Venise 2010 : Vincent Gallo présent avec deux films

Posté par vincy, le 10 août 2010

essential killing vincent galloUn nouvel ajout à la compétition du festival de Venise (1er au 11 septembre) avec la sélection de Essential Killing, un thriller du cinéaste polonais Jerzy Skolimowski.

Le film sera terminé juste à temps pour le festival et confirme un peu plus la bonne santé du cinéma d'Europe de l'Est.  Skolimowski est un vétéran du cinéma polonais (il est né en 1938) et a déjà reçu de nombreux prix dans le monde : Ours d'or à Berlin avec Le départ en 1967, Grand prix du jury à Cannes avec Le cri du sorcier en 1978, prix spécial du jury à Tokyo avec Les Quatre nuits d'Anna en 2008, prix spécial du jury à Venise avec Le bateau phare en 1985... Il est un habitué de la Lagune, où il a même été membre du jury en 2001.

Son nouveau  film raconte l'histoire d'un Afghan capturé par les forces américaines en plein Kaboul. L'homme cherche à s'échapper après avoir été transporté dans un pays européen. Fait d'actualité réel qui a souvent créé des polémiques pour les gouvernements en place. On y voit Vincent Gallo dans le rôle du taliban emprisonné, ainsi que la compagne du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, Emmanuelle Seigner. Skolimowski avait d'ailleurs été le scénariste du film qui révéla Polanski au monde entier, Le couteau dans l'eau.

Le film sortira en Pologne juste après le Festival de Venise. Il a été tourné en Israël, Norvège et Pologne.

Vincent Gallo viendra aussi y présenter sa dernière réalisation (la première après l'échec désastreux de The Brown Bunny),  Promises Written in Water, un drame sur le suicide.

L’Affaire Bettencourt au cinéma? Parce qu’elle le vaut bien !

Posté par vincy, le 9 août 2010

Le cinéma français est, paraît-il frileux, surtout sur des sujets sensibles (politique, polémiques historiques...). Souvent, quand il aborde des sujets tabous (le Président de la République ou la guerre d'Algérie), le public ne suit pas. Ce qui rend les producteurs encore plus timorés. Une fois n'est pas coutume, le producteur de Mesrine, Thomas Langmann, et le réalisateur d'OSS 117, Michel Hazanavicius, se lancent dans l'épopée politico-financière qui tient en haleine les médias et meublent les conversations de bistro : l'affaire Bettencourt, du nom de l'héritière, principale actionnaire du groupe L'Oréal. le titre du film est tout trouvé : le slogan de la marque de cosmétique : Parce que je le vaux bien. Il devrait être tourné à l'été 2011.

Le travail d'acriture, toujours en cours, a commencé bien avant les révélations de juin, qui ont entraîné le gouvernement et le parti politique du Président de la République dans la tourmente.  C'est Médiapart qui a révélé l'information, commele site avait révélé les imbrications entre Mme Bettencourt et son entourage.

Le budget devrait être largement moins élevé qu'un don à François-Marie Banier, et inférieurs aux budgets communication de L'Oréal. Langmann avoue rêvé de Jeanne Moreau dans le rôle de la vieille dame très digne. Le casting sera, à coup sûr, excitant à connaître : une fille jalouse, un artiste entretenu, un juge ambivalent, un ministre et sa femme à l'entourage huppé, une comptable, un majordome, des médecins (apparemment corrompus), sans oublier l'homme à tout faire, le fidèle conseiller de la milliardaire.

Le film devrait être très différent d'oeuvres équivalentes comme Stavisky, Le bon plaisir (la fille cachée de Mitterrand), J'ai vu tuer Ben Barka, L'ivresse du pouvoir (sur l'affaire Elf) ou sur le récent Une affaire d'Etat (sur l'Angolagate).

Bruno Cremer nous quitte sans bruit ni fureur (1929-2010)

Posté par vincy, le 8 août 2010

la 317e sectionBruno Cremer, alias Commissaire Maigret (durant 14 ans sur le petit écran), nous a quitté le 7 août 2010. 60 ans de carrière au cinéma, essentiellement des drames et des films policiers. Mais il ne faut pas oublier une filmographie riche en grands cinéastes. Il aura marqué les esprits avec La 317e section (Schoendoerffer, photo), le film qui le révéla au grand public, Paris-Brûle-t-il? (Clément), Un homme de trop (Costa-Gavras), L'étranger (Visconti), La chair de l'orchidée (Chéreau), Le convoi de la peur (Friedkin), Une histoire simple (Sautet), L'union sacrée (Arcady), De bruit et de fureur et Noce blanche (Brisseau), et en mari disparu, comme un requiem, Sous le sable (Ozon).
Au total, une quarantaine de films où il impressionnait par sa carrure, son air grave mais aussi, souvent, une forme de générosité lasse, une bonhommie rentrée. Son regard magnétique, pouvait être aussi perçant qu'inquiétant. Sa voix chaude, presque éraillée, imposait vite sa présence. De Schneider à Rampling, de Paradis ) Miou-Miou, il aura souvent eu les plus belles actrices du cinéma français dans ses bras... Il aura aussi donné la réplique à des géants comme Delon ou Belmondo.

Né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, le comédien luttait depuis plusieurs années contre un cancer. Né d'une mère d'origine belge et d'un père qui prendra la nationalité belge parce que la France n'avait pas voulu l'accepter comme soldat durant la guerre, contrairement à la Belgique. Lui-même choisira la nationalité française à 18 ans.

Après le Conservatoire et il se consacre pendant dix ans à la scène où il joue Shakespeare, Oscar Wilde, Jean Anouilh. Il aussi écrit une autobiographie publiée en 2000 et intitulée "Un certain jeune homme", où il retrace sa jeunesse, ses débuts de comédien et sa vie jusqu'au décès de son père et permet à l'acteur de se livrer avec sincérité dans un portrait sans complaisance.

Vous pourrez retrouver son portrait complet demain dans Ecran Noir.

Les fables de Michel Ocelot vont de nouveau enchanter les écrans, petits et grands

Posté par vincy, le 8 août 2010

michel ocelot dragons et princesses le garçon qui ne mentait jamaisNul ne doute qu'il recevra bientôt l'un des premiers César du film d'animation. Mais il faudra patienter. Car Michel Ocelot ne sera prêt qu'au printemps 2011.

Pour l'instant, le créateur de Kirikou s'affaire à ses projets. Dragons et Princesses, une co-production Nord-Ouest Films et StudioCanal, marquera ses premiers débuts en 3D stéréoscopique.  Dragons et Princesses sera aussi une série de dix contes inventés en format court (13 mn en 2D), où l'animation reprend les codes esthétiques de Princes et Princesses (2000). Des fables "modernes" qui nous transportent en Chine, aux Antilles, en Sainte Russie, au Tibet, en Afrique et dans des pays qui n'existent pas.

L'un des courts métrages, Le garçon qui ne mentait jamais, a reçu un prix spécial au Festival d'Annecy, dans la catégorie "série de télévision". Une ironie pour celui qui n'a que des mauvais souvenirs avec les séries TV depuis "Gédéon", à ses débuts.

Le film, lui, s'agrémentera de nouvelles images à ces contes, en plus de rajouter une nouvelle histoire. La sortie est calée pour avril 2011.

Et après? Il rêve de réaliser un film d'animation se déroulant dans le Paris des années 1900. Mais France Télévisions lui a d'abord commandé de nouvelles aventures de Kirikou, qui vont bientôt se mettre en production.

Par ailleurs, en octobre, Dragons et princesses sera aussi en librairie. Nathan Jeunesse publie deux histoires illustrées : "Le loup garou" et "Ti Jean et la belle sans connaître".

Dernière Ligne droite pour Régis Wargnier

Posté par vincy, le 7 août 2010

regis wargnier la ligne droiteLe 17 juillet, le réalisateur Régis Wargnier a achevé le tournage de 40 jours de son prochain film, La ligne droite, qui sortira en mars 2011 et pourrait être sélectionné au Festival de Berlin quelques semaines avant. Il a profité de la réunion d'athlétisme de Paris/Saint-Denis en juillet et de la piste du Stade de France pour tourner la scène finale.

Quelques minutes avant la première course officielle du Meeting Areva (le 16 juillet), le réalisateur, grand passionné d'athlétisme, a dirigé ses acteurs lors du 400 mètres. Le film raconte l'histoire d’un coureur devenu non voyant et de son guide, ancienne championne sortie de prison.

Pour réussir cette scène, tournée en une seule prise, en direct et en public, les acteurs Cyril Descours (Complices, Une petite zone de turbulences et ceinture noire de karaté) et Rachida Brakni (Chaos, Neuilly sa mère!) ont suivi une préparation spécifique à l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Education Physique) avec 29 séances entre mars et juillet. Brakni (César du meilleur espoir, Molière de la révélation théâtrale, égérie L'Oréal), par ailleurs compagne d'Eric Cantona, était une coureuse de haut niveau (200m et 320m haies) avant de se lancer sur scène et d'intégrer la Comédie-Française.

Ceci dit, Brakni a souffert lors du tournage des scènes au stade Charléty (Paris). Son tendon d'Achille s'était rompu et a obligé le réalisateur a changé de fin. Il en avait écrit deux. Il en avait choisit une. La fatalité l'a conduit à filmer l'autre. Le cinéaste ne disposait que de cinq minutes pour faire la prise, un 400m handisport.

Ils seront entourés de Clémentine Célarié, Thierry Godard, Seydina Baldé.

Pour Wargnier, ce n'est pas ses premiers pas dans le cinéma "sportif". On se souvient de la séquence de natation d'Est-Ouest, bien entendu. mais il avait aussi réalisé un documentaire, Coeurs d'athlètes, où il croisait les portraits de trois champions : l'Ethiopien Haile Gebreselassie, l'Allemande Heike Drechsler et le Marocain Hicham el-Guerrouj. C'est d'ailleurs en regardant Aladji Ba lors des Mondiaux de Paris en 2003 qu'il a eut l'idée de La ligne droite. Le champion déficient visuel fait un caméo dans ce film.

Son dernier film était l'adaptation du roman de Fred Vargas, Pars vite et reviens tard, en 2007.

Festival du film britannique de Dinard 2010 : Let it be…

Posté par vincy, le 6 août 2010

dinard 2010Du 6 au 10 octobre (soit une journée de plus), la petite ville bretonne de Dinard devient une colonie anglaise. Pour le plus grand plaisir de ses 28 000 spectateurs (en 2009), le cinéma britannique est à l'honneur. Sous la présidence d'Etienne Chatiliez, le jury devra départager 6 films en compétition pour cette 21e édition

Mais le public pourra aussi découvrir des films récompensés aux British Awards ou remarqués dans les festival : Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (sortie le 8 décembre) qui fera l'ouverture et sera suivie d'une "Party Sixties", Another Year de Mike Leigh (sortie le 22 décembre), Neds de Peter Mullan (sortie au premier trimestre 2011), ou encore Cameraman de Craig McCall (un docu avec une pléiade de légendes), Four Lions de Chris Morr, Soulboy de Shimmy Marcus et A Passionate Woman de Kay Mellor.

Mike Leigh  sera présent.

Les 70 ans de la naissance de John Lennon donneront lieu à une programmation spéciale, dont une sélection de films sur les Beatles, (y compris des inédits en France). Mais surtout l'affiche leur fera un clin d'oeil avec quatre garçons traversant un passage piéton, derrière un gros monsieur, Alfred Hitchcock.  Logique, à Dinard, les prix sont des Hitchcock.

Venise 2010 : Jafar Panahi en invité surprise

Posté par vincy, le 6 août 2010

C'est une nouvelle qui fait plaisir. Le réalisateur iranien jafar Panahi sera sur la lagune de Venise pour présenter son nouveau film, L'accordéon, à la Mostra.

Le film fera l'ouverture des Venice Days (les journées des auteurs) le 1er septembre, une section parallèle où le film de Bertrand Blier est aussi programmé.  Il s'agit d'un court métrage tourné à Téhéran. On y suit le parcours de deux jeunes musiciens de rue, privés de leur accordéon à cause d'un accident.

Le lendemain,  le cinéaste participera à un débat avec son compatriote Mazdak Taebi, où ils évoqueront les thèmes de l'oeuvre de Panahi. De plus il donnera une "Master Class" à de jeunes cinéphiles européens.

Panahi avait été arrêté en mars dernier, au prétexte qu'il préparait un film contre le régime. Cela avait soulevé une indignation internationale. le Festival de Cannes l'avait officiellement invité pour être membre du jury. Durant tout le Festival, son absence avait été soulignée et symboliquement illustrée ou commentée. Le Festival des films du Monde à Montréal va aussi lui rendre hommage dans quelques semaines.

Le réalisateur a reçu le Lion d'or à Venise il y a dix ans pour Le Cercle.

Les actrices les mieux payées d’Hollywood

Posté par vincy, le 5 août 2010

Sandra Bullock a gagné plus que les autres actrices d'Hollywood. Logique pour cette année. Forte de deux succès au box office et d'un Oscar de la meilleure comédienne, elle a retrouvé les faveurs des studios et récolté la mise, même en baissant son cachet. Le magazine Forbes a livré son Top 10 annuel (qui va de juin 2009 à juin 2010).

1. Sandra Bullock (The Blind Sind, All About Steve, La proposition).
Revenus : 56 millions de $ - Box office total : 454 millions de $

2. Reese Witherspoon (aucun film en salles)
Revenus : 32 millions de $ (ses deux cachets pour How do you know et Water for Elephants)

2. Cameron Diaz (My Sister's Keeper, The Box, Shrek 4)
Revenus : 32 millions de $ - Box office total : 300 millions de $

4. Jennifer Aniston (Love Happens, The Bounty Hunter)
Revenus : 27 millions de $ - Box office total : 90 millions de $

5. Sarah Jessica Parker (Où sont passés les Morgans?, Sex and the City 2)
Revenus : 25 millions de $ - Box office total : 125 millions de $

6. Julia Roberts (Valentine's Day)
Revenus : 20 millions de $ - Box office total : 110 millions de $

6. Angelina Jolie (aucun film en salles)
Revenus : 20 millions de $ (son cachet de Salt)

8. Drew Barrymore (aucun film en salles)
Revenus : 15 millions de $ (son cachet de Going the Distance)

9. Meryl Streep (It's complicated, Fantstic Mr. Fox, Julie & Julia)
Revenus : 13 millions de $ - Box office total : 228 millions de $

10. Kristen Stewart (The Runaways, Twilight 2)
Revenus : 12 millions de $ - Box office total : 400 millions de $

40 avant-premières mondiales pour le Festival de Locarno

Posté par vincy, le 4 août 2010

homme au bain tournage francois sagatPour sa première année, le nouveau directeur artistique du Festival, le Français Olivier Père (ancien directeur de la Quinzaine des réalisateurs) n'a pas lésiné sur ... les films français. Jusqu'à l''ouverture qui se fera avec le nouveau film de Benoît Jacquot, Au fond des bois, drame en costumes. Si majoritairement les films viennent d'Europe (surtout scandinave), on constate un importante délégation francophone (Canada inclus) et peu de films venus d'Asie (hormis la Chine) et d'Amérique latine.

Du 4 au 14 août, la petite ville suisse accueille l'un des plus beaux festivals de cinéma. On connaissait déjà le jury (Eric Khoo en président de celui de la compétition officielle), une partie de la programmation, la rétrospective annuelle (Ernst Lubitsch) et la plupart des hommages (Jia Zhang-Ke, Alain Tanner). Actualité du 25 juin 2010. On nous avait même surpris avec l'annonce du prix d'excellence pour Chiara Mastroianni et sa Master Class. Actualité du 30 juin 2010.

Entre temps Locarno a ajouté un Léopard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, qui sera attribué au cinéaste italien Francesco Rosi le 13 août. En plus d'un dialogue pblic avec le critique italien Sergio Toffeti, les festivaliers pourront (re)voir en copie restaurée son film pacifiste Uomini Contro (Les hommes contre).

Le Festival proposera au total 40 avant-premières mondiales. L'objectif d'Olivier Père est de faire de Locarno une rampe de lancement pour les nouveaux talents et les jeunes cinéastes, un lieu de découverte.

Cela n'empêche pas quelques événements avec des stars, ou même de flirter avec différents genres populaires comme le L.A. Zombie de Bruce LaBruce (voir actualité du 31 juillet 2010), avec la star du porno gay François Sagat, qui sera aussi à l'affiche du film de Christophe Honoré avec son Homme au bain (photo), ou encore un film de science-fiction avec Eva Green (Womb), ou toujours une "comédie" indépendante américaine, Cyrus dans la lignée de Little Miss Sunshine qui avait fait son avant-première européenne à Locarno.

Cette année, aucun blockbuster. Mais un regard sur le monde et son cinéma, en mutations. Une épreuve test pour le nouveau directeur dans un festival qui séduit toujours autant de monde mais qui peine à s'étendre faute de capacité d'hébergement importante.

Une 63e édition qui lance aussi la saison des festivals : Venise, Toronto, San Sebastian pour les plus importants, mais aussi Montréal, Telluride, Deauville, Londres ou encore New York.

Compétition
Bas Fonds, Isild Le Besco, France
White White World, Oleg Novkovic Serbia, Suède
Beyond The Steppes, Vanja d'Alcantara, Belgique
Cold Weather, Aaaron Katz, U.S.A
Curling, Denis Cote, Canada
Winter Vacation, Li Hongqi, Chine
Homme au bain, Christophe Honore, France
At Ellen's Age, Pia Marais, Allemagne
Karamay, Xu Xin, Chine
La Petite Chambre, Stephanie Chuat & Veronique Reymond, Suisse
L.A. Zombie, Bruce LaBruce, U.S.A.
Luz Nas Trevas – A Volta Do Bandido Da Luz Vermelha, Helena Ignez & Icaro C. Martins, Brésil
Morgen, Marian Crisan, Roumanie
Periferic, Bogdan George Apetri, Roumanie
Pietro, Daniele Gaglianone, Italie
Sac, Tayfun Pirselim, Turquie
Songs of Love and Hate, Katalina Godros, Suisse
Womb, Benedek Fliegauf, Allemagne

Hors-compétition
C'etait Hier, Jacqueline Veuve, Suisse
Get Out of the Car, Thom Andersen, U.S.A
Hell Roaring Creek, Lucien Castaing-Taylor U.S.A
Io Sono Tony Scott. La Storia Del Piu Grande Clarinettista Del Jazz,
Franco Maresco, Italie
Les Champs Brulants, Catherine Libert & Stefano Canapa, France
Mademoiselle Else, Isabelle Prim, France
The Indian Boundary Line, Thomas Comerford, U.S.A
Low Cost, Lionel Baier, Suisse

Compétition Cinéastes du présent
Aardvark, Kitao Sakurai, U.S.A
The Belly of the Whale, Ana Lungu & Ana Szel, Roumanie
Foreign Parts, Verena Paravel & J.P. Sniadecki, U.S.A/France
Songs of Tomorrow, Jonas Holmstrom & Jonas Bergergard, Suède
Ivory Tower, Adam Traynor, Canada
Jo Pour Jonathan, Maxime Giroux, Canada
La Lisiere, Geraldine Bajard, France
The Life Sublime, Daniel V. Villamediana, Espagne
Mandoo, Ebrahim Saeidi, Irak
Memory Lane, Mikhael Hers, France
Intolerance Now, Takahiro Yamauchi, Japon
Norberto's Deadline," Daniel Hendler, Uruguay/Argentina
Paraboles, Emmanuelle Demoris, France
Prud'Hommes, Stephane Goel, Suisse
Pulsar, Alex Stockman, Belgique
September 12, Ozlem Sulak, Allemagne/Turquie
The Fourth Portrait, Chung Mong-Hong, Taiwan
Tilva Ros, Nikola Leraic, Serbie
You Are Here, Daniel Cockburn, Canada

Projections sur la PIAZZA GRANDE
Au Fond Des Bois, Benoit Jacquot, France - ouverture
Cyrus, Jay Duplass and Mark Duplass, U.S.A
The Silence, Baran bo Odar, Allemagne
The Ugly Duckling, Garri Bardine, Russie
Hugo Koblet -- Pedaleur De Charme, Daniel von Aarburg, Suisse
Invisibleboy, Philippe Parreno, France
King's Road, Valdis Oskarsdottir, Islande
L'avocat, Cedric Anger, France
Monsters," Gareth Edwards, U.K.
Rammbock," Marvin Kren, Germany
Rare Exports: A Christmas Tale, Jalmari Helander, Finlande
Rubber, Quentin Dupieux, France
Little Paradise, Paul Riniker, Suisse
The Light Thief, Aktan Arym Kubat, Kirgizistan
The Mission Of the Human Resources Manager, Eran Riklis, Israel
To Be or Not to Be, Ernst Lubitsch, U.S.A
Uomini Contro, Francesco Rosi, Italie

Droit de passage : le rêve américain a un prix.

Posté par kristofy, le 3 août 2010

 droit de passage crossing over harrison fordL’histoire : Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges de l'Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d'espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager… 

Notre avis : Après l’exercice de style très réussi avec le polar Lady chance et après le film d’action pétaradant La peur au ventre,  Wayne Kramer aspire peut-être à une reconnaissance de cinéaste en prise avec son temps. Le réalisateur se lance dans l’exercice du film académique avec un thème de société abordé de manière très classique. La vague d’histoires post-Irak est passée, il a choisi de s’intéresser à l’immigration et aux parcours pour devenir citoyen américain. Wayne Kramer est particulièrement concerné puisqu’il est originaire d’Afrique du Sud avant d’avoir été naturalisé américain, il montre ici des émigrés d’origines diverses et en même temps différents fonctionnaires de l’administration qui font appliquer les lois. Il a pour ambition de représenter cette diversité à travers une grande variété de profils d’immigrants , entre espoirs et déchirements, mais hélas on n’échappe pas à l’effet catalogue.

La clandestine mexicaine dans un atelier textile ou la famille coréenne dans un pressing ou une épicerie, les familles de confession musulmane en provenance d’Iran ou du Bangladesh ou une fillette africaine et deux artistes qui veulent percer... Selon que l’on est plus moins proche de Los Angeles et de la frontière mexicaine on risque un contrôle et l’expulsion. Un enfant né aux USA bénéficie des droits américains mais le reste de sa famille est toujours susceptible d’être expulsée.

Droit de passage est un montage de séquences avec de nombreux personnages où la situation de certains va se heurter aux problèmes des autres. Une sorte de Crash (Collision). Harrison Ford (qu'on n'avait pas vu aussi bon depuis longtemps), Ray Liotta et Cliff Curtis se partagent les rôles les plus intéressants de ceux qui font respecter la loi. Le fameux sésame que représente la carte verte suscite autant d’incompréhensions que de trahisons et de compromissions.

Le réalisateur expose différentes situations sans prendre parti (sauf pointer du doigt les Iraniens, ce qui n'est pas très subtil). Wayne Kramer se risque malgré tout sur le terrain politique : faire semblant de comprendre l’hébreu comme un juif peut permettre de rester travailler sur le sol américain, tandis qu’une foi trop fervente en l’islam peut aller jusqu’à une dénonciation au FBI et au renvoi du pays.

Le film s’attache surtout aux personnages et à ce qu’ils traversent, mais au détour de quelques dialogues («On n’est que des bridés ici»), quelques allusions racistes et paranoïa terroriste, le scénario évite tout ce qui pourrait faire polémique. Une petite intrigue policière autour d’un meurtre est même prétexte à démontrer que si le système est critiquable il est efficace : les mauvaises personnes sont écartées, et les autres qui obtiennent la nationalité seront de bons citoyens... Droit de passage est finalement un film choral inégal dotés de personnages forts. Même s'il échoue à nous faire vibrer ou nous révolter, il prouve qu'une certaine Amérique n'est pas forcément belle à regarder.