9 trophées pour Room aux Prix Ecrans Canadiens 2016

Posté par vincy, le 14 mars 2016

Room a largement dominé la compétition des Prix Ecrans Canadiens de cette année avec 9 trophées, devant Hyena Road (3 prix) et Brooklyn (2 prix). Le film de Lenny Abrahamson, sorti en France la semaine dernier, a tout raflé ou presque lors de la cérémonie du dimanche 13 mars: film, réalisation, scénario (adaptation), montage, direction artistique, maquillages, second rôle féminin (Joan Allen), acteur principal (le jeune Jacob Tremblay) et actrice principale (Brie Larson, oscarisée pour ce rôle).

Il restait donc peu de choses à se partager pour le reste de la compétition. Brooklyn et Hyena Road sont deux seuls films a avoir reçu plus d'un prix hier soir. Le premier a été primé pour sa musique et sa photographie. Le second a été distingué pour les effets visuels, le montage sonore et le son

Le prix du second rôle masculin a récompensé le jeune Nick Serino pour Sleeping Giant. Remember a reçu le prix du meilleur scénario original.

Le prix du meilleur documentaire a été attribué à Hurt d'Alan Zweig.

Sortie américaine annulée en dernière minute pour Le Petit Prince

Posté par vincy, le 14 mars 2016

Etrange week-end que vient de vivre le réalisateur Mark Osborne. Après une "Twitter Party" le 11 mars, le cinéaste du Petit Prince, César du meilleur film d'animation, a du annoncer le lendemain l'abandon de la sortie américaine de son film, malgré un casting américain de haute volée (James Franco, Rachel McAdams, Jeff Bridges, Albert Brooks, Ricky Gervais, Benicio del Toro, Marion Cotillard, Paul Giamatti, Paul Rudd...). Même si sur son compte, il assure que Le Petit Prince trouvera un nouveau distributeur américain pour une sortie cette année.

Paramount, distributeur du film - le logo de la société apparaissait même au générique -, a donc brutalement retiré Le Petit Prince de son agenda des sorties aux Etats-Unis. Il avait pourtant fêté dignement son avant-première mondiale à Cannes, puis avait organisé l'avant-première du film au Festival de Santa Barbara et diffusé des bandes annonces dans les cinémas américains depuis quelques semaines.

C'est d'autant plus incompréhensible que le film devait sortir ce vendredi 18 mars. Il a tout simplement disparu des calendriers. En revanche, le film sort toujours au Canada anglophone, sous la bannière eOne. Le studio américain n'a pas justifié ce retrait de dernière minute alors que sa filiale Paramount Animation apparaît parmi les co-producteurs du Petit Prince, et que le film a été distribué en France par ... Paramount Puctures France.

Le film d'animation a rapporté près de 80M$ dans le monde, soit l'un des plus gros succès historiques du cinéma français à l'international.

Paramount vient de sortir avec succès 10 Cloverfield Lane, et n'a aucun autre film prévu avant le 1er avril.

BIFFF 2016 : Kevin Smith, Les Visiteurs et les cinémas asiatiques et espagnols à l’honneur

Posté par kristofy, le 14 mars 2016

Le 34ème BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) se déroulera du 29 mars au 10 avril: chaque année Bruxelles se transforme en capitale du fantasy, thriller, science-fiction, zombies et autres films du genre mais-pourquoi-est-il-si-méchant-? dans une ambiance festive.

L’invité d’honneur du BIFFF qui deviendra Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival) est d’ailleurs un des plus gros fans de ce type de films et l'un des réalisateurs les plus fantasques de ces dernières années (des religieux tortionnaires dans Red State, un homme mutilé en morse dans Tusk…) : Kevin Smith viendra présenter en avant-première Yoga Hosers (après le festival de Sundance en janvier). En vedette les actrices Harley Quinn Smith (sa fille) et Lily-Rose Depp (la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis, qui font d’ailleurs une apparition dans le film). Elles avaient toutes deux fait leur première apparition au cinéma dans le film précédent du cinéaste, Tusk. Elles reprennent leurs rôles dans Yoga Hosers, cette fois-ci centré sur elles : les deux amies seront invitées à une soirée plutôt démoniaque...

Parmi les autres invités il y aura l’espagnol Javier Luiz Caldera (Grand prix du BIFFF 2013 pour Ghost Graduation) avec son nouveau film Anacleto, Agente Secreto (un genre de Kingsman), le coréen Ryoo Seung-wan (No Blood No Tears et Arahan c’était lui) avec ses polars Veteran et The Unjust, l’autrichien Hartl Dominik pour Attack of the Lederhosenzombies, la réalisatrice taïwanaise Hsieh Lingo et son angoissant The Bride, l’actrice chinoise Bai Ling pour le film parodique ABC’s of Superheroes

Les films asiatiques seront encore une fois très nombreux et prestigieux: Ghost Theater de Hideo Nakata, Tag et aussi The Virgin Psychics les derniers films de Sono Sion, Yakuza Apocalypse de Takashi Miike, The Strange House de Danny Pang, Memories of the sword avec  Lee Byung-hun, le succès chinois Monster Hunt, les thrillers coréens The Deal de Son Young-ho, The Exclusive : Beat the Devil’s Tattoo de Roh Deok, The Phone de Kim Bong-joo, The Tattooist de Lee Seo, la curiosité The Beauty Inside de Baek Jong-yeol, le film d’animation Seoul Station de Yeon Sang-ho, l’adaptation du manga japonais I am a Hero par Shinsuke Sato…

Les films espagnols seront aussi bien présents avec El Cadaver de Anna Fritz de Hector Hernandez Vicens, El Desconocido de Dani de la Torre, Segon Origen de Carles Porta, Summer Camp de Alberto Marini... Et bien d'autres films en provenance d'Argentine, du Méxique, de Suède... Du côté français, la production de films fantastiques étant assez faible, on se contentera de The End de Guillaume Nicloux (avec Gérard Depardieu, qui était au festival de Berlin et qui ne sortira qu'en vidéo à la demande en France) et, gloups, Les Visiteurs:la Révolution (avec Christian Clavier et Jean Réno de retour dans les couloirs du temps)... C'est dire le niveau de fantaisie dans l'Hexagone.

Chaque jour des films très attendus feront l’évènement : 31 de Rob Zombie (qui a secoué le festival de Sundance), The Invitation de Karyn Kusama, Hardcore Henry (filmé en caméra subjective façon fps), The Wave du norvégien Roar Uthaug, Into the Forest avec Ellen Page et Evan Rachel Wood, aussi Green Room de Jeremy Saulnier (découvert à Cannes puis Deauville) et The Survivalist de Stephen Fingleton (que nous avions rencontré à Dinard)... Le BIFFF s'ouvrira avec Orgueil et Préjugés et Zombies et pour la clôture le tout nouveau Alex de le Iglésia, Mi gran noche.

Et pour vous mettre en appétit de ce BIFFF 2016 en voici un avant-goût :

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34e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 29 mars au 10 avril 2016, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Les nommés au Prix Romy-Schneider et au Prix Patrick-Dewaere 2016

Posté par cynthia, le 14 mars 2016

Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere, qui récompensent deux jeunes espoirs du cinéma français, ont annoncé leurs nominations la semaine dernière.

Pour les acteurs, ce sont Pio Marmaï (Nos futurs, Toute première fois), nommé pour la deuxième fois consécutive, Vincent Lacoste (Lolo, Saint Amour) et Matthias Schoenaerts (Maryland, Suite française) qui vont s’affronter pour le prix Patrick-Dewaere. En matière de box office, Lacoste est largement favori. Mais le belge Schoenaerts, avec sa carrière internationale, pourrait être tout aussi légitime.

Du côté des actrices, celles qui concourent pour le prix Romy-Schneider sont Lou de Laâge (les innocentes, L'attente), nommée pour la deuxième année consécutive, Zita Hanro (Fatima, César du meilleur espoir féminin) et Christa Théret (Marguerite, La fille du patron). Là, Zita Hanrot, forte de son césar, prend une petite longueur d'avance. Mais n'oublions pas que la carrière ascendante de Lou de Laâge peut aussi être un atout pour le prix.

Qui pour succéder à Adèle Haenel et Reda Kateb ? Réponse le mois prochain...

Le magazine « Première » de nouveau en vente

Posté par vincy, le 13 mars 2016

Le mensuel de cinéma Première serait de nouveau à vendre. Créé en 1976, Première doit fêter ses 40 ans en novembre. L'anniversaire reste assez incertain...
Vendu en juillet 2014 par son propriétaire historique Lagardère au groupe belge Rossel, il aurait été placé en redressement judiciaire le 24 février par le tribunal de commerce de Paris selon Presse News. Rossel, qui l'avait acquis pour une bouchée de pain, n'a semble-t-il pas été capable de trouver une stratégie pour le titre ni des synergies avec les autres marques de son groupe.Rossel avait envisagé des synergies entre Première et le quotidien belge Le Soir en créant des suppléments cinéma ou encore des abonnements couplés.

Selon Libération, il y a déjà un nombre impressionnant de prétendants parmi lesquels Altice Media (Libération, Numéricable-SFR), et nouveau propriétaire de Studio Ciné Live depuis son rachat du groupe L'Express, les magazines professionnels Ecran Total et Le Film Français, Sophia Publications (Le Magazine littéraire, Historia), ou encore Link Digital Spirit (Jeux vidéos Magazine).

Les offres sont à déposées jusqu'au 1er avril.

Première, déficitaire depuis plusieurs exercices, n'a pas réussit son rebond. Toujours selon une source de Libération, le mensuel dégage "une marge brute négative de 40 %."

Des ventes et des clics en chute libre

Employant 23 personnes et réalisant un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros par an, il continue à subir l'érosion de ses ventes. Selon l'OJD, le magazine est désormais diffusé à 97 642 exemplaires en 2015 (avec un pic en juillet à 115 000 exemplaires). Soit une baisse de 5,84% par rapport à 2014 et très loin des 200 000 exemplaires lors de son âge d'or ou même des 135 000 exemplaires en 2011. Ses concurrents ne vont pas beaucoup mieux: Studio Ciné Live n'est désormais diffusé qu'à 51 094 exemplaires (-12,29% en un an) et Les Cahiers du cinéma sont sous la barre des 20 000 exemplaires.

Première peut compter sur un solide socle d'abonnés (66% de ses ventes selon l'OJD) et un site web qui a atteint en février 2,7 millions de visites (l'appli smartphone n'attirant que 16 000 "clics"). Mais là encore, les résultats sont très décevants puisqu'il y a un an le site du magazine séduisait 8 millions de visiteurs mensuels.

Cannes 2016 sera beaucoup moins Canal Plus

Posté par vincy, le 12 mars 2016


Depuis hier soir, la rumeur circulait sur les réseaux sociaux. Le site Puremedias.com a crevé l'abcès qui enflait: Canal Plus à Cannes, ce sera Canal Moins.

Grosses pertes financières

Contrairement à ce qu'avait annoncé le directeur de la chaîne il y a quelques temps, Maxime Saada, la chaîne partenaire du Festival de Cannes va fortement réduire la voilure. Objectif: réduire au maximum les coûts. Le Conseil de surveillance de Vivendi avait alerté le 19 février dernier que le groupe "n’avait pas les moyens de supporter indéfiniment les pertes des chaînes Canal+ en France" qui se sont aggravées cette année pour atteindre 265 millions d'euros.

Service minimum à Cannes

A l'écran, il n'y aura finalement ni l'émission cinéma Le Cercle, dont deux numéros étaient prévus, ni Ali Baddou en seconde partie de soirée (on savait déjà que Le Grand Journal n'y serait pas, et avec le changement d'horaires des Guignols, il était évident que les marionnettes n'en seraient pas).

Aussi Canal Plus ne diffusera que les deux cérémonies (ouverture et clôture) animées par Laurent Lafitte, fortement remaniées et disposant d'un budget plus important, et des duplex avec Le Grand Journal pour la montée des marches quotidiennes.

Sur la Croisette, le régime est aussi sec. Terminée la fameuse soirée Canal sur les hauteurs du vieux Cannes. L'un des plus importants rendez-vous mondains du Festival n'aura donc pas lieu. Mais c'est la fermeture du Patio Canal +, espace privé et "oasis" sur le port à deux pas du Palais, qui inquiète le plus. Ce lieu privatif était le QG des professionnels et artistes (et pas seulement français) pour échanger ou monter des projets. C'est aussi là que la rentrée télévisuelle de Canal Plus se négociait. La décision est symbolique quand il s'agit du premier partenaire du cinéma français.

Canal+ et les chaînes du bouquet Ciné+ représentent ensemble 20 % du financement global des films français, en préachetant une centaine de films chaque année pour les œuvres d’expression originale française. Mais le nombre de films préachetés et le volume global de préachats stagnent. En 2005, Canal+ préachetait 120 films (pour 126 millions d’euros) contre 103 films en 2014 pour 135,88 millions d’euros. Idem pour sa filiale Ciné+ dont l’investissement décroit depuis cinq ans (83 films pour 15 millions d’euros en 2014).

Faut-il que les professionnels du cinéma s'inquiètent?

Depuis la reprise en main ferme de la chaîne par Vincent Bolloré, les mauvais signaux s'enchaînent pour le cinéma français, qui craint un désengagement de Canal Plus dans la production des films d'auteurs, très dépendants de ses finances. D'autant que la chaîne a peu de marge par rapport à ses obligations: elle doit consacrer à l'acquisition de droits de diffusion d'œuvres cinématographiques européennes et d'expression originale française respectivement au moins 12 % et 9 % de leurs ressources totales. La fermeture du Patio, c'est une manière de dire que Canal Plus ne veut plus être au centre du jeu du 7e art français. Ce n'est pas juste une question d'austérité budgétaire, mais bien un effet d'affichage majeur durant le plus grand festival (et marché) du film de la planète. C'est une manière de dire que le cinéma n'est plus une priorité pour Canal, qui préfère mettre son argent ailleurs.

Car le cinéma n'est plus le motif principal pour s'abonner. Les séries (où la concurrence est très vive avec l'arrivée de Netflix, entre autres) et le sport (où Canal Plus a perdu quelques gros appels d'offres récemment) sont bien plus porteurs. Alors que les recettes déclinent, que le modèle économique est égratigné, Vincent Bolloré cherche à investir dans des contenus déclinables sur plusieurs supports et permettant une diffusion plus globale (y compris internationale). Ces derniers temps, le groupe Vivendi, qui possède 100% de Canal Plus mais aussi Dailymotion, opte plutôt pour le secteur des jeux vidéos et chercherait à se désengager de Universal Music.

Certes, en perdant de gros paquets d'abonnés (plus de 400 000 l'an dernier selon la presse) et avec des audiences moribondes sur certaines tranches en clair, la chaîne doit se réinventer. L'esprit Canal est dépassé.

Le partenariat avec le Festival de Cannes était-il nécessaire?

Ça n'a pas empêché Canal Plus de reconduite son partenariat avec le Festival de Cannes pour cinq ans, surenchérant sur l'offre de France Télévisions. Mais était-ce finalement si stratégique de le conserver dans ces conditions? Le Festival savait-il que Canal Plus allait se désengager du Festival aussi bien sur le petit écran que sur la Croisette? Selon Puremedias.com, le Festival aurait exigé de la chaîne cryptée  un dispositif différent cette saison, en raison de la faiblesse des audiences du Grand Journal qui porte habituellement la manifestation. C'est sur cette base que Maxime Saada avait annoncé un dispositif plus "cinéma" et assez ambitieux. Complètement mis à terre, ce dispositif conduira-t-il le Festival à renégocier le partenariat et pourquoi pas le dénoncer? Difficile de le dire puisqu'on ignore les obligations réelles qui lient la chaîne au Festival. Il n'est pas interdit d'imaginer que la chaîne misera plutôt sur le site web dédié au Festival afin de donner plus de force à ses contenus sur les réseaux.

Une présence toute relative

Ironie du sort, tandis que Canal Plus a préféré tout supprimé, France Télévisions risque de proposer plus de temps d'antenne sur le Festival que la chaîne "officielle". Cependant, relativisons tout ça. La présence médiatique à Cannes ne subira que peu d'impact avec 4000 journalistes du monde entier présents sur la Croisette. La soirée Canal ne manquera pas plus que ça quand une une demi douzaine d'évènements ont lieu ce même soir, sans compter les bars et lieux privés qui accueillent festivaliers et "people". Quant au Patio, aussi impressionnant soit-il, il n'était qu'un des lieux privilégiés des professionnels qui ont le choix entre les suites de Palace réservées par les vendeurs, agents et distributeurs ou les espaces (notamment sur certaines places) où l'on peut tranquillement déjeuner en plus de rencontrer ses confrères ou futurs partenaires.

Un choix de raison salutaire

Pour le public, l'absence du Grand Journal en face du Martinez manquera certainement. Mais ce Grand Journal était aussi très critiqué par le choix de ses invités, plus souvent des personnalités "people" que des artistes de cinéma venus présenter un film. Pour la profession, cela ne changera pas grand chose. Aucun journaliste n'utilisait Canal Plus comme source d'information par exemple. Et nul ne doute que les cadres de la chaîne en charge du cinéma ou la filiale StudioCanal seront au rendez-vous.

On pourrait même affirmer que Canal Plus a sans doute eu raison de prendre ces décisions. Depuis quelques années, les grands sponsors du Festival avaient déjà été conduits à être moins présents en terme d'affichage (qui, à une époque, défigurait la Croisette). Canal Plus ne fait que suivre le mouvement, avec quelques années de décalage.

Le « scabreux » Week-end d’Andrew Haigh censuré par l’Eglise catholique en Italie

Posté par vincy, le 11 mars 2016

L'homosexualité n'est pas encore un problème réglé en Italie. Alors que Matteo Renzi, Président du Conseil des ministres italien, est parvenu difficilement à faire passer le mariage entre personnes du même sexe il y a moins de deux semaines, le pays vient de connaître un nouvel épisode qui démontre une fois de plus que le Pape est un Chef d'Etat bis dans la péninsule.

L'AFP rapporte que le film Week-end, premier long métrage du Britannique Andrew Haigh (qui a depuis réalisé 45 ans), ne sort cette semaine en Italie que dans 10 salles seulement. L'Eglise catholique, qui contrôle beaucoup de salles indépendantes italiennes, a en effet décidé de boycotter cette histoire d'amour homosexuelle, sortie partout ailleurs en Europe sans heurts.

Pourtant le film est juste interdit aux moins de 14 ans. Cependant, pour la commission d'évaluation de la Conférence des évêques italiens (CEI), il est "déconseillé, inutilisable et scabreux".

L'Eglise contrôle 1100 cinémas indépendants

Conséquence: le film a été refusé par les plus de 1 100 cinémas appartenant à l'Eglise, qui forment l'essentiel du réseau des salles indépendantes du pays, en marge des grandes chaînes d'exploitation, selon son distributeur, Teodora Film.

Ce réseau est un héritage de l'époque où chaque paroisse avait son cinéma et où le prêtre du quartier faisait couper les scènes qu'il jugeait inappropriées. L'AFP précise qu'aujourd'hui ces salles sont louées par les paroisses à des gérants qui, selon Cesare Petrillo, président de Teodora, ne sont pas religieux mais doivent s'engager à suivre les directives des évêques.

"Normalement, un film comme ça aurait été diffusé par beaucoup de ces salles. Mais en fait on n'a pas pu le sortir dans des régions entières et des villes comme Florence, Bergame ou Padoue. Et la seule raison c'est que les personnages principaux sont gays", a dénoncé M. Petrillo à l'AFP.

Réalisé en 2011, Week-end sort en Italie pour profiter du récent succès de 45 ans, qui a valu à Charlotte Rampling une nomination aux Oscars et avait été, lui, validé avec enthousiasme par la CEI.

le club de pablo larrainFilm sur des prêtres pédophiles, El Club a subit le même sort

La commission de la CEI évalue tous les films sortant en Italie, approuvant la majorité mais signalant certains comme "problématiques", en invitant les exploitants à accompagner leur diffusion d'un débat sur les questions qu'ils soulèvent, comme ce fut le cas pour The Danish Girl, sur la pionnière transgenre Lili Elbe, ou Spotlight, sur le scandale des prêtres pédophiles à Boston.

Il est très rare que la commission aille jusqu'à recommander que le film ne soit pas diffusé. Le dernier en date était El Club, du Chilien Pablo Larrain, prix du jury à la Berlinale en 2015, qui immerge le spectateur dans une communauté religieuse au Chili, déstabilisée et traumatisée par un scandale de pédophilie.

On comprend bien que le cinéma, pour l'Eglise catholique en Italie en 2016, ne doit pas aborder les questions de genre, de sexualité "déviante" et surtout ne pas critiquer l'institution religieuse, qui a toujours autant de mal à reconnaître ses erreurs.

Ida, Oscar du meilleur film en langue étrangère, maltraité par la télévision polonaise

Posté par vincy, le 11 mars 2016

Ida de Pawel Pawlikowski

Ida, de Pawel Pawlikowski, devrait être une fierté pour les polonais: Oscar et BAFTA du meilleur film en langue étrangère, cinq prix aux European Film Awards, dont le prix du meilleur film et le prix du public, Prix LUX du parlement européen, deux fois primé au festival des Arcs, meilleur film au Festival du film polonais et au Festival du film de Varsovie... Rares sont les films polonais à avoir été aussi bien distingués. Avec plus de 500000 entrées en France, 3M$ de recettes aux Etats Unis, ce fut même le plus gros succès polonais à l'extérieur de ses frontières depuis des décennies, et un gros succès en salles en Pologne.

Un film historiquement inexact et pro-Juif pour la chaîne publique TVP2

Et pourtant, nul n'est prophète en son pays. Il y a une semaine, lors de sa première diffusion télévisée, sur une chaîne publique polonaise, un programme présenté avant le film a donc rappelé "l’inexactitude du film", justifiant son succès parce qu'il était “pro-juif”. Selon les médias qui ont rapporté l'affaire, des intertitres ont été également accolés au film, manipulant ainsi le téléspectateur puisqu'il n'était précisé nulle part qu'il s'agissait d'un ajout.

Avant sa diffusion sur la chaîne polonaise TVP2, le film a donc eu le droit à cet avant-programme de 12 minutes inédit. "Around Ida" est composé d'extraits du film commentés au nom de la précision historique par le critique de cinéma de TVP Kultura Krzysztof Klopotowski, l'historien de TVP Historia Piotr Gursztyn et le porte parole de la Ligue Anti-Diffamation polonaise Maciej Swirski. Ce dernier a ainsi dit: "Vous pouvez parler d'événements atroces dans l'histoire de la nation mais vous ne pouvez pas le faire si cela offense la nation". Le coup de grâce a été apporté par Krzysztof Klopotowski qui a clairement dit: "Si le film n'avait pas contribué à défendre les Juifs dans le conflit entre Polonais et Juifs, il n'aurait certainement pas eu un Oscar." Ni les autres prix, y compris en Pologne?

Rappelons que le film de Pawel Pawlikowski raconte l’histoire d’Anna, une jeune orpheline vivant dans un couvent, qui part à la recherche de sa tante, seul membre encore en vie de sa famille. La jeune fille découvre qu’elle est juive et que ses parents ont été assassinés. En Pologne, déjà, le film avait reçu un accueil mouvementé. Il avait fait l'objet d'une polémique médiatique opposant historiens, politiciens, cinéphiles et critiques. En cause: l'absence d'Allemands dans l'intrigue, et, comme le mentionnait le Figaro il y a un an, à aucun moment il n'est expliqué "que la Pologne était occupée par l’Allemagne nazie” et que “l’antisémitisme polonais soit présenté sans que soient mentionnés les Polonais qui ont aidé les Juifs, à leurs risques et périls.

La Guilde des réalisateurs polonais évoque manipulation et propagande

L'actuel gouvernement polonais, ultra-nationaliste, est actuellement sous les feux des critiques politiques et culturelles européens depuis qu'il cherche à prendre le contrôle des médias, entre autres. Pas étonnant alors, que, suite à cette diffusion, plusieurs cinéastes de la Guilde des réalisateurs polonais mais aussi 90 journalistes polonais se soient rassemblés pour manifester leur désaccord face à cette manipulation officielle.

La Guilde s'est ainsi désolée de voir que "pour la première fois en 25 ans, depuis que les médias sont libres en Pologne, un film a été accompagné d'une interprétation idéologique, éloignée d'une simple analyse de film sur son sujet ou sur ses qualités artistiques, en voulant exprimer une interprétation unilatérale et officiellement correcte." Elle ajoute: "De telles actions montrent non seulement le manque de respect envers les créateurs mais aussi envers les téléspectateurs. C'est le signe d'un manque de confiance du diffuseur envers la sensibilité et l'intelligence de son auditoire. C'est aussi une violation de bonne conduite et un exemple clair d'une propagande manipulatrice qui ne correspond pas à ce que l'on attend d'un média dans un état démocratique."

Les European Film Awards se déshonorent-ils en se tenant en Pologne en décembre prochain?

L’European Film Academy a rejoint le mouvement et a déclaré dans un communiqué : “bien que le comité de la European Film Academy défende la liberté d’opinion sur les films et le droit à des débats ouverts, il ne peut en aucun cas accepter la manipulation d’un tel débat”. L'affaire intervient au pire moment alors que la prochaine édition des European Film Awards se déroulera le 10 décembre 2016 à Wroclaw, capitale culturelle de l'Europe et cité polonaise.

Les producteurs du film ne s'interdisent pas de répondre par une action juridique contre la chaîne. Le réalisateur Pawel Pawlikowski, navré par le comportement d'un parti politique au pouvoir qui ruine la réputation de son pays par sa politique nationaliste et liberticide, a rappelé dans Variety que son film n'était pas un film historique mais une oeuvre s'attachant à dépeindre des personnages complexes et ambiguës dans un monde où rien n'est simple sur des questions existentielles. "Toute cette polémique est absurde! Ces nationalistes, qui ont ignoré le film lors de sa sortie, ne l'ont même pas vu. Ils utilisent Ida sous le simple prétexte de faire grimper un sentiment patriotique et donner du souffle à leur obsession sans fin autour d'un complot "Juifs-Allemands-Gauchistes-Progressistes-Russes" contre la Pologne. Ce sont leurs déclarations outrancières et xénophobes qui font pourtant le plus de mal à notre réputation international, pas mon film."

Laurent Lafitte, MC du Festival de Cannes 2016

Posté par vincy, le 10 mars 2016

Le pensionnaire de la Comédie Française Laurent Lafitte sera le Maître de Cérémonie de la 69ème édition du Festival de Cannes. L'annonce a été faite sur la chaîne du groupe Vivendi qui diffuse les deux cérémonies.

Espérons pour les producteurs qu'ils n'ont pas vu son One-Man-Show où il faisait un sketch fou autour d'un fist-fucking... A moins qu'il aient apprécié son humour grinçant façon À votre écoute, coûte que coûte sur France Inter.

Lafitte succède à Lambert Wilson, qui a animé les deux cérémonies précédentes. Parmi les autres hommes ayant eu cet honneur, il y a eu Vincent Cassel et Edouard Baer. Les deux cérémonies d'ouverture et de clôture sont plutôt présentées par des femmes: Jeanne Moreau (trois fois, un record), Carole Bouquet, Sabine Azéma, Isabelle Huppert, Kristin Scott Thomas, Virginie Ledoyen, Charlotte Rampling, Monica Bellucci, Laura Morante, Cécile de France, Diane Kruger, Mélanie Laurent, Bérénice Bejo et Audrey Tautou.

Laurent Lafitte a été récemment à l'affiche de Papa ou maman, gros succès public, L'Art de la fugue et Boomerang. Il sera sur les écrans cette année dans Elle de Paul Verhoeven, pressenti pour être sur la Croisette. Il va tourner L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Marjane Satrapi.

Gérard Depardieu en Joseph Staline dans le prochain film de Fanny Ardant

Posté par vincy, le 10 mars 2016

Fanny Ardant ne se décourage pas. Rare sur les écrans en tant qu'actrice - on le regrette -, la comédienne poursuit sa carrière de réalisatrice. Après Cendres et sang en 2008 (en séances spéciales à Cannes) et Cadences obstinées en 2014 (4000 entrées en France) , elle vient de terminer le tournage de son troisième long métrage, adaptation du roman Le divan de Staline de Jean-Daniel Baltassat.

Elle a confié le rôle du dictateur soviétique à Gérard Depardieu, citoyen russe par ailleurs. Les deux acteurs se connaissent bien. Outre Cadences obstinées où Depardieu faisait une apparition, ils ont tourné ensemble dans La femme d'à côté, Rasputine, Nathalie, Le colonel Chabert, Hello Goodbye, Balzac...

Et Derrière moi une cage vide, titre du film scénarisé par Ardant elle-même, est produit par Paolo Branco (Alfama Films), qui suit la cinéaste depuis son premier long. Le tournage a eu lieu cet hiver au Portugal. Aux côtés de Depardieu, on retrouvera Emmanuelle Seigner, Joana de Verona, Paul Hamy, François Chattot, Miguel Monteiro et Luna Picoli-Truffaut, actuellement à l'affiche de Deux Rémi, deux de Pierre Léon.

Mensonges et manipulations

Le roman de Jean-Daniel Baltassat publié il y a trois ans raconte l'histoire de Staline, qui n’a plus que trois ans à vivre. Il se retire quelques jours dans sa Géorgie natale mais il tient encore les ficelles du pouvoir et prend un certain plaisir à avoir droit de vie ou de mort sur ses citoyens. Sa maîtresse, la Vodieva, le rejoint dans son palais, accompagnée de son protégé Danilov, jeune peintre prodige du réalisme socialiste qui a conçu une œuvre pour célébrer la gloire du "Petit père des Peuples". Par ce choix, la Vodieva sait aussi qu'elle joue sa vie dans cette rencontre qui n’est pour elle et Danilov qu’un jeu de dupe, de mensonges et de terreur. Dans ces années 1950, l'artiste est l'objet d'une forte suspicion du KGB.

Depardieu n'est pas le premier à incarner Staline, qui s'est invité dans près de 200 fictions dans le monde. Parmi les récentes incarnations, notons celles de Robert Duvall (dans un biopic télévisé), F. Murray Abraham dans un téléfilm (Le premier cercle) et dans un film (Children of the Revolution), Sergey Razhuk (Taurus), André Dussollier (Une exécution ordinaire) et Maksim Sukhanov (Soleil trompeur 2).