Deauville : Andy Garcia et Steven Soderbergh jouent avec les mensonges

Posté par kristofy, le 13 septembre 2009

Andy GarciaAndy Garcia est acteur, producteur, réalisateur, musicien, père de famille... et d'autres choses encore. Que pourrait-on bien lui reprocher ? Peut-être de très mal imiter Marlon Brando... mais c’est pour nous faire rire dans son nouveau film, City Island. Alors voila, ce comédien aux multiples talents méritait bien un hommage du Festival américain de Deauville. Quand on lui demande de se souvenir de ses débuts, l'acteur se rappelle immédiatement qu’il a été d’abord un enfant émigré de Cuba vers la Floride. Cet exil l’a toujours marqué, et il a trouvé une consolation dans l’art, la musique et le cinéma. Il a eu l’aspiration de participer à ce monde merveilleux qui était une sorte d’échappatoire. C'est ainsi qu'il a commencé par jouer gratuitement au théâtre, et après pas mal de temps et d’embûches, à force d’entêtement et d’acharnement, il a fini par en faire son métier. Il était devenu acteur…

On l'a particulièrement remarqué dans Huit millions de façons de mourir de Hal Ashby, Les incorruptibles de Brian De Palma, Black Rain de Ridley Scott, Le Parrain 3 de Francis Ford Coppola, Héros malgré lui de Stephen Frears, Dernières heures à Denver de Gary Felder, L’enjeu de Barbet Schroeder, Modigliani de Mick Davis… Dans ce dernier film, il partageait d'ailleurs l’écran avec Elsa Zylberstein, et c’est la comédienne qui était sur scène avec Jean-Loup Dabadie (membre du jury) pour lui rendre cet hommage. Inès Sastre était également présente, elle qui a joué dans Adieu Cuba, la grande œuvre d'Andy Garcia puisque qu’il en est le producteur, le co-scénariste, le réalisateur, le compositeur de la bande-originale, et bien entendu aussi l’acteur.

On a découvert un nouveau visage du comédien lors de la première de City Island : il veut nous faire rire de la même manière que le personnage principal d’une pièce de boulevard. Dans ce film, toute la famille fait des mensonges et des cachotteries : le fils est attiré par les femmes obèses sur internet, la fille qui a une bourse pour ses études fait du strip-tease dans un club, le père dit qu’il va jouer au poker pour ne pas avouer qu’il suit des cours de théâtre, la mère est en manque d’étreintes fougueuses et s'intéresse à l’ex-prisonnier ramené à la maison par son mari pour une obscure raison… Cet étranger va attiser les soupçons et les dérapages en tout genre, et ça va être difficile pour toute la famille, chacun ayant honte d’assumer ce qu'il a été. Au générique de cette comédie, on retrouve Julianna Marguiles, Emily Mortimer, Alan Arkin, et une jolie actrice présente à Deauville qui est Dominik Garcia-Lorido (la fille aînée de Andy Garcia !).

"Il s’agit surtout de résoudre le problème de la forme à choisir pour raconter telle histoire"

Andy Garcia a aussi joué dans les Ocean’s 11, 12 et 13 de Steven Soderbergh. Celui-ci était déjà venu à plusieurs reprises à Deauville, et il y est revenu une nouvelle fois pour Steven Soderberghnous présenter The Informant, avec en vedette un Matt Damon méconnaissable qui a pris quinze kilos de plus. Il s’agit d’un cadre d’une multinationale de l’agroalimentaire qui après un possible sabotage va livrer aux FBI les pratiques illégales de son entreprise. Il se prend pour un espion à enregistrer des réunions pour donner des preuves aux autorités d’une entente sur les prix entre concurrents qui fausse le marché. Mais à toujours raconter une nouvelle chose à une nouvelle personne, on va se poser bien des questions sur cet informateur. La plus grande réussite du film est de nous montrer cette histoire actuelle avec un look vintage seventies du plus bel effet. Ce personnage de menteur qui dit des vérités avait en fait déjà été proposé à Matt Damon dès 2001, il est inspiré d’une histoire vraie ou presque. Steven Soderbergh s’est confié en donnant sa version des faits, vraie avec quelques mensonges ?

"Je ne raisonne pas vraiment en terme de film sérieux ou de comédies, de l’extérieur vous pouvez avoir l’avis que vous voulez, mais en fait pour moi il s’agit surtout de résoudre le problème de la forme à choisir pour raconter telle histoire. Le livre et le scénario me suffisaient, je n’ai pas rencontré la personne qui a vécu ces évènements, il ne fallait que les faits, je voulais être précis mais pas réel. Je vais vous avouer une lubie : j’adore la décennie 1966-1976, ce qui explique l’époque où j’ai placé le film. On a transformé de manière radicale Matt Damon avec 15 kilos en plus et une modification du visage, il est devenu monsieur tout le monde. On ne le reconnaît pas, donc de manière homogène il y a dans ce film que des acteurs peu ou pas connus, pour pas que le spectateur soit distrait en reconnaissant une personnalité."
Steven Soderbergh filme un homme qui se perd dans ses vérités au milieu de menteurs tandis qu'Andy Garcia interprète un homme qui se perd dans ses mensonges parmi les membres de sa familles qui cachent leurs secrets : City Island et The Informant, deux films très différents qui montrent bien que le cinéma est l'art de l'illusion.

Crédits photo : Christophe Maulavé

Le cinéma israélien obtient enfin une récompense suprême du cinéma

Posté par vincy, le 12 septembre 2009

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Depuis le début de la décennie, le cinéma israélien renaît avec flamboyance. Sélectionné au plus haut niveau dans tous les grands festivals, cité aux Oscars, séduisant les publics cinéphiles, il ne lui manquait plus qu'une Palme d'or, un Ours d'or ou ... un Lion d'or. Grâce à Ang Lee c'est chose faite. Un premier film qui plus est. Le palmarès récompense d'alleurs unegénération de cinéastes émergeants ou décalés.

Palmarès du jury :

- Lion d'or du meilleur film : Lebanon de l'Israélien Samuel Maoz

- Lion spécial pour l'ensemble de la carrière : Jacques Rivette

- Coupe Volpi du meilleur acteur : le Britannique Colin Firth (A Single Man) de Tom Ford. Le film a aussi le Queer Lion du meilleur film gay.

- Coupe Volpi de la meilleure actrice : Ksenia Rappoport (La doppia ora de Giuseppe Capotondi)

- Lion d'argent-Prix de la mise en scène : l'Iranienne Shirin Neshat ( Zanan bedoone mardan (Women Without Men))

- Prix spécial du jury : Soul Kitchen de Fatih Akin

- Prix Luigi De Laurentis de la meilleure Première Oeuvre : Engkwentro, de Pepe Diokno

- Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète : Jasmine Trinca (Il grande sogno de Michele Placido)

- Osella du meilleur scénario : Todd Solondz (Life During Wartime)

- Osella de la meilleure direction artistique : Sylvie Olivé (Mr Nobody de Jaco Van Dormael)

Palmarès de la section Orizonti (Horizons)

- Meilleure fiction : Engkwentro, de Pepe Diokno

- Meilleur documentaire : 1428, de Du Haibin

- Mention spéciale : The Man's Woman and Other Stories, d'Amit Dutta

Autres prix :

- Prix FIPRESCI de la critique internationale
Meilleur film de la 66ème Mostra de Venise : Lourdes, de Jessica Hausner
meilleur film dans les sections Horizons et Semaine internationale de la critique : Choi Voi ,de Bui Thac Chuyen

- Prix SIGNIS
Lourdes de Jessica Hausner
mention spéciale à Lebanon, de Samuel Maoz

- Controcampo Italiano
Cosmonauta, de Susanna Nicchiarelli
Mention spéciale - Negli occhi, de Daniele Anzellotti et Francesco Del Grosso

- Label Europa Cinémas aux Journées des auteurs-Venice Days 2009
The last days of Emma Blank, d'Alex van Warmerdam

- Lionceau d'or 2009
Capitalism: A love story de Michael Moore
- Prix de l'UNICEF
Women without Men, de Shirin Neshat

- Prix La Navicella – Venezia Cinema
Lourdes, de Jessica Hausner

- Prix Nazareno Taddei
Lebanon de Samuel Maoz

- Prix du numérique Future Film Festival
Metropia, de Tarik Saleh
mention spéciale : Là-haut, de Pete Docter

- Prix Brian
Lourdes, de Jessica Hausner

- Queer Lion du meilleur film gay
A Single Man, de Tom Ford

- Prix Arca Cinemagiovani
meilleur film de la 66ème Mostra : Soul Kitchen, de Fatih Akin
meilleur film italien : La doppia ora de Giuseppe Capotondi

- Prix Open 2009
Capitalism: A love story, de Michael Moore

- Prix Gianni Astrei. Le cinéma pour la vie
Lo spazio bianco, de Francesca Comencini

Deauville : à défaut de nouvelles stars, les actrices « vintage » sont de retour !

Posté par kristofy, le 12 septembre 2009

Robin Wright PennAprès Meryl Streep en début de festival, le Festival de Deauville a rendu hommage hier à une grande actrice dont le talent a discrètement éclaté au fur et à mesure de sa filmographie. Sans être une star, Robin Wright Penn a côtoyé les plus grands réalisateurs et les plus grands acteurs tout en jouant dans des films plus mineurs, mais à chaque fois, au détour d’une scène, sa performance discrète était remarquable.

C’est Princess bride de Rob Reiner qui la fit connaître (après le feuilleton Santa Barbara !), puis elle fut au générique de Toys de Barry Levinson, Forrest Gump de Robert Zemeckis, Incassable de M. Night Shyamalan, Laurier blanc de Peter Kosminsky, Nine lives de Rodrigo Garcia, Par effraction de Anthony Minnghella ou dernièrement de Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald. Elle est évidement connue aussi pour ses films en compagnie de Sean Penn, devant ou derrière la caméra, comme The crossing guard, She’s so lovely ou The Pledge.

Un hommage un peu démesuré

Cet hommage officiel lui a été rendu sur scène par Claude Lelouch qui s’est dit "toujours heureux d’être ici à Deauville pour plusieurs raisons, et ce soir pour une très belle raison…" Il a même profité de l’occasion pour glisser qu’il aimerait bien que Robin Wright Penn tourne dans un de ses prochains films (il travaille en ce moment sur Ces amours-là dans lequel il dirige le chanteur Raphaël présent à Deauville comme juré).

Même s'il est peu probable que Robin Wright Penn réponde à son appel, l’actrice a déjà tourné pour quelques Français, mais dans des films américains : Les anges de la nuit de Phil Joanou, et un segment de New York I love you dirigé par Yvan Attal. De plus, elle aurait en projet de jouer dans le remake de La piscine

Suite à cet hommage, certes un peu démesuré pour une comédienne qui n'a jamais été tête d'affiche, on a découvert en avant-première The private life of Pippa Lee de Rebecca Miller, elle aussi présente, dont le film précédent, The ballad of Jack and Rose, avait déjà été applaudi à Deauville. Cette fois, un gros casting entoure Robin Wright Penn : Keanu Reeves, Alan Arkin, Maria Bello (épatante encore une fois), Winona Rider, Monica Bellucci et Julianne Moore ! On découvre que Pippa Lee semble une femme comblée avec son mari et des deux grands enfants mais son petit monde ne tourne plus rond et alors elle se souvient de son enfance et de sa jeunesse… Son histoire fait des allers-retours entre passé et présent et les failles de cette femme vont devenir un gouffre dans lequel elle risque de sombrer.

Il se dit qu’une actrice qui a dépassé la quarantaine n’intéresse plus guère les producteurs d’Hollywood… le Festival américain de Deauville a largement prouvé le contraire avec ces deux hommages, mais également en présentant plusieurs films où les actrices stars des années 90 sont de retour.

L'âge les rend classe

On a ainsi pu découvrir les derniers longs métrages de Michelle Pfeiffer et de Mira Sorvino. Personal Effects est un premier film réalisé par David Hollander dans lequel une veuve d’une quarantaine d’années (Pfeiffer) rencontre dans une thérapie un jeune homme (Ashton Kutcher) qui a presque la moitié de son âge. Tous deux ont perdu un proche de manière violente, et leur chagrin et leur désir de justice vont les faire se rapprocher, et même se raccrocher l’un à l’autre… Même si le film est inégal et plein de sentiments mielleux, revoir Michelle Pfeiffer est un vrai plaisir. L’actrice, qui semble toujours aussi jeune, a encore l'allure féline (souvenez-vous de son costume de Catwoman) et le sourire fragile. Il ne lui manque plus qu’un nouveau vrai bon film pour de nouveau impressionner la pellicule. Mais la vraie question demeure : Michelle Pfeiffer viendra-t-elle bientôt à Deauville ?

Dans un style très différent, qui se souvient du dernier film de Mira Sorvino ? C'est vrai que l'actrice n’a pas beaucoup joué ces dernières années pour cause de maternité (qui Mira Sorvinoest toujours le plus beau rôle d’une actrice, paraît-il). Mira Sorvino est donc de retour par la grande porte, et elle est venue au festival nous présenter Like dandelion dust de Jon Gunn. Elle y joue le rôle d’une femme abattue qui retrouve son mari (l’impeccable Barry Pepper) à sa sortie de prison et lui avoue avoir caché sa grossesse pendant qu’il était incarcéré et avoir confié l’enfant à l’adoption. Le couple décide de demander à récupérer leur enfant, un petit garçon de sept ans qui vit désormais dans une famille riche…

Avec ce qu'il faut d'émotion, des acteurs au diapason, un sujet de société délicat (garder ou perdre un enfant à tout prix), le film est une vrai réussite. Il est encore trop tôt pour prédire une nomination aux oscars (Mira Sorvino en avait reçu un pour Maudite Aphrodite de Woody Allen) mais, quoi qu'il en soit, Like dandelion dust a déjà eu plusieurs récompenses dans différents festivals.

En plus de leur talent d'actrice, Meryl Streep, Mira Sorvino (qui d’ailleurs parle un français presque parfait) et Robin Wright Penn ont pratiqué l’autodérision tout en se montrant sincères, et se sont volontiers prêté au jeu des autographes. Décidément, les actrices américaines rencontrées cette année à Deauville ont la classe ! Un exemple pour certaines jeunes starlettes ?

Crédits photo : Christophe Maulavé

15 ans après Giorgino, Mylène Farmer croit de nouveau au cinéma

Posté par vincy, le 11 septembre 2009

18858406.jpgEn musique, elle aligne les records. Rien que cette année, Mylène Farmer aura été la première artiste en 25 ans d'existence du Top 50 à avoir aligné tous ses singles en pôle position des ventes, la première chanteuse française à se produire au Stade de France (aujourd'hui et demain). Elle aura conforté sa place de plus grosse vendeuse de disques en France depuis 1984 (six disques de diamant). Mylène Farmer c'est aussi des clips, souvent inoubliables. La plupart des vidéos a été réalisée par Laurent Boutonnat mais elle a aussi demandé à des cinéastes comme Luc Besson, Abel Ferrara, puis à d'autres vidéastes de se charger de son mythe "audiovisuelomusical".

En revanche au cinéma, la Mylène a eu moins de chance. Certes elle a prêté sa voix à la Princesse Sélénia dans Arthur et les Minimoys. Sans compter les nombreuses BOF où la chanteuse est sollicitée. On se souvient surtout du plantage du film de Laurent Boutonnat, Giorgino, en 1994. Même pas 70 000 entrées après un an de montage et des mois de tournage. L'acteur du film, Jeff Dahlgren, a d'ailleurs disparu. Boutonnat a racheté les droits. Aucune exploitation commerciale n'est possible, mais il a quand même sorti le film en DVD il y a deux ans. L'échec ne fut pas seulement public, mais aussi critique. Farmer, pourtant fascinée par le cinéma, n'a pas réitéré l'aventure.

Jusqu'à maintenant. Opportunément, à la veille de son méga-show (dont les images ont été confiées à notre ami Alain Escalle), la Mylène annonce son retour sur grand écran, et pas dans ceux des stades. Elle devrait incarner le personnage de Tess, issu du livre L'ombre des autres, roman écrit par Nathalie Rheims, scénarisé par feu Claude Berri et produit par Luc Besson. Rheims et Berri c'était une longue histoire d'amour. Farmer et Besson c'est assurément une belle histoire d'amitié professionnelle. Le film serait en tournage au début de l'année 2010, réalisé par Bruno Aveillan. On lui doit des spots de pub célèbres et primés. Notamment La foule de Perrier. Il aussi exposé dans le monde entier, avec son approche en vidéo expérimentale. Il a surtout tourné le récent clip du tube de la chanteuse, "Dégénération". Ce serait son premier long métrage.

Farmer en rôle principal, loin de Boutonnat. Elle interprétera une chercheuse en médecine du 19e siècle, confrontée à des phénomènes étranges et inexplicables. Le visible et l'invisible se mélangent alors, entre rationalisme et paranormal, avec des réminiscences gothiques qui ne déplairont pas à la chanteuse.
A 48 ans, celle qui voudrait qu'on ne l'oublie pas, pourrait parier sur le cinéma pour accentuer la valeur de son mythe. Icône pop, elle cherche sans doute dans l'image une jeunesse éternelle. Pour l'instant elle attire davantage de monde dans les stades que dans les salles. Le pari est risqué.

Venise 2009 : Brillante Mendoza, invité surprise de la sélection

Posté par vincy, le 10 septembre 2009

Le cinéaste philippin Brillante Mendoza, récent prix de la mise en scène au Festival de Cannes avec Kinatay, a présenté le deuxième film surprise de la compétition officielle de Venise. Et le Lion d'or n'est pas impossible. Pour son neuvième film (en 4 ans), Lola, chornique sociale, le réalisateur a frappé fort en rivalisant avec le coup de coeur du festival, Lebanon.

Ces deux portraits croisés de femmes âgées, survivant à la violente fatalité de leurs existences. deux femmes que tout sépare sauf un crime. Cette chronique sociale filmée comme un documentaire fait de Mendoza un des metteurs en scène les plus singuliers et les plus marquants de la décennie.

Duris va vivre sa vie aux côtés de Deneuve et Foïs

Posté par vincy, le 10 septembre 2009

durisdeneuvefoisarestrup.jpgDuris. Deneuve. Foïs. Arestrup. Un sacré quatuor. Excitant. Surtout que les quatre comédiens tournent dans l'adaptation d'un roman de Douglas Kennedy, L'homme qui voulait vivre sa vie (1998), traduction de The Big Picture. Sur le modèle de Ne le dis à personne, le réalisateur Eric Lartigau a transposé le best-seller très américain en région parisienne. Le réalisateur change surtout de registre après deux pastiches (Mais qui a tué Pamela Rose? et Un ticket pour l'espace) et uine comédie romantique à succès (Prête-moi ta main).

Le tournage vient de débuter. Le Figaro a même révélé comment finissait le personnage de Catherine Deneuve. Malhabile. D'autant qu'il s'agit de la surprise de cette adaptation. Dans le roman, l'associé du jeune avocat, interprété par Romain Duris, est un homme. "Ce qui m'a beaucoup plu, c'est qu'Eric m'a dit que le personnage d'Anne, qui est le mentor de Paul, était très viril. Et que finalement c'était un rôle d'homme" avoue la star. Pour se préparer, elle écoute du rock et fait confiance au jeu de son partenaire : "Il a comme moi une façon de parler très rapide et l'envie de bousculer les choses."

Duris, avocat brillant, marié, deux enfants est passé à côté de sa vie. Sa femme, Sarah (Marina Foïs, la compagne de Lartigau à la ville), prend un amant photographe - le métier que Paul voulait exercer. Après avoir tué accidentellement cet amant, Paul  disparaît et prendre l'identité de l'amant, pour essayer de se reconstruire et vivre enfin sa vie.

Le tournage a commencé à Paris avant de s'externaliser dans le Morbihan et au Monténégro. EuropaCorp avait acquis les droits en 2006. Il y aurait eu une vingtaine de versions de scénario. 18 millions d'euros de budget plus tard, le studio de Luc Besson a lancé la production. La sortie est prévue dans un an.

Deauville : Les ZAZ au Top !

Posté par kristofy, le 10 septembre 2009

ZAZZAZ, trois lettres synonymes de rires assurés. Derrière cet acronyme, il y a en effet le trio David Zucker - Jim Abrahams - Jerry Zucker présent à Deauville pour un hommage.

Leur tout premier film comme scénaristes, Hamburger Film Sandwich (une suite de sketch parodiant différents types de films) est un véritable succès qui lance leur carrière au cinéma et en même temps devient leur marque de fabrique. Ils vont ensuite s’échanger leur casquette de scénariste, réalisateur ou producteur selon les projets. Les "ZAZ" s’inspirent de films que tout le monde connaît pour proposer des films parodiques beaucoup plus drôles. Les enquêtes policières deviennent ainsi déjantées et polissonnes avec le lieutenant Drebin dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, Y a-t-il un flic pour sauver le président ?, Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? et, dans le même registre absurde, Hot shots 1 et 2 tournent largement les aviateurs en ridicule.

Mais, avant ces parodies, leur collaboration a donné naissance à deux autres films dont ils signent conjointement le scénario et la réalisation : des nazis sur le retour en prennent pour leur grade dans le méconnu mais hilarant Top Secret (qui n’a pu être projeté à Deauville pour défaut de voilage rouge sur la copie, mais qui a été récemment diffusé sur Arte) en 1984, et surtout en 1980 le cultissime pastiche de film catastrophe Y a-t-il un pilote dans l’avion?, sans doute leur chef d’œuvre.

Chacun de son côté a aussi œuvré à la production de films plus "sérieux" : David Zucker pour Phone game de Joel Schumacher, Jim Abrahams pour Cry baby de John Waters, et Jerry Zucker sur Fair game, le prochain film de Doug Liman (avec Sean Penn et Naomi Watts). Jerry Zucker est aussi l’heureux réalisateur de Ghost, romance entre Demi Moore et Patrick Swayze qui récolta en son temps cinq nominations aux Oscars.

Si, en France, les ZAZ ont notamment influencé les Nuls (La cité de la peur), ils n’ont guère eu d’héritiers aux Etats-Unis avant l'arrivée des frères Wayans (dont la prochaine parodie, Dance Movie, sortira d'ailleurs le 28 octobre) et leur fameux Scary Movie. Mais la suite (Scary Movie 2) s'étant révélée une déception, les ZAZ ont encore repris le flambeau : David Zucker a réalisé Scary Movie 3 et 4, ce dernier étant co-écrit avec Jim Abrahams. A Deauville, c’est le rigolo du jury, Dany Boon, qui a remis le trophée-hommage aux trois trublions. Sur scène, ils ont régalé les festivaliers de quelques blagues, notamment d'un discours cacophonique (oui, les ZAZ sont lol). Et dans cette grande fête du cinéma américain, le trio qui dynamite les clichés hollywoodiens avec un mauvais goût de qualité a connu son moment de gloire... de quoi lui inspirer une nouvelle idée de film ?

Crédit photo : Christophe Maulavé

Arras s’offre l’Atlas

Posté par MpM, le 10 septembre 2009

ArrasPour sa 10e édition, le Festival "L'Autre cinéma" d'Arras voit les choses en grand. Après John Boorman en 2008, ce sont en effet deux réalisateurs prestigieux qui viendront cette année donner une leçon de cinéma que l'on imagine des plus instructive : le Français Patrice Chéreau (Intimité, Ceux qui m'aiment prendront le train, L'homme blessé...) et le Russe Pavel Lounguine (Taxi blues, Luna park, Un nouveau Russe...).

Par ailleurs, la manifestation inaugure sa première compétition sous la présidence bienveillante et prestigieuse du cinéaste Philippe Lioret. Ce dernier, entouré de Emily Atef (réalisatrice), Anne Consigny (comédienne), Olivier Gourmet (comédien) et Christophe Rossignon (producteur), remettra le tout premier Atlas d'or au meilleur film de la sélection, composée uniquement d'oeuvres européennes inédites.

On attend également comme chaque année plusieurs avant-premières de qualité ainsi que différentes rétrospectives. Sans oublier les nombreuses surprises que l'équipe n'aura pas manqué de nous concocter... Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Ecran Noir, partenaire de ce tout jeune mais vaillant festival, vous fera vivre l'événement en direct !

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Festival international d'Arras
L'Autre cinéma
Du 6 au 15 novembre 2009
Plus d'infos sur le site Plan-séquence

Venise 2009 : un film roumain menacé par la petite fille de Mussolini

Posté par vincy, le 9 septembre 2009

francesca.jpgOn vous le disait pas plus tard qu'hier : le festival de Venise est traumatisé par sa naissance mussolinienne. La petite fille du dictateur fasciste, Alessandra Mussolini, politicienne d'extrême-droite, a engagé une action en justice pour arrêter les projections de Francesca, un premier film roumain de Bobby Paunescu. Présenté dans le cadre de la sélection Orizzonti, deux de ses projections ont été annulées.

De quel odieux crime est responsable ce film? Francesca est une Roumaine (Monica Barladeanu) qui cherche à migrer en Italie pour trouver un job. Mais voilà, dans le film, un de ses compatriotes l'avertit qu'il y a "une salope qui veut tuer du Roumain". Et la Alessandra s'est sentie visée. Quelle idée! Autre cible, le maire de Vérone, qui loin de la bluette shakespearienne entre Roméo et Juliette, a une politique plutôt haineuse et est traité, dans le film,  de "maire de merde". On est étonné que le film n'aille pas plus loin en traitant le nouveau maire de Rome de "génocideur". Rappelons que ça ne le gène pas de voir des immigrés morts sur une plage ou battus dans les rues. Mussolini veut que ces citations soient retirées. Le réalisateur, qui a vécu en Italie, refuse de changer une virgule, en se fondant sur le fait que ces propos sont basés sur des citations réelles.

Le film doit sortir en Italie dans un mois. Fandango, son distributeur, a maintenu la date.

Au delà de la censure, cela montre un triste visage raciste de l'Italie, repliée sur elle-même et loin des louables intentions de cette Mostra. Mais comment résister malgré soi à son époque? Le procès c'est la grande mode des minorités ou des activistes. Même si Marine Le Pen n'a pas porté plainte contre un film comme Welcome, souvenons-nous des propos indécents du Ministre Eric Besson au sujet de ce film. Plus tard, nous avons frémit aux menaces de Corses en furie contre Un prophète.

Il y a plus d'un million de Roumains en Italie.

Deauville : l’horreur est parmi nous

Posté par kristofy, le 9 septembre 2009

S'il ne fallait qu'un mot, on dirait que District 9 est monstrueux.

On pensait voir un film fantastique qui fait son petit effet, mais il se révèle être un fantastique film qui fait grosse impression. Ici, au Festival américain de Deauville, on entend "very impressive" de toutes parts. Avant la projection, l’acteur Sharlto Copley et le réalisateur Neill Blomkamp (juste 30 ans) étaient encore des visages inconnus, après la séance, ils sont devenus l'objet de toutes les attentions, et notamment d'applaudissements plus que nourris.

En fait, District 9 est coproduit par Peter Jackson (les effets spéciaux sont donc assurés par Weta), et le budget était assez confortable. L'histoire est celle d’extra-terrestres retenus en camps de concentration depuis une vingtaine d'années. Ces réfugiés d’une autre espèce ne sont pas les bienvenus, depuis que violence et trafics en tout genre prolifèrent, et décision est prise de les délocaliser. Un bureaucrate apparemment peu futé est chargé des formalités, mais il va être infecté et… la suite sur les écrans dès le 16 septembre. Ecran Noir en a fait son premier coup de coeur... depuis des lustres. Tout comme Boyle ravivait les zombies aec 28 jours plus tard, on peut dire que Neill Blomkamp fait de même avec les aliens : District 9 est un film novateur, nihiliste, et spectaculaire.

Dans une dimension parallèle (une autre salle de Deauville), Nightmares in red, white and blue : the evolution of the american horror filmon a vu le documentaire Nightmares in red, white and blue : the evolution of the american horror film. Derrière ce titre à faire peur se cache le témoignage de réalisateurs spécialisés dans l'épouvante qui font part de leurs films d’horreur préférés et expliquent pourquoi ils voient en eux une réaction à la politique du moment, depuis les monstres du début du XXe siècle en passant par les serial-killers, jusqu’aux récents films de torture.

Les intervenants, parmi lesquels Roger Corman, Joe Dante, Mick Garris, Larry Cohen, Brian Yuzna, George A. Romero ou encore John Carpenter (ces deux derniers faisant les remarques les plus intéressantes), montrent l'influence de la grande Histoire sur la petite : ainsi, après le retour de soldats amputés après la guerre, certains films de monstres ont évolués, la lutte contre le communisme a vu proliférer des films avec des extra-terrestres venus d’ailleurs, la guerre froide a initié des films qui évoquent les dégâts de l’arme nucléaire, les tueurs les plus fous ont des justifications que l’on trouve dans la religion, le climat post 11 septembre et la guerre en Irak ne seraientt pas sans rapport avec une violence cinématographique de plus en plus barbare, etc.

John Carpenter parle notamment du mal extérieur (les autres, que les Américains veulent combattre) et du mal intérieur (soi-même, que les américains ont du mal à reconnaître). Si dans de nombreux films, les personnages commettent des actes ignobles quand ils ont peur, ne serait-ce pas une réaction à leurs différents gouvernements ? Ce documentaire enchaîne de nombreux extraits de films qui illustrent les propos des différents intervenants, et montre à quel point les films d’horreur sont le reflet d’une certaine contre-culture.

Et justement, que voit-on dans District 9 ? Un lobby de xénophobes qui veut s’enrichir en vendant des armes, un camp de concentration où on oublie dignité et respect, des expériences secrètes et inhumaines, des mensonges aux informations télévisées… mais bien entendu, ce n’est que du cinéma.