Le Film Français reprend les éditions Dixit et relance le magazine Première

Posté par vincy, le 18 novembre 2016

Il y a quelques semaines, LFF Média, la société d'édition du Film français, a pris une part majoritaire dans le capital du leader de l'édition et de la formation professionnelle aux métiers du cinéma et de l'audiovisuel, Dixit.

LFF Media est entré au capital du groupe Dixit à hauteur de 51%. La société sera rebaptisée Dixit Le Film français, et dirigée par Jean-Marc Berne. Ce dernier restera actionnaire à hauteur de 49%. Les négociations ont été bouclées par les deux parties le 19 septembre.

Dixit est le leader de la formation professionnelle dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, en proposant 12 modules différents abordant tous les secteurs de la filière - la production, la distribution, l’écriture et les nouveaux médias notamment - répartis en 25 sessions organisées chaque année. Cette activité représente 60% de son chiffre d’affaires tandis que le pôle éditorial, un catalogue actif de 59 ouvrages (10 000 exemplaires vendus par an) amène 40% des recettes. L’activité d’édition devrait être renforcée avec de nouvelles thématiques.

Objectif 100000 ex

Cette acquisition fait suite à celle du magazine Première, dans le domaine de la presse grand public. Lourdement déficitaire, Première a été repris en mai 2016 par LFF Médias. Avec un tirage et une fréquentation de son site internet en forte baisse, Première essaie de trouver un nouveau souffle dans un contexte dramatique pour la presse magazine. L'objectif est de repasser au dessus des 100000 exemplaires.

Le magazine, qui fête cette année ses 40 ans, est toujours bimestriel (tous les deux mois si vous préférez). La nouvelle formule a été lancée le 2 novembre avec Valerian en couverture. Plus grand, avec une maquette refondue, des nouvelles rubriques et des reportages de films à venir, Première cherche à être la référence dans la “culture cinéma et de séries TV”, à la manière du magazine Empire.

Le cahier critique est profondément transformé misant davantage sur les films que la rédaction veut encourager et oubliant ainsi l'exhaustivité des sorties (devenue impossible à raison de 10 à 15 films par semaine). Selon l'APCM (ex-OJD, Première est tiré à 93 659 exemplaires (-5,36% en un an), dominant toujours la presse cinéma puisqu'il devance Studio-Ciné Live (47 444 ex, -13,70%) et Les Cahiers du cinéma (15 038 ex, - 4,2%). La refonte du site internet et de son application est prévue pour le 1er semestre 2017.

Comment Batman v Superman est devenu un vulgaire « film de fans »

Posté par wyzman, le 29 mars 2016

A moins de vivre dans une grotte depuis une semaine, vous n'avez pas pu échapper à tout ce ramdam entourant la sortie de Batman v Superman : L'Aube de la justice. (Oui, je me rends compte que ce titre est horrible. Surtout maintenant que j'ai vu le film... mais peu importe !) La nouvelle œuvre de Zack Snyder, quoiqu'un peu farfelue, était très intéressante sur le papier. Réunir deux héros majeurs de la pop culture dans une superproduction, nous en avions tous rêvé. Et d'entrée de jeu, le réalisateur de 300 avait tout pour lui : un talent certain, deux gros studios prêts à financer, des teasers et autres bandes annonces excellents et un casting impressionnant (Henry Cavill, Ben Affleck, Amy Adams, Jesse Eisenberg, Diane Lane, Laurence Fishburne, Jeremy Irons, Holly Hunter, Kevin Costner pour une séquence et Gal Gadot en cerise sur le gâteau).

Plus encore, après l'avant-première mondiale, les spectateurs semblaient plus que ravis. Comme on dit outre-Atlantique, les premiers avis étaient in. Bref, tout allait bien. Puis l'embargo a été levé et là, le massacre a commencé. Genre, vraiment. "Inachevé" pour Indie Wire. Juste "visuellement spectaculaire" pour Variety. Sauvé de sa "monotonie vaseuse" par Gal Gadot d'après The Wrap"Pas fun" et "absurde" pour le New York Times. Bref, vous avez compris l'idée. Et en France, même son de cloche. "Anti-spectaculaire" et "décevant" pour Première. De son côté, Le Figaro pointe "la lourdeur de l'intrigue, la lenteur des plans, l'omniprésence écrasante des effets pyrotechniques". C'est "une pâté réflexive" pour Le Plus. Et même Le Journal du Geek l'a perçu comme "supermou" et sans "aucun frisson". Ecran Noir y a vu "une valse de pantins" dans "un script peu subtil".

De manière simpliste, on pourrait mettre le décalage d'avis fans/critiques sur le dos du marketing : 250 millions de dollars de budget, 150 millions (minimum) pour la promotion, des teasers bandants, un "combat du siècle" promis, tout était là. En allant mater Batman v Superman, ce que l'on voulait voir c'est du grand spectacle, des trucs qui pètent, avoir le souffle coupé et se dire que c'était l'idée du siècle que de réunir les deux hommes dans un film. Sauf que cela n'arrive pas. On pourrait blâmer le scénario qui se veut politisé mais ennuie souvent. Nous pourrions évoquer la noirceur que Zack Snyder a voulu insuffler grâce à la présence de Batman. Mais cela ne prend pas car Christopher Nolan a déjà fait tout cela. Ce que le Hollywood Reporter a noté au moment de conseiller à Zack Snyder de "laisser les films de Christopher Nolan à Christopher Nolan".

Le fan, rempart bulletproof ?

Et une fois n'est pas coutume, au moment de vendre un film et d'esquiver des critiques unanimes, le fan est parfait. Le fan permet de se dédouaner de tout. Le fan est une excuse imparable. Pour le fan, studios, distributeurs et acteurs seraient prêts à faire ou dire n'importe quoi. Et cela notamment parce que le fan est souvent un bon client. Oui, le fan est loyal - jusqu'à ce que le résultat soit vraiment trop mauvais. Le fan vous soutiendra du mieux qu'il peut. Le fan ira voir le film. Une fois, deux fois, peut-être même plus. Le fan parlera du film sur les réseaux sociaux, à ses amis, au boulot, aux repas de famille. Le fan fera le travail pour vous, à partir du moment où vous le contentez. En d'autres termes, faire "un film de fans" ou "un film pour les fans" expliquerait la qualité moindre de certaines adaptations. Voilà qui est sympa pour les fans ! Mais de là à dire que les fans présents à l'avant-première mondiale ont été éblouis par les acteurs présents, il n'y a qu'un pas…

Le fan n'est pas nécessairement aveugle car fan ou pas fan, il faut bien reconnaître que la communication autour du film était géniale, que notre attente à tous était élevée et qu'au fond de nous, nous voulions y croire. En cela, nous pourrions faire le parallèle avec Le Réveil de la Force. Son réalisateur, J. J. Abrams, est un homme de génie et sur le plan technique, on ne peut rien reprocher à son film. Mais le scénario ne casse pas trois pattes à un canard ! C'est un fait, une vérité générale presque. Fans et/ou critiques, nous avons fait avec et sommes passés à autre chose. Malheureusement, et comme c'est souvent le cas, c'est plus simple à dire qu'à faire.

Une industrie pourrie ?

Tandis que certains fans ont déjà commencé à signer une pétition pour évincer  Zack Snyder des prochains projets de DC Comics, Rolling Stone a mis le doigt sur ce qui est peut-être la véritable raison d'un tel bad buzz autour de Batman v Superman : "les films de super-héros ne sont pas en train de tuer l'industrie du film. L'industrie du film est en train de tuer les films de super-héros" écrit le magazine. Eh oui, à force d'enchaîner les adaptations, de multiplier séries dérivées, remakes et autres reboots, il faut bien que quelqu'un se casse la figure. Daredevil et Green Lantern étaient de bons exemples de ratage complet, mais ça n'a pas arrêté Hollywood. A l'inverse, le carton de Deadpool prouve qu'on peut encore divertir avec une certaine singularité et un super-héros qui ne se prend pas au sérieux.

Persuadés que les fans de comics et le public en général seront toujours au rendez-vous, Marvel a réussi à incruster Spider-Man dans la dernière bande annonce de Captain America : Civil War (ou Avengers 3 si vous préférez), tandis que DC Comics a plus ou moins bien introduit ses prochains hits grâce à Batman v Superman. Nous attendrons avec impatience Wonder Woman, Aquaman sera un véritable plaisir coupable que James Wan annonce déjà comme plus "fun" que L'Aube de la justice, Flash devrait faire du bruit et Cyborg méritera le coup d'œil. Et il y aura bien évidemment cette Justice League qui devrait tout déchirer.

Une chose est sûre : au moment d'attirer les fans, Marvel et DC Comics savent y faire. A l'instar de Michael Bay ces dernières années, Batman v Superman vient de prouver que les studios pouvaient officiellement se passer de critiques positives dans la presse pour amasser du fric. Plus gros lancement de Pâques aux Etats-Unis avec 166 millions de dollars en 3 jours, quatrième meilleur démarrage dans le monde en dépassant les 400 millions de dollars en 5 jours… Batman v Superman va marquer l'histoire du cinéma côté recettes. Et ça sans l'adhésion de la presse ! Cela mérite qu'on lui lève notre chapeau. Du coup, bien malgré nous et ce que l'on en a pensé, on ne saurait que trop vous recommander de vous faire votre propre opinion sur l'œuvre en la voyant directement en salles. Ou pas. Dans un mois, Captain America affronte Iron Man dans un autre match de titans. Leur invincibilité garantit aux franchises d'être sans fin. Et hélas, c'est aussi ça qui tue le suspense. Car pour Hollywood, la seule incertitude n'est pas de savoir si un super-héros peut mourir (c'est impossible), mais de savoir combien les fans dépenseront et à quelle place il terminera au box office !

Le magazine « Première » de nouveau en vente

Posté par vincy, le 13 mars 2016

Le mensuel de cinéma Première serait de nouveau à vendre. Créé en 1976, Première doit fêter ses 40 ans en novembre. L'anniversaire reste assez incertain...
Vendu en juillet 2014 par son propriétaire historique Lagardère au groupe belge Rossel, il aurait été placé en redressement judiciaire le 24 février par le tribunal de commerce de Paris selon Presse News. Rossel, qui l'avait acquis pour une bouchée de pain, n'a semble-t-il pas été capable de trouver une stratégie pour le titre ni des synergies avec les autres marques de son groupe.Rossel avait envisagé des synergies entre Première et le quotidien belge Le Soir en créant des suppléments cinéma ou encore des abonnements couplés.

Selon Libération, il y a déjà un nombre impressionnant de prétendants parmi lesquels Altice Media (Libération, Numéricable-SFR), et nouveau propriétaire de Studio Ciné Live depuis son rachat du groupe L'Express, les magazines professionnels Ecran Total et Le Film Français, Sophia Publications (Le Magazine littéraire, Historia), ou encore Link Digital Spirit (Jeux vidéos Magazine).

Les offres sont à déposées jusqu'au 1er avril.

Première, déficitaire depuis plusieurs exercices, n'a pas réussit son rebond. Toujours selon une source de Libération, le mensuel dégage "une marge brute négative de 40 %."

Des ventes et des clics en chute libre

Employant 23 personnes et réalisant un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros par an, il continue à subir l'érosion de ses ventes. Selon l'OJD, le magazine est désormais diffusé à 97 642 exemplaires en 2015 (avec un pic en juillet à 115 000 exemplaires). Soit une baisse de 5,84% par rapport à 2014 et très loin des 200 000 exemplaires lors de son âge d'or ou même des 135 000 exemplaires en 2011. Ses concurrents ne vont pas beaucoup mieux: Studio Ciné Live n'est désormais diffusé qu'à 51 094 exemplaires (-12,29% en un an) et Les Cahiers du cinéma sont sous la barre des 20 000 exemplaires.

Première peut compter sur un solide socle d'abonnés (66% de ses ventes selon l'OJD) et un site web qui a atteint en février 2,7 millions de visites (l'appli smartphone n'attirant que 16 000 "clics"). Mais là encore, les résultats sont très décevants puisqu'il y a un an le site du magazine séduisait 8 millions de visiteurs mensuels.

Première et Pariscope mis en vente par Lagardère

Posté par vincy, le 17 octobre 2013

Le groupe Lagardère va mettre en vente dix titres de presse magazine dont l'ancestral Première et l'autrefois très utile Pariscope. Les versions internet de ces deux titres ne sont pas concernées. Seuls les magazines "imprimés sur papier" sont cédés.

Ces cessions (qui incluent aussi le dynamique Psychologies) ont pour objectif de réorganiser l'activité presse de sa filiale Lagardère Active autour de ses marques phare (Elle), selon source proche du dossier.

Au cours d'un comité d'entreprise réuni jeudi matin, la direction a annoncé son intention de céder ces titres.

La presse cinéma va décidément mal. Après la cession par le groupe Le Monde des Cahiers du cinéma et les turbulences traversées par Studio Ciné Live au sein du groupe Roularta, Première et Pariscope rejoignent la liste des titres en difficulté. C'est peu étonnant pour Pariscope, qui subit de plein fouet la concurrence d'Internet (notamment sur les smartphone). Pour Première, qui a changé plusieurs fois de ligne éditoriale (jusqu'à faire de l'actu people sur son site web), c'est plus inquiétant.

Première a été créé en 1976 par Jean-Pierre Frimbois et Marc Esposito (qui plus tard créera Studio Magazine). Le mensuel est tiré à 194 000 exemplaires (contre 258 000 en 2007) tandis que le site web décline également (8 millions de visites en septembre 2013 contre 13,6 millions en octobre 2012).

Quant à Pariscope, il fut fondé en 1965. Tiré à plus de 106 000 exemplaires en 2007, l'hebdomadaire n'est désormais imprimé qu'à 66 000 exemplaires.

Le Film Français va quitter le giron de Mandadori

Posté par vincy, le 27 septembre 2013

Annoncé il y a une semaine aux équipes de la rédaction, Le Film français, hebdomadaire professionnel spécialisé dans le secteur audiovisuel, devrait être cédé par le groupe Mandadori, en difficultés, d'ici la fin de l'année au holding français Hildegarde.

Le Film Français emploie une vingtaine de personnes et bénéficie d'une bonne santé financière (la presse professionnelle spécialisée ne connaît pas la crise que subit la presse écrite grand public). Depuis quelques années, le magazine a investit pour être davantage présent sur Internet. Et ses numéros quotidiens au Festival de Cannes ont connu une forte croissance publicitaire. Le titre réalise un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros environ.

Hildegarde est une holding qui a notamment ouvert l'école de formation en art Parsons en France. Depuis deux ans, elle possède les 66% de la société de production spécialisée dans l'animation, Les Armateurs (Kirikou, Les triplettes de Belleville) qui étaient auparavant détenus par Carrere Group.

Roger Ebert (1942-2013) n’écrira plus

Posté par MpM, le 5 avril 2013

Roger EbertSans lui, le cinéma ne sera plus le même. Ce n'est pas la rédaction d'Ecran Noir qui s'exprime, mais bien Barak Obama, président des Etats-Unis, au sujet de Roger Ebert, le premier critique de cinéma du monde qui ait reçu le prix Pulitzer (en 1975).

Pendant plus de 40 ans, Ebert a travaillé pour le Chicago Sun-Times, célébrant, comme le rappelle le journal, "l'excellence au cinéma, tout en dénonçant la piètre qualité, le manque d'originalité ou la médiocrité [de certains films] avec un regard aiguisé, un esprit vif et une profonde culture qui ont enchanté ses millions de lecteurs et spectateurs".

Il a également officié pour la télévision, où il animait notamment une émission de confrontation de points de vue avec son confrère Gene Siskel. Internet l'avait ensuite conquis. Il écrivait sur le site du Chicago Sun Times, avait créé son blog personnel et alimentait Twitter en messages nombreux et captivants.

Indéniablement, Roger Ebert aimait le cinéma (notamment le jeune cinéma américain des années 70). Mais, pas ingrat, le cinéma le lui rendait bien. Le réalisateur américain Martin Scorsese, qui travaille sur un film qui lui est consacré, a ainsi qualifié sa mort de "perte incalculable pour la culture du cinéma et la critique de film", rappelant qu'Ebert avait toujours été là "quand [il] en avait le plus besoin, quand cela comptait réellement - au tout début, lorsque chaque mot d'encouragement était précieux."

De son côté, Steven Spielberg a rendu un vibrant hommage au critique. "Roger adorait les films", a-t-il rappelé. "Ils étaient sa vie. Ses critiques allaient bien plus loin que deux pouces vers le haut ou deux pouces vers le bas. Il écrivait avec passion et une grande connaissance du cinéma et de son histoire."

Comme beaucoup de critiques, Roger Ebert avait pourtant expérimenté une autre facette du cinéma en écrivant pour le cinéaste controversé Russ Meyer. On lui doit par exemple le scénario de Beyond the Valley of the Dolls (La vallée des plaisirs).

Mais la critique lui collait à la peau. En 2012, il en avait écrit 300. Sa vivacité, son regard et son esprit manqueront cruellement. A ceux qui aimaient suivre ses coups de cœur comme à ceux qui trouvaient la consécration ultime dans une critique positive de sa part.

Entertainment Weekly se reconnaît dans Pulp Fiction

Posté par vincy, le 6 août 2008

pulpfiction.jpgLes américains adorent les classements. Ecran Noir devrait peut-être s'y mettre... Dernier en date, celui de l'hebdomadaire "pop-culturel" Entertainment Weekly qui, pour célébrer ses 25 ans, a décidé de tout classer : affiches de films, scènes fatales et surtout les "classiques" du cinéma soit 100 films sortis depuis 1982...

Premier de la liste, la Palme d'or Pulp Fiction, de Quentin Tarantino. Le film emblématique de ces 25 dernières années ?

Il y a forcément désaccord puisque nous ne sommes pas sur la même planète. A New York ou Los Angeles, les films non hollywoodiens n'existent pas. On ne compte que dix films réalisés par des non anglophones (le mieux classé étant 28e, Les ailes du désir). Aucun français. Les cinéastes "reconnus" sont donc Wenders, Ang Lee, Michel Gondry, Alfonso Cuaron, Florian Henckel, Pedro Almodovar, Lars Von Trier et Wong Kar-wai.

Dans le registre "notons-le sur nos tablettes", on décompte cinq films d'animation (Toy Story, 5e au général, 1er en animation et en comédie), sept "suites" (Casino Royale, 19e, si l'on met à part la trilogie du Seigneur des Anneaux), qui donc surpassent les épisodes précédents, et trois films "récents" c'est-à-dire de l'an dernier : There Will be blood, No Country for Old Men, Michael Clayton. Pas de doute : les Oscars influent les jugements.

Certains cinéastes ont l'immense honneur d'avoir deux de leurs films dans le Top 100. Spielberg (Il faut sauver le soldat Ryan, 6e et La Liste de Schindler, 21e), Martin Scorsese (Les affranchis, 13e et The Departed, 76e), Tim Burton (Edward aux mains d'argent, 15e, et Ed Wood, 93e), Paul Thomas Anderson (Boogie Nights, 16e et There Will be Blood, 51e), Rob Reiner (This is Spinal tap, 11e et Quand Harry rencontre Sally, 30e), Doug Liman (The Bourne Supremacy, 29e et Swingers, 87e), Ang Lee (Brokeback Mountain, 31e et Tigre et dragon, 49e), les frères Coen (Fargo, 34e, et No Country for old men, 64e), Ridley Scott (Gladiator, 43e et Thelma et Louise, 72e), Alfonso Cuaron (Children of Men, 46e et Y Tu Mama Tambien, 86e) et Peter Weir (The Truman Show, 53e et Witness, 68e). Forcément on se révolte : quid de Casino, Magnolia ? Et Allen, Eastwood, Lynch, Kubrick, Fincher, Soderbergh... un seul film ? Et Michael Mann aucun ?

Un seul réalisateur place trois films (là encore si l'on excepte la position unique de la trilogie de Peter Jackson). James Cameron. Titanic (3e), Aliens (27e) et Terminator 2 (78e).

Il en manque du film, y compris dans le culte. Aucun acteur ne se détache, même si Bruce Willis, Tom Hanks, Tom Cruise, Matt Damon , Johnny Depp sont en vedette d'au moins trois films. Côté femmes, saluons la performance de Julianne Moore, présente aussi dans plus de trois films.

Tout le classement

G.A.L. : un film ambitieux mais raté

Posté par geoffroy, le 6 mai 2008

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Sortie le 7 mai

Synopsis : Espagne, années 80 : le pays est meurtri quotidiennement par les attentats de l'ETA, mouvement séparatiste basque, auxquels répond la violence du GAL, Groupe Antiterroriste de Libération. Manuel Mallo et Marta Castillo, journalistes d'un quotidien national, sont contactés par une taupe qui dit pouvoir leur amener la preuve des liens unissant le GAL à de hauts responsables du gouvernement espagnol. De quoi provoquer le scandale du siècle, à condition d'être prêt à risquer sa vie pour l'info... (in DP)
Critique : Entreprise courageuse. Film raté ! En voulant brasser une décennie de lutte armée dans l’Espagne post franquiste afin d’y dénoncer les responsabilités d’un gouvernement légitimant les méthodes expéditives du GAL, le cinéaste Miguel Courtois s’empêtre dans la surdémonstration et nous livre un film indigeste. Enquête journalistique brouillonne, imbroglio politique pour le moins flou, revendication indépendantiste peu ou mal contextualisée et scènes de violence chorégraphiées à la Borsalino. Dans ce GAL à la mise en scène de télé, l’encrage scénaristique brille par son instabilité et donc sa superficialité. Point de salut pour un film qui aurait du choisir sa mise en abîme : politique, évènementielle ou journalistique. Trop, c’est trop et contrairement à l’affirmation du producteur Melchor Miralles, le but du cinéma n’est ni de se rapprocher d’une réalité qui « dépasse de 100 fois la fiction », ni de sous tendre implicitement vers ce constat amer.

Il faut, au contraire, recréer les conditions narratives et scéniques susceptibles de capter l’attention d’un public aussi versatile, qu’exigeant. Enchaîner les crimes, les explosions et les pressions en tout genre dans un montage haché remplit de flash-back n’aide pas à clarifier le propos du cinéaste. Pire, cette « déconstruction » narrative dessert l’enquête journalistique. C’est simple, plus les journalistes avancent moins nous sommes attentifs à la machination d’Etat. L’aspect immersif d’une enquête difficile, périlleuse et politiquement fondamental dans un pays démocratique devient caduc par manque de cohérence et de ligne scénaristique claire. Le réalisateur a donc recours aux tics les plus démonstratifs, les évènements bouffant littéralement la progression de ce qui deviendra le plus grand scandale en Espagne.

Si la démarche, rappelons le, est sans doute nécessaire, sa mise en application reste trop imparfaite dans son traitement pour emporter l’adhésion.

Les « Cahiers » sont à vendre

Posté par vincy, le 10 avril 2008

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La presse écrite spécialisée dans le cinéma est toujours dans la tourmente. Première en sursis, Ciné Live qui a rejoint Studio au sein de Roularta... Entre Internet, les gratuits des salles de cinéma et le robinet à images sur la télé, le cinoche n'est plus affaire de chapelles et de fidèles. Dernier épisode en date : dans le cadre de sa restructuration, le groupe Le Monde (par ailleur propriétaire de Télérama) a décidé de vendre les éditions de l'étoile, qui possèdent les mythiques Cahiers du cinéma. Ironiquement la récente couverture du mensuel titrait en rouge "Etat d'alerte".

Selon les chiffres les plus récents de l'OJD, Les Cahiers tirent à 42 000 exemplaires. Seulement 25 600 sont diffusés mensuellement, c'est à dire achetés, en France et à l'étranger. Plus de la moitié de cette diffusion est due aux abonnements. Seulement 7 000 exemplaires sont achetés en kiosque en France!

Première reste leader avec 174 100 exemplaires vendus en France et à l'étranger, contre 94 200 pour Studio Magazine, 93 200 pour Cine Live, 43 900 pour Les années Laser et 24 800 pour Mad Movies. A l'étranger, Première est le seul mensuel de cinéma à dépasser les 8 000 exemplaires quand Les Cahiers, Studio et Cine Live sont tous autour de 4 000/ 5 000 exemplaires. Ce remarquable score dans le monde a conduit logiquement les dirigeants des Cahiers à se traduire en anglais sur le web... L'autre force des Cahiers ce sont ses 13 200 abonnés quand Les années Laser n'en ont que 11 800 et Cine Live 20 400. Première reste malgré tout le magazine le plus envoyé par la poste avec 68 300 adresses dans son fichier.

Reste que le mensuel qualifié d'élitiste va devoir trouver un modèle économique hors du groupe Le Monde, qui pouvait lui assurer une certaine pérennité. Pour le moment, aucun de ces magazines n'est parvenu à s'installer confortablement sur un autre support que le papier : ni la télé, ni le web. Surtout, le cinéma est devenu une rubrique incontournable pour tous les magazines. On aurait d'ailleurs pu rajouter Telerama (groupe Le Monde) avec ses 519 200 abonnés et ses 103 300 exemplaires vendus en kiosque tous les mercredi. Ou encore Les Inrockuptibles et ses 21 900 abonnés (soit la moitié de sa diffusion!).

C'est dans ce contexte tendu où le lecteur cinéphile se fait volage que Le Monde a décidé de se séparer de cette belle marque, sans doute pas assez rentable ni essentielle à son développement.