès de l'année, The Croods, a rapporté 18 millions de $ quand l'an dernier déjà deux films avaient dépassé les 20 millions de $. Côté espagnol, le film le plus populaire cette année, à l'exception de Mama, reste le Pedro Almodovar, Les amants passagers, avec 6,5 millions de $ de recettes et une modeste 10e place dans le classement annuel.

Le nombre de tournage s'effondre avec seulement 43 productions lancées entre janvier et début juin, soit 25% de moins qu'en 2012 et 56% de moins qu'en 2011. Les mois à venir risquent de ne pas être plus réconfortants. Les budgets moyens par films sont eux aussi en forte baisse : 3 millions d'euros en 2010, à peine 1,8 million d'euros en ce début d'année.

Un cinéma tiré par ses recettes internationales

Cependant, la part de marché des films espagnols augmente (de 11,5% pour les six premiers mois de 2012 à 17,9% pour le premier semestre 2013). Cela confirme la tendance enregistrée l'année dernière, où le cinéma espagnol avait battu son record de 27 ans avec une part de marché de 19,3%. The Impossible a même été le plus gros succès de l'année avec 5,86 millions d'entrées.

Et l'exportation des films espagnols n'a jamais été aussi dynamique - ce qui renforce la nécessité d'un rendez-vous comme Madrid de Cine. En 2012, les recettes internationales ont rapporté 150 millions d'euros à l'industrie du cinéma espagnol, soit largement plus que les recettes du cinéma espagnol dans le pays (110 millions d'euros); au total, 141 films ont été vendus en 2012 pour des marchés étrangers (soit une trentaine de plus qu'en 2011) alors que le nombre de films produits diminue.

Les producteurs et intermittents ont désormais leur réseau social professionnel

Posté par vincy, le 23 juin 2013

En attendant que le gouvernement se penche sérieusement sur le régime chômage des intermittents du spectacle, lourdement déficitaire (en grande partie à cause des employeurs selon un rapport parlementaire), une plateforme de gestion de l'emploi des intermittents, Movinmotion, a été officiellement lancée cette semaine.

Depuis plus d'un an, Movinmotion était en phase de test. Ce réseau social dédié aux sociétés de production permet de gérer des projets en inscrivant ses futurs employés, qui doivent accepter leur participation comme on accepte un ami sur Facebook.

Selon Le Film Français, "toutes les formalités administratives liées au recrutement (contrat de travail, bulletin de salaire, déclaration à l'Urssaf, AEM au Pôle emploi) sont ensuite réalisées en un simple clic."

A terme, cela peut devenir un réseau social B-2-B où les producteurs et intermittents pourront partager leurs informations. Tout cela constituera un annuaire professionnel, facilitant les démarches pour trouver des employeurs d'un côté, des techniciens et artistes de l'autre..

L'objectif de Movinmotion est d'atteindre 2500 intermittents d'ici la fin 2014.