Jean Rochefort tire sa révérence après 58 ans de beaux et loyaux services

Posté par vincy, le 18 février 2013

A 82ans, Jean Rochefort pense que c'est le bon moment. Ses deux prochains films, L'Artiste et son modèle, de l'espagnol Fernando Trueba et Jappeloup de Christian Duguay, sortent le 13 mars dans les salles françaises. Ce seront peut-être ses deux dernières apparitions au cinéma. Il l'avait déjà fait comprendre dans un entretien à France Culture il y a quelques mois. Il le confirme en termes plus clairs dans le dossier de presse du film de Trueba.

"Quand on fait partie de ma génération, je n'aime pas dire 'à mon âge', on ne veut plus s'emmerder. J'ai une peur bleue que l'osmose ne s'opère pas avec un metteur en scène, de devoir penser 'encore trois semaines de tournage avec lui. J’ai la sensation que ça va, que la route a été faite. Avec des joies, des peines, des insatisfactions... une vie, quoi. J’ai déjà décidé de ne plus jouer au théâtre. A moins que je tombe sur un projet de film qui me bouleverse, j’arrêterai aussi le cinéma. Et je serai très heureux que ce soit avec ce film-là : j’ai eu énormément de plaisir à le tourner, à passer du temps avec l’équipe technique. Vous savez, je reçois beaucoup de scénarii qui racontent comment se débarrasser de Pépé, ou Pépé part en vacances... En aucun cas je ne veux sortir de scène avec ça. Quand j’ai vu L’artiste et son modèle, je me suis dit qu’il y avait matière à le faire, la tête haute."

Le film a reçu la Coquille d'argent du meilleur réalisateur au dernier Festival de San Sebastian.

Rochefort a arrêté le théâtre en 2007. Trois fois récompensé aux Césars (pour son second-rôle dans Que la fête commence, son interprétation dans Le Crabe-tambour et honoré en 1999) et quatre fois nominé aux Césars, il vient de recevoir une nomination aux Prix Goya (Espagne) pour son rôle dans L'Artiste et son modèle. Passant de Chabat à Canet (Ne le dis à personne), de Tavernier à Leconte, de Robert à de Broca, le comédien et tragédien éclectique aura connu les succès populaires, les navets alimentaires et les grands drames signés des plus grands auteurs.

Les Goyas sacrent 10 fois Blancanieves et récompensent Intouchables

Posté par vincy, le 18 février 2013

10 Goyas pour le film en noir et blanc de Pablo Berger (photo). Blancanieves est le grand vainqueur de cette 27e soirée des Goyas espagnols avec le prix suprême du meilleur film. Il a également remporté le prix du scénario original, de la musique (Alfonso de Vilallonga), de la chanson ("No te puedo encontrar"), de la meilleure actrice (Maribel Verdu), de l'espoir féminin (Macarena Garcia), de l'image (Kiko de la Rica), de la direction artistique, des costumes, du maquillage.

The Impossible a réussit le tour de force de résister légèrement à cette razzia avec le prix du meilleur réalisateur (J.A. Bayona), du montage, du son, des effets spéciaux et de la production.

Autre gagnant, Las aventuras de Tadeo Jones, un film d'animation qui repart avec le prix du meilleur nouveau réalisateur, du scénario adapté et du film d'animation.

Il ne reste donc que quelques miettes aux autres : El muerto y ser Feliz est couronné pour son acteur (José Sacristan), Grupo 7 pour le second rôle masculin (Julian Villagran) et pour l'espoir masculin (Joaquin Nunez), Una pistola en cada mano pour le second rôle féminin (Candala Pena).

Dans les autres catégories, c'est évidemment la victoire d'Intouchables que l'on retient en tant que meilleur film européen, devançant ainsi De rouille et d'os, Dans la maison et Shame. "Nous sommes très émus. Recevoir ce prix constitue un grand honneur" a déclaré l'un des deux réalisateurs, Eric Tolédano. Intouchables avait fait son avant-première internationale au Festival de San Sebastian, en Espagne, en septembre 2011.

Juan de los muertos d'Alejandro Brugués, une comédie cubaine avec des zombies, primée aux Festival de Miami et Porto et présentée à Gerardmer l'an dernier, remporte le prix du meilleur film latino américain. Hijos de las nubes, la ultima colonia, produit par Javier Bardem, a gagné le prix du meilleur documentaire.

Côté courts métrages, Aquel no era yo (fiction), El vendedor de humo (animation) et A story for the Modlins (documentaires) ont été victorieux.

La soirée fut monopolisée par les discours politiques ou révoltés de la profession, en colère contre la hausse de la TVA sur les billets de cinéma, notamment, mais aussi sur la nécessité d'avoir un cinéma diversifié, entre petites et grosses productions. Ironiquement, on a ainsi pu voir parmi "les disparus de l'année", l'exploitant de salle de cinéma espagnol. Paradoxalement, l'industrie cinématographique espagnole n'a jamais gagné autant d'argent avec des revenus au box office s'élevant à 106 millions d'euros en 2012, et une part de marché de près de 18% pour les films nationaux. La soirée télévisée a aussi battu des records d'audience avec 4 millions de téléspectateurs!

Fusion douloureuse entre la Cinémathèque de la danse et le Centre national de la danse

Posté par vincy, le 17 février 2013

La Cinémathèque de la danse et le Centre national de la danse fusionnent. Si la niche semble étroite, l'enjeu est important et concerne aussi bien la recherche, la conservation, la sauvegarde et la diffusion des films et documents filmés relatifs à la danse - toutes les danses -, que le développement de la culture chorégraphique et l’élargissement des publics de la danse. Les membres de l’Assemblée Générale de l’association de la Cinémathèque de la danse et du conseil d’administration du Centre national de la danse ont voté à l’unanimité, "leur volonté de donner un cadre renouvelé pour le développement des missions à caractère public de la Cinémathèque de la danse depuis trente ans."

Depuis le 1er janvier 2013, l’équipe de la Cinémathèque de la danse (9 salariés) est donc accueillie dans un nouveau département « Cinémathèque de la danse » au sein du CND. Le Centre national de la danse, dont le siège (rénové) est à Pantin (près de Paris), a ouvert des espaces dédiés à la Cinémathèque de la danse pour le stockage et le traitement des documents audiovisuels mais aussi pour l’accueil du public, notamment avec l’ouverture d’une salle de projection de cent places. Les travaux ont été financés par le Ministère de la Culture et de la Communication, qui indique par ailleurs avoir "prévu dans le Projet de loi de finances 2013 le transfert au Centre national de la danse de l’intégralité de la subvention précédemment allouée à l’association et l’inscription des emplois nécessaires."

Choix cornéliens

Pourtant, il y a encore trois mois, la fusion n'allait pas de soi. Le 13 novembre, le Conseil d’administration de la Cinémathèque de la Danse devait décider de la dissolution ou non de l’association qu’il contrôle. En cas de dissolution, cela signifiait une perte de son autonomie, de son nom, et même de son identité. En cas de refus, le Ministère avait prévenu que les subventions seraient coupées dès le 1er janvier 2013. Autant dire que le choix n'existait pas vraiment.

Clairement, la Cinémathèque a préféré la survie, même en situation de dépendance. Créé en 1998, le CND était logiquement programmé pour accueillir la Cinémathèque de la Danse, créée en 1982 au sein de la Cinémathèque française (elle est indépendante depuis 2005). Mais, selon le directeur de la Cinémathèque et ses nombreux soutiens, le CND est mal desservi (l'accès s'est amélioré depuis l'arrivée du Tramway à proximité, en plus du métro et du RER) et le lieu ne parviendrait pas à attirer les parisiens (ce qui est démenti par le Centre et qui n' aucun sens à un moment où l'on imaginele Grand Paris). Voilà pourquoi la Cinémathèque de la Danse était très réticente à y emménager : une cinémathèque sans public, ça n'a aucun sens. A ce déménagement qui ne soulevait aucun enthousiasme, il fallait ajouter un manque de fonds, des crédits en berne et une administration indécise... Certains craignaient même que le budget de la Cinémathèque (800 000 €) sera amputée pour combler les déficits du CND. Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française, avait alerté en avril dernier les pouvoirs publics d'une telle annexion.

Polémique et inquiétudes

Quand le précédent Ministre de la culture, Frédéric Mitterrand décrète que la Cinémathèque doit perdre son statut d'association pour devenir un simple département du CND, la polémique enfle. La profession s'inquiète de l'avenir de la Cinémathèque puisque le CND n’a soi-disant aucune expérience en matière cinématographique, d’acquisition de films, de programmation, de diffusion et même de relations internationales (la Cinémathèque de la danse a une antenne à Pékin et une autre en cours de réalisation à Rio de Janeiro) ... Le Centre réfute ses arguments en affirmant disposer de 4100 titres dans la collection principale, 80 fonds d’archives riches en document vidéos, 1500 heures de programmes captés à Pantin depuis 2005 et les vidéos déposées par les compagnies depuis 1998.

Après huit mois de négociations et, reconnaissons-le devant l'évidence et la céessité d'un tel rapprochement, la fusion s'avère inéluctable. Tout dépendait de savoir dans quelles conditions. Et si cette fusion était actée dès novembre, ce n'est seulement que le 15 février 2013 que le Ministère de la Culture s'est félicité de "l'heureux dénouement". Coûteuse issue aussi puisque les travaux du siège de Pantin s'élèvent à 6 millions d'euros.

Reste à attirer le public

La Cinémathèque de la danse conserve son nom et devient donc le département Cinémathèque du CND. Et le budget sera inscrit en tant que tel dans l’analytique du CND pour le département Cinémathèque, autrement dit il este autonome. La Cinémathèque gardera son nom et son logo. Le Ministère de la culture et celui de l'Economie ont tout fait pour déminer le terrain, jusqu'à maintenir les 8 membres de la Cinémathèque de la danse. Arriveront-ils à travailler avec les équipes du CND?

Toutes les inquiétudes ont donc été effacées. Toutes? Non : il reste à savoir si le public sera au rendez-vous.

Le CND a mis en place une importante programmation cinéma/danse pour la saison en cours. Une nuit de la danse et du cinéma allemand le 21 juin est même prévue. Mais pour l'instant, les deux sites internet sont toujours distincts... et la Cinémathèque s'affiche toujours dans le 12e arrondissement de Paris. Le temps des synergies est venu...

Berlin 2013 : le jury de l’OFAJ récompense Zwei Mütter

Posté par kristofy, le 16 février 2013

Durant ce 63e Festival de Berlin, un jury composé de 7 jeunes a été invité par l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) à se rencontrer et à échanger autour des films de la sélection ‘Perspective Deutsches Kino’ qui privilégie les premiers films de jeunes cinéastes allemands. Le Prix OFAJ – Dialogue en Perspective existe depuis 2004, doté de 5 000 euros (et d’une aide au sous-titrage et à sa diffusion), cette année ils ont été choisis parmi plus de 120 candidatures : 3 jeunes originaires de France, 3 jeunes originaires d’Allemagne, et 1 originaire du Portugual (tous billingue français-allemand). Ce jury OFAJ était présidé par la réalisatrice Emily Atef (de culture à la fois française, allemande et iranienne).

L’objectif est de proposer à de jeunes européens un espace de dialogue autour du 7ème art, et à Berlin en particulier avec le jeune cinéma allemand. Durant quelques jours, nous avons rencontré plusieurs fois ces jeunes jurés dans les salles et entre deux projections. Jorge, 23 ans, est celui qui vient de Lisbonne mais il est en ce moment étudiant à Paris pour un master en communication, il aime autant Godard et Fassbinder que Audrey Estourgo et Jan Raiber : "on a des journées où on voit 5 films, dans le jury chacun donne son avis, on s’est réunis plusieurs fois ensemble pour en débattre. On a tous différentes sensibilités mais aussi des références communes. Notre présidente Emily Atef elle nous écoute, elle demande qu’on argumente, elle pose des questions."

Clara, 24 ans, vient de Reims et fait un master d’études cinématographiques, elle s’intéresse à l’enfance dans le cinéma avec Jacques Doillon, Bruno Dumont et Ramon Zürcher : "Emily Atef donne un avis plus appuyé en général que le notre mais elle ne vote pas, les débats sont fructueux, on parle des films de manière large, aussi bien de questions techniques qu'esthétiques".

Un film sur deux femmes amoureuses qui désirent un enfant

Ce prix du jury de l’OFAJ 2013 a donc été remis au film Zwei Mütter (deux mères) : en Allemagne, l'histoire de deux femmes amoureuses (43 et 37 ans) qui pendant plus d'un an vont être confrontées à diverses difficultés dans leur désir d'avoir un enfant (pas de don de sperme aux lesbiennes, inséminations, donneurs à chercher...) et comment tout cela va affecter leur couple. « Le long-métrage d’Anne Zohra Berrached a convaincu le jury tant par son esthétique et son travail sur la forme, que par sa sincérité et la profondeur de son contenu. Le film parvient avec beaucoup de délicatesse à traiter d’un thème politique, sans pour autant chercher à être militant. L’authenticité du jeu des deux actrices principales permet au film de dresser le portrait convaincant d’une relation amoureuse complexe entre deux femmes aspirant à une vie de couple et de famille. En trouvant l’équilibre entre une démarche documentaire et le construction d’une fiction, la réalisatrice parvient de manière très intelligente à ouvrir de nouvelles perspectives où les deux formes trouvent leur place et se conjuguent parfaitement. »

La diversité des films en sélection a été saluée. Florian, 27 ans de Paris, a fait son mémoire sur l’œuvre de Werner Herzog précise en aparté que "le choix du jury n’a aucun rapport avec l’actualité en France sur le mariage pour tous ou la PMA, ce sont les qualités de narration du film qui l’ont emporté" ; et Tatiana, 29 ans de Karishue, étudiante en journalisme et déjà co-fondatrice d’un magazine de cinéma : "il n’y a pas eu unanimité, on a discuté de tous les films, chacun a défendu son préféré, il y a eu un débat animé et constructif avant de choisir le film lauréat".

Théophile, 22 ans originaire de Picardie, étudiant en sciences politiques dans un double cursus franco-allemand, est très impliqué dans un ciné-club : "Je ne vois pas de différence entre les jurés français et allemands, on ne peut pas résumer une culture à 3 jurés, on vient tous d’univers très différent, ce qui compte plus que notre pays d’origine ce sont nos origines universitaires. On expose plusieurs arguments qui ouvrent des champs de perspectives, on part avec un à-priori et puis la discussion peut faire considérer un film sous d’autres angles. Avec Emily Atef on a une grande complicité, elle a une façon d’enrichir la conversation qui permet un dialogue constructif et une certaine qualité de discussion."

L’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse célèbre cette année 2013 les 50 ans du traité de l’amitié franco-allemande.

Le palmarès de Berlin 2013 : le film roumain Child’s Pose remporte l’Ours d’or

Posté par vincy, le 16 février 2013

child's pose ours d'or berlin 2013

Lire aussi : Berlin 2013 : pronostics et favoris ; Une édition dominée par les femmes, le poids de la religion et le spectre de l’enfermement

Child's Pose du roumain a surclassé tous les favoris, y compris Bruno Dumont, ignoré par le jury. A cet Ours d'or, ajoutons les deux prix pour le film de Danis Tanovic, An episode in the Life of an Iron Picker (belle, sensible et réaliste incursion dans une petite communauté rom où la solidarité finit par prédominer) et tout cela confirme que le cinéma d'Europe de l'Est continue de séduire ; sans oublier le Teddy Award remis hier au très beau film polonais In the Name of...!

Child's Pose, "portrait d'une époque et d'un certain milieu social en même temps que celui d'une mère possessive", aborde le conflit de générations et la question de la culpabilité. Ce tableau d'une classe moyenne dominante et arrogante est composé de "scènes étirées, de dialogues brutaux et tout contribue à un sentiment de malaise qui sonne juste" écrivions-nous dans notre bilan.

Un court-métrage Français (La fugue), une grande actrice chilienne, Paulina Garcia, époustouflante Gloria, et un cinéaste québécois, Denis Côté, qui aime les chemins de traverse, au point d'être autant adoré que détesté avec son Vic + Flo ont vu un Ours, sont parmi les primés de ce soir, qui feront oubliés des choix plus discutables dans d'autres catégories.

Jafar Panahi n'hérite ainsi que d'un modeste prix du meilleur scénario pour son film clandestin Closed Curtain. Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin, magistralement filmé, ne revient qu'avec le prix, mérité, de la meilleure contribution technique. Gold et In the Name of Father... ont été snobé, tout comme les films français, pourtant appréciés par la critique. Ne parlons pas du cinéma américain : on trouve Wong Kar-wai bien indulgent d'avoir décerné une mention spéciale à Gus Van Sant pour son Promised Land.

On reste aussi circonspects avec le prix de la mise en scène pour David Gordon Green, dont Prince avalanche a séduit une partie de la presse, et qui s'avère un remake d'Either way de l'Islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, dont le charme décalé avait plus d'intérêt.

Palmarès du jury

Ours d'or : Pozitia Copilului (Child's Pose) de Calin Peter Netzer (Roumanie)

Deux mentions spéciales : Layla Fourie de Pia Marais et Promised Land de Gus Van Sant

Grand prix du jury : An episode in the Life of an Iron Picker de Danis Tanovic (Bosnie Herzégovine)

Prix Alfred Baueur (innovation) : Vic+Flo ont vu un Ours de Denis Côté (Canada)

Meilleur réalisateur : David Gordon Green pour Prince Avalanche (USA)

Meilleure actrice : Paulina Garcia dans Gloria de Sebastian Lelio (Chili)

Meilleur acteur : Nazif Mujic dans An episode in the Life of an Iron Picker de Danis Tanovic (Bosnie Herzégovine)

Meilleure contribution technique : le directeur de la photographie Aziz Zhambakiyev pour Harmony Lessons d'Emir Baigazin (Kazakhstan)

Meilleur scénario : Closed Curtain de Jafar Panahi (Iran)

Ours d'or d'honneur : Claude Lanzmann

Prix du premier film (toutes sélections confondues)

Meilleur premier film : The Rocket de Kim Mordaunt (Australie), sélectionné en Generation Kplus

Mention spéciale : A batalha de Tabatô (The Battle of Tabatô) de João Viana (Guinée Bissau/Portugal)

Court-métrages

Ours d'or  : La Fugue de Jean-Bernard Marlin (France)

Ours d'argent : Die Ruhe bleibt (Remains Quiet) de Stefan Kriekhaus (Allemagne)

Berlin 2013 : The Broken Circle Breakdown, coup de coeur du public dans la section Panorama

Posté par vincy, le 16 février 2013

Les prix du public (28 000 votes cette année) pour la section Panorama de la 63e Berlinale ont été révélés cet après-midi. Le public berlinois devait choisir parmi 52 films venus de 33 pays.

Après avoir conquis le jury du prix Europa Cinémas du meilleur film européen hier, The Broken Circle Breakdown, du Belge Felix Van Groeningen, vient d'obtenir les faveurs du public de cette section parallèle. Le film sera distribué en France par Bodega Films. Selon le communiqué de presse, le film s'est installé en favori très tôt durant le Festival, et a gagné de manière très nette.

The Broken Circle Breakdown, histoire passionnelle sous influence américaine tendance musique country, est l'adaptation d'une pièce de Johan Heldenbergh et Mieke Dobbels. Il s'agit du quatrième long métrage du réalisateur Felix Van Groeningen.

Reaching the Moon, du vétéran brésilien Bruno Barreto, récit auour de la poétesse new yorkaise Elizabeth Bishop lors d'un voyage à Rio de Janeiro, est classé 2e ; Inch'Allah de la canadienne Anaïs Barbeau-Lavalette, jusque là plutôt documentariste, a reçu suffisamment de suffrages pour obtenir la 3e place avec son histoire humaniste où une médecin québécoise est confrontée aux problèmes des femmes palestiniennes.

Côté documentaires, The Act of Killing de l'américain Joshua Oppenheimer, qui revient sur le coup militaire indonésien de 1965, l'a emporté sur Salma de la britannique Kim Longinotto, qui nous emmène dans une minorité musulmane en Inde, et A World Not Ours du citoyen sans frontières Mahdi Fleifel, qui nous immerge dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban.

Berlin 2013 : Teddy Awards évidents pour « In the Name of… » et Sébastien Lifshitz

Posté par vincy, le 16 février 2013

C'est un film de la compétition qui a été élu meilleur film par le jury des Teddy Awards (les prix LGBT de la Berlinale). Logiquement, In the Name of (W Imie) de la polonaise Malgoska Szumowska (avec ses deux comédiens principaux sur le photo) a été couronné par le prix le plus convoité par le cinéma LGBT. Il a aussi été récompensé par un prix du public. Nous avions déjà prédit sa victoire dans notre actualité du 8 février...

Logique car le sujet était en soi porteur : un prêtre catholique amoureux d'un de ses protégés, résistant aux tentations alors que son Jésus s'offre à lui. Il doit également géré des adolescents turbulents, mal à l'aise avec leur sexualité, certains ayant des penchants sodomites ou juste une orientation clairement homosexuelle. Mais le film valait bien ce prix tant sa mise en scène sobre et sensible, son image sublime, ses comédiens charismatiques et sensuels, et son scénario très bien construit en font aussi l'un des favoris pour un Ours du jury ce soir à Berlin.

Les Teddy Awards étaient remis hier. Sébastien Lifshitz (Les invisibles) a été sacré par le prix du meilleur documentaire pour Bambi, qui retrace le parcours d'un homme, né en 1935 en Algérie, devenu femme française de 77 ans.

Les autres prix ont été remis à Undress me du suédois Victor Lindgren (meilleur court métrage) et à Concussion de l'américaine Stacie Passon (prix spécial du jury).

Berlin 2013 : pronostics et favoris

Posté par MpM, le 15 février 2013

berlin 2013À quelques heures de la proclamation du palmarès de la 63e Berlinale, le moment est venu de se livrer au grand jeu des pronostics. Exercice cette année particulièrement difficile tant aucun film ne semble réellement faire l'unanimité.

La compétition n'a pas été mauvaise, mais tiède, peu enthousiasmante, avec une majorité de films qui semblent rester en deçà de leur sujet, incapables d'être à la hauteur de leurs ambitions. Sans compter les quelques œuvres dont on se demande ce qu'elles font en compétition (Promised land de Gus van Sant, Layla Fourie de Pia Marais, La mort nécessaire de Charlie Countryman de Frederik Bond, quoi que dans des proportions et pour des raisons différentes), on a été déçu par le manque de mordant du dernier Ulrich Seidl (Paradis : espoir) ou par les intentions un peu ratées du Soderbergh (Side effects).

Même Prince avalanche de David Gordon Green, dont on n'attendait rien, et qui a séduit une partie de la presse, s'avère un remake quasi plan par plan de l'original (Either way de l'Islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson), avec juste une pointe de surenchère qui le rend peut-être plus "fun" mais lui fait perdre une partie de son charme décalé.

Camille Claudel 1915, Harmony Lessons, Closed curtain, Gold

Le palmarès risque donc d'être lui aussi en demi-teinte. Tout dépendra dans le fond de l'orientation prise par le jury présidé par Wong Kar-wai. Si les jurés penchent pour un cinéma radical et exigeant, leur choix pour un grand prix peut se porter en priorité sur trois films.

On pense immédiatement à Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, habité d'un véritable souffle tragique et servi par une mise en scène élégante et posée qui est comme un écrin à la présence douloureuse de Juliette Binoche.

Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin a également ses chances, lui aussi magistralement filmé, avec un sens du cadre qui fait oublier ses quelques longueurs. Le mélange d'humour burlesque et franchement noir ainsi que l'universalité du sujet (la violence, ses manifestations et sa perpétuation) peuvent toucher les jurés soucieux de récompenser une œuvre engagée.

Enfin, Closed curtain de Jafar Panahi peut être un choix évident. Difficile en effet de faire abstraction du contexte dans lequel il à été tourné et des risques pris par tous ceux qui ont participé au projet. D'autant que le film, bien qu'inégal, dépeint avec une rare intensité l'état d'esprit d'un artiste que l'on empêche de créer. Jafar Panahi livre une réflexion avant tout sur lui-même, et sur la manière dont il réagit à l'interdiction qui le frappe, mais aussi plus largement sur la condition de l'artiste en général. Ce faisant, il délivre un message à la fois de résistance et d'espoir à destination de tous ceux qui sont sous le coup de la censure. Lui donner l'ours d'or serait à ce titre un geste extrêmement politique.

En revanche, si le jury décide au contraire d'être plus consensuel, Gold pourrait être un bon choix : bien écrit, bien réalisé, le western de Thomas Ardlan figure parmi ce que l'on a vu de plus maitrisé et abouti pendant le festival. Le personnage de "cowgirl" indestructible interprétée par Nina Hoss ajoute même une touche d'humour et de sensibilité à cette ruée vers l'or qui se transforme en hécatombe

In the name of, Child's pose, An epidode In the Life of an iron picker, Vic+Flo ont vu un ours

Côté outsiders, tout est possible. Il semble notamment que l'Europe de l'Est ait sa carte à jouer avec In the name of de la Polonaise Malgoska Szumowska, Child's pose du Roumain Calin Peter Netzer ou An epidode In the Life of an iron picker de Danis Tanovic (Bosnie).

Le premier bénéficie d'un scénario brillant qui construit intelligemment son intrigue en déjouant sans cesse les attentes du spectateur. Son sujet brûlant, surtout pour un film polonais, (l'homosexualité dans l'Eglise), peut par ailleurs être un atout "politique". Même chose pour le film de Danis Tanovic sur ce père de famille pauvre  qui se démène pour sauver la vie de sa femme et doit se heurter aux persécutions du milieu médical. Au lieu d'être misérabiliste, comme on pourrait s'y attendre, An epidode In the Life of an iron picker est une incursion sensible dans une petite communauté rom où la solidarité finit par prédominer. La mise en scène naturaliste et la banalité des situations présentes à l'écran en font presque un reportage choc. Et pour cause : il s'agit d'une histoire vraie, interprétée à l'écran par ceux-là même qui l'ont vécue.

Plus dur, Child's pose est le portrait d'une époque et d'un childsposecertain milieu social en même temps que celui d'une mère possessive. Le film aborde le conflit de générations et la question de la culpabilité, tout en dressant un tableau peu amène de cette classe moyenne dominante qui se croit tout permis sans que quiconque pense à les contredire. Les scènes étirées,  les dialogues brutaux, tout contribue à un sentiment de malaise qui sonne juste.

Mais la surprise pourrait aussi venir du Québec. Vic+Flo ont vu un ours de Denis Coté est le genre de film qui divise : soit on déteste, soit on adore. Sa mise en scène au cordeau, son étrange mélange des tons et des genres, son casting trois étoiles (Romane Bohringer, Pierrette Robitaille, Marc-André Grondin... ) peuvent lui valoir une récompense, d'autant qu'il y a peu de candidats pour le prix Alfred Bauer de l'innovation cette année...

Pauline Garcia, Juliette Binoche, Pauline Etienne, Catherine Deneuve

Pour ce qui est des prix d'interprétation, le choix demeure large, mais des tendances se dessinent. Paulina Garcia est donnée favorite pour son rôle de cinquantenaire qui essaie de refaire sa vie dans Gloria de Sebastian Lello. C'est vrai qu'elle y est épatante, drôle, sensible, presque bouleversante. Ce serait sûrement le meilleur moyen de récompenser le film qui est joli, mais n'a pas la carrure pour un grand prix. L'actrice a quand même des concurrentes sérieuses avec Pauline Étienne, très fraîche et spontanée dans La religieuse de Guillaume Nicloux, et Juliette Binoche, qui réalise une composition formidable (bien que ténue et quasi invisible) en Camille Claudel. Mais Catherine Deneuve dans Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot, en sexagénaire à la recherche d'elle-même, pourrait leur voler la vedette in extremis.

Alexander Yatsenko, Andrzej Chyra, Timur Aidarbekov

Chez les hommes, c'est globalement la même configuration : Alexander Yatsenko porte sur ses épaules le tragique A happy and long Life de Boris Khlebnikov qui raconte l'échec d'un mouvement de solidarité contre l'expropriation d'une jeune fermier ; Andrzej Chyra offre une interprétation très sensible en prêtre homosexuel torturé par le désir comme par le remords dans In the name of et Timur Aidarbekov est impressionnant en jeune adolescent évoluant dans un monde de violence qu'il traverse avec un air impassible recouvrant un feu incontrôlable dans Harmony lessons. L'un d'entre eux pourrait donc aisément succéder à Mikkel Boe Folsgaard, récompensé en 2012.

Mais avant même de connaître les lauréats, on peut d'ores et déjà annoncer sans trop se tromper que la Berlinale 2013 ne restera pas dans les annales. S’inscrivant dans la continuité d'une année cinématographique 2012 peu enthousiasmante, elle semble au contraire laisser penser que la période creuse n'est pas encore terminée. Rendez-vous à Cannes pour un sursaut d'énergie ?

Berlin 2013 : une édition dominée par les femmes, le poids de la religion et le spectre de l’enfermement

Posté par MpM, le 14 février 2013

Berlin a depuis longtemps une réputation de festival "politique" qui est rarement usurpée. Chaque année, on semble plus qu'ailleurs prendre ici des nouvelles du monde et de la nature humaine, comme le prouvent ne serait-ce que les derniers prix attribués à Barbara, Cesar doit mourir ou encore Une séparation. 2013 n'y fait pas exception qui voit la majorité des films de la compétition aborder des sujets sociaux, politiques ou économiques, ou au moins interroger les fondements de nos sociétés faussement policées.

Globalement, cinq grandes thématiques ont ainsi hanté les films en compétition, amenant parfois deux ou trois oeuvres à se faire étrangement écho au-delà les frontières géographiques, stylistiques ou historiques.

Le poids de la religion

2013 fut une année faussement mystique mais réellement critique envers une religion catholique sans cesse prise en flagrant délit d'hypocrisie. La démission du pape Benoit 16, en beau milieu de la Berlinale, a d'ailleurs semblé participer du mouvement... Qu'on juge un peu : un prêtre homosexuel amoureux (In the name of de la Polonaise Malgoska Szumowska), une jeune fille cloîtrée contre son gré (La religieuse de Guillaume Nicloux) et une artiste de talent enfermée dans un asile par son frère dévot (Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont)  font partie des figures les plus marquantes croisées pendant le festival.

Dans le premier film, un prêtre tente tant bien que mal de refouler ses penchants homosexuels. Travaillant avec des adolescents difficiles, il est comme soumis à une tentation permanente qui transforme sa vie en cauchemar. Le film rend palpable les contradictions criantes de l'Eglise catholique sur le sujet, montrant à la fois l'hypocrisie du système et les dangers que cela engendre.

Pour ce qui est de La religieuse et de Camille Claudel (voir article du 13 février), leurs héroïnes sont toutes deux victimes à leur manière d'individus se réclamant de la foi catholique. La religion n'est plus seulement un carcan dans lequel il est difficile de s'épanouir, mais bien un instrument de pouvoir utilisé contre ceux (en l'occurrence celles) qu'il entend confiner. Ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun entre les deux films, qui s'inscrivent clairement dans la thématique de l'enfermement arbitraire et dans  l'exercice complexe et délicat du portrait de femme.

Enfermement arbitraire

Il ne fallait en effet pas être claustrophobe cette année pour supporter des oeuvres où l'individu est confiné, empêché, gardé physiquement et mentalement contre son gré. Outre Suzanne Simonin et Camille Claudel, la jeune héroïne de Side Effects (Steven Soderbergh) est emprisonnée dans un asile psychiatrique où elle se transforme lentement en zombie sous l'effet des médicaments. Celle de Paradis : espoir (Ulrich Seidl) est elle dans un "diet camp" d'où elle n'est pas censée sortir, sous peine de brimades et dangers.

Dans Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin, les choses vont plus loin : le jeune héros est carrément en prison, où les méthodes policières ne se distinguent pas tellement de celles (brutales) des racketteurs de son lycée. Il est donc torturé, battu et menacé par des hommes qui ne cherchent pas tant à trouver le vrai coupable du meurtre sur lequel ils enquêtent qu'à se débarrasser au plus vite de l'affaire. Glaçant.

Et puis, bien sûr, il y Closed curtain de Jafar Panahi, parfait symbole de l'oppression et de l'arbitraire, entièrement tourné dans une villa dont les rideaux restent clos pendant presque tout le film. Le contexte de création du film (l'assignation à résidence du réalisateur et son interdiction de tourner) renforce le climat anxiogène de ce huis clos psychologique. D'autant que Jafar Panahi est également sous le coup d'une interdiction de voyager, et donc de quitter son pays. L'enfermement est ici à tous les niveaux, y compris mental.

Ce qui évoque une thématique sous-jacente : celle de l'artiste empêché, dans impossibilité de laisser libre cours à son art, et qui meurt à petit feu de ne pouvoir travailler.  Jafar Panahi est dans cette situation intenable qui le contraint métaphoriquement à choisir entre tourner illégalement (avec les risques que cela suppose) ou mourir. Camille Claudel 1915 aborde la question sous un angle légèrement différent, mais on retrouve également cette inextinguible soif de création, qui ne peut être satisfaite, et conduit l'artiste sinon à la mort, du moins à la déchéance.

Portraits de femmes

Les femmes étaient par ailleurs au coeur de nombreux films présentés. Non pas en tant que compagnes ou petites amies potentielles, mais bien en tant qu'héroïnes à part entières. D'ailleurs, plusieurs films sont nommés d'après leur personnage féminin principal : Gloria du Chilien Sebastian Lelio, Layla Fourie de Pia Marais, Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, La religieuse de Guillaume Nicloux ou encore Vic+Flo ont vu un ours de Denis Coté. Toutes ont en commun de savoir ce qu'elles veulent et d'être prêtes à tout pour parvenir à leurs fins.

La chercheuse d'or de Gold (de Thomas Arslan) n'est pas en reste dans le genre superwoman indestructible qui vient à bout de tous les obstacles et tient la dragée haute aux hommes. Même chose pour la mère (certes horripilante, mais dotée d'une vraie force de caractère) de Child's pose (de Calin Peter Netzer). Loin du cliché sur les femmes fragiles, féminines, maternelles, ou autres, tous ces personnages mènent leur vie comme elles l'entendent ou, si on les en empêche, n'ont pas peur de se rebeller pour gagner leur liberté. Et lorsqu'elles sont confrontées à des hommes, c'est plus dans une relation de collaboration, voire de domination, que de séduction ou de soumission.

Probablement pour cette raison, leurs relations familiales demeurent relativement conflictuelles. L'héroïne de Child's pose est ainsi une mère envahissante excessive et odieuse, qui se désespère de ne pouvoir contrôler entièrement l'existence de son fils devenu adulte.  Elle est l'archétype de cette mère terrible qui conçoit la vie comme une incessante lutte de pouvoir et a tant investi son fils qu'elle est incapable de le laisser voler de ses propres ailes. A l'inverse, la mère du héros dans La mort nécessaire de Charlie Countryman reconnaît lucidement qu'elle n'a pas été très bonne dans ce rôle, et qu'elle est incapable de conseiller son fils en pleine crise existentielle. Elle se dédouane et répond à ses questions par des pirouettes. Quant à Gloria, elle aimerait avoir une relation conviviale avec ses enfants mais souffre en silence d'une immense solitude. Elle est pile dans cette période de la vie où les femmes se retrouvent seules parce que leurs enfants sont grands et que leur mari est parti avec une plus jeune. Un long parcours d'obstacles les attend avant qu'elles soient en mesure de refaire véritablement leur vie.

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30è Festival International du Film d’Environnement

Posté par petsss, le 14 février 2013

Du 19 au 26 février, la Région île-de-France propose en de multiples localisations mais avec pour point névralgique le Cinéma des Cinéastes (7, Avenue de Clichy dans le 17è arrondissement de Paris) une multitude de projections de documentaires et de fictions touchant les thématiques de l’écologie.

La programmation réunit 140 œuvres de durées variables, dont un certain nombre d’avant-premières et proposera d’aborder une grande diversité de thématiques, comme l’évolution de l’agriculture, la relation entre santé et environnement mais aussi un focus centré sur les trois pays méditerranéens que sont la Grêce, l’Italie et la Turquie (occasion de découvrir le documentaire de Fatih Akin Polluting Paradise présenté à Cannes en 2012)

Le documentaire Des abeilles et des hommes de Markus Imhoof ouvrira la manifestation le 19 février, quand du côté fiction la manifestation permettra de visionner en exclusivité Le Mur Invisible de Julian Roman (sortie en salles le 13 mars 2013) et Survivre de Baltasar Kormakur (sortie le 24 avril 2013)

Accès gratuit dans la mesure des places disponibles – www.festivalenvironnement.com