Les sorties cinéma du 5 juin 2013

Posté par vincy, le 5 juin 2013

affiche oh boy- Oh Boy *** de Jan Ole Gerster (Allemagne, 1H28) avec Tom Schilling, Friederike Kempter, Marc Hosemann. 6 Lola Awards (Césars allemands) dont meilleur film.

- The Iceman ** de Ariel Vromen (USA, 1H45) avec Michael Shannon, Winona Ryder, Ray Liotta, James Franco, Chris Evans. Sélection à Venise 2012.

- Shokuzai, celles qui voulaient oublier ** de Kiyoshi Kurosawa (Japon, 2H28) avec Kyôko Koizumi, Sakura Ando, Chizuru Ikewaki.

- La fille du 14 juillet * de Antonin Peretjatko (France, 1H28) avec Vimala Pons, Grégoire Tachnakian, Vincent Macaigne . Quinzaine des réalisateurs 2013.

- Demi-soeur de Josiane Balasko (1H30) Avec Michel Blanc, Josiane Balasko, Brigitte Roüan.

- After Earth de M. Night Shyamalan (USA, 1H40) avec Jaden Smith, Will Smith, Sophie Okonedo.

Et aussi :

- L'Autre vie de Richard Kemp de Germinal Alvarez (France, 1H42) avec Jean-Hugues Anglade, Mélanie Thierry, Philippe Berodot - Alors que le commandant de police Richard Kemp enquête sur un meurtre, d'étranges similitudes lui rappellent une affaire de crimes en série qu'il n'a pu résoudre vingt ans plus tôt, au début de sa carrière. Son seul témoin est Hélène Batistelli. Kemp tente à nouveau d'empêcher les meurtres d'avoir lieu mais un jeune flic lui complique la tâche... qui n'est autre que lui-même en 1989. Il recroisera aussi Hélène, autrement.

- Pop Redemption de Martin Le Gall (France, 1H34) avec Julien Doré, Grégory Gadebois, Jonathan Cohen - Chaque été, depuis leur adolescence, les Dead MaKabes s'offrent une tournée d'été : quelques concerts dans des festivals du fin fond de l'Europe. Mais, pour ces quatre copains, la crise de la trentaine couve et cette semaine de récréation risque bien d'être la dernière : un incident va les obliger à se transformer en hippies.

- Chroniques d'une cour de récré de Brahim Fritah (France, 1H25) avec Yanis Bahloul, Rocco Campochiaro, Vincent Rottiers - A Pierreffite-sur-Seine, en 1980, Brahim, 10 ans, habite avec sa famille dans l'usine de construction de grues dont son père, d'origine marocaine, est le gardien. Les films à la télé, la cour de l'usine, celle de l'école, les potes, constituent son univers. Un royaume apparemment aussi immuable que la vieille grue qui nourrit son imaginaire jusque dans ses rêves, la nuit.

- Millefeuille de Nouri Bouzid (France/Tunisie, 1H45) avec Aahram Aloui, Lofti Ebdelli - L'une porte le voile, l'autre pas. Accessoire pour elles, cette question ne l'est pas pour leurs proches

- D'Acier de Stefano Mordini (Italie, 1H35) avec Michele Riondino, Vittoria Puccini, Anna Bellezza - C'est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles rêvent d'évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s'emparer de l'avenir.

- Diaz - Un crime d'État de Daniele Vicari (Italie, 2H01) avec Claudio Santamaria, Jennifer Ulrich, Elio Germano - En 2001, pendant la dernière journée du G8 de Gênes, plus de 300 policiers prennent d'assaut l'école Diaz, à la recherche des militants du Black Bloc. Dans l'établissement, se trouvent 90 activistes, dont la plupart sont des étudiants européens accompagnés de quelques journalistes étrangers, qui s'apprêtent à passer la nuit à même le sol de l'école.

- Rue des Cités de Carine May, Hakim Zouhani (France, 1H08) avec Tarek Aggoun, Mourad Boudaoud, Presylia Alves - Adilse a 20 ans et réside en banlieue. Sa vie se déroule sur le bitume, entre retape de scooters et glandouille avec son meilleur pote. Ce jour-là, son grand-père disparait.

- Avec nos yeux de Marion Aldighieri (France, 1H31, documentaire) avec Emmanuelle Laborit, Chantal Liennel, Bachir Saïfi - Un voyage dans le monde des sourds. Cette chronique, filmée sur plusieurs années, suit le combat de la compagnie d'acteurs sourds, l'International Visual Theatre, menacé faute d'argent, et de son actrice emblématique, Emmanuelle Laborit.

- Ainsi squattent-ils de Marie Maffre (France, 1H30, documentaire) - Dans les pas du collectif Jeudi Noir à travers son combat pour le logement, alors que des milliers et des milliers de mètres carrés restent inoccupés.

- Not in Tel-Aviv de Nony Geffen (Israël, 1H21) avec Nony Geffen, Romi Aboulafia, Yaara Pelzig - Quand un enseignant refoulé perd son emploi, il décide de tout emporter dans sa chute. En quelques jours, il kidnappe une jeune étudiante, reprend contact avec son amour de lycée, pardonne un vieil ami, tue sa mère, défie un groupe de féministes, une vedette de cinéma, la police et les conventions étouffantes de son insipide petite ville.

- À bas bruit de Judith Abitbol (France, 1H43, documentaire) avec Nathalie Richard - L'histoire d'une amitié entre une bouchère et une cinéaste: toutes deux créent mais pas pour les mêmes raisons.

- Liberté chérie de Mika Gianotti (France, 55 minutes, documentaire) - A travers les questionnements de quelques individualités, le film s'interroge sur la fin de vie et sur les limites acceptées d'une vieillesse dégradée.

- Mère Jeanne des Anges de Jerzy Kawalerowicz (Pologne, 1H50, documentaire) avec Lucyna Winnicka, Mieczyslaw Voit, Anna Ciepielewska - Une adaptation de la célèbre affaire des possédées de Loudun. Dans un petit couvent féminin, toutes les soeurs ainsi que la Mère Supérieure ont été, selon la rumeur publique, possédées par les démons.

Un Goncourt pour Renoir

Posté par vincy, le 4 juin 2013

Jean Renoir Pascal Merigeau FlammarionL'Académie Goncourt a récompensé une biographie sur l'un des plus grands cinéastes du XXe siècle, Jean Renoir. Sobrement intitulée Jean Renoir cette anthologie signée par Pascal Mérigeau (journaliste au Nouvel Obs), parue chez Flammarion en octobre 2012, avait déjà été distinguée par le Prix du meilleur livre français sur le cinéma 2013 décerné par le Syndicat de la Critique et le  Grand prix SGDL de l'essai 2013 avant de recevoir ce prestigieux Prix Goncourt de la meilleure biographie.

Monument de 1100 pages, le livre est aussi colossal qu'instructif. Ce portrait précis du cinéaste dévoile la face sombre d'un homme indécis, nonchalant, exigeant, perfectionniste même. Mérigeau n'hésite pas à explorer les zones floues de ses opinions fluctuantes (tour à tour anarchiste, communiste, mussollinnien...). Au-delà des anecdotes d'archiviste, Mérigeau décrit les tournages difficiles, les succès et les échecs, et surtout le style de celui qui fut l'ami de tous, le généreux et chaleureux bonhomme qui préférait s'entendre avec tout le monde plutôt que de se fâcher avec certains par idéologie. Le livre n'est pas là pour arrondir les angles d'un créateur qui lui savait contourner les polémiques.

Le livre se lit comme un roman. Le personnage suscite l'empathie tant la tendresse qu'il inspire se lit au fil des pages. Pourtant Renoir est un fieffé menteur, un globe-trotteur citoyen du monde avant l'heure, un immense réalisateur (La grande illusion, La règle du jeu, Le fleuve pour n'en citer que trois), un narcissique qui façonne sa réputation en omettant quelques vérités sur la réalité des faits... Le livre démontre toutes les ambivalences d'un artiste légendaire. Cela le rend humain, alors qu'il est parfois fortement déplaisant. Mais Mérigeau utilise une narration très américaine pour rendre tout cela passionnant.

Le film de Todd Haynes « Loin du Paradis » transposé à Broadway

Posté par vincy, le 4 juin 2013

loin du paradis far from heavenLoin du Paradis est sans doute le meilleur film, sinon le plus beau, de Todd Haynes. Sorti il y a 11 ans, quatre fois nommé aux Oscars et aux Golden Globes, cinq fois primé aux Independent Spirit Awards, le film réunissait Julianne Moore en épouse délaissée par un mari aux désirs homosexuels de moins en moins refoulés (Dennis Quaid) et tombant amoureuse de son jardinier noir (Dennis Haysbert) en pleine période de ségrégation raciale.

C'est désormais un drame musical qui se joue "off-Broadway" depuis dimanche (après un mois d'avant-premières) au Playwrights Horizons (petit théâtre de 198 places) de New York. Pour ceux qui envisagent un voyage à "Big Apple", la pièce se jouera jusqu'à début juillet, pour l'instant. Le spectacle avait été rodé au Festival de Williamston l'été dernier.

Divisée en deux actes, cette pièce de deux heures a été adapté par le dramaturge Richard Greenberg (Tony Award pour "Take Me Out"), le musicien Scott Frankel et le parolier Michael Korie. Mis en scène par Michael Greif (on lui doit Rent), Far from Heaven réunit quelques pointures du secteur : Kelli O'Hara, Steven Pasquale et Isaiah Johnson pour les trois rôles principaux.

Ce n'est ni le premier ni le seul film qui inspire les metteurs en scène. Mme Doubtfire, Big, Billy Elliott, La cage aux folles, The Producers, Priscilla Queen of the Desert, Little Miss Sunshine, Sister Act, Martin Guerre, The Full Monty, Peggye Sue s'est mariée, Femmes au bord de la crise de nerfs sont autant d'exemples ... A Los Angeles, le Pasadena Playhouse vient de lancer une version musicale de Nuits blanches à Seattle.

Bouleversements aux festivals de Dubaï et Doha

Posté par vincy, le 3 juin 2013

dubaï et dohaA force de rivaliser en projets culturels, les Emirats du Moyen-Orient en sont venus à se faire une trop féroce concurrence. Abu Dhabi, Dubaï et Doha proposaient chacun un Festival de cinéma avec des ambitions internationales.

Ce lundi 3 juin, le Festival International du Film de Dubaï a annoncé un partenariat avec le Festival Biarritz Amérique Latine. "Ce partenariat est le premier du genre pour le DIFF, et prend la forme d’un échange dans lequel chacun des festivals offre un espace de diffusion à des films sélectionnés" indique le communiqué.

Biarritz accueillera un film arabe lors de sa prochaine édition (30 septembre-6 octobre) et sélectionnera un producteur latino-américain intéressé par des projets de coproduction avec le monde arabe. Le producteur choisit sera invité au DIFF’s Dubai Film Connection project market ainsi qu’au Marché du Film de Dubaï lors de l’édition 2013. Le DIFF a été créé en 2004 et la prochaine édition se déroulera entre le 6 et le 14 décembre.
Par ailleurs, Dubaï incluera 10 films projetés lors de l’édition 2013 du Festival Biarritz Amérique Latine au Cinetech, vidéothèque en ligne qui fournit aux vendeurs, aux producteurs et autres professionnels un accès à des centaines de films depuis un même terminal.

A Cannes, c'est le Festival de Doha (Qatar) qui a décidé de remettre tout à plat. Désormais, le Doha Film Institute se concentrera sur les premiers et deuxièmes films. Après son divorce avec le festival de Tribeca, Doha a fait appel au cinéaste palestinien Elia Suleiman comme conseiller artistique. Premiers effets : l'évènement de décembre n'aura plus lieu et sera remplacé par le Qumra Film Festival en mars. Ce nouveau festival, de 8 jours, dédié aux jeunes cinéastes, sera accompagné d'un marché. L'objectif est de faire émerger de nouveaux talents. Parallèlement, le Doha Film Institute lancera le Ajyal Film Festival for the Young, en novembre. Ce festival ciblera le public familial et aura un rôle d'éducation à l'image pour la jeunesse. Ajyal prend comme modèle le Festival de Giffoni en Italie.

Quant au Festival d'Abu Dhabi, créé en 2007, il aura lieu avant tous les autres, du 24 octobre au 2 novembre, proposant une compétition pour les films de la région du Golfe et une présentation de films internationaux. Délesté de la concurrence de Dubaï et Doha, il pourrait ainsi devenir le véritable grand festival du Moyen-Orient.

Ségolène Royal ne pardonne pas l’interdiction aux moins de 12 ans pour Only God Forgives

Posté par vincy, le 3 juin 2013

ryan goslingSégolène Royal aurait sans doute mieux fait de se taire. La présidente du Conseil régional Poitou-Charentes a tendance ces temps-ci à se mêler de tout et n'importe quoi. En mettant en cause Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, dans le classement du film Only God Forgives, qu'a-t-elle voulu faire? Consolider son image de socialiste protectrice des enfants et adolescents (son créneau depuis qu'elle a été ministre de la Famille)? Fragiliser une ministre qui subit actuellement les médisances d'une partie du secteur culturel égomaniaque (arts plastiques, musique et art contemporain se sentent délaissés)?

Peu importe : on se demande juste quelle mouche (thaïlandaise) l'a piquée!

Hier, sur France 5 dans C/Politique, Royal vante l'éducation des jeunes contre les addictions et "toutes les formes de violence" et déclare : "Je regrette qu'Aurélie Filippetti ait fait déclasser un film ultra violent, qui était interdit au moins de 16 ans (...) sous la pression des producteurs". Elle reprend ainsi une information du Parisien publiée dans la matinée.

Dans le viseur, le film Only God Forgives, de Nicolas Winding Refn, en compétition à Cannes et en salles depuis le 22 mai. Le film n'est pas avare en violence (même si les séquences les plus gores ne composent que 15 % des 90 minutes). Le film était, dans un premier temps, interdit aux moins de 16 ans, avant, finalement, de n'être interdit qu'aux moins de 12 ans.

Mais l'hallucination devient totale quand Royal décide d'argumenter : "Si les producteurs veulent des films pour toutes les familles, qu'ils fassent des films visibles par toutes les familles". "On ne peut pas à la fois faire les bénéfices liés à des films familiaux et en même temps polluer les jeunes avec des scènes d'extrême violence" explique-t-elle en liant confusément rentabilité, genre de films et goûts des spectateurs. Depuis quand un élu dicte-t-il ce qui est bon pour le public, ce qui est "familial" ou pas? Les ados n'auraient donc le droit de voir que des dessins animés et autres comédies sans reliefs? A-t-elle vu le film ? La violence dans Only God Forgives est tout sauf gratuite et s'accompagne même d'une morale contre les pourris.

On peut certes contester l'interdiction aux moins de 12 ans tant les images sont vraiment violentes : et d'ailleurs la légèreté de la classification interpelle face à une scène proprement sadique. Mais ce n'est pas un élu de le décréter : il y a une commission, qu'on peut contester, pour ça.

Plus troublant, Royal semble ignorer que la ministre de la Culture n'a rien à voir dans ce processus de classification. La démagogie n'autorise pas tout. Aurélie Filippetti a donc réagit par communiqué ce matin :

"La classification du film "Only God forgives" réalisé par Nicolas Rinding soulève des interrogations. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, tient à rectifier certaines inexactitudes et à rappeler le rôle que joue le ministère dans les procédures qui permettent, dans le respect de la liberté de création, de garantir la meilleure information des spectateurs.

La Ministre n'est en l'occurrence aucunement intervenue pour faire changer le visa rendu par l'assemblée plénière de la Commission de classification des œuvres cinématographiques (régie par le Décret n°90-174 du 23 février 1990) le 23 avril lors du premier examen, mais simplement pour demander un second visionnage comme le règlement l'y autorise, suite au recours du distributeur du film qui contestait le premier avis rendu d'une "interdiction aux mineurs de moins de seize ans avec avertissement".

Le 30 avril 2013, l'assemblée plénière de la Commission a réalisé ce second visionnage et, après débat, a décidé de revenir sur le premier avis rendu pour proposer une "interdiction aux mineurs de moins de douze ans avec avertissement".

La Ministre, informée de cette proposition, a suivi l'avis de l'assemblée plénière de la Commission qui comprend 28 membres, comme on pourra relever qu'elle l'a systématiquement fait pour l'ensemble des avis rendus jusqu'ici depuis sa prise de fonction."

L’instant Court : Léa Seydoux dans Time Doesn’t Stand Still, réalisé par Benjamin Millepied et Asa Mader

Posté par kristofy, le 3 juin 2013

Lea SeydouxComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip College Boy, réalisé par Xavier Dolan pour le groupe Indochine, voici l’instant Court n° 111.

Le film La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche et ses actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux est donc la palme d’or de ce festival de Cannes 2013. La jeune Adèle est la révélation de Cannes, après plusieurs petits rôles elle était déjà l’héroïne du film Des morceaux de moi sorti en février, à tout juste 20 ans elle est déjà sacrée meilleur espoir féminin de l’année. On lui souhaite d’avance un parcours semblable à celui de sa partenaire : choisir un film moins pour le rôle que pour le réalisateur…

Léa Seydoux est peu à peu devenue l’actrice de la fine fleur du cinéma français (Christophe Honoré, Bertrand Bonello, Sébastien Lifshitz, Rebecca Zlotowski, Benoit Jacquot...) et s’affiche au générique des cinéastes américains les plus connus : Quentin Tarantino, Ridley Scott, Raoul Ruiz, Woody Allen, Amos Gitaï, avec Tom Cruise, prochainement dans le nouveau films de Wes Anderson… Rares sont les actrices qui ont une telle filmographie à seulement 27 ans (c’était le cas de Catherine Deneuve qui avait tourné avec Claude Chabrol, Jacques Demy, Roman Polanski, Jean-Paul Rappeneau, Luis Buñuel, François Truffaut…).

Il arrive souvent qu’une jeune actrice suscite le désir de saisir le mystère de sa beauté du moment avec beaucoup de très nombreux gros plans (tout comme Adèle Exarchopoulos dans La vie d’Adèle), et c’est en fait dans un court-métrage que Léa Seydoux rayonne le plus à l’image : dans Petit tailleur réalisé par Louis Garrel, nommé au César et disponible en dvd.

Il y a plusieurs années, le réalisateur Asa Mader a rencontré Benjamin Millepied qui était alors à la tête du ballet de New-York (avant qu’il ne devienne connu comme le chorégraphe du film Black Swann). Ils décidèrent d’une collaboration qui se concrétisa avec le court-métrage Time Doesn’t Stand Still. Les mouvements de danse font office de langage non-verbal du couple joué par Benjamin Millepied et par Léa Seydoux, les gestes du tango comme langage plus universel que les mots pour les souvenirs d’une histoire d‘amour suspendue... A noter qu’on y entend de la musique de Angelo Badalamenti, le compositeur habituel des films de David Lynch.

Voici donc le court-métrage Time Doesn’t Stand Still co-réalisé par Asa Mader et Benjamin Millepied, et avec Léa Seydoux :

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait de Time Doesn’t Stand Still.

Cannes 2013 : premiers succès dans leurs pays pour Bombay Talkies, La Grande Bellezza et Shield of Straw

Posté par vincy, le 2 juin 2013

Saqib Saleem Randeep Hooda Bombay Talkies

La deuxième vie des films cannois a déjà commencé : quelques films de la sélection officielle sont déjà dans les salles de leurs pays respectifs.

En Inde, Bombay Talkies (hors-compétition), a davantage fait parler de lui pour son baiser homosexuel que pour sa sélection cannoise. A peine une dizaine de films bollywoodiens l'ont osé jusqu'à présent. Souvent les gays y sont stéréotypés, efféminés. L'homosexualité, considérée comme un crime juridiquement jusqu'en 2009, reste un sujet tabou en Inde. Dans Bombay Talkies, un jeune homme (Randeep Hooda, sex symbol local, en photo) embrasse le mari de sa meilleure amie. Selon les observateurs, le public, qui aime commenter avec véhémence, a applaudit la scène. Au box office, Bombay Talkies connaît une jolie carrière pour un film d'auteur : 4e lors de sa première semaine d'exploitation il y a un mois, il est toujours dans le top 15 national et cumule 8,5 millions de roupies.

Au Japon, c'est le Takashi Miike qui est sorti en mai. Shield of Straw a déjà cumulé 13 millions de $ au box office national en 4 semaines. Il est toujours dans le Top 10 malgré ce résultat a priori modeste. Sa constance (il perd peu d'entrées d'une semaine à l'autre) en fait le 14e succès de l'année toutes nationalités confondues (et le 8e pour un film nippon).

En Italie, La Grande Bellezza a pu compter sur l'effet Cannes pour se placer 2e du box office local dès son premier week-end la semaine dernière, malgré la concurrence de Fast & Furious 6. Le film a déjà récolté 2,26 millions d'euros, ce qui le place en quatre jours à la 6e place des films italiens de l'année.

En France, Le passé, Only Gods forgive et La grande bellezza connaissent des parcours divers. Le film d'Asghar Farhadi a passé le cap des 500 000 entrées (ce qui reste exceptionnel pour un film asiatique et le plus gros succès iranien après Une séparation du même Farhadi) ; le polar de Nicolas Winding Refn a séduit plus de 300 000 spectateurs (il ne rééditera pas le carton de Drive, mais ce n'est pas déshonorant non plus) ; enfin le Sorrentino, plus long et moins bien distribué, a déjà dépassé les 70 000 curieux. Le film devrait finir sa carrière avec un résultat proche des deux précédentes oeuvres du réalisateur, This must be the place et Il divo, entre 130 000 et 160 000 spectateurs.

Mais pour l'instant, c'est bien Gatsby le magnifique qui triomphe mondialement. Le film d'ouverture du 66e Festival de Cannes a amassé 210 millions de $ dans le monde!

Nymphomaniac continue son buzz viral avec de nouvelles annonces

Posté par vincy, le 1 juin 2013

casting nymphomaniac lars von trier

Depuis l'annonce du projet Nymphomaniac, Lars von Trier distille habilement (peut-être un peu trop d'ailleurs) les informations sur son prochain film. On a très vite su qu'il comporterait des scènes sexuelles de nature pornographique, puis ce fut la révélation du casting (Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin, Shia LaBeouf, Jamie Bell, Christian Slater, Uma Thurman, Willem Dafoe, Connie Nielsen, Udo Kier, Jean-Marc Barr, Caroline Goodall et Saskia Reeves), et enfin au dernier festival de Berlin la mise en avant des premières images (très sages).

A Cannes, où il est désormais persona non grata, Von Trier a continué son saupoudrage : une photo diffusée sur le site du film, avec l'ensemble des comédiens et Von Trier lui-même (contraint de se taire, avec un adhésif scotché sur la bouche) dans un style très David LaChapelle. La productrice Louise Vesth, chargée de vendre le film ou de rassurer les acheteurs, a apporté quelques précisions : les stars sont doublées par des acteurs porno dès que les plans sont en dessous de la ceinture. "Les comédiens ont fait semblant de faire l'amour. Puis nous avons filmé des doublures qui, elles, font vraiment l'amour. Enfin, nous avons fusionné ces deux éléments avec l'aide du numérique. Au final, au-dessus de la ceinture, ce sera la star, et en-dessous, la doublure."

Dernière nouvelle : le cinéaste informe que son films, divisé en deux parties, sera composée de 8 chapitres.
- Chapitre 1 : Le parfait pêcheur à la ligne
- Chapitre 2 : Jerôme
- Chapitre 3 : Mrs. H
- Chapitre 4 : Delirium
- Chapitre 5 : La petite école d'orgue
- Chapitre 6 : L'église d'orient et d'occident (le canard silencieux)
- Chapitre 7 : Le miroir
- Chapitre 8 : Le pistolet

Tout le question est de savoir comment va s'orchestrer le plan de sortie du film. Nymphomaniac est prévu dans les salles françaises le 30 octobre pour la première partie et le 6 novembre pour la seconde. Est-ce que ce calendrier tient toujours sachant que la productrice de Zentropa a affirmé que l'avant-première mondiale se ferait à Copenhague, où le film ne sort que pour les fêtes ? Le Festival de Venise obtiendra-t-il le film avant? Pour l'instant, la production a signalé que des bribes de ces huit chapitres seraient dévoilés sur www.nymphomaniacthemovie.com au fil des prochains mois, comme s'il s'agissait d'un compte-à-rebours avant le lancement d'une fusée.
Devenu expert en marketing et en buzz, Von Trier continue d'attiser le désir pour rendre son film incontournable, même sans une sélection à Cannes ou des propos polémiques.

La pub pour le ciné à la TV ? Une fausse bonne idée…

Posté par redaction, le 1 juin 2013

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) veut engager dès juin une réflexion sur la publicité pour le cinéma à la télévision. La membre du CSA Christine Kelly avait déjà anticipé l'annonce en énonçant cette possibilité le 19 mai dernier lors du Festival de Cannes.
Actuellement c'est interdit en France mais les chaînes de TV, qui investissent dans les films français par obligation rappelons-le, espèrent ainsi freiner une chute des recettes publicitaires liées à une explosion de l'offre (nouvelles chaînes, concurrence du web...). Une étude récente estimait que les recettes publicitaires du secteur cinématographique s'élevaient à 10 millions d'euros de recettes nouvelles pour les chaînes généralistes.

Les auditions avec les organisations professionnelles, le CNC et les chaînes de TV débuteront dans la seconde partie du mois de juin. Le CSA nous rassurerait presque en signalant qu'à l'issue de celles-ci "le Conseil, soucieux de la prise en compte de la diversité des situations dans un contexte économique difficile, élaborera des propositions qu'il souhaite voir soumises à la concertation d'ici la fin de l'année". Le contexte difficile n'est pas celui du cinéma mais bien de la télévision.

Kelly avait justifié le revirement du CSA sur le sujet avec un argument assez étrange : la France est une exception en Europe : "En France, depuis les débuts de la télévision, la publicité pour le cinéma a été interdite, dans l'idée de se prémunir de grandes campagnes financées par des films étrangers. Avec ce protectionnisme, la France se distingue en Europe. Elle a été plusieurs fois critiquée pour cela par la Commission européenne". So what? la France est aussi le seul à avoir su préserver une certaine diversité cinématographique qui ont ainsi permis aux cinémas non-américains de rester populaires et attractifs dans les salles.

Alors que la France se bat pour protéger l'exception culturelle face à une Commission européenne qui voudrait l'intégrer dans le futur traité de libre-échange américaino-européen, cela sonne comme une incongruité. Car si la publicité a été interdite sur les chaînes de TV en France, c'est bien pour éviter que les films bénéficiant de moyens marketing conséquents (les productions des studios hollywoodiens, les gros budgets français) écrasent par leur notoriété les films plus fragiles. On imagine mal des distributeurs indépendants, déjà vulnérables financièrement, investirent des centaines de milliers d'euros dans des espaces publicitaires cathodiques alors que la presse écrite, web et radio leur coûtent déjà très cher.

On serait moins inquiet si les mêmes chaînes de télévision défendaient sur leurs antennes les "petits" films. Mais les grands talk-shows dits "culturels" (et en fait fourre-tout) préfèrent inviter les stars et autres vedettes de comédie. Avec ses "people" hors cinéma, le Grand Journal en est le parfait exemple à Cannes, malgré le statut de partenaire officiel du Festival de Canal +. Ne parlons pas des émissions culturelles dédiées ou partiellement consacrées au 7e art, qui se résument souvent à des échanges de critiques (Le Cercle, Ça balance pas mal à Paris), des talkshows ou un entretien (dans les JT). Contrainte de sabrer dans ses dépenses, France TV annonce l'arrêt absurde du peu coûteux Des Mots de minuit, laissant les attachés de presse choisir entre On n'est pas couché et Grand Public ; les autres chaînes généralistes gratuites n'ont pas un seul magazine même indigne ; Canal + a arrêté depuis longtemps son émission spécialisée, optant pour un gavage sportif ; quant aux chaînes infos, leur couverture des sorties est au mieux anecdotique au pire pathétique.

Autant dire que si le CSA décidait d'autoriser la publicités des films sur les chaînes de TV, il faudrait exiger des contreparties au niveau des programmes (diversité, qualité, spécialité). Difficile d'exiger des quotas ou une auto-régulation. Une fois libéralisée, la publicité pour les films aura pour conséquence ce qui a toujours voulu être évité : la domination d'un certain cinéma tant en nombre de copies le mercredi qu'en visibilité. L'écart entre les gros et les petits ne fera que s'accentuer, dans un marché qui se concentre déjà de plus en plus. Et rien ne dit, en plus, que ces 10 millions d'euros de cash publicitaire serviront à financer de meilleures créations ou émissions audiovisuelles...

Si les chaînes de TV ont besoin d'argent, c'est aussi parce que l'audience se disperse : la faute à des programmes le plus souvent médiocres. Hélas, pour ce nivellement par le bas, le CSA n'a toujours pas entamé de réflexion.

Glenn Close et Benicio Del Toro rejoignent Zoe Saldana et Chris Pratt dans Guardians of the Galaxy

Posté par vincy, le 31 mai 2013

Le nouveau blockbuster de Marvel, Guardians of the Galaxy, s'apprête à être tourné au Royaume Uni.

On savait que Chris Pratt (Zero Dark Thirty), qui oscille entre le surpoids et la gonflette, avait été confirmé pour le rôle de Peter Quill / Star-Lord.  Disney avait également enrôlé Michael Rooker (révélé il y a 27 ans par Henry : Portrait of a serial killer) pour Yondu et le catcheur Dave Bautista pour Drax le destructeur. Le méchant Basil Sandhurst est interprété par Lee Pace (Thranduil dans la trilogie du Hobbit). Au milieu de ce casting très viril, Deadline Hollywood a annoncé que Glenn Close et John C. Reilly étaient en négociation finale pour rejoindre le casting. Close devrait même endosser le rôle de leader des Nova Corps. Enfin la gracieuse Zoe Saldana (Avatar) a été choisie pour être Gamora.

Les gardiens de la galaxie sont une équipe rassemblant plusieurs héros Marvel. Le studio a opté pour la deuxième équipe, celle lancée en 2008 par l'éditeur, et non celle d'origine en 1969. A priori les Avengers (qu'ils croisent dans leurs aventures) ne feront pas partie de l'équipe.

Cela fait trois ans que Marvel développe le projet et la société a déposé la marque pour toutes sortes de produits dérivés il y a un an. Disney a engagé James Gunn (Horribilis, Super) pour réaliser le blockbuster.

Le film doit sortir en août 2014.

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MàJ  [4 juin 2013] : Benicio del Toro et Karen Gillan (qui sera une méchante) ont rejoint le casting. Close et Reilly sont confirmés. Tous les comédiens ont signé pour d'éventuelles suites et spin-off.

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Lire aussi : Disney gonfle ses muscles avec Lucasfilms, Marvel et Pixar